c’est que j’étais déjà ce que je suis ; Être faible, inconstant, qui veux et qui ne puis, Comprenant par accès la Beauté sans modèle, Mais tiède, et la servant d’une âme peu fidèle… Il lit Wordsworth et le décor puritain de la campagne britannique le tente d’une fervente envie : Que de fois, près d’Oxford, dans ce vallon charmant Où l’on voit fuir sans fin les collines boisées, Des bruyères couper des plaines arrosées, La rivière qui passe et le vivier dormant, Pauvre étranger d’hier venu pour un moment, J’ai reconnu parmi les maisons ardoisées, Le riant presbytère et ses vastes croisées… Et j’ai dit en mon cœur : Vivre là seulement !
Le roman de Mme de La Fayette est charmant, il est élégant, délicat, discret, tout ce que l’on voudra ; ce n’est pas du grand art, c’est à peine de l’art ; et c’est encore bien moins une œuvre qui compte en histoire. […] Ils seraient plus nombreux et quelques-uns surtout plus démonstratifs que le lecteur ne les supporterait : ici la main, et là le pied, tantôt « la gorge », tantôt « la jambe », et, toutes les fois qu’il en trouve occasion, « ce charmant négligé si convenable aux aimables femmes, parce que, bien loin de distraire les regards par d’inutiles ornements, il leur laisse la liberté de ne s’occuper que de la personne ». […] La vue est charmante, les jardins tels que je les aime. […] Rappelez-vous le récit du chevalier des Grieux : « Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention…, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. » Tous ses héros, toutes ses héroïnes parlent de ce style, et, pour user ici de ses propres expressions, « toute la capacité de leur âme étant absorbée par le sentiment », ou encore, « la passion troublant à la fois tout leur sang et toute leur raison », ils s’élèvent d’abord au paroxysme de l’amour et s’y maintiennent, aimant sans borne et sans mesure, parce qu’ils ont aimé sans choix et sans réflexion.
Avant de tenir dans l’échelle de la grandeur humaine un rang comparable à ces villes-là, New-York et Boston ont bien à faire, et je doute que ce soit par les sociétés légumistes et la propagation de la pure doctrine unitaire qu’elles arrivent à s’en approcher. » Si l’on se range à l’opinion professée par l’historien des Origines du Christianisme, l’exégèse artistique, appliquée à un groupe d’écrivains qui se piquaient d’être uniquement artistes, ne constitue donc pas seulement la recherche des côtés charmants et brillants d’une époque, mais aussi, mais plutôt l’examen d’une de ses fonctions nécessaires et vitales. […] Chimère ardente, effort suprême De l’art et de la volupté, Monstre charmant, comme je t’aime Avec ta multiple beauté ; ……………………………………… ……………………………………… Rêve de poète et d’artiste, Tu m’as bien des nuits occupé, Et mon caprice qui persiste Ne convient pas qu’il s’est trompé77. […] D’un hémistiche à l’autre, il heurte deux épithètes qui jurent étrangement quand on les applique au même sujet ; et, parlant du crépuscule qui descend sur la terre, il écrit : Voici le soir charmant, ami du criminel 118. […] Ce fut un être si extraordinaire, non pas précisément en tant qu’artiste ; car, malgré le nombre des pièces de vers ou des pages de prose charmantes qu’il a semées au hasard, ou aurait peine dans son œuvre considérable à découvrir une œuvre, et le continuel travail de sélection qu’exige sa lecture explique trop bien l’injuste indifférence où le tiennent nos contemporains.
La manière dont les habitants de sa campagne, son fermier, son jardinier, ses arbres, ses charmilles lui rappellent son grand âge, est charmante… « Qu’est-ce que cet homme qu’on a posté là, et qu’on ne tardera pas d’y exposer ? […] Il faut convenir qu’en effet il serait bien fâcheux que, du même traité qui fournirait au physicien un grand moyen d’interroger la nature, le fabuliste pût encore emprunter le sujet d’un apologue charmant, et que le sublime moraliste en nous entretenant des lois, les eût comparées aux buissons, qui présentent aux troupeaux un abri, mais un abri sous lequel ils ne peuvent entrer, et d’où ils ne peuvent sortir sans y laisser de leur toison. […] On rencontre dans cet auteur des mots d’une délicatesse charmante, aux endroits où on les attend le moins.
Pour moi, je me tiens aux médiocres, c’est-à-dire à ceux que tu appelles honnêtes gens et bons esprits. » Naudé, en écrivant cette charmante page, ne comprenait-il donc pas que le nombre de ces honnêtes gens et de ces bons esprits vulgaires à la Saint-Ange allait augmenter assez pour faire un public qui ne serait plus la populace ?
Avec quelle aimable et charmante ironie ne parle-t-il pas de sa bonne mine, de sa vertu, de sa grâce, de son courage, enfin de « l’aimable Jack Falstaff, le bon Jack, l’honnête Jack, le vaillant Jack Falstaff, le plus vieux et le plus gros des trois seuls honnêtes gens, qui en Angleterre aient échappé à la potence !
Les cris des fugitifs qui la traversaient en courant, le bruit de la cavalerie de Murat qui en parcourait les rues au galop, sabrant sans pitié tout ce qui n’était pas assez prompt à jeter ses armes, avaient rempli d’effroi cette charmante cité, noble asile des lettres, et théâtre paisible du plus beau commerce d’esprit qui fût alors au monde !
Quelque chose de sardonique dans son sourire se mêlait, sur ses lèvres, à un désir visible de séduction ; ce sourire semblait indiquer en lui l’arrière-pensée de se jouer des hommes en les charmant ou en les gouvernant.
Aristote seul est un maître et un guide pour quiconque veut pénétrer dans ces questions difficiles et charmantes.
Quand le seigneur Blœde connut la récompense, cette dame lui plaisant à cause de sa beauté, il se prépara à obtenir la femme charmante en combattant.
Nos instituteurs et nos institutrices, du moins, s’y emploient, élite populaire dans le peuple, et avec eux quelques intellectuels dont Édouard Petit et Maurice Bouchor sont les modèles charmants et énergiques.
Il s’attacha bientôt à la charmante élève dont il voyait croître l’intelligence et la beauté, et qui témoignait de jour en jour plus d’affection à son maître.
Galton a combiné ainsi les traits de six femmes romaines, qui lui ont donné un type d’une beauté singulière et un charmant profil générique.
L’Abbé de Chaulieu fit à ce sujet une épigramme satyrique, Lecteur, sans vouloir t’expliquer Dans cette édition nouvelle, Ce qui pourroit t’alambiquer Entre Chapelle & la Chapelle : Lis leurs vers, & dans le moment Tu verras que celui qui si maussadement, Fit parler Catulle & Lesbie, N’est pas cet aimable génie, Qui fit ce voyage charmant, Mais quelqu’un de l’Académie.
Dans son charmant petit livre sur la théorie de la Relativité (The general Principle of Relativity, London, 1920), H.
Après avoir habité, pendant quelque temps, dans le village d’Egelshoffen, une de ces petites maisons de paysans, entourées d’un verger, qui semblent gracieusement assises, comme de charmantes oasis, autour du lac de Constance, M. de Bonald se décida, au printemps de 1797, à rentrer en France avec ses deux fils, en passant par la Suisse. […] Seulement il ne faut pas oublier qu’en écrivant son premier ouvrage, le poëme en prose des Natchez, où existent en germe les deux plus charmantes fleurs qui se soient épanouies plus tard dans cette intelligence féconde, Atala et René, M. de Chateaubriand composait un ouvrage d’une tout autre nature, l’Essai sur les révolutions, livre où de graves erreurs, dont l’auteur lui-même s’est fait le censeur austère, couvrent, sans le détruire, le sentiment vrai de la nécessité d’une alliance entre la monarchie héréditaire et les libertés nationales. […] Mille fois j’ai parlé à ta mère du plaisir que j’aurais de former ton esprit ; je n’ai pas de rêve plus charmant, et quoique je ne sépare point ta sœur de toi dans les châteaux en Espagne que je bâtis sans cesse, cependant il y a toujours quelque chose de particulier pour toi, par la raison que tu dis : parce que je ne te connais pas.
Outre ces deux ouvrages de David, principal ornement de cet atelier, on voyait une charmante ébauche d’un enfant nu, mourant en pressant la cocarde tricolore sur son cœur ; c’était le jeune Viala. […] Ces compositions, ainsi que tous les ornements qui les entourent ou les accompagnent, portent les dates de 1775-76-77, et il serait difficile de trouver des productions modernes où le goût, le style et l’esprit de l’antiquité fussent plus fidèlement et plus naturellement reproduits que dans ces charmantes compositions. […] Ce n’est pas seulement en charmant les yeux que les monuments des arts ont atteint le but, c’est en pénétrant l’âme, c’est en faisant sur l’esprit, une impression profonde, semblable à la réalité. […] C’est en les consacrant à cet usage que j’en sens surtout le prix. » Le projet de la fête fut en effet présenté le lendemain, et c’est quelque temps après que David exécuta cette charmante ébauche qui représente le jeune Barra laissé nu sur la terre et serrant contre son cœur la cocarde tricolore.
Vinet une charmante lettre écrite de Bruxelles par Benjamin Constant âgé de douze ans à sa grand’mère : l’homme y perce déjà tout entier. » Cette lettre de Benjamin, datée du 19 novembre 1779, ne figurait pas dans la première édition de la Chrestomathie ; Vinet l’a insérée dans la deuxième édition du premier volume (1833), p. 336-338, sans introduction ni commentaire. […] Vinet où il a fourré cette charmante lettre dans sa quatrième édition que j’avais achetée en partie pour cela ? […] Ils sont admirables ou charmants partout. […] Il y a là de grands esprits et de vaillants athlètes, mais on sent davantage des âmes heureuses et attendries ; on aime à Port-Royal ; c’est là le trait distinctif et le vrai principe, le vrai résultat et le vrai nom de l’œuvre ; bien que peuplée par des hommes pécheurs et mortels, cette solitude apparaît comme la porte des cieux ; de son austère enceinte il ne sort guère de chants ni de parfums ; toute la sainte poésie de cette vie est intérieure et comme captive ; et il faut que la persécution ait vidé le cloître, pour qu’une des cordes de cette lyre muette, frémissant un instant, envoie jusqu’à nous un mélodieux soupir de regret et d’espérance : Lieux charmants, prisons volontaires, On me bannit en vain de vos sacrés déserts ; Le suprême Dieu que je sers Fait partout les vrais solitaires107 !
Plus son objet sera dégradé, plus elle le donnera comme sublime : « Ma conduite est vile, dit Leoni à Juliette, mais mon cœur est toujours noble… Avec un homme de mœurs régulières, tu ne serais qu’une honnête femme ; avec un homme tel que moi, tu es une femme sublime 147. » Desgrieux toujours trahi et toujours captivé par une fille charmante et corrompue, excite l’intérêt et la pitié, comme toute peinture profonde de la passion humaine : mais il ne se donne pas pour sublime, il se contente d’être vrai dans son incurable faiblesse. […] … » Et de remède à cette servitude, à cette exploitation, comme à tous les maux que le peuple a soufferts dans tous les temps, il n’y en a qu’un, toujours le même : c’est, comme dit l’auteur d’un ton de charmante raillerie, c’est « cette bonne vieille petite mère l’Insurrection 252 ».
Le mouvement violent quelle venait de faire avait un peu déplacé sa pèlerine ; Julien apercevait ses épaules charmantes. […] Phèdre. — Elle semble d’abord, de ses pas pleins d’esprit, effacer de la terre toute fatigue, et toute sottise… Et voici qu’elle se fait une demeure un peu au-dessus des choses, et l’on dirait qu’elle s’arrange un nid dans ses bras blancs… Mais à présent, ne croirait-on pas qu’elle se tisse de ses pieds un tapis indéfinissable de sensations… Elle croise, elle décroise, elle trame la terre avec la durée… le charmant ouvrage, le travail très précieux de ses orteils intelligents qui attaquent, qui esquivent, qui nouent et qui dénouent, qui se pourchassent, qui s’envolent ! […] Chez Maurois entre l’intelligence et la sensibilité se surprennent les échanges, les jeux les plus charmants ; et quel sens de l’absurde — tout ensemble à la manière anglaise et à la nôtre — en ce livre si français, — délibéré, alerte, dont point n’hésite le contour.
C’est lui qui a eu l’idée magnifique d’ouvrir au milieu son immense pain, et d’y enfermer son petit morceau de fromage ; c’est encore lui qui a imaginé la charmante scène muette de Gervaise, embrassant la rose que Goujet lui a offerte pour sa fête.
La strophe, empruntée à Ronsard et à sa pléiade, fait succéder à un vers plus long un vers plus court, qui en est comme l’écho, et ce rythme ne contribue pas peu au charmant effet d’harmonie : Dernier adieu d’un ami Qu’à demi L’autre ami de loin répète.
Malgré la sensibilité charmante des premiers livres de Sully Prudhommeh, et la sereine beauté des sonnets de Herediai, malgré le lyrisme de Vielé-Griffin dans les poèmes que je comprends, la tenue d’art des livres d’Henri de Régnier, l’emportement magnifique de Verhaeren, la mélancolie de Rodenbach et la délicatesse pénétrante d’Albert Samain, malgré la belle impeccabilité de Moréas, dans le petit Panthéon que je m’étais construit nul poète n’a pris la place ou trônèrent successivement Hugo, Musset, le divin Lamartine et Verlaine qui ne marcha pieds nus comme les dieux que parce qu’il était de la race des Immortels 1 !
Des souvenirs lointains, heures charmantes, attendries, remontent du fond de ma mémoire qui saigne.
Isaac Rousseaud fut un type d’irrégulier, d’impulsif, à la fois violent et léger jusqu’à l’absurde, se faisant d’horloger maître de danse, plantant là, pour chercher fortune à Constantinople, une femme charmante et fidèle, follement bruyant et querelleur, gâtant ses enfants quand ils sont près de lui, les laissant partir à l’aventure sans montrer souci d’eux. […] Soucieuse du bien de sa jeunesse, elle voulut plus faire ; mais le jour où le fruit charmant s’abaissa vers sa bouche, le malheureux ne sut pas y mordre. […] Tant de noms illustres et charmants parlent assez haut. […] L’espèce en est charmante, mais n’a pas précisément de rapport avec Hercule fatigué de sa tâche éternelle. […] Mais j’ai réservé la part de justesse et de vérité que l’heureux naturel de chaque écrivain a pu défendre contre la contagion de la chimère et répandre en pages ou en lignes solides, belles ou charmantes, dans des ouvrages troubles et gâtés.
Il l’a pensée (plutôt que vécue, car il était, dans la pratique de la vie, simple, charmant, et il ne pontifiait pas) il l’a pensée et écrite avec la préoccupation de la rendre expressive et signifiante, de lui faire dessiner une grande courbe lumineuse, d’en projeter les attitudes sur un horizon éternel. […] Dans le Comte d’Erfeuil, l’auteur a voulu donner, d’une manière un peu lourde, mais souvent juste, un portrait de la frivole et charmante noblesse française. […] Ce beau, fier et discret officier avait repris la révolution poétique où l’avait laissée André Chénier, rompant à la fois avec l’ode et le discours en vers du xviiie siècle, où sont encore prises les premières œuvres de Lamartine et de Victor Hugo — ajoutant, et le premier, à l’inspiration antique l’inspiration biblique, — recréant, après l’Aveugle et le Malade, « le poème », y enfermant ce qui manque à Chénier, le symbole et l’idée, atteignant presque du premier coup, comme Keats, à une poésie intellectuelle par son dessein, sensuelle par la substance de son vers, — évoquant de sa personne, pour les imaginations poétiques des jeunes hommes et des jeunes femmes, la figure des cygnes et des anges qu’il chantait, premier et plus bel amour de la Muse blonde, la jeune Delphine Gay, prince charmant du romantisme entre Lamartine et Musset. — Ce fut ensuite à la fin du xixe siècle, trente ans après sa mort, quand Lamartine n’émergeait encore que péniblement de l’oubli, que Hugo restait pris dans les vulgarités de l’apothéose officielle, que les délicats trouvaient, selon le mot de Jules Lemaître, que le premier faisait trop gnan-gnan et le second boum-boum, que Sully Prudhommeh, quelque peu héritier de Vigny, devenait le poète de la « jeunesse pensive » et bachelière ; alors l’auteur d’Éloa, et surtout du livre posthume des Destinées apparaît comme le poète de la qualité, de la densité, de l’esprit, de l’analyse, de l’idéalisme, le poète qui pense, qui a des idées, qui est soutenu par un Journal intime de la valeur de ceux de Maine de Biran et d’Amiel ; qui a découvert sous une forme classique, avec une âme romantique, le principe de ce qu’on appelle alors le symbolisme ; — le poète pur de toute gangue oratoire, en qui s’allient la vie poétique et la vie intérieure, sous un double rayon, celui de la lampe de Psyché, et celui qui, phare solitaire de la Bouteille à la mer et de l’Esprit pur, balaie l’espace et le temps. […] Cette souveraineté du monologue est d’autant plus frappante qu’elle est juxtaposée sans s’y mêler à une personnalité commune et dialoguante, celle d’un homme d’esprit, d’un homme du monde parfait, d’un causeur charmant, d’un ami attentif et généreux, d’un fils admirable, d’un père affectueux, d’un amant aussi délicat que tendre.
Né ainsi au milieu du peuple et pour le peuple, mais appelé à l’élever en le charmant, l’art dramatique est bientôt devenu dans tous les siècles, dans tous les pays, et par ce caractère même de sa nature, le plaisir favori des classes supérieures. […] La tradition a conservé de lui quelques autres impromptu du même genre, mais attachés à des anecdotes plus insignifiantes ; et tout concourt à nous représenter cette imagination riante et facile se jouant avec complaisance au milieu des grossiers objets de ses amusements, et l’ami futur de lord Southampton charmant les rustiques riverains de l’Avon par cette grâce animée, cette joyeuse sérénité d’humeur, cette bienveillante ouverture de caractère qui trouvaient ou faisaient naître partout des plaisirs et des amis.
le cœur, ce pauvre cœur, ce charmant cœur avec ses éternelles grâces, est toujours là, même chez les plus hautes… Je voudrais faire de toi quelque chose de tout à fait à part, ni ami ni maîtresse, cela est trop restreint, trop exclusif, on n’aime pas assez son ami, on est trop bête avec sa maîtresse. […] J’ai entendu votre voix à travers le bruit des flots, et votre charmant visage voltige autour de moi, sur les haies de nopal, à l’ombre des palmiers et dans l’horizon des montagnes. » Il n’est pas impossible que cette figure fine, lumineuse, orientale et mystique de celle qui s’appelait alors Jeanne de Tourbey ait laissé d’elle quelque chose dans le visage de la fille d’Hamilcar. […] Ce serait tendre, charmant !
C’est ainsi qu’au milieu d’une série de charmantes compositions, inspirées par son séjour en Italie, elle donne, en 1834, son roman de Jacques, où apparaît de nouveau la théorie et la justification du suicide, dont elle va jusqu’à faire, comme l’a dit M.
Dans Il ne faut jurer de rien, la scène charmante du dernier acte entre Valentin et Cécile se passe sur un banc, au pied d’une charmille placée malheureusement un peu trop près de la zone invisible de gauche. […] C’est pourquoi les débuts sont si souvent trompeurs ; on y fait montre de qualités charmantes et même supérieures, mais le véritable comédien ne se révèle que le jour où, abandonné de ses maîtres, seul vis-à-vis de lui-même, il aborde la création d’un rôle. […] Ce n’est plus le portrait à l’huile, peint largement, qui doit la flamme de la vie au tempérament de l’artiste : c’est l’implacable photographie qui fouille les rides, exagère les défauts et grossit les plus charmants détails.
Ce qui est charmant à suivre chez lui, c’est le mouvement de cet esprit agile, qui voltige sur tous les sujets qu’il traite, qui s’échappe sans cesse en fusées d’aperçus ingénieux, en boutades paradoxales, en rapprochements imprévus : on s’intéresse bien moins à la matière dont il s’occupe qu’au perpétuel jaillissement d’idées personnelles, qu’il tire de cette matière, fût-elle la plus ingrate du monde. […] Il ne se joue pas de la morale, comme les puritains l’en accusent, mais il l’embellit enfin de toutes les grâces de la fantaisie ; il ne se perd pas dans l’idéal, mais il ne s’enfonce pas non plus dans la terre, et des vertes collines sur lesquelles il pose, toujours prêt à s’envoler et toujours rasant le sol, il fait briller à nos yeux ce quelque chose de charmant et de désirable, moitié divin, moitié terrestre, que l’on rêve à vingt ans, que l’on se rappelle à soixante, et que l’on n’a cependant jamais rencontré dans l’intervalle. […] Il a des facultés vierges ; il sait jouir avec sincérité et rêver sans se moquer de ses rêves ; l’esprit, le pur et subtil esprit, ce privilège fatal et charmant de la race française, lui est encore à peu près inconnu.
Il suivait avec un intérêt recueilli les charmantes pratiques de la vieille foi nationale, qui remplissait l’univers, autour de lui, de présences sacrées. […] Mais sous la fausse crinière on découvre, chez Ibsen, une charmante petite figure pleine de douceur enfantine ; et les grands problèmes qu’il a traités dans ses drames sont, aussi comme une fausse crinière qui cache des tableaux de mœurs et des caractères d’une adorable fraîcheur. […] Et au contraire des personnages de second plan, toujours observés avec une finesse et une bonhomie charmantes, les personnages principaux de ces pièces n’ont pas de vie propre, toujours gênés dans leurs actes et leurs discours par le souci de la vague thèse dont on a chargé leurs épaules.
Et maintenant, représentez-vous les cercles amoureux de la valse qui s’enlacent, les pieds qui voltigent, les robes qui flottent et s’arrondissent en éventail ; Fritz, qui tient la petite Sûzel dans ses bras, qui lui lève la main avec grâce, qui la regarde enivré, tourbillonnant tantôt comme le vent et tantôt se balançant en cadence, souriant, rêvant, la contemplant, puis encore s’élançant avec une nouvelle ardeur ; tandis qu’à son tour, les reins cambrés, ses deux longues tresses flottant comme des ailes, et sa charmante petite tête rejetée en arrière, elle le regarde en extase, et que ses petits pieds effleurent à peine le sol.
Les cascades jouaient ; les eaux faisaient un charmant murmure, et toute la cour y était dans un ordre et dans une pompe admirables.
me répéta-t-il plus tendrement ; que Dieu vous ramène, et je vous en prie, ajouta-t-il à plusieurs reprises, parlez bien de moi, de mes regrets, de mon attachement à Mme de Lamartine et à votre charmante nièce.
ridicule, impertinence, témérité aveugle, bévûës grossieres, folie, ignorances entassées. ces beaux mots sont semez dans le livre de Me D comme ces charmantes particules grecques qui ne signifient rien, mais qui ne laissent pas, à ce qu’on dit, de soûtenir et d’orner les vers d’Homere. […] ceinture de Venus . en prenant ce tissu que Venus lui présente, Junon n’étoit que belle, elle devient charmante : les graces et les ris, les plaisirs et les jeux surpris, cherchent Venus, doutent qui l’est des deux ; l’amour même trompé trouve Junon plus belle, et son arc à la main, déja vole après elle.
Ce fut dans ces jardins, où par mille détours Inachus prend plaisir à prolonger son cours ; Ce fut sur ce charmant rivage Que sa fille volage Me promit de m’aimer toûjours. […] On pourroit donner pour exemple du style doux, qui n’est pas le doucereux, & qui est moins agréable que le style fleuri, ces vers d’un autre opéra : Plus j’observe ces lieux, & plus je les admire ; Ce fleuve coule lentement, Et s’éloigne à regret d’un séjour si charmant.
Il est à remarquer que, quand Stendhal écrit un roman italien, ces charmants ingénus deviennent tous d’effrontés menteurs et trompeurs, à l’exception, si l’on veut, de Fabrice, qui est fils de Français. […] Le peuple aime qu’on ait de la moralité, ou plutôt il n’aime pas qu’on jouisse, et ne donne pas ses voix à ceux qui s’amusent. — Elle sera triste parce que le besoin d’une morale, au moins pour se donner un air de dignité et de sérieux, s’imposera à ces Français si gais et si charmants hier encore. […] Elle est affreuse partout, mais principalement dans les petites villes, charmantes au xviiie siècle, inhabitables au xixe siècle. « Le Français qui aimait tant à parler et à dire ses affaires devient insociable… Les destitutions du ministère Villèle ont rompu toute société à Cahors, à Agen, Clermont, Rodez. […] J’ai bien travaillé, je me suis sacrifié ; j’ai travaillé tant que j’ai pu, et tout cela pour recueillir ce triste jugement : « bon garçon « au fond, mais fou d’orgueil et dangereux, gibier de « Cayenne. » — Est-ce pas touchant ; et cette surprise de ce que la société compte pour rien la probité, la loyauté et l’intransigeance morale et de ce que la vertu ne soit pas un élément de succès, ne trahit-elle pas une âme restée d’une ingénuité charmante ?
— Mais c’est charmant ! […] Dans une pièce vraiment charmante de Sagesse, on trouve ceci : Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme !
Il y a déjà de cela quarante ans, Montalembert, dans l’introduction de sa Sainte Élisabeth de Hongrie, conseillait aux catholiques d’aller chercher « quelques-unes des plus charmantes productions de la muse chrétienne » dans les chansonniers du xiie et du xiiie siècle. […] En découronnant toutes ces nobles et charmantes figures de leur auréole de poésie, j’ai comme la conscience de commettre une sorte de crime.
Oui, c’était charmant. […] Verlaine par ses charmantes chansons, d’une grâce si primitive remet en honneur la poésie populaire. […] Or à travers les gestes des princesses fabuleuleuses, des princes charmants et des fées mystérieuses, ces filles de l’illusion, à travers « l’image invertie des miraculeuses bulles d’iris que le songeur s’amuse à gonfler » nous découvrons l’attitude grave de la vie spirituelle, la constante aspiration vers l’être et la plus belle existence.
Imaginez-vous les Lettres Provinciales à deux tranchans ; une plaisanterie distribuée à droite & à gauche avec une légéreté, une finesse, une naïveté charmante.”