L’excellent fut qu’il eut le bonheur de se connaître. […] Pour eux, l’apathie, qui est l’absence complète d’émotions, était un état supérieur, une position aussi enviable que le bonheur des dieux. […] Retté, mais il incarne aussi, dans une statue qui la résume, l’Humanité tout entière, qui erre, s’égare, trébuche dans le chemin du Bonheur, franchit les dures étapes, subit les jougs souverains, se heurte, tel Œdipe, au front énorme de l’énorme sphynx mystérieux. […] La Mort qui n’atteindra ni l’œuvre ni le nom de Paul Verlaine a, par une de ses facéties coutumières, frappé sa personne, quand allait sonner pour lui, peut-être, l’heure de la gloire et du bonheur. […] Nous sommes voués à certains paysages, et le bonheur réside à nous y maintenir perpétuellement, et si le sort nous en a séparé, s’efforcer d’y parvenir sera le but suprême de nos désirs.
» — « Son bonheur ressemblait à du repentir » ; et il soulignait ce verset de Job : « Mon âme est fatiguée de ma vie7. » — A quoi bon en effet la vie elle-même ? […] — Un Vivamus mea Lesbia plus tendre, plus sûr du bonheur, aussi abandonné et insoucieux du monde entier, c’est L’onde qui baise ses rivages des Préludes. […] ………………………………………………………………………… .… Le soir qui tombe a des langueurs sereines Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines. […] Le vrai tourment du mélancolique, qui est d’adorer l’idéal et de n’y pas croire, nul ne l’a si pleinement connu que lui, ni si constamment II lui était également impossible et de ne pas aimer la gloire et l’amour, le bonheur, la religion, et de croire à la gloire, à l’amour, au bonheur et à Dieu. […] En été la nature est douce au misérable ; en hiver la charité s’éveille pour le secourir : « avec des urnes différentes, Dieu verse à grands flots son amour. » — Tout le passé et tout l’avenir : Le passé, c’est la misère, et il doute ou il blasphème ; l’avenir, c’est le bonheur, et il croit et il adore.
Je souhaite que les moralistes politiques qui nous viendront au prochain siècle aient tout le talent de ceux du siècle qui finit nt plus de bonheur à fonder quelque chose. […] Stendhal avait, en fait d’idées générales, quelques bonheurs de conversation. […] L’homme est pour lui un être qui « part tous les matins pour la chasse du bonheur », et la seule étude à faire de lui est d’observer comment il chasse. […] Positiviste, sensualiste, ne croyant qu’au bonheur matériel et ne prêchant que la « chasse au bonheur », encore voulait-il ce bonheur pour tout le monde ; encore rêvait-il pour l’humanité ; encore voyait-il devant lui une ère de prospérité et de volupté douce qu’il croyait préparer pour tous les hommes et pour laquelle il donnait rendez-vous au genre humain. — Stendhal ne croit qu’à la sensation, tout en sachant qu’il n’y en a pas pour tout le monde. […] De là ce Julien Sorel « qui ne vaut pas Valmont », j’entends qui vaut encore moins ; dont l’idée maîtresse est qu’il n’y a qu’à chercher ici-bas que le plaisir, et que le plaisir est réservé à un petit nombre d’égoïstes très forts, très énergiques et très implacables, l’établissement du bonheur, voilà le rêve du xviiie siècle, la chasse au bonheur, qui devient vite la lutte pour le bonheur, voilà l’idée de Stendhal.
Qui serait assez fou pour ne pas se dire, en écoutant Sylvia, que là est le bonheur d’un honnête homme ? […] J’en ferais le bonheur de toute ma vie ! […] Le bonheur ! […] Veut-il définir le bonheur en général ? […] Il est bien certain qu’il eut le sang-froid nécessaire pour se mésallier dans un intérêt d’ambition et de bonheur domestique.
Lorsque plus tard Villars revit le roi, il fut question de ce mauvais procédé de M. d’Usson ; mais il faut voir comme Villars parle de ses ennemis sans fiel et d’un air de magnanimité ; il n’est pas de la même humeur que Saint-Simon : Sa Majesté me parla d’un officier qui, dans le dessein de se donner les honneurs de la victoire d’Hochstett, lui avait dépêché un courrier avant le mien pour lui en annoncer la nouvelle, je le jugeai indigne de ma colère, et répondis seulement à Sa Majesté que l’on pouvait lui pardonner d’avoir manqué à son général, puisque le bonheur d’être le premier à annoncer une bonne nouvelle tourne quelquefois la tête ; mais que cette action, qui pouvait être blâmée, était cependant une des plus raisonnables qu’il eût faites. […] Villars, de plus, ne méprise point son ennemi, si bas qu’il le voie d’apparence, et il apprécie Cavalier, ce paysan de vingt-deux ans à qui la nature a donné le génie et les qualités du commandement ; il n’hésite pas à conférer avec lui : « C’est un bonheur, dit-il, si je leur ôte un pareil homme. » On voit qu’il n’aurait pas hésité à en faire un de ses lieutenants dans les guerres.
Songes riants, projets de bonheur et d’amour, Fraîches illusions du matin de la vie, Pourquoi ne pas durer jusqu’à la fin du jour ? […] Et je rappellerai cette autre stance encore de la fin de l’épisode : Tout ce bonheur n’est plus. — Qui l’aurait dit ?
. — Une mère a la pensée de consacrer son fils à Bacchus, espérant que cela lui portera bonheur. […] Qu’un nid vide te recouvre et t’abrite, une masure que réchauffe un petit feu flambant, quand même tu n’y aurais qu’un pain commun, d’une farine mal blutée, pétrie de tes mains dans une pierre creuse, et pourvu que tu y aies encore et du pouliot, et du thym, et de ce gros sel amer si doux à mêler aux aliments. » Enfin l’on a son Épitaphe, composée par lui en perspective de sa mort prochaine ; on est loin ici du bonheur champêtre de cet autre vieillard de Tarente que nous a montré Virgile.
Vos vues, Citoyen ministre, seront remplies, vos instructions seront suivies avec toute l’exactitude de la bonne volonté, et dans la place de préfet, comme dans celle de commissaire, je n’aurai qu’un but, celui de coopérer au bonheur de mes administrés et de mériter, avec le suffrage des chefs de l’État, l’approbation d’une conscience sans reproche. […] La maladie de ce digne magistrat affecte on ne peut pas plus péniblement tous ses administrés, qui le chérissent comme un père et oublient un moment leurs propres malheurs dans la crainte de perdre un préfet qui s’est tout entier consacré au bonheur du département… » Jean-Bon Saint-André rendit le dernier soupir le 10 décembre 1813.
Les autres bonheurs passent vite ; les moins fugitifs s’usent avec le temps et se déflorent par l’habitude. […] Et pourtant je sens la force ou plutôt l’agrément des raisons qu’on m’oppose ; je le sens si bien, que je suis tenté parfois de m’y associer et de pousser aussi mon léger soupir ; tout en marchant vers l’avenir, je suis tout prêt cependant, pour peu que j’y songe, à faire, moi aussi, ma dernière complainte au passé en m’écriant : Où est-il le temps où, quand on lisait un livre, eût-on été soi-même un auteur et un homme du métier, on n’y mettait pas tant de raisonnements et de façons ; où l’impression de la lecture venait doucement vous prendre et vous saisir, comme au spectacle la pièce qu’on joue prend et intéresse l’amateur commodément assis dans sa stalle ; où on lisait Anciens et Modernes couché sur son lit de repos comme Horace pendant la canicule, ou étendu sur son sofa comme Gray, en se disant qu’on avait mieux que les joies du Paradis ou de l’Olympe ; le temps où l’on se promenait à l’ombre en lisant, comme ce respectable Hollandais qui ne concevait pas, disait-il, de plus grand bonheur ici-bas à l’âge de cinquante ans que de marcher lentement dans une belle campagne, un livre à la main, et en le fermant quelquefois, sans passion, sans désir, tout à la réflexion de la pensée ; le temps où, comme le Liseur de Meissonier, dans sa chambre solitaire, une après-midi de dimanche, près de la fenêtre ouverte qu’encadre le chèvrefeuille, on lisait un livre unique et chéri ?
D’ailleurs elle a de beaux yeux et est fort bien faite ; elle est blanche, a de beaux cheveux ; beaucoup de désir de plaire, remplie d’attentions ; de l’esprit, de la vivacité ; sentant parfaitement tout son bonheur ; souhaitant passionnément de réussir dans cette Cour-ci ; une très bonne santé, point délicate de corps ni d’esprit ; encore un peu enfant ; une extrême envie de bien apprendre le français ; demandant qu’on la reprenne sur les mauvais mots qu’elle pourra dire… » Après l’avoir vue de ses yeux, il adoucit quelques traits et y ajoute en bien : « Un beau teint, assez blanche, de beaux yeux bleu foncé, un assez vilain nez, des dents qui seront belles quand on y aura travaillé, la taille très jolie ; elle se tient un peu en avant en marchant ; un peu plus grande que Madame (Madame Henriette). […] Saint-René Taillandier que je choque de plus en plus, bien malgré moi, mais il est par trop prêcheur aussi), osons rétablir tout ce joli début d’un certain chant VII : Lorsqu’autrefois, au printemps de mes jours, Je fus quitté par ma belle maîtresse, Mon tendre cœur fut navré de tristesse, Et je pensai renoncer aux amours ; Mais d’offenser par le moindre discours Cette beauté que j’avais encensée, De son bonheur oser troubler le cours, Un tel forfait n’entra dans ma pensée.
… As-tu des mots, dis-moi, pour ce bonheur immense ? […] ces lieux de son choix, ces gazons qu’elle arroso, Ces courbes des sentiers dont à son gré dispose Un caprice adoré ; Ce plaisir de ses yeux, son bonheur dès l’aurore ; Tout ce qu’elle embellit et tout ce qu’elle honore, Demain je le verrai ?
Il vit son père arrêté, il l’allait visiter en bonnet tricolore dans la prison de Thiers, il salua sa délivrance inespérée avec bonheur : la leçon des choses prit le pas dans son esprit sur la lettre des livres ; et, quand son père, profitant d’un premier instant de calme, le conduisit à Paris vers la fin de 95 pour y achever des études commencées surtout par la conversation et dans la famille, le jeune homme avait déjà beaucoup appris. […] Bientôt un mariage selon ses vœux allait fixer son bonheur et enchaîner sa destinée avec grâce à l’un des noms les plus aimables du siècle illustre qu’il venait de juger11.
Notre intelligence est blessée ; il nous pardonnera, si nous lui donnons tout entier ce qui peut nous rester de sain. » Il comprenait la piété, le plus beau et le plus délié de tous les sentiments, comme on a vu qu’il entendait la poésie ; il y voyait des harmonies touchantes avec le dernier âge de la vie : « Il n’y a d’heureux par la vieillesse que le vieux prêtre et ceux qui lui ressemblent. » Il s’élevait et cheminait dans ce bonheur en avançant ; la vieillesse lui apparaissait comme purifiée du corps et voisine des Dieux. […] Il suffisait, nous disent ceux qui ont eu le bonheur de le connaître, d’avoir rencontré et entendu une fois M.
un souvenir, pas même un souvenir de bonheur, le souvenir d’une velléité sans effet ; mais il suffit que ce soit un souvenir de la première montée de sève virile, pour que l’âme en soit à jamais ensoleillée et réjouie. […] Il voit l’homme assez laid, médiocre, brutal en ses appétits, exigeant en son égoïsme, fort ou rusé selon son tempérament et sa condition, et, par force ou ruse, chassant au plaisir ou au bonheur : les satisfactions physiques et les biens matériels sont les objets presque toujours de cette chasse.
Il flatte notre vanité par l’idée de la préférence que la fortune nous donne, & de l’attention que les autres ont sur notre bonheur ; il satisfait notre curiosité, en nous donnant un spectacle. […] Comme elles ont tout à défendre, elles ont tout à cacher ; la moindre parole, le moindre geste, tout ce qui sans choquer le premier devoir se montre en elles, tout ce qui se met en liberté, devient une grace, & telle est la sagesse de la nature, que ce qui ne seroit rien sans la loi de la pudeur, devient d’un prix infini depuis cette heureuse loi, qui fait le bonheur de l’Univers.
France d’avoir su mettre dans son œuvre autant de symétrie, et d’ordre que d’esthétique, après avoir observé que, si la propension au vrai qui tend à assimiler aux énergies actives les objets, les formes, les degrés et les idées, et à laquelle ceux-ci paraissent devoir d’être assujettis aux mille réfrangibilités modales de l’expression et de l’attitude, — les rend, à notre image, aptes à persuader, — comme nous aussi, au préalable, elle les condamne à ne recevoir d’éclat que de certains accidents, et même à ne parler que dans certains bonheurs d’harmonie. […] L’âme peut y mal respirer, l’esprit n’y voir qu’une menace, le cœur y pressentir une déchéance, et le cœur, et l’esprit, et l’âme s’unir dans la plus tragique opposition, c’est bien au besoin de considération, d’agrément utile et savoureux, à la nécessité toujours plus affirmative d’un modus vivendi, propre à calmer notre soif jamais étanchée de bonheur, c’est bien à ces aspirations de l’être social que la victoire reste.
Trois semaines après, il ne se battait plus ; à tel point, qu’ayant un jour reçu un soufflet, il sauta sur un bureau, et, trépignant, furibond, les yeux étincelants, il dit à celui qui l’avait frappé : « Tu as du bonheur que j’aie promis à la dame de ne plus me battre ; sans cela je t’aurais étranglé. » Il y avait à La Mouche (quartier des verriers) un nid de petits vauriens nommé Bonhomme. […] Oui, certes, elle a de graves défauts : c’est de s’éprendre trop vite pour l’utopie généreuse, c’est de trop croire au bien et de se laisser surprendre par le mal, c’est de rêver le bonheur du monde et d’obliger des ingrats !
Il ne savait pas encore ses lettres que, lorsqu’il entendait quelqu’un lire une histoire dans un livre, il se figurait le bonheur qu’il aurait s’il pouvait bientôt la lire lui-même. […] Brunck, dans ses notes sur l’Anthologie, le rencontrant sur son passage, l’a salué avec bonheur la « fleur des Évêques » (flos Episcoporum Huetius).
Dans Le Vieux Célibataire, par exemple, qu’est-ce que ces vers : À mon coucher ton aimable présence Pour ton bonheur ne sera pas sans fruit ? […] Pour lui seul, entraîné qu’on était par la modestie apparente du genre, par le bonheur du refrain, par la vogue des sentiments, on a fermé l’œil, on s’est mis de la partie, et, tout en chantant en chœur, on lui a su gré de tout sans réserve.
Je commence par vous dire que, si j’étais pape, je vous ferais mettre à l’Inquisition, et, si j’étais roi de France, à la Bastille ; mais, comme j’ai le bonheur de n’être ni l’un ni l’autre, je reviendrai dîner jeudi prochain, et vous m’entendrez comme j’ai eu la patience de vous entendre, et je vous réfuterai. […] Une femme de Paris, Mme Du Bocage, lui avait proposé de remplacer auprès de lui Mme d’Épinay comme correspondante, pour le tenir au courant des choses et des personnes ; il refuse cette distraction et ce soulagement : Il n’y en a plus pour moi, s’écrie-t-il avec un accent qu’on ne saurait méconnaître ; j’ai vécu, j’ai donné de sages conseils, j’ai servi l’État et mon maître, j’ai tenu lieu de père à une famille nombreuse ; j’ai écrit pour le bonheur de mes semblables ; et, dans cet âge où l’amitié devient plus nécessaire, j’ai perdu tous mes amis !
Elle veut qu’elle aussi, pour être heureuse, elle apprenne à penser sainement, à penser différemment du peuple sur ce qui s’appelle morale et bonheur de la vie : « J’appelle peuple, ajoute-t-elle, tout ce qui pense bassement et communément : la Cour en est remplie. » Ces réflexions philosophiques, qui, plus tard, passeront aisément à la déclamation et à l’excès, percent déjà à l’état d’analyse très distincte chez Mme de Lambert. […] Elle se méfie de la partie sensible : « Rien n’est plus opposé au bonheur qu’une imagination délicate, vive et trop allumée. » Les vertus d’éclat ne sont point le partage des femmes : elle paraît en souffrir un peu en le remarquant, ainsi que du « néant, dit-elle, où les hommes ont voulu nous réduire ».
Il eut, à ce premier début, un bonheur dont toute sa vie se ressentira. […] Marmontel, ainsi comblé ou près de l’être, voulut s’établir définitivement dans le bonheur en se mariant.
Je vous embrasse de tout mon cœur et voudrais acheter de la moitié de ma vie le bonheur de cette lettre. […] Après quelques premières politesses et quelques réflexions philosophiques sur le bonheur d’être jeune et de courir le monde avec insouciance, comme la lettre du cardinal annonçait Casanova pour homme de lettres, Bonneval se leva en disant qu’il voulait lui faire voir sa bibliothèque : Je le suivis au travers du jardin, et nous entrâmes dans une chambre garnie d’armoires grillées, et derrière le treillis de fil de fer on voyait des rideaux : derrière ces rideaux devaient se trouver les livres.
Je pourrais citer d’autres délicieux petits tableaux tout à côté, notamment celui qui commence par ces mots : « Si jamais je travaille pour mon bonheur, je veux faire un jardin comme les Chinois… » Malgré ces touches heureuses, il manquait pourtant au Voyage de l’île de France, et à son exactitude complète, cette vie intime et magique que Bernardin, en y revenant, saura mêler plus tard à ces mêmes peintures, quand il les reverra de loin, non plus dans l’ennui de l’exil, mais avec la tendresse du regret et avec la vivacité de l’absence. […] Fâchez-vous, si vous le voulez, de ma franchise ; mais, puisque vous me faites votre confession, je vous dois la vérité comme à un ami de vingt-quatre ans, dont le bonheur est pour moi une jouissance et auquel je voudrais que personne n’eût rien à reprocher.
V, chap. 2] Fragment du sermon de Bossuet sur le bonheur du ciel. […] ……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux.
Sa conscience lui a porté bonheur, et ses principes religieux, cette lampe éternellement allumée au fond de nos âmes, ont donné à sa pensée la lumière et la flamme que naturellement elle n’avait pas. […] Nous avons rendu hommage à cette rareté et fait ressortir l’extrême bonheur qu’il y avait pour M.
L’une des pièces de ce recueil surtout, me servit à préciser la singulière doctrine qui enseigne à l’individu la voie du bonheur par la destruction successive, patiente et méthodique des multiples liens qui l’unissent à ses semblables et au monde, au bénéfice d’une culture intensive et exclusive du « moi ». […] Nous voici donc fixés une fois de plus sur l’avenir humain : désormais les deux sexes doivent vivre à distance respectable l’un de l’autre, et chercher leur bonheur dans les hautes voluptés individuelles et solitaires.
Et il tressaillait de bonheur, dans la lumière de Dieu… L’Église pouvait compter sur lui. » Il est prêtre, et aussitôt les déceptions l’accablent, les troubles l’assaillent. […] Tant qu’il y aura des voix sur la terre pour nous affirmer que le bonheur, pour l’humanité, consiste à vivre hors nature, à violer toutes les lois par lesquelles nous marchons et nous respirons, à honorer l’absurde et fouler aux pieds la raison, et que ces voix seront écoutées, l’humanité ne pourra évidemment prétendre à un sort meilleur.
Sumner Maine en fait justement la remarque2 ; leur idéal, « le bonheur général, c’est-à-dire le plus grand bonheur du plus grand, nombre » n’est recevable que s’ils prêtent à tous les individus un droit égal à la jouissance.
Que le jour s’achève ou renaisse, Courez en bourdonnant, comme l’abeille aux champs : Ma joie et mon bonheur, et mon âme, et mes chants, Iront où vous irez, jeunesse ! […] Sous le nom de Tula, que lui donnaient quelques amis, elle fut aussi célèbre que toutes les espérances de bonheur et de liberté dont se flattait alors l’Espagne.
C’était donc le bonheur pour Charles, c’était le bonheur pour Clotilde. Et c’était aussi le bonheur pour Hugues. […] Les parents qui n’en ont pas ne connaissent pas leur bonheur ! […] Comme le héros de Musset, comme celui d’Hugo, il a voulu revoir l’endroit où lui avait souri le bonheur, savoir, en retournant à Stamboul, ce qu’était devenu Aziyadé. […] Ses yeux s’ouvrent et voient dans le lointain un bonheur nouveau, une terre promise à laquelle il n’arrivera qu’au prix de bien cruelles souffrances !
L’orateur a été mieux inspiré, quand il nous a dit tout ce qu’aimait M. de Tocqueville, quand il nous l’a peint surtout dans sa retraite, dans la vie privée, dans l’union domestique, où il ne fut trompé que dans la mesure de bonheur qui surpassa encore son espoir et son vœu.
On démêla d’une manière générale le sujet du Cours qu’il venait ouvrir ; il se proposait de parler de la société civile, des lois de la civilisation et de la perfectibilité, du rapport qui existe entre les lumières et le bonheur des nations ; c’était un publiciste qui aspirait à remanier le grand problème du xviiie siècle et à se frayer une voie entre Montesquieu et Rousseau.
Par bonheur pour l’aristarque, ses antécédents littéraires étaient irréprochables et le mettaient hors de soupçon ; jusque dans les paradoxes de M.
vous pleurer est le bonheur suprême, Mânes chéris de quiconque a des pleurs !
Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté La gaieté française, le bon goût français, avaient passé en proverbe dans tous les pays de l’Europe, et l’on attribuait généralement ce goût et cette gaieté au caractère national ; mais qu’est-ce qu’un caractère national, si ce n’est le résultat des institutions et des circonstances qui influent sur le bonheur d’un peuple, sur ses intérêts et sur ses habitudes ?
Il était fiancé à Laudomia, sœur de Celia ; mais Laudomia a été enlevée par des corsaires ; on n’a plus eu de ses nouvelles ; le capitaine a résolu d’épouser celle des deux sœurs qu’il a le bonheur de retrouver.
Moi qui approche de la sortie, je salue, avec bonheur, le lever de cette constellation d’esprits sur l’horizon.
Ceux d’entre vous qui ont une prière, dont ils feront aujourd’hui le bonheur en lui apportant leurs couronnes, sauront me comprendre.
Il eût pu, à la vérité, emprunter d’autres couleurs sur la même palette, et jeter ici quelques bonnes pages bien philanthropiques, dans lesquelles — en côtoyant toutefois avec prudence un banc dangereux, caché sous les mers de la philosophie, qu’on nomme le banc du tribunal correctionnel — il eût avancé quelques-unes de ces vérités découvertes par nos sages pour la gloire de l’homme et la consolation du mourant ; savoir : que l’homme n’est qu’une brute, que l’âme n’est qu’un peu de gaz plus ou moins dense, et que Dieu n’est rien ; mais il a pensé que ces vérités incontestables étaient déjà bien triviales et bien usées, et qu’il ajouterait à peine une goutte d’eau à ce déluge de morales raisonnables, de religions athées, de maximes, de doctrines, de principes qui nous inondent pour notre bonheur, depuis trente ans, d’une si prodigieuse façon qu’on pourrait — s’il n’y avait irrévérence — leur appliquer les vers de Regnier sur une averse : Des nuages en eau tombait un tel degoust, Que les chiens altérés pouvaient boire debout.
Ce sont enfin, sur la vanité des projets et des espérances, sur l’amour à vingt ans, sur l’amour à trente ans, sur ce qu’il y a de triste dans le bonheur, sur cette infinité de choses douloureuses dont se composent nos années, ce sont de ces élégies comme le cœur du poëte en laisse sans cesse écouler par toutes les fêlures que lui font les secousses de la vie.
Les hommes de talent mesuré, dont la phrase sort de premier jet du cerveau, calme et équilibrée, ne connaissent point ces tensions fiévreuses, ces bonheurs, ces promenades d’idées ou de forme qui faisaient sortir Jean-Jacques Rousseau de sa mansarde pour courir après le porteur d’un billet de dix lignes dans lesquelles l’auteur des Confessions croyait avoir employé un mot impropre.