Chirurgienne d’abord, elle a un courage d’analyse qui a dû affreusement lui coûter, car sur le tranchant de son scalpel ont dû couler, mêlés, le sang de l’amour-propre et celui de l’autre amour ; mais comme la Sœur de Charité, vite, y succède !
Mais on y chercherait en vain l’unité rayonnante, la science de la composition, les passions et leurs déchirements, la profondeur des analyses, l’originalité dans les descriptions, les événements et les caractères, tout ce qu’on exigerait dans des romans écrits par des hommes.
Ardemment synthétique de tendance, quand le siècle et ses misérables philosophies ne jurent que par cette Fée aux miettes de l’analyse, en avant sur toutes les idées de son temps, et, pour preuve, dès 1845 repoussant, avec un mépris mérité, cette théorie obstinée de l’art pour l’art, triomphante alors, et qui prétend encore, à l’heure qu’il est, n’être pas battue, la revue de César Daly avait, parmi les autres buts qu’elle voulait atteindre, le but plus difficile et plus spécial de dégager l’inconnue de l’art qui va naître, et de prédire, en étudiant profondément la société moderne et ses nouvelles conditions, le caractère du style architectonique de l’avenir ; car l’architecture du xixe siècle n’est pas née.
C’est ainsi qu’il a fait sortir des analyses les plus ingénieuses et les plus subtiles un Carlyle très complet et très contrasté, lequel, malgré tout ce qui aurait dû, dans ce vieux puritain halluciné, répugner à la raison philosophique de M.
Tête synthétique que cette tête de Celte, bien au-dessus des mièvreries d’analyse de Sainte-Beuve, qu’on a trop vanté, Fréron eut le style de ses facultés, et fut, comme écrivain, ce qu’il était comme critique.
Oddoul, avec une longue préface métaphysico-sentimentale qui a d’énormes prétentions à l’analyse et à la profondeur.
Il serait difficile pour ne pas dire impossible, à l’analyse de prendre pour vous la montrer, dans le fond de sa main, toute cette poussière de textes broyés par l’auteur de la Défense de l’Église sur toutes les questions les plus variées et les moins liées les unes aux autres, sur les saints, saint Pierre, saint Irénée, Saint-Vincent de Lérins, saint Boniface, sur la bibliothèque d’Alexandrie, sur la croyance religieuse des seigneurs gallo-romains aux quatrième et cinquième siècles, sur l’Église celtique, sur la hiérarchie ecclésiastique, sur les rapports de la Papauté avec les églises particulières, italienne septentrionale, espagnole, gallicane, etc., etc.
Oddoul, avec une longue préface métaphysico-sentimentale qui a d’énormes prétentions à l’analyse et à la profondeur.
Ni poème inédit de Goethe ou de Byron, ni drame perdu et retrouvé de Calderon ou de Shakespeare, ni roman, ni histoire, ciselés par les maîtres de l’observation et de l’analyse, ni chefs-d’œuvre quelconques, ne sauraient, selon nous, lutter en intérêt et en importance avec ce modeste livre écrit par un moine, traduit par un prêtre, et dans lequel se joue un souffle qui n’est ni le talent ni le génie de l’homme, et qu’il faut bien appeler la force de Dieu pour y comprendre quelque chose !
Autran sont deux poèmes distincts, des poëmes d’une invention si simple qu’on retirerait et réduirait à rien par l’analyse et où tout est de mœurs modernes et dans le détail.
On a bientôt fait cette analyse : un moraliste, un romancier, une tête d’observateur, qui épouse une actrice comme un Jocrisse amoureux, et qui, fou d’ennui, le devient positivement et physiologiquement, parce qu’un de ses amis en journalisme, traître et voleur, fait autographier les lettres confidentielles qu’il écrivait à sa femme avant de l’épouser, et dans lesquelles il se lâchait de plaisanteries contre les hommes qu’il estimait le plus et pressait le plus sur son cœur, — c’est là tout le roman, étreint en quelques mots, de ces Hommes de Lettres, qu’il vaudrait mieux appeler Les Intimes littéraires.
Ils ont fait plus : ils ont eu la prudence, dans les comptes rendus qu’ils ont consacrés au Capitaine Fracasse, de supprimer toute analyse de ce roman, bien sûrs qu’ils étaient d’y trouver des événements tout aussi insignifiants que les sentiments, les passions et les personnages.
De petits faits significatifs d’un état d’esprit, des détails de mœurs, des analyses psychologiques : voilà son domaine. […] Tocqueville ne croit nullement à cette anankè, et analyse très finement le tour d’esprit qui conduit à l’admettre. […] La Démocratie est une analyse de l’état démocratique. […] Un troisième objet de l’analyse dissolvante de Proudhon, c’est l’instinct religieux. […] Inutile d’ajouter que ce qu’il poursuit ainsi de sa haine, ou, si l’on veut, de sa défiance, c’est en dernière analyse le Dieu personnel.
Notre littérature du moyen âge, par exemple, peut être remplacée tout entière fort avantageusement par une analyse bien faite. […] Mais l’histoire littéraire pourra-t-elle jamais remplacer par aucune analyse les Essais de Montaigne, les Fables de La Fontaine, le théâtre de Racine, de Molière, de Corneille, les Méditations de Lamartine, les poèmes épiques et lyriques de Victor Hugo ? […] Nos idées de l’espace et du temps, passées au crible de l’analyse, ont paru à certains philosophes vides de tout contenu réel. […] Mais l’espèce d’égoïsme qui est commun aux hommes et aux bêtes et dont j’ai ma grosse part en qualité de créature du règne animal, n’est pas l’objet de mon analyse présente ; je n’ai pas formé le dessein médiocre de traîner mon examen de conscience sur ces bas-fonds si souvent explorés de la nature humaine. […] l’immortalité littéraire de l’individu est-elle donc, quand on l’analyse, quelque chose de moins creux, de plus substantiel ?
L’artiste moderne Mon cher M***, quand vous m’avez fait l’honneur de me demander l’analyse du Salon, vous m’avez dit : « Soyez bref ; ne faites pas un catalogue, mais un aperçu général, quelque chose comme le récit d’une rapide promenade philosophique à travers les peintures. » Eh bien, vous serez servi à souhait ; non pas parce que votre programme s’accorde (et il s’accorde en effet) avec ma manière de concevoir ce genre d’article si ennuyeux qu’on appelle le Salon ; non pas que cette méthode soit plus facile que l’autre, la brièveté réclamant toujours plus d’efforts que la prolixité ; mais simplement parce que, surtout dans le cas présent, il n’y en a pas d’autre possible. […] Elle est l’analyse, elle est la synthèse ; et cependant des hommes habiles dans l’analyse et suffisamment aptes à faire un résumé peuvent être privés d’imagination. […] Mais laissons de côté ces puérilités, dont l’analyse trop longue est un hors-d’œuvre, et n’en tirons que cette morale, à savoir, qu’on peut manquer de pudeur même dans l’expression des sentiments les plus nobles et les plus magnifiques. […] D’ailleurs, ceux qui peuvent avoir quelque raison de se plaindre trouveront des vengeurs ou des consolateurs bien nombreux, sans compter celui de nos amis que vous chargerez de l’analyse de la prochaine exposition, et à qui vous donnerez les mêmes libertés que vous avez bien voulu m’accorder.
Je ne me suis pas préoccupé de tenir le milieu entre une interprétation libre et une analyse servile. […] La genèse psychologique de la métaphore le confirme, dans l’invention de laquelle un acte unique fait jaillir les termes, qui ne deviennent deux qu’à la réflexion et à l’analyse. […] La réflexion et l’analyse, à la fin, sont employées par lui à éliminer l’apparence de cette dualité, à faire porter la métaphore par un seul de ses termes, à tenir l’autre distant et tu. […] C’est du moins ainsi que je l’éprouve, et ce sentiment cadre fort bien avec le « souvenir du présent » auquel aboutit l’analyse de M. […] Je crois que cette étude s’éclaircira si elle débute par une analyse de ce morceau : le Démon de l’Analogie.
C’est précisément cette étude et cette analyse de l’âme et de ses passions, qui fait que nous nous contrôlons nous-mêmes par les autres, et les autres par nous. […] Je me contente de rappeler cet ouvrage, dont l’analyse nous entraînerait trop loin. […] En terminant cette analyse d’Horace, notons que, dans l’année 1639, où il composa cette tragédie, Corneille perdit son père. […] Il faut vous représenter tout cela à la fois. — Mais, pour l’instant, achevons en quelques mots l’analyse de Don Sanche, qui est, avec Nicomède sur la limite des deux saisons de Corneille. […] Je n’entrerai pas dans l’analyse du drame ; j’en citerai seulement quelques détails.
Louis XIV n’est pas seulement un grand roi, il est le grand roi, parce qu’il a réalisé le style de la royauté, de la même manière que Racine a réalisé le style de la tragédie, La Fontaine le style de la poésie, La Bruyère le style de l’analyse psychologique et sociale. […] * * * P· S. — Ayant commencé à donner la forme d’une lettre à ces observations, j’étais gêné pour les encombrer d’analyses détaillées. […] Elle représente en dernière analyse le goût du public, qui se trompe évidemment, tout comme les critiques, mais après tout pas plus souvent que les critiques. […] Pommier lui-même a le grand tort de s’excuser en ces termes : « Arrêtons ici notre analyse impie. » Elle est bien bonne ! Les analyses de l’auteur des Origines du Christianisme n’étaient donc point impies ?
Voilà pourquoi ses contemporains ne profitèrent pas de ce qu’il est permis d’appeler sa découverte, et pourquoi, au lieu de la féconder par une analyse plus pénétrante, ils s’attachèrent uniquement à réfuter la théorie de la révélation du langage. […] II, § 6 et 11 ; ch. 111. § 11] ; Damiron lui reproche, non pas d’employer mal ce procédé très légitime, mais de le substituer à l’observation de conscience : l’auteur des Recherches philosophiques, dit-il, « ne se fie pas au sens psychologique ; c’est dans les mots qu’il veut tout voir et tout apprendre ; … ce serait d’une analyse verbale qu’il tirerait toute la psychologie. » La critique est fondée ; mais Damiron n’a pas vu que la valeur du procédé reposait, dans la doctrine de Bonald, sur certains rapports du langage et de la pensée, dont quelques-uns avaient été reconnus par une observation psychologique directe et n’étaient nullement chimériques. […] VI, § 8], ajoutant à cette occasion, ce qui est une vue très féconde, que la parole aide puissamment l’attention aux idées, et, par suite, l’analyse de leurs éléments et de leur rapports [ch. […] Bonald croit emprunter cette image à Leibnitz : « Les langues sont le miroir de l’entendement. » Mais elle a dans Leibnitz un tout autre sens, car elle est ainsi commentée : « Une analyse exacte de la signification des mots nous ferait connaître mieux que toute autre chose les opérations de l’intelligence humaine. » Ainsi, pour Leibnitz, l’étude des mots est seulement une méthode de psychologie ; pour Bonald, elle est la seule vraie méthode en métaphysique.
En indiquant Fortunio qui vient de paraître, je ne prétends certes pas en donner l’analyse ni en parler longuement.
Les philosophes anglais, connus en France, ont été l’une des premières causes de cet esprit d’analyse qui a conduit si loin les écrivains français ; mais, indépendamment de cette cause particulière, le siècle qui succède au siècle de la littérature est dans tous les pays, comme j’ai tâché de le prouver, celui de la pensée.
Les opinions que vous voudriez soutenir contre votre persuasion, vous ne pourriez ni les approfondir par l’analyse, ni les animer par l’expression.
Ce caractère dramatique, cette exacte combinaison de détails rapportés à un but unique, et placés pour produira leur plus grand effet, ce progrès constant de l’action, cette rigoureuse analyse des passions, l’appropriation merveilleuse des discours et des faits, la rapidité du développement, la précision des effets, c’est par là surtout que les Fables de La Fontaine ont réussi : si ces qualités ne sont pas plus précieuses en elles-mêmes et plus essentielles que l’imagination pittoresque et le sentiment poétique, elles sont du moins plus utiles ; si elles ne font pas l’auteur plus grand, elles contribuent plus à la fortune du livre.
Comparez sa Rhétorique aux rhétoriques modernes qui n’en sont pourtant au fond que la reproduction affaiblie, vous aurez, d’une part, un ouvrage original, quoique d’une forme bizarre, une analyse vraie, quoique un peu vaine, d’une des faces de l’esprit humain ; de l’autre, des livres profondément insignifiants, et parfaitement inutiles en dehors du collège.
La philosophie considérée à un certain point de vue, est une science qui, comme toute science, procède par analyse, raisonnement, démonstration, dont les conclusions sont toujours subordonnées à la solidité de la méthode qui nous les fournit, qui est obligée de donner beaucoup à la dialectique, c’est-à-dire à la discussion du pour ou du contre, qui est en un mot essentiellement rationnelle.
Il prend les mots les plus célèbres et les plus retentissants de l’histoire et il passe par-dessus son analyse, ses rapprochements de texte, ses à-peu-près d’autorité, et, après toutes ces diverses opérations, les mots s’amincissent, ils s’effacent, et finissent par entièrement disparaître.
Si on ajoute à cela qu’aucune époque n’affecta plus que la nôtre d’être éprise des travaux d’ensemble, qu’aucune ne rêva davantage l’unité, du moins dans ses œuvres philosophiques et littéraires, et ne se donna plus de peine stérile pour consommer le grand mariage de l’Analyse et de la Synthèse (ses mots favoris), on sera en droit de s’étonner que l’histoire du xviiie siècle soit encore à faire, et que nous, les fils du xixe , nous ayons échappé, en ne l’écrivant pas, aux deux plus puissantes tyrannies de notre pensée, — nos sympathies et nos prétentions !
Pourquoi donc Ernest Semichon ne nous a-t-il pas donné l’analyse profonde et intime de ce point d’honneur ?
N’était cette injustice, que nous nous sommes permis de relever, pour une femme douée le plus des anciennes qualités françaises, qui plonge jusqu’au cou dans le génie de sa langue et de sa race, et que l’on peut considérer comme l’arrière-petite-fille de Montaigne, mais sans scepticisme et sans superfluité, l’Introduction de Sainte-Beuve nous paraîtrait ce qu’elle est réellement : un petit chef-d’œuvre d’analyse, d’expression et de sybaritisme littéraire.
Historien d’analyse et de microscope, Alexis de Tocqueville est dans l’ordre politique ce qu’est Sainte-Beuve dans l’ordre littéraire, et on n’a point d’idée combien ces esprits-là sont communs dans les vieilles civilisations !
C’est donc par une théorie de la parole et non par l’analyse de faits de conscience imperceptibles que M.
Matter, qui raconte très sérieusement le phénomène et qui l’analyse avec une grande finesse et une grande supériorité, ajoute que jusque-là aucun mortel n’avait été mis dans une condition pareille à celle où se prétendit Swedenborg.
N’oublions pas que l’ouvrage du Dr Athanase Renard est un livre de discussion et d’analyse plus qu’un livre de théorie, et que l’histoire et la description de l’esprit humain y tiennent plus de place encore que la philosophie.
une idée qu’à l’instant même une autre idée ne surgisse au bout pour la contrepeser, pour l’empêcher de pencher à gauche ou à droite, — la grande affaire, la seule affaire, en dernière analyse, pour des gens qui n’ont pas la force de haïr vaillamment l’erreur ou d’aimer vaillamment la vérité !
On comprend qu’il n’y a pas d’analyse à faire de cet exercice, horriblement monotone et prolongé dans ce livre.
… On le voit, par cette analyse très-rapide, cette chaîne d’événements est presque vulgaire, et l’on peut dire que tout en est arrangé comme au théâtre, dans l’intérêt du dénoûment ; mais voici ce que la critique, pour être juste, est tenue d’ajouter : Tout cela n’est point taillé en grande et vraie nature, en plein drap de nature humaine.
On comprend qu’il n’y a pas d’analyse à faire de cet exercice, horriblement monotone et prolongé dans le livre de Mme Sand.
Il est un artiste très-froid, d’une concentration infinie, arrivant toujours à la chaleur par l’extrême froid, ce qui est une loi de la nature intellectuelle tout autant que de la nature physique ; c’est de plus un esprit analytique des plus perçants, qui a introduit l’analyse jusque dans la peinture, sans que la peinture soit morte du coup !
On sait aussi que, pour en hâter la venue, il faut, suivant le précepte cartésien, diviser les difficultés, c’est-à-dire procéder par analyse.
Le peuple des lecteurs, par curiosité ou par faiblesse, veut tout connaître de ceux qu’un rang élevé expose à ses regards, Le philosophe observe comment on voit les objets sur le trône ; l’historien cherche dans les écrits d’un roi l’histoire de ses pensées ; le critique qui analyse, étudie le rapport secret qui est, d’un côté, entre le caractère, les principes, le gouvernement d’un prince, et de l’autre, son imagination, son style et la manière de peindre ses idées.
Alors s’élevèrent deux écrivains d’un ordre distingué, mais nés tous deux avec cette justesse qui analyse et qui raisonne, bien plus qu’avec la chaleur qui fait les orateurs et les poètes.
Si brève que soit cette analyse, elle suffit à faire voir que l’ouvrage se compose de deux parties assez mal cousues. […] Je cite pour mémoire un acteur à la mode, quart ou huitième d’amant d’une cocotte qui, en dernière analyse, lui semble moins chère et moins collante que les femmes du monde. […] je ne prétends pas que ces analyses subtiles et compliquées soient d’une lecture facile et aimable. […] Son cerveau fonctionne, presque malgré lui, comme un moulin à phrases, à métaphores et surtout à subtiles analyses. […] Quoiqu’elle pousse trop au noir le type de Malauve, personnification démesurée de l’esprit d’analyse, elle a des qualités littéraires distinguées.