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536. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

L’enseignement ou l’ordre des devoirs et des études n’est point arbitraire, et la durée n’en est pas l’affaire d’un jour. […] Par exemple, si un magistrat avait acquis toutes les connaissances primitives ou accessoires à son état, en suivant le cours de l’éducation publique jusqu’à sa fin, il renverrait moins fréquemment les affaires par devant des experts et jugerait plus sainement de la bonne ou mauvaise foi de ceux-ci. […] École politique ou des affaires publiques.

537. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Et, tout engagé qu’il était dans de vastes entreprises, il s’intéressait aux moindres affaires de ses amis. […] Au fond, l’affaire est la même : il s’agit de vivre, et cela seul est déjà féroce. […] Mais cela ne touche en rien à notre grande affaire. […] Mais qu’il existe, c’est son affaire et non la mienne. […] Mais laissons les manichéens qui n’ont guère affaire ici.

538. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PENSÉES ET FRAGMENTS. » pp. 495-496

Chaque publication de ces volumes de critique est une manière pour moi de liquider, en quelque sorte, le passé, de mettre ordre à mes affaires littéraires.

539. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

La difficulté de faire un bon choix fut encore alléguée, et cette affaire demeura suspendue. […] Toutefois, ce jugement parut une injustice aux yeux de l’élève, qui prit l’affaire tout à fait au sérieux. […] Quatre ou cinq d’entre eux ont été arrêtés, et cette affaire n’a pas eu d’autres suites. […] On ignore ce que cette affaire deviendra. […] Mais Girodet prit l’affaire au sérieux, et voulut écraser son rival.

540. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Cela fait, presque tout est fait ; car il n’y a plus qu’à mener l’auditeur pas à pas, de gradin en gradin, jusqu’aux dernières conséquences  « Madame la maréchale aura-t-elle la bonté de se souvenir de sa définition   Je m’en souviendrai : vous appelez cela une définition   Oui  C’est donc de la philosophie   Excellente  Et j’ai fait de la philosophie   Comme on fait de la prose, sans y penser. » — Le reste n’est qu’une affaire de raisonnement, c’est-à-dire de conduite, de bon ordre dans les questions, de progrès dans l’analyse. […] Devant cette table si bien servie, l’attrait est vif pour la brillante société dont la grande affaire est le plaisir et l’amusement. […] Le moindre fait circonstancié, des anecdotes, des traits de mœurs, feraient bien mieux notre affaire ; c’est qu’aujourd’hui nous préférons l’éloquence précise des choses à l’éloquence lâche des mots. […] Voyez notamment son livre intitulé Rousseau juge de Jean-Jacques, son affaire avec Hume, et les derniers livres des Confessions.

541. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Par eux, les aptitudes poétiques de la race celtique, engourdies sous la domination romaine par l’élégant rationalisme de la littérature savante, comme par la pression monotone de la protection administrative, furent réveillées : les âmes, préparées déjà par le christianisme, violemment secouées par l’instabilité du nouvel état social, recouvrèrent le sens et le don des symboles merveilleux ; et dans la famine intellectuelle que produisit la ruine des écoles, l’aristocratie gallo-romaine, sujette des rois francs et compagne de leurs leudes, associée aux fêtes comme aux affaires, quitta sa délicatesse et ses procédés raffinés de pensée et de langage : elle retourna à l’ignorance, au peuple ; elle se refit peuple, avec toute la rudesse, mais avec toute la spontanéité du génie populaire. […] Le traître même n’est pas le traître légendaire et consacré que l’on connaît, monotone et raide réplique de Ganelon : ce félon Bernard de Naisil, dévoué à sa façon à sa race ou plutôt à la haine de sa race, toujours occupé à réveiller ou attiser la discorde, à rompre les accords ou à les prévenir, à machiner des ruses, des perfidies, des parjures, pour lancer ou retenir ses parents dans les affaires où ils perdront leurs fiefs, leur sang et leur vie, souple du reste lui-même et se tirant alertement de tous les mauvais pas où il se voit engagé, c’est lui qui donne le plus de fil à retordre à Bègue et à Garin. […] On n’avait plus affaire des jongleurs et de leurs séances : ni du vers, puisqu’il n’était pas en effet un instrument esthétique. […] La plus apparente fut la constitution des cycles qui fut la grande affaire des jongleurs au xiiie et au xive  siècle.

542. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Ils ont beau nous faire mille avances, mille agaceries, nous parler la langue de nos préjugés : loin de nous abandonner avec eux, nous les discutons ; nous ne savons pas au juste à qui nous avons affaire. […] Cette fois c’était le cas de dire que le temps ne fait rien à l’affaire. […] L’alexandrin est insupportable dans des scènes romanesques, où des personnages indécis nous parlent des petites contrariétés qu’il a plu au poète de leur donner, ou ne savent pas nous parler des grandes affaires que les événements leur ont mises sur les bras. […] Il n’était point incapable de politique ni d’affaires ; il avait beaucoup de cet esprit qu’il a si bien défini : Esprit, raison qui finement s’exprime.

543. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Si les affaires se brouillent, je me retirerai à Vienne, où M. le comte de Mercy est allé. […] Faites-moi part de tout ce qui vous regarde, de vos affaires, de votre économie, de vos plaisirs, de votre société ; rien ne m’est indifférent de votre part. […] D’un autre côté, les personnes qui se sont attachées dès le commencement à la fortune du candidat sont en si grand nombre, le traitement militaire, même des premiers grades, est si peu considérable, que je n’aurais pas le temps d’attendre les nouveaux arrangements qui doivent donner une autre face aux affaires. […] [NdA] Je laisse exprès ces détails, qui montrent la part que tenaient ces petites affaires d’intérêt et d’économie au milieu des rêveries et des spéculations morales de Bernardin : autrement on ne connaît pas tout l’homme.

544. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Monsieur, comte d’Artois, qui avait précédé son frère, était à peine installé aux Tuileries, qu’il avait (indépendamment du ministère officiel, dès lors constitué) ses conseillers à part, son comité intime, sa police secrète : Il y avait donc, nous dit M. de Viel-Castel, deux gouvernements, l’un officiel, connu de tous, conduisant les affaires, composé en général d’hommes sages et expérimentés, mais pour qui le prince n’éprouvait ni confiance ni sympathie, bien qu’il les ménageât beaucoup ; l’autre, occulte, formé pour la plus grande partie de courtisans sans lumières et d’intrigants sans conscience, n’agissant qu’indirectement sur l’administration, mais surveillant et contrariant par des voies souterraines ceux qui en étaient chargés, se préoccupant beaucoup plus des personnes que des choses, et régnant d’une manière absolue sur l’esprit du lieutenant général. […] Notez que c’était bien affaire d’État chez lui, non pas récréation ni divertissement pur ; et cette marque de favori, inscrite au front, frappera de discrédit, d’odieux ou de ridicule aux yeux de plusieurs, l’homme de son choix, même quand plus tard cet homme sera un ministre bienveillant et habile.

545. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Le Régent, auquel on déféra un moment cette affaire et qu’une députation de l’Académie alla trouver dix-huit mois après la sentence, pour savoir s’il y avait lieu à révision, envoya à peu près promener messieurs des quarante. […] Voltaire l’a rencontré une fois en face et a eu affaire à lui comme adversaire pour l’histoire du règne de Louis XIV, que l’abbé s’était avisé d’écrire.

546. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Cousin reparut dans sa chaire en 1828, on eut affaire à un autre homme, à un autre professeur et orateur. […] Au commencement de la Restauration, elle accompagna son père, ambassadeur à Turin et à Londres ; elle présidait avec goût au cercle diplomatique et politique qui se formait naturellement chez l’ambassadeur de France ; elle ne permettait même pas qu’on s’aperçût, vers la fin, de la fatigue de l’âge chez le marquis d’Osmond, tant elle s’entendait avec discrétion aux grandes affaires.

547. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Cela est vrai de l’aveu de Rancé lui-même, et il nous l’exprime à sa manière, quand il dit (lettre du 3 octobre 1675) : « Puisque vous voulez savoir des nouvelles de notre affaire, je vous dirai, quelque juste qu’elle fût, qu’elle a été jugée entièrement contre nous ; et, pour vous parler franchement, ma pensée est que l’Ordre de Cîteaux est rejeté de Dieu ; qu’étant arrivé au comble de l’iniquité, il n’étoit pas digne du bien que nous prétendions y faire, et que nous-mêmes, qui voulions en procurer le rétablissement, ne méritions pas que Dieu protégeât nos desseins ni qu’il les fît réussir. » Il revient en plusieurs endroits sur cette idée désespérée ; son jugement sur son Ordre est décisif : les ruines mêmes , s’écrie-t-il, en sont irréparables . […] Au reste, si l’abbé Nicaise attira plus d’une affaire à son grave et sombre correspondant par les indiscrétions qu’il commit, il lui rendait en revanche mille bons offices, et, pour peu que Rancé eût voulu informer le monde de ses sentiments véritables sur tel ou tel point en litige, il n’aurait eu qu’à s’en rapporter à lui.

548. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Il me semble toutefois qu’une société qui de fait n’encourage qu’une misérable littérature, où tout est réduit à une affaire d’aunage et de charpentage, qu’une société, qui ne voit pas de milieu entre l’absence d’idées morales et une religion qu’elle a préalablement désossée pour se la rendre plus acceptable, qu’une telle société, dis-je, est loin des sentiments vrais et grands de l’humanité. […] Car l’humanité sera toujours sérieuse, croyante, religieuse ; jamais la légèreté qui ne croit à rien ne tiendra la première place dans les affaires humaines.

549. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

C’est à son tribunal que seront portées toutes les affaires contentieuses, pour être décidées en dernier ressort par Sa Majesté Impériale ou par son conseil. […] Les embarras du mariage n’empêchent point un ouvrier de travailler, un avocat de suivre le Palais, un magistrat ou un sénateur de vaquer aux affaires publiques ; ils ne seront pas plus gênants pour un maître de quartier ou pour un professeur.

550. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Les conditions de l’état de santé varient d’un peuple à l’autre et ne peuvent être déterminées théoriquement ; c’est affaire de pratique, d’expérience, de tâtonnements. […] Or il n’est pas facile de dire avec exactitude à quel moment l’organisation sociale est assez rudimentaire pour être qualifiée de simple ; c’est affaire d’appréciation.

551. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Fils des circonstances, comme Napoléon, ç’a été sa seule manière de lui ressembler, car il n’était guère besoin de génie pour deviner que l’établissement d’une revue était une excellente affaire au moment où il se trouva pour une moitié d’idée dans l’établissement de la sienne. […] Seulement, au début de son entreprise, il avait pensé que le succès de son affaire dépendait des talents qu’il devait employer, et pour cette raison il avait supporté cette lumière du talent, en grommelant et en clignotant, comme une taupe offensée.

552. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

L’affaire devait être décidée au parlement (le parlement Maupeou) sur le rapport d’un conseiller nommé Goëzman. […] « Ses affaires à lui, dit-il, pourront s’en trouver bien. » On renvoya en Angleterre. […] En un tour de main, l’affaire anglaise fut terminée. […] Qui a traité cette affaire ? […] C’est affaire de prose et d’analyse.

553. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

J’ose donc me déclarer heureux et fier de tout ce que j’ai fait, dit ou écrit au sujet de l’affaire Dreyfus. […] L’inertie du public dans « l’affaire » est l’image de celle qui caractérise tous ses jugements en littérature. […] Qu’un seigneur de l’Empyrée fasse ses affaires aussi habilement qu’un boutiquier du faubourg, l’antithèse est réjouissante. […] Elle éclaircit les affaires du monde les plus embrouillées. […] C’est une affaire coûteuse de monter une pièce de théâtre ; tant qu’on fait de l’argent avec ce qui est consacré, pourquoi tenterait-on l’inconnu ?

554. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

C’est affaire de méthode et de tempérament.

555. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 311-314

Gilles Boileau fut d’abord Avocat au Parlement, puis Intendant des Menus-plaisirs & Affaires de la Chambre du Roi, & ensuite Contrôleur de l’Argenterie de Sa Majesté.

556. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Les anciens ont peu connu cette inquiétude secrète, cette aigreur des passions étouffées qui fermentent toutes ensemble : une grande existence politique, les jeux du Gymnase et du Champ-de-Mars, les affaires du Forum et de la place publique, remplissaient leurs moments, et ne laissaient aucune place aux ennuis du cœur.

557. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XII. Des livres de jurisprudence » pp. 320-324

Ce livre, souvent réimprimé, contient l’explication des termes de droit, d’ordonnances, de coutume & de pratique, avec des éclaircissemens sur les affaires qui peuvent survenir.

558. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Cochin » p. 332

Il faut être bien maladroit pour ne savoir pas étendre la scène avec une estrade, une figure, des rangs de bancs concentriques et des élèves dispersés sur ces bancs ; il n’y a point ici de sortilège, ce n’est qu’une affaire linéaire et de perspective.

559. (1929) Dialogues critiques

Paul Les grands mots sont inutiles, mais le fond de l’affaire est très sérieux. […] Ils vous donnent tort dans l’affaire du Journal des Goncourt, dont vous réclamez à cor et à cri la publication. […] Paul C’est une autre affaire. […] Pierre Encore dans celle-ci n’a-t-on affaire qu’à une femme, ou pas beaucoup plus. […] Mais puisque le coup est manqué et que l’affaire a tourné à l’avantage de Valéry… M. 

560. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Le souverain légitime intéressé dans l’affaire (le roi de Sardaigne) peut se tromper sur ce point ; mais l’usurpateur est infaillible. […] et c’est ce qui me persuade encore davantage que je ne suis pas votre homme ; car je puis bien vous promettre de faire les affaires de S.  […] Il n’y avait que moi de compromis, dit-il encore, car on était maître de m’emprisonner ou de m’étrangler à Paris. » XXII Nous venons de retrouver dans les Dépêches publiées récemment à Turin des traces plus explicites de cette affaire. […] « Il me semble, lui dis-je, Général, que nous perdons du temps, car il ne s’agit nullement de moi dans cette affaire. […] Un seul ami présent mourait de peur que l’un des deux interlocuteurs ne jetât l’autre hors des gonds ; mais je m’étais promis à moi-même de ne pas gâter l’affaire, et, pourvu que l’un des deux ait fait ce vœu, c’est assez.

561. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Cultivant les lettres en homme qui compte sur elles et sur la gloire qu’elles apportent, quelquefois trop tard, il dirigeait plus qu’il ne maniait les affaires ; mais, s’il l’avait voulu, il aurait prouvé une fois de plus aux ignorants, dont l’opinion gouverne le monde, que l’amour de la littérature ne coupe la main à aucune aptitude, et qu’on sut brasser les affaires avec le génie d’un commis en gardant au fond de soi le dangereux amour des choses intellectuelles. Pour être un homme supérieur en affaires, — a dit Chateaubriand, — il ne s’agit pas d’acquérir des facultés, il ne s’agit que d’en perdre ; — et entendait parler des affaires politiques. […] On a dit que dans sa jeunesse Audin s’essaya aux comédies ; mais il se détourna bien vite de ces amusettes, la grande affaire des peuples qui meurent dans un ennui affreux.

562. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Et vous avez gagné trois millions dans cette affaire !  […] Quelles affaires ? […] Plus émouvant, c’est une autre affaire. […] Voilà bien l’affaire d’Amaury. […] Mais cela ne fait pas l’affaire d’un certain baron Vogt.

563. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Il connaît très bien le personnel de cette comédie-là, surtout le personnel inférieur, qui en est aussi le plus pittoresque : coulissiers marrons, agents de publicité, entrepreneurs d’affaires vagues, ou d’affaires précises, mais un peu osées. […] Il dit au banquier Tasselin (j’abrège ses propos et j’en intervertis l’ordre, mais cela vous est égal) : « Vous êtes, quoique personne ne s’en doute encore, dans de mauvaises affaires. […] Comme les affaires de la famille Tasselin avaient été gâtées par la vertu d’une irrégulière, c’est la bonté d’âme d’un irrégulier qui les rétablit. […] Tout ce qu’il voit en cette affaire, c’est que cette fille de trente ans doit « avoir quelque chose dans son passé » et qu’il peut donc « marcher ». […] Mais elle n’est pas sans inquiétude : Dufresne est souvent appelé à Paris pour ses affaires, et sera prochainement obligé de partir pour l’Amérique.

564. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Puis, soudainement, au milieu de ces grandes affaires, il est repris du désir de revivre de la vie de sa secte, et il part, emmenant sa mère : lui pour scier du bois, elle pour faire des blanchissages. […] reprend le voleur désarçonné, eh bien, je vais te faire un billet. » Et le volé a dû se contenter de ce billet, et ne se serait jamais plaint, si le voleur n’avait pas été compromis dans une affaire d’assassinat. […] Ce qui valait 100 francs n’a plus valu que 60… D’abord j’ai fait des prêts à mon neveu, puis quand la faillite a été menaçante, j’ai racheté, à bas prix s’entend, des créances… tout mon avoir y a passé… Mais s’il se relève, il est resté à la tête de ses affaires… je ne perdrai rien… Il me doit aujourd’hui plus d’un million. » Mardi 16 novembre On cause des conférences qui avaient lieu, ces jours-ci, entre Dupanloup et Dumas fils, pour faire introduire la recherche de la paternité dans le code, et l’on ne doutait pas que, si la Chambre actuelle s’était perpétuée, une proposition ad hoc, n’eût été soumise à ses délibérations. […] Enfin, un jour, à propos de je ne sais quoi de patricoté sans sa participation, le maréchal furieux se rendit chez le Roi. « J’étais averti, dit Thiers, et ma voiture suivit de près la voiture du maréchal… Dans les affaires, voyez-vous, Gambetta, il faut toujours avoir une figure de bonne humeur… Retenez cela, Gambetta, ça vous servira… La porte du Roi était fermée pour tout le monde. […] Ils n’ont pas songé que la Révolution, qui est toute la constitution civile de la société actuelle, a été faite sans bruit, sans discussion, sans éloquence, au commencement des séances, où l’on votait jusqu’à 90 décrets — des décrets préparés par cinq avocats ou hommes d’affaires… Cela s’est pour ainsi dire passé, sans que, dans leur ignorance des affaires, la noblesse et le clergé se soient aperçus du grand bouleversement tranquille qui se faisait.

565. (1887) Discours et conférences « Préface »

Les grands hommes qui, en ce moment, gouvernent les affaires des peuples (avec quel succès ?

566. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Ses réfléxions sont pensées, mais communes ; & il paroît infiniment mieux instruit des affaires militaires, où un homme de son état se trompe presque toujours, que de celles du cabinet. […] Cet historien, dit Juste Lypse, instruit par le manîment des affaires & doué d’un bon sens naturel, voit tout, pénétre tout ; découvre le fonds des conseils, & sur cela donne de bonnes instructions. […] Les affaires militaires sont contées avec assez d’exactitude ; mais celles de la Religion se ressentent de l’enthousiasme de l’auteur dont le style est violent & gigantesque. […] L’auteur ayant été employé dans les affaires les plus importantes, est un homme consommé dans la connoissance de la matiere qu’il a traitée ; il a l’esprit plein de son objet, & M. de V. […] Norberg, dit l’écrivain cité, n’avoit ni lumieres, ni esprit, ni connoissance des affaires du monde, & c’est peut-être ce qui détermina Charles XII. à le choisir pour son confesseur.

567. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Cette lettre, le regret sourd de la quitter, le dépit d’avoir manqué cette affaire, le souvenir de quelques conversations attendrissantes que nous avions eues ensemble, me jetèrent dans une mélancolie sombre. […] Les affaires de mon père vont très-mal, à ce qu’il dit ; il est bien sûr que, dans notre infâme et exécrable aristocratie, que Dieu confonde (je lui en saurais bien bon gré !) […] L’affaire de son père éclata en Hollande ; nous avons déjà indiqué que M. de Constant père, accusé par des officiers de son régiment, crut devoir, dans le premier instant, se dérober par la fuite à l’animadversion et aux manœuvres de ses ennemis. […] De retour en Suisse dans les derniers mois de cette année (1795), il n’avait de pensée que pour les affaires publiques et pour Paris. […] Si par le malade vous entendez la royauté, le clergé, la noblesse, les riches, je crois bien que l’émétique de Ferrand peut seul les tirer d’affaire ; mais je ne suis pas fâché qu’il n’y ait pas d’émétique à avoir.

568. (1929) Amiel ou la part du rêve

(Le lecteur se souvient que j’ai renoncé à doser ce que le diable perd, ou ne perd pas, dans cette affaire.) […] Il ne connaissait peut-être pas l’affaire Philine. […] Et voilà une grosse, très grosse affaire. […] Dans l’affaire de la poésie pure, M. l’abbé Bremond traita M.  […] La doctrine ne fait rien à l’affaire, la chair et la chaire ne concordent pas.

569. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Dans la Griffe (1905), la Rafale (1906), le Voleur, les affaires de cœur et les affaires d’intérêt étaient solidaires. […] Politique ou grandes affaires, rien ne distraira Fabre-Luce de la réflexion. […] Au milieu des affaires et de tant de soins, nous raconte Sainte-Beuve, Fontanes pensait toujours aux vers. […] À cette époque, il faut placer le passage de Giraudoux dans les affaires. […] Sa nomination a coïncidé avec l’arrivée aux Affaires de M. 

570. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

Vous avez prononcé aussi le mot de vanité qui est inévitable en un tel sujet ; mais tant de gens ont leur vanité en dedans que la sienne, toute en dehors, était en quelque sorte commode pour autrui : cela accepté, on avait affaire à un esprit orné, plein d’anecdotes et de mots pris aux bons endroits, facile et coulant.

571. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulary, Joséphin (1815-1891) »

Saint-René Taillandier Nous n’avons pas affaire à un imitateur de Lamartine ou de Victor Hugo ; rien ne le rattache non plus à l’école gauloise de Béranger, à l’école aristocratique d’Alfred de Vigny, à l’école humaine de Barbier ou de Brizeux.

572. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhade, Laurent (1854-1919) »

Il semble pourtant aujourd’hui que ces plaisirs retentissants soient achevés, et que le petit livre : À travers les groins, que le poète écrivit au cours d’une affaire qui fit récemment quelque bruit, doive rester sa dernière expression dans le genre où il s’illustra.

573. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

Comme elles sont véritablement des vertus, elles évitent la lumière et le bruit : il y a chez les peuples modernes un certain silence des affaires qui déconcerte l’historien.

574. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVII. La flûte d’ybilis »

Il reconnut du premier coup d’œil à qui il avait affaire mais il dissimula : « Cela va bien, répondit-il, et je vais te prendre pour femme ».

575. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Passer le temps agréablement, voilà toute son affaire. « On ne s’ennuya plus dans l’armée, dit Hamilton, dès qu’il y fut. » C’est là sa gloire et son objet ; il ne se pique ni ne se soucie d’autre chose. […] Le mari se pend ; ils trouvent l’affaire plaisante. […] Au conseil, pendant qu’on exposait les affaires, il jouait avec son chien. […] Quand la conversation devient la première affaire de la vie, elle façonne le style à son image et selon ses besoins. […] Quel que fût l’homme et quelle que fût l’affaire, il persuadait ; nul ne lui résistait, tout le monde tombait sous le charme.

576. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Ils marchent et vont à cheval le plus vite qu’ils peuvent, la tête penchée en avant, comme s’ils étaient pressés par quelque affaire urgente. […] Si quelqu’un se trompe en cette affaire, n’est-il pas raisonnable de supposer que c’est lui. […] On peut compter dans la vie de lord Herbert de vingt-cinq à trente affaires d’honneur, et pourtant il n’y en a pas une seule qui ait abouti à un duel sérieux. […] ce n’est point son affaire ; que ne s’adresse-t-on à Ben Jonson, qui est admirable dans ce genre de composition ? […] Et pendant tout ce temps il lui faut encore s’occuper des affaires courantes de ses États, convoquer ses conseils, édicter ses jugements.

577. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

J’en fais une affaire de goût et de sentiment. […] M. de Bismarck trouve, au milieu des grandes affaires, le temps de lire. […] Je vis que j’avais affaire à un fou. […] Il a fait l’histoire des affaires. […] Je lui dois quelques bonnes affaires.

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