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1400. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Retourné en Allemagne, Wagner se donna à des études ferventes de l’antiquité allemande ; à travers les œuvres des frères Grimm, de Simrock, de Gœrre, etc., à travers l’Edda et le mythe des Wolsungs il arriva aux restes des toutes les premières traditions. […] Les premières études germanistes ont lieu pendant le séjour à Dresde de 1845 à 1848 dans Tannhaeuser et Lohengrin. […] Le premier numéro de la Revue de Bayreuth (1886) contient, sous le titre de l’œuvre de Bayreuth, une série de lettres et de documents de Richard Wagner se rapportant à l’établissement du théâtre de Bayreuth (1871-1876) ; la Revue Wagnérienne en fera dans un prochain numéro une étude spéciale.

1401. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Léon Dommartin, qui, sous le pseudonyme de Jean d’Ardenne, a signé plus d’un article humoristique empreint de vénération pour le génie de Wagner, envoie ses impressions à la Chronique, Enfin l’Art moderne, acquis dès l’origine aux idées de rénovation, consacre une étude complète aux représentations de Parsifal. […] Les changements de direction entraînent presque toujours un remaniement de la troupe et, comme conséquence, des études longues et laborieuses chaque fois qu’il est question de reprendre certains ouvrages en vue desquels les interprètes nouveaux ne sont guère préparés. […] La troisième partie est l’étude du système wagnérien.

1402. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Elle aurait en même temps « plusieurs des caractères que connote ce mot dereligion : grâce à la naturesurnaturelledes objets de son culte ; à son règlement universel de vie ; à la rigueur de sa discipline morale ; et à la forme réellement extatique et mystiquement inspirée de sa production. » L’énumération n’est pas complète : ces caractères ne sont pas les seuls qui distinguent la religion positiviste de tant d’autres essais de religion rationnelle ; et je me propose de le montrer dans une prochaine étude sur La Religion comme sociologie. […] V En attendant, ce que je voudrais que l’on eût vu dans la présente étude, c’est qu’il y a une « Métaphysique positiviste » ; que cette métaphysique n’est pas dans le positivisme une superfétation de la doctrine ; et que, si ces deux mots de « Métaphysique » et de « Positivisme » se contredisent, les idées qu’ils expriment ou les choses qu’ils représentent ne laissent pourtant pas de se concilier. […] Écoutons Comte à ce sujet : « La création de la sociologie complète l’essor fondamental de la méthode positive, et constitue le seul point de vue susceptible d’une véritable universalité, de manière à réagir convenablement sur toutes les études antérieuresafin de garantir leur convergence normale sans altérer leur originalité continue. » Il écrit mal, mais il pense bien !

1403. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Une histoire est une étude détaillée et sévère, juste quand l’homme peut l’être, mais consciencieuse toujours. […] Seulement ces monstres d’une goutte d’eau ont beau être affreux à dégoûter de leur étude et à nous faire briser le microscope à travers lequel on les voit, ils n’ont jamais pour le lecteur qu’un intérêt très secondaire, et on peut leur appliquer une observation qui est de M.  […] Et il y a plus : enfoncé chaque jour davantage dans l’étude de ces faits que sa fonction d’historien est de regarder, il s’est affermi dans son fatalisme d’autrefois et il l’a proclamé d’un ton plus sonore.

1404. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

C’était la devise, c’était l’âme des études de Joseph Déchelette, qui fut tué le 3 octobre 1914 à la tête de sa compagnie. […] Il s’était dévoué à l’étude du monde cette et des temps préhistoriques chez nous, disant que du paléolithique au gaulois et au romain la filiation ne saurait s’interrompre. […] Nul de ces jeunes morts qui ne mérite son portrait, une étude, son reliquaire.

1405. (1901) Figures et caractères

L’étude et la rêverie furent le double refuge et le recours de son âme passionnée. […] Son étude restera un des beaux travaux de ce noble esprit. […] Il faut lire dans la belle étude de M.  […] La plupart tombent d’elles-mêmes après une étude attentive de ces admirables et difficiles chefs-d’œuvre. […] Elles sont précieuses pour l’étude de la vie artistique de cette époque.

1406. (1897) Aspects pp. -215

Il a publié des études excellentes sur le mouvement littéraire contemporain. […] À l’âge de vingt ans, après de fortes études, il entre à l’école d’artillerie de Pétersbourg. […] Son étude sur Michel-Ange est définitive ; et nul n’a mieux dépeint les intrigues d’un conclave. […] Je consacrerai, quelque jour, une étude d’ensemble à l’œuvre de M.  […] Maurice du Plessys : Études Lyriques (i vol. 

1407. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Étude littéraire et dramatique par M.  […] Voir les études de Montaigu sur Musset, qui sont si nettement minutieuses. […] Son étude est très bonne sur ce point. […] Il mérite une longue étude et que, certes, j’écrirai un jour. […] Les études sur le sérum restent donc en panne.

1408. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

« Ces études théologiques, abstraites et aujourd’hui presque décriées, sont une vigoureuse gymnastique pour l’esprit », dit avec raison M.  […] Ce sont des études, mais non pas des romans. […] et qui n’en fera pas sa perpétuelle étude ? […] Est-ce un drame de passion, une étude psychologique ? […] Ils prennent des « études » pour des œuvres, ou, si l’on veut encore, ils confondent, je ne dis pas l’échafaudage, mais « l’épure » avec l’édifice.

1409. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

L’étude du mouvement évolutif consistera donc à démêler un certain nombre de directions divergentes, à apprécier l’importance de ce qui s’est passé sur chacune d’elles, en un mot à déterminer la nature des tendances dissociées et à en faire le dosage. […] L’étude d’un de ces organismes nous fait donc tourner dans un cercle, comme si tout y servait de moyen à tout. […] Nous n’insisterons que sur celles qui intéressent notre présente étude. […] L’étude de la cellule, à son tour, a révélé en elle un organisme dont la complexité paraît augmenter à mesure qu’on l’approfondit davantage. […] A la vérité, chacune de ces deux recherches conduit à l’autre ; elles font cercle, et le cercle ne peut avoir pour centre que l’étude empirique de l’évolution.

1410. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Ce ne sont que dix études sur les écrivains de cette période qui ont paru à l’auteur les plus dignes d’un examen attentif. […] Enfin, s’il fallait qu’on choisît, j’aimerais mieux qu’on ne lût point mon travail sur Hugo, et qu’on lût l’étude magistrale de M.  […] Puis ce fut le collège, des études vides, et du reste peu suivies, à Saint Malo, à Dol, à Dinan. […] Mais surtout, il faisait ses études. […] L’étude que je fais en ce moment a précisément pour but de montrer qu’il a été cela, et aussi autre chose.

1411. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Chez les Romains, en ceci assez pareils aux Grecs, Calpurnie, la femme de Pline le Jeune, était assurément une femme lettrée et des plus cultivées par l’étude, mais à l’usage et en l’honneur de son mari seulement : à force de tendresse conjugale et de chasteté même, elle s’était faite tout entière à son image, lisant et relisant, sachant par cœur ses œuvres, ses plaidoyers, les récitant, chantant ses Vers sur la lyre, et, quand il faisait quelque lecture publique ou conférence, l’allant écouter comme qui dirait dans une loge grillée ou derrière un rideau, pour y saisir avidement et boire de toutes ses oreilles les applaudissements donnés à son cher époux. […] Mais, revenant à l’idée première de cette Étude, à ces sortes d’amitiés d’esprit à esprit, à ces intimités d’intelligence et de sentiment, où il y a le plus souvent un sous-entendu d’amour qui ne sort jamais ; où il se mêle du moins, de femme à auteur, une affection plus tendre que d’homme à homme, n’ai-je pas raison de conclure en disant : Évidemment, la morale sociale a fait un pas ; un nouveau chapitre inconnu aux anciens, trop oublié même des modernes, est à ajouter désormais dans tous les traités de l’Amitié ? […] Ce serait même un problème assez délicat dans une Étude sur Rousseau, et malgré tout ce qu’on sait de ses méfiances, que de s’expliquer comment d’une liaison si douce, si éprouvée et si soutenue, à n’en juger que par ses lettres, il a pu passer et aboutir, sur le compte de cette aimable dame, à la page légèrement dénigrante et tout à fait désobligeante des Confessions. […] J’ai autant de plaisir à vous le dire, que si cela vous importait beaucoup à savoir… » (7 décembre 1762.) — « Cent fois le jour je pense avec attendrissement que, depuis le premier moment de notre connaissance, vos soins, vos bontés, votre amitié, n’ont pas souffert un moment de relâche ou d’attiédissement, que vous avez toujours été la même envers moi dans ma bonne et ma mauvaise humeur, dans ma bonne et ma mauvaise fortune ; que vous m’avez toujours montré une égalité d’âme qui devrait faire l’étude du sage, et cette bienveillance inaltérable que tous les amis promettent et qu’on ne trouve dans aucun.

1412. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Rousseau, les Études de la Nature de Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, et quelques alphabets en grosses lettres pour enseigner à lire et à écrire aux enfants quand ils seraient d’âge. […] Son père cependant ne le destinait pas à l’horlogerie, qui ne pouvait nourrir plus d’un monteur de boîtes de montre dans le petit bien de famille ; il l’envoya faire des études classiques dans une maison d’éducation économique à Porrentruy ; il voulait le préparer à la profession du commerce : le Suisse est, comme l’Arabe, guerrier, pasteur ou marchand. […] La figure humaine, dont la Suisse et dont sa propre famille lui offraient les plus beaux types, l’expression des sentiments simples sur les traits, les attitudes, ces gestes de l’âme, furent sa principale étude dans de nombreux portraits. […] XXIV M. de Lécluse, peintre et écrivain français de notre temps, qui a illustré souvent le Journal des Débats de ses études sur l’art, a droit de partager cet honneur.

1413. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Quant à moi, comme au milieu de ces divers travestissements de sa pensée, je ne rencontrais que peu de traits de son propre génie, je m’en étais fait une image idéale plus près du ciel que de la terre, et cette image s’est mêlée à toutes les jouissances ou aux illusions de mes pérégrinations orientales ; enfin, quand je m’asseyais sur les décombres d’Éleusis et sous les colonnes du Parthénon, où vous avez médité vous-même, il me semblait toujours voir planer, au-dessus des monuments écroulés ou debout encore du culte ou des arts, la grande figure d’Orphée, le premier en date des bienfaiteurs de l’humanité. » XI Une traduction des poésies d’Eschyle, cette élégie nationale des vaincus de Salamine, écrite et chantée sur le théâtre d’Athènes pour grandir les vainqueurs, termine cette belle étude sur la poésie des Grecs. […] Huit jours après avoir publié ce volume, qui devait lui ouvrir les portes de l’Académie française, but mondain de sa vie d’étude, il n’était plus. […] Tout le monde pleurait du fond du cœur : ainsi la France perdait un homme de goût, un homme d’étude, un homme d’honneur, un homme religieux, et ceux qui chérissent la haute littérature, — moi, — j’avais perdu un ami ! […] Pour l’homme de prière et pour l’homme d’étude La colombe au désert, Dieu dans la solitude,         Leur nom ?

1414. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

La lecture, l’écriture, un peu de latin pour qu’elle pût suivre plus tard les études domestiques de son jeune frère, l’intelligence et le goût des livres classiques français qui étaient le fond de la bibliothèque de la vieille maison, quelques-uns des modernes, tels que Chateaubriand et Lamennais, qui venaient de revernir le catholicisme, enfin un petit nombre de livres tout à fait nouveaux, venus de Paris par des amis qui les prêtaient au Cayla : voilà l’éducation de mademoiselle de Guérin, éducation toute passée d’abord par l’âme du père, comme l’eau suspecte filtrée par le crible. […] XIII Cela commence le 15 novembre 1815 par une lettre à son frère, que les études classiques ont enlevé enfin au toit du Cayla, et qui achève ses études au séminaire de Cahuzac. […] Elle l’avait élevé, elle avait été témoin de ses progrès dans ses premières études ; elle avait conçu de lui une de ces grandes idées qui montrent un grand homme dans un enfant à des parents trop prévenus en faveur de leur sang.

1415. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Toutes les miettes d’études, toutes les raclures de carton, toutes les bribes de crayonnage, tous les ratages, tous les repentirs, tous les essuie-pinceaux du peintre sont là, exposés en grande pompe, religieusement. […] Cette tristesse, Michelet l’attribue à la complexité des idées modernes, à l’embarras du choix entre tant de voies nouvelles de l’esprit, au tiraillement des études en sens divers, et, pour ainsi dire, à la multiplication des horizons autour de notre cerveau : « Moi, par exemple, ajoute-t-il, vers les trente ans, j’avais d’horribles migraines. Cela tenait à des maux d’estomac, et ceux-ci venaient du nombre de choses diverses que je faisais, des travaux et des études multiples du professorat… Edwards, qui me soignait, disait à ma première femme : « Il se pourrait qu’il devînt fou ou qu’il mourût. » Un séjour de six semaines en Italie n’amenait aucun mieux. […] 30 mai Il est bien étrange que ce soit nous, nous entourés de tout le joli du xviiie  siècle, qui nous livrions aux plus sévères, aux plus dures, aux plus répugnantes études du peuple, et que ce soit encore nous, chez qui la femme a si peu d’entrée, qui fassions de la femme moderne, la psychologie la plus sérieuse, la plus creusée.

1416. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Moi là-dessus, comme je me récrie et que j’affirme, que la classe la plus intelligente que j’avais rencontrée dans ma vie, était celle des internes, Blanchard me donne raison sur ce point, mais il ajoute, qu’aussitôt leurs études finies, le besoin de gagner de l’argent — l’argent que gagne un médecin, un chirurgien étant la cote de sa valeur — le besoin de gagner de l’argent, le retire de tout travail, de toute étude, émousse son observation par l’abêtissement de visites rapides et successives, par la fatigue même des étages montés. […] Il ne naît pas, tous les jours, pour écrire l’histoire d’une école de peinture, deux hommes ayant fait de sérieuses études de peinture, deux hommes qui, indépendamment de cette compétence, se trouvent être à la fois des érudits et des stylistes. […] Et dans le fouillis des choses, la presse des objets, la confusion des formes et des couleurs, l’on entrevoit encore des photographies de l’Empereur Napoléon III, dans toutes les phases de sa bonne ou de sa mauvaise fortune ; on entrevoit les éclairs de rubis et d’émeraude de toute une collection d’oiseaux-mouches dans l’ombre d’une armoire ; on entrevoit des aquarelles drolatiques de Giraud représentant des scènes de l’intérieur de la princesse ; on entrevoit d’élégiaques têtes d’études d’Amaury Duval ; on entrevoit de vieilles gravures représentant Napoléon Ier en costume troubadouresque ; on entrevoit des mécaniques en bronze doré pour tenir horizontalement une branche, on entrevoit par l’entrebâillement des panneaux, des tiroirs, des albums, des blocs de papiers à aquarelle, des cornets de cristal hérissés de pinceaux, des tubes, des vessies, une armée de bouteilles d’encres de couleur avec leurs floquets de ruban rouge : tous les ustensiles et tous les outils de la peinture à l’huile, de l’aquarelle, du pastel, du crayonnage, — à l’état de provisions.

1417. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Mais, où l’analyse psychologique se transforme en la plus stérile des études, parce qu’elle se fonde alors sur une erreur, c’est lorsqu’elle en vient à considérer le moi en soi et pour soi, à en faire un tout borné et mesquin, alors qu’il n’est qu’un des courants particuliers de la vie universelle. […] Les écrivains modernes ne sont pas seulement amenés a l’étude des vices ou des passions fortes, mais aussi à l’étude des monstruosités, et cela pour diverses raisons : la première est l’intérêt scientifique ; on éprouve une plus grande curiosité à l’égard de tout ce qui est dans l’espèce une anomalie, un « phénomène » ; en outre la science moderne, — physiologie ou psychologie, — attache une importance croissante à l’étude des états morbides, parce que ces états permettent de saisir sur le fait la dégradation de nos diverses facultés, de constater celles qui ont la plus grande force de résistance, d’établir ainsi des lois de la vie physique ou psychique valant même pour les êtres bien portants.

1418. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il y avoit entr’eux un milieu à tenir : il falloit sçavoir marcher entre le mépris & l’admiration, entre le blasphême & l’idolâtrie ; mais chacun, ne jugeant que suivant son goût particulier, selon les beautés & les défauts relatifs à son caractère, à ses études, à son dégré d’esprit, d’imagination & de chaleur, aux préjugés de son enfance, de ses maîtres, de sa société, de son siècle & de son pays ; chacun, dis-je, vit toujours les objets au-delà du but, & ils ne purent être peints dans les proportions convenables. […] Mais après avoir passé toute la matinée à l’étude, elle recevoit, le soir, des visites de tout ce qu’il y avoit de gens de lettres en France. […] Ce sçavant élevoit lui-même un fils, ne desiroit rien tant que de le voir avancer dans l’étude des langues, & le grondoit beaucoup de ne vouloir rien apprendre. […] Le père entendit cette conversation &, quand elle fut finie, il appella sa fille & lui demanda si elle se sentoit du goût pour l’étude : elle répondit qu’oui.

1419. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Mais toute idée claire du nombre implique une vision dans l’espace ; et l’étude directe des unités qui entrent dans la composition d’une multiplicité distincte va nous conduire, sur ce point, à la même conclusion que l’examen du nombre lui-même. […] Mais ces questions, que nous sommes amenés à nous poser par l’analyse même de la notion de multiplicité distincte, nous ne pourrons les élucider que par une étude directe des idées d’espace et de temps, dans les rapports qu’elles soutiennent entre elles. […] Ainsi se vérifie, ainsi s’éclaircira par une étude plus approfondie des faits internes, le principe que nous énoncions d’abord : la vie consciente se présente sous un double aspect, selon qu’on l’aperçoit directement ou par réfraction à travers l’espace. — Considérés en eux-mêmes, les états de conscience profonds n’ont aucun rapport avec la quantité ; ils sont qualité pure ; ils se mêlent de telle manière qu’on ne saurait dire s’ils sont un ou plusieurs, ni même les examiner à ce point de vue sans les dénaturer aussitôt. […] Même, une psychologie superficielle pourra se contenter de la décrire sans tomber pour cela dans l’erreur, à condition toutefois de se restreindre à l’étude des faits une fois produits, et d’en négliger le mode de formation. — Mais si, passant de la statique à la dynamique, cette psychologie prétend raisonner sur les faits s’accomplissant comme elle a raisonné sur les faits accomplis, si elle nous présente le moi concret et vivant comme une association de termes qui, distincts les uns des autres, se juxtaposent dans un milieu homogène, elle verra se dresser devant elle d’insurmontables difficultés.

1420. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Cette coïncidence m’a frappé, et je me suis dit que pour que deux esprits sérieux, appliqués, travaillant en conscience et loin du bruit, l’un à Dijon et dans un ordre d’idées et de considérations catholiques, l’autre à Alais dans la communion protestante, que pour que ces deux esprits, ayant fait chacun de Mézeray une étude spéciale, se fussent ainsi rencontrés dans une opinion commune, il fallait que l’historien, à bien des égards, le méritât. […] Le jeune Mézeray fit de brillantes études à l’université de Caen, et de là il vint à Paris où, sous les auspices de son compatriote Des Yveteaux, il comptait débuter dans la poésie.

1421. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

On ajoute « qu’elle était d’une assiduité opiniâtre au travail et ne sortait pas six fois l’an de chez elle, ou du moins de son quartier : mais, après avoir passé toute la matinée à l’étude, elle recevait le soir des visites de tout ce qu’il y avait de gens de lettres en France ». […] Je ne me suis pas même posé, durant toute cette étude, cette question, pourtant si française : Mme Dacier était-elle jolie ?

1422. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Il dénonce et poursuit à outrance « ce goût de sûreté géométrique qui est enraciné en lui par toutes les inclinations de son esprit, par toutes les longues et agréables études de sa vie, par une habitude changée en nature ». […] Dans les lettres qu’il écrit au fils du duc de Chevreuse, au duc de Chaulnes, qui s’appelait d’abord le vidame d’Amiens, Fénelon retrouve à dire une partie des mêmes choses ; car il paraît que le fils tenait de son père ce goût de travail renfermé, d’études à l’infini et d’occupations dans le cabinet.

1423. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Ainsi parle Linné : et, en regard, il nous faut voir Buffon seul en été à six heures du matin, à Montbard, montant de terrasse en terrasse et en ouvrant les grilles qui fermaient chaque suite de degrés, arrivant ainsi d’un pas seigneurial jusqu’au cabinet d’étude à l’extrémité de ses jardins, et n’en sortant que pour se promener lentement, la tête pleine de conceptions, dans les hautes allées d’alentour, où nul n’oserait le venir troubler. […] [NdA] Fragments biographiques précédés d’Études sur la vie, les ouvrages et les doctrines de Buffon (1838).

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Après avoir conseillé surtout l’étude de la botanique, comme propre à calmer l’âme et à lui ouvrir une source d’aimables et faciles jouissances, il montre le promeneur fatigué rentrant plus riche le soir dans sa pauvre chambre : « Oh ! […] Il ne serait pas impossible peut-être, dans une étude suivie sur Chateaubriand, de noter avec la même précision la date de quelques-uns de ses autres revirements, et celle, par exemple, de sa prochaine rechute épicurienne ; mais ce serait sortir aujourd’hui de notre objet, tout honorable à sa mémoire.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

L’étude du passé, où de grands talents ont allumé des phares qui ont attiré toutes les sortes d’esprits, commence à devenir un entraînement de mode et un piège. […] Pour un homme qu’on dit n’avoir pas eu de goût aux études classiques, il s’occupe beaucoup des antiquités, et il cite assez de latin pour qu’on puisse croire que son premier biographe a exagéré sa répugnance et son ignorance à cet égard43.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Un peu d’application et d’étude suffit pourtant bientôt pour dissiper ou pour réduire la plupart de ces fausses vues et de ces objections exagérées à distance : à le considérer de près, dans ses actes et dans ses Œuvres, on reconnaît qu’avec ses défauts et ses taches Frédéric est de la race des plus grands hommes, héroïque par le caractère, par la volonté, supérieur au sort, infatigable de travail, donnant à chaque chose sa proportion, ferme, pratique, sensé, ardent jusqu’à sa dernière heure, et sachant entremêler à son soin jaloux pour les intérêts de l’État un véritable et très sincère esprit de philosophie, des intervalles charmants de conversation, de culture grave et d’humanité ornée. […] Il le stimule et cherche à le porter aux études sérieuses, à l’application si nécessaire chez un prince qui peut être appelé à régner.

1427. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Geffroy a faite, il y a quelques années, dans la bibliothèque de Stockholm, d’une centaine des lettres de la princesse adressées soit à la maréchale de Noailles, soit à Mme de Maintenon, est venue compléter heureusement le recueil si curieux donné en 1826 chez les frères Bossange ; ç’a été l’occasion naturelle, le point de départ d’une nouvelle étude où l’on a repris et pesé scrupuleusement les titres historiques de cette femme célèbre. […] Combes pour son étude attentive, approfondie, pour les sources officielles et secrètes qu’il a diligemment explorées, et pour les judicieuses conclusions ou inductions qu’il en tire d’ordinaire, il en est un, un seul, que j’ai le regret de ne pouvoir y joindre.

1428. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Leur correspondance allemande publiée permet l’étude et la comparaison à qui la voudra faire. […] Le seul reproche fondé qu’on pût faire à l’aimable bailli de Nyon était d’apporter dans l’exercice de ses fonctions officielles une distraction souvent prodigieuse, dont il était ensuite le premier à rire, et que ses administrés attribuaient respectueusement à la variété, à la profondeur de ses études économiques, métaphysiques, historiques, tandis qu’elle tenait surtout à son humeur.

1429. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Pour moi, je suis toujours porté à m’étonner quand je vois de jeunes esprits indistinctement curieux et avides de butin à tout prix se plonger si avant dans l’étude de la littérature du xviie  siècle, pour en rapporter précisément ce que ce siècle a condamné en dernier ressort, ce qu’il avait, en grande partie, rejeté. […] La Bruyère excelle et se complaît à ces portraits d’un détail accompli, qui vont deux par deux, mis en regard et contrastés ou même concertés : Démophon et Basilide, le nouvelliste Tant-pis et le nouvelliste Tant-mieux ; Gnathon et Cliton, le gourmand vorace qui engloutit tout, et le gourmet qui a fait de la digestion son étude.

1430. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Que serait-ce encore si l’on revendiquait ces autres savants d’un ordre élevé, ces moralistes implicites et d’autant plus sûrs qu’ils embrassent plus de rapports d’ensemble, ce Buffon qui se rendait d’autant mieux compte de l’homme qu’il était sorti comme naturaliste de la vue circonscrite de l’espèce, et qu’il inaugurait dans son ampleur l’étude, encore si neuve aujourd’hui, de la physiologie comparée en ce qui est des faits de sensibilité et d’intelligence ! […] Après cela, il est bien vrai que ce n’est pas sous forme et figure.de moraliste que se produit le plus essentiellement l’étude et la connaissance de l’homme au xviiie  siècle, avant et après 89.

1431. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Dans le volume intitulé : Études sur quelques points d’Archéologie et d’Histoire littéraire (Paris, librairie Franck, 1862). […] — Les travaux du Père Cahour peuvent se lire dans les Études de Théologie, de Philosophie et d’Histoire, recueil publié par les Pères Daniel et Gagarin, septembre 1859, mars et juin 1860. — Mais, avant tout, il faut se reporter à la source et au puits d’érudition, aux Origines latines du Drame moderne, par M. 

1432. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Aux âmes simples, aux fidèles qui vivent rangés et soumis autour de la houlette pastorale, je ne conseillerai pas de le lire ; mais on sait que le nombre de ces fidèles et de ces humbles n’est pas infini ; et pour tous les autres, sceptiques, indifférents, hommes d’étude et d’examen, gens du monde, gens d’affaires, pour peu que vous ayez un coin sérieux de vacant et de libre en vous, je dirai avec confiance : Lisez et méditez, lisez et relisez ces beaux chapitres, Éducation de Jésus, Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus, Prédications du lac et apprenez le respect, l’amour et l’intelligence de ces choses religieuses auxquelles il n’est plus temps d’appliquer la raillerie et le sourire. […] Je conseille ce livre à tous ceux qui veulent approfondir et creuser tant soit peu ce genre d’étude ; ils y verront la méthode appliquée et en action.

1433. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Il fit de bonnes études, et au sortir de là son inclination eût été d’embrasser la profession d’avocat. […] En vingt-six mois ses études furent terminées, et il reçut la consécration.

1434. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Ce sont en effet des pièces d’analyse psychologique, des études de mécanisme mental d’une infinie délicatesse, où la minutie des relevés aboutit parfois, surtout dans la Vie de Marianne, à une prolixité fatigante. […] II ; Études critiques, 3e série ; E.

1435. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Ce n’est plus pour eux une étude à faire tout est convenu et réglé. […] L’étude des monuments des deux antiquités profane et chrétienne, rendue facile et populaire par l’imprimerie.

1436. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Ces études sont à peine commencées. […] Impressions recueillies à vol d’oiseau, notes, études, enquêtes, réflexions philosophiques, poèmes descriptifs, récits d’ascensions, de chasse, d’excursions, romans de mœurs exotiques ou cosmopolites, fantaisies à la Jules Verne, itinéraires à la Chateaubriand, pérégrinations amoureuses à la Pierre Loti, — comptez, si vous pouvez, l’infinie variété d’œuvres qui démontrent cet élargissement du domaine littéraire, et vous comprendrez sans peine combien il importe de savoir en quels points précis chaque époque fixait les limites du monde connu.

1437. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Elle-même nous dit que ce goût de l’étude et de la lecture ne lui vint pour la première fois que dans une première captivité où Henri III la retint quelques mois en 1575, et nous en sommes encore aux années sans nuages. […] Dans sa captivité de 1575, s’adonnant à la lecture et à la dévotion, dit-elle, elle nous montre l’étude qui ramène à la religion, et nous y parle du livre universel de la nature, de l’échelle des connaissances, de la chaîne d’Homère, de « cette agréable encyclopédie qui, partant de Dieu même, retourne à Dieu même, principe et fin de toutes choses ».

1438. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Il y a deux manières d’observer en politique, — l’observation directe des choses présentes et l’étude du passé, c’est-à-dire l’histoire. […] Il n’est pas de si médiocre écrivain auquel il suffise, pour son coup d’essai, de découvrir des vérités applicables àun grand royaume, et qui ne reste mécontent de lui-même, s’il n’a pu renfermer le genre humain dans le sujet de son discours. » Le point de départ des études de M. de Tocqueville semble avoir été ce mot célèbre de M. de Serres : « La démocratie coule à pleins bords. » Il a cru que la révolution démocratique était inévitable, ou plutôt qu’elle était faite, et au lieu de raisonner à priori sur la justice ou l’injustice de ce grand fait, il a pensé qu’il valait mieux l’observer, et, laissant à d’autres le soin de l’exalter et de la flétrir, il s’est réservé de la connaître et de la comprendre.

1439. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Il y avait parmi eux des poètes en nombre mais aussi des orientalistes qui faisaient venir le mince fascicule jusqu’en des chancelleries d’Extrême-Orient et des jeunes hommes en le lisant se délassaient de la vue des cartons verts dans les ministères ; les autres vivaient à l’École normale ou s’intéressaient à notre effort entre deux cours des Hautes Études ou de la Sorbonne. […] Sur ce terrain même, on verra certainement avec le temps, se produire d’autres recherches, d’autres comparaisons, d’autres études de scansion.

1440. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Les ennemis de la lecture J’appelle ennemis de la lecture, non pas les multiples choses qui empêchent de lire et dont il faut reconnaître que la plupart sont excellentes, études scientifiques, vie d’action, sports, etc. […] Victor Hugo, qu’on pourrait si bien soupçonner de manquer de sens critique, en a, puisqu’il se corrige et puisqu’il se corrige toujours bien, comme l’étude de ses manuscrits le prouve.

1441. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

La moindre étude de l’histoire prouve que l’empire ne s’acquiert point ainsi. […] Ainsi métamorphosé, il a réfuté par une équivoque le scepticisme, doctrine immorale ; réduit la psychologie à l’étude de la raison et de la liberté, seules facultés qui aient rapport à la morale ; défini la raison et la liberté de manière à servir la morale ; prescrit à l’art l’expression de la beauté morale ; institué Dieu comme gardien de la morale, et fondé l’immortalité de l’âme comme sanction de la morale.

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