J’en crois Jean-Jacques Rousseau ; il s’y connaissait. […] Rousseau n’avait pas connu l’amitié ; il n’avait pas su garder un ami, parce qu’il n’avait pas su le trouver. […] Il n’avait pas connu, hélas ! […] Il crut qu’il voulait sincèrement se faire connaître, qu’il se connaissait, lui et les autres hommes, et que ses Confessions seraient d’un bon exemple. […] Moi seul, je sens mon cœur, et je connais les hommes.
Car ils ne tolèrent pas plus une coupure dans l’œuvre de Wagner en France qu’en Allemagne, et sous aucun prétexte ; ils estiment que connaître Wagner de cette façon n’est pas le connaître, et qu’il vaut mieux que ce soit le public qui monte vers cette œuvre, comme il est monté vers la Neuvième symphonie. […] Si, par contre, ils connaissent et approuvent les idées de Wagner, comment peuvent-ils en préconiser la mutilation, et les combattre ainsi plus efficacement que ne le pourraient tous nos adversaires réunis ? […] Cela est d’autant plus regrettable qu’il n’existe pas même en allemand une biographie qu’on puisse recommander aux Français qui connaissent cette langue. […] Quant à tous les autres livres et à toutes les brochures qui nous inondent, je n’en connais pas un seul qui vaille la peine d’être même feuilleté. […] Glasenapp, ni le maître, ni personne de sa famille ne connaissait ce monsieur et qu’ils ignoraient que quelqu’un eût entrepris d’écrire une biographie.
Des Essais de lui, « dans le goût de ceux de Montaigne », qui furent imprimés en 1785 (retouchés, il est vrai, par M. de Paulmy son fils), le firent connaître par des côtés plus variés et plus littéraires. […] Il semblerait donc que le marquis d’Argenson fût suffisamment connu et qu’il n’y eût aujourd’hui qu’à résumer les impressions et jugements que nous laissent ces diverses lectures. […] Je ne sais où mon père avait pris de nous donner pour gouverneur un des sots hommes que j’aie connus ; il se nommait Andoche Gaillardot ; il était fol, imbécile, ignorant, libertin et hypocrite ; il rapportait tout à mon père, et voilà toutes ses armes pour nous réprimer. […] Par l’étude on ne connaît que les anciens et les mœurs bourgeoises, et dans la bonne compagnie on perd son temps, l’on écrit peu, et l’on pense encore moins. […] Il ne connaissait pas tout ce qu’il avait de génie et d’élévation, et, sur la fin de ses jours, il s’était fait l’habitude de les resserrer encore et de les méconnaître13.
Il mérite d’être connu et étudié dans la familiarité. […] Il s’enhardit assez vite, se fit connaître et agréer de ces hommes plus ou moins distingués, et leur plut davantage à proportion qu’ils avaient plus d’esprit eux-mêmes. […] Il y a, par exemple, à Vérone un antiquaire appelé Muselli, qui a une médaille d’un certain petit roi peu connu, que Barthélemy convoite pour le Cabinet du roi et dont le possesseur ne veut pas se défaire. […] C’est un malheur pour moi qu’il connaisse le prix de ce monument : on ne peut rien arracher aux Italiens lorsqu’ils savent la valeur de ce qu’ils possèdent. […] Mme Du Deffand, chez qui l’on apprend à connaître pendant quatorze ans, jour par jour, les Choiseul et l’abbé Barthélemy, goûtait ce dernier, le grand abbé, comme elle l’appelait, et le trouvait à son gré ; mais elle en parlait comme de tous ceux qu’elle connaissait, en toute liberté et sans indulgence.
La roue du potier était connue des Égyptiens. […] Pourtant, ils ne lui ont pas été tous connus. […] Mais ils ne le connaissent pas, ils ne peuvent le connaître : ils sont devenus des automates. […] Le vrai guide des Alpes ne connaît pas seulement sa montagne ; il connaît la montagne. […] Une humanité entièrement normale, d’ailleurs, ne connaîtrait pas les crimes ; elle ne connaîtrait pas davantage le génie.
En ce moment une occasion s’offre à tous de le connaître mieux encore, de le pratiquer plus particulièrement et plus personnellement qu’on n’avait fait jusqu’ici. […] Il est à croire que Napoléon connaissait M. de Maistre et s’était formé quelque idée de lui. […] La première qualité de l’homme né pour mener et asservir les hommes, c’est de connaître les hommes. […] Je me demande si je dois un jour la connaître. […] Un sentiment profond d’amitié le ramène vers ceux qu’il a autrefois connus et qui lui sont restés au fond du cœur.
Louis Veuillot connut, dans son enfance, la vie humble, étroite, indigente. […] Il ignorait le sens de la vie : un jour, il le connaît. […] Là, vous le connaîtrez tel qu’il est, et tout entier. […] Je connais ma faiblesse. […] Ce n’est point sans doute un méconnu ; mais il n’est pas connu tout entier.
Mais au fait, d’ignorer complètement la langue de Shakespeare et de n’avoir jamais passé le détroit, est-ce bien une raison pour ne point connaître l’Angleterre ? […] J’ai connu quelques Anglais ; j’en ai vu en voyage, où ils se conduisent en « hommes libres » qui usent de tous leurs droits et où leurs façons manquent un peu de grâce et de moelleux. […] » Vous voyez bien que je connais l’âme de l’Angleterre ! […] Paul Bourget, je les connais aussi. […] C’est, pour moi, le plus beau paysage du monde, car je l’aime et il me connaît.
Pour moi, je ne connaîtrai plus la sécurité avant ma mort. […] Pour mon cœur, la religion a-t-elle encore des raisons que ma raison ne connaît pas ? ∾ Note V. — Bourget attache beaucoup d’importance à ce domaine de l’incognoscible, à ce « domaine des choses qui ne peuvent pas être connues ». La science positive préfère de n’y rien nier, de n’y rien affirmer ; en un mot, elle ne connaît pas l’inconnaissable, mais elle en connaît l’existence. […] Deux sages ont connu la vérité suprême : Mais chacun dément l’autre et le condamne à tort.
Un jeune savant allemand, Bast, qu’il connut alors, le mit au fait des travaux de l’érudition allemande ; mais il avait moins de penchant de ce côté que de celui de l’école de Leyde ou de l’école anglaise. […] On n’en connaît que la préface, qu’il avait risquée comme ballon d’essai. […] Un jour, l’idée lui prit de traduire quelque chose du portugais (car il le savait aussi) : qu’alla-t-il choisir dans cette littérature si peu connue ? […] Boissonade eût envié, pour son compte, cette citation de La Monnoye, s’il l’avait connue. […] Boissonade les noms et les ouvrages de nos littérateurs les plus connus ; et par exemple, qui s’aviserait de reconnaître à première vue les masques que voici ?
Il a été connu, chéri, presque adoré, au bout de trois ou quatre ans. […] Pour vous en parler franc, nous n’y connaissons rien. […] Je n’insiste pas, le mot est très clair et la notion est très connue. […] Vous le connaissez du reste en partie, parce que vous avez été entendre le Molière de M. […] Vous la connaissez tous1.
Deuxième cas. — L’original est perdu ; on n’en connaît qu’une copie. […] Pour comprendre un texte, il faut d’abord en connaître la langue. […] On part des faits connus par les documents pour inférer des faits nouveaux. […] A partir de tout fait connu on peut essayer d’inférer des faits inconnus. […] Ou par les périodes et les pays les plus rapprochés pour aller du plus connu au moins connu ?
Ne parlez pas d’Homère à M. de Gourmont, Il ne connaît pas Homère. « Quel Homère ? […] On ne veut pas s’en occuper ; on le laisse, dans son mystère », et il faut renoncer à le connaître, par la raison que nous ne sommes pas des Grecs. […] Albalat ne connaît qu’Homère. […] Je les connais et je les aime depuis le collège, où l’on nous donnait pour prix les trois gros volumes de Léon Gautier, pour nous familiariser avec ces pures beautés nationales. […] Je le crois bon, je le crois excellent, et cela va de soi, quand on connaît personnellement ce qu’on veut décrire.
Son caractère avait cette espèce de physionomie antique que nous ne connaissons plus. […] Depuis peu de temps la grâce avait introduit dans les ouvrages des artistes ces formes douces et arrondies, et cette expression de la nature, qui plaît dès qu’on peut la connaître. […] À l’égard du style et de la manière, on la connaît. […] Son grand art surtout est de faire connaître les hommes par les petits détails. […] Parmi les écrivains grecs qui ont fait des éloges, on ne s’attend guère à trouver le nom de Lucien ; il est beaucoup plus connu par la finesse de ses satires : c’est le Swift des Grecs.
Nous ne savons pas de noms plus justement connus dans les annales de la psychologie contemporaine que les noms de Maine de Biran, Jouffroy, Damiron, Garnier et d’autres encore portés par des philosophes vivants. […] Si l’homme est le seul animal connu qui soit moral et religieux, n’est-il pas également le seul qui soit vraiment politique, selon la définition d’Aristote ? […] Quant aux lois qui régissent cette histoire, elle n’emploie pas, pour les connaître, d’autre méthode que l’induction, absolument comme on fait dans les sciences physiques et naturelles. […] Si l’on recherche les antécédents de l’école dont nous venons de citer les noms les plus connus, on peut remonter jusqu’à Locke et même jusqu’à Bacon. […] N’en pouvant voir l’intérieur, ils renoncent, eux aussi, à connaître les causes pour se borner à la recherche des lois.
Il ne serait pas du tout exact de dire, comme je vois que l’a fait un critique35 d’ordinaire attentif et qui sait son xviie et son xviiie siècle, que les historiens de Port-Royal, Besoigne, dom Clémencet et leurs successeurs, n’ont pas connu ces lettres ; ils n’en ont pas connu la totalité, mais il leur en était passé par les mains un bon nombre. […] Prosper Faugère, si connu par son édition originale de Pascal, la personne ou les personnes qui avaient préparé le recueil et qui ne se nomment point (selon une habitude modeste ou mystérieuse imitée ou héritée de Port-Royal) ont fait le meilleur choix possible ; il ne se pouvait de plus sûre garantie de scrupule et d’exactitude. […] On se demandera, en entendant répéter si souvent ce nom de Sévigné, si Mme de Sévigné, à la faveur de son oncle, ne connut point la mère Agnès. Assurément la mère Agnès connaissait Mme de Sévigné et l’avait entendue causer, puisqu’un jour que cette aimable femme était venue au couvent de la Visitation de la rue Saint-Jacques où se trouvait alors reléguée la mère Agnès par ordre de l’archevêque, et avait demandé à la voir sans en obtenir la permission, la recluse et prisonnière écrivait à l’oncle : « J’aurais beaucoup perdu du fruit de ma solitude si j’avais eu l’honneur de voir Mme de Sévigné, puisqu’une seule personne qui lui ressemble tient lieu d’une grande compagnie. » Cette religieuse, on le voit, connaissait son monde ; causer en tête à tête avec Mme de Sévigné, c’était posséder plusieurs femmes d’esprit à la fois. […] Faugère et les inconnus qu’il représente, que ces deux volumes devront s’ajouter désormais à la trentaine de volumes originaux et historiques qu’il suffit à l’homme de goût et au curieux raisonnable d’avoir dans sa bibliothèque, s’il veut connaître son Port-Roval très honnêtement et par le bon côté, par le côté moral, sans entrer dans la polémique et la théologie : c’était à peu près le chiffre auquel M.
Les curieux reçoivent comme une verité ce que les personnes en faveur desquelles ils sont prévenus par des motifs differens leur enseignent comme la verité, sans connoître et même sans examiner le mérite et la solidité des preuves dont elles appuïent leurs dogmes philosophiques. […] Ce n’est que par effort d’esprit et par des refléxions dont les uns sont incapables par défaut de lumieres, et les autres par paresse, que nous en pouvons connoître la fausseté et en démêler l’erreur. […] Ils répondront que les compatriotes de ces grands poëtes devoient connoître dans leurs ouvrages bien des fautes que nous ne sommes plus capables aujourd’hui de remarquer. […] Les anciens ne doivent pas être plus responsables des puérilitez de ces commentateurs, qu’une belle femme doit être responsable des extravagances que la passion feroit faire à des adorateurs qu’elle ne connoîtroit pas. […] C’est parce qu’on n’est pas assez éclairé qu’on s’écarte quelquefois de l’opinion commune dans ces choses, dont le mérite peut être connu par tous les hommes.
Les Goncourt ne connurent jamais les grands tirages. […] On connaît la facilité de Théophile Gautier. […] On connaît la façon d’écrire de Tacite. […] Diderot écrivait des sermons pour des prêtres qu’il connaissait. […] Bergson lui-même n’a pas connu de pareils transports.
D’ailleurs, si les finesses de notre propre langue exigent de nous tant d’étude pour être bien connues, combien n’en faut-il pas pour démêler encore les finesses d’une langue étrangère ? […] Mais que faut-il donc faire pour bien connaître les poètes qui ont écrit dans une langue étrangère ? […] ce n’est pas un mot nouveau, dicté par la singularité ou par la paresse ; c’est la réunion nécessaire et adroite de quelques termes connus, pour rendre avec énergie une idée nouvelle. […] Ce n’est pas pour nous faire connaître les défauts des anciens qu’on les met en notre langue, c’est pour enrichir notre littérature de ce qu’ils ont fait d’excellent. […] Un tel homme pouvait-il se flatter de connaître les vraies beautés d’Homère, et Homère lui-même eût-il été flatté d’avoir un pareil admirateur ?
L’épopée n’a plus une œuvre digne d’être mentionnée ici, et le théâtre en reste à l’édification spirituelle, sans connaître cette fermentation qui donne au théâtre français, dès le xive siècle, son importance historique. […] À elle seule, la science n’eût pas suffi à créer l’humanisme, qui consiste moins dans la découverte de textes oubliés que dans une interprétation toute nouvelle des textes et des faits déjà connus. […] Privée de vie nationale, elle n’a pas vécu toutes les étapes de l’évolution normale ; elle a connu les brutalités des conquérants, mais non point les relativités nécessaires de sa propre réalité, puisque pendant des siècles elle n’a pas eu de réalité à elle. […] Je ne connais pas d’histoire plus instructive ni plus tragique à étudier dans le détail30. […] Elle n’effacera que peu à peu les traces d’une fatalité séculaire ; pour juger avec équité certains phénomènes sociaux et politiques de l’Italie contemporaine, il faut connaître son malheur passé.
Dickens ne paraît connaître ni ses semblables ni lui-même. […] Si Dickens ne sut ni observer les hommes qu’il connut, ni étudier les mouvements mêmes de sa propre âme, ni employer les notions psychologiques qu’il aurait inconsciemment perçues, il ignore plus visiblement encore l’art de connaître et de montrer les lieux et les milieux où il place l’action de ses récits. […] Ses dessins seront simples et typiques, car la charge qu’il fera de ses personnages est plus importante que leur représentation minutieuse, parce qu’il a pour tâche non de faire connaître des caractères compliqués, mais de faire rire de quelques travers faciles à comprendre. […] Une œuvre d’art ne saurait proclamer de morale, dans le sens usuel de ce mot, parce que le fait seul de proclamer une morale, d’en révéler une que l’on ne connaisse pas de date immémoriale, équivaut à exprimer sur la vie des vues erronées, partielles, nuisibles. […] Cette sorte de transport et d’affolement que causent les émotions, fait qu’un homme affecté de quelque passion ne peut analyser ce qui se passe en lui et s’il est constamment ou généralement ému, ne parvient jamais à se connaître et à connaître, par induction, ce qui se passe chez autrui (H.
Je ne connais aucun traité élémentaire sur ces objets particuliers, mais il n’y a guère d’auteur de mécanique qui n’en ait fait les préliminaires de son ouvrage. […] Il y a l’ouvrage de Le Clerc52, je n’en connais point d’autres. […] Connaissez-vous M. […] — Qui est-ce qui ne le connaît pas ? […] Ces deux langues renferment de si grands modèles en tous genres, qu’il est difficile d’atteindre à l’excellence du goût sans les connaître.
Nous ne faisons qu’entrevoir ce premier La Rochefoucauld, nous ne le connaissons pas. […] J’ai connu un homme qui était né professeur, il fut quelque temps avant de le devenir ; un jour enfin, il eut une chaire, et put s’y installer dans toute son importance. […] Mieux on a connu et goûté ces choses, moins on le proclame. […] Cousin est-il de quelqu’un qui a connu les femmes, et qui les a aimées ? […] Ils ont leur homme intérieur qu’ils croient connaître et qu’ils préconisent, et ils ne voient pas les hommes comme ils sont.
Ces ressorts, plus extérieurs qu’intimes, n’ont point permis à l’homme de connaître les secrets du cœur de l’homme ; et la philosophie morale y a perdu sous plusieurs rapports. […] On ne cite même dans leur histoire aucune femme, aucun homme connu, dont la raison ait été dérangée par le malheur. […] C’est dans l’an 514 que les premières comédies en vers, composées par Titus Andronicus, ont été représentées ; et c’est l’année suivante qu’Ennius a été connu. […] Enfin, quand on veut connaître le caractère d’une littérature, c’est son esprit général que l’on saisit. […] Au moment où il a écrit l’Art poétique, les plus fameux poètes du siècle d’Auguste existaient ; et il paraît que l’Énéide même était déjà connue.
Bien plus, si elle recherche ce secret, elle s’abdique et se perd en voulant se connaître. […] Peut-être même il l’exagère un peu, ou du moins il la déplace ; car il affirme qu’on ne peut bien connaître la nature si l’on ne connaît l’âme, qui est, selon lui, le principe des êtres animés, la partie principale des êtres vivants. […] Et la raison en est toute simple : c’est que l’âme de l’homme est celle qui est le mieux connue à l’homme. […] Il n’y a point entre l’âme et les êtres qu’elle connaît cette insoutenable identité. […] C’est qu’en effet, pour bien connaître et montrer le chemin, il faut d’abord l’avoir parcouru.
Elle voulait tout connaître, tout voir et examiner, et à la fois ; elle suffisait à peine à la tâche. […] Je ne puis mieux la faire connaître qu’en rapportant ici son Portrait, fait par un homme à qui elle avait rendu le service important de le tirer du couvent et de le faire relever de ses vœux ; il lui dédia un ouvrage sans mettre son nom à la tête de l’Épître dédicatoire, parce qu’elle n’avait pas voulu le lui permettre. […] Le prince de Ligne, dans son Coup d’œil sur les jardins du temps, a dit : « Je ne connais rien de mieux que le jardin de la comtesse de Boufflers au Temple. […] Cette Correspondance que l’historien d’Auteuil, Feuardent, a eue entre les mains et dont il a donné des extraits, doit exister et serait intéressante à connaître en entier. […] Sa belle-fille, la comtesse Amélie, eut une fin mieux connue, mais non moins triste ; elle ne mourut qu’en mai 1825, à l’âge d’environ 74 ans.
Il y a parmi nous plus d’une tète ardente, plus d’un homme dangereux ; dans les deux premiers Ordres, dans l’aristocratie, tout ce qui a de l’esprit n’a pas le sens commun ; et, parmi les sots, j’en connais plusieurs capables de mettre le feu aux poudres. […] L’impression que me lit cette déclaration est difficile à peindre : je n’y retrouvais point l’homme que j’avais entendu, ni celui qu’on m’avait signalé, ni celui dont, je connaissais l’histoire ; mais je n’avais pas le droit de lui demander compte de sa conduite ; ses talents m’étaient connus. […] Je désire donc connaître leurs intentions : je m’adresse à vous pour en obtenir une conférence. […] Il connut Malouet et s’attacha naturellement à lui comme à l’un des meilleurs guides qu’on pût désirer pour la connaissance des colonies. […] C’était l’hôte le plus commode, le moins exigeant que j’aie connu… » Ces trois ans de séjour étaient devenus un sujet de plaisanterie pour les amis, et il ne s’en fâchait pas.
On connaît celles d’une Portugaise, bien courtes malheureusement et tronquées. […] Les lettres de Mlle Aïssé, les moins connues de toutes ces lettres de femmes, sont aussi les plus charmantes, tant en elles-mêmes que par ce qui les entoure. […] Nous ne voudrions pas qu’elle dit à son ami : « Vous connaissez les êtres. […] Mais elle connut le jeune gentilhomme qui écrit ces lettres et elle l’aima. […] C’est un trésor, en un mot, pour ces bons esprits et qui connaissent les entrailles, dont Mlle Aïssé parle en un endroit.
C’était une manière d’apprendre à ses amis bien des choses qu’elle n’était pas fâchée qu’ils connussent, sans qu’elle eût à les dire en face. […] Il n’y a guère qu’un an que je commence à me bien connaître. […] J’ai voulu la peindre tout d’abord avec la plume de ces hommes éminents dont le nom se rattache au sien ; il est bon de connaître un peu les gens de vue avant d’écouter leur histoire et leur roman. […] Dans tout ce qui vient chez vous, je ne connais pas un être capable de faire le bonheur d’une femme sensée. […] Ce n’est que depuis qu’elle eut connu Grimm, que Mme d’Épinay devint tout à fait elle-même.
Les bons ouvrages, selon lui, ne doivent point être connus par extraits, mais doivent être lus : « Les mauvais ouvrages n’ont d’autre besoin que d’être oubliés. […] En l’interrogeant là-dessus, nous ne tarderons pas à le connaître dans la qualité de son esprit et dans l’excellence de son jugement. […] Il est évident, par ses ouvrages mêmes, qu’il ne connaissait qu’imparfaitement l’Antiquité ; s’il en eût bien connu les grands modèles, l’ordonnance de ses pièces y eût gagné sans doute ; mais, quand il aurait étudié les anciens avec autant de soin que nos plus grands maîtres, quand il aurait vécu familièrement avec les héros qu’il s’est attaché à peindre, eût-il pu rendre leur caractère avec plus de vérité ? […] Il reste là tout un côté de Grimm qui peut se révéler un jour et qui sera curieux à connaître. […] On joint toujours à cette édition un volume de Supplément, qui fait le seizième, et qui contient des fragments et articles retranchés en 1812 et 1813 : ce ne sont pas les pièces les moins instructives pour qui veut connaître le fond de la pensée de Grimm.
Amédée Renée, publie en ce moment un volume, non plus de récit épisodique, mais de véritable histoire politique sur un sujet bien connu, tant de fois étudié, mais qui n’est jamais épuisé : Louis XVI et sa Cour 62. […] Ce personnage existât-il dans la nation, il faudrait encore qu’il fût connu, employé, ou déjà tout porté au premier rang, ou en passe d’y atteindre et en mesure de s’y maintenir. […] Mais pour cela, il aurait fallu ne pas avoir soi-même d’illusion, connaître sa nation et l’humanité. […] Il avait affaire, je le sais bien, à des émeutes, à des foules déchaînées, à ce qui se connaît le moins. […] Il n’est pas jusqu’au 10 août, cette journée suprême pour sa royauté, où Louis XVI n’eût pu tirer un parti tout différent de la situation fatale qu’il s’était faite, et où il n’eût pu forcer l’histoire, — cette histoire telle qu’elle s’est déroulée et que nous la connaissons —, à prendre un autre tour, et à se briser devant lui.
La folle du logis (et cette folle est quelquefois une puissante et souveraine magicienne) n’y aura point accès : ces deux poètes ne la connaissent pas. […] On ne connaît pas Malherbe jeune : il semble qu’il n’ait pas eu de jeunesse. […] Et qu’il se connaît bien, à la voir si parée, Que tu vas triompher ! […] Pour ce qui est de l’intérêt, il n’en connaît point d’autre que celui du public. […] Il ne se trouvera que trop de gens qui, n’ayant point de marque pour se faire connaître, voudraient avoir celle d’être nos ennemis : gardons-nous bien de leur donner ce contentement.
Poëte, il n’était connu et deviné que de quelques-uns : homme de doctrine et de combat, écrivain politique et publiciste courageux, il était apprécié de tout ce que la société avait alors d’énergiquement modéré. […] Mme la comtesse Hocquart, qui l’avait beaucoup connu (morte depuis peu d’années), disait qu’il était à la fois rempli de charme et fort laid, avec de gros traits et une tête énorme. » Il n’avait que trente-deux ans à l’époque de sa mort ; il paraissait plus que son âge. […] » Il y avait longtemps pour lui que les illusions s’étaient envolées ; son âme avait connu toutes les passions, toutes les ardeurs, Némésis elle-même et les Euménides, j’entends celles de la vertu. […] Il se trompe rarement lui-même dans l’emploi d’un mot ; il en connaît la portée, la valeur, non seulement dans l’usage accoutumé, mais à l’origine. […] Les noms des amies chantées par André Chénier dans ses Élégies sont maintenant connus, du moins presque tous : il n’était pas de ceux qui se choisissent des « maîtresses poétiques », et qui font des élégies en l’air.
Je ne sais si Giard a connu cette anecdote. […] L’ouvrage, connu sous ce titre, de M. […] C’était un savant alors connu, nommé Ameilhon. […] Comme cela, sans se connaître ? […] Je n’en connais pas de traduction française.
— que nous tenons surtout à faire connaître dans cet article bien plus que les travaux de Hegel, qui sont connus8 et mis, par certaines gens, dans la gloire. Lui, Hegel, est bien plus que connu. […] Vera, qui se connaît en pensée, appelle Hegel le plus prodigieux des penseurs qui ait jamais existé. […] Vera, qui jurerait pour lui, s’il en était besoin, nous l’assure ; mais cette religion d’Hegel, nous la connaissons. […] … Certes, pour ma part, je ne connais rien de plus hideux que cette singerie, mais aussi je ne connais rien de plus vain.
… C’est là, en effet, qu’il faut en venir, puisqu’il s’agit de Heredia, de ce grand coloriste en prose inconnu encore, même dans le coloriste en vers qu’on connaissait, et qui rayonne et se projette en ces deux morceaux historiques comme une promesse, faite à l’Histoire, d’un artiste pour plus tard de la plus singulière puissance de plasticité. […] Quand il arrive à la jeunesse de Cortez, d’ailleurs peu connue, de ce grand homme qui commença par le ribaud, de ce mauvais sujet obscur dont le visage physique, « couleur de cendre, — dit-il, — mais aux yeux de braise », n’a été illuminé plus tard que par la gloire, José-Maria de Heredia a moins l’aisance de son talent, trop large pour s’étrangler dans une biographie qui tourne au portrait. […] c’est ce coloriste d’aujourd’hui et dont j’ai essayé de faire connaître la palette qui, au lieu de traduire quelque grand écrivain de génie, a mieux aimé emboîter le pas, en le traduisant, derrière un vieux soldat oublié, et bravement chausser les vieilles bottes et la casaque de guerre de cet héroïque roquentin ! […] D’accent, je ne connais rien de plus touchant et de plus savoureux que cette Chronique, où des choses épiques par la grandeur sont racontées avec une simplicité sublime. […] … Je ne connais rien de Heredia que le grand coloriste en histoire.
Elle meurt ; vous connaissez le récit de ses funérailles. […] Non, je ferai connaître aujourd’hui ma puissance. […] On sent que Chateaubriand a connu les manuscrits d’André Chénier. […] (Constant n’est connu que plus tard comme écrivain). […] Nous avons vu qu’on ne connaissait plus guère les Bourbons.
Cet Auteur est peu connu, & cependant mériteroit de l’être, par la bonté de ses Ouvrages. […] Le plus connu des Ouvrages de cet Ecrivain presque oublié, est l’Histoire générale de la France, durant les deux premieres Races de nos Rois, en deux vol. […] Il faut insinuer dans l’Histoire un amour de vertu, & de quoi donner un honnête désir de gloire ; sur-tout faire connoître avec adresse, en quoi consiste la véritable gloire. […] Si la matiere principale de l’Histoire n’est pas la Vie des Princes, le but principal qu’on doit se proposer en l’écrivant, c’est de les instruire : & c’est une raison de rapporter tout aux affaires publiques, & de leur faire connoître qu’il n’y a rien de beau ou de bon à exécuter, que ce qui tend à détourner un mal ou à procurer un bien public. » Les Littérateurs cultivés reconnoîtront d’abord dans ces maximes, bien des principes qui nous ont été débités récemment comme des découvertes ; & si l’on jugeoit d’après elles certains Historiens qui s’en sont fait honneur, pourroient-ils seulement mériter ce titre ?
« Et vous la connaissez bien, amis des universités populaires : car le maître qui consacra tant de belles pages à la “biographie psychologique” d’Ernest Renan et qui, par ses discours et ses écrits, nous a fait mieux connaître les pinceaux enchanteurs de l’immortel Watteau »,… On dit le pinceau, d’habitude ; il est vrai qu’il en avait plusieurs. […] Sans doute le sujet sachant et pensant sera toujours limité ; mais le savoir et le pouvoir sont illimités, et par contre-coup la nature pensante elle-même pourra être fort agrandie, sans sortir du cercle connu de la biologie. […] Un tel être n’existe pas encore, puisque nous n’avons que trois façons de constater l’existence d’un être, le voir, entendre parler de lui, voir son action, et qu’un être comme celui dont nous parlons n’est connu d’aucune de ces trois manières ; mais on conçoit la possibilité d’un état où, dans l’infinité de l’espace, tout vive. […] La vie humaine, par son revers moral, écrit un petit sillon, connue la pointe d’un compas, au sein de l’infini. […] Nous ne demandons pas une récompense ; nous demandons simplement à être, à savoir davantage, à connaître le secret du monde, que nous avons cherché si avidement, l’avenir de l’humanité, qui nous a tant passionnés.
Le génie avait parlé en eux bien avant que Louis XIV fût roi et que la nation eût connu son goût. […] Il connut cette passion qui développe le cœur, et qui tire l’homme de lui-même par la séduction du plus grand amour de soi. […] Au temps des premiers succès des satires, il ne se connaissait guère en poésie, et il l’avouait avec grâce. […] Louis XIV entendit prêcher Bourdaloue dix carêmes de suite, et cet esprit si droit, si capable de s’approprier les lumières d’autrui, apprit, dans ces profondes analyses de tous les états du péché, non seulement à se mieux connaître, mais à mieux connaître les autres. […] « Sous lui, dit-il, la France a appris à se connaître.
tu en connais l’issue, et tu sais bien ce que tu vas faire. » Mais n’importe ! […] Il se forme ici, au sein même du moi fondamental, un moi parasite qui empiétera continuellement sur l’autre, Beaucoup vivent ainsi, et meurent sans avoir connu la vraie liberté. […] Nous feignons d’avoir connu quelque chose que nous n’avons pas connu, ou de n’avoir pas connu quelque chose que nous avons connu, etc. […] C’est que nous le connaissons déjà ; c’est que, arrivé au terme du progrès qui constitue son existence même, le fait psychologique devient une chose, qu’on peut se représenter tout d’un coup. […] Définira-t-on l’acte libre, « celui qu’on ne saurait prévoir, même quand on en connaît à l’avance toutes les conditions » ?
L’utilité réelle ou apparente qu’ils peuvent retirer d’un tel commerce se prévoit assez, et les inconvénients au contraire ne peuvent être connus que par l’usage de ce commerce même. […] C’est bien peu connaître l’envie que de croire lui imposer silence en s’y montrant trop sensible ; c’est au contraire lui donner la célébrité qu’elle cherche. […] Quand je dis les savants, je n’entends pas par là ceux qu’on appelle érudits ; c’est une nation jusqu’ici assez peu connue, peu nombreuse, peu commerçante, et qui certainement n’en est pas plus blâmable. Plusieurs ne sont encore que du seizième siècle, et ont le bonheur de ne pas connaître le nôtre. […] Je ne puis me dispenser de rapporter à cette occasion une anecdote bien propre à faire connaître le caractère et l’injustice des hommes dont je parle.
Ce Benjamin de la tribu, ce Xavier de Maistre, l’auteur du Lépreux de la cité d’Aoste, je ne le connaissais pas alors ; je l’ai connu depuis. Le connaître, c’était l’aimer. […] C’est ainsi que je connus accidentellement Martainville, homme provoquant et intrépide. […] C’est le fils qui connaît le mieux le père ; la piété filiale est le génie d’un biographe. […] Tout fut connu.
Ma mère était de Boulogne même et s’appelait Augustine Coilliot, d’une vieille famille bourgeoise de la basse ville, bien connue. […] Je ne connaissais pas du tout Victor Hugo. […] J’avais connu Lamartine d’abord par lettres, puis personnellement et tout de suite fort intimement dans un voyage qu’il fit à Paris. […] Je le rencontrai un soir chez Hugo, car les familles se connaissaient ; mais on ignorait chez Hugo que Musset fît des vers. […] J’y connus des hommes fort distingués, dont M.
Le secret de ces misères infinies, qu’il devait peindre avec tant de vérité, il le connut par ses propres maux. […] Que lui apprenait la philosophie de Descartes sur les vérités métaphysiques, qu’il ne put connaître plus sûrement par son seul instinct ? […] L’homme qu’il étudie, qu’il cherche en lui et dans le témoignage de l’humanité, c’est, selon ses propres paroles, cet être si grand, qui n’est produit que pour l’infinité ; qui, à l’égard du néant, est tout ; le plus prodigieux objet de la nature ; capable de connaître le bien ; grand, puisqu’il connaît sa misère ; plus noble que l’univers qui l’écraserait, parce qu’il connaîtrait qui l’écrase. […] Pour mieux connaître leurs besoins, il est entré dans leur condition. […] Ne savons-nous pas bien qu’il en connut toutes les angoisses ?
Tard je t’ai connue, beauté parfaite. […] Je l’ai connue dans ses dernières années, gardant toujours la mode du moment où elle devint veuve. […] Toutes celles que je connaissais étaient d’une modestie charmante. […] Tu ne l’as connue qu’enfant, charmante déjà, mais à vingt-deux ans, c’était un miracle. […] C’est ce que je découvris bien vite dès que je commençai à connaître un peu la planète où nous vivons.
Nous connaissons de longue date cette raison-là. […] Beaucoup d’esprit peut servir également à se connaître et à s’ignorer. […] Fontenelle n’a pas connu cet amour. […] Une fois acquises et le plaisir de la surprise épuisé, elles ont le tort d’être du connu. […] Si j’en juge par le ton de ses louanges, il connaît ce que vaut son oncle ; il ne le sent pas.
On connaît ses rêves de conquête orientale, de domination universelle et d’organisation du monde selon sa volonté. […] Et il y en a une quatrième, celle des grognards (s’il en reste) qui ne connaissent que « le petit caporal ». […] Je ne parle pas de son caractère, qui est connu ; mais ses œuvres répondent pour lui. […] Qui dira si c’est avant ou après sa mésaventure qu’elle a le mieux connu l’empereur ? […] Faustus, après le parfait contentement de ses sens, a la joie plus haute de connaître la vérité.
Enfin j’ai obtenu de voir ce qu’il m’importe de connaître. » Que de soins pour être vrai en toute chose ! […] Si je ne l’avais été, je ne me connaîtrais pas. […] Conservez vos enfants, si vous ne voulez pas connaître toutes les tortures que peut endurer le cœur d’un père réduit à l’isolement par un dernier acte sanglant dont les rôles sont intervertis. […] On connaît sa Messe en Kabylie, dont il conçut l’idée dans un dernier voyage d’Afrique en 1853. […] Monsieur, vous êtes de Paris, vous devez connaître Horace Vernet, on dit qu’il est sur le bateau. » — « Vous avez bien envie de le connaître… Eh bien, mademoiselle, regardez-moi. » Dans les années où il habitait Versailles, un matin, un cuirassier vient le trouver.
… N’est-ce pas une tâche suffisante que de faire connaître les essais d’artistes aussi curieux que MM. […] Les wagnéristes de toutes nations ont connu et admiré ces lithographies admirables, que recommandait encore l’extrême habileté technique. […] Georg Herwegh, poète et homme de lettres allemand (1817-1875) est connu pour avoir traduit en allemand les œuvres de Lamartine. […] Herwegh était connu pour ces sympathies révolutionnaires dont Richard Wagner faisait partie. […] Son œuvre la plus connue est Tristan et Isolde, présentée au salon international des Beaux-Arts de Paris en 1911.
Lassalle s’est constitué le chevalier épistolaire… Sigurd est d’ailleurs trop connu et trop admiré de tous les artistes pour que j’aie l’air de le découvrir en 1887, aux environs de l’équinoxe. […] Il est certain que nul n’est obligé d’être wagnérien, mais il n’est pas moins vrai que tous ceux qui prétendent à ce titre sont tenus de connaître Wagner et son œuvre, et de partager ses idées. […] Mais ces choses sont connues, dans leur intime détail, par toutes les personnes tant soit peu familiarisées avec les œuvres de Wagner. […] Haute est l’œuvre que nous allons connaître et applaudir en France, après l’avoir désirée bien longtemps ! […] Nous avons à présent cent soixante-dix associés dont la plupart sont très connus dans le monde musical.
Montesquieu connaît les talents du peuple romain ; il connaît moins ses vertus. […] Pour connaître le détail d’exécution de la grandeur romaine, il faut lire Montesquieu ; pour en connaître l’âme, il faut lire Bossuet. […] Enfin l’Esprit des lois parut, et entre l’éclat de son apparition et la mort de Montesquieu quelques années s’écoulèrent, pendant lesquelles il connut qu’il avait fait un chef-d’œuvre, comme on connaît qu’on a fait une bonne action, presque plus par l’ingratitude que par la reconnaissance de ceux qui devaient en profiter. […] Montesquieu connaissait son lecteur ; il lui avait appris tout le premier à chercher dans les livres le plaisir sans la peine. […] Je vais apaiser les admirateurs de ce grand esprit en disant qu’il n’en a ignoré que ce qu’il n’a pas voulu connaître.
Aladin a un vif désir de savoir et de connaître ; la morale a surtout un grand attrait pour son esprit vif et observateur ; il en voudrait posséder la clef : « Ne pourriez-vous pas, dit-il au Kalender, m’apprendre à connaître les hommes ? […] On ne connaît bien, Aladin, que les chemins par lesquels on a passé. » — « Mais n’est-il pas quelque maxime générale qui puisse faire éviter de tomber dans l’erreur, si elle ne suffit pas pour démêler la vérité ? […] Dans un autre écrit, M. de Meilhan va même plus loin : il est persuadé que Louis XV, tout amolli et apathique qu’on le connaît, aurait eu plus que Louis XVI l’espèce d’énergie suffisante pour arrêter à temps cette suite d’entreprises et d’insubordinations qui ouvrirent la Révolution française. […] Quand on l’a connu, il est évident qu’il n’aurait jamais consenti à assembler les notables, et encore moins les États généraux ; et que, si l’on suppose des circonstances critiques, il n’aurait pas balancé, pour le rétablissement de l’ordre, à prendre les plus violents partis et à y persévérer. […] Necker n’a jamais dit de mal ; le pire qu’on peut dire de lui, c’est qu’il n’a point connu les souverains et les Français, et qu’il s’est et a été trompé.
Quelle plus belle occasion pourtant de le connaître presque tout entier que la traduction de ses Œuvres, due à la plume élégante et consciencieuse de M. […] que Gœthe le connaissait bien, ce goût qui, sous tous les masques, même les plus romantiques, est toujours un peu au fond le goût de M. […] Le champ des généralités est bien vague ; la meilleure manière de se connaître est d’en venir au fait et de se donner rendez-vous sur un terrain déterminé, sur un sujet précis. […] Ce rôle est connu, mais personne ne l’a jamais mieux rempli, plus honnêtement, plus loyalement, avec plus de bonhomie. […] Vous connaissez Fürnstein, que l’on appelle le poëte de nature.
Lorsque Malouet entra, la reine dit au jeune dauphin ; « Mon fils, connaissez-vous monsieur ? […] Ils ne le connaissaient pas ; ils s’adressèrent à moi. […] répliqua M. de la Tour du Pin ; j’aurai bien de la peine à m’être utile à moi-même. » — Je connais, dit l’évêque. vos liaisons avec l’évêque d’Atitun. […] » — « Certainement, je le servirai de tout mon cœur ; il me connaît, il sait que je suis incapable de lui manquer de parole. […] Malouet, c’est un homme qu’il faut avoir connu. » Je me contenterai de dire la même chose, et je répéterai à la jeunesse sérieuse : « Allez voir M.
Il sait tout, il connaît tout, et le savoir en lui n’a pas émoussé la sensibilité. […] Il avait beaucoup connu autrefois en Russie le maréchal de Münnich, dont elle était la petite-fille ; mais surtout il résumait en soi, comme écrivain, les qualités et les défauts, la forme de sentimentalité naturelle dont elle était alors idolâtre. […] Eynard croit qu’à une certaine heure Mme de Krüdner s’est soudainement convertie et corrigée ; pour moi, j’aurais encore plus de confiance dans la sainte, s’il ne m’avait appris si bien à connaître la mondaine. […] Oui, mon amie, le Ciel a voulu que ces idées, que cette morale plus pure se répandissent en France, où ces idées sont moins connues… » En écrivant ainsi, elle avait déjà oublié ses propres ressorts humains, et elle rendait grâce de tout à Dieu. […] Les médecins, quand ils se mêlent d’être charlatans, ne le sont pas à demi ; ils connaissent mieux que d’autres la trame humaine.
Oui, en le disséquant, il se condamne à n’en jamais tout connaître ; mais en ne le disséquant pas, il se condamnerait à n’en jamais rien connaître et par conséquent à n’en jamais rien dire. […] Ces forces aveugles, le premier venu les fait agir ou les laisse agir ; le philosophe doit en parler ; pour en parler, il doit en connaître le peu qu’on en peut connaître, il doit donc les regarder agir. […] Nous sommes impuissants à rien connaître et pourtant nous sommes embarqués, il nous faut agir, et à tout hasard, nous nous sommes fixé des règles. […] Mais savoir cela, c’est bien savoir quelque chose et alors pourquoi venez-vous nous dire que nous ne pouvons rien connaître ? […] L’expérience nous fait connaître des relations entre les corps ; c’est là le fait brut ; ces relations sont extrêmement compliquées.
On dit qu’il y a quelque brouillerie dans le ménage, et que cela vient de la jalousie qu’elle a d’une jeune fille de Madame, appelée Fontanges. » Madame de Montespan ne connaissait pas la passion du roi pour madame de Fontanges, elle ignorait sa grossesse, qui n’était plus un secret que pour elle. […] Quoiqu’il n’entre pas dans mon sujet de faire connaître les causes qui opérèrent la révocation de l’édit de Nantes, ni de faire connaître la vie politique de madame de Maintenon, je veux indiquer au moins les autorités et les faits d’où il résulte que madame de Maintenon a été non seulement étrangère, mais aussi opposée qu’elle pouvait l’être à la persécution des protestants, et je crois pouvoir conclure, avec une pleine assurance, de tout ce qui précède, que la fortune de madame de Maintenon fut exclusivement le triomphe de ses charmes. […] Qui ne connaît la lettre qu’elle écrivît à son frère dont le zèle pour les dragonnades l’affligeait ? […] Elle promet à Gobelin le plaisir de voir le roi très aimable et très chrétien à la messe, quand il viendra à Versailles ; elle parle de la simplicité de la chambre qu’elle occupe ; mais elle ajoute : « Plût au ciel qu’il y en eut autant dans mon cœur, et que sans compter ce que je n’y connais pas, le n’y découvrisse pas encore des replis qui peuvent gâter ce que je suis ! […] Les uns disent que je me veux mettre à sa place, et ne connaissent ni mon éloignement pour ces sortes de commerces, ni l’éloignement que je voudrais en inspirer au roi.
L’esprit de critique est un esprit d’ordre ; il connaît des délits contre le goût et les porte au tribunal du ridicule ; car le rire est souvent l’expression de la colère, et ceux qui le blâment ne songent pas assez que l’homme de goût a reçu vingt blessures avant d’en faire une. […] On peut remarquer qu’il commence par le nom d’un homme qui a depuis acquis une certaine célébrité dans la médecine, Alibert, et qui n’était connu alors que par une fable insérée dans un Recueil des Muses provinciales. […] Ses bons mots, ses saillies, ses épigrammes sont connues et citées en cent endroits : il y a lieu d’insister sur ses tentatives plus hautes. […] Ceux qui n’en abuseront pas sont ceux qui les connaissent comme vous, et ceux qui n’ont pas su les tirer de leur propre sein ne les comprendront jamais, et en abuseront toujours. […] Ils ont renversé des États pour les régénérer, et disséqué des hommes vivants pour les mieux connaître… En écrivant ces pages éloquentes et enflammées (et il y en a quatre-vingts de suite sur ce ton-là), Rivarol se souvenait évidemment de ces hommes avec qui il avait passé tant d’années et dont il connaissait le fort et le faible, des Chamfort, des Condorcet, des Garat.
Le hasard m’a fait connaître le grand-papa et la grand-maman : le sentiment que je leur ai voué m’a dévoyé de ma carrière. […] Je connais si bien le prix de ce que je possède, que je donnerais ma vie pour ne pas le perdre. […] Commençons par celui-ci que nous connaissons mieux, parce qu’il est plus voisin de nous. Tout le monde connaît la force de l’espérance et de l’amour ; mais que peuvent ces vertus sans la foi, sans la confiance qui en doit être la base ? […] L’instinct ne connaît ni principes, ni conséquences, ni écarts ; c’est par l’instinct qu’on aime et qu’on est aimé véritablement.
Pour me confirmer dans cette idée et dans cette bonne opinion, j’ai consulté dès longtemps et j’invoquerai le témoignage de tous ceux qui l’ont connue ou rencontrée. […] Il avait connu Mme Roland. […] Jamais elle n’avait connu ce premier attrait invincible, le plus simple, le plus éternel de tous, celui dans lequel les sens jouent leur rôle, même à leur insu, l’amour de Chloé pour Daphnis, ou même celui de Virginie pour Paul. […] Je le connais à peine ; de quelles idées puis-je m’entretenir moi-même sur un pareil sujet ? […] Dis-moi, connais-tu des moments plus doux que ceux passés dans l’innocence et le charme d’une affection que la nature avoue et que règle la délicatesse, qui fait hommage au devoir des privations qu’il lui impose, et se nourrit de la force même de les supporter ?
Frédéric ne trouve rien de plus gracieux que d’envoyer en présent à Voltaire un buste de Socrate, le sage patient par excellence ; ce qui aurait pu paraître une épigramme, si alors il avait mieux connu son poète. […] Il ne connaissait l’Antiquité que par des traductions, et par les traductions françaises ; il ne jugeait donc bien que le gros des choses qui résistent à ce genre de transport d’une langue dans une autre. […] Vous êtes la créature la plus séduisante que je connaisse, capable de vous faire aimer de tout le monde quand vous le voulez. Vous avez tant de grâces dans l’esprit, que tous pouvez offenser et mériter en même temps l’indulgence de ceux qui vous connaissent. […] Je vous proposerais de meilleurs remèdes si j’en connaissais.
ta voix m’était connue ! […] éternelles variations sur des airs connus ! […] Bien des personnes qui ont connu Veyrat dans sa vie parisienne sont, grâce à Dieu, encore vivantes et peuvent se souvenir. Que le poëte qui va sortir de cette épreuve soit nouveau pour eux et tout autre que l’homme qu’ils ont connu, nous l’accordons. […] Plus d’un de ceux qui l’avaient autrefois connu l’accusaient d’avoir changé.
Le rapport du tout et de la partie existe dans le tout et dans la partie ; la connaissance de ce rapport n’existe ni dans le tout ni dans la partie, mais dans l’être intelligent qui connaît l’un et l’autre. […] Si vous en connaissez, comment les découvrez-vous ? […] Si vous connaissez des objets infinis, comment les connaissez-vous ? […] Soit un corps connu par le toucher ou une sensation étendue observée par la conscience. […] Ainsi considérez l’une d’elles, vous connaîtrez toutes les autres.
Ce sont les phénomènes d’activité spontanée à nous connus par le sens musculaire. […] Le temps et l’espace sont deux corrélatifs qui ne sont point connus l’un sans l’autre, mais qui sont distincts l’un de l’autre. […] La situation, c’est-à-dire la position relative, est connue si la direction et la distance le sont. […] Des mouvements particuliers des muscles nous font connaître le cercle, les angles ; d’autres plus compliqués, les surfaces et les solides. […] La volonté, au contraire, connaît le but et les moyens ; elle ne se dépense pas au hasard.
Thucydide vécut à l’époque la mieux connue de l’histoire grecque, celle de la guerre du Péloponnèse ; et c’est afin de n’écrire que des choses certaines qu’il a choisi cette guerre pour sujet. […] Que devaient-ils donc savoir de celles des barbares qu’ils nous ont seuls fait connaître ? […] Les Grecs avaient commencé sous le règne de Psammétique à mieux connaître l’Égypte ; à partir de cette époque, les récits d’Hérodote sur cette contrée prennent un caractère de certitude. (3553.) […] Tant les premiers peuples se connaissaient peu, à une distance si rapprochée, et lors même qu’aucune mer ne les séparait ! […] Si nous en croyons ceux qui, aux applaudissements des savants, ont entrepris de nous faire connaître la succession des écoles de la philosophie barbare, Zoroastre fut le maître de Bérose et des Chaldéens, Bérose celui d’Hermès et des Égyptiens, Hermès celui d’Atlas et des Éthiopiens, Atlas celui d’Orphée, qui, de la Thrace, vint établir son école en Grèce.
C’est mal connaître mon ouvrage que de supposer que j’aie eu pour but de faire une poétique. J’ai dit, dès la première page, que Voltaire, Marmontel et La Harpe ne laissaient rien à désirer à cet égard ; mais je voulais montrer le rapport qui existe entre la littérature et les institutions sociales de chaque siècle et de chaque pays ; et ce travail n’avait encore été fait dans aucun livre connu. […] Ces phrases connues depuis si longtemps, sont comme les habitués de la maison ; on les laisse passer sans leur rien demander. […] Il est impossible d’être un bon littérateur, sans avoir étudié les auteurs anciens, sans connaître parfaitement les ouvrages classiques du siècle de Louis XIV. […] On trouve tous les détails qui peuvent faire connaître les poésies scandinaves dans l’excellente introduction de Mallet à l’Histoire du Danemarck.
Sous prétexte de progrès, l’on nous ramène aux pires insuffisances de la science du moyen âge, quand on ne connaissait plus que les sommes et les manuels. […] Les mathématiciens, comme j’en connais, que les lettres amusent, et qui vont au théâtre ou prennent un livre pour se récréer, sont plus dans le vrai que ces littérateurs, comme j’en connais aussi, qui ne lisent pas, mais dépouillent, et croient faire assez de convertir en fiches tout l’imprimé dont ils s’emparent. […] Elle donne en effet au lecteur le moyen d’aller au-delà des jugements et des idées qu’on lui offre, de connaître plus amplement, ou plus particulièrement, les choses sur lesquelles on a tâché d’exciter sa curiosité. […] J’ai, en général, fait un choix plus sévère parmi les ouvrages déjà anciens, dont les uns sont « déclassés », les autres sont suffisamment connus et faciles à trouver. […] J’ai fait connaître, lorsqu’il y avait un intérêt quelconque, les éditions originales : mais, à l’ordinaire, je me suis contenté d’indiquer les meilleures, les plus modernes (quand elles sont les meilleures), et, en certains cas, les plus accessibles à tout le monde.
Or, d’après la théorie psychologique, tout cela n’est que la forme, que les lois connues de l’association imposent à nos notions de sensations contingentes, obtenues par l’expérience. […] Nous ne pouvons ni le connaître, ni l’imaginer, sous une forme autre que la succession de divers états de conscience. […] « Si donc nous parlons de l’esprit comme d’une série de sentiments, nous sommes obligés d’ajouter, pour être complet, une série de sentiments qui se connaît elle-même comme passée et comme future. Et nous sommes réduits à l’alternative de croire que l’esprit, le moi, est quelque chose de différent d’une série de sentiments actuels ou possibles ou bien d’accepter ce paradoxe, que quelque chose qui par hypothèse n’est qu’une série de sentiments, peut se connaître elle-même comme série. » La vérité, ajoute M. […] La nature précise du procédé par lequel nous le connaissons est un ample sujet de discussions… Je n’essaye pas de le trancher.
Le critique opère sur un écrivain pour connaître ses ouvrages comme le romancier opère sur un personnage pour connaître ses actes. […] Tout le travail préparatoire entrepris par la critique historique n’aura servi qu’à déterminer ce point de vue, à nous faire connaître les types vivants conçus par l’auteur en analogie avec sa propre vie et sa propre nature : nous verrons alors jusqu’à quel point il a réalisé ces types, ou, pour mieux dire, s’est réalisé lui-même, s’est objectivé et comme cristallisé dans son œuvre, sous les aspects multiples de son être. […] Où connaissez-vous une critique qui s’inquiète de l’œuvre en soi d’une façon intense ? […] » Et Voltaire répond : « Sans doute ; c’est-à-dire qu’il y a du plaisir à n’avoir point du plaisir. » Nous connaissons tous, critiques à nos heures, ce plaisir subtil qui consiste à dire hautement qu’on n’en a pas eu, qu’on n’a pas été « pris », qu’on a gardé intacte sa personnalité. […] Nous considérerions comme une simple preuve d’ignorance de méconnaître les gloires étrangères ; le nom de Byron, par exemple, a été beaucoup moins contesté en France qu’en Angleterre ; de même pour celui de Shelley, du moins à partir du jour où il a été connu.
Je voudrois bien exclure de mon ouvrage cette partie de notre littérature ; j’en connois toute l’inutilité & même le danger. Mais la suite de mon plan m’y entraîne ; & les réfléxions dont j’accompagnerai les Romans, que je ferai connoître, ou plûtôt que tout le monde connoît, tiendront en garde les ames vertueuses, qui ne veulent faire que des lectures propres à leur former l’esprit sans corrompre le cœur. […] Les mœurs du monde lui étoient moins connues que les passions du cœur humain ; & il réussit aussi mal à plaisanter ou à peindre des choses ridicules, qu’il excelle à exprimer le sentiment. […] Tous les traits de ses tableaux servent à faire connoître les hommes & à développer les replis du cœur humain. […] Je ne connois point de livre, où il y ait autant d’esprit, de gaieté, de bonne plaisanterie, de naïveté.
Le moraliste, dans la vraie acception de ce mot, est tout simplement l’homme qui sait la nature humaine, qui la connaît à fond, qui l’a sentie en lui, qui l’a étudiée dans les autres. […] Il ne la connaît pas seulement parce qu’il l’a regardée de cette cellule de moine qui est le meilleur observatoire d’où l’on puisse étudier le monde, mais il la connaît parce qu’il l’a traversée, parce qu’il l’a vécue comme les plus égarés d’entre nous. […] je connais vos maux par les miens. » Massillon, qui avait lu dans son âme ses deux beaux et touchants sermons sur la Madeleine, a quelquefois de ces traits sur les passions qui étonnent la paix du sanctuaire. […] Parce qu’il le connaît, il le domine. […] … Sans souhaiter aux futurs lévites des dangers toujours trop redoutables, ne serait-il pas à désirer, cependant, qu’avant de monter à cette chaire d’où ils auront à enseigner et à fouler les passions sous une croix, ils eussent connu ce monde qu’ils doivent vaincre, pour le convaincre mieux ?
Il a écrit pour des Esprits solides, pour des Chrétiens jaloux de connoître leur Religion dans son origine, dans ses progrès, dans ses vrais caracteres ; pour les ames droites qui lisent dans la vûe d’acquérir des connoissances utiles & de devenir meilleures ; pour les hommes de toutes les conditions qui n’ont ni le loisir, ni la facilité, ni le talent de puiser dans les sources & d’en écarter ce que la prévention, l’ignorance & la superstition ont pu y mêler de faux, d’excessif & d’indigne de la divinité du dogme & de la sainteté du culte. […] L’Auteur y est Observateur éclairé, profond Politique, Dissertateur plein de sagacité, toutes les fois qu’il s’agit de remonter aux principes des troubles, d’en faire connoître les dangers, & d’indiquer les moyens de les empêcher de renaître. […] Celui-ci a bien pu entreprendre de nous donner la suite de son Histoire ; mais en marchant sur ses traces, il n’a servi qu’à faire connoître la supériorité de son modele. […] Nous avons encore de M. l’Abbé Fleury plusieurs Ouvrages estimés, dont les plus connus sont ceux qui ont pour titre : Mœurs des Israélites, & Mœurs des Chrétiens.
Léopardi n’a jamais connu ces expansions. […] Les Grecs, qui connurent tout, connurent la désespérance de vivre : le pessimisme d’Héraclite avait devancé l’optimisme de Platon. […] L’homme veut vivre et l’homme veut connaître. […] La science veut connaître et faire connaître. […] On la croit connaître, et on l’accepte.
Connaissez-vous M. […] Si nous ne connaissions pas la folie de Servieux, nous pourrions tirer du récit de M. […] Il n’a pas connu les sentiers escarpés de la vie, il n’en a connu que la grande route. […] Ainsi les plus honnêtes gens ont aussi leurs aventures périlleuses, et connaissent à leur heure tout ce qu’il peut paraître doux de connaître des passions défendues. […] Ce persiflage est celui d’un homme qui, élevé dans le sérail, en connaît nombre de détours.
Ceux qui le connaissent savent assurément qu’il n’est ni fanatique ni superstitieux. […] Ils connaissaient en quelque sorte le drame comme la tragédie. […] On en connaît les défauts. […] Tous les arts de nécessité y étaient perfectionnés : on en connaissait plusieurs d’agréables. […] Ce n’est pas qu’il ne connût très bien la langue poétique.
Il faut joindre à ces Arts connus des anciens un autre Art qu’ils ne connurent jamais. […] On ne les connaissait gueres que par le vers de Despréaux. […] Ranimez votre audace, & sachez vous connaître. […] Nul ne connut mieux l’art de frapper à propos les coups décisifs. […] Son récitatif prouve qu’il connaissait l’une & l’autre.
Cette histoire n’est qu’un abrégé ; mais elle fait très-bien connoître Henri IV. […] Ce livre assez connu, s’annonce par lui-même. […] Ils doivent les désabuser de l’ambition en faisant connoître tout ce qu’il y a à souffrir auprès des Grands. […] Il auroit eu pour les tems postérieurs des historiens contemporains qu’il est bon de vous faire connoître. […] Car il est plus intéressant de connoître ceux qui vivent de notre tems, que ceux qui ont vêcu deux mille ans avant nous.
On nous blâmeroit cependant de ne pas faire connoître ceux qui méritent réellement d’être connus. […] L’Art poétique d’Horace est l’élixir des réfléxions d’Aristote, nous avons fait connoître ce Poëme dans le Chapitre des traductions des Poëtes latins. […] Le rédacteur connu lui-même par un bon livre intitulé le Spectacle des beaux Arts & par son Dictionnaire des beaux Arts, peut être compté parmi les auteurs qui ont le mieux écrit sur la littérature.
Qui connaîtrait le nom de M. […] Je connais des contes de M. […] … Vous ne connaissez pas M. […] Ceux qui connaissent M. […] Je connais M.
XVI En philosophie comme en amour, il est de ces esprits grossiers qui vont droit au fait, ils pensent aussitôt à réaliser ; c’est supprimer le plus délicat des plaisirs, qui est de connaître le vrai, de le goûter, et de savoir qu’il s’altère aussitôt qu’on le veut mettre en action parmi les hommes. […] XXII On a besoin de renouveler, de rafraîchir perpétuellement son observation et sa vue des hommes, même de ceux qu’on connaît le mieux et qu’on a peints, sans quoi l’on court risque de les oublier en partie et de les imaginer en se ressouvenant. — Nul n’a droit de dire : « Je connais les hommes. » Tout ce qu’on peut dire de juste, c’est : « Je suis en train de les connaître. » XXIII Assembler, soutenir et mettre en jeu à la fois dans un instant donné le plus de rapports, agir en masse et avec concert, c’est là le difficile et le grand art, qu’on soit général d’armée, orateur ou écrivain. […] Je connais ainsi des écrivains qui, avant d’écrire, congédient la moitié de leurs idées, et qui ne savent les exprimer qu’une à une : c’est pauvre. […] XXVIII Je ferai aux hommes politiques de l’École doctrinaire et métaphysique un reproche qui étonnera au premier abord ceux qui les connaissent : c’est d’avoir trop peu d’amour-propre.
Tel fut cet homme politique que l’on connaît peu, mais qu’il faut apprendre à connaître ; qui traversa, sans se démentir, la Révolution, l’Empire et la Restauration ; esprit lucide, conséquent et ferme, resté au second rang, mais fait pour le premier ! […] Son livre sur la Rivalité de la France et de l’Angleterre, très peu connu du gros public, mais très estimé et très invoqué au Ministère des affaires étrangères, finira peut-être par être lu, comme ses Souvenirs et ses Mémoires, restés, jusqu’ici, dans une espèce d’oubli que l’on peut très bien expliquer. […] Aussi dans ses Mémoires, s’est-il plaint pour elle : mais cet homme de forte expérience (comme il s’appelle tranquillement lui-même pour tout éloge) connaissait tellement les hommes que, même en les traitant d’imbéciles, il ne se fâche plus ! […] Je ne connais guère, parmi les modernes ayant l’esprit moderne, que Stendhal10 qui aurait compris et adoré, malgré la différence d’opinions et de cocardes, la supériorité si nette de Vaublanc. […] S’il ne sait pas les causes éloignées de la révolution à laquelle il est mêlé et qu’il traverse, il en connaît merveilleusement les causes prochaines.
II Ce poème est une œuvre d’haleine, et qui a l’ambition d’être un poème d’une unité qu’on ne connaît plus, en ce temps d’éparpillement et de faiblesse. […] On ne connaissait pas l’athéisme qui souffre d’être l’athéisme, — l’athéisme qui saigne, et on pouvait même douter que le monstre eût du sang dans les veines. […] Avant ce poème, nous connaissions, parmi les poètes, des sceptiques, ramassés dans les plaisanteries de Voltaire et que ces plaisanteries ne persuadaient pas, comme le pauvre Alfred de Musset, par exemple, trempé aussi trop avant dans le baptême pour être perméable aux eaux de ce Styx de l’impiété qui met un calus sur les âmes ! Nous connaissions des athées tranquilles, de la plus insolente tranquillité dans leur orgueil d’athées ; même de faibles femmes, tant il est facile d’être impie ! […] Jamais au clair soleil je ne tendrai les bras, Car il ne connaît point les rayons qu’il nous jette ; Rien ne peut animer notre sol qui végète… Sans savoir que tu meurs, ô terre, tu mourras !
N’oublions pas de remarquer que ce Français, si respecté dans toute l’Europe, était assez peu connu en France. […] On connaît son poème sur la manière d’élever et de nourrir les enfants au berceau ; ouvrage où la plus douce poésie relève les idées les plus riantes. Ses éloges ne sont pas à beaucoup près aussi connus, et méritent pourtant de l’être. […] Beaucoup de ces noms sont aujourd’hui peu connus ; mais il y en a encore de célèbres. […] Nicolo Troppi a fait connaître les écrivains de la ville de Naples.
Quand nous connaissons une chose à fond, nous pouvons beaucoup mieux et beaucoup plus utilement nous en servir que si nous connaissons uniquement son existence. […] Pour connaître le relatif, il faut le rapporter à l’absolu. […] C’est la cause qu’il faut connaître pour pouvoir agir sur l’effet. […] C’est le sophisme connu sous le nom : post hoc, ergo propter hoc. […] Explication de tous les faits connus.
Vous ne me connaissez pas encore assez pour me rendre une entière justice sur ces différents points. […] Hume pour qui j’ai la plus grande admiration, en le prévenant d’une chose qu’il découvrira en peu de temps, c’est le désir qu’on sent, d’abord qu’on vous connaît, de vous être utile, et l’impossibilité de l’obtenir de vous. […] Mais quelle apparence qu’il ait vécu cinquante ans passés aimé, respecté, au milieu de ses compatriotes, sans être connu ? […] Qui connut jamais de pareils scélérats, de pareils insensés ? […] John Hill Burton (1856), au tome II, page 107. — Toutes ces lettres de Mme de Boufflers qui nous viennent de l’Angleterre sont peu connues en France.
Mais ceux qui le connaissaient mieux, qui savaient qu’il avait le désir d’être cardinal et qui le voyaient compromettre à jamais une ambition si légitime par sa conduite envers Rome, y donnaient une autre explication. […] L’archevêque, ayant été informé de la beauté de cette personne, la voulut connaître et l’enleva à Pierrepont. […] Je n’ai point connu d’homme qui l’eût si heureuse. […] … Ce sont des réflexions que notre sujet nous présente… réflexions salutaires quand nous savons nous les appliquer, mais téméraires quand nous les portons hors de nous-mêmes ; car alors nous jugeons ce que nous ne connaissons pas, au lieu que nous devrions être uniquement attentifs à juger ce que nous connaissons… Ce sont ces vagues et inutiles discours que Job reprochait à ceux qui voulaient raisonner sur le malheur de son sort. […] Cet abbé se fit connaître encore de son temps par d’autres écrits, par des compositions historiques qui, sans grande nouveauté dès leur naissance, ont perdu aujourd’hui tout intérêt.
Des professeurs vous diront que les anciens, qui ont tout connu, ont connu aussi bien que nous l’amour de la nature. […] Et nous avons enfin entièrement connu à quel point la terre est belle, douce, mystérieuse, maternelle et divine. […] Je sais que cet exercice est assez facile, pour l’avoir pratiqué une fois par hasard, et j’ai connu des élèves de rhétorique qui y réussissaient mieux que dans le français d’aujourd’hui. […] André Fleuse connaît les herbes ; il prédit l’avenir, il jette des sorts, il « sait les mots ». […] Nous connaissons maintenant que le soleil est à tant de mille lieues, qu’il y a des étoiles à des millions de lieues de la terre, etc. ; mais le voyons-nous ?
Barnave n’était connu auparavant que comme orateur ; mais l’orateur, toujours en représentation et en scène, ne laisse pas suffisamment percer l’homme. […] La vie publique de Barnave est connue, et ce n’est pas sur la suite des travaux et des actes mémorables qui la composent que nous avons ici à insister. […] Maubourg connaissait beaucoup Mme de Tourzel (gouvernante des Enfants de France), et on ne peut se dissimuler que Barnave avait déjà conçu des projets. Ils crurent très politique de se mettre sous l’abri d’un homme qui était connu pour l’ennemi de toute intrigue, et l’ami des bonnes mœurs et de la vertu. […] Il ne connaissait pas moins bien ses adversaires.
Quand on l’aura connu de cette sorte, on aura jour suffisamment sur le politique, et bien des conséquences suivront d’elles-mêmes. […] Penseur de sa nature, il ne voulait se déterminer sur rien que par des motifs suffisants : Son esprit, a dit une personne qui l’a bien connu (ce même M. […] Pour bien connaître les hommes, pensait-il, il faut avoir traversé trois états de la vie absolument différents : « l’état d’infériorité qui vous donne le besoin de plaire aux autres, le besoin de les étudier ; l’état d’égal à égal, qui vous appelle à les connaître dans toute la liberté de leurs passions ; l’état de supériorité qui vous donne l’occasion de les observer dans leur marche circonspecte, dans leurs tâtonnements et dans leurs manèges ». […] J’ai connu un long discoureur qui, voulant cacher son défaut aux autres et à lui-même, disait enfin dès la première phrase. […] Ils apprendraient à y connaître un M.
Je ne connais point V… ; je l’aurais connu, que je ne vous aurais point adressé à lui. […] vous connaissez des gens comme cela ? […] Je tremble pour le moment où cet ouvrage sera connu. […] Du reste, vous en userez avec lui connue il vous plaira. […] Il s’est donné le temps d’entendre et de me connaître.
. — Connaître au moins de vue et de nom les personnages de “la fête” à Paris. — N’aller déjeuner et dîner que dans les restaurants connus. — Faire semblant d’avoir tout lu. — Savoir tous les potins. — Couper les livres des auteurs qui dînent chez vous. — Dîner beaucoup en ville et aller à la messe. — Retenir d’une exposition les tableaux des gens qu’on rencontre dans le monde. — Éviter le solennel et prendre la vie à la blague. » * * * Étrange société où connaître les gens qui font « la fête » suffit pour conférer un titre d’excellence. […] Connaître des poètes symbolistes. » Nos vieux châteaux s’ouvraient jadis aux trouvères vagabonds. […] Nulle autre référence exigée que d’être connu de l’un des assistants.
Ainsi les personnes qui ont acquis le sçavoir nécessaire pour connoître si l’ouvrage est bon ou mauvais sont les seules qui puissent en juger. […] On ne sçauroit connoître à l’aide du sentiment si la verité est observée dans le tableau historique qui représente le siege d’une place ou la céremonie d’un sacre. Le sentiment seul ne suffit point pour connoître si l’auteur d’un poëme de philosophie raisonne avec justesse, et s’il prouve bien son systême. […] Ainsi le véritable moïen de connoître le mérite d’un poëme sera toujours de consulter l’impression qu’il fait. […] La philosophie qui enseigne à juger des choses par les principes qui leur sont propres, enseigne en même-temps que pour connoître le mérite et l’excellence d’un poëme, il faut examiner s’il plaît, et à quel point il plaît et il attache ceux qui le lisent.
Il connut certainement la province et y demeura sans doute quelque temps ; il sait trop bien sa petite ville pour n’y avoir pas couché deux nuits et plus. […] Ce fut sur la recommandation de Bossuet, qui le connaissait on ne sait d’où, et auprès de qui il était déjà en estime, qu’il dut la bonne fortune d’être désigné pour cet honorable emploi. […] Et notez que Lassay connaissait les Condé de plus près encore que Saint-Simon, ayant épousé une bâtarde de cette branche et y vivant sur le pied de l’intimité. […] La Bruyère les a bien connues, et il les a estimées. Il les connaissait mieux que Pascal ; il les estimait plus que La Rochefoucauld.
Le Parlement de Besançon, le Parlement ou Conseil souverain pour l’Alsace siégeant à Brisach, le Parlement de Metz avec adjonction d’une Chambre spéciale dite de réunion, se virent chargés de connaître de l’état des terres comprises dans l’étendue de leur juridiction, et d’en connaître au point de vue de la souveraineté. […] Dans les discours familiers que le sieur de Verjus pourra avoir avec les députés bien intentionnés de la Diète, Sa Majesté a jugé avec beaucoup de raison qu’il serait bon qu’en même temps que ledit sieur de Verjus s’expliquerait avec la hauteur et la fermeté nécessaires pour faire connaître au corps de la Diète qu’elle n’est pas pour rien changer aux ordres qu’elle a donnés, il fut en état de faire connaître que Sa Majesté garde toute la modération et toute la justice que l’on peut raisonnablement désirer d’elle. » Louvois, en donnant ainsi des ordres à un envoyé diplomatique, empiétait d’ailleurs sans façon sur son collègue M. de Croissy, qui avait succédé lui-même au trop mou et trop modéré Pomponne dans le département des Affaires étrangères : il faisait acte de dictature diplomatique. […] Vous en donnerez un reçu à celui qui vous les remettra, et prendrez grand soin que le plomb mis auxdits ballots ne soit point gâté, en sorte que l’on connaisse, lorsque l’on vous les demandera, que lesdits ballots n’auront point été ouverts. » Ces ballots, dont la destination était si bien masquée, ne furent ouverts, et l’argent utilisé, qu’au moment de l’exécution. […] Les soins de Mme de Chamilly sont louables, mais il faut qu’ils s’étendent à son domestique et rien davantage ; et puisqu’il (M. de Chamilly) connaît les raisons dont on s’est servi pour blâmer sa conduite, qu’il s’étudie de manière qu’il n’y donne aucun lieu. […] Quelques jours après et pendant le voyage que fit le roi en Alsace (octobre 1681), comme on visitait la fonderie de Brisach, où se voyaient certains mortiers formidables et d’invention nouvelle, il s’avisa de les faire tirer devant les députés de Strasbourg là présents, « pour leur faire connaître, disait-il agréablement, combien ils avaient été sages de se rendre. » Chacun fait ses gentillesses à sa manière.
Il est bon que de tels travaux complets soient faits, une fois pour toutes, par un éditeur qui connaît tous ses devoirs et qui est de force à les porter. […] Sénèque le tragique, seul, était connu de lui ; encore le connaissait-il mal. […] Ces jugements des étrangers qui nous choquent et nous scandalisent, la première condition pour les réfuter en ce qu’ils ont d’injuste et de faux, c’est de les connaître, de ne pas se boucher les oreilles de peur de les entendre. […] Rambert n’est pas Français de naissance, mais il est Français de langue, étant né dans la Suisse française ; il connaît Paris et y a vécu. […] Il n’est pas nécessaire d’être poète pour la juger ; il suffit de connaître les hommes et les choses, d’avoir de l’élévation et d’être homme d’État. » Et s’animant par degrés : « La tragédie, disait-il, échauffe l’âme, élève le cœur, peut et doit créer des héros.
M. de Loménie prépare de Beaumarchais une biographie complète qu’il fait espérer depuis longtemps ; j’aurais aimé à être devancé par lui, mon but en ces esquisses rapides n’étant que de résumer le vrai et le connu, sans chercher à devancer personne. […] Sa famille, que M. de Loménie fera connaître en détail, originaire de Normandie, je crois, s’était depuis établie en Brie ; elle avait été protestante. […] Il connut la femme d’un homme qui avait à la Cour un office subalterne ; elle l’aima, et, le mari étant mort, il eut la charge en épousant, le 27 novembre 1756, cette veuve qui avait nom Marie-Madeleine Aubertin. […] Ainsi de tous ceux qu’il met en cause et en scène : ou les connaît ; on ne les oublie plus. […] L’opinion publique s’était prononcée, et en quelques mois Beaumarchais avait reconquis plus que l’estime, il avait la popularité, cette faveur de tous, alors souveraine et triomphante, et qui ne connaissait point encore ses limites.
Walckenaer, dont c’est le meilleur ouvrage littéraire ; on n’a plus qu’à lui emprunter les principaux faits qui donnent à connaître le caractère de l’homme. […] Le fond de ses Fables est emprunté de toutes parts ; la vieille littérature française en fournissait en abondance et plus même que La Fontaine de son temps n’en connaissait. […] Nul en son temps n’a plus spirituellement que lui réfuté Descartes et les cartésiens sur l’âme des bêtes, et sur ces prétendues machines que ce philosophe altier ne connaissait pas mieux que l’homme qu’il se flattait d’expliquer aussi. […] Mais, laissant de côté ces choses connues, j’ai à cœur aujourd’hui de revenir sur la plus grande attaque qui ait été portée à la réputation de La Fontaine, et de discuter un moment l’opinion de M. de Lamartine. […] Le christianisme, quand il se retire des âmes, y fait, a-t-on dit, un vide et un désert qu’elles ne connaissaient point avant lui.
Je ne connais pourtant pas d’autre moyen de juger de la vérité. […] Vous n’avez jamais vu le père Grandet ; mais vous avez connu tel avare, M. […] Ce sont des livres oit nous sont présentés des êtres dont l’intérêt même est d’être en dehors de la moyenne, en dehors de la vie connue et en dehors de la vie telle que, à l’ordinaire, nous voudrions qu’elle fût. […] Il ne peut pas être très sociable ; ne lui parlez pas ; vous êtes au nombre des choses connues. […] Je dis indifférent au temps où il vit et non pas hostile ; car, s’il y était hostile, il s’en occuperait continuellement pour s’indigner contre lui et pour le maudire ; je dis indifférent, étranger et qui ne le connaît pas et ne se soucie aucunement de le connaître.
C’est là le juste hommage qu’il faut lui rendre, et pour cela il faut le connaître en lui donnant droit de cité chez nous. […] Reste à connaître l’opinion de Paris ; elle commence à se manifester d’une façon palpable. […] Tant que nous ne connaîtrons pas Wagner, nous serons, en matière de drame musical, inférieurs aux Allemands. Connaissons donc Wagner, et nous verrons après ! […] Son opinion faisait référence, il était connu pour son franc parlé et son « bon sens » bourgeois.
Nous connaissons, vraiment, trop de critiques d’occasion. […] Chacun connaît l’esprit confus que possède M. […] Je ne connaissais M. […] Je voudrais connaître cet homme-là. […] Nous avons connu des prédicateurs mondains dans le genre de M.
Veut-on connaître le fond de tous ces ouvrages en vers ? […] Ses complaisances, moins connues, n’étaient pas moindres que sa vanité. […] Pradon ne jugeait si mal que parce qu’il se connaissait plus mal encore. […] De même, avant Boileau qui donc connaissait de méchants poètes ? […] Car que veulent toutes ces prescriptions, sinon nous exciter à nous connaître ?
Mais je n’en connais point qui renferme une peinture plus frappante et plus vraie des égarements de l’enthousiasme, une vue plus perçante dans le malheur, dans cet abîme de la nature, où toutes les vérités se découvrent à l’œil qui sait les y chercher. […] Il n’y a que Rousseau et Goethe qui aient su peindre la passion réfléchissante, la passion qui se juge elle-même, et se connaît sans pouvoir se dompter. […] lui dit-il, il est vrai que vous connaissez un pays où le fils peut être pour jamais séparé de celle qui lui a prodigué les plus tendres marques d’affection pendant les premières années de sa vie ! […] un pays où cependant on connaît l’amour, où deux êtres se dévouent l’un à l’autre, vivent longtemps à deux, puis savent exister seuls ! […] Les Allemands écoutent encore avec plaisir les pensées les plus connues, quoique leur esprit en découvre chaque jour de nouvelles.
Je connais sur le vers libre des articles ingénieux ou forts ou niais, mais aucun ne donne de recettes. […] On y glane toujours quelque chose, ne fût-ce qu’un mot qu’on ne connaissait pas. […] Oui, on donne une recette : « Ayez à gogo des sensations subtiles et obscures, mais rendez-les clairement. » Je la connais ! […] Une œuvre perçue sans nulle attention ne sera jamais connue si intimement que celle pour laquelle nous aurons médité. […] Il y a des lumières fumeuses, issues pourtant de chandelles connues, salonnières et réputées ; mais l’œil instruit les jugera obscures.
Royer-Collard le tira bientôt du sensualisme ; il connut M. de Biran, étudia les Écossais, lut Kant. […] Il alla à Munich en 1818, connut Schelling et Hégel, devint leur disciple. […] Oui, c’est à vous que nous adressons particulièrement cet écrit, jeunes gens qui ne nous connaissez plus, mais que nous portons dans notre cœur, parce que vous êtes la semence et l’espoir de l’avenir. […] Selon les positivistes, on ne peut connaître que les bluets particuliers, il ne faut pas s’occuper du bluet idéal. […] C’est en 1818 seulement qu’il connut Schelling.
Aucun écrivain ne s’est examiné avec plus de désir véritable de connaître ses défauts, et d’en faire tourner la critique à la gloire de l’art. […] Avant le Cid, le plaisir de la curiosité était le seul que l’on connût au théâtre. […] Lui-même était très vif sur le sentiment de l’honneur, et l’on sait qu’à vingt ans il avait connu dans toute sa force la passion qu’il peint dans Rodrigue. […] Dès que les caractères se sont fait connaître, les situations sont prévues. […] Racine eut à connaître lui aussi cette dépendance : mais alors le goût s’était épuré, et le naturel, réglé par la raison, était à son tour à la mode.
Elle a pour préalable le recueil de beaucoup de cas où le caractère connu soit donné. […] Soit un caractère connu, et prenons deux cas, le premier où il soit donné, le second où il ne soit pas donné. […] Nous la démêlions, en éliminant les particularités qui peuvent manquer sans que le caractère connu manque, ou les particularités qui peuvent subsister quoique le caractère connu manque. Nous pouvons encore la démêler en constatant dans un des accompagnements ou des antécédents du caractère connu des variations exactement correspondantes aux variations du caractère connu. […] Soit un caractère connu ; il est accompagné ou précédé de dix autres.
Oui, à tous les pays connus. […] Évidemment par cette opération bien connue qu’on nomme l’abstraction. […] Tel est le premier acte de la faculté de connaître. […] La seule faculté de connaître, c’est la raison. […] Vouloir et connaître sont deux choses essentiellement différentes.
Amateur des livres dans le vrai sens du mot, il les connaissait à la fois par le fond et par les particularités qui les distinguent. À la différence de bien des amateurs, il était désireux de connaître encore plus que de posséder. […] Duplessis ; il a lui-même cité ce mot d’un savant étranger : « La connaissance des livres abrège de moitié le chemin de la science, et c’est déjà être très avancé en érudition que de connaître exactement les ouvrages qui la donnent. » M. […] Duplessis, n’est guère connu lui-même que des littérateurs de profession.
Dans l’isolement, il avait appris à se connaître lui-même, il s’était fait un ami de son propre coeur. » Indiana, c’est déjà Norah. […] Deux épisodes, très connus, souvent cités, nous en fournissent, je crois, les deux expressions culminantes. […] » Oui, je connais et j’admire la richesse surabondante, et presque égale à celle de la vie même, de cet embroussaillé roman : la Guerre et la Paix. […] L’inquiétude du mystère, il n’est pas un écrivain digne de ce nom qui ne l’ait connue. […] Nous connaissons maintenant l’aboutissement de sa pensée.
Mais on ne réfléchit pas que, si Prévost a connu Manon, il a connu vingt autres personnages qui figurent dans son Cléveland et qui n’y vivent point de la vie de Manon. […] Gaston Maugras lui-même ne les a pas tous connus ou discutés. […] Même au théâtre, à peine connaissait-on cette fièvre d’enthousiasme et ce délire d’admiration. […] Et de même que la misère il a connu les misérables. […] Car, pour ses protestations d’innocence, je les connais ; et M.
Quant à ses frères et sœurs, il ne les connut pas tous, sinon lorsqu’il les rencontra ensuite par le monde dans ses voyages. […] A quelle école, se demande Casanova, cette jeune fille spirituelle, si ingénue en apparence, si trompeuse et insaisissable, à quelle école avait-elle appris à connaître le cœur humain ? […] je n’en serai pas jalouse ; mais je souffrirai de ne pas lui connaître un cœur tel que le mien. » Et comme ils s’oubliaient dans ces paroles et dans leurs mutuels témoignages, Lucrezia répondit à son ami, qui craignait quelque surprise : « Oh ! […] Je ne sais pas qui tu es, mais je sais que personne au monde ne te connaît mieux que moi. […] Mademoiselle de Liron est, comme on sait, l’héroïne d’un roman bien connu de Delécluze, le critique d’art du Journal des débats, et l’auteur des Souvenirs de soixante années, auxquels M.
Or il y a trois moyens de le connaître : 1° par son œuvre, 2° par sa biographie ; 3° par une observation directe et méthodique. […] Quand même il ne s’agirait que de connaître l’auteur, il faut d’autres procédés pour avoir do lui une idée, je ne dis pas complète, mais suffisante. […] Bref, on accomplit tout un travail de critique historique dont les règles sont aujourd’hui connues. […] En groupant les habitudes semblables, que nous fait connaître une biographie, on aboutit à une seconde synthèse. […] Elle s’efforce de connaître le tempérament du sujet, sa taille, la conformation de son crâne, le volume probable de son cerveau, sa vigueur musculaire, le plus ou moins de justesse et d’acuité de ses différents sens.
Mais cette création différait infiniment de celle de Dieu : Dieu dans sa pure intelligence connaît les êtres, et les crée par cela même qu’il les connaît ; les premiers hommes, puissants de leur ignorance, créaient à leur manière par la force d’une imagination, si je puis dire, toute matérielle. […] Ne connaît-on pas enfin la haine des Hébreux contre les Gentils, haine qu’ils conservent encore aujourd’hui dans leur dispersion ? […] Faute de connaître la chronologie raisonnée de l’histoire poétique, on n’a pu saisir jusqu’ici l’enchaînement de toute l’histoire du monde païen. […] Le ciel était pour les Perses le temple de Jupiter, et leurs rois, imbus de cette opinion, détruisaient les temples construits par les Grecs. — Les Égyptiens confondaient aussi Jupiter et le ciel, sous le rapport de l’influence qu’il avait sur les choses sublunaires et des moyens qu’il donnait de connaître l’avenir ; de nos jours encore ils conservent une divination vulgaire. — Même opinion chez les Grecs qui tiraient du ciel des θεωρήματα et des μαθήματα, en les contemplant des yeux du corps, et en les observant, c’est-à-dire, en leur obéissant comme aux lois de Jupiter. C’est du mot μαθηματα, que les astrologues sont appelés mathématiciens dans les lois romaines. — Quant à la croyance des Romains, on connaît le vers d’Ennius, Aspice hoc sublime cadens, quem omnes invocant jovem ; le pronom hoc est pris dans le sens de cœlum.
Nous parlerions de lui et de tant de personnes que nous avons connues, et de tant d’événements auxquels nous avons été mêlés. […] « Pour moi, mon cher baron, j’ai pour vous les mêmes sentiments que vous m’avez toujours connus, et je suis pour la vie tout à vous. […] On aurait ainsi un Talleyrand de salon par une des personnes qui l’ont le mieux connu. […] « J’aurais bien envie de connaître cette correspondance dont vous me citez des mots intéressants. […] On citait de lui, dès 1809, ce mot qui dispense de tous les autres : « Je ne connais pas de plus grande bête au monde que M.
L’âne, le mulet et le cheval eux-mêmes connaissent ce panorama de Dieu. […] « Vous me connaissez donc, puisque vous avez dit mon nom ? » murmura l’aveugle. « Mais moi, je ne vous connais pas. C’est qu’il y a bien longtemps », continua-t-il comme pour s’excuser, « que je ne puis plus connaître les hommes qu’à leur voix. […] non, le temps ne me dure pas ; seulement quelquefois je voudrais bien, comme à présent, revoir le visage de ceux qui me rencontrent sur le chemin, et que j’ai connus dans les vieux temps.
Peut-être ne se connaissent-ils pas ; mais, s’ils se connaissent, soyez bien sûrs qu’ils ne se sont jamais aimés, ni Yan ni Gaud. […] Le connaît-on beaucoup plus pour romancier ? […] On connaît, je pense, les romans de M. […] J’ai connu trop tard le livre de M. […] On connaît de M.
« Tranquillisez-vous, dis-je aux conservateurs qui m’en parlaient, je connais l’ouvrage, je l’ai eu dans mon secrétaire. […] non, reprit-il ; vous connaissez les exigences des libraires et combien il est difficile d’y échapper. […] Ce qu’il y a avait de vrai était qu’ayant été depuis le 27 février en position et en mesure de connaître M. […] J’avais connu son frère en 1805 ; il était mort en 1815 dans le premier combat de la Vendée essayant de renaître ; il commandait l’armée royaliste. […] J’y connus les hommes principaux du parti royaliste.
Bien des personnes qui n’ont connu son nom que par ce dernier conflit ont conçu l’idée la plus fausse de M. d’Alton-Shée, dont les origines sont en effet assez complexes et dont la formation intellectuelle n’est pas simple. […] Ceux qui ont calomnié M. d’Alton (et il en est qui ont un nom connu, honorable et presque illustre) auraient dû être condamnés pour toute peine à assister à cette conférence166. […] Étant en garnison à Boulogne, il y connut une jeune personne de la bourgeoisie et l’épousa. […] Il y connut de bonne heure Berryer, qui prit plus tard sur lui une grande influence, et qui l’aidera à recommencer son éducation véritable. […] Son mérite, que j’ai entendu apprécier dans mon enfance par des personnes qui l’avaient bien connu, était autre encore que celui d’un brave. « D’Alton aîné connaissait les hommes. » Ce jugement, que je ne songeais point alors à recueillir, est resté gravé dans mon esprit.
Un prince d’Allemagne, connu par son amour pour les lettres, vient de proposer un prix pour la meilleure dissertation philosophique sur le rire. […] Il s’agit d’en faire connaître la nature et les nuances ; il faut répondre clairement et nettement à cette question ardue : Qu’est-ce que le rire ? […] Hobbes répond : Cette convulsion physique que tout le monde connaît, est produite par la vue imprévue de notre supériorité sur autrui. […] C’est que je connais l’auteur de Josué et l’estime infiniment ; c’est un homme sage, de bonnes manières et même d’esprit, rempli de talent pour le commerce de la librairie. […] Il n’est personne qui ne connaisse cinq ou six cents excellents contes qui circulent dans la société : l’on rit toujours à cause de la vanité désappointée.
On n’a plus à regarder la nature : il suffit de connaître Racine, Corneille et Quinault. […] Le moyen le plus simple et le plus ordinaire qu’il ait employé, est l’incognito, à des degrés, et, pour ainsi dire, à des puissances diverses, selon l’écart du fait et des bienséances ; cet incognito est simple quand l’un des acteurs est connu de l’autre, réciproque quand ils se méconnaissent tous les deux, personnel quand le sujet s’ignore lui-même. […] Prenez un parricide : vous doserez l’horreur à volonté, selon que la mère connaîtra son fils, ou non, et selon que le fils se connaîtra lui-même, ou non475. […] Zénobie, qui se connaît, aime Arsame : nous voyons poindre un troisième sentiment incestueux. […] Il tue son fils : atrocité, — sans le connaître : excuse.
D’autres que moi, plus heureux, le connaissaient peut-être, mais moi, non ! C’était, pour moi : Anonyme Rocquain… J’ai entendu et j’entends tous les jours parler de grimauds dont on devrait se taire, et je connais assez de gens de talent dont on ne dit pas un seul mot pour que ce que j’écris là puisse l’offenser. Seulement, le titre de son livre me le fit demander, comme si j’avais, sous les meilleurs rapports, connu le nom de son auteur. […] J’ai dit au commencement de ce chapitre que je ne connaissais pas M. […] Je n’ai trouvé dans celui-ci que l’esprit des autres… que je connaissais.
En général, ces grandes vues du ministère, qui s’occupent de projets d’humanité, et qui, par des établissements utiles, cherchent à tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, semblent lui avoir été peu connues. […] Son grand mérite fut l’art de négocier ; il y porta toute la finesse italienne avec la sagacité d’un homme qui, pour s’élever, a eu besoin de connaître les hommes, et a appris à les manier, en les faisant servir d’instruments à sa fortune. […] Je ne connais rien de plus méprisable en ce genre que les éloges qui lui furent adressés par l’auteur du poème latin de la Callipédie. […] Parmi les panégyristes de Mazarin, on trouve un nom plus connu et plus grand, c’est celui de Corneille. […] D’ailleurs, Corneille dans son cabinet connaissait plus les places que les hommes.
Connaissez-vous Lafargue ? […] Comme on se connaît ! Comme on connaît ses semblables ! […] Montesquieu a tort : le peuple n’est pas admirable pour connaître les hommes, parce que connaître les hommes est la chose du monde la plus malaisée. […] Ils connaissent et s’exagèrent ses défauts.
Hollande imprime : J’ai connu que la vie est un rêve et fait peur, À moins d’y découvrir le Dieu qui la pénètre ; J’ai connu que ce Dieu c’est la Beauté, dont l’être Se dérobe aux cœurs froids indignes du bonheur. […] C’était, en un verbe de cristal aux armatures d’airain, la perpétuelle glorification de la Beauté qui pénètre toute vie et qu’on ne connaît bien que par l’amour et la pitié.
Jamais on n’est plus décisif que quand on connaît moins les pièces du procès. […] Nul n’a mieux connu que lui ni mieux contenté nos vrais besoins. […] Louis XIV, au plus fort des désastres de la guerre de la succession, disait de Guillaume III : « Mon frère d’Angleterre connaît mes forces, mais il ne connaît pas mon cœur. » On peut de même dire de Voltaire, historien du dix-septième siècle : Il a connu les forces de ce siècle ; il n’en a pas connu le cœur. […] Nous connaissons l’idéal de Voltaire en fait de société humaine. […] Voltaire n’a pas connu le cœur de la société moderne.
Après cette étude, il entreprit de longs et lointains voyages pour connaître la terre et les hommes. […] Voyage historique, littéraire, religieux, à travers le monde alors connu des Grecs, ce serait le vrai nom de ce qu’on appelle son Histoire. […] Astyage, insistant, le presse de dire s’il connaît le gibier dont il venait de manger. Harpagus répond froidement qu’il le connaît, mais qu’il devait trouver bien tout ce qu’il plaisait au roi de faire. […] Je vais les faire connaître.
Quand il put les connaître, il les méprisa. […] Je connais les cieux et j’y ai observé M. […] On aimerait à connaître leur nationalité. […] Si on la connaissait, cette créature… Ah ! […] Tout le monde connaît M.
D’un autre côté, est-ce le connaître que de ne pas savoir d’où il vient ? […] Croire, c’est connaître et comprendre en quelque degré. Ôtez la possibilité de connaître, et la racine de la foi est enlevée. […] Quiconque connaît les noms d’Alexandre et de César, connaît ceux de Platon et d’Aristote. […] Le monde extérieur lui-même nous ne le connaissons que parce que nous avons la faculté de le connaître, et la faculté de connaître en général.
Par exemple, dénier que Voltaire et Montesquieu aient donné le ton à leur siècle, c’est une absurdité ; cependant, au total, il me paraît qu’il (le journaliste) vous loue honnêtement, et dans le second extrait il dit qu’il ne connaît pas de meilleur livre depuis La Bruyère. […] Il faut qu’un souverain, qu’un ministre connaisse la moralité des hommes des diverses classes de la société, et un militaire appelé au commandement doit connaître à fond l’homme-soldat. […] Je ne puis résister à vous raconter un trait qui vous fera connaître la vanité de la maréchale, et qui dans le moment me frappa de la manière la plus comique. […] Maintenant nous connaissons M. de Meilhan par les parties les plus sérieuses et par les plus beaux jets de son esprit et de sa conversation. […] Malgré moi tu m’apprends toutes sortes de hontes, moi qui connais tout ce qu’il y a de bon et de beau parmi les hommes. » Le vieux poète, imbu d’une philosophie naturellement païenne et voluptueuse, s’adresse à un jeune ami Cyrnus.
Leur Histoire de Marie-Antoinette les a désignés à l’attention des lecteurs sérieux, qui aiment pourtant du nouveau dans des sujets connus. […] Un jour elle se mit à marmotter cette chanson devant M. de Tressan lui-même, en disant : « Connaissez-vous l’auteur ? […] Elle se console par la justice que lui rendent ceux qui la connaissent plus particulièrement, et par les sentiments qu’elle leur inspire. […] et de longs soupirs ridicules, mais celle que les délicats, les voluptueux, les prince de Ligne, les Saint-Évremont de tous les temps, ceux qui y ont vécu ou qui étaient dignes d’y vivre ont goûtée, ont décrite, ont vainement essayé de retrouver après l’avoir perdue, j’aurais voulu, moi aussi, te traverser et te connaître, mais non pas me renfermer en toi et y mourir ! […] je l’ai connue, je l’ai vue et goûtée cette société d’autrefois en quelques-uns de ses débris exquis, de ses derniers rejetons retardés, qui se continuaient sur plus d’un point dans la société nouvelle.
Tout ce que j’en dis est si pâle qu’il vaut mieux en venir à nos réalités connues. — La dernière lettre en trio chantait tout ce que je demande à Dieu : l’espoir et l’harmonie ! […] Et puis c’est lui qui se juge avant de s’imprimer lui-même ; pour les autres, il veut connaître, apprécier, commander, étendre ou raccourcir ; il veut aussi inspirer l’esprit. […] Est-ce que je ne la connaissais pas toute pour la plaindre et pour l’aimer, en y comprenant même les choses que, par ma nature, je détestais en elle ? […] « (À Mme Duchambge, 20 janvier 1857)… Connais-tu de ton côté un moyen honnête et simple d’arriver à M. […] La seule personne qu’il connût à Montpellier était M.
J’en connais quatre ou cinq où cela est fort remarquable. […] Je ne dis rien non plus du vieil Eschyle : vous les connaissez amplement en leur qualité de poètes. […] J’en connais, je crois, encore un ou deux, mais je n’ai pas le temps de m’en souvenir. […] M. de Chateaubriand arriva d’Angleterre ; il y avait d’avance connu M. […] Il suffisait, nous disent ceux qui ont eu le bonheur de le connaître, d’avoir rencontré et entendu une fois M.
Mais c’est elle-même qui, en 1835, deux ans après la mort de Goethe, a publié cette Correspondance qui nous la fait connaître tout entière, et qui nous permet, qui nous oblige d’en parler si à notre aise et si hardiment. […] Lui qui connaissait la vie et les sens non moins que l’idéal, il avait tout d’abord classé cet amour, et il ne s’en défiait pas, à condition de ne pas trop le laisser approcher de lui. […] Elle court, en arrivant, chez Wieland qui connaissait sa famille, et se munit d’un billet de lui pour Goethe. […] On aurait dit d’une passion exclusive ; puis, quand c’était fini et connu, il tournait la tête et passait à un autre objet. […] » Depuis la mort de la mère de Goethe, Bettina a plus de sujet de se plaindre ; car cette bonne mère connaissait son fils et expliquait à la jeune fille comme quoi l’émotion du poète se retrouvait dans ces quelques lignes légèrement tracées, et qui eussent paru peu de chose venant d’un autre : « Moi, je connais bien Wolfgang (Goethe), disait-elle ; il a écrit ceci le cœur plein d’émotion. » Mais, depuis que Bettina n’a plus cette clairvoyante interprète pour la rassurer, il lui arrive de douter quelquefois.
Sa naissance fut irrégulière, bien qu’il connût ses parents. […] Moreau connut M. […] Il a une sœur et un frère que ses Poésies nous font connaître ; une de ses plus jolies pièces est intitulée Ma sœur. […] Hugo qu’il ne connaissait pas encore. […] Tous ceux qui connaissent M.
Recourant aux méthodes de la paraphrase, de la biographie, de la reconstitution du milieu que nous avions tenus à l’écart de l’exposé des moyens d’étude directs, l’esthopsychologie arrive à reconstituer dans leurs apparences l’œuvre d’art et les êtres qu’elle a définis, après en avoir disséqué l’organisme esthétique et mental en vue de les connaître. […] Résumant enfin ces procédés de synthèse et les considérations antérieures sur l’analyse, nous avons aperçu dans l’esthopsychologie complète, le moyen le plus puissant que nous possédions pour connaître des individus ou des groupes humains, et la science par conséquent dont il faut attendre rétablissement de lois valables pour l’homme social. […] Ce texte, traduit en 1873, connut de nombreuses rééditions avant 1900, et en particulier en 1885. […] Son œuvre de sociologue sera éclipsée par celle de l’école durkheimienne, puis tombera dans l’oubli, avant de connaître une deuxième heure de gloire internationale depuis quelques décennies, en particulier, dans le cas de la France, à cause de Gilles Deleuze. […] C’est en 1884 que l’idée de suggestion apparaît dans son système, au moment même où Bernheim publie ses travaux, qu’il connaît (voir « Qu’est-ce qu’une société ?
Il est bon que ceux qui débutent dans la littérature & dans les beaux-arts, en voyant les plus beaux génies, enviés, persécutés, malheureux, apprennent à connoître la carrière où ils entrent, & qu’ils n’oublient pas ces vers de Fontenelle : Dans la lice où tu vas courir, Songe un peu combien tu hasardes. […] On a tâché d’intéresser par un grand nombre d’anecdotes singulières, par un choix de vers souvent peu connus, imités ou traduits librement. […] Il ne paroît guère ici sur la scène que des combattans dont le nom est connu. […] Falloit-il six volumes pour commenter ces deux vers si connus d’Horace* : Non, je n’ai point appris à jurer par un maître.
Connaissez-vous le chevalier de Méré ? Ce n’est pas que je vous conseille de le lire ; il n’est bon à connaître que par extraits. […] Vous m’écrivez à cette heure que je vous en ai tout à fait désabusé, et que je vous ai découvert des choses que vous n’eussiez jamais vues si vous ne m’eussiez connu. […] Il l’avait connue jeune, lorsqu’elle était Mlle d’Aubigné, et l’avait aussitôt estimée à son prix. […] Je serais étonné si ce n’était pas d’elle aussi qu’il veut parler : « Une personne, la plus charmante que je connus de ma vie… » (Page 152 des Œuvres posthumes.)
Le ridicule est, à beaucoup d’égards, une puissance aristocratique ; plus il y a de rangs dans la société, plus il existe de rapports convenus entre ces rangs, et plus l’on est obligé de les connaître et de les respecter. […] Leurs écrivains connaissaient mieux les caractères, les peignaient mieux qu’aucune autre nation. […] Les Français n’approfondissent pas, comme les Anglais et les Allemands, les sentiments que le malheur fait éprouver ; ils ont trop l’habitude de s’en éloigner pour le bien connaître : mais les caractères dont on peut faire sortir des effets comiques, les hommes séduits par la vanité, trompés par amour-propre, ou trompeurs par orgueil, cette foule d’êtres asservis à l’opinion des autres, et ne respirant que par elle, aucun peuple de la terre n’a jamais su les peindre comme les Français. […] Il n’y avait pas sans doute beaucoup de philosophie dans la conduite de la plupart des hommes éclairés ; ils avaient souvent eux-mêmes les faiblesses qu’ils condamnaient dans leurs ouvrages : néanmoins ce qui relevait les écrits et les conversations, c’était une sorte d’hommage à la philosophie, qui avait pour but de montrer que l’on connaissait de la raison tout ce que l’esprit eu peut savoir, et qu’au besoin on pourrait se moquer de son ambition, de son orgueil, de son rang même, quoique l’on fût bien résolu à n’y point renoncer. […] Il faut soigner les apparences lorsqu’on ne peut faire juger que ses manières, et l’on était même excusable de souhaiter en France des succès de société, puisqu’il n’existait pas une autre arène pour faire connaître ses talents, et s’indiquer aux regards du pouvoir.
. — Il est possible aussi que l’astronomie nous fournisse un jour des données sur ce point ; c’est elle, en somme, qui a soulevé la question en nous faisant connaître le phénomène de l’aberration de la lumière. […] La position réelle nous ne pouvons la connaître, mais nous pouvons observer les variations de la position apparente. […] On verrait alors que l’amplitude de l’oscillation dépend non seulement de la variation du mouvement, variation qui est bien connue, puisque c’est le mouvement de notre globe sur son orbite elliptique, mais de la valeur moyenne de ce mouvement de sorte que la constante de l’aberration ne serait pas tout à fait la même pour toutes les Étoiles, et que les différences nous feraient connaître le mouvement absolu de la Terre dans l’espace. […] Je vous ai montré que, dans la seconde physique mathématique, celle des principes, on retrouve les traces de la première, celle des forces centrales ; il en sera encore de même si nous devons en connaître une troisième.
Le curare est connu depuis la découverte de la Guyane par Walter Raleigh, en 1595. […] Comme on le voit, l’esprit s’est plu à entourer de merveilleux l’histoire de ce poison, dont l’origine et l’action étaient mal connues. […] Si un homme était empoisonné par le curare, la seule manière connue de le sauver consisterait à le faire respirer artificiellement. […] Nous ne pouvons en réalité connaître les phénomènes de la nature que par leur relation avec leur cause déterminante ou prochaine. […] C’est ce qui fait que, dans la science même, le connu perd son attrait, tandis que l’inconnu est toujours plein de charmes.
On connaît l’histoire du merle blanc que Musset étudia de trop près. […] Certes il en est de charmants, mais ils rappellent une manière connue. […] Ici, l’héroïne est trop connue pour permettre ces ridicules inventions. […] Elles sont plus connues comme éditrices. […] Elle connaît le sujet dont elle parle et s’est documentée de son mieux.
Plusieurs de ces noms sont ambigus, et les mots saveur, odeur, son, couleur, chaleur désignent tantôt une propriété plus ou moins mal connue des corps environnants, des particules liquides ou volatiles, des vibrations aériennes ou lumineuses, tantôt l’espèce bien connue des sensations que ces corps, particules et vibrations, excitent en nous. […] Le jus de citron a une saveur acide ; cela signifie que le jus de citron possède une propriété inconnue capable d’éveiller en nous une sensation bien connue, celle de la saveur acide. […] À la vérité, cet état est sa condition suffisante et nécessaire ; mais il n’est pas sûr qu’elle soit la même chose que lui ; au premier regard, elle en diffère, et, certainement, elle ne nous est pas connue au même degré que lui ni de la même façon. […] Je saurai les circonstances où elle naît ; je ne connaîtrai pas ses éléments, ni même si elle en a. […] Il se fait ainsi en nous un travail souterrain, infini, dont les produits seuls nous sont connus, et ne nous sont connus qu’en gros.
J’ai eu l’honneur de connaître beaucoup autrefois l’abbé Lacordaire ; je ne l’ai jamais revu ni entendu depuis sans être touché de sa parole, sans être pénétré de son accent. […] Il était malade du mal du temps, du mal de la jeunesse d’alors ; il pleurait sans cause comme René ; il disait : « Je suis rassasié de tout sans avoir rien connu. » Son énergie refoulée l’étouffait. […] Tout au plus trouverait-on dans les fragments d’éloquence que l’on connaît du père Bridaine ou du père Guénard des précédents qui n’offriraient encore que des analogies infidèles. […] « Il ne s’agit pas de suivre les règles de la rhétorique, mais de faire connaître et aimer Dieu ; ayons la foi de saint Paul, ajoute-t-il, et parlons le grec aussi mal que lui. » Ici, pourtant, ne le prenez pas au mot. […] Massillon, dont chacun connaît les riches développements, la savante, l’ingénieuse mais déjà un peu prolixe et un peu molle éloquence, est celui des deux qui plaît aujourd’hui le plus à la lecture.
Le caractère et la vocation politique de Mme des Ursins se montre bien en ce qu’elle est curieuse et avide de connaître les personnages distingués du monde, les gens capables, et de les apprécier en eux-mêmes pour en tirer ensuite quelque usage par rapport aux, choses de l’État. […] » et entra de suite, suivi de M. de Silly, que je ne connaissais point ; et vous croyez bien, madame, que j’entrai aussi. […] Elle conseille à Mme des Ursins de se former pour remuer les enfants à l’avenir, d’apprendre de l’accoucheur, qu’on envoie de Paris, à connaître la consistance du lait , et de devenir matrone experte en ce genre. […] La princesse Élisabeth de Parme, objet de ce choix, et qu’elle n’avait préférée que parce qu’elle l’avait mal connue, entra donc en Espagne. […] On ne connaît bien la duchesse de Bourgogne, Mme de Caylus, et bien d’autres personnes d’aimable renom, que lorsqu’on les a vues revenir chaque jour dans cette correspondance.
Il était connu, classé, étiqueté, numéroté depuis longtemps. […] Étonnement profond pour ceux qui ont connu l’homme ! […] on ne retrouve, à l’état de revenant sorti de la tombe, que ce grand maigre, planté assez sinistrement sur ses échalas, que nous avons connu vivant, dans sa sécheresse de parchemin et de papyrus et sa face pâle de cheval de l’Apocalypse (qui était une rosse), et auquel il s’est lui-même comparé. […] On connaît le rang qu’il tenait dans la faveur impériale. […] C’est parce qu’il est, dans tout ce que nous abhorrons le plus, — la haine et la négation des choses religieuses, — un esprit des plus bas, quand Stendhal garde encore, dans cette haine et dans cette négation, une âme élevée… Stendhal, qui est sorti par les années bien plus du xviiie siècle que Mérimée, Stendhal, qui avait été soldat de l’empereur Napoléon, a pour le catholicisme qu’il n’a pas étudié et qu’il ne connaît pas, mais qu’il aurait adoré s’il l’avait connu, un mépris soldatesque mêlé de voltairianisme ; mais dans ce mépris et dans cette haine, Stendhal n’a jamais été un goujat, tandis que Mérimée, sans excuse, en a été un d’expression et de pensée qui aurait répugné à la noblesse fondamentale de l’âme de Stendhal !
C’est pour vous avoir mieux connu. […] À Paris, on connaît mieux le vrai, mais ici l’on est comme une pestiférée dans la disgrâce. […] Vous ne m’avez pas dit non plus si Mme Camille savait combien j’avais désiré de la connaître. […] Il a cru que c’était une ville d’Italie qu’il no connaissait pas. — Pourquoi donc vous opposer au départ de M. […] Nature intègre, conscience restée vierge et non usée, ils ne le connaissaient qu’à demi.
Enea ne dit pas que cet endroit s’appelât le mont de Vénus et ne paraît même pas connaître la légende de la Sibylle. […] Wagner a-t-il connu et adopté cette conjecture ? […] Les récits relatifs à l’immortalité de saint Jean sont connus. […] On a dit à tort que la source de Lydgate était notre lai ; il ne l’a certainement pas connu. […] Le mystère provençal de la Passion, encore inédit, qui est contenu dans un ms. bien connu appartenant à M.
Vous en avez eu que nous connaissons et que nous ne connaissons pas. […] Vous connaissez le fond de ma pensée. […] Je dois m’y connaître. […] Vous connaissez cet état, Halévy. […] C’est un phénomène très connu.
Ils se sont figuré, apparemment, qu’être connu de M. Gabriel Sarrazin équivalait à être connu de la France tout entière. […] Et il n’y en avait pas un qu’il ne connût son frère. […] Suivant eux, le passé est plus facile à bien connaître que le présent. […] Je n’en connais pas de plus extraordinaire.
Vous ne connaissez pas Mme de Merteuil. […] Villiers de l’Isle-Adam connut la pauvreté et ia misère. […] N’apprenons-nous pas aussi à le connaître ? […] Il acquiescera à l’hommage rendu, s’il en connaît les raisons. […] Ceux-là connaissent les douceurs de la renommée.
Le monde le choya, les femmes l’adorèrent ; ce fut, pour tout ce qui le connut, un jouet charmant et une idole. […] Nous connaissons la physionomie de Delille, et elle ne fera que se dessiner en ce sens de plus en plus. […] « Son âme a quinze ans, aussi est-elle facile à connaître ; elle est caressante, elle a vingt mouvements à la fois, et cependant elle n’est point inquiète. […] Le gouverneur du château de Meudon arrive en visite ; il connaît Diderot, il apprend son désir ; il lui assigne une chambre au château. […] A Gœttingue, il avait connu l’illustre Heyne, qui lui en fit les honneurs, et qui même le consulta, dit-on, sur un passage de l’Enéide.
Que mes créanciers se rassurent, et que mes amis connus ou inconnus me secondent. […] Le souverain connaît ainsi, sur tous ses actes, la pensée des peuples. […] Ce serait bien peu me connaître que de penser ainsi de moi. […] On connaîtra mes intentions et on les jugera. […] C’est le plus vaste monument littéraire connu.
elle est presqu’effrayée de connaître ses propres maux. […] Pour le faire connaître, il faut le traduire. […] Qui ne connaît l’épigramme sur Athalie ? […] N’a-t-il pas connu jusqu’à ces doux regrets de la patrie ! […] On connaît cette foule de mots où brille la magnanimité de Louis XIV.
Notez qu’elle ne connaît pas ses fils. […] Il est temps de me faire connaître. […] Vous connaissez la déclaration d’Aricie (II, 5). […] C’est la plus belle que je connaisse. […] Que vous la connaissez mal !
Caro qui les fit connaître tout d’un coup. […] On ne les connaît pas. […] Le public ne le connut guère. […] Je connais cela ! […] Homère ne connaît pas le fléau.
il faut, pour répondre à cette question, connaître l’essence même de la musique (p. 79 à 83). […] Et c’est en cela, exclusivement, que se fonde la liaison du grand Beethoven avec la nation allemande, liaison que nous voudrions éclairer au moyen des traits spéciaux, à nous connus, sur sa vie et ses travaux. […] Mais on peut concevoir, et on connaît, le Voyant aveugle ! […] Ces séances, d’un caractère absolument intime, données par un amateur, musicien et bibliophile, zélé wagnériste, bien connu du monde musical et artistique, — ont eu lieu tout l’hiver, deux à trois fois par mois. […] L’écrit de Wagner est une œuvre de Critique, non de Biographie ; il suppose connue, déjà, par le lecteur, la vie de Beethoven, en ses détails essentiels.
La joie de connaître ce que tout le monde ne connaissait pas excluait toute discussion. […] Elle ne vous connaît pas, soyez prince, et sa main est à vous. […] Le panégyriste ne connaissait pas le héros qu’il voulait louer. […] La loi salique si souvent citée, si peu connue, est analysée par M. […] Augier a trop peu vécu pour connaître à fond les hommes qu’il veut peindre.
Lefèvre, que j’avais connue et admirée dans ce pays de tous les prodiges. […] Le duc de Rohan en fut enthousiasmé ; il témoigna un vif désir de me connaître ; Genoude ne lui dissimula pas ma répugnance à aller me présenter moi-même chez un grand seigneur inconnu. […] Il avait chez madame de Staël, à Coppet, deux charmes qui le retenaient : celui de madame de Staël elle-même, à laquelle il était dévoué depuis qu’il l’avait connue chez son père, M. […] Ce fut alors qu’il désira me connaître, et dès qu’il me connut, sa curiosité bienveillante devint la plus honorable amitié. […] Ceux qui l’ont connu, comme moi, le regretteront et le respecteront doublement, car ses vertus et ses qualités privées dépassaient immensément ses qualités et ses vertus publiques.
Celui qui manie l’instrument peut mieux que personne nous en faire connaître les avantages et les inconvénients : seul, il sait les difficultés qu’il rencontre et les moyens de les éluder, ou, ce qui vaut mieux encore, de les tourner à son profit. […] Il est inutile de mentionner les livres si connus de Descartes16, de Pascal17, de Newton18; mais je rappellerai quelques ouvrages du xviiie siècle, peu lus aujourd’hui, et où nos logiciens pourront trouver des détails intéressants : par exemple, la Logique 19 de Mariotte, le célèbre et ingénieux physicien, le premier ouvrage français de ce genre où la méthode expérimentale ait pris la place qui lui appartient (encore n’y est-elle pas très-nettement distinguée de la méthode géométrique) ; le Traité de l’expérience, du docteur Zimmermann, célèbre médecin du xviiie siècle, né en Suisse et connu surtout par son beau livre sur la Solitude ; l’Essai sur l’art d’observer, de Jean Sénebier, ministre protestant de Genève, traducteur de Spallanzani, et lui-même naturaliste distingué de cette grande école de Genève qui a produit les Réaumur, les Trembley, les Bonnet, les de Saussure, les de Gandolle et tant d’autres hommes supérieurs ; les Fragments de Lesage, de Genève20, personnage original, doué d’un esprit méditatif et profond, connu surtout comme l’auteur d’une hypothèse sur la cause mécanique de la gravitation ; enfin le Discours sur l’étude de la philosophie naturelle, de W. […] Mill dans sa Logique, beaucoup d’autres moins connus ont traité des méthodes avec une abondance de vues et de faits qui ne laisse rien à désirer ; mais nous tenons surtout à indiquer la tradition logique parmi les savants et non parmi les philosophes. […] On arriverait ainsi à comprendre ce que c’est que l’esprit du savant, de quel point de vue il considère les choses, comment il associe les idées, comment il passe du connu à l’inconnu, comment il se trompe, comment il se corrige, comment il invente, et on pourrait tirer de là de grandes conséquences pour l’éducation même de l’esprit humain ; mais laissons là ces vues ambitieuses, et bornons-nous, quant à présent, à bien faire connaître le livre que nous avons sous les yeux, et qui vient enrichir d’une œuvre nouvelle cette histoire de la logique faite par les savants dont nous avons esquissé quelques traits. […] Descartes sans doute était un homme de génie plus inventeur que Bacon ; il lui est passablement postérieur ; il a certainement connu les expériences de Galilée et même de Toricelli et d’autres encore ; il en a fait lui-même.
La chose s’oppose à l’idée comme ce que l’on connaît du dehors à ce que l’on connaît du dedans. […] Elle nous les fait bien connaître jusqu’à un certain point, mais seulement comme les sensations nous font connaître la chaleur ou la lumière, le son ou l’électricité ; elle nous en donne des impressions confuses, passagères, subjectives, mais non des notions claires et distinctes, des concepts explicatifs. […] À plus forte raison en doit-il être ainsi des faits sociaux ; car la conscience ne saurait être plus compétente pour en connaître que pour connaître de sa vie propre3. — On objectera que, comme ils sont notre œuvre, nous n’avons qu’à prendre conscience de nous-mêmes pour savoir ce que nous y avons mis et comment nous les avons formés. […] Or elle ne peut être connue par simple observation intérieure puisqu’elle n’est tout entière en aucun de nous ; il faut donc bien trouver quelques signes extérieurs qui la rendent sensible. De plus, elle n’est pas née de rien ; elle est elle-même un effet de causes externes qu’il faut connaître pour pouvoir apprécier son rôle dans l’avenir.
Il faut en montrer l’unité, et tirer, pour ainsi dire, d’une seule source, tous les principaux événements qui en dépendent : par là il instruit utilement son lecteur, il lui donne le plaisir de prévoir, il l’intéresse, il lui met sous les yeux un système des affaires de chaque temps, il lui débrouille ce qui en doit résulter, il le fait raisonner sans lui faire aucun raisonnement, il lui épargne beaucoup de redites ; il ne le laisse jamais languir, il lui fait même une narration facile à retenir par la liaison des faits… « Un sec et triste faiseur d’annales ne connaît point d’autre ordre que celui de la chronologie : il répète un fait toutes les fois qu’il a besoin de raconter ce qui tient à ce fait ; il n’ose ni avancer ni reculer aucune narration. […] Quand deux personnes causent, c’est par une série d’allusions : elles savent ce dont elles parlent, elles se connaissent, et un mot en dit long pour chacune d’elles. Même si elles sont étrangères l’une à l’autre, elles n’ont pas le souci de se faire connaître, d’étaler leur caractère. […] Car comme on ne se confesse pas au public, et qu’en outre on se connaît mal d’ordinaire, ce qu’on doit dire pour se peindre au lecteur n’est pas ce qu’on dirait dans la réalité. […] Parfois, vous ne pourrez réfuter les objections et démêler les difficultés qu’après avoir montré les raisons concluantes : il arrive que celles-ci sont nécessaires pour venir à bout de celles-là et qu’il faut les connaître d’abord.
Il s’est abstenu avec un chaste respect de jouer sur la viole du Sentiment les grands airs trop connus que la Vulgarité aime à y jouer en l’honneur du génie mort, assez heureux pour ne pas l’entendre. […] J’ai eu l’honneur de connaître le poète d’Éloa et de Moïse, et je dois dire que jamais je n’ai pu oublier un moment, quand je l’ai rencontré, que j’avais affaire à la plus suave poésie des temps modernes. […] II Du reste, si nous n’avons pas de notice à la tête de ces dernières poésies d’Alfred de Vigny, nous avons un portrait qui vaut mieux qu’une notice, et qui dit sans phrase, à ceux qui ne l’ont pas connu, ce que fut Alfred de Vigny de sa noble personne. […] de rudes plumes d’aigle, grises et fauves, ont poussé dans le plumage nacré du cygne éblouissant, et son dernier chant devait avoir une fierté que ne connaissent pas les cygnes. […] Franchement, dans les abaissements de la poésie contemporaine, d’inspiration semblable, je n’en connais pas.
Bataille, que je connais bien (je connais moins M. […] Charles Bataille, n’est que la notion du satyriasis, revêtue d’une expression pourprée, pléthorique, qui veut être lyrique à toute force, et qui, sous son lyrisme artificiel, ne cache pas pour nous la honte de la chose, car l’auteur, lui, ne la connaît pas, et, quand il rougit, ce n’est pas de cela… Un tel livre, que l’expression et le bouillonnement empêchent d’être un livre à la de Sade, aurait un succès fou chez les singes, si ces messieurs lisaient des romans ; mais ce n’est pas là une raison décisive pour en avoir un parmi nous… III J’ai dit que je prendrais mes précautions pour raconter le livre de MM. […] Bataille, qui a, je crois, l’honneur d’être villageois et qui connaît bien les paysans, mais comme il connaît tout, par dehors. […] J’en connais deux parmi ces quatre, et je vous jure que le pouls y bat trop vite, que le sang les infiltre trop, que la passion y met des tremblements trop convulsifs pour avoir cette domination et cette sûreté des mains pures qu’ont les grands artistes, quand ils touchent à des sujets ardents et fangeux.
Alors comment connaître ce que Chateaubriand a pu devoir à la Bretagne, et Flaubert à la Normandie ? […] Cet homme intérieur, parfois extrêmement différent de l’homme social, on ne peut le connaître que par ses actes libres, ses actes non intéressés, par le choix de ses plaisirs, par le jeu de ses facultés inutiles. […] L’expérience générale ne se si guère trompée sur ce point ; ce qu’on cherche à connaître d’un homme pour le juger, ce ne sont pas ses occupations, ce sont ses goûts. […] En effet, il est évident que ces milieux, loin d’avoir formé les artistes, puisqu’ils n’ont pas d’existence antérieure connue, ont été formés par eux, à l’occasion de la production de leurs œuvres. […] Georges Ohnet (1848-1918), romancier et dramaturge, connut en grand succès avec sa série romanesque des « Batailles de la vie » (Serge Panine, Le Maître de forges, etc.).
Je m’attends à une vraie première, Wagner n’étant pas plus connu, en réalité, de la plupart de ses détracteurs que de certains de ses partisans. […] Lamoureux, qui va faire connaître en France une œuvre qui aurait dû être jouée à l’Opéra de Paris depuis plus de vingt ans. […] Il poursuit aujourd’hui une tâche dès longtemps entreprise, faire connaître Richard Wagner, le révéler au grand public. […] Ces fragments très connus à Bruxelles ont provoqué la plus vraie admiration. […] On connaît les préférences amoureuses du roi.
Il est même évident que vous ne la connoissez que sur des rapports infideles. […] Dès que je l'ai connue, je la lui ai reprochée, & j'ai rompu avec lui. […] Mon premier soin, depuis mon retour, a été de découvrir votre demeure, pour vous faire connoître mes sentimens. […] Le connoissez-vous, dit l’un ? […] Voulez-vous connoître les principales impostures qu’on y débite contre moi ?
Les Grecs ont été d’abord, dans les temps reculés de leur histoire connue, illustrés par leurs poètes. […] Ce dont il avait un impérieux besoin, il l’a promptement connu : mais les progrès qui ont suivi les découvertes indispensables, sont à proportion infiniment plus lents que les premiers pas. […] Quelques courtisanes sans pudeur, des esclaves que leur sort avilissait, et des femmes inconnues au veste du monde, renfermées dans leurs maisons, étrangères aux intérêts de leurs époux, élevées de manière à ne comprendre aucune idée, aucun sentiment, voilà tout ce que les Grecs connaissaient des liens de l’amour. […] Les Grecs n’ont jamais exprimé, n’ont jamais connu le premier sentiment de la nature humaine, l’amitié dans l’amour. […] Ils réunissaient le double avantage des petits états et des grands théâtres : l’émulation qui naît de la certitude de se faire connaître au milieu des siens, et celle que doit produire la possibilité d’une gloire sans bornes.
Je connais que pauvres et riches, Sages et fols, prêtres et lais (laïques), Noble et villain, larges et chiches, Petits et grands, et beaux et laids, Dames à rebrassés (hauts et plissés) collets, De quelconque condition, Portant atours et bourrelets, Mort saisit sans exception. […] Là, par l’exemple d’Henriette d’Angleterre, ici par un développement tout général et spéculatif, il donne la même leçon, grande et utile : « Ô mort… toi seule nous convaincs de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité ; … tu lui apprends (à l’homme) ces deux vérités, qui lui ouvrent les yeux pour se bien connaître : qu’il est infiniment méprisable, en tant qu’il passe ; et infiniment estimable, en tant qu’il aboutit à l’éternité. » Vous pouvez donc, quoi que vous ayez à démontrer, ou bien chercher dans l’étude des faits historiques ou naturels la preuve expérimentale de ce que vous voulez établir, ou bien chercher dans l’analyse de la question quelque principe évident par lui-même ou antérieurement prouvé, dont la vérité débattue dépende par une conséquence nécessaire. […] On démontre que des sorciers connaissent l’avenir en citant cent occasions où ils ont prédit juste ; mais on a oublié les milliers de cas où ils se sont trompés. […] » Dans la déduction, on lire des conséquences d’un principe évident ou connu en s’appuyant sur d’autres principes évidents ou connus. […] Il faut lire et méditer là-dessus les règles que donne Pascal dans son fragment de L’Art de persuader : nul n’a mieux connu que lui l’art de raisonner, nul n’a mieux raisonné.
Orpheline de bonne heure, elle ne sentit point la tendresse filiale ; elle ne parle jamais de sa mère ; une ou deux fois il lui arrive même de badiner du souvenir de son père ; elle ne l’avait point connu. […] Et sur ce dernier point, c’est-à-dire le tempérament et l’humeur, connaissons bien Mme de Sévigné. […] J’ai des lumières et connais mieux que personne ce que je devrais faire, quoique je ne le fasse quasi jamais. […] Quoique je ne me connusse guère aux marques d’une passion naissante, je ne laissai pas de comprendre que cette démarche d’un homme aussi brusque et aussi accablé d’affaires me voulait dire quelque chose. […] Une comparaison s’établit naturellement entre elle et la duchesse de Mazarin, cette nièce du cardinal avec laquelle elle avait été fort liée, qu’elle avait eue un moment pour compagne de réclusion, pour rivale ensuite, et qui est si connue elle-même par ses aventures conjugales, ses procès, sa fuite et ses pérégrinations galantes.
Il ne doit connaître et faire connaître que des faits et des rapports entre les faits. […] Vous désiriez savoir quel effet ferait sur vous Montaigne, et vous ne savez pas si ce qui vous vient à l’esprit, en lisant Montaigne, vous vient en effet de Montaigne ou de Nisard ; vous vouliez connaître votre sensibilité modifiée par Montaigne ; vous connaissez une modification faite peut-être par Montaigne, mais préparée par Nisard ; vous connaissez quelque chose en vous qui est de Montaigne, de Nisard et de vous-même ; il y a un terme de trop ; ce n’est pas lire Montaigne que de le lire à travers Nisard, que de le lire en y cherchant instinctivement, et en y trouvant forcément, moins les pensées de Montaigne que les pensées que Montaigne a inspirées à Nisard ; et pour lire Montaigne vraiment, ce qui s’appelle lire, il faudrait d’abord que vous missiez Nisard en total oubli. […] Ma curiosité ayant été éveillée, en rhétorique, par le devoir français d’un de mes camarades que je ne connaissais pas autrement, parce qu’il était d’une autre pension que moi, j’allai à lui, quelque temps après, et je lui demandai ce qu’il faisait : « Depuis quelque temps, me dit-il, je m’occupe beaucoup de philosophie. » Il s’occupa sans doute des littérateurs latins et français l’année suivante. […] Nos « discours historiques » l’étaient un peu moins ; car encore nous savions un peu plus d’histoire proprement dite que d’histoire littéraire ; nous n’avions pas lu Érasme ; mais nous connaissions un peu Henri IV, Louis XIV, Turenne et Condé.
Tout ce que tu fais est connu de moi, comme de toi-même. […] Il est assez connu comme orateur accompli ; il ne l’est pas assez comme intelligence suprême et universelle. […] L’esprit humain était aussi complet alors que de nos jours, il se connaissait lui-même aussi bien que nous nous connaissons. […] Une sagesse qui ne connaîtrait pas pourquoi elle est sage, est-ce une sagesse, oui ou non ? […] « Vous me direz : Et où est cette substance qui connaît et qui meut tout ?
Nous connaissons aujourd’hui de quelle blessure coulaient ces pleurs de sang. […] Elle l’avait connu tout enfant à Bordeaux, et l’avait fait sauter sur ses genoux. […] « Latouche a-t-il connu Marceline Desbordes avant son mariage ? […] « Et, après tout, qu’importe de connaître ce nom ? […] Et il semble aussi que, en général, les hommes qui l’ont connue, même les secs, les défiants ou les distraits, aient été bons pour elle.
Cette seconde discussion générale est indispensable pour achever de faire connaître dès l’origine le véritable esprit de ce cours. […] Il était bien sensible néanmoins, pour quiconque eût bien connu la véritable situation de l’esprit humain, qu’une telle entreprise était prématurée, et qu’elle ne pourrait être tentée avec succès que lorsque toutes nos conceptions principales seraient devenues positives. […] Mais il est aisé de voir qu’il n’y a qu’une relation apparente entre étudier une science en suivant le mode dit historique, et connaître véritablement l’histoire effective de cette science. […] Il résulte donc de là que l’on ne peut connaître la véritable histoire de chaque science, c’est-à-dire la formation réelle des découvertes dont elle se compose, qu’en étudiant, d’une manière générale et directe, l’histoire de l’humanité. […] Je pense même qu’on ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en sait pas l’histoire.
mais se fût-il élevé à ces pensées, s’il n’eût connu la religion de Jésus-Christ ? […] Cependant la faute est connue au ciel, une sainte tristesse saisit les anges ; mais that sadness mixt with pity, did not alter their bliss ; « cette tristesse, mêlée à la pitié, n’altéra point leur bonheur » ; mot chrétien et d’une tendresse sublime. […] On connaît les ténèbres visibles, le silence ravi, etc. […] Cet art de s’emparer des beautés d’un autre temps pour les accommoder aux mœurs du siècle où l’on vit, a surtout été connu du poète de Mantoue. […] Ce vieux monarque, dont le seul crime est d’aimer trop un fils coupable ; ce généreux Hector, qui connaît la faute de son frère, et qui cependant défend son frère ; cette Andromaque, cet Astyanax, cette Hécube, attendrissent le cœur, tandis que le camp des Grecs n’offre qu’avarice, perfidie et férocité : peut-être aussi le souvenir de l’Énéide agit-il secrètement sur le lecteur moderne, et l’on se range sans le vouloir du côté des héros chantés par Virgile.
Les formes connues changent à son égard : ses révolutions sont tour à tour racontées avec la trompette, la lyre et le chalumeau ; et le style de son histoire est lui-même un continuel miracle, qui porte témoignage de la vérité des miracles dont il perpétue le souvenir. […] Quand on songe que Moïse est le plus ancien historien du monde ; quand on remarque qu’il n’a mêlé aucune fable à ses récits ; quand on le considère comme le libérateur d’un grand peuple, comme l’auteur d’une des plus belles législations connues, et comme l’écrivain le plus sublime qui ait jamais existé ; lorsqu’on le voit flotter dans son berceau sur le Nil, se cacher ensuite dans les déserts pendant plusieurs années, puis revenir pour entrouvrir la mer, faire couler les sources du rocher, s’entretenir avec Dieu dans la nue, et disparaître enfin sur le sommet d’une montagne, on entre dans un grand étonnement. […] Le style le plus recherché ne peindrait pas la vanité de la vie avec la même force que ce peu de mots : « Il vit peu de temps, et il est rempli de beaucoup de misères. » Au reste, tout le monde connaît ce passage où Dieu daigne justifier sa puissance devant Job, en confondant la raison de l’homme ; c’est pourquoi nous n’en parlons point ici. […] Le langage de cet apôtre est pur et élevé : on voit que c’était un homme versé dans les lettres, et qui connaissait les affaires et les hommes de son temps. […] Nous croyons connaître un peu l’antiquité, et nous osons assurer qu’on chercherait longtemps chez les plus beaux génies de Rome et de la Grèce avant d’y trouver rien qui soit à la fois aussi simple et aussi merveilleux.
Homere auroit donc été blâmé s’il eut changé certains caracteres, où s’il avoit alteré certains évenemens connus, et sur tout s’il avoit obmis dans les dénombremens de ses armées, ceux qui véritablement y parurent. […] Tacite raconte que les allemands chantoient dans le temps où il écrivoit ses annales, les exploits d’Arminius mort quatre-vingt ans auparavant. étoit-il libre aux auteurs de ces cantiques cherusques d’aller contre la vérité des faits connus et de supposer, par exemple, pour faire plus d’honneur au heros, qu’Arminius n’eut jamais prêté serment de fidélité aux aigles romaines qu’il abbatit ? […] A-t-il pû donner à ce prince le caractere connu du comte de Dunois ? […] A-t-il pû taire certaines circonstances connues de son action, qui font peu d’honneur à Charles VII. […] D’ailleurs, comme nous l’avons exposé dans la premiere partie de cet ouvrage, rien ne détruit plus la vraisemblance, qui est l’ame de la fiction que de voir la fiction démentie par des faits generalement connus.
Voulez-vous faire connaître une machine ? […] Les grands artistes en tout genre n’en ont guère connu qu’une ; c’est de n’être ni froids ni ennuyeux. […] Horace parle de Pindare avec enthousiasme, et assurément il s’y connaissait ; cependant, si nous voulons être de bonne foi, nous avouerons que Pindare ne nous transporte pas d’admiration dans les traductions qu’on en a faites. […] C’est qu’en matière de langue, il est une infinité de nuances imperceptibles et fugitives, qui pour être démêlées ont besoin, si on peut parler de la sorte, du frottement continuel de l’usage ; c’est un effet qui doit être dans le commerce pour que la vraie valeur en soit connue. […] Que le soleil vienne éclairer tout à coup les habitants d’une caverne obscure, qu’il darde impétueusement ses rayons dans leurs yeux non préparés, il ne fera que les aveugler pour jamais ; il fera pis encore ; il leur rendra pour jamais odieux l’éclat du jour, dont ils ne connaîtront que le mal qu’il leur aura causé.
Qui ne connaît ce portrait de Childe Harold ? […] L’écrivain s’est inspiré de plusieurs types bien connus. […] L’Angleterre était restée plus longtemps encore peu connue. […] Nous connaissons Maurice de Guérin. C’est déjà connaître sa sœur Eugénie.
Je ne parlerai pas plus au long de cet interêt de rapport et particulier à certains hommes comme à certains tems, d’autant qu’il est facile aux peintres et aux poëtes de connoître si les sujets qu’ils entreprennent de traiter interessent beaucoup les personnes devant lesquelles ils doivent produire leurs ouvrages. […] Il est vrai que le public oublie bientôt les livres qui n’ont d’autre merite que celui de prendre l’effort en certaines conjonctures : il faut que le livre soit bon dans le fonds pour se soutenir, mais s’il est tel, s’il merite de plaire à tous les hommes, l’interêt particulier le fait connoître beaucoup plûtôt. […] Les fêtes, les combats et les lieux dont il parle ne sont connus à plusieurs de ses lecteurs que par ce que lui-même en raconte. […] Si le poëte change les principales circonstances de l’action que nous devons supposer être un évenement generalement connu, son poëme cesse d’être vraisemblable.
On connaît le beau poème de Lamartine qui s’appelle Les Etoiles. […] Leur affaire est de connaître. Connaître ? Et qu’est-ce que connaître ? […] Mais : Juliette voit Roméo, elle « brûle » et elle connaît qu’elle aime.
En général, avant de connaître le monde extérieur, je n’éprouvais de plaisir qu’à reproduire mon monde intérieur. […] Je ne connais aucun exercice du corps comparable. […] — Mais, dis-je, nos professeurs allemands de gymnastique ne connaissent pas le tir à l’arc. […] Celui qui ne vous connaît pas ne croirait guère que vous avez des goûts si pratiques. […] Il s’était vu transporté à Gœttingue, et avait eu avec les professeurs qu’il y connaît toute sorte d’entretiens agréables.
Hagene les conduisait, car il connaissait la route. […] Beaucoup de ceux qui les voyaient auraient voulu les connaître. […] Alors l’homme-lige de Gunther connaîtra enfin la douleur. […] Depuis lors le roi Etzel ne connut plus la joie. […] Il connaissait bien Hagene, ce héros superbe.
Ses ouvrages sont plus connus que sa personne. […] Il ne faut pas confondre La Chapelle & Chapelle, auteur d’un voyage fort connu. […] Il seroit ignoré, s’il n’étoit connu que par eux. […] Mais on peut s’en servir pour bien connoître l’historique, & à-peu-près toute la substance des Héroïdes. […] Mais la science des bienséances n’a été connue que fort tard parmi nous.
Ses livres sont des plus suggestifs que je connaisse ; ils traitent, avec une égale compétence, d’économie politique, d’histoire, de critique littéraire, d’esthétique, de philosophie pure. […] Un petit fait, peu connu mais très significatif, va nous aider à préciser. […] La réaction romantique contre la tragédie est bien connue ; elle trouble encore notre jugement. […] Dès lors, les trois ères que nous connaissons et qui semblaient révéler une brièveté progressive, ne seraient plus qu’un fragment de dessin dans une série rythmique infinie. […] C’est par La Critica du 20 septembre 1911 (p. 341) que je connais cette touchante profession de foi du successeur de Carducci à l’Université de Bologne.
Voilà pourquoi le nom de Vico est encore si peu connu en-deçà des Alpes. […] De nouvelles observations multiplièrent les signes de Jupiter, et leur réunion composa une langue mystérieuse, par laquelle il daignait faire connaître aux hommes ses volontés. […] La violence des héros ne connaissait qu’un seul frein : le respect de la parole. […] Nous ajouterons seulement quelques mots pour faire connaître quel fut le sort de l’auteur et de l’ouvrage. […] La violence avec laquelle Vico répond à un adversaire obscur, ferait quelquefois sourire, si l’on ne connaissait la position cruelle où se trouvait alors l’auteur.
Je sais des personnes de la ville qui l’ont connu. […] Je ne connais pas une rue, pas un boulevard, rien, enfin, rien. […] C’est donc par extraits que j’ai pu le connaître d’abord. […] Cette fois, nous voudrions voter pour un nom connu. » — « Eh bien ! […] » — J’étais un visage connu !
Il faut se tâter, se connaître et puis aller sans se forcer… n’est-ce pas Ducis ? […] Son histoire n’était pas bien connue. […] Vous connaissez presque LUCILE. […] On se vantait alors de connaître Laplace, Cuvier, Bichat, N. […] Le connaissez-vous ?
André, par l’ensemble de ses poésies connues, nous apparaît, avant 89, comme le poète surtout de l’art pur et des plaisirs, comme l’homme de la Grèce antique et de l’élégie. […] En lisant une épigramme de Platon sur Pan qui joue de la flûte, il en remarque le dernier vers où il est question des Nymphes hydriades ; je ne connaissais pas encore ces nymphes, se dit-il ; et on sent qu’il se propose de ne pas s’en tenir là avec elles. […] Il y aurait à compléter peut-être, sur plusieurs points, les renseignements biographiques ; quelques personnes qui ont connu André vivent encore ; son neveu, M. […] Je lui ferai connaître Mille de mes larcins qu’il ignore peut-être. […] Piscatori père, qui l’a connu avant la Révolution, m’a raconté qu’un jour, particulièrement, il l’avait entendu causer avec feu et se développer sur Rabelais.
Je ne connais rien qui doive être plus doux que de se promener à cette heure-là avec une femme aimée. » Pauvre Farcy ! […] « 29 novembre, Rio-Janeiro. — Que n’ai-je écouté ma répugnance à m’engager avec une personne dont je connaissais les fautes antérieures, et qui, du côté du caractère, me semblait plus habile qu’estimable ! […] « Aujourd’hui (dans les Consolations) il sort de sa débauche et de son ennui ; son talent mieux connu, une vie littéraire qui ressemble à un combat, lui ont donné de l’importance et l’ont sauvé de l’affaissement. […] Deux poëtes généreux et délicats, dont l’un avait connu Farcy et dont l’autre l’avait vu seulement, MM. […] toujours j’enviai, Farcy, de te connaître, Toi que si jeune encore on citait comme un maître.
Ce n’est point parce que le pauvre Deubel s’est tué, épuisé de misère, que l’on peut accuser les prix de littérature de ne servir à rien ; il y a eu tout de même de jeunes hommes de lettres, intéressants, qu’ils ont sauvé de la faim et du désespoir J’en connais, vous en connaissez, nous en connaîtrons encore. […] Comment un débutant qui n’a pas d’argent peut-il espérer que jamais il se fera connaître ? […] L’Académie française refusa à Taine le prix Bordin : il n’en est pas moins Taine, et personne ne connaît seulement le nom de son concurrent. […] Vous en connaissez cent autres plus caractéristiques. […] Je n’hésite pas, pour ma part, à leur attribuer l’extrême difficulté que les romanciers de ma génération ont rencontrée pour se faire connaître du public.
Les anciens connaissaient peu cet art : au moins les Latins s’embarrassaient-ils peu de tenir ainsi l’esprit des spectateurs dans l’attente. […] Les anciens ont connu ces expositions en tableaux. […] On connaît encore, sur le théâtre français, une espèce d’ouvrages nommés comédies épisodiques, ou pièces à tiroir. […] C’est pourtant sur ce modèle si déraisonnable, que sont faits la plupart des récits de nos tragédies, et on n’en connaît guère qui ne pèche contre la vraisemblance. […] Nos récits sont asservis à cette règle ; mais il ne paraît pas que la plupart de nos tragiques la connaissent ou qu’ils se soucient de la pratiquer.
L’Auteur des Anecdotes littéraires, historiques & critiques sur les Auteurs les plus connus, en rapporte une sur Dancourt qui est peu connue. […] Ces Anecdotes sont connues, mais elles tiennent au talent de l’Auteur ; c’est pourquoi nous n’avons pas voulu les passer sous silence.
sur la Musique des Anciens, qui, de l’aveu de tous les Connoisseurs, lui donne droit de figurer parmi le petit nombre de Littérateurs connus par une érudition aussi vaste que profonde & lumineuse. […] En remontant jusqu’à la source primitive d’un systême de musique connu à la Chine depuis plus de quatre mille ans ; en approfondissant les principes sur lesquels ce systême appuie ; en développant ses rapports avec les autres sciences ; en déchirant ce voile épais qui nous a caché jusqu’ici la majestueuse simplicité de sa marche, ce Savant eût pénétré peut-être jusque dans le Sanctuaire de la Nature… Son Ouvrage nous eût peut-être fait connoître à fond le plus ancien systême de musique qui ait eu cours dans l’Univers [celui des Chinois] ; & en l’exposant avec cette clarté, cette précision, cette méthode qu’on admire dans son Mémoire, il eût servi comme de flambeau pour éclairer tout à la fois & les Gens de Lettres & les Harmonistes : les premiers, dans la recherche des usages antiques, & les derniers dans celle du secret merveilleux de rendre à leur Art l’espece de toute-puissance dont il jouissoit autrefois, & qu’il a malheureusement perdue depuis. »
Je sais que vous aurez bien su profiter de ce bonheur-là, car, sur tous les hommes que je connais, vous êtes celui qui savez le mieux jouir d’une bonne fortune et deorum muneribus sapienter uti ; vous prendrez ce sapienter comme il vous plaira, en sa propre signification32, ou en sa métaphorique ; car si on fait de beaux discours à Balzac, on y fait aussi de bons dîners ; et je ne doute pas que vous n’ayez su goûter admirablemeut l’un et l’autre. […] Balzac espéra qu’en provoquant Costar à répondre à Girac il s’ensuivrait un démêlé assez agréable, que par là les critiques que Girac avait faites sur les lettres de Voiture serait connues, et que, pendant ce temps-là, lui Balzac, sur sa chaise de malade, serait juge du camp, et se bercerait encore une fois, avant de mourir, aux bruits des louanges qui lui viendraient des deux côtés. […] Une seconde remarque à faire, c’est que les auteurs contemporains sont toujours jugés de leur temps, et que la vérité sur eux est connue et se dit, si elle ne s’écrit pas. […] M. de Girac qui, dans sa solitude, lisait ses auteurs pour les connaître à fond et non pour en tirer d’agréables bribes et des gentillesses d’allusions à faire valoir à la rencontre, n’avait pas de peine à prendre le léger Voiture en faute en bien des endroits, tronquant ici un vers d’Horace, écorchant là un mot grec, donnant à un passage un sens hasardé, appelant quelque part Homère l’« aveugle Thébain », on ne sait pourquoi. […] Dès ce premier ouvrage il opposait assez finement la modestie de Voiture, ou du moins son bon goût à repousser les éloges trop directs, à la passion bien connue de Balzac pour les compliments, et à ce grand appétit de louange qu’il ne craignait pas de lui rappeler, en l’en supposant gratuitement guéri : Je suis assuré que s’il (Voiture) revenait au monde, et qu’il fût informé des bonnes qualités de M. de Girac et de la franchise de son procédé, il ferait tous ses efforts pour le satisfaire, et pour l’éclaircir de ses doutes ; car je suis obligé de rendre ce témoignage de lui, que je n’ai connu personne, jusques ici, qui souffrît de meilleure grâce qu’on le contredît et qu’on eût des opinions contraires aux siennes.
Elle connut beaucoup M. de Maistre, qui habitait alors Pétersbourg, et put être considérée jusqu’à un certain point comme une de ses filles spirituelles. […] Le monde français, même le plus actif et le plus animé, ne connaît pas cet échauffement, cette surexcitation d’idées et de questions qu’apportent avec eux, quand ils s’en mêlent, ces Français du dehors, voisins de l’Orient et qui n’ont pas trouvé leur centre. […] Si cependant, pour éclaircir ses idées, on veut absolument, parmi les salons connus, chercher un terme de comparaison avec le salon de Mme Swetchine, celui de Mme Récamier se présente naturellement à l’esprit. Ces deux dames se connaissaient depuis nombre d’années. […] Il semble que, pour être attiré à elle, il faut la connaître davantage, et après de si brillants succès rien assurément ne saurait être plus flatteur que de compter presque autant d’amis qu’autrefois d’adorateurs.
Nul ne connaît mieux les attentions les plus flatteuses ; ce n’est pas populaire, ni civil qu’il est, c’est de cette politesse qui n’est restée qu’à lui dans l’âge où nous vivons. […] Je vais traduire quelques uns des passages de cette correspondance si honorable pour tous deux ; ils feront mieux connaître Mme de Boufflers que toutes les anecdotes et tous les propos de société : ici nous sommes avec un ami dans le secret du cœur. […] Personne n’a été plus généralement connue que vous, et dans ces dernières années et dans votre première jeunesse : se peut-il qu’un si grand nombre de connaissances vous voient avec plaisir passer du rang de leur égale à celui de leur supérieure, et si fort supérieure ? […] On ne connaissait, en effet, que le milieu de sa carrière, son éclat et ses succès de femme du monde ; les deux extrémités étaient restées peu éclaircies, et la fin même tout à fait obscure. — Sa famille est d’ailleurs bien connue, et jouissait déjà avant elle d’une illustration gracieuse : les Mémoires du xviie siècle ont beaucoup parlé de l’aimable Anne de Gampet de Saujon, qui eut tant d’empire (en tout bien tout honneur) sur Gaston d’Orléans. […] J’ai du goût et de l’estime pour Mme de Boufflers que je ne connais pas, je serais fâchée qu’elle eût cette vanité. » (8 janvier 1705.)
A qui savait lire, Collé était parfaitement connu auparavant. […] Bonhomme ce qu’on pense, car c’est une des plus estimables personnes que je connaisse. […] Lorsqu’on interroge sur lui, lui-même d’abord, bon témoin, des plus véridiques, et ceux qui l’ont connu, on arrive à se faire une idée fort juste de sa personne et de son genre d’originalité. […] s’écriait alors dans un de ses ingénieux feuilletons Mlle Pauline de Meulan, qui l’avait connu chez ses parents dans son enfance ; Collé n’était point gai ! […] Je conseille à tous ceux qui veulent connaître Collé de chercher les feuilletons où Mlle de Meulan a parlé de lui, et de lire les anecdotes qu’elle cite.
Jars, que nous avons connu député du Rhône, mais qui avait commencé par la littérature légère, lui confia le rôle de Julie dans l’opéra de Julie ou le Pot de fleurs, dont la musique était de Spontini. […] Le Journal des Débats, dans son feuilleton du 25 ventôse an XIII (16 mars 1805) sur la seconde représentation de Julie ou le Pot de fleurs, disait d’elle beaucoup de bien ; l’article doit être de Geoffroy : « Les deux rôles sont parfaitement joués, disait-il, l’officier par Elleviou, dont on connaît la vivacité et les grâces ; la nièce, par Mlle Desbordes, dont je ne connaissais pas encore le talent. […] Nous qui ne l’avons connue que plus tard, nous retrouvions Mme Valmore fidèle aux souvenirs et aux liaisons de sa première vie par quelques amitiés précieuses qu’elle en avait gardées et qui étaient des plus illustres dans leur genre. […] D’autres lettres d’une personne moins connue, Mme de Launay, qui fut au théâtre sous le nom de Mlle Hopkins, sont aussi fort vives, spirituelles, et d’un tour plaisant. […] « Je ne l’ai connue qu’âgée, mais plus émue que jamais, troublée de sa fin prochaine, et (on aurait pu le dire) ivre de mort et d’amour.
Lorsque je commençai à écrire sur George Sand et que je donnai au National les articles qu’on a pu lire sur Indiana et sur Valentine, je ne la connaissais nullement. […] L’article sur Indiana passa sans que je reçusse de ses nouvelles ; mais après l’article sur Valentine, Planche qui la connaissait déjà me dit que l’auteur désirait me voir pour me remercier. […] Je ne prétends pas le juger sans le connaître ; je ne veux pas négliger de le connaître par la seule crainte de le trouver trop régulièrement bon. […] Vous connaissez Béranger, vous savez s’il y a en dessous de ses paroles ces petites ruses de politesse auxquelles je n’entends rien, et si ses excuses sont des prétextes. […] En un mot, elle a la puissance et le cœur, et plus on la connaîtrait en tous ses orages, plus on lui resterait attaché par cet attrait qui intéresse aux natures singulières en même temps que par ce nœud qui lie aux êtres profondément humains.
C’est ainsi qu’en parlaient tous ceux qui ne la connaissaient que de réputation : « Mélise peut passer pour une des plus raisonnables précieuses de l’île de Délos », est-il dit dans Le Grand Dictionnaire des précieuses. […] Elle ne paraît pas avoir songé jamais à se remarier, ni avoir connu de tendres faiblesses. […] Plusieurs la regardèrent avec admiration : tous avouèrent que, dans la gravité et la douceur de ses yeux, on connaissait la grandeur de sa naissance et la beauté de ses mœurs. […] Quelque temps après, on connut que les vertus de cette reine gothique étaient médiocres : elle n’avait alors guère de respect pour les chrétiennes ; et, si elle pratiquait les morales, c’était plutôt par fantaisie que par sentiment. […] c’est sa maxime quand il ne se croit pas sûr des gens : Comme il ne connaissait pas mes intentions, et qu’il jugeait de moi sur l’opinion qu’il avait de la corruption universelle du monde, il ne pouvait s’empêcher de me soupçonner de me mêler de beaucoup de choses contraires à ses intérêts.
Leurs pères ne connaissaient que le commerce, mais eux vibrèrent à l’appel aux armes. […] Rien ne sera trop pour payer cela, et que mon petit gars puisse toujours marcher la tête haute, et dans la France restaurée ne pas connaître le tourment qui a empoisonné beaucoup d’heures de notre enfance et de notre jeunesse. « Suis-je Français ? […] Les documents que je possède sur l’élite morale des israélites ne me font connaître que des consciences qui paraissent vidées de leur tradition religieuse13. […] Je tâche de mettre à profit mon isolement et l’acuité que donne le danger pour mieux me connaître. […] Pour ma part, j’ai fait mon service militaire, comme tous les jeunes gens que je connaissais, sans grand plaisir ni enthousiasme, et ne pensais à la guerre que lorsque mon père me racontait sa campagne de 1870.
Vous ne connaissez que fort peu les personnes dont vous parlez, et voilà que déjà vous voulez les faire connaître au public. […] Je le connais, il me connaît bien et Dieu aussi en sait quelque chose. […] Connaissez-vous M. […] La vie de Balzac est connue. […] Et mieux on le connaîtra, plus on aura de chances de réussite.
Il en connaît la substance et l’esprit. […] Zola que nous ne connaissons celle de Dante. […] Hugo, qui connut toutes les gloires, connaît aussi les vertus de ce sommeil préalable. […] On les connaît. […] Je connais les sous-entendus du latin de V.
Du reste, quand on va au fond de ce mot, dont le monde actuel est follement épris comme d’une nouveauté, on y trouve une chose assez vieille : c’est l’action très connue et très continue des siècles, en vertu de laquelle les mœurs se polissent. […] Des naturalistes avaient eu déjà cette pensée ; mais d’historien qui en eût fait un principe absolu, je n’en connais pas. […] Après quelques affirmations empruntées à des sciences d’hier, pédantesques dans leur langage comme tout ce qui ne sait pas encore grand’chose, l’auteur des Études retombe à des récits qu’il nous sert en tranches et qu’il nous coupe dans des historiens peu connus, ou d’autorité contestable, qu’il ne critique pas, dont il ne discute pas la valeur, et qu’il suit, comme le chien suit son maître. […] Torquemada (un historien renseigné comme vous allez le voir), Torquemada, dit ingénument Faliés, parle beaucoup de la littérature des Astèques, qui était superbe, mais qu’il ne connaît pas. […] Il dit quelque part, dans un langage que n’ont pas connu et qui ferait pâmer de rire Molière et Rabelais : « Le type céphalique propre aux Hellènes du Nord était brachycéphale ; c’est le résultat des races blanches avec les races jaunes.
La psychologie d’un tel homme eût été bonne à étudier et à connaître dans le détail des circonstances suprêmes où, selon nous, il naufragea et se perdit… S’il fut un apostat, — car nous ne pouvons changer, parce que sa cendre est chaude encore, ni la nature des choses ni le sens des mots, — nous voulons cependant bien convenir qu’il ne fut pas, du moins, un apostat vulgaire, et que ses motifs pour le devenir n’étaient pas ceux qu’on lui a prêtés. […] il n’en restera pas moins l’apostat, et, quels que soient les motifs connus ou inconnus de l’apostasie, on n’effacera pas de l’histoire de Lamennais ce mot effroyable, entré de force dans son nom, ce simple mot qui ennuie beaucoup M. […] Ce n’est pas ici le Lamennais des Œuvres complètes et du bruit qu’il a fait, infamie ou gloire, c’est le Lamennais secret, intime, de la Correspondance, lequel, surgissant soudainement de ces documents imprévus, renverse le Lamennais connu, le Lamennais presque légendaire, tant il était consacré ! […] Lui, cette face chagrine dans ses œuvres, s’éclaire ici parfois d’un mépris joyeux que ne connurent ni Junius, ni Cobbett, les âpres pamphlétaires, moins âpres que lui cependant. […] Forgues, ont cité des passages de la plus merveilleuse éloquence, il est vrai, mais qui étaient dans la donnée du talent connu et presque public de l’homme qui a écrit l’Essai en matière d’indifférence, les Paroles d’un croyant, la Révolution et l’Église, etc. ; ces passages, magnifiques comme expression, n’apprenaient rien de nouveau, ne modifiaient rien de ce qu’on sait sur la manière de Lamennais, et n’avaient le droit d’étonner personne.
Elle était née sept ans avant que Molière eût connu la mère. […] et n’admirez-vous pas que tout ce que j’ai de raison ne serve qu’à me faire connaître ma faiblesse sans pouvoir en triompher ? […] Vous ne connaissez pas celui dont vous parlez. […] Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples qui vous feraient connaître la puissance de cette passion. […] Et n’admirez-vous pas que tout ce que j’ai de raison ne sert qu’à me faire connaître ma faiblesse sans en pouvoir triompher ?
Deux voyageurs viennent d’un pays où l’on ne connaît pas les horloges, même par ouï-dire. […] Le monde considéré indépendamment de la conscience, le monde en soi, est très vraisemblablement tout différent du monde comme nous le connaissons. […] Elle ne peut nous faire connaître ce que sont les choses, mais ce qu’elles sont par rapport à nous. […] Il attribuerait le changement non à l’hydrogène, qui lui est nécessairement inconnu, mais à l’eau, la seule forme sous laquelle l’hydrogène lui est connu. […] Nous connaissons déjà notre philosophe, quoique nous n’ayons examiné en lui que l’historien.
Il ne connut que sa mère et fut bon fils. […] Il faut s’attendre qu’un peuple qui ne connut pas d’abord le mérite du Misanthrope et d’Athalie, et qui applaudit à tant de monstrueuses farces, sera toujours un peuple ignorant et faible, qui a besoin d’être conduit par le petit nombre des hommes éclairés. […] Girondin, il ne l’a jamais été, déclare-t-il hautement : les Girondins, il les connaît à peine, il les renie ; c’est jacobin, rien que jacobin, qu’il veut être. […] Stahl-Hetzel me connaissait mieux, il saurait que je n’ai de haine ni d’hier ni d’avant-hier contre aucune forme de gouvernement ; j’ai profité de l’expérience, et en politique je suis l’homme des faits. Il saurait de plus, s’il me connaissait, que mes mœurs sont probablement beaucoup plus populaires et égalitaires que celles de beaucoup de républicains à enseigne.
Celui qui ne connaît pas la distraction de l’art et qui est tout à fait réduit à la bestialité ne connaît plus guère qu’une distraction au monde : manger et boire, boire surtout82. […] son idée est la raison de l’être, L’œuvre de l’univers n’est que de la connaître. […] Lamartine ne connaît que la forme encore trop froide de l’allégorie ou de la fable. […] L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît, tant qu’il n’a pas souffert88. […] Et cette prière de Musset est autrement profonde et « moderne » que les oraisons placides de Lamartine : Ô toi que nul n’a pu connaître.
in-4°. ; mais celle de M. d’Andilli est plus commune & plus connue, quoiqu’elle soit peut-être moins digne de l’être. […] Une fois que vous aurez commencé l’histoire des Juifs, vous voudrez sans doute connoître ce qu’est devenu ce peuple après la venuë du Messie. […] Ceux qui voudront connoître ces hérétiques pourront lire l’histoire que le P. […] Croiset, Jésuite ; auteur connu par ses lumieres & sa vertu. […] Le mérite de cet ouvrage est assez connu.
On peut distinguer deux choses l’une de l’autre, et en déterminer jusqu’à un certain point les rapports, sans pour cela connaître la nature de chacune d’elles. […] Bref, la théorie que la science était en droit d’attendre ici de la philosophie — théorie souple, perfectible, calquée sur l’ensemble des faits connus — la philosophie n’a pas voulu ou n’a pas su la lui donner. […] La doctrine que vous nous apportez, nous la connaissons : elle sort de nos ateliers ; c’est nous, philosophes, qui l’avons fabriquée ; et c’est de la vieille, très vieille marchandise. […] Il en connaîtrait tout juste ce qui est exprimable en gestes, attitudes et mouvements du corps, ce que l’état d’âme contient d’action en voie d’accomplissement, ou simplement naissante : le reste lui échapperait. […] En général, les mots disparaissent alors dans un ordre déterminé, comme si la maladie connaissait la grammaire : les noms propres s’éclipsent les premiers, puis les noms communs, ensuite les adjectifs, enfin les verbes.
J’étais de bonne foi comme un enfant à qui on a dit tout bas : « Admire cet immense génie, encore peu connu ou pas connu du tout dans ce monde des lettrés que tu viens de feuilleter pendant tes études ; c’est un grand homme tout entier, c’est un Italien du temps de Machiavel, c’est un Romain du temps de Tacite ! […] Eux-mêmes ne connaissaient personne à Paris. […] Londres enfin acheva de m’apprendre à bien connaître et à bien apprécier et Naples, et Rome, et Venise, et Florence. […] Je fermai aussitôt le livre, dépité de me connaître un tel rival parmi les modernes. […] J’ai connu moi-même la reine détrônée à Florence ; j’ai été très lié avec ses amis les plus intimes à Paris en 1792 ; j’ai vu tous les jours M.
Mais celui qui n’a pas connu le père ne peut pas comprendre le fils. […] Elle savait mon désir de connaître Balzac. […] car je ne l’avais pas connu et ne comprenais pas encore la mort ! […] le cœur ne connaît pas les brouillons). […] Tu connais la raison qui me l’a fait choisir !
Je ne connaissais pas la pièce. […] Je lui demandai s’il le connaissait personnellement. « Si je le connais ! […] Ce mystère de sa vie n’est pas connu, encore moins expliqué, mais il est vrai. […] Connaissez-vous mon drame les Révoltés ?
Il semble, en effet que, depuis quelques mois, les éditeurs réduisent la publication des romans et nous ne connaissons plus les tirages énormes dont Zola, Droz ou Daudet tirèrent fortune. […] Il est difficile de démêler les tendances générales de ces œuvres disparates dont les meilleures ne sont point les plus connues. […] Vous allez me reprocher de prêcher pour mon saint ; mais, vraiment, de quoi parlerait-on, si ce n’est de ce que l’on connaît, et que défendrait-on, sinon ce que l’on aime ? […] Beaucoup d’artistes exotiques connurent cette « vagabonde au grand cœur ». […] Marcel Boulenger, qui connaît notre belle langue et l’étudie tous les jours, ne s’est jamais montré critique tendre à l’égard des solécismes d’autrui.
Ainsi, nous ne connaissons pas une seule coquille terrestre ayant appartenu à l’une ou à l’autre de ces longues périodes, à l’exception d’une seule espèce, découverte par sir Ch. […] Examinons maintenant une région bien connue, c’est-à-dire les États-Unis et le Canada, d’après la belle carte géologique du professeur H. […] On connaît bien quelques exemples d’une même espèce présentant des variétés distinctes dans les divers étages d’une même formation ; mais, comme ils sont rares, on peut les négliger. […] Il est presque inutile de rappeler que nous connaissons à peine un poisson fossile provenant du sud de l’équateur ; et il suffit de parcourir la Paléontologie du professeur Pictet, pour voir qu’il y a plusieurs formations européennes dont nous ne connaissons qu’un très petit nombre d’espèces. […] Je veux parler de ces nombreux groupes d’espèces, qui semblent faire soudainement leur apparition dans les roches fossilières les plus anciennes que l’on connaisse encore.
Le connaître de près est pourtant facile, car il a écrit, il a fait imprimer dans sa vieillesse beaucoup de papiers sous ce titre : Recueil de différentes choses. […] Je suis demeuré seul sur la terre… Quand on a connu le plaisir d’aimer et d’être aimé par une personne qui ne vivait que pour vous, et pour qui seule on vivait, on ne veut plus de la vie à d’autres conditions. […] Personne ne saurait connaître la douceur qu’il y a à s’affliger et à sacrifier sa douleur à Dieu, que ceux qui l’ont sentie. […] Lassay nous fait bien connaître le caractère des généraux, les tâtonnements et les fautes, les qualités et les différences de tactique des deux armées ; enfin son récit a de la netteté et montre du jugement. […] Ce n’est qu’après cette aventure de quelques mois que Lassay rentra en France en 1686 : il me semble que nous commençons à le connaître et que nous pouvons nous rendre compte de la réputation d’inconsistance et d’inégalité qu’il s’était faite, et dont il ne se releva jamais qu’imparfaitement.
Vers 1800, un peintre appelé Duperreux fit un tableau de la grotte de Gèdre, et ce paysage, que je ne connais pas, excita alors une assez vive opposition chez les juges de profession et les critiques, Ramond, dans ses Voyages au Mont-Perdu, publiés en 1801, prenait hautement parti pour Duperreux. […] Quiconque ne connaît point les monts du premier ordre, ne saurait se former une idée de cette couleur dorée et transparente, qui teint les plus hautes sommités de la terre. […] Si l’Assemblée législative n’avait pas été une législature terne et sans caractère, dominée de toutes parts et commandée par les clubs, vouée d’avance à l’impuissance et à la défaite, et ne devant paraître de loin que comme écrasée entre la Constituante et la Convention, si elle avait immortalisé quelqu’un des talents qui remplirent son cadre, le nom de Ramond serait plus connu historiquement. […] La notice de Cuvier fait suffisamment connaître les services de Ramond au Conseil d’État dans les premières années de la Restauration. […] Pour nous qui ne l’avons pas connu, quelques lettres de lui publiées depuis sa mort et adressées à un Languedocien de ses admirateurs, M.
Dom Guéranger se plaisait aussi à faire ressortir le contraste qu’il y avait entre le caractère connu, la belle humeur joviale de Santeul et cet office solennel d’hymnographe dont on l’avait investi. […] Félix Clément, dans un choix qu’il vient de publier des anciens chants chrétiens antérieurs à l’époque de la Renaissance (Carmina e poetis christianis excerpta, 1854), s’est attaché à faire connaître les auteurs de ces hymnes et de ces prières empreintes d’une originalité singulière et souvent touchante jusque dans leur rudesse ou leur subtilité. […] Il passe par la place Maubert, et les harengères du lieu, qui le connaissent et qui aiment à l’attaquer, ont quelquefois les prémices de la pièce de vers du matin. […] Il tutoie ceux même qu’il ne connaît qu’à peine, et les tire à lui familièrement. […] Santeul, sorti de la bourgeoisie et connu des principaux de la robe, fut de bonne heure employé par la ville de Paris, par le prévôt des marchands et les échevins, pour les inscriptions des fontaines publiques et des monuments ; il fut le poète municipal, pensionné comme tel, avant d’être le vates ecclesiasticus et le fabricateur d’hymnes.
Fille d’un roi électif et détrôné, ayant connu de bonne heure les vicissitudes extrêmes de la fortune, moins princesse que noble et pauvre demoiselle, elle était avec son père et sa mère au château de Wissembourg, profitant de l’hospitalité française à la frontière et vivant avec les siens d’une pension assez mal payée, lorsqu’on vint lui annoncer qu’il ne tenait qu’à elle d’être reine de France. […] Dans ce premier moment de presse et de fracas, il n’a garde de se faire présenter à la reine qui le connaît déjà de réputation : il attendra, dit-il, que la foule soit écoulée et que Sa Majesté soit un peu revenue de son étourdissement ; alors il tâchera de faire jouer Œdipe et Marianne devant elle ; il lui dédiera l’un et l’autre, car elle lui a déjà fait dire qu’elle lui en donnait la permission. […] Je ne prétends pas dénigrer Louis XV, ni ajouter au mal qu’on a dit de lui ; j’ai lu bien des Portraits de ce roi : je n’en connais point de plus juste que celui qu’a tracé un homme qui l’aimait assez et qui le voyait tous les jours, Le Roy, lieutenant des chasses de Versailles ; on peut s’y fier : c’est un philosophe qui parle et qui, pendant de longues années de service, n’a cessé devoir de près son objet. […] Cependant un désir sourd de ne pas paraître toujours dominé lui faisait prendre quelquefois des airs glacés et des regards de maître, qui imprimaient la terreur aux plus audacieux et déconcertaient ceux qui se croyaient le plus avant dans sa confiance : dans ces moments, sa faiblesse semblait vouloir s’étayer de tout ce que le pouvoir a d’imposant ; mais les ministres qui le connaissaient bien savaient qu’il ne fallait que gagner du temps et qu’en multipliant les intrigues, la persévérance les ferait toujours venir à bout de leurs desseins. […] Cette dame était fort loin d’être jolie, mais elle avait beaucoup de grâce dans la taille et dans les manières, une sensibilité déjà connue, un caractère de complaisance fait pour abréger les formalités.
Un tel peuple vit au jour le jour ; il songe à se défendre, à exister ; il est tout entier occupé de son établissement ; il est trop au présent pour s’inquiéter de connaître le passé. Si quelques esprits le connaissent, c’est imparfaitement et par des traditions altérées. […] Saint Bernard et les autres reçoivent de la tradition chrétienne l’homme tout connu et tout expliqué. […] Ils ne connaissent point le passé, ou ils le connaissent encore plus mal que les clercs ; ils pensent dans un lieu et dans un temps, avec une raison qui n’a pas de traditions qui ne sait pas qu’elle est la raison universelle. […] Nul repos, nulle sécurité ; aucune connaissance claire et familière des exemples des grandes nations, qui apprenne à la France à se connaître elle-même et rendre le présent meilleur.
Quant aux Grecs, on pourrait presque dire qu’ils sont complètement ignorés : Aristote, qui garde pendant une longue période une autorité considérable, n’est connu que par des fragments ou des commentaires plus ou moins fantaisistes. […] Maintenant, dans l’œuvre que je viens de citer : « Dieu a créé l’homme afin qu’il connaisse les lois qui régissent l’univers qu’il en aime la beauté, qu’il en admire la grandeur ». […] Par des œuvres comme la Mort de César et Iphigénie, Shakespeare et Goethe ont montré qu’ils connaissaient l’antiquité, qu’ils en avaient compris les beautés et pénétré le sens. Mais leurs grandes œuvres, c’est dans la vie moderne même qu’ils les ont puisées, et pour traiter dans toute leur ampleur des sujets comme Hamlet et Faust, ils ont dû inventer de nouvelles formes d’art, des moules plus vastes que tous ceux connus avant eux. […] Vous connaissez maintenant, Messieurs, la méthode de critique que nous comptons employer, et, du moins dans ses grandes lignes, le programme que nous allons poursuivre ensemble.
Je songe à me connaître, et me cherche en moi-même. […] Quelle chaleur dans sa réponse à Bussy-Rabutin qui se plaignait à elle des injures de Furetière contre Benserade qu’il affectionnait, et contre La Fontaine qu’il ne connaissait pas, mais pour qui il connaissait l’estime de sa cousine. […] Cette porte leur est fermée, et la mienne aussi… C’est le sentiment que j’aurai toujours pour un homme qui condamne le beau feu de Benserade, et qui ne connaît pas les charmes des fables de La Fontaine. […] Il faudrait bien peu connaître et les gens du monde et les auteurs pour douter de la curiosité des premiers et de l’empressement des seconds à la satisfaire. […] La querelle élevée entre les mœurs dissolues et les mœurs chastes et décentes trouve son terme à la fin de la période que nous parcourons ; il était nécessaire, pour en bien connaître le résultat, de savoir comment et par quelles personnes elle fut terminée.
Je n’ai bu, et j’ai failli m’empoisonner. » Je ne connais pas de sottise plus infâme que cette conception pharmaceutique de la philosophie et de la littérature. […] Mais il connaît d’autres procédés de développement. […] Naturellement, il est beaucoup moins connu que le vil Paul Bourget ou l’inepte Georges Ohnet, et il est très méconnu, et il est très calomnié. […] Je reviens à l’époque où on ignorait la pente de cette matière en fusion et qu’elle irait se refroidir en un moule connu. […] Il n’ose jamais exposer une doctrine d’un de ces mouvements larges où une synthèse personnelle emporte et renouvelle des éléments connus.
Combien connaissent un drame entier du Maître : où est l’écrivain qui a lu Ses écrits théoriques ? Mais les œuvres, pour qu’elles transforment une race, n’ont pas le besoin de ce qu’elles soient connues. […] Au fond des Apparences est l’Esprit, qui les connaît, et qui pour les connaître, les produit. […] Alors il comprend les raisons du cauchemar : il regarde en soi-même, se connaît la seule cause ; il est libre, et le Prisonnier de la Caverne devient le Mage Divin. […] La science au contraire utilise ce qu’il appelle le « scalpel dualiste », qui dissèque la vie et la tue en même temps qu’il essaie de la connaître.
Ce service est avoué par le maréchal qui l’a reçu, et il est connu et apprécié par l’Empereur ; mais seulement quelques généraux, initiés aux secrets des grandes opérations de l’armée, ont entendu parler de ce service et de ceux que vous avez rendus. […] Ce jour n’est pas éloigné, je l’espère, d’après les dispositions que l’Empereur vient de montrer pour vous. » Cette lettre, qui touche avec justesse des points chatouilleux et délicats, donne envie de mieux connaître quel était ce correspondant si sage, le baron Monnier. […] Mais, s’il ne se croyait pas en droit de répondre sur la force numérique d’un corps d’armée à lui trop bien connu, il ne se faisait pas faute sans doute de dénoncer en général le fort et le faible de ses nouveaux adversaires. […] Il avait connu la France, il connaissait maintenant l’Europe. […] J’en ai connu de tels, même dans l’ordre civil, témoin le vieux Monnard, caractère antique, longtemps professeur à l’Académie de Lausanne où j’eus l’honneur un moment d’être son collègue, mort professeur à l’Université de Bonn, traducteur et continuateur de l’illustre historien Jean de Muller.
« Inférer ou raisonner, c’est le procédé de l’esprit par lequel on part de vérités connues pour arriver à d’autres réellement distinctes des premières. » (Logiq., II, ch. […] L’induction, en effet, est le mode d’inférence qui va du particulier au général, du connu à l’inconnu. […] Dès lors, si deux faits ou groupes de faits sont tels que l’expérience nous les ait montrés jusqu’ici (sans exception connue) dans un rapport de succession invariable et inconditionnelle, il en résulte que l’un des termes donne l’autre, auquel il est indissolublement lié ; que si nous tenons la cause, nous pouvons inférer l’effet ; que si nous connaissons l’effet, nous pouvons inférer la cause, et que le passage s’opère ainsi légitimement du connu à l’inconnu ; que, d’ailleurs, l’uniformité des causes supposant celle des effets et réciproquement, nous passons ainsi du particulier au général. […] Qui doute que si nous connaissions à fond le caractère d’une personne et toutes les circonstances qui agissent sur elle, nous puissions prédire avec certitude ses résolutions ? […] Les philosophes les mieux informés de France et d’Allemagne en connaissent à peine l’existence, s’ils la connaissent. » M.
Les a-t-elle même jamais connus ni soupçonnés ? Qu'on se rappelle quelles étoient les vertus Païennes ; qu'on pese celles des plus grands Philosophes, & l'on conviendra que, malgré la continuelle application de quelques-uns à connoître le bien & à le pratiquer, ces vertus n'étoient que des vices déguisés, ou, tout au plus, des passions modifiées par un intérêt personnel assujetti à la décence, ou ennoblies par l'amour de la gloire & de la célébrité. […] Toujours active, toujours changeante, toujours prête à s’élancer au delà de sa sphere, d’ailleurs soumise aux inégalités de la Nature, aux illusions des passions, s’épuisant & se détruisant pour ainsi dire elle-même par le desir de connoître & d’approfondir, il falloit opposer à ses agitations, à ses inquiétudes, à ses méprises, une digue qui la réprimât & la contînt dans une assiette qui prevînt ses écarts. […] C’est surtout dans l’inégalité des conditions, dans la disproportion des fortunes, dans l’inexacte distribution des honneurs & des récompenses, que cette Religion fait connoître la douceur de son empire & la sagesse de ses loix, qui temperent & réparent, autant qu’il est possible, les adversités humaines. […] Il ne faut que suivre l’erreur dans sa marche, dans ses détours, dans ses frénésies, & l’œil le moins perçant apprend bientôt à la connoître & à la détester.
Il était né doux… Ici nous l’arrêtons, et nous disons avec tous ceux qui l’ont connu : il était né mordant, médisant à l’excès, et ne pouvant retenir le sel qui s’échappait de ses lèvres et qu’il prenait soin le plus souvent de fixer dans ses écrits. […] Il n’était pas ignorant des belles-lettres ; il savait quelque chose des poètes latins, et mille beaux endroits des poètes français : il aimait assez les bons mots et s’y connaissait fort bien. […] Bussy, dans l’exil, en se souvenant des femmes qu’il avait connues, disait : « Elles aimaient, de mon temps déjà, l’argent et les pierreries plus que l’esprit, la jeunesse et la beauté. » On doit plaindre Bussy de n’avoir su rencontrer que de pareilles femmes à l’époque où vivaient les Sévigné, les La Fayette et bien d’autres. […] Mais ce qui est moins beau et moins touchant, Bussy avait dans l’un de ses châteaux une galerie de portraits, parmi lesquels on voyait les diverses femmes qu’il avait connues et aimées. […] « Tout ce que vous connaissez de vieux et de jeunes courtisans, lui écrit-on, vont à la guerre. » Bussy veut faire comme les autres ; il écrit au duc de Noailles : « Est-il possible que je la voie sans y être !
C’est par suite de ce voisinage qu’elle avait connu Mirabeau, qui n’attachait à ce commerce que peu d’importance. […] Je connaissais le personnage, et je savais mieux que vous combien il pouvait vous nuire. […] Ce que je connais de votre esprit ce que j’ai pénétré de votre âme, a fait naître en moi des sentiments que vos yeux, tout beaux qu’ils sont, n’auraient jamais produits. […] Sophie parle comme parlerait en pareil cas une des femmes de Rousseau, ou la Claire ou la Julie, ou la Sophie de l’Émile, ou cette Mme de La Tour-Franqueville que nous connaissons. […] Je connais M. de Monnier : dissimulé par nature, il affecte de la sécurité par amour-propre.
Savoir, c’est refléter ; connaître, c’est prendre en soi l’image des objets ; se connaître, c’est se regarder au miroir de son intelligence. […] Il en souffre d’autant plus qu’il connaît mieux les hommes. […] Amiel les connaissait. […] Malheureusement elle est aussi peu connue qu’elle est restée célèbre. […] Seul il a connu le Père avec lequel il est dans un rapport unique.
C’est que vous ne vous y connaissez pas. […] Pigalle, le chapeau sur la tête et de son ton rustre que vous lui connaissez, s’adressa à un particulier qu’il prit pour un artiste et qui ne l’était pas, et lui demanda s’il était en état de juger mieux que lui ; ce particulier, enfonçant son chapeau sur sa tête, lui répondit qu’il ne s’entendait pas en bas-reliefs, mais qu’il se connaissait en insolens et qu’il en était un. […] Vous ne serez peut-être pas fâché de connaître celui de Milot, et je vais vous le décrire. à droite, ce sont trois grands philistins, bien contrits, bien humiliés, l’un, les bras liés sur le dos ; un jeune israélite est occupé à lier les bras des deux autres. […] J’en connais tout l’avantage ; mais on ne suit pas notre talent par intérêt.
Le marquis de Grignan56 I Si l’on connaît l’historien, à coup sûr on ne connaît pas le héros de cette histoire… Oui ! pour l’historien, on le connaît, et j’en ai parlé déjà. […] Pour être matière et sujet d’histoire, il faut être quelqu’un ; et ni avant sa mort ni après sa mort ce marquis de Grignan n’a été quelqu’un… Ce qu’on en connaît, on ne le sait que par sa grand’mère, qui même ne s’appelait pas Grignan, — qui s’appelait de son chef Rabutin de Chantal, et du chef de son mari Sévigné, et qui, elle, ne fut pas comme son petit-fils. […] C’est de cette noblesse qui était l’honneur des monarchies « fondées sur l’honneur », a dit Montesquieu, qui s’y connaissait, et qui eût pu en écrire l’histoire.
J’ai connu de ces bègues sublimes qui avaient du génie, et qui, par orgueil, ou défiance, ou faiblesse d’organes, restaient dans la majesté résignée du silence. […] je défie bien qu’on puisse expliquer que ces lettres, meurtrières pour la personnalité intellectuelle et morale de Madame Sand, soient publiées par d’autres que par des ennemis, heureux de la trouver, pour la première fois, plate et ennuyeuse, et d’un ennui et d’une platitude qu’on ne lui connaissait pas ! […] Elles rentrent dans le ton connu qui est celui des ouvrages du célèbre bas-bleu, et on n’a plus devant soi que la Madame Sand officielle, et non pas, certes ! […] Encore une fois, l’auteur connu, dans Madame Sand, mais l’auteur sans nouveauté d’idées, de verve et d’accent, et la femme peu connue, l’épistolière, donnant à l’auteur un dessous de langage abominablement commun et des métaphores de domestique indiquant l’habitude d’une âme évidemment moins haute, moins désintéressée et moins poétique que celle-là qu’elle affecte d’avoir quand elle parle d’elle, voilà, résumé en quelques mots, ce qu’on trouve en cette Correspondance, qui fera perdre à Madame Sand ses derniers amis et ses derniers admirateurs.
Avoir du talent, mais se garder de l’invention comme de la peste, n’avoir pas surtout l’insolent privilège de l’originalité qui choque tant les esprits vulgaires et viole trop cette chère loi de l’égalité ; avoir du talent et même s’en permettre beaucoup si on peut, mais sous la condition expresse que ce sera sur un mode connu, accepté, qui ne dérangera rien dans les habitudes intellectuelles et ne sera point, pour ceux qui se comparent, une différence par trop cruelle, telle est la meilleure et la plus prudente combinaison qu’il y ait pour se faire un succès, qui suffit à la vie et même à la fatuité dans la vie et pour se passer très bien de la gloire, — ce morceau de pain toujours inutile, gagné en mourant de faim par ces imbéciles d’inventeurs qui ne le mangent pas ! […] Nous connaissons assez le temps dans lequel nous avons le bonheur de vivre pour lui jurer… qu’il n’a pas sauvé la littérature, mais qu’il ne l’a pas exposée non plus… et qu’un jour ou l’autre il montera tout comme un autre à son petit Capitole d’Académie. […] Bouilhet imite, sans pillerie grossière, mais avec une évidence qui frappera tous ceux qui se connaissent en poésie. […] Au milieu de toutes les choses que le romantisme a mises en lui, il en est une que le romantisme ne connaît pas, ou du moins connaît fort peu.
Il était depuis longtemps connu par des écrits d’un talent tempéré, mêlé dans un dosage savoureux d’imagination et de science. […] Ampère, l’Amérique que nous connaissons, l’Amérique, qui est partout daguerréotypée par tant de mains et tant de livres, éternellement prise par le même côté et dans la même attitude, se précise-t-elle ou change-t-elle d’aspect sous notre regard ? […] On recommence de nous montrer cette éternelle lanterne magique, dont nous connaissons tous les verres plus ou moins coloriés. […] C’est un Barnum honnête… Il se contente alors d’inventorier les choses connues sur les Mormons, les sucreries, les Quakers, l’esclavage, le caractère flibustier des américains. […] Salvador, que nous ne connaissons pas et que nous croyons un jeune homme, n’est pas un écrivain de métier, comme il y en a tant, qui badigeonne plus ou moins proprement sa pensée.
Pour bien connaître Piron et pour le faire connaître, il faudrait avoir dîné avec lui. […] Ces crâneries de poètes nous sont connues : quand ce ne sont pas des gasconnades à la Lormian, ce sont des entêtements à la Lemierre. […] Les trois plus belles épigrammes littéraires que je connaisse sont. — celle qu’on a lue tout à l’heure de Piron contre Des Fontaines, — celle de J. […] « Elle se nommait de Bar ; elle était laide à faire peur ; moi qui la connaissais depuis vingt-trois ans, je l’ai toujours vue vieille. […] Ils connurent mal à qui ils avaient affaire ; il ne s’agissait pas ici du plus ou du moins de génie, il s’agissait de brouillerie, d’impudence, de lucre et de manège.
Nous nous connaissions par lettres ; il avait désiré servir avec moi, et sous moi, celui qui n’est plus à servir, mais qui sera toujours à respecter (l’enfant de la dynastie déchue). […] Quant à lui, plus mort que vif, il allait partir pour la campagne, où il resterait jusqu’à ce que la réponse de l’Empereur fut connue. […] Ballanche laisse dans le cœur de ceux qui l’ont connu l’image d’un de ces rêves calmes du matin, qui ne sont ni la veille ni le sommeil, mais qui participent des deux. […] Je l’ai beaucoup connu et j’ai gardé de lui un souvenir reconnaissant. […] Nous avons connu cette belle personne, célèbre aussi par un talent européen ; nous en avons également connu deux autres, honorées de cette amitié, l’une restée dans une mystérieuse obscurité jusqu’à aujourd’hui ; l’autre, femme toute politique, d’un esprit, d’une insinuation et d’un éclat qui pouvaient rivaliser avec les héroïnes les plus illustres de la Fronde.
Le connaître et l’aimer, c’était même chose. […] Cette page n’existait pas encore pour le public au moment où je connus Louis de Vignet, neveu de Xavier. […] Mais nous ne connaissions pas autre chose de ce génie caché. […] vous connaissez peu ce monde, qui ne m’a jamais donné le bonheur. […] Nous ne connaissions dans ce genre que l’accent lyrique du prophète, de Job et de Chateaubriand.
Mme Récamier les connaissait tous et en parlait très bien ; celui qui aurait voulu en écrire avec goût aurait dû en causer auparavant avec elle ; mais aucun ne devait ressembler au sien. […] Lucien, le frère du consul, est le premier personnage historique qui l’aime (car je ne puis compter Barère, qui l’avait connue enfant autrefois). […] À ses nouveaux amis (comme elle voulait bien quelquefois les appeler), Mme Récamier parlait souvent et volontiers des années anciennes et des personnes qu’elle avait connues. […] C’est de ce moment que date le vif sentiment de Bernadotte pour elle ; il ne la connaissait point auparavant. […] Pas un talent, pas une vertu, pas une distinction qu’elle n’aimât à connaître, à convier, à obliger, à mettre en lumière, à mettre surtout en rapport et en harmonie autour d’elle, à marquer au cœur d’un petit signe qui était sien.
Tous les auteurs la connaissent bien, la souveraine importance de cette étiquette qu’ils doivent mettre sur leur œuvre comme sur une marchandise. […] « Le titre d’un livre doit engager à l’ouvrir, comme le regard d’une femme inconnue doit donner l’envie de la connaître, et de lire dans le cœur qui a ce regard », disait avec justesse Barbey d’Aurevilly dans son langage imagé. […] Le plus connu de ces romans sentimentaux, Werther, portait à l’origine ce nom beaucoup plus touchant : Les Souffrances du jeune Werther. […] Certains, par raffinement de dilettantisme, s’emparent du titre d’un ouvrage très connu et l’accommodent à leur nouveau sujet. […] Chacun connaît les lettres bougrement patriotiques du Père Duchêne.
Grégoire de Tours n’était guère connu que des érudits. […] c’est un drapeau que le vieux soldat ne connaît pas. […] Hugo a connu la gloire de trop bonne heure. […] Je ne connais rien de comparable au théorème de M. […] Or, pour la respecter, il est nécessaire de la connaître.
J’en ai connu quelques-uns, parmi lesquels M. […] Ceux que j’ai connus m’ont toujours paru de bonne humeur. […] Ces juges connaissent vraiment trop bien leur métier. […] On ne connaît pas encore toutes les ressources de la physiologie animale. […] Plutarque n’aurait pas su les réciter telles que nous les connaissons.
Villars, qui connaissait l’électeur de longue main, croyait que le meilleur parti à prendre avec lui était celui de la hauteur pour lui imposer et fixer les incertitudes d’un esprit peu solide, assez beau en paroles, mais qui n’avait nulle résolution arrêtée, surtout en matière de guerre. […] Louis XIV était trop loin, et d’ailleurs ce grand roi, qui envisageait les choses à un point de vue surtout politique et prudent, se fût bien gardé d’autoriser son général à une entreprise qui dépassait à ce point les horizons connus. […] Il était très bon connaisseur en telle matière, et savait à quoi l’on pouvait appliquer chacun, et aussi que chacun n’est pas toujours le même ; il a de curieuses paroles à ce sujet, et qui montrent qu’il y a un moraliste caché intérieur dans tous les chefs qui ont le don du commandement : Ce que je connais tous les jours dans la pratique des hommes, écrit-il à Chamillart, c’est que l’on ne les connaît point. […] Nous ne croyons pas à tout ce qu’il dit, et il va un peu loin à sa louange lorsqu’en un moment d’effusion il croit faire son portrait en deux mots : « Je n’ai pas l’honneur d’être encore bien connu de Sa Majesté. […] Villars, à ce triste événement, eut des accents patriotiques : il hasarda des conseils ; il représenta l’impéritie militaire à lui bien connue, de l’électeur.
C’est bien, au reste, la même organisation, déjà connue, qui se traduit à nous, vive, heureuse, courante, avec la même facilité, la même verve et un fonds de bon sens dans la pétulance ; on y remarquera de plus la bonté et l’âme, l’humanité, et des éclairs de poésie et d’élévation. […] Cependant demain matin nous allons expérimenter devant le Pacha, qui désire connaître les résultats d’une découverte qu’il connaissait déjà par la description. […] Je ne parle pas de la France, car d’ici j’ai entendu ses applaudissements quand elle a connu mes succès de Nézib. ». […] Si tu as de la mémoire, tu m’as connu sans barbe grise ; j’en ai une superbe maintenant. […] Ses relations anciennes avec la famille d’Orléans, ses obligations particulières et connues envers le prince auquel le tzar se montrait personnellement si contraire, ne rendaient pas son rôle plus aisé ; de plus diplomates que lui se seraient trouvés embarrassés en sa place : il s’en tira à merveille, avec droiture, loyauté et bon sens.
L’illustre Grec Lascaris fut le premier qui rapporta de Constantinople et fit connaître en Occident l’Anthologie de Planude. […] J’en citerai une moins connue que les autres, et qui les résume ; elle est d’un poète nommé Thymoclès, dont on n’a que ces quatre vers. […] Trois savants hommes, dans la seconde moitié du siècle dernier, se sont attachés à le faire connaître, à dégager son œuvre, sa personnalité en tant que poète, Reiske, Ilgen et Meinecke : ces noms, familiers aux savants, présentent l’idée d’une érudition profonde unie à un goût sûr ; on ne court pas risque de s’égarer en les suivant, et en ayant de plus M. […] Évidemment Léonidas était connu pour son talent de versificateur, et on venait lui demander, lui commander des dédicaces dans tout son quartier. […] Inscription, c’est le sens même du mot Épigramme, l’acception littéraire et primitive ; et, en effet, les plus anciennes épigrammes connues sont précisément celles que nous ont transmises les marbres de la Grèce.
Celui-ci, du moins, est bien connu de tous, et il n’y a pas besoin de précaution pour l’aborder. […] Ayant passé depuis lors de longues années à Naples, sur cette terre de soleil et d’oubli, il ne s’était pas douté qu’il devenait, durant ce temps-là, ici, un de nos auteurs les plus connus et les mieux aimés. […] Il est né à Chambéry, en octobre 1763, d’une très-noble famille et nombreuse ; il avait plusieurs frères, outre celui que nous connaissons. […] Il a peu lu nos auteurs modernes ; en arrivant, il ne les connaissait guère que de nom, même le très-petit nombre de ceux qui mériteraient de lui agréer. […] Töpffer, et en désirant qu’on les fit connaître en France.
S’ils ont leurs orgueils que nous ne connaissons pas, il est aussi des fiertés dont ils ne pourront jamais goûter la joie d’une âme parfaitement tranquille. […] Et de là, si l’on a un peu de bonheur, on peut monter, traverser tous les mondes ou même y séjourner successivement, connaître les bourgeois, les marchands, les bohèmes, les artistes, les politiques et ceux qu’on appelle les gens du monde. […] La tête de Condé est bien connue ; mais, par un surcroît de conscience, je suis allé consulter les estampes de la bibliothèque Victor Cousin. […] Son éducation prépare de deux manières le Condé que nous connaissons. […] Et d’ailleurs, qui alors ne connaissait « le colonel Gassion », favori de Gustave-Adolphe, distingué et protégé par Richelieu ?
Le nom de Huet est bien connu, mais en général ses ouvrages le sont peu. […] Christian Bartholmèss vient de le faire connaître par le côté philosophique dans un travail approfondi qui a été fort apprécié dans le monde de l’Université et dans celui de l’Académie des sciences morales. […] J’ai vu les lettres décliner et tomber enfin dans une décadence presque entière ; car je ne connais presque personne aujourd’hui que l’on puisse appeler véritablement savant. […] La curiosité, après tout, le plaisir de connaître et d’embrasser en tout sens, l’emportait chez lui sur le jugement même, sur la vivacité de l’impression et la netteté du choix. […] Rien n’est plus propre à faire connaître Huet, et par les côtés agréables, que sa correspondance avec Ménage, qui est en bonnes mains, et qui sera, j’espère, publiée un jour.
Certainement lorsqu’il signale les beautés, il incite ses lecteurs à connaître davantage le livre ou la pièce qui les renferme. […] Je ne lui connais guère qu’une supériorité sur nos contemporains les plus notoires et les moins estimés ; c’est qu’il est mort. […] Paul-Louis Garnier dont on connaît les premiers enthousiasmes philosophiques et littéraires. […] Tous ceux que nous venons de nommer sont d’autre part trop connus, pour qu’il soit utile d’insister et leur âge comme leur notoriété les place en dehors du cadre de cet ouvrage. […] Asselin, Doury, et de qui l’on connaît la bienveillance éclairée pour les débutants de valeur et dont le journal a toujours été ouvert aux tentatives nouvelles.
Nous avons un grand nombre de mots connus, dont il ne fait aucune mention. […] Cette seule omission doit être une source d’erreurs pour les étrangers, & pour la-plûpart des nationaux qui, n’étant point à portée de connoître les loix ou les caprices de l’usage, prononcent les mots comme ils les trouvent écrits. […] Le principal & le seul mérite de ce livre, si ce n’est pas un vice, est d’avoir accumulé une foule d’exemples tirés d’auteurs connus ; mais ces exemples ainsi entassés, fatiguent bien plus le lecteur qu’ils ne l’instruisent. […] Je sais d’où elles partent, ajouta-t’il, je connois mes ennemis ; je saurai me venger d’eux. […] Le plus connu & le moins digne de l’être, est celui qu’un nommé le Roux publia en 1718.
J’ai connu des gens qui s’indignaient de bonne foi de ne pas voir Charlet à l’Institut. […] MM. un tel et un tel (visages connus, — des ministres, à coup sûr, des plus honorables) font ici un singulier métier. […] Tout ce qu’elle renferme de trésors effrayants, grotesques, sinistres et bouffons, Daumier le connaît. […] Il n’a jamais connu le grand art. […] Depuis lors on a reconnu que Mayeux existait, et l’on a cru que Traviès l’avait connu et copié.
Je le connais, mais lui ne me connaît pas ! » Jean Moréas connaissait M. […] C’est l’homme de notre temps qui connaît le mieux la philosophie grecque. […] Lorsque je t’ai connu, tu achevais une dure étape de ta jeunesse. […] Il est évident que cette caste-là connut dès longtemps les ressources de la lecture.
On jugerait mal de Pindare si l’on ne connaissait les lois du lyrisme grec ; on jugerait mal d’Aristophane, si l’on ne connaissait l’histoire de la démocratie athénienne ; et aussi mal, ou plus mal encore, de Démosthène ou de Cicéron si l’on ne connaissait l’histoire grecque et romaine. […] Puisque nous avons des « genres » qu’ils n’ont point connus, d’autres sans doute en créeront d’autres un jour que nous ne connaissons point nous-mêmes. […] Je dirai même en passant qu’on ne la connaît pas, qu’on ne la loue pas surtout assez. […] Voilà la question ; vous connaissez la réponse. […] Il en a pu lui-même connaître encore quelques-uns ; et, sur la plupart des autres, il a les souvenirs de ceux qui les ont connus.
Combien connaissent un drame entier du Maître ? […] Mais les grandes œuvres, pour transformer une race, n’ont pas besoin d’être connues. […] Au fond des apparences est l’Esprit, qui les connaît, et qui, pour les connaître, les produit. […] Mallarmé, sans doute, connaît cette joie. […] Nous ne connaîtrons jamais ni nous, ni autrui.
En général, lorsqu’on peut étudier les proches parents d’un grand personnage ou d’un homme distingué, soit ses père et mère et aïeux, soit ses frères et sœurs, soit ses enfants, on est plus à même de le bien connaître, car on connaît la souche et la race ; on peut mieux juger de ce qu’il a dû au fonds commun, à la trame commune, et de ce qu’il y a ajouté ou de ce qu’il en a développé. […] On n’a bien connu Mirabeau que lorsqu’on a vu la souche d’où il sortait, cette race originale et robuste, déjà éloquente, de père, d’oncle et d’aïeux. […] Tout cela est d’un bon esprit qui sent sa portée et ses limites, d’un acteur politique qui connaît son terrain et ses moyens. […] Un homme d’esprit, qui est redevenu de mode, Stendhal, dans une page de son Histoire de la peinture, a écrit : Le pays du monde où l’on connaît le moins les Grecs, c’est la France, et cela, grâce à l’ouvrage de l’abbé Barthélemy : ce prêtre de cour a fort bien su tout ce qui se faisait en Grèce, mais n’a jamais connu les Grecs. […] Son père, que vous connaissez peut-être de réputation, est un littérateur célèbre. » Célèbre est beaucoup dire ; tenons-nous en au respectable et à l’aimable Nivernais.
Ceux qui ont commencé par l’enthousiasme confiant et innocent ont appris, à force de mécomptes, à connaître le mal, et souvent, en cet âge de l’expérience chagrine, ils deviennent enclins à lui faire une bien grande part. […] Les deux volumes recueillis sous le titre de Conseils de Morale la montrent pourtant sous ce jour, mais pas aussi à l’origine, pas aussi nativement, si je puis dire, qu’une étude attentive de son talent nous l’a appris à connaître. […] Tout ce côté d’elle, ce côté de critique littéraire, de polémique philosophique, n’est pas connu autant qu’il le faudrait. […] Je les connais, vous le savez, mon ami, ces convenances, qui font du rôle de journaliste le plus bizarre peut-être que pût choisir une femme, si elle pouvait l’adopter par choix… Oh ! […] A partir de ce temps, une seconde époque, celle dans laquelle elle est plus connue, commence pour Mme Guizot.
Nous connaissons enfin le caractère fondamental de la littérature française au dix-septième siècle : c’est la recherche et l’expression de la vérité. […] Un seul homme connaissait le lieu de sa solitude ; c’était le savant père Mersenne, par lequel il communiquait avec le monde, n’ayant affaire qu’aux idées, et libre de tous rapports avec les personnes. […] La même conduite de l’esprit, dans les écrits de ces grands confesseurs de la foi, amena invinciblement la même raison à connaître ce qui la surpasse. […] Tout près de lui, les premiers qui portent cette glorieuse marque de liberté, Pascal, le grand Arnauld, l’avaient personnellement connu. […] Les grands hommes du dix-septième siècle ont appris de Descartes à connaître le naturel de leur pays, ce naturel qui fait de l’esprit français l’image la plus parfaite de l’esprit humain dans les temps modernes.
Ceux qui ont connu M. Damiron ont connu un sulpicien. […] Je n’ai pas connu d’homme qui eût pu être plus aimé des femmes. […] En réalité, nous connaissions Cousin, Jouffroy, Pierre Leroux, comme on connaît Valentin et Basilide, je veux dire par ceux qui les ont combattus. […] Sainte-Beuve, qui connaissait le Comte de Valmont, comme il connaissait toute chose, éclatait de rire quand je lui contais cette histoire.
La paix qui suivit les grandes guerres de l’Empire fit connaître l’Europe à la France. […] Il avait visité en 1817 Berlin, Göttingen, Heidelberg, où il avait connu Hegel. […] Nul ne connaîtrait mieux la route que le pilote éprouvé par maintes traversées heureuses. […] Vous me citez des hommes qui ont réussi à se faire connaître : belle preuve assurément ! […] Quant à l’esthétique de Hegel, elle est assez connue en France par la traduction de M.
Celle-là, il la connaît, et quand il la demande, il sait ce qu’il désire. […] L’homme doit connaître soi-même et sa maison, sa maison surtout. […] Ni Jérusalem, ni Athènes, ni Rome ne l’ont connue. […] Calvin n’a presque voulu connaître que celle-là. […] L’antiquité a connu l’amour à l’état de passion ardente ; elle ne l’a pas connu à l’état de sentiment tendre ; elle ne la pas connu comme une occupation de l’imagination jointe à l’attendrissement du cœur.
Elle dut connaître Mme Necker ; elle connut certainement Mme de Staël. […] Nous ne la connaissons encore que par Meyer ; mais elle-même va directement se révéler. […] J’ai serré la sienne ; je l’ai embrassé, et nous nous sommes séparés. » Si Diderot avait connu ces pages, que n’aurait-il pas dit ? […] Deux ans après, en 1786, Mme de Charrière donna son ouvrage le plus connu, Caliste ou Lettres écrites de Lausanne. […] Je ne me connais à rien, je n’approfondis rien ; mais je contemple et j’admire cet univers si rempli, si animé.
Mais vous la connaissez. […] C’est un des ouvrages les plus connus de Rousseau. […] Il la connaît, cette attitude-là. […] cela, et quelques autres choses bonnes à connaître ? […] Que connaissons-nous de lui ?
Il serait pourtant curieux de les connaître. […] Là je lui répondrai et me ferai connaître. […] Taine ne connaissait pas Napoléon, mais je crois qu’il ne le connaissait pas depuis assez longtemps et qu’il a été étonné. […] C’est une vraie ville où tous les âges ont laissé des souvenirs ; une ville type : qui la connaît en connaît cent autres. […] Connaissez-vous saint Jérôme ?
Son autre Poëme sur le Génie, le Goût & l'Esprit, fait connoître qu'il ne possede aucune de ces trois qualités qu'il a voulu célébrer. […] La derniere des Productions connues de cet Auteur, est une espece de Comédie en trois actes & en prose, avec des Ariettes, intitulée Henri IV ou la Bataille d'Ivry, qui, à la faveur du Héros que tout le monde chérit, & de la Musique de M. […] Il a même paru des Ecrits à ce sujet, qui prouvent qu'ils savent se connoître en bons Ouvrages, & apprécier les mauvais à leur juste valeur.
Les définitions sont illusoires ; les conditions des choses sont tout ce que nous en pouvons connaître. […] Campana a fait connaître. […] Mitscherlich, qui connaissait cependant la nature organisée de la levure, lui attribuait le même rôle que Berzélius. […] Prat étudie en ce moment, serait due à un produit de la putréfaction mal connu. […] Bien que l’on ne connaisse pas encore les agents de synthèse des corps vivants, ils existent certainement.
On connut l’illusion et la pompe théâtrales. […] Le premier il connut le langage de la vraie grandeur, l’art de lier les scènes, l’art de l’exposition et du dialogue. […] Il est bien plus prompt à créer que nous ne le sommes à le connaître. […] Les anciens avaient connu les grands tableaux, les situations, le naturel du dialogue. […] Il a peu connu les femmes et la passion qu’elles connaissent le mieux, l’amour.
La Margrave de Bareith nous est surtout connue par un ouvrage piquant, qui est un tort. […] Elle le protégeait en toute rencontre ; quand l’âge de l’étude vint pour lui, elle l’y excita en lui faisant honte de négliger ses talents ; elle était sa confidente la plus chère avant qu’il connût le mal : c’était son bon génie. […] Mariée par une boutade de son père au prince héréditaire de Bareith, qu’elle ne connaissait pas auparavant, elle en parle toujours avec estime et affection ; elle l’aima, s’attacha tendrement à lui, et n’eut pas d’effort à faire pour mettre son âme en accord avec ses devoirs. […] Il est mort pour une plaisanterie, en mangeant tout un pâté de faisan… ; il s’est avisé de se faire saigner pour prouver aux médecins allemands qu’on pouvait saigner dans une indigestion ; cela lui a mal réussi… Il est regretté de tous ceux qui l’ont connu. […] Ainsi, ne connaître des uns que leurs livres, et, pour plus de sûreté, se priver de leur personne ; — des autres, ne connaître que la personne, en évitant soigneusement leurs livres : la recette est bonne à retenir, et peut-être quelquefois encore à appliquer.
Moi aussi, j’ai connu le malheur ; mais, regardant en arrière, je vois que je n’ai pas toujours été inutile à mes semblables, qu’il en est encore deux ou trois avec qui je partage le petit morceau de pain que je ne dois qu’à mon travail. […] Pelouze (le père du chimiste), vous la connaissez : je ne suis resté indifférent à rien de ce qui a intéressé mon pays et l’humanité. […] La correspondance avec Chateaubriand était déjà en partie connue ; elle est apprêtée, travaillée, et sent l’huile. […] J’en ai connu un qui avait un Jésus de cire ; sa bonne, en touchant à la statuette, la brisa. […] Tu préfères Béranger à Lamartine, parce que tu connais l’un et non l’autre ; mais juge de la différence : en parlant de Lamartine, on vante son génie, et de moi on ne doit vanter que l’esprit.
Je vous connais assez, et depuis assez de temps, pour ne pas mettre en doute la sincérité de vos sentiments et de votre attachement à ma personne. ». […] Je connais par expérience tous les avantages qu’on peut en tirer ! […] Je suis accoutumé à me contenir sur les choses que je désire, et qui n’ont pas été possibles jusqu’à présent, ou du moins qu’on n’a pas crues telles, et je saurai encore me contenir sur celle-ci, quoique je puisse vous assurer que j’ai un désir extrême de pouvoir connaître par moi-même un métier que mes pères ont si bien pratiqué, et qui jusqu’à présent ne m’a pas réussi par la voie d’autrui, ainsi qu’il y avait lieu de s’en flatter. […] Vous connaissez Paris ; l’on n’y est pas content de vous ; l’on y dit encore du bien du maréchal de Coigny, mais, vraisemblablement, cela ne durera pas longtemps. » (27 septembre 1743.) […] Elle explique et justifie jusqu’à un certain point cette réputation de citoyen qu’il ambitionnait vers la fin, et que Louis XV lui-même lui accorde : « Ce n’est pas d’aujourd’hui que je connais vos bonnes qualités ; celle de citoyen est au-dessus de toutes. » Le mot était décidément en circulation depuis Vauban, et dans le sens de patriotisme, d’amour du bien public.
Il y a un joli mot de Saint-Lambert, autre homme de lettres s’il en fut, et qui s’y connaissait. […] Elle se trace l’idéal de deux personnes « qui seraient faites à tel point l’une pour l’autre, qu’elles ne connussent jamais la satiété ni le refroidissement ». […] Elle y rencontra, dans la société de la marquise de Boufflers, un homme de trente ans, fin, agréable, spirituel, bien que d’un esprit assez sec et aride, connu seulement alors par une Épître à Chloé, assez jolie pièce dans le genre sensuel ; c’était M. de Saint-Lambert. […] Les conséquences de cette liaison nouvelle sont assez connues ; il s’ensuivit l’aventure à demi grotesque, indécente et funeste, qui occupa tant la société d’alors, et qui amena la mort de Mme du Châtelet, à Lunéville, six jours après son accouchement, le 10 septembre 1749. […] Ce n’est pas qu’elle ne voie au fond à qui elle a affaire en Saint-Lambert ; il est jeune, il est léger, elle se méfie : Vous connaissez les goûts vifs, lui écrit-elle un jour en partant, mais vous ne connaissez point encore l’amour.
Nous avons maintenant des châteaux où l’on « vacance », des villas au bord de la mer, des rendez-vous de chasse qu’on habite en passant, mais nous n’avons plus, dans son logis qui demeure, ce tout petit bourgeois rural ou ce grand paysan que nos pères ont connu. Ils l’ont connu, mais ils ne l’ont pas tous compris. […] Et la règle générale, c’est que les écrivains, et spécialement les romanciers, parlent de la province avec ironie ou commisération ; qu’ils ne la connaissent guère que par ses légers travers, indéfiniment peints et repeints, c’est-à-dire qu’ils méconnaissent foncièrement les trente-deux millions de Français qui vivent hors de la capitale. […] Quelques réminiscences de Balzac, un démarquage maladroit de Madame Bovary, deux ou trois portraits, qui voudraient être méchants, d’êtres inoffensifs connus et peut-être aimés autrefois, et nous avons un nouveau livre sur la province ou plutôt contre elle. […] J’ai rencontré, au fond d’une forêt, une châtelaine qui connaissait les cent trente-trois manières d’apprêter le lapin de garenne, mais personne ne les lui demandait.
On apprend à l’y bien connaître, à ne pas le surfaire (car lui-même, si ambitieux, mais en même temps si modeste, ne se surfaisait pas), et aussi à lui voir dans leur juste degré tous ses mérites de philosophe politique, de citoyen passionné pour le bien, d’ami tendre et d’homme aimable dans l’intimité. […] M. de Chateaubriand lui-même a peint le véritable désert, celui du moins que je connais, avec des couleurs fausses. […] Ici, les chapitres sont fort justes, et le caractère de profondeur qu’ils ont et qu’ils affectent répond bien à toutes les circonstances dès longtemps connues. […] Ceux-mêmes que l’ambition généreuse et une secrète ardeur ont le plus poussé en avant et à se faire connaître n’ont pas toujours assez tenu compte de cette rude condition du grand nombre, qui consiste à lutter de bonne heure, à pâtir, à forcer des difficultés de plus d’un genre. […] Le comte Louis de Kergorlay, l’un des plus distingués du petit cercle choisi (cela ressort pour ceux-mêmes qui ne le connaîtraient que par la correspondance présente), est un de ces heureux qui méritent de l’être, et qui ont mieux aimé faire le bien en agissant qu’en écrivant.
Si nous pouvions tenir toutes les causes et circonstances qui agissent sur un individu, dès maintenant nous connaissons assez les lois primitives des phénomènes mentaux pour pouvoir prédire sa conduite dans un grand nombre de cas. […] Comment pouvons-nous observer et interpréter les opérations mentales d’autrui, sans connaître préalablement les nôtres ? […] Je n’ai aucune intention de me professer partisan de l’une ou de l’autre ; toutes deux ayant beaucoup fait pour l’humanité ; toutes deux devant être nécessairement connues de quiconque aborde les questions philosophiques, chacune ayant beaucoup profité des critiques de l’autre. […] Qui ne comprend cependant que si les lois fondamentales de l’esprit étaient découvertes, si les circonstances qui les modifient étaient connues, si nous tenions, en un mot, l’essentiel et l’accidentel, comme dans le cas des marées, cité plus haut par M. […] Mais s’il n’est pas possible de connaître avec quelque sûreté les circonstances influentes, lorsque nous les arrangeons nous-mêmes, à fortiori ne pouvons-nous les connaître dans les cas qui échappent à notre contrôle.
Car nous avons précisément restitué à l’idée ethnique toute sa puissance, nous nous appliquons d’une manière constante à saisir le sens des réalités, et nous avons constitué l’éthique la plus sûre qu’ait connue la France. […] Je n’en connais pas de plus stricte et de plus sûre. […] C’est par l’entremise des poètes que les hommes peuvent connaître Dieu. […] Hugo la connaissait aussi, il savait encore dessiner, peindre et sculpter. […] Afin d’exprimer les passions d’Ajax, d’Œdipe, d’Iphigénie, de Corette ou d’Albine, il faut les avoir connues.
Ce livre qui, de la personne très peu connue jusqu’ici et maintenant plus étudiée de Saint-Martin et de ses idées, s’élève jusqu’à la hauteur d’une discussion et d’un jugement sur le mysticisme en général, est une œuvre qui veut être impartiale et sévère. […] Or, nous ne connaissons dans l’histoire du monde que le Catholicisme qui ait jamais pu régler et contenir cet extravasement de la faculté religieuse, parce que le Catholicisme, cette force organisée de la vérité, a, par son Église, l’autorité éternellement présente et vigilante, qui sauve l’homme de son propre excès et le ramène tout frémissant à l’Unité, quand le malheureux s’en écarte, fût-ce même par une tangente sublime ! […] De toutes les religions connues, le Catholicisme ayant le mieux traité la personnalité de l’homme selon ce qu’elle vaut, en lui arrachant son orgueil, a eu seul aussi la puissance de creuser un lit dans les âmes pour ce torrent de l’infini qui submerge certaines natures et finirait par les engloutir ! […] Prendre un siècle comme un homme, par ses prétentions, est un mauvais moyen de le connaître, même quand il s’agit d’apprécier le mal qu’il a fait… ce qui paraît toujours facile. […] Caro, qu’il faut lire, si l’on veut connaître cet hérésiarque au petit pied, qui se croyait et se disait « né avec dispense », et qui peut-être, hélas !
Je ne puis citer tous les collaborateurs, auteurs de notices, et qui sont la plupart connus eux-mêmes en qualité de poëtes distingués, Léon de Wailly, Banville, Philoxène Boyer, Baudelaire, etc. ; mais j’ai remarqué, entre les noms que je connaissais moins, celui de M. […] Il a comparé très joliment cette opération difficile de mettre dans un sonnet un peu plus qu’il ne peut tenir, et sans pourtant le faire craquer, à cette difficulté de toilette bien connue des dames et qui consiste à passer une robe juste et collante. […] Certes, et je ne l’ai pas oublié, tous les grands poëtes de la Renaissance ont fait des sonnets : qui ne connaît ceux de Dante, de Shakspeare, de Milton ? […] Cet homme de talent, modeste, lui aussi, autant que distingué, est connu au théâtre par de jolis actes en vers.
Puis, par les progrès de la civilisation, ses idées se dégagent ; il ne sent plus le besoin de figures, de symboles, il devient mûr pour connaître la vérité sans voile ; sa raison peut se passer de formes ; c’est le règne de la philosophie. […] Dans le passé, je vois des hommes réunis en société par la religion, je les vois marcher vers un but commun, une destinée commune, auxquels ils croient, unis par la religion ; je vois des Perses, des Égyptiens, des Juifs, des Grecs, des Romains, des chrétiens, toutes sociétés religieuses dans lesquelles la religion avait résolu, à la satisfaction de tous, le problème de la destination de l’homme ; mais je ne connais pas de société aristotélique, platonicienne, épicurienne, cartésienne, newtonienne, leibnitzienne, etc., etc. ; enfin je ne connais pas de philosophie qui ait pu réunir en société un certain nombre d’hommes ayant foi à la solution qu’elle leur présentait, et se dirigeant d’après cette croyance. […] Jouffroy de glisser un peu légèrement sur cette solution, il a prouvé qu’il en connaissait assez bien quelques-unes des applications au développement historique de l’humanité. […] Les époques où un dogme règne, dans lesquelles l’humanité connaît sa destination et y croit ; et les époques où un dogme finit, dans lesquelles l’humanité ne se conçoit plus de destination, doute et cherche : les premières, il les appelle des époques fondatrices ; les secondes, des époques critiques.
Et voilà ce que c’est que de connaître trop bien les manuscrits ! […] La seconde est la correspondance, — dirai-je bien connue ? […] Nous commençons à connaître le personnage. […] Ils se découvrent avec surprise une réserve de gaieté qu’ils ne se connaissaient pas. […] Il est regrettable aussi que le timbre-poste n’ait pas été connu de son temps.
Il rentra avec nous au salon, et la conversation roula sur La Harpe, qu’il avait connu. […] Lorsque M. de Chateaubriand revint de Rome à l’avènement du ministère Polignac, j’allais le voir quelquefois les matins : j’essayais de lui faire agréer les idées et comprendre le sens novateur de la jeune école romantique à laquelle il n’était guère favorable ; il avait fort connu Victor Hugo, mais il ne le voyait pas alors ; je faisais de mon mieux ma fonction de critique-truchement et négociateur. […] Cet Essai me semblait incomplet, trop classique, ne rendant pas justice aux derniers grands poëtes de l’Angleterre que M. de Chateaubriand ne semblait pas connaître. […] Je vous remercie mille fois, monsieur, pour la mémoire de Fontanes : c’était un homme fait pour vous connaître et vous admirer.
Grégoire et Collombet nous promettent pour leur prochaine traduction saint Sidoine Apollinaire, avec le texte en regard ; nous ne saurions trop encourager ces travaux de conscience et d’étude pieuse, qui font circuler dans un plus grand nombre de mains des trésors que les érudits connaissent et que toutes les personnes instruites devraient posséder. […] Simon de nous les avoir fait connaître. […] Les personnes, auxquelles s’adressent les écrits du philosophe écossais, devront désirer connaître l’ouvrage d’un des hommes qui cultivent en France avec le plus de distinction et de sagesse cette même philosophie transplantée par M. […] Des notes discrètes et essentielles rendent cette lecture facile ; des notions sur les auteurs connus ou présumés la rendent souvent piquante et toujours instructive.
Soit qu’on ne sache pas faire usage des mots qu’on connaît, soit qu’on n’ait pas les mots eux-mêmes à sa disposition, on se laisse aller à croire que la langue ne peut pas rendre ce qu’on ne sait pas lui faire dire, et l’on crée des tours de phrases et des termes pour le besoin de sa pensée. […] Mais il faudrait la connaître, cette langue permanente et nationale, pour s’en servir, et ce n’est que par ignorance, non par théorie, qu’on préfère souvent l’argot des salons, des boulevards et des journaux, à la langue de La Bruyère et de Mme de Sévigné. […] Mais il ne suffit plus ici de lire des yeux, ni même de repasser des mots aux choses, des signes aux objets, il faut étudier les mots dans leurs rapports entre eux, dans leurs sens, voir ce qu’ils pourraient exprimer autant que ce qu’ils expriment, rechercher leurs origines et leurs variations, sonder leur profondeur, mesurer leur étendue, profiter en un mot de la rencontre qu’on en fait une fois, pour les connaître intimement, à fond, pour jamais. […] Elle demande beaucoup de délicatesse et d’attention ; car les mots qu’on entend du premier coup, qui sont familiers à première vue, ont eu souvent des sens et des emplois qui diffèrent de leurs sens et de leurs emplois actuels par des nuances fines et presque imperceptibles : rien ne fait mieux connaître la langue française que la comparaison scrupuleuse et le discernement exact de ces différences.
Nous connaissons mieux encore, par ses lettres, le cœur inquiet et hospitalier de George, sa prodigieuse facilité à croire, quand elle aimait, qu’elle aimait uniquement avec son âme (et cela, au fort des démonstrations les plus concrètes) et à se figurer qu’elle souffrait le martyre quand elle n’aimait plus. […] Ce Livre d’amour, que je ne connais pas, est-il, comme on le dit, une infamie ? […] N’aimeriez vous pas connaître dans le détail la vie passionnelle de Racine et de Molière ? […] Et nous y gagnons, nous, de les mieux connaître, quels qu’ils aient été, de les avoir vus et sentis vivre naïvement : spectacle inestimable.
Elle compta, outre le jeune directeur et sa femme, plusieurs des anciens Gelosi, entre autres : Giovanni-Paolo Fabri, connu sous le nom de Flaminio, et Nicolo Barbieri, originaire de Vercelli, qui avait déjà commencé à se faire connaître sous celui de Beltrame da Milano. […] Elle devait être bien jeune au commencement du siècle, si Riccoboni, né vers 1674, put encore la connaître. […] Cette dédicace donna à la reine le désir de connaître la troupe dirigée par le fils de ses anciens protégés.
Toutes deux enfin nous attirent et nous fuient ; elles ne sont jamais fixées : quand on croit les avoir atteintes, on voit qu’il faut marcher encore, et celui qui les poursuit est condamné à ne jamais connaître le repos. […] L’une nous montre à quel but nous devons viser, l’autre, le but étant donné, nous fait connaître les moyens de l’atteindre. […] Que l’esprit du mathématicien ressemble peu à celui du physicien ou à celui du naturaliste, tout le monde en conviendra ; mais les mathématiciens eux-mêmes ne se ressemblent pas entre eux ; les uns ne connaissent que l’implacable logique, les autres font appel à l’intuition et voient en elle la source unique de la découverte. […] C’est donc cette harmonie qui est la seule réalité objective, la seule vérité que nous puissions atteindre ; et si j’ajoute que l’harmonie universelle du monde est la source de toute beauté, on comprendra quel prix nous devons attacher aux lents et pénibles progrès qui nous la font peu à peu mieux connaître.
La Bruyère les a bien connus : « Il n’y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps [de l’esprit aussi, quoique moins] qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d’une première vue et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement. […] Pour mon compte, je connais un Pococurante. […] Or, j’ai dit que je le connais ; il est extrêmement agréable et bienveillant envers les personnes ; c’est un homme du meilleur caractère. […] Mais il n’en est pas moins que mesurer les distances aide singulièrement à évaluer les hauteurs et, s’il n’est pas mauvais de connaître les prédécesseurs et les contemporains de Corneille pour bien entendre, pour entendre distinctement combien il est nouveau et combien il est grand, à toutes les époques il en est de même, et il faut pousser des reconnaissances dans le pays des médiocres pour revenir aux grands avec une faculté renouvelée d’admiration.
Mon Dieu, oui, tous les systèmes connaissent cet inconvénient. […] On ne connaît que le cavalier sur son cheval. […] Connaissez-vous ceci ? […] Qui donc connaît le fond des choses ? […] Vous la connaissez.
Laissons ces derniers qui forment un groupe naturel et considérons ce que nous avons appris sur l’art du seul lyrique que nous avons été amené à connaître. […] Par là il en viendra nécessairement à considérer l’objet non plus en artiste qui l’admire, mais en savant qui l’examine : il s’efforcera de le connaître et de le faire connaître intellectuellement ; rien ne sera moins poétique, plus prosaïque, et s’il a à montrer de la même façon une passion, une émotion, une idée, il se bornera de même à la donner à concevoir, à comprendre et nullement à évoquer ; de sa tentative résultera une notion et non un sentiment. […] Le passage rapide par des états d’âmes variés, pensées, émotions, volontés, fait que tous tes phénomènes mentaux sont perçus par la conscience ; connus ainsi, ils se transforment du même coup nécessairement en pensées ou en pensées de pensées. […] Chez cet écrivain comme chez les précédents, la sensibilité, la commisération, la tristesse, la peur que lui inspirait le monde entra aussi en conflit avec les facultés intellectuelles qui le lui faisaient connaître. […] Mais on ne saurait considérer ces œuvres poétiques comme célèbres, ni même comme connues du public.
En tout cas, nous connaissons le dénouement, et quand nous connaissons le dénouement l’intérêt fléchit. […] — Mais il ne sait pas que son fils connaît l’oracle. […] Je la connais depuis toute ma vie. […] Vous connaissez la déclaration d’Aricie (II, 5). […] Léandre Vaillat, que je ne connais pas autrement.
Paul Stapfer connaît son Rabelais. […] Cette ardeur de connaître enflammait alors les plus nobles esprits. […] Des passions il ne connut jamais que le masque et la grimace. […] Nous ne connaissons qu’une réalité : la pensée. […] Ce bon juif ne connaissait au monde que la tribu de Nephtali.
Nous connaissons plusieurs de ces prélats ou monseigneurs qui sont sortis de ces noviciats pour contracter des unions licites et respectées, avec l’approbation du Pape. […] Je l’ai connu peu d’années avant sa fin ; le portrait que je fais de ses années pleines et mûres serait certainement le portrait vivant de ses premières. […] Quand je le connus, il touchait à la vieillesse ; mais cette vieillesse avait toute la grâce même de la jeunesse, la douceur, la sérénité, l’accueil souriant des belles années. […] Il y a et il y a eu en tout temps des esprits contentieux, ambitieux, impolitiques, mal nés, et qui ne connaissent les doctrines auxquelles ils se prétendent attachés, que par la haine que les partis contraires leur inspirent. […] Consalvi se sentit pris pour jamais de la plus tendre affection pour Cimarosa ; il parvint à le connaître ; ils contractèrent ensemble la plus impérissable affection.
Trolliet consent aux opinions admises et adresse aux poètes consacrés des louanges et des reproches que nous connaissons. […] Il connaît Joseph Castaigne et célèbre M. […] Généreux, je choisis la plus vivante que je connaisse. […] On connut longtemps d’autres jolis morceaux de ce lyrique de la douceur et de la bonhomie. […] Le plus ancien livre de lui que je connaisse est un volume sur Savinien de Cyrano Bergerac.
Défendre l’abus avant qu’il se fût introduit, c’eût été le faire connaître, et comme l’enseigner. […] De même Homère, au temps duquel on ne connaissait pas encore les lettres alphabétiques, nous apprend que la lettre de Pretus contre Bellérophon fut écrite en signes, σήματα. […] J’ai connu un excellent musicien qui avait ce défaut de prononciation ; lorsqu’il se trouvait arrêté, il se mettait à chanter d’une manière fort agréable, et parvenait ainsi à articuler. […] La topique est l’art qui conduit l’esprit dans sa première opération, qui lui enseigne les aspects divers (les lieux, τόποι) que nous devons épuiser, en les observant successivement, pour connaître dans son entier l’objet que nous examinons. […] Il est naturel de connaître d’abord les choses, et ensuite de les juger.
J’obéis plus volontiers, quand la raison des ordres que je reçois m’est connue. […] connaît-il ceux qu’il appelle des petits-maîtres ? […] » « Lorsque vous parlez de nos mœurs, ou vous les connaissez, ou vous ne les connaissez pas. […] Quand tous les faits seront-ils connus ? […] Ce fait est connu, mais qu’importe ?
« Je ne connois point l’Abbé de Caveirac, ajoute M. […] Linguet ; mais nous nous flattons de connoître les devoirs de la justice & de la vérité ; & c’est pour y satisfaire que nous nous empressons de confondre ceux qui n’ont connu ni l’une ni l’autre.
Est-ce que je le connaissais ? “Oui, je le connais de nom”, répondis-je. — Tom Danby avait aussi dessiné ici : “Le connaissez-vous ? […] Je les connais comme moi même ! […] Jamais on n’y avait connu la peinture qu’on nomme classique. […] Mais on voit, comme d’habitude, qu’ils ne connaissent pas notre situation.
. — Par-delà les facteurs connus, les facteurs inconnus plus simples peuvent avoir des propriétés différentes ou les mêmes. — Selon que l’une ou l’autre de ces hypothèses est vraie, l’explication a des limites ou n’en a pas. […] En lui-même, ce changement m’est inconnu ; je ne sais de lui qu’un de ses effets, je ne le connais que par un signe. […] Car, si, de ce que nous connaissons la raison d’un fait ou d’une loi, nous pouvons conclure son existence, nous ne pouvons pas, de ce que nous l’ignorons, conclure son absence. […] Pour démêler la raison qui explique les caractères d’un composé, comme le graphite, il faut que nous connaissions les propriétés de ses éléments, les molécules du carbone. […] Dès lors, il y aura lieu de chercher à connaître les conditions de ces variations ; car il ne saurait y avoir d’effet sans cause.
Il connaît les effets négatifs de l’habitude98 ; il connaît aussi la volonté mentale, l’attention, mais il ne l’emploie qu’à déterminer l’ordre des faits psychiques99 ; il ignore qu’elle est aussi et surtout l’antidote de l’habitude négative [ch. […] Bossuet, Mystici in tuto, 12. — Cf., du même auteur, la Tradition des nouveaux mystiques, X, 5 : « Dieu, qui sait tout et connaît le fond du juste, en écoute les inclinations avant qu’elles se soient formées en termes exprès, intérieurs ou extérieurs. » 16. […] A cette date, Bonald ne paraît connaître que Condillac et J. […] VII, p. 169 et passim. — Ils devraient d’autant mieux connaître les idées. […] Bossuet les connaît bien : l’extase est pour lui une série de petites perceptions, trop fines pour être nommées, trop spirituelles pour admettre une expression sensible.
Ils ont à l’envi reculé les bornes du connu et repoussé la limite humaine. […] Des noms bien connus des Lyonnais, Journel, Bonjour et Barret (depuis prêtre et jésuite), tous caractères originaux et de bon aloi, en faisaient partie. […] Ampère, qui ne le connaissait pas jusqu’alors, ne cessait de se récrier à cette exposition si lucide de découvertes si imprévues. […] Maine de Biran, lequel, déjà connu par son Mémoire de l’Habitude, travaillait à se détacher avec originalité du point de vue de ses premiers maîtres. […] Dans l’histoire des sciences physico-mathématiques, comme va le faire connaître M.
Cet homme que j’ai tant lu et (je puis dire) tant connu autrefois à force de le lire, je viens de l’approcher de nouveau, je viens de l’entendre ; la Correspondance qu’on publie me l’a rendu au complet, vivant, parlant, dans ses jets et ses éclairs, dans ses éruptions et ses effusions de chaque jour, et je me suis senti de nouveau sous le charme, sous l’ascendant. […] Il se répand affectueusement quand il écrit aux siens dont il est séparé, à sa fille qui a grandi dans l’absence et qu’il ne connaît pas : on sait en quels termes imprévus de forte et charmante tendresse. […] Jamais je n’ai pu découvrir un seul signe de révolte contre Bonaparte : « Il est trop ambitieux, ou ambitionnairc, comme disait un soldat ; s’il veut que nous nous battions, il faut bien qu’il nous nourrisse. » Voilà ce que j’ai pu connaître de plus fort ; mais jamais un mot ni un geste contre sa souveraineté. […] c’est un grand problème. » Il reconnaît donc le grand fait, bien que sans l’accepter : « Le monde que nous avons connu il y a trente ou quarante ans n’existe plus. » Philosophe politique, pourquoi se cabrer ainsi, pourquoi se roidir de toute la hauteur de son intelligence ? […] De Maistre s’en indigne : « Ce qu’il y a de bon, dit-il, c’est que les dames que ce texte frappe, et que tout le monde connaît, sont bien ce qu’on peut imaginer de plus distingué en vertu, en esprit et même en connaissances, sans compter le rang qui est aussi cependant quelque chose.
Le plus curieux morceau du volume, et dont le passage principal était déjà connu par un écrit de M. […] Il apparaît, il est sur l’autel sans qu’on l’y ait vu monter : Alors levant les yeux, il (le songeur) aperçut sur l’autel un personnage dont l’aspect imposant et doux le frappa d’étonnement et de respect : son vêtement était populaire et semblable à celui d’un artisan, mais son regard était céleste ; son maintien modeste, grave et moins apprêté que celui même de son prédécesseur (Socrate), avait je ne sais quoi de sublime, où la simplicité s’alliait à la grandeur, et l’on ne pouvait l’envisager sans se sentir pénétré d’une émotion vive et délicieuse qui n’avait sa source dans aucun sentiment connu des hommes, « Ô mes enfants, dit-il d’un ton de tendresse qui pénétrait l’âme, je viens expier et guérir vos erreurs ; aimez celui qui vous aime et connaissez celui qui est ! […] Elle lui dit un jour : « Connaissez-vous M. […] » — « Non. » — Comment peut-on être homme, avoir vingt-cinq ans et ne pas connaître Rousseau ? » Il résolut alors de tout faire pour connaître celui dont la vue était un gage d’estime auprès de celle qu’il aimait : il s’informe, il court rue Plâtrière, monte au quatrième et frappe.
D’ailleurs, elle ne le verra qu’environné de ses ennemis, qui ne le connaissent point. […] Me connais-tu ? […] Soit que l’on travaille, dit-il, sur un sujet connu, soit que l’on en tente un nouveau, il faut commencer par esquisser la fable et penser ensuite aux épisodes ou circonstances qui doivent l’étendre. […] Ce mot sert aussi quelquefois à désigner les pièces dont le fonds est un roman connu, telles que sont la plupart des pièces de La Chaussée. […] Dans Œdipe, le crime est commis avant d’être connu ; et la connaissance qu’en ont ensuite ceux qui l’ont commis, cause la plus grande terreur dans le dénouement.
Je connais moins ses émules. […] Pour ma part, je n’en connais pas. […] Je ne les connais pas d’hier. […] Tous ces écrivains sont connus et reconnus. […] si je les connais, les critiques !
vous la connaîtrez. […] Vous connaissez sans doute déjà ce nom ? […] Faites-moi donc connaître une autre femme. — Je n’en connais pas dans tout ce canton. […] Le muet était connu dans ce cabaret.
Si l’on connaît parfaitement la forme des choses, on n’en ignore pas absolument la nature. […] Cette loi, sous sa forme utile, n’est pas connue a priori, elle ne s’impose pas à la pensée. […] Le moi, en effet, ne serait, à son sens, qu’une série d’états de conscience qui se connaît. Mais comment une série peut-elle se connaître, c’est-à-dire s’unifier ? […] Y-a-t il pour l’homme un autre moyen de connaître scientifiquement que de connaître par la matière ?
Une publication du genre de celles qui ont fait récemment connaître Mirabeau et Joseph de Maistre lui manque jusqu’ici. […] Il a pour objet de connaître la nature, et, puisqu’il n’a pas été appelé à mettre la main au plan de la machine du monde, qu’elle existe et se maintient indépendamment de ses méditations correctrices, il faut bien qu’il se borne à l’expérience. […] Sieyès ne croyait guère plus à l’histoire qu’à la théologie ou à la mythologie : Il me semble, disait-il nettement, que juger de ce qui se passe par ce qui s’est passé, c’est juger du connu par l’inconnu. […] « Il faut être fou ou ivre pour bien parler dans les langues connues », écrit quelque part Sieyès. […] Ceux qui ne l’ont considéré, dit Mallet du Pan, que sous le rapport d’un métaphysicien politique et d’un manufacturier de constitutions, ne le connaissaient que de profil.
On connaît des exemples frappants de cette reconnaissance, qui se produit parfois après de longues années. […] Ribot suit ici Spencer et va encore plus loin ; il ne place même pas la reconnaissance parmi les opérations du souvenir et se contente de dire que, puisqu’on a connu les choses une première fois, il n’est pas étonnant qu’on les reconnaisse une seconde. […] Le connu, le familier, c’est ordinairement l’habituel ; comment donc distinguons-nous l’habituel de ce qui est pour ainsi dire neuf et original ? […] Il y a des cas de « fausse mémoire » où on se rappelle ce qui n’a pas eu lieu, où on croit reconnaître ce qu’en réalité on n’avait pas connu antérieurement : on projette alors dans le passé ce qui n’est que présent ; on prend pour un souvenir une impression actuelle, pour une répétition une nouveauté. […] Un malade, dit Sanders, en apprenant la mort d’une personne qu’il connaissait, fut saisi d’une terreur indéfinissable, parce qu’il lui sembla qu’il avait déjà éprouvé cette même impression.
Au seizième siècle, il y avait des hommes qui s’étaient adonnés au genre de la fable parce que, à cette époque, Esope était très connu et très estimé. […] Les animaux d’espèces différentes ne connaissent aucune solidarité entre eux, et la loi de nature est, hélas ! […] On apporte maintenant des exemples que La Fontaine n’a pas connus. […] Mais ce qui n’est pas faux, ce sont les fables qui sont intercalées dans le Discours à Mme de la Sablière, vous les connaissez, je les rappelle seulement très brièvement. […] On invente certains obstacles qu’elles n’ont jamais connus, et de ces obstacles, après beaucoup d’hésitations, de tâtonnements, d’incertitude et d’affolement, de ces obstacles elles finissent par se rendre maîtresses.
Nous ne connaissons rien en France qui rappelle une cour, même de loin. […] Il importe donc de se connaître. […] Si vous connaissez la réputation des modistes, ma maison, hélas ! […] Ce qui m’intéresserait aujourd’hui, ce serait de connaître leurs théories. […] J’en connais une, réputée parmi ses compagnes pour son merveilleux talent d’invention.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
Personne ne sauroit contester à Descartes d’avoir le plus profondément connu & le plus clairement dévoilé ce qu’on peut appeler la physique de l’ame. […] Il pensoit avec Séneque, qu’il est malheureux de mourir trop connu des autres, sans s’être connu soi-même *.
Jules de Gaultier, par exemple, s’il ne connaît ce passage, le lira avec curiosité.) […] On connaît bien ces petites phrases aiguës comme des lames. […] Bordeaux, ne connaissent pas la « peur de vivre ». […] Singulier sentiment chez des gens qu’on a connus si zélés pour la justice civile. […] Frédéric Plessis un talent paisible et pur et qui se connaît lui-même.
Mais, au reste, il a toutes les chances : il connaît depuis longtemps sa femme, qui est une petite amie d’enfance ; il l’aime et il est aimé d’elle. […] Sa compagne devient grosse… Je connais des gens qui, s’ils avaient une femme et si cela lui arrivait, auraient la candeur de s’en réjouir. […] Il se dit : « Vivre pour les autres, oui, c’est là le but de la vie. » Il nous raconte alors l’histoire d’une vieille demoiselle qu’il a connue dans son enfance, qui a passé ses jours à se dévouer, et qui, seule, paralytique, presque pauvre, sans une joie extérieure, a vécu sereine à force de résignation, de douceur et de charité. […] Édouard Rod est bien de mon avis : et, la seule fois où il ait connu une vraie douleur, il n’a pas craint de confesser la vanité des autres. […] — Je crois que l’humanité marche — quoique très lentement, avec des arrêts et des retours — vers un état meilleur où la justice sera moins incomplètement réalisée, la souffrance moindre, la vérité mieux connue, et, si vous le voulez, vers un idéal.
Au défaut d’écrits ou de paroles attribués à la marquise de Rambouillet, j’ai fait des recherches pour connaître l’objet le plus ordinaire de ses conversations intimes. […] Trois longues lettres de cet écrivain qui lui sont adressées, comme suite des conversations ou entretiens qui ont eu lieu entre elle et lui, la font mieux connaître que tout ce qui aurait pu être écrit sur son compte. […] L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains. […] Il croit que ce mot, chez les Romains, s’entendait principalement de la science de la conversation et du don de plaire en bonne compagnie ; que les Grecs ont abusé de cette connaissance, et que les seuls Romains, même en Italie, en ont connu le vrai et le légitime usage. […] Il n’y a plus de doute que dans leur plus familier entretien, il n’y eut des grâces négligées et des ornements sans art que les docteurs ne connaissent point, qui sont au-dessus de l’art et des préceptes.
Pour la connaître pleinement et exactement, la notion de son mécanisme, de ses parties, de sa genèse, ne sera pas plus importante que celle de la manière dont elle existe, dont elle se comporte, dont elle agit sur la matière vivante, du choc harmonieux, saccadé ou lent dont elle frappe les esprits, un esprit, une âme individuelle et figurée. Comme on peut le voir, les lignes qui précèdent tendent à ce que l’on connaisse l’œuvre d’art artistiquement après l’avoir déterminée scientifiquement en la décomposant, et donne ainsi une valeur et une utilité à sa reconstitution esthétique. […] Il faut pour entreprendre la restitution d’un de ces grands êtres intellectuels qui sont, dans l’ordre de la pensée et de la sensibilité pures, comme les initiateurs d’une espèce morale, qui concentrent et qui exaltent en eux toute l’émotion et la réflexion excitée dans la foule mêlée de leurs admirateurs, remonter des parties éparses de son esprit à leur enchevêtrement et leur engrenage dans le tout, replacer cet esprit ainsi particularisé dans chacune de ces facultés et dans leur association, en un corps dont il sera nécessaire de connaître les représentations graphiques et dont les habitudes ressortiront des témoignages des contemporains : ce corps même et cet esprit, il faudra le prendre dans ses origines, la famille, la race, la nation, — dans son milieu premier, le lieu de naissance et d’enfance, le climat, le paysage, le sol : il faudra le suivre dans son développement et ses relations, de son enfance à sa jeunesse, de ses amitiés à ses liaisons, de ses lectures à ses actes, tracer le cours de ses productions, connaître les joies et les amertumes de sa vie, le conduire enfin à ce déclin et ce décès qui si rarement, pour les grands artistes, sont glorieux, ou fortunés ou paisibles. […] Que l’on conduise ainsi Poe de la table où tout enfant son père adoptif l’exhibait récitant des vers, à cette taverne de Baltimore où il goûta l’ivresse qui le couchait le lendemain dans le ruisseau ; que l’on connaisse de Flaubert la famille de grands médecins dont il était issu, le pays calme et bas dans lequel il passa sa jeunesse, la fougue de son arrivée à Paris, ses voyages, son mal, le rétrécissement progressif de son esprit, le milieu de réalistes dans lequel s’étriquait ce romantique tardif : que de même on décrive la physionomie satanique et scurrile (sic) de Hoffmann, le pli de sa lèvre, l’agilité simiesque de tout son petit corps, ses grimaces et ses mines extatiques, son horreur pour tout le formalisme de la société, ses longues séances de nuit dans les restaurants, à boire du vin, et ce mal qui le mît comme Henri Heine tout recroquevillé dans un cercueil d’enfant ; que l’on compare les débuts militaires de Stendhal et de Tolstoï à leur fin, à l’existence de vieux beau de l’un, à l’abaissement volontaire de l’autre, aux travaux manuels et à la pauvreté grossière ; que l’on complète chacune de ces physionomies, qu’on en forme des séries rationnelles, on aura dressé en pied pour une période, pour un coin du monde littéraire, pour ce domaine tout entier, les figures intégrales du groupe d’hommes qui sont les types parfaits de l’humanité pensante et sentante.
Alors, car, comme nous l’avons dit, tout marche en même temps, alors on a connu deux sortes de langage ; la poésie, qui fut à l’origine l’expression de la parole traditionnelle ; la prose, qui fut seulement l’expression de la parole écrite. C’est, encore à présent, à cette origine des choses qu’il faudrait remonter pour fixer les limites de la poésie et de la prose ; on a beau lutter contre la tyrannie des lois primitives, il faut toujours en venir à les étudier pour bien connaître ce qui est réellement. […] Nous avons, il est vrai, découvert un monde nouveau ; mais nous avons cessé de connaître l’intérieur de l’Afrique. […] Ainsi donc il s’agit de bien connaître l’opinion ; il faut savoir la diriger, et même lui résister lorsqu’elle s’égare. […] Sans doute l’opinion existe, mais il faut la connaître et la dégager de ce qui peut lui être étranger.
Il y a là, en effet, un amour de la justice et de l’art, une élévation, une connaissance, une maîtrise de compétence enfin, qui mérite cette distinction suprême et qui n’étonnera que ceux qui ne connaissent pas Daly. Que si, par hasard, nos lecteurs étaient parmi ceux-là, nous voulons le leur faire connaître. […] II J’ai dit que je voulais le faire connaître, non qu’il soit inconnu pourtant ; mais la notoriété de ses travaux, très comptés dans les hauteurs de l’art et de la science, diminue quand il s’agit de ce public dont les mille échos font surtout la gloire. […] Je ne connais pas, pour ma part, d’esprit plus mâle et plus brave que César Daly. […] Moi aussi, je pense comme Daly que l’art est un symbole, — l’expression symbolique des hautes convenances d’ordre et de vérité souveraine, la prescience universelle des choses qu’il faut nommer et connaître, l’inventaire innocent du bien et du mal, de ce qu’il faut imiter et de ce qu’il faut écarter.
Il a publié deux Études assez courtes, mais très substantielles, qu’il a dû détacher de son volume sur la littérature de l’Angleterre actuelle, et ces deux Études, dont l’une traite de l’Idéalisme et l’autre du Positivisme anglais contemporains, méritent vraiment de la Critique le coup d’œil à part, qu’à part elles sollicitent… En effet, elles font connaître mieux que des tendances d’esprit générales, mais deux individualités fort curieuses et fort intéressantes, dont la renommée, qui n’est pas encore de la gloire, commence de s’importer chez nous… L’une de ces deux individualités intellectuelles n’est rien moins que Thomas Carlyle, l’intraduisible Carlyle, comme disent ces fats d’Anglais, lesquels croient leurs grands esprits inabordables comme leur île, mais à qui M. […] Pour nous, Carlyle, le plus connu relativement des deux écrivains en question, est celui-là qu’on voudrait le plus connaître davantage, car c’est une espèce de poète métaphysicien qui a par conséquent deux poésies l’une sur l’autre, la poésie de l’idée et la poésie de l’image, la poésie de l’abstraction profonde sous la poésie de la concrétion toute-puissante. […] Stuart Mill, bien moins connu chez nous que Carlyle, a été cette personnalité dont il était besoin et que M. […] Nous les connaissions… Mais, puisqu’il n’est plus le moqueur des Philosophes français et qu’il s’est fait compréhensif et grave, croyant à la philosophie dont il a commencé par douter, quand nous donnera-t-il un système qui ne soit pas la poussière du système des autres, tombée (sic) sur ses ailes… hélas !
Je connais, de vieux temps, le docteur Favrot. […] que le docteur Favrot ne fût et ne soit très capable encore de l’écrire, mais pour une raison ou une autre, qu’il connaît sans doute mieux que moi, il a passé des mains compétentes mais trop rapides sur l’ensemble d’un sujet qu’il fallait attaquer et creuser fort et ferme… Il a fait moins un livre que le programme d’un livre qu’il complétera peut-être un jour, en le reprenant en sous-œuvre. […] Et lui, l’homme de science, qui connaît mieux que personne l’incomplet et le hasardé de ces solutions piètrement administratives, il s’en contente à peu de chose près, au lieu d’en démontrer hardiment et rigoureusement l’insuffisance. […] La mort comme nous la connaissons qu’est-elle vraiment, quelle qu’en soit l’agonie, en comparaison de cette torture ignorée, qui peut être la nôtre, à chacun de nous, de la vie reprise tout à coup au fond d’une tombe fermée dont on sent sur soi le poids affreux, autour de soi les ténèbres affreuses et le froid affreux ? […] je la connais, l’influence des académies !
Charles Baudelaire, le traducteur des œuvres complètes d’Edgar Poe, qui a déjà fait connaître à la France le bizarre conteur, et qui va incessamment lui faire connaître le puissant poète dont le conteur était doublé, M. […] Un jour même (l’anecdote est connue), Molière le rappela à la marge de son Tartufe, en regard d’un vers par trop odieux, et M. […] Seulement, par une inconséquence qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies, imparfaites par là au point de vue absolu de leur auteur, des cris d’âme chrétienne, malade d’infini, qui rompent l’unité de l’œuvre terrible, et que Caligula et Héliogabale n’auraient pas poussés. […] Elle a, au contraire, d’horribles réalités que nous connaissons, et qui dégoûtent trop pour permettre même l’accablante sérénité du mépris.
Et cependant, si aujourd’hui, à propos d’un livre qu’il m’est impossible d’admirer, je veux prendre exactement la mesure de ce talent, et si j’ose introduire mes petites réserves sur des procédés d’exécution dont je connais la profondeur et la portée, dussé-je m’adresser aux esprits les plus connaisseurs, ayant au fond la conviction que la critique que je me permets est fondée ! […] L’amour-propre de l’homme a voulu tenir un engagement de jeunesse, et de toutes les conditions qui puissent être faites à l’inspiration, je n’en connais pas de plus triste. […] Gautier revient à chaque pas, dans son roman du Capitaine Fracasse, sur l’impression si connue que causent les vieilles tapisseries que le vent remue, que la lune éclaire et que l’ombre noie, dans les salles vides des châteaux déserts. […] Il vit donc là comme un certain Edgar Ravenswood, que nous connaissons, vivait dans sa tour en Écosse, en compagnie d’un vieux domestique que M. […] Théophile Gautier, sous le pédantisme maigre et boursouflé du grammairien et de l’archéologue, qui ont reproduit sur des types connus et glacés ce monde fantômastique du Capitaine Fracasse ; c’est cette complète disparition qui me fait repousser ce Capitaine Fracasse, que j’ai appelé une tapisserie, — une pâle et gothique tapisserie des galeries défuntes, faite avec de vieilles laines passées, et que l’avenir, — et un avenir prochain — rejettera et roulera dans le garde-meuble des curiosités inutiles !
« Dieu a du rapport avec l’univers comme Créateur et comme Conservateur ; les lois selon lesquelles il a créé sont celles selon lesquelles il conserve : il agit selon les règles parce qu’il les connaît ; il les connaît parce qu’il les a faites ; il les a faites parce qu’elles ont du rapport avec sa sagesse et sa puissance. […] Pour les connaître bien, il faut considérer un homme avant l’établissement des sociétés. […] L’homme dans l’état de nature aurait plutôt la faculté de connaître, qu’il n’aurait des connaissances. […] Ils envoient et reçoivent des ambassades ; ils connaissent des droits de la guerre et de la paix ; le mal est que ce droit des gens n’est pas fondé sur les vrais principes. […] On ne connaît pas leur occasion ni leur cause ; on ne connaît pas même ces lois : il faudrait connaître minutieusement l’histoire de ces milliers de peuples qu’elles ont régis tour à tour.
Colonne ne donnera, sans doute, des œuvres Wagnériennes que quelques fragments connus ; le Conservatoire tentera quelque chose : mais de M. […] Elle vient donc clore son œuvre d’une manière intéressante et nous fera connaître en même temps les limites de son génie. […] Au théâtre de Bayreuth, le drame peut même enseigner beaucoup de choses : avant tout, l’art, si peu connu, de la déclamation poétique. […] La Volonté devient vraiment libre dans l’homme qui connaît, — dans le choix entre l’Affirmation et la Négation. […] Pour Parsifal, l’orchestre sera connue précédemment conduit par M.
II), « que les mystiques ont seuls connu la vraie manière de philosopher », n’est-ce pas dire que la métaphysique est d’autant plus haute qu’elle ressemble plus à une effusion ou à une rêverie ? […] Je pourrai même en deviner la cause ; si j’ai l’esprit pénétrant, si cet homme et ses antécédents me sont connus. […] Elle n’a de commun, avec l’observation intérieure, que cette aptitude à mieux connaître autrui, qui vient de ce qu’on se connaît mieux soi-même. […] Parmi les psychologistes, je ne connais que Dugald-Stewart qui ait tenté ce travail (Appendice à sa Philos. de l’Esprit humain, t. […] Nous n’essayerons de faire connaître que la seconde.
J’ai connu des gens qui en pleuraient d’attendrissement. […] C’est un nom assez connu de par le monde. […] J’ai le redoutable honneur de connaître M. […] Je n’ai connu qu’un seul homme de cette crasse et de cette adhérence. […] et qu’y a-t-il de moins semblable à l’orgueilleuse rêverie des panthéistes qui ne connaissent pas de telles larmes et, sans doute, les mépriseraient, mais qui ne connaissent pas non plus une telle poésie et qui n’arriveraient jamais à la comprendre ?
Un homme qui connaît son métier, celui-là ! […] On connaît l’histoire d’un des derniers feuilletons de l’Éclair. […] Par exemple, qui connaît, à présent, le nom de Pelin, un pauvre et simple avocat marseillais, auquel Mirabeau dut la rédaction d’un grand nombre de ses discours ? […] Ainsi que nous l’avons exprimé ailleurs5, on ne connaît plus les dépenses gratuites d’idées. […] Maurice Bouchor et ses amis ont entrepris de lire les œuvres les plus connues de la littérature française.
On ne connaît pas assez Crétineau-Joly. […] Il connaît la vie et la vie moderne, lui qui souvent, dans ses romans, nous en a exprimé les passions, les ridicules et les vices. Il connaît la petitesse de l’esprit de son temps, qui n’est fait ni pour les grandes choses ni pour les choses complètes. […] Je ne connais pas, en effet, de livre plus vrai, et où la vérité, qui n’est ordinairement que nue, soit plus séduisante. […] Crétineau-Joly, l’historien implacable, ne connaît ni ces larmes ni ce rire.
Il s’y connaît. […] Ces peuples élus, qui ne les connaît ? […] Sévère ne peut pas connaître Polyeucte lui-même. Il ne peut pas connaître l’être de Polyeucte. […] Car connaître ici c’est connaître en communion.
Je l’ai connu ce juif et vu à l’œuvre. […] , était aujourd’hui connue de façon définitive, immuable. […] J’ai connu de tels métis de la semi-loufoquerie et de la culture intensive. […] Potain était un homme qui connaissait l’homme. […] J’ai connu un médecin comme cela.
Si vous voulez que je vous dise mon secret tout entier, j’y ai renoncé quand j’ai connu que je ne pouvais être supérieur dans un genre qui exclut la médiocrité. […] Sur quoi Bernis fit son humble révérence, et dit ce mot si connu : « Monseigneur, j’attendrai. […] On a sa correspondance avec Pâris-Duverney pendant ces années ; elle est tout à son honneur, et commence à nous le faire connaître par son côté politique et sérieux. […] L’expérience m’apprend aussi que le mérite des grandes choses n’est jamais mieux connu que de ceux qui ne les ont pas vues naître. […] On a supposé que Bernis connaissait cette épître, et que ç’avait été le motif qui lui avait fait conseiller à Versailles d’abandonner le roi de Prusse et de s’allier avec l’impératrice.
Lavallée s’était fait très honorablement connaître jusqu’ici par divers ouvrages consciencieux et utiles, exécutés avec beaucoup de décision et de fermeté. […] Les détails de la composition de cette adorable pièce et des représentations qu’on en fit sont trop connus pour y revenir : ils forment un des plus gracieux épisodes, et le plus virginal assurément, de notre littérature dramatique. […] Mme de Maintenon cherche à prémunir ses filles contre les périls qu’elles ont déjà rencontrés : « N’ayez ni fantaisie ni curiosité pour chercher des lectures extraordinaires et des ragoûts d’oraison. » — « Il y a une grande différence entre connaître Dieu par la science, par la pointe de l’esprit, par la subtilité de la raison, par la multiplicité des lectures, ou le connaître par les simples instructions du christianisme. » Dans le blanc des lignes, il me semble lire en caractères plus distincts : « Surtout pas trop de Racine, et plus jamais de Fénelon ! […] En présence de ce monde qu’elle connaissait si bien, ne croyez pas que Mme de Maintenon voulût former des plantes trop tendres, des femmes frêles, ingénument ignorantes et d’une morale de novices, elle avait plus que personne un sentiment profond de la réalité. […] S’il est pénible, comme elle l’a dit, de durer trop longtemps, de vivre dans le monde avec des gens de qui l’on n’est pas connu, qui n’ont point été de la vie qu’on a menée autrefois, qui sont en un mot d’un autre siècle, il est très agréable dans la retraite, et sur le banc d’un jardin, de se retrouver devant des âmes toutes neuves et toutes fraîches, qui sont dociles à se laisser former et avides de tout ce que vous leur dites.
C’est alors que ce mot célèbre lui échappa : « J’avais connu jusqu’ici les grands, maintenant je connais les petits. » Mme d’Albany, à côté de ce grand haïsseur, sut maintenir l’équité ou du moins la modération de ses jugements. […] La comtesse, « qui savait assez bien l’anglais et l’allemand, qui possédait parfaitement l’italien et le français et connaissait à fond ces diverses littératures, qui n’ignorait pas non plus tout ce qu’il y avait d’essentiel dans les littératures anciennes, ayant lu les meilleures traductions de l’antiquité qu’on trouve dans ces quatre langues modernes, pouvait causer de tout avec lui », et elle lui était une ressource continuelle d’esprit comme de cœur. […] Tout le monde la connaissait, avec son costume invariable, son grand chapeau et son châle, sa marche résolue, un peu lourde, et ses mains souvent appuyées sur ses hanches. — Je suis ici pas à pas M. de Reumont, le plus exact des rapporteurs. […] Je ne vois pas que les plus récents biographes aient connu cette branche de correspondance, qui est conservée à la bibliothèque de Sienne. […] Il serait indiscret et contraire à la pensée sérieuse qui me dicte cette note d’indiquer le nom de ces divers Fabre que la société parisienne a connus, qu’elle a parfaitement acceptés et honorés.
Sismondi est plus connu de la plupart comme nom que comme homme. […] Sa mère, qui connaissait sa sensibilité extrême, le tenait en garde contre le trop de chaleur et d’entraînement. […] Tu me diras que tu le connais et que je ne le connais pas. […] Son âme généreuse et fière appartenait à ces siècles de grandeur et de gloire que j’ai cherché à faire connaître. […] Dupont (de Nemours) que tous les hommes distingués qu’il avait connus avaient eu des mères de mérite et d’esprit. » C’est De Candolle qui dit cela dans ses Mémoires.
Catinat, gêné d’abord par ses instructions, plus gêné encore par son allure naturelle et par le fond de son tempérament, se montre plus que jamais le général embarrassé qu’on a précédemment entrevu ; il tâtonne, il est incertain ; il ne connaît pas bien cet échiquier nouveau, étendu, qui n’est plus celui du Piémont et des frontières ; toujours en retard de coup d’œil sur l’ennemi, à force de prévision éparse et inquiète il n’a nulle invention, tandis que celui qu’il a en face de lui en est rempli et abonde en conceptions hardies et neuves. […] Ce qui me donne le plus grand déplaisir dans ces tristes conjonctures, c’est que j’en connais les grandes conséquences pour les affaires générales de l’État ; la perte de mes biens me laisserait plus de force à m’en consoler. […] Je crois que bien des gens seraient surpris s’ils connaissaient jusqu’où va mon intérieur sur ce sujet ; j’ai bien fait des réflexions en ma vie sur les révolutions qui peuvent arriver aux hommes, et particulièrement à ceux qui sont honorés d’être en place ; j’y ai trouvé quelque appui et quelque consolation dans l’étourdissement où ce coup m’a mis. […] On était dans une de ces dispositions bien connues où l’opinion a besoin d’apprendre quelque injustice du pouvoir et où elle s’en empare avidement, tout heureuse de l’exagérer. […] Ce serait M. de Catinat s’il se portait bien ; mais ce n’est ni M. de Villars, ni la plupart des autres que nous connaissons. » Voilà l’idée vraie et juste de Catinat, qui nous est donnée par les plus fins connaisseurs en mérite et en vertu.
Il faut connaître particulièrement M. […] Ces gens-là me connaissent à peine, et ils m’écrivent comme à leur frère : je sais que c’est l’avantage de l’esprit républicain ; mais je me défie d’amis si chauds : il y a quelque but à cela. […] Il connaissait à fond cette âme malade, jointe à un si prestigieux talent ; il redressait à chaque instant les fausses vues indulgentes où retombait sa gracieuse et trop prompte amie : « Je suis persuadée, disait de Rousseau Mme d’Épinay, qu’il n’y a que façon de prendre cet homme pour le rendre heureux : c’est de feindre de ne pas prendre garde à lui, et de s’en occuper sans cesse. » Grimm se mettait à rire et lui disait : « Que vous connaissez mal votre Rousseau ! […] Rousseau, tel que nous le connaissons, avait plus d’une raison de lui en vouloir. […] On voit de quelle manière il appréciait les deux hommes de lettres les plus célèbres d’alors, et il ne connaissait pas moins bien les autres.
Nous allons pouvoir nous plonger dans le Saint-Simon inconnu, à qui le Saint-Simon connu nous a tant fait rêver ! […] Cette question d’État, qu’on n’explique jamais, pour qui connaît la lâcheté humaine n’est guères que la peur ; et telle fut sans doute, vis-à-vis de Saint-Simon, celle de ce gouvernement de cotillons qui fut le gouvernement de Louis XV. […] Assurément Saint-Simon, le grand écrivain, connaissait la valeur des mots. Saint-Simon, le moraliste et l’observateur, connaissait la valeur des hommes, et sa fierté, à cet homme si fier, on pouvait croire que c’était son génie ! […] On ne lui connaissait guères que des passions.
bien oui, vous ne le connaissez pas. […] Il se connaissait bien ! […] Elle lui donne particulièrement l’enthousiasme, le Dieu en nous, comme disait l’expression grecque, que ne connurent jamais ni La Rochefoucauld, ni Vauvenargues, ni La Bruyère. […] L’école protestante et rationaliste de Guizot nous donnait les Thierry, et, je viens de le dire, on sait ce que les Thierry nous ont donné ; on connaît leurs notions sur la grandeur de l’Église ! […] Il y reste sur les bases de sa personnalité, — avec le genre particulier d’esprit que nous lui connaissions.
J’ai connu un hugolâtre, comme on disait de mon temps. […] Qui donc connaît le fond des choses ? […] En tout cas, qu’il fût si connu à l’étranger, c’en était une pour qu’on le fit sommairement connaître aux Français, et c’est ce que M. […] Elles sont celles que tout le monde connaît. […] Je vous aurais connu plus tôt !
S’il s’agit d’êtres, comme dans les propositions de choses, tout son effort est de joindre un fait à un fait, pour rapprocher la somme finie des propriétés connues de la somme infinie des propriétés à connaître. […] Premièrement, par déduction, en partant des lois connues que suit la vapeur aqueuse lorsqu’elle est diffuse dans l’air ou dans tout autre gaz. […] Nous connaîtrons la nature quand nous aurons déduit ses millions de faits de deux ou trois lois. […] Voilà une seconde manière de connaître l’axiome, et il est clair qu’elle diffère beaucoup de la première. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.
Elle créa le Platon que nous connaissons. […] Aussi bien… voulez-vous connaître la psychologie de l’athée ? […] La loi morale pratique c’est : connaître la vie pour en être maître. […] Seulement, je vous connais, vous voudrez rire moralement. […] La science ou l’art de gouverner est nécessairement inconnu de la multitude, qui ne connaît rien ; la science ou l’art de gouverner est même inconnu du « grand nombre » qui connaît peu de chose et donc qui ne connaît pas la plus difficile des sciences.
Il faut pour cela que l’écrivain connaisse son lecteur autant qu’il s’en fait connaître, et juge d’avance l’effet que fera sur lui l’impropriété du terme, pour le contraindre à faire la correction nécessaire. […] « L’homme connaît qu’il est misérable. Il est donc misérable, puisqu’il l’est ; mais il est bien grand, puisqu’il le connaît. » (Pascal.)
Par la nature de ses travaux, il semblait destiné à n’être connu que d’un groupe d’hommes assez restreint. […] Or, il s’est trouvé que, tout à coup et contre son attente, cet hébraïsant, cet homme voué aux plus austères études, a connu, outre la gloire, la popularité, je dis la popularité la plus retentissante, quelque chose en vérité comme celle de M. […] Savoir est de tous les actes de la vie le moins profane, car c’est le plus désintéressé, le plus indépendant de la jouissance… C’est perdre sa peine que de prouver sa sainteté ; car ceux-là seuls peuvent songer à la nier pour lesquels il n’y a rien de saint. » L’Avenir de la Science est un livre de foi, car je ne connais point de livre où le scepticisme et le dilettantisme mondains soient traités avec un mépris plus frémissant de colère. […] Comme d’autres grands hommes, celui-là ne sera sans doute connu et compris qu’après sa mort.
La plupart des Grands, sans en excepter les Princes, semblables à ces arbres nés dans le silence, & accrus à l’ombre des forêts, vivent & meurent sans que leur existence & leur chute fassent une sensation & un vide dans le monde : il n’en est pas de même de l’homme qui a su se rendre utile par ses lumieres ou ses talens ; il est connu par-tout où ses Ouvrages pénetrent ; & plus ou moins honoré de ses Contemporains, selon qu’il s’est montré plus ou moins supérieur dans le genre qu’il a embrassé, il peut se flatter d’exister encore avec honneur dans la mémoire des générations futures. […] Je déteste un traité dogmatique Qui m’avilit, qui m’ôte tout espoir, Et qui sur-tout veut me faire entrevoir Que la vertu, l’honneur sont des chimeres, Fantômes vains, foiblesses de nos peres, Liens adroits, dont la Société A par degrés connu l’utilité. […] L’Auteur y enseigne ce qui peut rendre l’esprit actif, juste, & véritablement éclairé ; il y fait connoître les écueils qui peuvent le détruire, y expose les fausses notions capables de l’égarer, & y indique les moyens de se garantir des torts qui l’avilissent ou le rendent coupable. […] Le vrai Philosophe, éclairé par les vérités qu’il connoît, est sans cesse enflammé par le désir d’en connoître de nouvelles ; s’il réfléchit sur ce qu’il fait, s’il observe bien, s’il apprécie ce qui l’entoure, c’est depuis la combinaison de ce qu’il sait & de ce qu’il voit, qu’il s’éleve à de nouvelles découvertes, ou dans les profondeurs de la Nature, ou dans les replis du cœur humain.
Ghéon ne nous était nullement connu. […] Je connais peu de pages qui valent celles-là. […] Et nous nous connûmes. […] Paul Fort connaît ces mœurs.
Pour nous, il ne ressort pas des faits actuellement connus qu’il n’y a rien dans l’intelligence qui ne soit le résultat d’un certain mode du cerveau. […] Nous n’en savons rien, et nos neveux raisonneront sur les faits qu’ils connaîtront, comme nous ne pouvons raisonner nous-mêmes que sur ceux qui sont à notre disposition. […] Êtes-vous sûr de connaître toutes les conditions desquelles résulte l’exercice de la pensée ? Et si vous ne les connaissez pas toutes, qui vous dit que l’une d’entre elles, et peut-être la principale, n’est pas précisément la présence d’un principe invisible, dont l’oubli déroute tous vos calculs ?
……………………………………………… Seigneur, de vos bontés il faut que je l’obtienne, Elle a trop de vertu pour n’être pas chrétienne ; Avec trop de mérite il vous plut la former Pour ne vous pas connoître et ne vous pas aimer, Pour vivre des enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir comme elle est née ! […] Ce bienheureux moment n’est pas encore venu, Il viendra, mais le temps ne m’en est pas connu. […] Corneille, qui se connaissait si bien en sublime, a senti que l’amour pour la religion pouvait s’élever au dernier degré d’enthousiasme, puisque le chrétien aime Dieu comme sa souveraine beauté, et le Ciel comme sa patrie. […] Et c’est cette passion que nos poètes peuvent chanter, à l’exemple de Corneille ; source de beautés, que les anciens temps n’ont point connue, et que n’auraient pas négligée les Sophocle et les Euripide.
L’hébreu veut-il composer un verbe, il n’a besoin que de connaître les trois lettres radicales qui forment au singulier la troisième personne du prétérit. […] Il faut considérer la caractéristique, la terminaison, l’augment et la pénultième de certaines personnes des temps des verbes ; choses d’autant plus difficiles à connaître, que la caractéristique se perd, se transpose ou se charge d’une lettre inconnue, selon la lettre même devant laquelle elle se trouve placée. […] Toutefois, elle connaît aussi les comparaisons détaillées ; mais alors elle prend un tour oriental, et personnifie l’objet, comme l’orgueil dans le cèdre, etc. […] Les Grecs connurent aussi cet usage, comme on le voit dans la Vie de Cratès.
Car c’est un esprit de feu, composé de foi et d’enthousiasme, que ce Léon Bloy inconnu, qui ne peut plus l’être longtemps après le livre qu’il vient de publier… Pour ma part, parmi les écrivains catholiques de l’heure présente, je ne connais personne de cette ardeur, de cette violence d’amour, de ce fanatisme pour la vérité. […] Et cette occasion éclatante fut la béatification de Christophe Colomb, dans laquelle il a montré, contre les vils chicaneurs de cette grande mesure, projetée par Pie IX, la toute-puissance des coups qu’il pouvait leur porter et qu’on lui connaissait, mais encore une autre toute-puissance qu’on ne lui connaissait pas ! […] Je veux surtout insister sur ce point : Léon Bloy — l’écrivain sans public jusqu’ici, et dont quelques amis connaissent seuls la violence éloquente, qu’on retrouvera, du reste, dans la troisième partie de son livre, quand il descendra de la hauteur du commencement de son apologétique, — a pris aux Livres Saints, sur lesquels il s’est couché depuis longtemps de toute la longueur de sa pensée, la placidité de la force et la tempérance de la sagesse.
On connaît la lettre de Bossuet au maréchal de Bellefonds : « L’abbaye que le Roi me donne me tire d’embarras et de soucis qui ne peuvent pas se concilier longtemps avec les pensées que je suis obligé d’avoir. […] Nul des sentiments que nous connaissons à Ernest Renan ne nous permet de le considérer comme ayant accepté le catholicisme à un instant quelconque de sa vie intellectuelle. […] Au séminaire il a connu les premières ivresses cérébrales dont est tout soulevé le beau livre qu’il écrivit peu après sur l’Avenir de la Science. […] Renan avait connu une crise de conscience, je crois qu’il faudrait la chercher un peu plus tard, quand il a terminé son essai sur l’Avenir de la Science et qu’après quelques tentatives, il se détermine à se conformer à la conduite dictée par les anciens : « Le philosophe doit sacrifier aux dieux de l’Empire. » Ce que Pascal formulait : « Il faut avoir une pensée de derrière la tête et juger du tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » Cet aphorisme constitue le point essentiel du « renanisme » ; c’est à l’adopter que le maître put hésiter, parce qu’il avait l’amour de la vérité et qu’il dut lui en coûter de la taire à demi, comme il fit le plus souvent, dès sa trentième année.
Je ne connus guère l’Empire que par le concierge du collège. […] J’ai passé treize ans de ma vie entre les mains des prêtres, je n’ai pas vu l’ombre d’un scandale ; je n’ai connu que de bons prêtres. […] C’est assez parler pour ma justification à l’amie à laquelle je m’adresse ; son cœur m’est connu ; son indulgence m’excusera. […] C’est ainsi que je connus les batailles du siècle. […] Qui a connu ce rationabile obsequium n’en peut plus souffrir d’autre.
Connaissez-vous les romans de Mlle de la Force ou ceux de Mme de Villedieu ? Connaissez-vous même les noms de ces deux dames ? […] Je ne connais que bien peu de tragédies de Corneille où le devoir triomphe de la passion, — si même j’en connais une, dont le titre, en ce cas, m’échapperait, — mais j’en connais beaucoup où je crains qu’il n’ait outré, sous prétexte d’histoire, la vérité de l’histoire d’abord, et celle même de la passion. […] j’en connais par douzaines, et vous aussi, Messieurs ! […] Connais-tu cela ?
Je n’en connais pas de plus viriles. […] Je ne connais pas d’école plus morale, plus austère. […] Nous allons voir au travail les plus connus d’entre eux. […] Il a connu tel acteur, il a assisté à telle scène. […] Le critique opère sur un écrivain pour connaître ses ouvrages comme le romancier opère sur un personnage pour connaître ses actes.
Je ne connais pas les autres collaborateurs, mais que vous importe ? […] Roederer, dans son journal, plaisantait de cette faction nouvelle à laquelle, disait-il, on cherchait un nom et qui se composait de deux hommes « qui ne voient personne, qui ne se voient pas, et sont connus pour être d’un caractère très difficile à vivre ». […] La satire de celui-ci contre Roederer est connue ; la réponse de Roederer l’est moins. […] » — « Je n’ai point de places à donner. » — « Mais il en faut faire. » — « Je ne connais personne. » — « Et vous, qu’est-ce que vous voulez être ? […] Connaissez-vous Lebrun et Cretet ?
Lui, M. de Lescure, il a non seulement parlé de Gabrielle, mais il a trouvé de compte fait jusqu’à cinquante-six maîtresses connues à ce roi vaillant, et il nous en offre les portraits ou les médaillons. […] Mathieu Marais n’était jusqu’ici connu que des littérateurs de profession. […] Je peux dire que c’est moi qui ai fait connaître les Satires d’Horace. […] Il faut connaître tous les grands hommes, et celui-ci a le cœur si étendu et l’âme si tendre que par les sentiments il est au-dessus des lumières de l’esprit. — Adieu, madame, il fait toujours bon connaître ceux qui nous apprennent à aimer. » C’est dans une lettre à une amie qu’il a glissé cette pensée. […] Vous connaissez amplement mille particularités, mille personnalités, qui sont inconnues à la plupart des auteurs, et vous pourriez leur donner la meilleure forme du monde.
Avant d’être de grands hommes qu’il veut faire connaître, ils sont pour lui des hommes qu’il aime, avec lesquels il vit, et dont les moindres considérations personnelles, les moindres susceptibilités sincères lui sont plus sacrées que la curiosité de tous. […] Après dix-huit mois environ de pleine prospérité, Béranger avait connu le dénûment et la misère. […] J’ai bien connu ce bonheur : c’est le plus grand de la vie, etc. » Avec l’amour, ce qui préoccupait le plus Béranger à cet âge, c’était la gloire littéraire. […] Mainte fois regardant passer dans la rue Desaugiers qu’il connaissait de vue sans être connu de lui, il avait murmuré tout bas : « Va, j’en ferais aussi bien que toi, des chansons, si je voulais, n’étaient mes poëmes. » Lorsqu’il eut fait pourtant les Gueux, les Infidélités de Lisette, ces petits chefs-d’œuvre de rhythme et de verve qui datent des dernières années de l’Empire, les poëmes durent perdre de leur sel pour lui et les refrains redoubler de piquant et d’attrait. […] Il l’avait connu en 1815, et, dès lors, tous les deux s’unirent étroitement.
Un mot un peu long, s’il est entré dans nos habitudes, est compris avant d’être terminé ; si le mot est court ou peu connu, nous nous le répétons faiblement jusqu’à ce qu’il soit bien compris. […] Mais si la langue du texte que nous voulons nous assimiler nous est totalement inconnue, il faut l’apprendre, c’est-à-dire apprendre à mettre sous ces mots inconnus des idées d’abord connues, puis nouvelles. […] Or suivre le sens commun, c’est se répéter soi-même et répéter autrui ; suivre le bon sens, c’est tirer de principes connus des conséquences simples, évidentes. Aussi le sens commun et le bon sens ne cherchent-ils pas leurs mots ; mais les grands, les vrais penseurs cherchent leurs mots ; à moins que le génie de la pensée ne soit complété chez eux, — chose bien rare, — par le génie du style, ils connaissent par leur propre et fréquente expérience cet état d’esprit qu’on a voulu contester, dans lequel on poursuit l’expression claire, adéquate, saisissante, d’une pensée déjà bien arrêtée. […] Contempler un palais ne fait pas connaître les procédés qui ont été employés pour le construire.
A côté de cela, il y a, dans Clymène, des vers élégiaques qui sont tout à fait heureux et que je ne veux pas vous priver de connaître ou de reconnaître. […] Il y a une bizarrerie qui est assez amusante, je crois, à connaître. […] Je tiens absolument à ce que vous connaissiez les autres vers ou que vous vous en rappeliez le souvenir, les voici. […] La Fontaine n’est pas assez connu comme poète élégiaque lyrique. […] Nous verrons cela à la fin du dix-huitième siècle, nous le verrons au dix-neuvième, et vous en connaissez les différentes péripéties et les différents aspects.
Quoique nous ayons déjà fait connaître en différents endroits de ces Mélanges ce que nous pensons sur ce sujet, il ne sera pas inutile de le traiter un peu plus à fond. […] Je veux le croire pour un moment, quoique je doute que les modernes se connaissent en latinismes aussi parfaitement qu’ils l’imaginent. […] Mais connaîtrons-nous la valeur et la nature des mots et des tours, connaissance absolument essentielle pour bien parler et bien écrire la langue ? […] Parmi les latinistes modernes, il en est un assez peu connu, je ne sais pourquoi, qui me paraît avoir approché plus qu’aucun autre de la latinité et de la manière de Cicéron ; je dis approché, autant qu’il est possible que nous en jugions, c’est-à-dire très imparfaitement. […] De ne pas croire (page 23) qu’un livre n’existe point, parce qu’il ne lui est pas connu ; par exemple, l’ouvrage imprimé au Louvre en 1693, et cité partout sous le titre de Recueil des Voyages de l’Académie.
Nous ne connaissons pas tout le détail de ces entretiens, mais d’après ce qui en a transpiré, les socialistes allemands proposèrent de négocier sur les bases du statu quo occidental. […] J’ajoute que socialiste, il connaissait parfaitement les ouvriers socialistes. […] « Une mâchoire serrée, des yeux où rayonne une flamme claire, un orgueil prompt à s’offenser », ainsi le décrit Paul Desjardins, qui l’a beaucoup connu et aimé. […] Les excès de Thierry, il faut les connaître. On n’apprécie exactement une force que si l’on connaît, en même temps que son poids, sa direction et ses déplacements successifs.
Aussi Shakespeare, qui s’y connaît, n’a-t-il garde de nier sa valeur et de le désavouer. […] Nous connaissons Shakespeare auteur de sonnets et de petits poèmes, nous pourrions aussi bien connaître Shakespeare auteur de grands poèmes épiques et lyriques, si la destinée l’avait voulu. […] Mais ceux qui ne connaîtraient le poète que par la représentation emporteraient de lui l’idée la plus fausse et la plus étroite, car encore une fois, au lieu de connaître le plus grand des poètes, ils ne connaîtraient que le plus grand des mélodramaturges. […] Mercutio vous dirait qu’il connaît déjà toute la grammaire de l’amour. […] Qui donc connaît aujourd’hui l’Ode au soir, de Collins ?
Un des essayistes anglais qui connaissent le mieux notre littérature, M. […] Ils sont d’ailleurs connus de tous. […] Notre faim et notre soif suprême, c’est de connaître. […] Ceux qui le connaissent l’ont déjà reconnu. […] Quelles mœurs, sinon celles que toutes ces personnes connaissent ?
Nous ne connaissons de lui aucun geste élégant, aucun mot généreux, chevaleresque ou spirituel. […] -C.), il reçoit à Babylone des ambassades de toutes les parties du monde connu. […] … Nous connaissons l’austérité de votre morale. […] J’en connais peu qui contiennent autant de douleur humaine. […] Je connais ton devoir et le mien.
Vécût-il cent années encore, il est dans l’impossibilité, dans l’impuissance de se teindre à aucun degré du style moderne, de s’initier aux procédés, aux motifs d’inspiration modernes, d’en connaître à fond, ou même de s’en informer. […] Ne lui demandez pas de retourner les idées reçues sur un personnage et sur un auteur, ou de dire des choses connues d’un air de paradoxe et de gentillesse. […] Je lui sais gré toutefois d’avoir remué ainsi des idées dans un sujet si connu, et d’avoir parlé avec tant de jeunesse sur un livre d’enfance. […] Je n’ai pas à conclure, tous mes lecteurs connaissant M. de Sacy presque aussi bien que je le puis connaître moi-même. […] Je ne connais rien de plus irritant, en pareil cas, qu’un lecteur qui s’arrête en souriant à chaque vers amphigourique, de l’air de dire : Que c’est charmant !
Ils étaient déjà connus depuis longtemps ailleurs, loin de Paris, hors de France ; et en France, et à Paris qui est toute la France (au moins en littérature), on ne fait attention qu’à ce qui revient sans cesse sous les yeux, à ce qui résonne de près aux oreilles. […] Si l’on y gagne de connaître un peu mieux le personnage par des détails particuliers, on y perd en ne pouvant le plus souvent exprimer ce qu’on sent avec une entière netteté et franchise. […] Lamennais, pour ceux qui l’ont le mieux connu, reste une énigme ; on s’explique difficilement qu’une si haute et si puissante intelligence, à côté de si vives lumières et de si profondes pénétrations, ait eu de telles éclipses, de tels aheurtements presque absurdes. […] Après l’avoir beaucoup connu, je m’étais éloigné et l’avais perdu de vue pendant près de dix ans. […] Je connais personnellement et j’honore par quelque endroit tous ceux qu’il prend à partie, à commencer par le père Gratry.
En attendant, s’il y avoit quelque chose en quoi je pusse vous rendre mes services, soit ici, soit en Angleterre, où j’ai toujours d’étroites relations, je vous offre mes soins avec une sincérité qui se fera connoître encore mieux dans l’occasion. […] « Je vous souhaite, mon Révérend Père, une parfaite santé et beaucoup de contentement, et je forme ce souhait avec la même sincérité de cœur que vous m’avez connue lorsque nous demeurions sous le même toit. […] S’ils prétendent décrier mon caractère, je défie la calomnie la plus envenimée de faire impression sur les personnes de bon sens dont j’ai l’honneur d’être connu. […] Dom Prevost commença à faire connoître son goût pour les lettres par une pièce contre les amours du Régent. […] Collé, au tome III de son Journal (décembre 1763), annonçant la mort du grand romancier, s’exprime sur son compte en termes bien durs, bien flétrissants ; mais il en parle d’après d’anciens ouï-dire et en homme qui ne paraît point l’avoir personnellement connu.
Un jour, quelques-uns de ses disciples, qui connaissaient mieux que lui Jérusalem, voulurent lui faire remarquer la beauté des constructions du temple, l’admirable choix des matériaux, la richesse des offrandes votives qui couvraient les murs : « Vous voyez tous ces édifices, dit-il ; eh bien ! […] Toute cette banlieue fut en quelque sorte le quartier de Jésus et de ses disciples ; on voit qu’ils la connaissaient presque champ par champ et maison par maison. […] leur fut-il répondu ; toute cette foule, qui ne connaît pas la Loi, est une canaille maudite 967. » Jésus restait ainsi à Jérusalem un provincial admiré des provinciaux comme lui, mais repoussé par toute l’aristocratie de la nation. […] Les brebis entendent sa voix ; il les appelle par leur nom et les mène aux pâturages ; il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. […] Mais moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis ; mes brebis me connaissent ; et je donne ma vie pour elles 977. » L’idée d’une prochaine solution à la crise de l’humanité lui revenait fréquemment : « Quand le figuier, disait-il, se couvre de jeunes pousses et de feuilles tendres, vous savez que l’été approche.
Beyle, ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a composé ses plus beaux ouvrages), fut un écrivain très peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. […] nous, autant que personne, nous connaissons et nous flétrissons les côtés mauvais et gâtés de Stendhal. […] Quelle que soit la page de sa correspondance qu’on interroge, il y est et il y reste imperturbablement le Stendhal du Rouge et Noir, de la Chartreuse de Parme, de l’Amour, de la Peinture en Italie, etc., etc., c’est-à-dire le genre de penseur, d’observateur et d’écrivain que nous connaissons. […] C’est toujours (non plus ici dans le roman mais bien dans la réalité) ce Julien Sorel (du Rouge et Noir) « au front bas et méchant », que les femmes, qui se connaissent en ressemblance, disaient être un portrait fait devant une glace, quoiqu’il leur parût un peu sombrement idéalisé. […] Pas de dédoublement de l’homme et de l’auteur, rien, en un mot, de ce qu’on trouve parfois dans ces délicieux recueils qu’on appelle des Correspondance, et cependant, malgré cela, malgré la déception, malgré cet esprit connu et d’autant plus connu qu’il se distingue par une de ces physionomies qu’on n’oublie plus quand une fois on les a regardées, la Correspondance de Stendhal a le charme inouï de ses autres œuvres, — ce charme qui ne s’épuise jamais et sur la sensation duquel il est impossible de se blaser.
Beyle ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a écrit ses plus beaux ouvrages) fut un écrivain très-peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. […] Certes, nous, autant que personne, nous connaissons et nous flétrissons les côtés mauvais et gâtés de Stendhal. […] Quelle que soit la page de sa correspondance qu’on interroge, il y est et il y reste imperturbablement le Stendhal du Rouge et Noir, de La Chartreuse de Parme, de l’Amour, de la Peinture en Italie, etc., etc., c’est-à-dire le genre de penseur, d’observateur et d’écrivain que nous connaissons. […] C’est toujours (non plus ici dans le roman, mais bien dans la réalité) ce Julien Sorel (du Rouge et Noir) « au front bas et méchant » que les femmes, qui se connaissent en ressemblance, disaient être un portrait fait devant une glace, quoiqu’il leur parût un peu sombrement idéalisé ! […] Pas de dédoublement de l’homme et de l’auteur, rien, en un mot, de ce qu’on trouve parfois dans ces délicieux recueils qu’on appelle des Correspondances ; et cependant, malgré tout cela, malgré la déception, malgré cet esprit connu, et d’autant plus connu qu’il se distingue par une de ces physionomies qu’on n’oublie plus quand une fois on les a regardées, la Correspondance de Stendhal a le charme inouï de ses autres œuvres, — ce charme qui ne s’épuise jamais et sur la sensation duquel il est impossible de se blaser !
Mais quand même, nous admettons difficilement cette destinée qui « connaît toutes les agitations de la politique et du succès ». […] Les gens bien portants ne connaissent pas leur santé, mais seulement les malades. […] Jusqu’alors nous ne connaissions qu’une incarnation de notre auteur. […] Nos yeux connaîtront les larmes des retours ! […] L’amour désenchanté ne te connaîtra plus.
La bienveillance habituelle qui règne dans son observation générale de l’homme, et qui ne permet point à l’amertume de se glisser sous le fruit de son expérience, n’empêche pourtant pas qu’il ne dise des choses assez vives à ce sexe qu’il paraît avoir bien connu : « Il n’est pas adroit de se montrer très-clairvoyant avec les femmes, à moins que ce ne soit pour deviner ce qui leur plaît. » « Il n’est pas rare de voir une femme, miraculeusement échappée aux dangers de la jeunesse et de la beauté, perdre le fruit de ses sacrifices en se donnant dès qu’on cesse de l’attaquer. […] Cette partie de son ouvrage m’a rappelé d’anciens livres oubliés, ou connus seulement de ceux qui, dans leur bibliothèque et sur les rayons des moralistes, ne s’en tiennent pas à la première rangée : c’est ainsi qu’au XVIIe siècle l’abbé de Bellegarde, par exemple, écrivait sur la Politesse ou sur le Ridicule ; que l’abbé Goussault, conseiller au Parlement, écrivait son Portrait d’une femme honnête et celui d’un Honnête homme. […] Son livre lui vaudra l’estime affectueuse de tous ceux qui l’auront lu, et ne fera que redoubler chez ceux qui le connaissent les sentiments dus à des pensées justes et si bien mûries, couronnant une vie utile et un caractère aimable.
Pierre Quillard réunit sous ce titre : La Lyre héroïque et dolente, ses courts lieder et ses évocations longues autour de deux poèmes dramatiques, l’Errante et la Fille aux mains coupées, déjà depuis longtemps connus et même représentes. […] Pierre Quillard est fortement nourri des belles-lettres antiques, aussi a-t-il droit plus que tout autre d’intituler ainsi son livre ; mais il aime et connaît l’antiquité assez pour ne pas la réduire à des pastiches, à la façon littérale de cette bonne École Romane. […] On connaît l’Aventurier, le Prince d’Avalon, les Voix impérissables et d’autres encore, d’une imagination puissante, d’une fougue concise et d’une précieuse matière verbale.
-R. de Brousse Raymond de la Tailhède, encore que ce ne soit là que son premier livre, est hautement connu parmi les poètes d’aujourd’hui. […] Il est si désespérément rare qu’on rencontre un grand poète parmi la tourbe qui s’agite sur cette grande route fangeuse : la littérature contemporaine, que, sans le connaître, je vouai à celui-ci de la reconnaissance pour m’avoir aussi splendidement évoqué la Beauté. […] Dans cette œuvre malheureusement parcimonieuse, de rares beautés s’imposent, parterre de fleurs qui s’inclinent à mourir et regrettent parmi les marbres d’automne une terre ensoleillée qu’elles n’ont point connue.
La raison en est simplement que je la connais mieux que toute autre ; il sera facile ensuite, à ceux qui le voudront, d’appliquer des procédés analogues aux littératures des diverses nations. […] Il faudra presque une vie entière pour connaître à fond une époque. […] On connaît le mot de Mme de Sévigné sur les Essais de Nicole, qui lui semblaient trop délayés et un peu longs à déguster : « Je voudrais qu’on en fit un bouillon pour l’avaler. » Il faudra de même que l’avenir fasse un consommé de toute cette nourriture intellectuelle qui serait capable, sous sa forme présente, de surcharger et de gâter l’estomac le plus robuste.
Vous avez réservé votre jugement sur les idées que je développe ici, mais vous estimez nécessaire de les faire connaître ; aux heures de doute, c’est vous qui avez ragaillardi mon courage. […] Un long séjour à Rome acheva ma conversion ; c’est peu à peu, par l’étude des faits, par la logique des choses et surtout par l’action vivante des hommes, que j’en suis arrivé aux conclusions philosophiques de mon livre ; elles ne sont pas un point de départ, elles sont une conviction lentement conquise sur d’anciens préjugés. — Cette foi nouvelle hésitait encore, étonnée de sa propre hardiesse, lorsque je vous connus, cher ami Bédier ; notre longue promenade d’avril 1904, dans le jardin du Palais-Royal, et de là au Panthéon, m’est inoubliable ; votre confiance, votre amitié me révélaient enfin le Paris entrevu dans les livres, ce Paris dont je dis ailleurs, en des mots d’amour, qu’il est la ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité. […] En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi.
Le résultat de tout ce tapage fut que le public apprit à connaître le nom de M. […] Malgré cela, il parvint à publier ses Contes à Ninon, qui le firent un peu connaître. […] Depuis le moment où parut L’Assommoir, sa vie publique est connue de tous. […] Ensuite, quand les faits seront connus, ceux qui le croiront juste jetteront la pierre à M. […] Duranty, qui n’est guère connu, et auquel M.
J’en connais plus de vingt que je pourrais nommer. […] Vous ne connaissez pas Bosisio, de Lodi ? […] pour quels vieillards, qui n’auraient jamais connu de jeunesse ? […] n’en avons-nous pas connu de sentimentales ou de larmoyantes ? […] Mais combien en connaissons-nous ?
Il s’appelle… Il est de… Aucun de vous ne le connaît ? […] Je le connais bien. […] L’anecdote est connue. […] Vous me connaissez bien. […] Elle était digne d’être connue de vous.
Je vous suis mal connu. […] A qui la férocité de Néron n’est-elle pas connue ? […] Seigneur, reprenez vos bienfaits, ces bruits cesseront, et je serai mieux connu. […] L’homme de génie est connu de la postérité, l’homme en est ignoré. […] Il en connut les auteurs ; et, loin de sévir, il obtint du sénat le pardon de ceux qui furent dénoncés.
Remarquez que Lamartine ne connaissait qu’à peine et de loin seulement Mme Valmore ; mais la divination du génie est comme une seconde vue, et du premier coup d’œil il avait tout compris de cette existence, il avait tout exprimé en images vivantes et dans un tableau immortel : Ils n’ont, disais-je, dans la vie Que cette tente et ces trésors ; Ces trois planches sont leur patrie. […] Je m’estimerais bien heureux de joindre le plaisir de vous connaître à celui de vous admirer et de vous remercier. […] « Mais j’allais vous parler de ce que vous connaissez mieux que moi, vous qui jadis avez été Flamande comme j’en vois dans les tableaux de Yan Eyck et de Yan Dyck, avant de devenir une des gloires de l’Hélicon de France. […] Alfred de Vigny disait d’elle qu’elle était « le plus grand esprit féminin de notre temps. » Je me contenterais de l’appeler « l’âme féminine la plus pleine de courage, de tendresse et de miséricorde. » — Béranger lui écrivait : « Une sensibilité exquise distingue vos productions et se révèle dans toutes vos paroles. » — Brizeux l’a appelée : « Belle âme au timbre d’or. » — Victor Hugo, enfin, lui a écrit, et cette fois sans que la parole sous sa plume dépasse en rien l’idée : « Vous êtes la femme même, vous êtes la poésie même. — Vous êtes un talent charmant, le talent de femme le plus pénétrant que je connaisse. » Et un seul mot en finissant pour ceux et celles qui trouveraient que j’ai parlé bien longuement des douleurs de Mme Valmore, et qui, se reportant à leurs propres peines, seraient tentés de dire : « Et moi donc, suis-je sur des roses ? […] écrivait-elle dans l’intimité ; tu n’imagines pas combien je connais de malheureux et comité cela m’abat.
Pourquoi les ministres qui font saigner les boutonnières, et les passants qui font monter la vente s’y connaîtraient-ils en bonnes lettres ? […] Pour ne parler que des romanciers, que des prosateurs de fictions, il est fou qu’on ne connaisse pas davantage ni Élémir Bourges, ni Jules Renard, ni Marcel Schwob. […] Hervieu opérait dans le monde, affaires étrangères, sports, militaires, belles madames, il en montrait les marionnettes comme un qui connaît bien leurs ficelles, qui sait ce qu’elles valent et qui n’en clame point. […] Il n’est pas le dernier écrivain dont on ne connaît que les plaisanteries, dont on ignore à peu près le talent profond et grave, sinon triste. […] C’est un sujet frais, c’est-à-dire un mode neuf de situation vraie et connue, avec son expression littéraire conforme, inédite.
Avant de parler des ruelles et des alcôves établies par les coteries, nous chercherons à connaître les cercles de la bonne compagnie qui existèrent entre 1560 et 1660 ; mais auparavant disons encore quelque chose de l’ombre qui resta de la société de Rambouillet, après sa dispersion. […] Nous connaissons très bien ce comte de Grignan par les lettres de madame de Sévigné à sa fille. […] On pourrait assurer, sans les connaître, que ce sont les plus curieuses, les plus piquantes, les plus variées, les plus charmantes. […] Je connais des princes du sang38, des princes étrangers39, de grands seigneurs façon de prince, de grands capitaines40, des gentilshommes, des ministres d’état41, des magistrats et des philosophes qui fileraient pour vous, si vous les laissiez faire. » Quelles devaient être les lettres de madame de Sévigné au surintendant Fouquet, lorsqu’en 1654, il se mit en tête de la séduire ! […] « Madame d’Albret, dit-elle, eut le secret de s’attacher madame Scarron, que le maréchal avait connue chez son mari. » La maréchale d’Albret était une excellente personne de peu d’esprit, très dévote ; mais sa bonté jointe aux dignités du maréchal, à sa passion pour le bel esprit, au grand état de sa maison, y attirait la meilleure compagnie.
J’ai besoin d’avoir un petit éclaircissement avec vous : il faut commencer par vous dire mon nom ; vous ne me connaissez guères, quoique vous vous mêliez de me juger. […] Jourdain, de se connaître aux belles choses , demandait à un homme de lettres le moyen de se connaître en vers : Monsieur, lui dit celui qu’il consultait, vous n’avez qu’à dire toujours qu’ils sont mauvais ; il y a cent contre un à parier que vous ne vous tromperez pas. […] Si vous connaissiez les difficultés de l’art, vous vous relâcheriez de cette sévérité. […] C’est là le grand mérite de Racine, la cause du charme qu’on éprouve en le lisant ; il a fort enrichi la langue, non par des expressions nouvelles, qu’il faut toujours hasarder très sobrement, mais par l’art heureux avec lequel il sait réunir ensemble des expressions connues, pour donner à son vers ou plus de force ou plus de grâce ; par la finesse avec laquelle il sait relever une expression commune, en y joignant une expression noble ; enfin par la simplicité unie partout à la noblesse, à la facilité et à l’harmonie.
., est le signe le plus important de l’individualité du poète ou de l’artiste ; elle nous livre directement les premiers caractères à connaître, les caractères mentaux, qu’on serait impuissant à déterminer d’après les données de l’hérédité, de l’ethnologie, etc. […] « C’est de l’examen seul de l’œuvre, déclare-t-il expressément (p. 65), que l’analyste devra tirer les indications nécessaires pour étudier l’esprit de l’auteur ou de l’artiste qu’il veut connaître, et le problème qu’il devra poser est celui-ci : étant donnée l’œuvre d’un artiste, résumée en toutes ses particularités esthétiques, de forme et de contenu, définir en termes de science, c’est-à-dire exacts, les particularités de l’organisation mentale de cet homme. » Je ne mets pas en doute qu’on puisse atteindre à d’excellents résultats par la méthode interrogative de M. […] Connaîtrons-nous jamais la nature mentale de Sophocle, par exemple, aussi bien que celle de Hugo ou de Racine, n’ayant que son œuvre à notre disposition ? […] La connaissance des premières têtes suffira dès lors pour connaître le troupeau, la connaissance de la tête pour connaître l’individu.
… Annoncées depuis longtemps par quelques personnes qui l’avaient connu et aimé, ces œuvres disent mieux que l’amitié — et leur voix portera plus loin — les mérites exquis de ce poète qui, s’il eût vécu, aurait été grand. […] Les poètes paraissent plus beaux, surtout aux générations qui auraient pu les connaître et qui les ignorèrent, quand on les tire de l’oubli et de l’ombre de leurs tombeaux. […] Au lieu d’écrire, eux qui l’avaient connu, sous l’empire des souvenirs personnels et émus qu’il leur avait laissés, ils ont mieux aimé s’adresser à un écrivain qui ne l’avait jamais vu, pour dire au monde ce qu’il était et lui attacher le second grelot de sa gloire, puisque le premier n’avait pas assez retenti ! […] Et cependant, moi qui connais le langage poétique que Guérin a laissé derrière lui, j’aurais voulu qu’on eût ajouté aux quelques pièces éditées plusieurs autres, inférieures aussi d’art, de rhythme, et même de rime, mais qui n’en serviraient pas moins à caractériser le génie personnel d’un poète qui n’a cherché à imiter personne ! […] III Mais, quoiqu’ils soient moins originaux, moins grandiosement profonds et moins étonnants que ce Centaure, qui n’est ni antique ni moderne, mais quelque chose de tout à fait à part de toutes les productions littéraires connues, et même pour cette raison-là, les autres fragments, et dans ces fragments, par exemple, les paysages, seront-ils plus goûtés du public des livres que Le Centaure, et sera-ce par eux que Guérin fera sa gloire, qui, d’ailleurs, ne sera jamais populaire ?
Le peuple des lecteurs, par curiosité ou par faiblesse, veut tout connaître de ceux qu’un rang élevé expose à ses regards, Le philosophe observe comment on voit les objets sur le trône ; l’historien cherche dans les écrits d’un roi l’histoire de ses pensées ; le critique qui analyse, étudie le rapport secret qui est, d’un côté, entre le caractère, les principes, le gouvernement d’un prince, et de l’autre, son imagination, son style et la manière de peindre ses idées. […] Ses satires sont plus connues que ses éloges. […] Tel est un autre endroit sur l’utilité de mettre de bonne heure un jeune prince en action ; de familiariser et ses yeux et son âme avec les périls, les combats, les peuples et les armées ; de lui faire connaître par lui-même, dans son empire, la situation des lieux, l’étendue des pays, la puissance des nations, la population des villes, le caractère des peuples, leur force, leur pauvreté, leur richesse. […] Je crois qu’on ne sera pas fâché de le connaître. […] Faibles et lâches envers leurs bienfaiteurs, ces mêmes hommes sont fiers et ardents avec leurs ennemis ; leur reconnaissance est glacée, leur haine est implacable. » Par le peu que j’ai cité, il est facile de connaître le ton et le mérite de Julien, dans ses éloges ; on doit les estimer par certaines vérités de détail, et des idées philosophiques qui sont de tous les pays et de tous les temps : mais il faut en convenir, le fond intéresse peu.
Son esprit l’avait mis dans la confidence de tout, il connaissait les petits ressorts des grandes choses, et il avait le malheur de ne pouvoir être dupe de rien : un philosophe derrière les coulisses rit presque toujours des battements de mains du parterre. […] Quand le faux enthousiasme des éloges ne l’eût point ennuyé, cet enthousiasme l’eût fait rire, il se connaissait. […] Tout peuple qui commence à avoir des orateurs, se passionne pour un art qu’il ne connaissait point encore. […] On citerait les grandes actions ; on citerait cette foule de traits qui, dans le cours d’une campagne ou d’une guerre, échappent à des héros que souvent on ne connaissait point ; car il est des hommes qui, simples et peu remarqués dans l’usage ordinaire de la vie, déploient dans les grands dangers un grand caractère, et révèlent tout à coup le secret de leur âme. […] Souvent même l’orateur prononcerait devant le souverain le nom de simples soldats ; il célébrerait en eux une sorte d’héroïsme inculte et sauvage, qui fait de grandes choses avec naïveté, et qui étonne quelquefois les autres sans se connaître lui-même.
Ce que Descartes veut connaître, c’est sa propre nature ; et nul ne peut lui en apprendre des choses plus certaines que sa pensée. […] Dieu seul connaît si ce qu’il a prophétisé doit s’accomplir, ou si ce n’est qu’une de ces illusions dont le génie humain paie son trop de confiance en ses lumières. […] Connaître les hommes pour les conduire et les dominer, ne se connaître soi-même que comme une force en lutte avec d’autres forces, tel est l’objet de la première. […] On ne peut pas lire le Traité des études sans se mieux connaître, ni s’y rendre plus capable de goûter les beautés des lettres sans devenir plus homme de bien. […] Cet homme qui ne se maria point et ne connut la paternité que par la charité, nous apprend à aimer nos enfants pour eux-mêmes, et par quelle illusion notre tendresse même s’y trompe.
C’est ici que se place un incident très connu, mais dont on n’a jamais, que je sache, apprécié la valeur réelle. […] Au moins me permettra-t-on de montrer qu’il a connu les versions françaises et qu’il y a largement puisé. […] Il dispose donc, pour mener jusqu’à l’épuisement l’étude d’une âme. de moyens qu’aucun poète n’a connus. […] Je crois que nous sommes encore loin de la connaître assez bien pour pouvoir en distinguer les défauts avec la précision utile. […] Il est surtout connu pour avoir été l’ami de Delacroix et pour avoir été conservateur de la peinture du Musée du Louvre de 1848 à 1861.
— Tu la connais. […] Molière, je le connais bien, je l’ai étudié, je me suis rempli de sa pièce typique Le Cocu imaginaire, et pour essayer si j’avais l’instrument bien en bouche, j’ai fait une petite pièce, Le Tricorne enchanté. […] * * * — Dans le monde, nous ne parlons jamais musique, parce que nous ne nous y connaissons pas, et jamais peinture, parce que nous nous y connaissons. […] * * * — J’ai connu une petite fille de quatre ans à laquelle un monsieur avait l’habitude de baiser la main. […] Il s’appelle Victor, et ce nom a l’air d’être connu du public.
Ils s’érigèrent en maîtres d’un art qu’aucun d’eux, à l’exception de Ramsay, n’étoit en état de connoître. […] Il donna des scènes de fanatisme sur la fin de sa vie, qui l’ont plus fait connoître que tous ses ouvrages. […] Le plus ancien poëme connu n’est pas aussi le plus beau. […] La première regarde la supériorité des deux plus anciens poëmes connus. […] C’en seroit un de moins de ne pas connoître les amours de Didon & d’Énée ?
Ubicini, qui s’est fait connaître avec distinction dans les dernières années par des études et des travaux d’un ordre différent, avait de longue main fréquenté Voiture et noué une étroite connaissance avec lui ; il avait préparé les matériaux de l’édition qu’il vient de donner, et il l’a fait précéder d’une notice vive, spirituelle, dans laquelle il juge son auteur avec goût, sans l’exagérer et sans en être ébloui, et d’un ton tout à fait aisé. […] Son père, qui était un marchand de vin en gros suivant la Cour, et fort connu des grands, lui fit donner la meilleure éducation : Voiture étudia à Paris, au collège de Boncourt, et de là il alla faire son droit à l’université d’Orléans. […] Ubicini a eu raison de remarquer que si de Voiture on connaît aujourd’hui l’écrivain bel esprit, le négociateur politique est encore à retrouver. […] Je connus alors que vous aviez de si saines opinions de tout ce qui a accoutumé à tromper les hommes, que les choses qu’ils considéraient le plus en vous étaient celles que vous y estimez le moins, et que personne ne juge d’un tiers avec moins de passion que vous jugez de vous-même. […] Parmi les divers portraits qu’on fit de lui depuis sa mort, il en est un qui est peu connu et qui mérite d’être cité, parce qu’on l’y représente sous un jour assez particulier dans ses relations auprès des femmes et comme pratiquant un art raffiné de fatuité.
Ce détestable entourage dont elle parle, c’est d’abord, pour elle, « Talleyrand, Mirabeau, le duc de Biron, le vicomte de Nouilles, le comte de La Marck et d’autres moins connus. […] Le reste n’est qu’anecdotes, mais anecdotes bien vives, bien contées, et qui tranchent assez agréablement sur le fond connu d’horreurs. […] Dès les premiers instants, en raison du malheur commun, on devient les meilleurs amis du monde. « C’était un très gai jeune homme, avec un air très militaire, très beau et très galant. » Il venait beaucoup, dès qu’on le lui permit, du côté des dames, et il y en avait de très grandes de l’ancienne noblesse, qui toutes paraissaient le connaître. […] ils furent aussi traînés à cet horrible échafaud, et nous donnâmes à leur mort des larmes sincères. » — Là, Mme Elliott connut Mme de Beauharnais, la future impératrice, avec qui elle se lia tendrement et passa, dit-elle, des moments délicieux : « C’est une des femmes les plus accomplies et les plus aimables que j’aie jamais rencontrées. […] Elle avait connu en France le général Bonaparte qui la traitait avec amitié, en Écossaise plutôt qu’en Anglaise.
comment cet homme qu’on a connu depuis si modéré, si bienveillant et si courtois de langage, comment crut-il devoir s’y prendre pour sauver ses pauvres clients, et peut-être pour s’excuser lui-même d’oser les défendre ? […] On n’a pas assez dit lorsque, parmi ces victimes du fanatisme du Midi, on a énuméré dans un récit d’histoire quelques noms de généraux connus : mais combien d’autres de toute classe, immolés et restés obscurs, et dont il faut aller chercher, réveiller le souvenir aux lieux mêmes où ils ont péri et où l’écho répondra si on l’interroge ! […] Lainé, déjà connu et illustre comme orateur en 1814, fut nommé par le roi président de la Chambre ; le choix était bon. […] Royer-Collard tout le premier, avec sa forte et haute manière et ce je ne sais quoi d’auguste dans le bien dire qui ne ressemblait à rien de ce que l’on connaissait jusque-là ; et pour M. de Serre, cette grande âme oratoire, au large essor, au coup d’œil étendu, à l’inspiration palpitante et passionnée, un de ces oiseaux de haut vol qui ne s’élèvent jamais plus haut que dans la tempête ; et pour M. […] J’ai connu des fils de ces hommes excessifs et violents, qui étaient, eux, adoucis, modérés, tolérants, réconciliés avec les idées et les lumières de leur époque.
Cette remarque est nécessaire pour expliquer et motiver, au premier coup d’œil, certaines parties de notre jugement auprès des personnes nombreuses qui ne connaissent M. de La Mennais que par ses plus récents écrits et qui même commenceront à le connaître par celui-ci tout d’abord. […] La Ligue, cette époque trop peu connue, est au long célébrée. […] » Mais à ceux qui connaissaient la personne de M. de La Mennais, et son ingénuité franche, et son ressort d’intelligence et de zèle, cette transformation paraissait simple et digne de lui. […] C’est alors que nous l’avons connu et aimé. […] Après d’affreux désordres, des bouleversements prodigieux, des maux tels que la terre n’en a point connu encore, les peuples, épuisés de souffrances, regarderont le Ciel.
Étienne, une vogue littéraire des plus animées, et finalement une mêlée des plus curieuses et des plus propres à faire connaître l’esprit du moment. […] Mais, au début, c’était assez singulier : quand ils attaquaient le ministère Richelieu comme trop peu libéral, ceux qui connaissaient les masques avaient droit de sourire. […] Il y a toujours beaucoup d’intérêt, selon moi, à voir un bon esprit, un esprit judicieux, aborder un sujet qu’on croit connaître à fond, et qui est nouveau pour lui. […] Étienne nous a été montré dès l’abord tel qu’on le connaissait, un peu embelli peut-être dans sa personne, selon les lois de la perspective oratoire, mais justement classé à titre d’esprit comme un élève de Voltaire. […] M. de Vigny, tel que nous avons l’honneur de le connaître, nous paraît une nature très-capable d’admiration, comme toutes les natures élevées, comme les natures véritablement poétiques.
A plusieurs reprises, l’ermite de Montmorency a fait des démarches peu connues pour émigrer en quelque île de la Méditerranée ; il a songé à Minorque, à Chypre, à la Corse. […] Sans connaître à fond les montagnards des Alpes, je les connais assez pour savoir que des causes analogues ont eu chez eux des effets semblables. […] Pour la France, ainsi que pour la plupart des pays d’Europe, le défrichement du pays, la multiplication des villages et des villes ont par une progression continue rendu possible une littérature élégante et polie dont le moyen âge n’a pu connaître les raffinements que par exception. […] Ils agrandissent l’espace où elle va chercher des sujets ; ils lui ouvrent de larges échappées sur des choses encore inconnues ou mal connues. […] Combien sont partis sur la foi d’un livre séducteur pour des contrées mal connues, poétisées par la distance !
Mais si la société a changé et s’est améliorée dans quelques-unes de ses conditions réelles, le caractère de la nation n’a point changé, et ce caractère a été parfaitement connu et décrit par Mallet du Pan, qui, en sa qualité d’étranger, était plus sensible qu’un autre aux légèretés, aux imprévoyances et aux inconstances françaises. […] Ce Genevois connaissait bien le Parisien, et cette facilité qu’il a de se tirer de tout danger qui n’est pas présent, qui n’est pas en deçà de la barrière. […] Pour ceux qui ont connu M. […] Elles laissent en arrière d’elles tous les systèmes de liberté connus : elles enivrent l’imagination des sots, en même temps qu’elles allument les passions populaires. […] Nul, on l’avouera, n’a mieux connu et plus expressément décrit la maladie sociale de son temps que Mallet, et on croirait, par endroits, qu’il n’a fait que décrire celle du nôtre, celle de ce matin : c’est que, sauf de très légères variantes de surface, c’est bien la même maladie qui, après cinquante ans, nous travaille encore et cherche son issue ; elle la cherchera longtemps.
Tout individu, je le répète, peut connaître l’une après l’autre chacune de ces trois étapes ; la société les connaît nécessairement ; de là le caractère particulier d’une époque, qui s’impose à la majorité ; et de là, éventuellement, le conflit d’une étape individuelle (attardés ou précurseurs) avec l’étape sociale. […] J’entends une objection ; on me dit : ces trois « visions » de la vie, qui se succèdent le plus souvent chez le même homme, c’est un fait facile à constater, par l’expérience personnelle ; mais pourquoi un groupe d’hommes (la nation, ou la société tout entière) les connaîtrait-il nécessairement ? […] Croce verra combien mon « système » diffère de la classification rigide encore en usage) que la satire n’est pas un « genre », pas plus que l’idylle, ou le poème héroï-comique, ou le roman champêtre… Ces combinaisons variées, dont nul ne saurait fixer le nombre ni la forme, naissent parfois de la fantaisie d’un génie et meurent avec lui, car les imitations qu’elles suscitent ne sont le plus souvent que de mauvaises copies et ne révèlent qu’une mode sans âme ; — d’autres fois, ces combinaisons (celles-là surtout qu’on essaie de grouper en « genre didactique »), sont tout simplement des œuvres de morale ou de science ; leur style agréable ne suffit pas à en faire des œuvres littéraires ; il s’agit d’un domaine intermédiaire, comme il y en a tant dans la vie où tout n’est que transition ; dans ces cas-là, qu’on commence par rendre courageusement à la morale et à la science tout ce qui n’est pas œuvre d’art ; il y a des documents d’une grande valeur psychologique qui sont sans « forme » au sens précis du mot, donc sans art ; il faut les connaître, les utiliser, en dire l’intention, la signification ; mais, loin de les mettre au nombre des œuvres d’art, dire pourquoi ce ne sont pas des œuvres d’art. […] La littérature française sera la base de ma démonstration ; de toutes les littératures à moi connues, c’est elle qui réalise le plus clairement la loi, et j’en dirai le pourquoi. […] Je ne donne que des noms connus, les plus connus ; ils doivent suffire pour un premier essai.
C’est dès lors que je le connus. […] Il semblait étudier non pas pour connaître seulement et pour apprendre, mais pour échapper à un dégoût de la vie. […] S’ils me connaissaient, m’ouvriraient-ils leur cercle, me reconnaîtraient-ils comme un des leurs, comme le dernier des leurs, le plus humble ? […] C’est une manière de se représenter cette postérité vague et fuyante sous des traits connus et augustes, de se la figurer dans la majesté reconnaissable des ancêtres. […] Auguste Bernard, déjà connu par ses recherches sur les D’Urfé , fut exécutée avec beaucoup de soin, d’exactitude et de conscience, qualités qui distinguent cet investigateur laborieux.
Le résident de France, homme rempli de toutes sortes de connaissances, est parti d’ici avec bien du regret de ne vous pas connaître. […] C’est un bel homme qui connaît messieurs vos frères. […] Instruisez-moi de la fortune des personnes que j’ai connues. […] vous connaissez peu Paris. […] Ils ne connaissaient ni le fer ni la guerre.
Le phénakisticope, plus ancien, est moins connu. […] Elles ne connaissent pas et ne permettent pas les moyens poétiques de passer le temps. […] C’est ainsi que le considérait Balzac, qui dès lors voulut connaître l’auteur. […] je connais ta destinée ! Je te connaissais lorsque je t’ai vu pour la première fois !
Le roi est instruit du combat ; il connaît le meurtrier ; il est juste et sage ! […] Voici comment il s’exprime : « À ces mots, je ne vous connais plus, je vous connais encore, on se récria d’admiration ; on n’avait jamais rien vu de si sublime : il n’y a pas dans Longin un seul exemple d’une pareille grandeur. […] Je ne sais pas pourquoi Voltaire imagine qu’il n’y a aucun de ces traits sublimes qui approche de la grandeur de ces mots : Je ne vous connais plus, je vous connais encore ! […] Je ne vous connais plus est féroce ; je vous connais encore est touchant. […] L’empire, sous ses lois, n’a connu d’autres barrières que l’Océan ou des fleuves lointains.
Jules Renard connut-il cette maladie ? […] Jean-Louis Vaudoyer montre qu’il connaît les hommes ; mais, je le répète, il connaît beaucoup moins les femmes. […] N’a-t-elle pas connu l’amour ? […] Il en connaît toutes les émotions. […] L’Être a triomphé du Connaître.
Je la connaissais dans ses moindres pages. […] Mais, qui peut bien être cet Anatole qui manque de bravoure et que tous semblent connaître ? […] Je l’ai trop peu connu pour me rendre compte si cette involontaire prévention était ou non justifiée. […] Ses immenses lectures l’ont mis au fait de maints auteurs et de maints ouvrages peu connus. […] Il y avait connu des heures d’expédients et de misère.
Il y a longtemps que je la connais, et dans sa formule la plus absolue. […] Veuillez me faire connaître là-dessus votre opinion, et ce sera chose faite. […] Ne me confiez rien ; agissez sans moi et contre moi-même. » Voilà parler en homme qui se connaît et qui se juge. […] J’ai connu des philosophes de nos jours qui, dans les temps difficiles, mettaient leur philosophie à l’abri derrière le christianisme de Royer-Collard. […] Je retourne la phrase connue, et je dis que, dans ce recueil, l’image de César s’entretenant à cœur ouvert avec un héritier des Gracques brille par son absence.
Il serait bon de revenir de temps en temps sur les diverses époques littéraires, même celles qui ont été déjà très explorées et qui sont censées les mieux connues, pour y constater les changements introduits par le cours des études, pour enregistrer les acquisitions réelles, et faire justice des prétentions peu fondées. […] Sans doute le biographe tire un peu à lui et pousse le plus haut qu’il peut dans l’ordre des poètes son cher Pontus ; mais il n’y a pas à cela grand mal ; si le goût d’abord s’étonne et souffre d’un peu d’excès dans la louange, les choses ensuite se rétablissent aisément, et l’on y a gagné, au total, de mieux connaître son vieil auteur. — L’étude de M. […] Et néanmoins il vaut mieux en dire un mot afin de connaître combien est mal plaisante et misérable la vie de ceux qui se sont exemptés d’Amour. […] Oui, s’il est des âmes comme j’en connais aussi, avides et sans cesse affamées de vivre et de renaître, il en est d’autres qui, en avançant dans la route, se sentent si lasses qu’elles aimeraient à dormir longtemps et toujours de l’inéveillable sommeil. […] Achille Genty, l’un des hommes qui connaissent le mieux cette poésie de l’époque de Ronsard, et qui même en a fait des pastiches fort agréables.
Son rôle militaire est connu : son rôle politique ne l’est pas autant, et on aurait pu le croire moindre qu’il n’a été en effet. […] Voltaire, dont chaque mot compte quand il s’agit de peindre les hommes qu’il a connus et qu’il définit avec son heureuse précision, a dit de lui dans son Siècle de Louis XIV, en le rencontrant pour la première fois sous sa plume à l’assaut de Prague (1741) : « Le comte Maurice de Saxe, frère naturel du roi de Pologne, attaqua la ville. […] Ce qui est vrai, c’est que Maurice ne se donnait pas la peine d’avoir de l’esprit dans le sens des courtisans français : il se sentait mal à l’aise, tant qu’il ne fut pas dans les hauts emplois où il pût déployer son génie naturel et oser librement : cela perce dans toute sa correspondance avec son père et avec son frère, avant qu’il se fût donné tout entier à connaître à son pays d’adoption. […] Il est franc et naturel ; il a de l’esprit ; il a du bien, et ne donnera pas de l’ombrage comme un homme qui serait plus connu. […] M. de Schulenburg en connaît la force. » Au lendemain de sa plus belle victoire, Maurice aime à faire hommage du résultat à son premier maître et parrain.
Chateaubriand, que je n’ai connu que vieux, était alors dans le modeste éclat de sa jeunesse. […] Joubert l’était avec madame de Beaumont, cette charmante fille de M. de Montmorin, qu’il nous a si bien fait connaître. […] Ce dernier ouvrage, très-annoncé à l’avance, était déjà connu sous ce titre avant de paraître. […] Connaissez-vous le cœur de l’homme, et pourriez-vous compter les inconstances de son désir ? […] Je ne le connus jamais.
Il connaît les sourdes voix du vent, de la mer, des forêts, des ruines. […] C’est le rire d’un homme atteint du mal déplorable des analystes, ressentant minutieusement et détail à détail sa souffrance, portant dans l’introspection de son âme endolorie une perspicacité nerveuse, l’âpre acharnement à connaître toutes les retraites et toute la misère de son mal. […] De la tragédie qu’elles jouent, la vieille tragédie de l’amour, nous ne connaissons ni le héros ni l’héroïne. […] Sa mélancolie et son ironie ont frémi en tous les jeunes gens de ce siècle qui ont joint l’amertume de souffrir à la curiosité de se connaître, qui se sont aimés et haïs et qui ont fini par rire de l’injustice de la vie, de leur indignité à ce qu’elle ne le soit pas. […] Aussi, si Heine se connut mieux en s’analysant davantage, il se connut ironiquement, se détesta, se méprisa, se vilipenda, et comme l’on ne sait de l’humanité que soi-même, il advint que son âme fut partagée entre la tristesse et le mépris, qu’il se conçut, même dans les œuvres où s’idéalisant, il s’érigeait en pur exemplaire humain, tantôt comme un malheureux digne de pitié et de justice, tantôt comme un misérable qu’il fallait bafouer et maltraiter.
J’ajoute enfin que, pour pratiquer avec succès la méthode expérimentale dans les sciences physiologiques, il faut en bien connaître les conditions et les principes, et c’est ainsi que la théorie elle-même peut être utile à la pratique. […] Sans doute les corps organisés manifestent des propriétés que ne connaissent pas les corps bruts : par exemple, ils sont irritables, ils réagissent sous l’influence de certains excitants ; mais jamais on ne verra se produire chez eux un mouvement absolument spontané. […] Tout en traitant les philosophes avec beaucoup d’égards et même de sympathie, il leur fait en réalité une part assez médiocre, car il ne leur laisse que l’inconnu, et revendique pour la science positive tout le domaine du connu ou de ce qui peut l’être. […] Le mot de liberté n’exprimerait que la partie inconnue des causes de nos actions : à mesure que ces causes seraient connues, la part de la liberté diminuerait d’autant, et, lorsque toutes ces causes seraient déterminées, la liberté disparaîtrait absolument. […] Ne dites pas qu’il en est de même des fonctions physiologiques, dont le comment échappe à nos sens : je répondrais que le comment de la pensée nous échappe également, mais que le phénomène de la pensée nous est parfaitement connu et qu’il ne nous est connu qu’intérieurement ; bien plus, qu’il ne peut être en aucune façon représenté sous une forme objective.
Sainte-Beuve a été un jour, aux yeux des connaisseurs, un trop rare poète pour que l’Imagination autant que la Critique ne tienne pas à connaître toute l’œuvre de l’homme qui a donné cette note unique de profondeur, et à savoir, s’il l’a perdue, comment cela se fit. […] Vous la connaissez, M. […] J’ai connu autrefois une femme qui disait « j’ai honte » avec un si divin accent, quand il y avait de la honte à avoir, qu’elle s’en faisait une pudeur ! […] … Faute même de rhétorique, dans toute cette rhétorique qui laisse le cœur froid et n’a jamais consolé personne, pas même le poète qui n’est plus cet énergique fouilleur d’âme que nous avons connu, mais un artiste qui sertissait des mots, quand il fit ces Consolations. […] Je ne connais rien de plus pénible, de plus tourmenté, de plus avorté, de plus sec, de plus nain que ces poésies où le parti pris fait saillie jusqu’à frapper les yeux les moins intelligents.
Je n’en connais pas de plus fortifiant, de plus consolant. […] Les procédés dont il use à cette fin sont également connus. […] Il entre au séminaire, possédant en germe des facultés dont le développement normal constituerait son existence future : des sens en éveil, une aube de joie de vivre, une tendance à exercer la fonction intellectuelle, un appétit de sentir, de jouir, de connaître. […] Le prêtre, qui se donne la mission d’enseigner sans connaître, n’est en réalité qu’un ignorant vis-à-vis de l’ensemble des hommes qui ont vécu et connu. […] Pour exercer sur les hommes une action bienfaisante, il faut être homme soi-même, avant tout ; il faut avoir vécu pour connaître la vie, et mille Sommes de Thomas d’Aquin ne sauraient remplacer une heure d’existence réelle.
On nous dit de Philostrate qu’il avait peu vu le monde ; il connaissait l’Italie, l’Égypte et la Grèce. […] Mais que la circulation, de nos jours, ait pris un développement hors proportion avec tout ce que les anciens avaient pu connaître ou imaginer, on le sait de reste. […] Circonstance importante : quand nous connaissons les tenants et les aboutissants des individus qu’un concours ou un litige nous donne à comparer, nous risquons de pencher a priori d’un côté ou de l’autre. […] Ce n’est pas par hasard que les « grands magasins » qui ne connaissent guère leurs clients, sont aussi ceux où les clients sont traités en égaux83, c’est-à-dire, où les marchandises leur sont délivrées en quantités strictement proportionnelles à l’argent qu’ils apportent, sans que les prix diffèrent avec les acheteurs. […] Il nous met en effet, vis-à-vis des individus que nous avons à comparer, dans la même situation qu’un jury d’examen vis-à-vis de candidats qu’il ne connaît pas encore ; par cela qu’il ne les connaît pas, il est plus à l’aise pour les classer sans préjugé, et proportionner ses notes aux différentes valeurs de leurs œuvres. — Ainsi, parce qu’elle nous empêche de les connaître individuellement, la grande quantité des membres des sociétés nous incline à les traiter également.
Le Moyen Âge avait connu Cicéron et Virgile, Tite-Live et Horace, Ovide et Sénèque, Plaute et Juvénal ; il les avait même traduits et imités ! […] Mais Homère, Hérodote, Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, Pindare, Démosthène, et les Alexandrins, il ne semble pas que le Moyen Âge les ait connus. […] I], n’ont connu que les Grecs et les barbares, tandis que les Latins ont vraiment connu l’homme ? […] » Est-il besoin d’être Aristide pour avoir connu l’ingratitude des hommes ? […] Nous ne connaissons pas d’édition moderne de Du Vair.
Bourdaloue était vif, il était prompt, impatient peut-être ; quelques mots de son biographe, qui paraît l’avoir bien connu, laissent entrevoir qu’il y avait de la fougue dans son tempérament, et que, dans l’art de maîtriser son cœur, il déploya plus de force encore que dans l’art de maîtriser sa pensée. […] Dans un premier voyage que j’avais fait en Suisse pendant l’été de 1837, j’avais appris à le connaître (sans le voir personnellement) et à l’apprécier. […] Il y a longtemps que je me réjouissais de vous lire ; avec quel intérêt ne vous entendrai-je pas sur une école que je connais trop peu, mais qui m’est si chère par le peu que j’en connais !
La bonté existe en nous comme le principe de la vie, sans être l’effet de notre propre volonté ; elle semble un don du ciel comme toutes les facultés, elle agit sans se connaître, et ce n’est que par la comparaison qu’elle apprend sa propre valeur. […] Celui qui s’est vu déchiré par des affections tendres, par des illusions ardentes, par des désirs même insensés, connaît tous les genres d’infortunes, et trouve à les soulager, un plaisir inconnu à la classe des hommes qui semblent à moitié créés, et doivent leur repos seulement à ce qui leur manque. […] Voyez Almont, sa fortune est restreinte, mais jamais un être malheureux ne s’est adressé à lui sans que, dans cet instant, il ne se soit trouvé les moyens de venir à son aide, sans que, du moins, un secours momentané n’ait épargné à celui qui prie, le regret d’avoir imploré en vain ; il n’a point de crédit, mais on l’estime, mais son courage est connu ; il ne parle jamais que pour l’intérêt d’un autre ; il a toujours une ressource à présenter à l’infortune, et il fait plus pour elle que le ministre le plus puissant, parce qu’il y consacre sa pensée tout entière. […] Almont ne pense point à faire valoir sa prudence en vous conseillant ; sans vous égarer, il cherche à vous distraire ; il vous observe pour vous soulager ; il ne veut connaître les hommes, que pour étudier comment on les console.
Ce problème, au sens où on l’entend d’ordinaire, est fatalement insoluble, puisqu’on se borne à opposer deux substances inconnues l’une à l’autre, à se demander comment l’esprit (qu’on ne connaît pas) peut agir sur la matière (qu’on ne connaît pas). […] La seule expression convenable est changement d’état, passage d’un état où l’on connaît, sous la condition de l’étendue, à un état où l’on connaît indépendamment de l’étendue.