Malgré ces galanteries, Horace Walpole, surtout après son voyage en France et depuis sa liaison avec Mme du Deffand, fut un juge bien plus sévère qu’indulgent pour Mme de Boufflers. […] Horace Walpole, à son voyage à Paris en 1765-1766, revit Mme de Boufflers, et désormais, quand il parle d’elle, il le prend volontiers sur le ton de la raillerie. […] Croirait-on que jusqu’à ces derniers temps, l’existence de Mme de Boufflers, passé ce moment de 1789 et ce dernier voyage qu’elle fit en Angleterre, était restée un problème, et que cette figure si animée et si constamment en vue s’éclipsait totalement ?
Le Voyage du jeune Anacharsis venait de paraître, et le beau monde raffolait du brouet noir. […] ……… ……………… Et c’était le même qui, dans des vers adressés à Voltaire lors de son dernier voyage à Paris (1778), avait dit : Oh ! […] Dans le seul voyage qu’il fit, il était allé jusqu’à Marseille et y avait vu la mer : « J’ai donc vu la mer, écrivait-il, ou plutôt je n’ai fait que la revoir, car mon imagination me l’avait mille fois représentée, même plus imposante et plus vaste.
Trois frères en voyage. […] Parmi les apologues symboliques il y a lieu de citer : Le guehuel et le damel — Kahué l’omniscient — La tête de mort — Trois frères en voyage — Le fils du sérigne — Le choix d’un lanmdo, etc. […] Trois frères en voyage (gourmantié), exposent mêmes symboles et les deux premiers reproduisent à peu près le même récit.
Mais le grand philologue de Leyde, qui était son véritable ami, qui entretenait avec lui un commerce de lettres, qui se plaisait à être son hôte dans ses voyages à Paris, saurait dire mieux que personne et dans leur juste mesure les qualités précises et multiples de celui qu’il distinguait et estimait entre tous. […] Connaissant la nature des richesses littéraires que j’avais rapportées de mes différents voyages, il attachait la plus grande importance à leur prompte publication.
Qui dit éclectisme suppose la curiosité des opinions du dehors et le goût des voyages intellectuels. 1816 se trouvait un moment bien choisi pour inoculer ce goût en France à l’élite de la jeunesse. […] Il n’était pas tel alors que plus tard, lorsque nous le revîmes en 1828, enhardi par les voyages, perçant jusqu’à l’Orient et embrassant la conquête du monde.
Le groupe philosophique, poétique et critique, dont les travaux et les productions forment d’habitude ce qu’on pourrait appeler le fonds de la Revue, indépendamment des portions de voyages ou de science où les faits seuls sont admis, ce groupe a une marche commune, rapprochée, sinon concertée, et constitue librement une alliance naturelle. […] Trelawney s’était proposé de bonne heure pour modèle le Christian du voyage du capitaine Bligh, le même héros que Byron a célébré dans l’île ; s’il n’a pas exagéré ses hauts faits en nous les racontant, il n’est nullement demeuré au-dessous de son idéal.
Le voyage à travers les steppes, l’arrivée au quartier général, les groupes divers qui s’y dessinent, les provocations belliqueuses de Tarass Boulba qu’ennuie l’inaction et qui veut donner carrière à ses fils, la déposition du kochevoï ou chef supérieur qui ne se prête pas à la guerre, et l’élection d’un nouveau kochevoï plus docile, toutes ces scènes sont retracées avec un talent ferme et franc ; le discours du kochevoï nouvellement élu, lorsqu’il prend brusquement en main l’autorité et qu’il donne ses ordres absolus pour l’entrée en campagne, me paraît, pour le piquant et la réalité, tel que M. […] Le voyage, l’arrivée dans le quartier juif, les tentatives pour pénétrer dans la prison, sont semés d’incidents qui, involontairement, font sourire à travers les transes.
. — Madame de Montespan reste près de la reine son voyage à Bourbon. — Coïncidence de son retour avec celui du roi. — On reprend les anciennes habitudes. — Humeur de madame de Maintenon. — Explication entre elle et Madame de Montespan. […] On dit sourdement que si son mari partait elle serait du voyage. » Au moment où le roi allait revenir de l’armée de Flandre et où la saison des eaux finissait pour madame de Montespan, on avait agité à la cour la question de savoir si madame de Montespan y reviendrait118.
La portion du public qui veut bien suivre ses travaux avec quelque intérêt a lu peut-être le livre intitulé le Rhin, et sait par conséquent que ce voyage d’un passant obscur ne fut autre chose qu’une longue et fantasque promenade d’antiquaire et de rêveur. […] Il se dit, sans se dissimuler le peu qu’il est et le peu qu’il vaut, que de ce voyage il fallait tirer une œuvre, que de cette poésie il fallait extraire un poème.
Il ne fallut, pour lui donner de l’ombrage, qu’un livre de l’abbé d’Aubignac publié sous ce titre : Histoire du temps, ou relation du royaume de Coquetterie, extraite du dernier voyage des Hollandois aux Indes du Levant. […] On raconte une aventure singulière, qui lui arriva dans un voyage en Provence avec son frère George.
Avant ce voyage d’Italie, Schopenhauer, le quart d’Allemand, avait passé sa thèse de docteur, à Berlin, sur cet adorable sujet pour les besaciers qui ont l’impertinence de se moquer de la Scholastique : De la quadruple racine de la raison suffisante. […] C’est même là ce qui probablement décida son voyage en Italie, d’où il revint pour professer à l’Université de Berlin.
Quand je refais en idée ce voyage infini, de gradin en gradin, dans le puits de l’Éternel, je ne puis me contenter de ce que je suis. […] Et, de fait, elle donne dans une mesure abrégée non seulement tout le livre, mais tout l’auteur même de la Création, qu’on peut très bien après cela laisser tranquillement au fond du puits de l’Éternel, dans lequel il voyage comme un seau.
Wentworth Webster, le sagace investigateur de tout ce qui concerne les Basques, leur pays et leurs traditions, n’y a pas fait moins de quatre voyages. […] Pour la première partie du voyage souterrain, il semble qu’on ait un témoignage assez digne de confiance. […] Pulci y était allé pour apprendre la magie, et Benvenuto Cellini, sur le conseil d’un nécromant sicilien, s’était proposé de faire le même voyage. […] La crise séculaire de Cartaphilus est inconnue à Ahasvérus : en effet elle se concilierait mal avec ses perpétuels voyages. […] Morpurgo cite un passage assez analogue, mais moins intéressant par sa forme, dans le voyage de Ser Mariano de Sienne, fait en 1431.
Son voyage en Angleterre répondait à des préoccupations très précises. […] Pourtant, son premier livre est un récit de voyage, de même que le premier ouvrage de M. […] La sensation prochaine a guidé la main et le crayon sur les feuillets du carnet de voyage. […] Rien de plus divers que cette relation de voyage. […] Taine disait (Voyage en Italie, t.
Hippolyte Babou Tonin Désaugiers n’est qu’un Boufflers d’arrière-boutique, un épicurien de comptoir ou de bureau, qui, de ses voyages en Amérique, n’a pas rapporté de plus belle découverte que la suivante : J’ai, par terre et sur l’onde, Visité l’étranger, Dans tous les coins du monde Où j’ai pu voyager J’ai vu boire et manger, qui, de son contact avec les événements et les hommes, n’a retiré, pour règle de sa vie, que cette maxime de philosophie et de morale : Aimons bien, buvons bien, mangeons bien.
Ce me fut comme un voyage à ce coin de France où la mémoire de George Sand… etc.
Un Savant d’Allemagne la pria d’inscrire son nom avec une sentence parmi ceux des Hommes célebres qu’il avoit vus dans ses Voyages.
Les Voyages de Cyrus ne méritent pas les mêmes éloges, mais donnent l’idée d’une érudition très-étendue, d’une morale judicieuse, & sont écrits d’un style dont la noblesse & le sentiment forment le caractere principal.
Ceux qui revenaient de la Terre Sainte, de Sainte-Reine, du Mont-Saint-Michel, de Notre-Dame-du-Puy, et d’autres lieux semblables, composaient des cantiques sur leurs voyages, auxquels ils mêlaient le récit de la vie et de la mort de Jésus-Christ, d’une manière véritablement très grossière, mais que la simplicité de ces temps-là semblait rendre pathétique.
Pour peu que Marcel s’en mêle, nous ne commencerons pas aujourd’hui le voyage dantesque. […] Ces sortes de visions ou de voyages dans l’autre monde n’étonnaient guère plus d’ailleurs que les voyages entrepris par de hardis navigateurs et par des missionnaires dans les contrées inconnues de notre globe, d’où l’on rapportait alors tant de prodiges. […] La vie elle-même était alors considérée comme un voyage. […] (Toujours, vous le voyez, la figure de voyage, l’étoile, le port, appliquée à la vie.) […] À mesure que l’on avançait dans le voyage dantesque, on se sentait plus porté au recueillement.
. — Voyage en Italie, avec Auguste Barbier (1841). — La Divine Comédie (1843). — Les Ternaires (1841). — Les Bretons (1845).
. — Les Voyages de l’Esprit, critiques (1869). — Origines de la poésie lyrique en France au xvie siècle (1873). — Les Prédécesseurs de Milton (1875). — Du génie de Chateaubriand (1876). — Éloge de la Folie, d’Érasme, traduction (1877). — Poèmes de la Révolution (1879). — Portraits de maîtres (1888).
Chez tous deux, l’art des vers est un don gratuit et naturel ; pour tous deux, « diversité, c’est la devise » ; ils courtisent, en passant, Melpomène ; ils décorent leurs impressions de voyage des ornements de la métrique et du bel esprit ; ils brassent et rebrassent en mille façons leurs imaginations amoureuses, et, dans leurs livres galants, comme dans les rues d’Abdère affolée, résonnent les litanies voluptueuses de « Cupidon, prince des hommes et des dieux » ; diseurs raffinés, railleurs aisés, complimenteurs faciles, tous deux fuient la solitude, s’égaient à répandre leurs qualités aimables, et s’évertuent à propager, devant les assemblées brillantes, le mérite et la renommée de leurs contemporains et de leurs prédécesseurs.
C’est là qu’il est mort sans bruit, comme il avait vécu, sans une mention dernière dans les feuilles publiques, et le jour même où le convoi entrait sous les voûtes de Notre-Dame du Bon Voyage, l’Académie décernait des couronnes et jetait, comme une suprême ironie, sur le cercueil de ce poète mort pauvre, un bruit inutile de pièces d’or.
Dans le récit qu’il a donné d’un voyage à la grande Chartreuse fait en 1804 avec monsieur et madame de Chateaubriand, il est question, comme dans le Vieillard et le Jeune Homme, d’une conversation entre un jeune mélancolique qui repousse toute science, toute tentative humaine, et un prêtre tolérant qui maintient la science et la croit conciliable avec une religion élevée. « Comment, s’écrie en finissant le narrateur, comment un jeune homme paraît-il détrompé à ce point de toutes les choses de la vie ? […] Ballanche fit avec lui le voyage de la grande Chartreuse et des glaciers en 1804, et, au moment du départ pour Jérusalem, il l’alla rejoindre à Venise d’où il ramena en France madame de Chateaubriand. […] Il lut les Neuf Livres de Coëssin dès 1809, et dans un voyage qu’il fit à Paris, il visita ce prophète d’une époque pontificale ; mais l’esprit envahissant du sectaire le mit d’abord sur ses gardes : M. […] Pour rendre le voyage moins ennuyeux, elles emportaient une petite bibliothèque choisie par M. […] Le voyage était fort lent, fort interrompu à chaque relais par toutes sortes d’incidents.
L’auteur se propose de raconter avec suite le départ des héros, presque tous égaux en vaillance et en gloire, qui vont sous la conduite de Jason à la conquête de la toison d’or, les incidents de leur voyage, cette conquête, puis leur retour avec tous les incidents encore. […] Après le repas qu’Éétès a fait servir aux nouveaux venus avant toute chose, d’après les lois de l’hospitalité, il y a lieu pour Jason d’expliquer au roi le sujet de son voyage. […] Je crains que ce voyage des héros n’apporte quelque grand malheur. […] Ses compagnons eux-mêmes en étaient éblouis à le considérer si éclatant de grâces, et le fils d’Ampicus (Mopsus) se réjouissait grandement de ce voyage dont il présageait d’avance le résultat. » Mais, au moment où Mopsus embrassait en idée tant de choses, il en était une, et la plus simple de toutes, dont il ne s’avisait pas : ces sortes d’inadvertances sont l’ordinaire, comme on sait, des devins et des astrologues : « Il y a dans la plaine, le long de la route et non loin du temple, un certain peuplier noir orné d’une chevelure de feuilles infinies, sur lequel aiment à s’assembler les corneilles babillardes. […] oissonade, n’est guère connue que des poëtes français. » Chardin dans son Voyage dit : « Les ruines de Colchos sont perdues : je n’en aperçois rien. » Je le crois bien, il n’y a point eu de ville de Colchos, partant point de ruines.
Je répondis à l’officier de gendarmerie que partir dans vingt-quatre heures convenait à des conscrits, mais non pas à une femme et à des enfants, et en conséquence je lui proposai de m’accompagner à Paris, où j’avais besoin de passer trois jours pour faire les arrangements nécessaires à mon voyage. […] « Dans ce fatal voyage de Weymar à Coppet, j’enviais toute la vie qui circulait dans la nature, celle des oiseaux, des mouches qui volaient autour de moi ; je demandais un jour, un seul jour, pour lui parler encore, pour exciter sa pitié ; j’enviais ces arbres des forêts dont la durée se prolonge au-delà des siècles. […] Son voyage était un poëme. […] Tantôt voyage, tantôt roman, le voyage est incomplet, le roman est déclamatoire.
Robert C’est une belle chose, mon ami, que les voyages ; mais il faut avoir perdu son père, sa mère, ses enfans, ses amis, ou n’en avoir jamais eu, pour errer par état sur la surface du globe. […] Mais à quoi bon, me direz-vous, cet écart sur les voyageurs et les voyages ? […] Pour cet effet, il fallait lire son voyage d’Italie ; je l’ai lu sans pouvoir y glaner une misérable ligne qui me servît. De dépit, j’ai dit : ô la belle chose que les voyages ! […] La langue d’un enfant qui fait un voyage de province se corrompt au bout de quelques semaines ; Voltaire, relégué sur les bords du lac de Genève, y conserve toute la pureté, toute la force, toute l’élégance, toute la délicatesse de la sienne.
Le Voyage d’Urien est une fantaisie symbolique dans la manière de Novalis, dont nous avons déjà dépisté l’influence ; Paludes est un livret d’égotisme humoristique. […] Du voltairianisme modernisé : « Moi aussi, j’ai su louer Dieu, chanter pour lui des cantiques, et je crois même, ce faisant, l’avoir un peu surfait. » Des impressions de voyages, brèves, drues, synthétiques, évidemment influencées par Barrès. […] Ce voyage à la fin m’a lassé. » Il a été réduit à subir d’autres maîtres : il a préféré rentrer au bercail et servir du moins ses parents. […] Un autre motif qu’il donne est d’une moindre spiritualité et vraiment peu sérieux, « Peu soigneux, j’ai sans cesse la crainte que les objets que je détiens ainsi ne s’abîment ; qu’ils ne s’abîment davantage encore si, partant en voyage, je les abandonne longtemps. […] Amyntas est un recueil de notes de voyage en Afrique, dont beaucoup sont ravissantes ou singulièrement suggestives. « Quel Arabe que leur saint Thomas !
Cinq longues années se passèrent de la sorte, fort adoucies sans doute par les visites d’amis, par des voyages et des séjours que bientôt Bernis put faire dans le Midi chez les personnes de sa famille, mais enfin cinq années d’exil et d’éloignement obligé du monde. […] Ces dernières paroles de Bernis doivent toujours nous être présentes comme un sommet dans le lointain, lorsque nous nous abandonnons avec lui aux distractions et aux grâces humaines du voyage. […] La conduite de Bernis dans quelques affaires délicates telles que le procès du cardinal de Rohan, où il fallut se prononcer entre sa propre cour et celle de Rome, quelques négociations de confiance et de famille dont il fut chargé, telles qu’une tentative de rapprochement entre le roi d’Espagne Charles III et son fils Ferdinand, roi des Deux-Siciles, et le voyage qu’il fut autorisé de faire à Naples dans cette vue, ne purent qu’accroître son autorité paisible et l’idée qu’on s’était formée de sa sagesse9.
Il y serait venu, j’imagine, vers 1786, un peu avant son voyage d’Italie ; il aurait trouvé l’ancienne société française dans sa dernière fleur ; il aurait été un moment à la mode comme tous ces princes du Nord qui y passèrent, comme tous ces princes de l’esprit et de la pensée, Hume, Gibbon, Franklin ; on se serait mis à lire Werther et le reste comme on aurait pu, à la volée, pour lui en parler et le bien recevoir. […] À peine arrivé, il le vit, l’admira et l’aima de plus en plus, s’acquit d’emblée sa bienveillance, vit qu’il pourrait lui être agréable et utile, et, se fixant, près de lui à Weimar, il y demeura (sauf de courtes absences et un voyage de quelques mois en Italie) sans plus le quitter jusqu’à l’heure où cet esprit immortel s’en alla. […] Il lui donne quelques conseils sur les projets de voyage qu’Eckermann formait à ce moment, et lui recommande ce qui lui reste à voir de curiosités à Weimar : « Je ne pouvais me rassasier de regarder les traits puissants de ce visage bruni, riche en replis dont chacun avait son expression, et dans tous se lisait la loyauté, la solidité, avec tant de calme et de grandeur !
Lorsque ensuite on s’aperçut que ce projet de voyage royal n’était qu’une feinte, il s’en montra très irrité et pensa à s’y rendre lui-même ; c’était moins sans doute dans la vue de se lier avec un parti politique et avec des hérétiques que pour échapper au joug paternel trop pesant de près, et pour pouvoir se livrer avec plus de liberté à son agitation turbulente. […] Les cortès, dès leurs premières conférences, avaient agité la question du gouvernement que le roi laisserait en Espagne, dans la supposition du voyage à Bruxelles, et la majorité avait été d’avis que si le monarque partait, l’héritier du trône au moins demeurât. […] Le projet de fuite clandestine qu’il machina dès qu’il vit le voyage de Bruxelles manqué, projet aussi imprudent, que coupable, dont le roi fut informé dès l’origine et à tous les moments, combla la mesure : il n’était pas possible qu’on laissât l’héritier de la monarchie s’insurger au dehors contre son père et contre l’État.
. — Voyages. — Salons. — Critique dramatique. — Romans : Le Capitaine Fracasse 47. […] Il y a bien un Gautier universellement accepté, qui est celui des voyages ; celui-là, on le vérifie à chaque pas, dès qu’on met le pied dans les pays qu’il nous a rendus et exprimés en traits si saillants et si fidèles. […] Son premier voyage en Espagne, qui est de 1840, et qui fut dans sa vie d’artiste un événement, lui avait fourni des notes nouvelles d’un ton riche et âpre, bien d’accord avec tout un côté de son talent ; il y avait saisi l’occasion de retremper, de refrapper à neuf ses images et ses symboles ; il n’était plus en peine désormais de savoir à quoi appliquer toutes les couleurs de sa palette.
Il aime les voyages ; il en a l’entrain et comme l’essor. […] Est-ce que vous croyez que la connaissance de la vie, des voyages, des romans en Pologne, des chimères et des rêves de Bernardin de Saint-Pierre, est inutile à l’intelligence complète de son pur chef-d’œuvre, et à son explication satisfaisante sur tous les points ? […] Cousin, par exemple, qui le nomme en passant dans ses Notes de voyage, mais sans l’apprécier à sa valeur.
Le voyage, marqué par des fêtes à chaque station, ne dura pas moins de trois semaines : le 7 février seulement on était à Corbeil. […] Un voyage en Allemagne où il vit, dans une pointe à Berlin, le grand Frédéric, et où ils causèrent ensemble pendant plusieurs soirs bien avant dans la nuit, dut être une de ses fêtes, et la plus digne d’être remémorée. […] Je leur donnerai des chasses dans les toiles, la comédie et le bal tout le jour, et pour cet effet j’ai arrêté la troupe des comédiens qui est des voyages de la Cour à Compiègne, à qui je ferai manger force biches et sangliers.
Dans ce pénible voyage vers Séville, à travers l’Estramadure, en longeant les frontières du Portugaise troisième jour après leur départ de Ciudad-Rodrigo, ils vinrent se heurter fort inopinément au quartier général de lord Wellington (sir Arthur Wellesley), qui était établi à Zarsa-la-Mayor. […] En retour il put obtenir quelques livres, le Voyage de La Pérouse, un volume de Racine, etc. […] Ce malheureux ami, mes camarades, tendaient leurs mains vers moi à travers la grille et m’adressaient leurs vœux pour le succès de mon voyage. » Après le départ du capitaine de Saint-Joseph, c’est l’aide de camp Bernard qui devient le narrateur et qui adresse à son camarade la relation des derniers mois de cette triste captivité.
Cousin, qui voyage en Allemagne, il dira spirituellement : …… Tu cours les grandes routes, Cherchant la vérité pour rapporter des doutes. […] D’assez fréquents voyages dans son pays natal, en Vendée, ou plus loin aux eaux des Pyrénées, ou à la terre de M. de Biran au bord de la Dordogne, ne diminuaient que peu ses douleurs toujours renaissantes. […] L’épisode le plus mémorable de sa vie fut sans contredit son voyage au Brésil : las du ménage et du petit magasin où il avait essayé de se confiner, le voilà tout d’un coup dans la baie de Rio-Janeiro.
C’était par saccades qu’il lisait : la grand-poche le préoccupait visiblement, — et sa main y multipliait les voyages, si bien qu’elle finit par rester au fond. […] Hugo et les impressions de voyage — de tout le monde. […] Il faut qu’il prenne sa casquette de voyage pour que le Rhin commence à rouler dans le lit de phrases que lui creusent les journaliers de la chronique.
C’est ce besoin qui le fait gratter, changer et refaire si souvent son dernier tableau : car depuis son dernier voyage à Paris et l’immense succès de ses Moissonneurs, il avait perdu la naïve bonhomie de Rome.
On pourrait dire encore plus nettement : le jésuitisme, c’est le catholicisme en habit de voyage.
. — Voyages en Amérique, en France et en Italie (1834). — Essai sur la littérature anglaise (1836). — Le Paradis perdu de Milton (1836). — Le Congrès de Vérone (1838). — La Vie de Rancé (1844). — Les Mémoires d’outre-tombe (1849).