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2044. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

… La Revue des Deux Mondes, la plus ancienne en date, qui a été pendant vingt-cinq ans la porte cochère de tous les genres d’écrivains, depuis madame Sand jusqu’à Cousin, et depuis Cousin jusqu’à Veuillot, la Revue des Deux Mondes, ce tourne-bride du monde tout entier, dans lequel il s’est trouvé des gens de talent, mais avec d’autres, a vécu dans les grasses et tranquilles conditions d’un établissement d’hospitalité littéraire et de philosophique impartialité. […] C’est un bazar excessivement varié, où l’on trouve de tout, même de la politique de rechange dans cette chronique qui, pour ne pas mentir à son nom, a suivi les ondulations des ministères pendant dix-huit ans ! […] Il s’agit de vous faire un petit conte, et il vous le fait, ce petit conte, et vous le trouvez si joli, si facile, — trop facile, — si gai parfois, — et la gaîté est un terrain où toutes les portées se rencontrent ! 

2045. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

on les trouve, ces portraits, plus flattés que méchants, plus à l’huile qu’au vitriol, et le Pamphlet pâlit devant l’Histoire… tandis que c’est l’Histoire, la sereine et l’impassible Histoire, qui devrait pâlir devant le Pamphlet ! […] On s’imagine trouver des orateurs dès les premières pages de ces volumes, et on se trouve nez à nez avec des théories oratoires ! […] S’il l’avait eue, elle aurait emporté tout ce fatras de rhétorique qu’on trouve dans son livre des Orateurs.

2046. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

On ne tracasserait pas ce fumier davantage et l’or s’y morfondrait, en attendant les coqs qui trouvent des perles… dans les fables, si l’Académie n’y avait bravement lâché les siens. […] En d’autres termes, disons qu’il est heureux que saint Thomas d’Aquin rentre par cette petite porte dans le monde qu’il a autrefois rempli de sa renommée, — et par cela seul qu’il s’est trouvé à Paris, en l’an de grâce 1858, un monsieur Jourdain à couronner ! […] Quel est le lettré de ce temps où les Mémoires de mademoiselle Céleste Mogador trouvent des plumes galantes qui en écrivent, quel est le lettré qui, par un mot, ait seulement donné une idée juste de ce beau et utile travail de bénédictin que M. 

2047. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

D’ailleurs, si on dressait pour notre instruction la statistique des qualités qu’il faut au talent, cet empêché-tout, pour réussir comme la médiocrité, toujours si aisément triomphante, on trouverait peut-être que l’ennui est une force et un avantage. […] On le trouve dans quelques Bucoliques de Virgile, il est vrai, mais d’abord, il est entre des bergers, c’est-à-dire des créatures qui parlent, et non pas entre des créatures inanimées et muettes, mais je n’en vois pas moins là une défaillance dans la perfection de l’artiste le plus pur de l’Antiquité. […] Ces trois poèmes, d’une donnée que tout le monde trouverait sans peine, sont évidemment des prétextes pour peindre la vie des champs et les sentiments, et jusqu’aux vertus que, selon le poète, elle inspire.

2048. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Les savants le trouvaient un poète, les poètes en faisaient un savant, et le public, qui n’est ni savant ni poète, était de l’avis des uns et des autres. […] Ampère était-il encore, par-dessus le marché, un de ces voyageurs au niveau, par l’observation et par l’intelligence, de la difficulté nouvelle que l’on trouve maintenant à faire un livre de voyage ? […] Il trouve choquantes les plaisanteries que cette Jane Bull, avec son gros rire saxon, ose se permettre sur les porcs dont les américains font un si énorme commerce.

2049. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVII » pp. 70-73

Au reste Laprade a bien trouvé son nid dans ce coin-là, si coin il y a en panthéisme. […] Mais le malade guéri s’est trouvé baissé d’esprit et de moral, ce à quoi, dans le traitement, on n’avait nullement songé.

2050. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Ce génie, s’il se donnait la peine de naître, trouverait bien quelques difficultés sans doute à rajeunir les points de vue, à ressaisir avec nouveauté les grands caractères déjà tracés, à les offrir par des aspects à la fois reconnaissables et imprévus, à peindre sans copier, à tirer de tous nos petits ridicules assez peu gais une large veine de plaisanterie, et à convoquer toutes nos petites vanités maussades à un rire immense. […] Eugène Sue, à son tour, ne trouve rien de mieux que de le qualifier également : ce grand homme de bien.

2051. (1875) Premiers lundis. Tome III « Viollet-Le-Duc »

Dans l’ouvrage qu’il publie aujourd’hui, l’auteur, en décrivant à la manière des bibliographes sa collection précieuse, trouve surtout dans ce travail un prétexte à des renseignements biographiques, à des appréciations littéraires, à des citations. […] il nous sert toute vive sa plus jolie pièce, ce baiser tout enflammé : Qui a leu comme Vénus, etc., qu’on ne pourrait citer ici, dans une Revue2, mais qu’on aime fort à trouver dans un livre sous le couvert de l’érudition.

2052. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

Surtout il trouve, du premier coup, ingénieusement, le trait caractéristique. […] On y trouvera de tout, aussi bien une ode qu’une chanson, aussi bien une satire qu’une invocation, un quatrain qu’une belle description ou d’éloquentes stances.

2053. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pilon, Edmond (1874-1945) »

Et vous trouvez ce miracle très poétique. […] Stéphane Mallarmé Merci pour la lecture de la Maison d’exil : j’y trouve des accords exquis d’âme et de forme, dans tant de sérénité.

2054. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 145-150

Ce seroit s’exprimer foiblement, que de dire que les Poésies de Desportes méritent encore quelque estime : un Lecteur attentif y trouvera plusieurs traits à admirer. […] On devoit pardonner volontiers des plagiats à un homme qui en convenoit d’aussi bonne grace ; mais on est doublement en droit de les reprocher à ceux qui, les multipliant sans mesure, trouvent mauvais qu’on les mette en évidence.

2055. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

Il est vrai que la Langue seroit restée dans une barbarie ridicule, si son style avoit servi de modele à ceux qui l'ont suivi ; mais on trouve dans ses Ouvrages une verve qui étonne, & des traits d'esprit, qui, revêtus d'expressions moins baroques, feroient honneur aux meilleurs Poëtes de ce Siecle. […] Telle est l'Epître qu'il adresse au Cardinal de Lorraine, où l'on trouve ces Vers très-sensés : Il ne faut pas toujours languir embesogné Sous le souci public, ni porter refrogné Toujours un triste front ; il faut qu'on se défâche, Et que l'arc trop tendu quelquefois on délâche.

2056. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

Nous croyons le voir s’attendant à trouver à chaque ligne quelque grande découverte de l’esprit humain, quelque haute pensée, peut-être même quelque fait historique auparavant inconnu, qui prouve invinciblement la fausseté du christianisme. […] Cette pensée est supprimée dans la petite édition de Pascal avec les notes ; les éditeurs n’ont pas apparemment trouvé que cela fût d’un beau style.

2057. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IX. Des Epistolaires ou Ecrivains de Lettres. » pp. 265-269

On n’a pas trouvé le même caractère de franchise & de bonne amitié dans les Lettres secrettes de M. de V**. […] On trouve dans les mémoires de Racine le pere, publiés par son fils un grand nombre de Lettres, qui donnent de ce poëte une idée beaucoup plus avantageuse.

2058. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — X. Service de nuit. »

Il est venu me trouver chez mon officier, Monsieur Baffart-Coquard. […] Il paraît que, par les temps humides surtout, il arrive fréquemment de trouver le matin la crinière des chevaux comme tressée.

2059. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

La peinture n’était pas encore trouvée, ce qui s’explique naturellement : l’art du fondeur abstrait les superficies, mais il en conserve une partie par le relief ; l’art du graveur ou ciseleur en fait autant dans un sens opposé ; mais la peinture abstrait les superficies d’une manière absolue ; c’est, dans les arts du dessin, le dernier effort de l’invention. […] Le char sur lequel Priam va trouver Achille est de bois de cèdre ; l’antre de Calypso en exhala l’agréable odeur.

2060. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre I. Objet de ce livre. — Retour de l’âge divin » pp. 357-361

Dans cet âge de fer, on ne trouve d’écriture en langue vulgaire ni chez les Italiens, ni chez les Français, ni chez les Espagnols. […] Chez toutes ces nations on ne trouve rien d’écrit qu’en latin barbare, langue qu’entendaient seuls un bien petit nombre de nobles qui étaient ecclésiastiques.

2061. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

1870 trouva Leconte de l’Isle prêt à coiffer le képi et à endosser la capote de garde national. […] Aussi bien, je trouve ridicule, tant de la part d’un homme de robe que de celle d’un homme de plume, d’accoler à un meurtre, en vue d’un verdict juridique ou psychologique — encore ce mot ! […] Là, nous trouvâmes sa femme tout en pleurs, penchée sur un berceau dans lequel se trouvait une fillette quasi agonisante. […] Je rentrai alors dans la maison, où je trouvai Mme Andrews qui me serra la main avec effusion. […] Naturellement j’allai le remercier au café de Suède où il fréquentait, et je trouvai le plus simple, le plus franc en même temps que le plus spirituel des garçons.

2062. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Nul code de société ; sauf un jargon exagéré de courtoisie chevaleresque, ils restent maîtres de parler et d’agir selon l’impulsion du moment ; vous les trouverez affranchis des bienséances comme du reste. […] Ils trouvent l’injure et l’ordure plaisantes, ils sont mal embouchés, ils mâchent les mots de Rabelais tout crus, et s’amusent de conversations qui nous révolteraient. […] Le duc meurt, et on emmène le meurtrier à la torture. —  Il y a pis ; pour trouver des sentiments assez violents, ils vont jusqu’à ceux qui dénaturent l’homme. […] Ce que l’invention ou l’art — peuvent conseiller, je l’ai fait, et après tout cela, ô malheur, —  je trouve que tout cela n’est qu’un rêve, un conte de vieillard, —  pour contenir la jeunesse. […] je trouvai que c’était l’amour !

2063. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Mais, il ne s’y trouvera guère satisfait. […] Cette niaiserie d’un jeune provincial ne trouvera guère de partisans. […] Henri Van de Putte, je me trouve vraiment mal à l’aise pour parler de ses poèmes. […] Van de Putte n’a pas encore trouvé sa voie. […] Henry Bérenger ne nous cache pas qu’il trouve ce sentiment déplorable.

2064. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Pour lui, l’intelligence trouve à la fois son « éclipse » et sa « preuve » dans le mystère éternel, qu’elle ne peut pénétrer et que cependant elle conçoit. […] On cherche des buts, et on n’en trouve point. […] Homme, veux-tu trouver le vrai ? […] L’âme à tâtons cherche l’âme, et la trouve. […] Sans méconnaître l’abus de l’antithèse chez Hugo, il faut comprendre aussi que c’était pour lui l’expression exacte des antinomies qu’il trouvait au fond même de ses idées.

2065. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Par contre, la bonne femme trouve encore la pêche d’où sort Momotaro, le conquérant du royaume des monstres. […] Toutefois, si vous trouvez l’ouvrage présentable au public, je vous serais obligé de le faire graver. […] Nous allons lui faire tenir une boutique de poissons, et nous lui avons aussi trouvé une femme qui va arriver ici dans deux ou trois jours. […] Mais il s’est trouvé, comme toujours, des personnages bien trop indulgents qui m’ont fait patienter jusqu’au jour d’une dernière et plus grosse faute. […] Des objets qui étaient carrés, on les fait ronds et le monde trouve cela plus beau : ça s’appelle la mode.

2066. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305

Il a parlé de son prédécesseur en des termes que je me permettrai tout bas de trouver indulgents, mais qui étaient convenables dans la circonstance et qui n’ont semblé que justes. […] Un mot chaleureux sur M. de Lamartine a trouvé de l’écho et a excité un applaudissement universel.

2067. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet. (suite et fin.) »

En revanche, le duc de Bourgogne a trouvé auprès de l’historien au cœur populaire la grâce qu’il pouvait espérer. […] Comme un homme du Moyen-Age ou un moderne dans toute la force du terme, il a dû creuser longtemps pour trouver l’eau de son puits, il a dû conquérir sa propre originalité.

2068. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

Peu importe ; la classification ne serait-elle qu’un prétexte, l’essentiel est que j’y trouve un fil pour rassembler ces divers morceaux, déjà si nombreux, en m’appliquant à les perfectionner. […] — Tels qu’ils sont, on trouvera incontestablement dans ces portraits de bonnes indications de vérités, et une grande masse de faits et de notions apportés en tribut à l’histoire littéraire contemporaine.

2069. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Madame de Genlis détestait tant ces derniers qu’elle ne voulait ni les voir, ni les lire ; Helvétius avait fait un livre infâme ; d’Alembert avait la figure ignoble ; Marmontel lui-même, malgré ses Contes moraux, La Harpe, malgré ses flatteuses épîtres, ne trouvaient point grâce auprès d’elle ; et, quant à Jean-Jacques, hors le Devin de village, elle n’en connaissait pas encore une seule ligne à trente ans. […] Elle, habile et rusée, ne se livrait pas ; comme le comte de Guines jouait l’inconstance, elle jouait l’abandon, en Ariane délaissée et mourante ; elle n’entretenait le duc que de son sentiment pour l’ingrat de Guines, et le poursuivant de son rival trouvait moyen de l’attendrir.

2070. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

J’y trouvais, moi, pauvre homme du Centre, plus d’assent » que d’accent, c’est-à-dire plus de Midi que d’Humanité ; trop de « poivrons » et de « fromageons », trop de « mas », de « nouvelets » et de « Gabrielous »… Et je ne sais pas bien encore, à l’heure qu’il est, si la tragédie d’Aubanel est shakespearienne ou tartarinesque… La légende est belle ; et si, comme on me l’a affirmé, c’est Aubanel lui-même qui l’a inventée de toutes pièces, il l’en faut louer grandement, car elle offre tous les caractères des légendes populaires… Pour trouver de ces choses belles et obscures, pour inventer un symbole qui semble vieux de plusieurs centaines d’années et qui a l’air d’avoir subi les déformations et les additions de plusieurs siècles, certes il ne faut pas être un médiocre poète, et je n’ai pas dit que Théodore Aubanel en fût un.

2071. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Deroulède, Paul (1846-1914) »

Paul Stapfer Il y a un poète encore plus soldat que littérateur, et qui justement, pour ce motif, a trouvé la vraie note guerrière : c’est M.  […] C’est un vrai poète qui a trouvé cette comparaison devant une carte de France : Et les contours sacrés de son vieux territoire Comme un portrait d’aïeul sont fixés dans mes yeux.

2072. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Madeleine, Jacques (1859-1941) »

Je vous trouvais charmante, moi, et votre père vous aimait bien alors, car vous étiez le premier enfant né de lui. […] Des deux volumes, je préfère À l’orée de beaucoup ; j’aimerais mieux que la nature y fût chantée librement, au lieu d’être ainsi sévèrement modelée ; mais en se contentant de ce qu’on y trouve, on se sent en contact avec de la poésie vraie, encore que nuancée, fond et rythme, à la façon d’un érudit, ce qui ne peut surprendre personne, étant donnée la sûre et modeste érudition dont M. 

2073. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Ses Eglogues sur-tout lui donnent un nouveau trait de ressemblance avec le Chantre de Mantoue, & peuvent trouver place à côté des Bucoliques. […] Ménage prononçoit l’Italien d’une maniere ridicule, parce qu’il l’avoit appris sans maître & qu’il n’avoit jamais été en Italie ; il a pourtant fait des Vers Italiens qui, de l’aveu de tout le monde, n’auroient pas été désavoués par les meilleurs Poëtes d’Italie, & que M. de Voltaire * lui-même trouve fort supérieurs aux Vers François que nous avons de cet Auteur.

2074. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

Si on trouve des hommes portés l'injustice, à la malignité ; de telles dispositions sont dans eux des vices acquis par l'éducation, les circonstances, les passions, & non des germes inséparables de la Nature humaine. […] On peut le regarder comme un Juge plein d'adresse & de sagacité, plus occupé à trouver des coupables, qu'à se servir de ses lumieres pour analyser les chefs d'accusation ; ou comme un censeur sévere qui interprete tout en mal, en ne s'attachant qu'aux dehors, qui sont bien du ressort de la police, mais non de la morale, qui doit pénétrer plus avant dans le cœur.

2075. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Angelo, tyran de Padoue » (1835) »

Placer donc comme la providence le place, dans l’ombre, grinçant des dents à tous les sourires, ce misérable intelligent et perdu qui ne peut que nuire, car toutes les portes que son amour trouve fermées, sa vengeance les trouve ouvertes.

2076. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

On serait donc porté à croire qu’ils fournissent plus de ressources à la poésie que les divinités incorporelles et impassibles du christianisme ; mais en y regardant de plus près on trouve que cette supériorité dramatique se réduit à peu de chose. […] Le poète trouve dans notre ciel des êtres parfaits, mais sensibles, et disposés dans une brillante hiérarchie d’amour et de pouvoir ; l’abîme garde ses dieux passionnés et puissants dans le mal comme les dieux mythologiques ; les hommes occupent le milieu, touchant au ciel par leurs vertus, aux enfers par leurs vices ; aimés des anges, haïs des démons ; objet infortuné d’une guerre qui ne doit finir qu’avec le monde.

2077. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre IV. Pourquoi les Français n’ont que des mémoires. »

Concluons donc que c’est au changement des affaires humaines, à un autre ordre de choses et de temps, à la difficulté de trouver des routes nouvelles en morale, en politique et en philosophie, que l’on doit attribuer le peu de succès des modernes en histoire ; et, quant aux Français, s’ils n’ont en général que de bons mémoires, c’est dans leur propre caractère qu’il faut chercher le motif de cette singularité. […] Qu’on ouvre nos mémoires, et l’on y trouvera à chaque page les vérités les plus dures, et souvent les plus outrageantes, prodiguées aux rois, aux nobles, aux prêtres.

2078. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Vous trouverez plus de logique, plus de détails, plus de véritable instruction dans le Cours de Belles-Lettres en 4. vol. […] A la tête de l’ouvrage, on trouve le traité des Beaux-Arts réduits à un même principe, qui est l’imitation de la belle nature : principe simple, aisé à saisir, facile à expliquer, également propre à soulager l’artiste qui travaille & l’amateur qui juge.

2079. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre I. Introduction. Trois sortes de natures, de mœurs, de droits naturels, de gouvernements » pp. 291-295

Introduction Nous avons au livre premier établi les principes de la Science nouvelle ; au livre second, nous avons recherché et découvert dans la sagesse poétique l’origine de toutes les choses divines et humaines que nous présente l’histoire du paganisme ; au troisième, nous avons trouvé que les poèmes d’Homère étaient pour l’histoire de la Grèce, comme les lois des douze tables pour celle du Latium, un trésor de faits relatifs au droit naturel des gens. […] La Providence voulut que les premiers peuples naturellement fiers et féroces trouvassent dans leur croyance religieuse un motif de se soumettre à la force, et qu’incapables encore de raison, ils jugeassent du droit par le succès, de la raison par la fortune ; c’était pour prévoir les événements que la fortune amènerait qu’ils employaient la divination.

2080. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Plus loin, il trouva des herbes plus grossières que celles qu’il venait de quitter : il s’en indigna. Plus loin, au bord d’un marais, il trouva des flèches d’eau et marcha par-dessus. […] Il en commande à Katel, mais il ne les trouve pas si bons. […] … et tu les trouves si bons. […] On n’en trouve pas de pareilles sur le marché.

2081. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Il lui fallait des patrons ; il eut le malheur de les trouver dans le groupe des poètes lauréats de l’Empire. […] Mais, indépendamment de ces patrons littéraires, le jeune Béranger en avait trouvé un plus haut et plus puissant dans Lucien Bonaparte. […] Je me retirai ravi d’avoir trouvé un homme là où je ne m’attendais qu’à voir un génie. […] Cette morale qui se modèle de si loin sur ses perfections ineffables, je la trouve écrite par lui-même dans ma conscience. […] Je trouvai le visage du concierge consterné : on venait de rapporter le malade presque évanoui de son jardin.

2082. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

Il est merveilleux de voir combien, en ce temps-ci, une idée vraie ou fausse, une fois trouvée, devient précieuse. […] Les plaintes sur la société, les conversations métaphysiques elles-mêmes y auraient trouvé place, mais avec plus de précision souvent, dans des scènes plus particularisées ; et ainsi eût été évité le voisinage de Byron, dont l’ombre doit se rencontrer trop aisément sur ces cimes imaginaires de Monte-Verdor ou de Monte-Rosa. […] On peut plus ou moins aimer cette œuvre, selon qu’on y reconnaît plus ou moins les pensées et la situation de son âme, selon qu’on est plus ou moins facile à la vibration poétique ; on peut la réprouver plus ou moins vivement, selon qu’on est plus ou moins sûr d’avoir trouvé le remède moral et la vérité ; mais on ne peut qu’être émerveillé de ces ressources infinies dans une femme qui a commencé, il y a environ dix-huit mois, à écrire.

2083. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

« A mesure qu’on a plus d’esprit ; a dit Pascal, on trouve qu’il y a plus d’hommes originaux. » A mesure qu’on a plus de science et de sagacité dans l’érudition, on trouve qu’il y a plus de questions à se faire, et, là où un autre aurait passé outre sans se douter qu’il y a lieu à difficulté, on insiste, on creuse, et parfois on fait jaillir une source imprévue. […] La IVe églogue, il faut en convenir, y prêtait assez naturellement, et le sujet s’en trouva bientôt travesti au point d’être donné sans détour pour une prédiction de l’avènement du Christ.

2084. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Cette littérature, jusqu’ici, a toujours été abandonnée à elle-même, et elle s’en est mal trouvée : la société aussi s’en est mal trouvée. […] Si le regard de l’empereur se portait sur cette classe de travailleurs appelés les gens de lettres, comme il s’est porté sur d’autres classes d’ouvriers et de travailleurs, cette supériorité souveraine, à qui la France doit tant, trouverait sans nul doute des moyens d’organisation relative et appropriée.

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