Faux à son tour, mais d’une autre fausseté que celui de Feuillet, le roman polémique de madame George Sand, entrepris pour prouver que le catholicisme doit être définitivement vaincu et enfoncé sur toute la ligne, n’est, d’exécution, qu’un livre mou et déclamatoire.
Or, il est très utile de projeter une lumière abondante sur les figures caractéristiques, parce qu’elles sont représentatives, et que, fortement éclairées, à leur tour elles illuminent pour nous soit une époque, soit une série d’êtres.
C’en est fait ; les heures de ma vie sont écoulées : je vais sourire en mourant. » On peut juger par ce morceau, quelle était la mythologie, le caractère et le tour d’imagination de ces peuples, plus connus jusqu’à présent par leur férocité que par leur génie ; mais ce qui mérite d’être observé, c’est que la plupart des scaldes ou chantres du nord étaient Islandais.
Saint-Marc Girardin, lui aussi, à qui d’ordinaire ce mot de passion semble faire peur, ou qui du moins aime à se jouer en en parlant, a compris que c’était là ou jamais le cas de se déclarer, que c’était une passion par raison, tout pour le bon motif et pour l’ordre, pour l’étroite morale et la juste discipline : dans une suite de charmants articles il a pris rang à son tour parmi ceux qui occupent en propre un de ces beaux noms de femmes d’autrefois, qui s’en emparent et portent désormais couleurs et bannière de chevaliers. — Et vous donc qui parlez, me dira quelqu’un, où avez-vous planté votre drapeau ? […] Je n’ai pas oublié que madame Geoffrin, dans son bon sens bourgeois aiguisé de malice, disait de lui : « Il est manqué de partout, guerrier manqué, ambassadeur manqué, homme dJaffaires manqué, et auteur manqué. » — « Non, reprenait Horace Walpole qui cite le mot, il n’est pas homme de naissance manqué. » — « Non, dirai-je à mon tour plus fermement encore après cette épreuve où on le verra en 93, il n’est pas un homme comme il faut manqué, puisqu’il sut rester tel, si convenable, si décent, si souriant, et prêt à devenir laborieux dans la mesure de ses forces, à demander à sa plume une ressource honnête, à l’heure de l’adversité extrême. » Nivernais, en son beau moment et avant que le siècle tournât décidément au sérieux, avait ses admirateurs et son école mondaine. […] Voyez le tour de sa conversation dans les diverses occasions, soit aux visites du matin, soit à table, ou enfin aux amusements du soir.
A quoi Mlle de Bourbon répondait avec une flatterie instinctive qui démentait déjà les craintes : « Vous avez, Madame, des grâces si touchantes que comme je ne vais qu’avec vous et ne parais qu’après vous, on ne m’en trouve point157. » Le tour de l’esprit de Mme de Longueville perce d’abord dans ce mot-là. […] C’est l’unique gloire de notre portrait de rassembler tous ces traits : « Mme de Longueville a naturellement, dit-il, bien du fonds d’esprit, mais elle en a encore plus le fin et le tour. […] En apprenant un matin (vers 1663) l’une des ruptures qu’on imputait aux Jésuites, elle disait avec son tour d’esprit : « J’ai été assez simple pour croire que les Révérends Pères agissaient sincèrement ; il est vrai que je n’y croyais que d’hier au soir. » Enfin des négociations sérieuses s’engagèrent : M. de Gondrin, archevêque de Sens, concertait tout avec elle.
Le sacrifice est voté par acclamation ; ils viennent d’eux-mêmes l’offrir au Tiers-état et il faut voir dans les procès-verbaux manuscrits leur accent généreux et sympathique. « L’ordre de la noblesse du bailliage de Tours, dit le marquis de Lusignan545, considérant que ses membres sont hommes et citoyens avant que d’être nobles, ne peut se dédommager, d’une manière plus conforme à l’esprit de justice et de patriotisme qui l’anime, du long silence auquel l’abus du pouvoir ministériel l’avait condamné, qu’en déclarant à ses concitoyens qu’elle n’entend plus jouir à l’avenir d’aucun des privilèges pécuniaires que l’usage lui avait conservés, et qu’elle fait par acclamation le vœu solennel de supporter dans une parfaite égalité, et chacun en proportion de sa fortune, les impôts et contributions générales qui seront consenties par la nation. » — « Je vous le répète, dit le comte de Buzançais au Tiers-état du Berry, nous sommes tous frères, nous voulons partager vos charges… Nous désirons ne porter qu’un seul vœu aux états et, par là, montrer l’union et l’harmonie qui doivent y régner. […] Le bureau des impôts de l’assemblée provinciale de Tours réclame aussi contre les privilèges en fait d’impôts. […] CL, 266 (clergé et noblesse de Tours).
Serait-ce une œuvre bien digne d’un Dieu que la création d’un instinct social qui n’aurait pour fin que de faire brouter en commun une race de bipèdes sur un sillon fauché en commun, afin que la mort, fauchant à son tour cette race ruminante à gerbes plus épaisses, engraissât de générations plus fécondes ces mêmes sillons ? […] XIII Et la souveraineté, dont ce philosophe parle tant, sans pouvoir la définir, parlons-en à notre tour. […] Cette politique ne pouvait naître que sous la plume d’un prolétaire affamé, trouvant plus commode de blasphémer le travail, la propriété, l’inégalité des biens, que de se fatiguer pour arriver à son tour à la propriété, à l’aisance, à la fondation d’une famille.
VI C’est une chose remarquable en général, que ces hommes d’étude, de goût, de littérature exquise et savante, habitent, comme Walter Scott, des demeures féodales, comme la Brède de Montesquieu, comme Montbard et sa tour de Buffon, comme le manoir de Montaigne en Gascogne, comme M. de Marcellus à Audour. […] J’essayai d’intéresser à mon tour sa curiosité ; et je sollicitai la permission de la voir par un billet très laconique, où je n’ajoutais ni mon nom, ni aucune des politesses de convention en Europe ; le billet même semblait tenir quelque chose de la rudesse du désert ; il ne contenait que ces mots : « “Un jeune Français, passant à Saïde, prie lady Esther Stanhope de lui permettre de la voir.” […] « J’avais manifesté l’intention de retourner à Saïde dans la nuit même ; lady Stanhope ne voulut pas le permettre, et elle m’engagea à passer quelques jours auprès d’elle : je dus m’y refuser à mon tour ; mes moments étaient comptés, et je m’excusai sur mon pèlerinage.
« Ne te borne pas à interroger les gens, et à faire vanité de réfuter ensuite leurs réponses, quand tu sais bien qu’il est plus aisé d’interroger que de répondre ; réponds à ton tour, et dis-nous ce que c’est que la justice. […] Que nous disent ces instincts, depuis que l’homme est né de la femme, pour enfanter à son tour dans son union avec la femme des enfants qui le font revivre à perpétuité dans sa race, et qui immortalisent dès ici-bas l’humanité ? […] Personne n’aura ainsi ni père ni mère ; personne ne sera ni mère ni père, à son tour ; égalité d’abandon, de misère et d’ignorance de son origine !
Je demande à réfléchir ; pour moi, le frère de Cartouche, enfant innocent, pendu par les aisselles jusqu’à ce que mort s’ensuive, en place de Grève, pour le seul crime d’avoir été le frère de Cartouche, n’est pas moins douloureux que le petit-fils deLouis XV, enfant innocent martyrisé dans la tour du Temple, pour le seul crime d’avoir été le petit-fils de Louis XV… Cartouche, Louis XV, pour lequel des deux réclamez-vous ?” […] IV Et maintenant, parlons sérieusement à notre tour ; prenons-nous corps à corps sur cette déification du terrorisme, et raisonnons après avoir raconté. […] Le terroriste crée le droit de la colère, la raison mystérieuse, la raison d’État du peuple en révolution dont il faut adorer, respecter, bénir la hache ; et l’évêque, en se taisant et en adorant, en montrant du doigt le terroriste dans le troisième ciel, donne à son tour raison à la vengeance.
Le poète s’adorait trop lui-même pour brûler un méchant sonnet si peu respectueux pour la comtesse, et la comtesse, de son côté, libre de publier ou d’anéantir ce sonnet, preuve de la légèreté d’Alfieri envers elle, ne le laissait évidemment imprimer que pour en faire usage à son tour, en donnant au public la preuve qu’Alfieri lui laissait désormais la liberté de son cœur en se vantant de la licence du sien. […] À cinquante et un ans, sa beauté n’existait plus, et si les adorateurs de la comtesse, ceux qui ne la connaissent que par les Mémoires d’Alfieri, s’étonnent qu’elle ait pu aimer après lui le moins poétique des hommes, les amis de Fabre peuvent s’étonner à leur tour qu’il ait pu aimer, jeune encore, la vieille comtesse alourdie par l’âge. […] Ses traits correspondant à cette majesté du corps, un front haut et droit, un œil vaste, encaissé profondément dans une arcade creuse et sévère ; un nez droit bien dessiné, surmontant une bouche dédaigneuse ; un tour de visage maigre et dur ; des cheveux touffus et longs, couleur de feu, comme ceux d’un Apollon des Alpes, qu’il rejetait en arrière, tantôt enfermés dans un ruban, tantôt flottant et épars sur le collet de son habit : cheveux rouges qu’on ne rencontre jamais en Italie, mais qui sont le signe des races étrangères et la marque naturelle de l’homme du Nord, l’Anglais, l’Allobroge, le Piémontais teint de Savoyard.
Elle est le Beffroi de cette Cité mouvante et multiple, de toute forme et de tout âge, pleine de contrastes : où la Mosquée des Orientales s’arrondit, au milieu des flèches lyriques des Feuilles d’automne et des Voix intérieures, des Rayons et des Ombres, et des Contemplations ; où le Paris des Misérables s’agite autour de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, où le drame est représenté par tout un groupe tragique d’édifices, qui relient Aranjuez à la Tour de Londres, le Burg germanique au Louvre, la Renaissance italienne à la Décadence espagnole ; où le prétoire des Châtiments donne sur les camps et sur les tranchées de l’Année terrible, cette cité fantastique que la mer baigne, que les astres sans cesse interrogés illuminent, que les champs et les forêts envahissent ; où la nature, enfin, projette ses splendeurs et ses ténèbres, ses floraisons et ses éruptions, sur les luttes et les douleurs de l’humanité. […] Que se passera-t-il en 1985, quand le centenaire de Victor Hugo sera célébré à son tour ? […] Ils se servent d’épithètes et d’images, ils ont des alliances de termes et des surprises de rimes, des tours de phrases et des formes de pensée qui sont des réminiscences inconscientes de Victor Hugo.
La loi de l’attraction, si grande dans ses applications, si simple dans la formule mathématique qui l’énonce, ne fournirait au plus habile artiste de vers que la matière d’un jeu puérilement laborieux de style, l’occasion d’un tour de force, une sorte de charade poétique. — En ce sens, et s’il ne s’agissait que de cela, M. […] Chaque grand inventeur jette à son tour le cri d’Archimède, l’eurêka triomphant ; mais ce cri n’est pour lui que l’expression rapide et spontanée de l’esprit qui se sent victorieux de l’obstacle et qui va courir à un autre obstacle déjà entrevu. […] Mais dans cette seconde moitié du siècle, peu fécond en vrais poètes, il s’est formé toute une école d’ouvriers de style et d’artisans du vers qui ont développé jusqu’à un point inimaginable le mécanisme de l’instrument poétique, qui ont atteint à la perfection dans la partie matérielle de l’art, qui ont enfin enrichi la langue de tours, de formes et de mots d’une variété inconnue jusqu’à eux.
La plaine des toits hirsute de tours, de flèches d’or et de dômes, oculée par le soleil claquant sur quelque lucarne de mansarde. […] Turris, tour. Qui offre la forme crénelée d’une tour.
Car, de même que l’idée exclusivement politique a fait du tort au livre de Forneron, qui, sous ce titre de l’Histoire des Guise et de leur époque, aurait pu être complet et grand, de même, la politique fit tort à la grandeur des Guise, et nous avons avec le livre de Forneron la mesure du tort qu’elle lui a fait. « À chacun son tour ! […] Mais leur tour n’est pas venu. […] Taine, replaça à son tour, dans cette Histoire générale des Émigrés, le cœur et sa moralité infaillible là où des imbéciles ne veulent voir dans la Révolution que des cerveaux et du génie, qui n’y furent jamais… La Révolution française n’a pas un seul homme nettement supérieur qu’on puisse reprocher à sa bassesse.
Car Villon ne médite ces hautes moralités qu’à ses moments perdus, je veux dire quand il n’a en tête ni tour pendable, ni larcin de carrefour, ni brigandage de grand chemin, ni repues de cabaret, ni amour de ruisseau. […] Ce qui le prouve, c’est qu’elle ne songe plus qu’à dissimuler l’élan de l’inspiration et l’unité du plan sous la surcharge des ornements ; elle brise par des dentelures les verticales dont la rectitude élevait au ciel d’un jet si hardi et si pur les tours et les colonnes. […] Le paradis est fait en manière de trône et d’estrade ; l’enfer s’ouvre en gueule de dragon ; les limbes ressemblent à des tours grillées ; les âmes sont des hommes en chemise. […] Quelques vers d’un accent sincère ou d’un tour naïf. […] Devant ce spectacle, les plus sceptiques pensent aux vertes pelouses de certain jardin public où l’on voit, à côté de tombeaux celtiques, des piliers romans, des gargouilles grimaçant dans l’herbe, des pinacles ébréchés, la double croix prise à Constantinople et les bêtes de l’Apocalypse tombées de la tour Saint-Jacques.
Te voilà vaincu, à ton tour, par le féminin, l’éternel féminin. […] C’est de là qu’est issu le bouddhisme, et le poète se retrouve bouddhiste à son tour pendant un éclair. […] En 1849, partaient, le sac au dos, pour faire à pied un tour de France. […] Ce tour de force a paru impossible à tous les écrivains prudents. […] C’est toujours par la création de ses héroïnes que cet écrivain manifeste avec le plus d’évidence le tour particulier de son esprit.
Je me serais blotti, comme je l’ai fait souvent, dans l’oreille gauche de Griff et nous aurions inventé quelques bons tours. […] Nous allons donc vous mettre des lisières — et nous vous protégerons à tour de bras. […] La Tour d’ivoire lui apparaît un habitacle bon pour les faibles et les énervés. […] La Russie le réclame à son tour. […] Les uns se retirèrent, en se voilant la lace, dans la Tour d’ivoire.
Une haute cravate enserrait d’un triple tour son cou allongé et maigre. […] Elle lui jouait des tours de créole déchaînée et de bourgeoise maligne. […] Sardou auront fait le tour du monde. […] Allers et Jules Hoche ont improvisés, alertement, aux escales de leur Tour du monde. […] Le Tour d’Asie de M.
Imprimez cette lettre et votre réponse ; arrangez une préface pour faire sentir au lecteur le tour jésuitique et rempli d’une adresse sournoise que l’Académie cherche à jouer à l’imprudent qui voudra réfuter son Manifeste. » De deux choses l’une, se sont dit les membres du premier corps littéraire de l’Europe, ou l’homme obscur qui nous réfutera, ne nous citera pas, et nous crierons à la mauvaise foi ; ou il transcrira le feuilleton de ce pauvre Auger, et sa brochure sera d’un ennui mortel. […] Si, au lieu de gémir niaisement sur les difficultés insurmontables que le siècle oppose à la poésie, et d’envier à Molière la protection de Louis XIV, vous aviez fait en 1811 de grandes comédies aussi libres dans leur tendance politique que le vaudeville de Vingt-cinq ans d’entracte, avec quel empressement, en 1815, tous les théâtres ne vous eussent-ils pas offert un tour de faveur ? […] En sortant d’une tragédie où nous aurons vu combattre et mourir ce héros farouche et sanguinaire, le connétable de Montmorency, l’électeur le plus libéral et le plus piqué des tours de passepasse qu’on lui a joués aux dernières é… ne pourra se défendre d’une sorte de curiosité bienveillante, en entendant annoncer dans un salon un Montmorency. […] 2º Plus les pensées et les incidents sont romantiques (calculés sur les besoins actuels), plus il faut respecter la langue qui est une chose de convention, dans les tours non moins que dans les mots ; et tâcher d’écrire comme Pascal, Voltaire et La Bruyère. […] Cet homme d’esprit a eu le courage de faire deux vers : La tour de Saint-Marcos, près de cette demeure, A, comme vous passiez, sonné la douzième heure.
C’est à cette espèce d’improvisation écrite, à sa brillante mémoire qui le dispensait d’avoir recours aux livres, à la confiance qu’il avait dans ses propres forces et à son tour d’esprit malin, caustique, audacieux, que Geoffroy a dû une grande partie de ses succès. Il avait bien compris le goût des lecteurs français : il savait donner un tour plaisant aux plus graves préceptes : il savait qu’il ne suffisait pas d’instruire, mais qu’il fallait encore amuser et plaire ; c’est tout cela qui donne à son style un tour si vif, si vrai et si naturel. […] Ce qui a trompé ces deux littérateurs, c’est que Rodogune, altière et impérieuse, rougit et s’indigne d’un amour involontaire qu’elle n’ose s’avouer à elle-même : ils ont pris cette fierté pour l’embarras d’un jeune cœur naïf, et ils ne savent comment accorder, avec cette naïveté et cette innocence pastorale, la proposition atroce que fait à son tour Rodogune aux fils de Cléopâtre. […] Mais, tout vieux que je suis, je viens de faire un tour de force, une espièglerie de jeune homme : j’ai fait une tragédie en six jours ; mais il y a tant de spectacle, tant de religion, tant de malheur, tant de nature, que je crains que cela ne soit ridicule. » Ses craintes n’étaient que trop fondées ; cette œuvre des six jours ressemble en effet bien moins à la création qu’au chaos. […] Cette espièglerie n’est point un tour de force de jeune homme ; c’est le dernier effort d’un vieux poète.
Elle a sa cathédrale, puis une autre église d’époque beaucoup plus reculée, puis une haute tour, mince et carrée, dite la tour de l’Horloge et qui date des Anglais : l’heure y sonne si lentement qu’elle endort toute hâte et vous donne à croire les journées indéfinies. […] Un cachot dans la Tour du Rhône. […] Elle voulait un vocabulaire tout neuf, comme elle, et des tours que n’eût pris jusqu’alors nulle méditation. […] « Je vois bien, dirait-il à son tour, ce cheval, non la chevaléité, ô Platon ! […] Et quand le petit enfant, prodigue à son tour, s’en ira, l’ancien enfant prodigue lui dira : « Il est temps à présent.
M. lui a défendu de représenter. » Les registres de la paroisse de Saint-Barthélemy nous fournirent à leur tour le nom de ce curé, dont nous devions, vingt ans plus tard, par une troisième bonne fortune, retrouver le pamphlet. […] La tradition de Pézenas le fait le héros d’une aventure amoureuse dans laquelle il imposa à un mari le rôle auquel plus tard il devait être condamné à son tour. […] La rougeole l’avait pris à son tour. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensais ; mais il faut tout espérer du temps. […] Mais quiconque aura étudié la manière d’écrire de l’auteur du Tartuffe, retrouvera dans la Lettre sur l’Imposteur des tours et des expressions qui ne sont qu’à lui.
Et, à son tour, M. […] Une tour moyen âge s’y associe à des constructions délicatement ouvragées par les artistes de la Renaissance. […] En un tour de main, il a mis bas sa chemise écarlate et son pantalon de toile rose, et, nu, il s’est élancé sur le dos du cheval qu’il pousse à l’eau. […] Cette bicoque, abandonnée à son tour, s’écroula, et le Kladéos, en ses inondations périodiques, l’enveloppa d’une couche de sable. […] Faisons le tour du monument, le long des treize colonnes qui suivent le mur de la cella.
Son admiration va naturellement aux stercoraires du décadentisme, aux florifères de la littérature stérile, aux invertis du symbolisme, à tous les demi-sexes de la tour d’ivoire et de l’art pour l’art. […] Le Blond croit se tirer d’affaire en reprochant à son tour à M. […] Affirmons quelque chose à notre tour. […] La plupart des hommes de lettres, au contraire, se croient frappés, pour nous servir d’une expression d’Alfred de Vigny, d’« un ostracisme perpétuel » ; ils se retirent dans leur tour d’ivoire. […] Montfort semble nous dire à son tour : « On devrait aimer comme on prie. » Tel est le sens général de son livre.
Jaurès tous les jours ; doutant, je me repentis de ne pas l’avoir acheté pour voir qu’elle était la manchette qui avait suggéré le bon tour du camelot. […] Ils ont un tour de main un peu inquiétant. […] Et l’on aura, à son tour, l’aspect d’un phénomène. […] Mais il ne suffit pas de la contradiction pour allumer de la joie ; il faut que cette contradiction prenne un tour bien absurde ou bien obscur, bien péremptoire, bien aphoristique. […] Le plus court serait de s’en prendre aux habitants et de ne leur permettre de ne sortir de chez soi qu’à tour de rôle ; mais ‘puisque ce n’est pas possible, le mal n’a guère de remède.
Mais nous avons affaire ici à un obus qui a tout de suite éclaté en fragments, lesquels, étant eux-mêmes des espèces d’obus, ont éclaté à leur tour en fragments destinés à éclater encore, et ainsi de suite pendant fort longtemps. […] Mais fixité et mobilité, à leur tour, ne sont que les signes superficiels de tendances plus profondes encore. […] Qu’il nous suffise de dire que la plante a dû être grandement servie, à son tour, par un nouveau dédoublement, analogue à celui qui s’était produit entre plantes et animaux. […] L’étude de la cellule, à son tour, a révélé en elle un organisme dont la complexité paraît augmenter à mesure qu’on l’approfondit davantage. […] Une fois dégagées, cette métaphysique et cette critique pourront jeter quelque lumière, à leur tour, sur l’ensemble de l’évolution.
Charles à son tour a rapporté tout cela en France, et il l’inculque tant qu’il peut à ses élèves. […] Le recueil intitulé la Lyre et l’Épée le transporta ; il eut l’idée de s’enrôler à la suite dans le même genre, et il composa à son tour un petit poëme sur la vie de soldat.
M. de Tressan fit sur elle ce fameux couplet : Quand Boufflers parut à la Cour, On crut voir la mère d’Amour, Chacun s’empressait à lui plaire, Et chacun l’avait à son tour. […] Le tour de sévérité caustique et critique que j’ai indiqué chez la maréchale était (il faut le croire, puisque tout le monde l’atteste), exempt de raideur et accompagné de tout agrément en sa personne.
J’ai présents à la mémoire en ce moment nombre de ces mots salés et d’une belle amertume, et qui ne demandent qu’à sortir ; il n’est pas temps encore de les donner ; presque tous ses amis politiques y passent ; il ne se gênait avec personne : d’un tour, d’un trait, sans y viser, il emportait la pièce. […] Il y a longtemps que je nourrissais le désir de rendre, à mon tour, un témoignage public de souvenir et de respect à un homme que le dernier tiers de sa vie a produit aux jeux de tous si à son avantage, et dont le temps « ce grand révélateur » a mis dans tout leur jour les mérites essentiels et éminents.
Le bon Sire Aymon se recule, Trop plus ententif au long tour De ses cordes qu’à mon amour. […] Et lorsqu’avec ton tablier63 gras Et ta quenouille entre les bras, Au bruit de ton tour tu t’égaies, Puisse-elle toujours de mes plaies Que j’ai pour elle dans le cœur, Apaiser la douce langueur !
Tout cela est gai, spirituel, bien français de tour et d’humeur. […] Le plus beau point de vue du monde lui joue le mauvais tour de le laisser froid comme glace ; il faut l’entendre : « De la fenêtre de notre auberge à Péra, je vois toute cette grande villa ; j’ai beau me battre les flancs pour m’enthousiasmer ; impossible !
On le transféra de sa chambre dans une tour voisine, plus sure. […] Sur ce nom demi-fabuleux, depuis Tirso de Molina, Molière, Mozart, jusqu’à Byron, Mérimée et Musset, chacun a joué à son tour et à sa guise ; chacun a transformé le type à son image et l’a fait chaque fois original et nouveau.
Chaque érudit ou curieux, selon son besoin ou son caprice, se bornait donc à aller y butiner à son tour ; avec un peu d’étude et d’initiation, on savait bientôt les sentiers, assez pour y trouver ce qu’on désirait, et l’on négligeait le reste. […] Les courtisanes elles-mêmes ne se privaient pas de ces offrandes, et l’une d’elles, Calliclée, en se retirant, faisait comme Laïs, mais d’un air plus satisfait, et consacrait à Vénus ses instruments de toilette, devenus inutiles : « Cet Amour d’argent, une frange pour la cheville du pied, ce tour lesbien de cheveux foncés, une bandelette transparente pour soutenir le sein, ce miroir de bronze, ce large peigne de buis qui coule comme à pleine eau dans l’onde de la chevelure5, — voilà ce qu’ayant gagné ce qu’elle voulait, ô libérale Vénus, Calliclée vient déposer dans ton sanctuaire. » A côté de cela, une petite fille pieuse et fervente, — elle ou ses parents, — s’adressait à la déesse Rhéa pour obtenir d’arriver au seuil de l’hyménée dans toute sa fleur et sa fraîcheur : « Ô toi qui règnes sur le mont Dindyme et sur les crêtes de la Phrygie brûlante, Mère auguste des dieux, que par toi la petite Aristodice, la fille de Siléné, arrive fraîche et belle jusqu’à l’hyménée, jusqu’à la couche nuptiale, terme de sa vie de jeune fille ; elle le mérite pour avoir bien souvent, et dans le vestibule de ton temple et devant l’autel, agité çà et là (dans une sainte fureur) sa chevelure virginale !
Mais il est impossible que dans les dictées d’un homme de guerre d’une vocation aussi décidée il n’y ait pas de bonnes et fines remarques de détail (comme chez Montluc en son temps), des observations pratiques utiles au métier et d’autres qui touchent au moral de l’art et qui sont supérieures : Mes Rêveries en sont semées ; Napoléon, en les lisant, y a fait les deux parts10 ; et le comte Vitzthum a raison d’y signaler, à son tour, de bonnes et même de tout à fait belles pages : ainsi l’exposé de la bataille de Pultava, ainsi un curieux récit de l’affaire de Denain au point de vue du prince Eugène11 ; ainsi des réflexions sur la défaite de Malplaquet, sur la déroute de Ramillies ; de singulières anecdotes sur des paniques d’hommes et de chevaux même après la victoire gagnée, racontées à l’auteur par Villars ; mais surtout un admirable endroit sur l’idée du parfait général d’armée que le comte de Saxe avait vu à peu près réalisé en la personne du prince Eugène. […] Je tâcherai aussi d’engager un homme raisonnable à faire un tour en Saxe ; mais les Français sont paresseux de sortir de Paris : j’entends ceux qui valent quelque chose, et ils sont au désespoir quand il s’agit d’aller seulement sur la frontière. » Il nous connaissait bien : et c’est ainsi qu’il est bon quelquefois de ne pas être de la nation qu’on sert et où l’on sera appelé à commander : on sait les défauts, on les corrige ; on combine les qualités et les mérites de deux races.
Malouet a là-dessus un délicieux petit récit qui fait la dernière page de ses Mémoires, et qui est un jour ouvert sur ce monde le plus pur de l’émigration ; « MM. de La Tour du Pin et Gilbert de Voisins, nous dit-il, qui demandaient des passeports au ministère anglais, se virent renvoyés à l’évêque d’Arras. […] M. do La Tour du Pin peut lui dire que, si nous rentrons en France, véritablement il ne peut pas y rester ; mais je lui garantis un sauf-conduit pour aller vivre en tel pays étranger qui lui conviendra le mieux. » « Voilà quels étaient, même en 1800 (car c’est l’époque de cette conversation), l’esprit, les projets, les combinaisons de ces messieurs. » Et ces messieurs, s’ils vivaient, seraient toujours les mêmes.
Il y arriva le 28 septembre 1806, au moment même où les cloches à toutes volées saluaient Napoléon arrivant de Paris : il courut au palais de l’archevêque devenu palais impérial, fut introduit dans le cabinet de l’Empereur, où se trouvaient les maréchaux Augereau et Kellermann, et il attendit son tour dans l’embrasure d’une croisée. […] Je ferai observer à mon tour qu’il ne faut prendre de ces conversations redites et répétées à loisir, même quand elles sont le plus sincèrement reproduites, que le trait saillant et la physionomie : pour le détail, les inexactitudes et les à peu près s’y mêlent toujours plus ou moins, et la mémoire aussi est une arrangeuse.
Les littératures modernes, à leur tour, ont enfanté et enfantent chaque jour des œuvres d’une imagination puissante et contagieuse qui n’ont rien de commun avec la tradition et que la critique préconise. […] Il plaidera près des savants eux-mêmes et de ceux dont il partage l’admiration pour l’Antiquité : il veut la Renaissance, toute la Renaissance, mais il se sépare de ceux qui la veulent sous forme de latinité, et il prétend émanciper hautement notre idiome vulgaire et lui donner droit de cité à son tour.
Sa plus haute poésie traduit toujours le plus familier christianisme et s’interprète à son tour par lui. […] Quand le Cygne vit l’Aigle, comme lui dans les cieux, y dessiner mille cercles sacrés, inconnus à l’augure, il n’eut qu’à vouloir, et, sans rien imiter de l’Aigle, il se mit à l’étonner à son tour par les courbures redoublées de son essor.
Mais, ces avertissements donnés, ces précautions prises, et profitant à notre tour de cette audace qu’appuie la nécessité aussi, et de cette inspiration âpre et libre d’une vie de plus en plus dégagée, on est en position et en droit de dire le vrai comme on l’entend sur un ensemble dont l’impression n’est pas douteuse, dont le résultat révolte et crie de plus en plus. […] Dans l’épître au Roy pour avoir esté desrobé, il épuise tous les tours et toutes les gentillesses de la requête ; il ne ressemble pas à tant de gens insatiables, dit-il, il ne veut plus rien demander : Mais je commence à devenir honteux, Et ne veux plus à vos dons m’arrester ; Je ne dy pas, si voulez rien prester, Que ne le prenne……….
Il écrit par hasard, il lui communique, il lui abandonne son manuscrit, il lui laisse le soin d’en faire ce qu’il jugera à propos ; il se soumet d’avance, et les yeux fermés, à sa décision, à ses censures, et il se trouve un matin avoir acquis, à côté de son frère, une humble gloire tout à fait distincte, qui rejaillit à son tour sur celle même du grand aîné, et qui semble (ô récompense !) […] La douce malice du Voyage se répand et se suit dans toutes les distractions de l’autre, comme il appelle la bête par opposition à l’âme ; l’observation du moraliste, sous air d’étonnement et de découverte, s’y produit en une foule de traits que la naïveté du tour ne fait qu’aiguiser.