Toutes les portes s’ouvrirent au premier éclair de l’épée de Clorinde. […] Madame de Meuilles a eu un fils de son premier mariage. […] Autran ayant ainsi condamné à mort les œuvres de sa première jeunesse, la critique n’a pas à s’en occuper. […] Ponsard : nous lui en voulions presque des mécomptes et des chagrins que nous avait causés cette brillante pléiade, notre premier amour et notre première espérance. […] Ce premier volume de M.
Sainte-Beuve n’a pu vouloir, au reste, dans ce parallèle, que poser la limite du talent de Béranger ; il l’a apprécié et loué ailleurs, et il ne prétend rien retrancher sans doute de ses premiers jugements ; mais, cette fois, il aura tenu à faire sa restriction sur ce seul point où Béranger prête le flanc. […] Tout le profit ou le préjudice de ce commerce ne saurait être de leur côté ; ils ont agi à leur tour sur leur très-malin et très-spirituel ami ; le célèbre chansonnier a donc perdu un peu en gaieté, il a gagné en religiosité, en tendances sérieuses et sociales ; il est sorti peu à peu de son premier cadre et s’est agrandi.
Il suffira de se donner alors le temps indispensable pour la lire du premier volume au dernier, et de prendre le recul voulu pour l’envisager tout entière. […] René Doumic, chroniqueur dramatique sans complaisance, habile conférencier, polémiste mordant, reste fidèle à l’idéal politique et religieux de sa première jeunesse. […] N’en aperçoit-on pas, dans ses premiers essais en vers, la promesse déjà marquée et les obscurs linéaments ? […] Ces suppressions ont réduit à vingt le nombre des pièces : dans son premier état, le cahier devait en comprendre au moins vingt-deux. […] Elle parut, le 3 décembre 1870, au milieu des premiers désastres.
Racine, ayant eu occasion de s’expliquer avec M. de Nevers, lui désavoua d’avoir fait la réplique, comme ce duc jurait qu’il n’avait aucune part au premier sonnet ; et M. […] On se confirma dans l’idée que la France avait envoyé du premier coup ce qu’elle avait de mieux. […] Dans l’été qui suivit la conclusion de la paix, quelques personnes du beau monde français voulurent voir l’Angleterre ; la comtesse de Boufflers fut des premières à y aller. […] [NdA] Mémoires de Daniel de Coenac. — La princesse de Conti s’y montre sous sa première forme, avant sa conversion ; elle n’y paraît pas sans quelques défauts. […] L. de Lavergne, Les Assemblées provinciales (1863), p. 217, quelle fut la part du duc de Nivernais dans l’établissement de l’Assemblée de 1788 qu’il avait été des premiers à provoquer, bien qu’elle dût mettre des bornes à son pouvoir.
quelle est l’amante qui, libre d’anéantir la preuve d’une pareille offense, la laisserait subsister si elle n’avait elle-même l’intention de se déclarer libre par la plume de son premier adorateur ? […] « Pescia, 18 juin 1807. » Nous voici, dès cette première lettre, introduits dans le monde de Mme de Staël. […] Le 24 janvier 1824, elle s’éteignit aux premiers rayons de l’aurore. […] Sa physionomie, frappant au premier aspect, avait quelque chose de sauvage, qui étonnait mais n’attirait pas. […] Elle partit en 1803, aux premiers jours de l’automne.
. — Caractère rural de son premier type. […] Ses premières idoles sont celles d’un fétiche agreste à peine dégrossi. […] Le « Multiforme », le « Trompeur », ces deux surnoms sont au premier rang dans la liste de ses épithètes. […] Leurs éléphants, du premier choc, fouleront aux pieds cette troupe d’ivrognes, comme ils foulent eux-mêmes leurs raisins pressés dans la cuve. […] Entre le Bacchus purement agraire des premiers âges et le dieu de Thèbes, le Bacchus Lydien remplit l’interrègne.
Il n’est donc pas étonnant que des savants de premier ordre, comme M. […] Ne semble-t-il point que la méthode chimique du premier et la méthode philosophique du second y préparent naturellement la pensée ! […] Au contraire, entre la philosophie spiritualiste et la conscience, l’entente est naturelle, par cela seul que le spiritualisme trouve dans la conscience elle-même sa donnée première. […] Mais il a tort de voir là un argument contre l’existence d’une cause première, soit dans la série des phénomènes de la nature, soit dans la série des phénomènes de la vie humaine. […] Au premier abord et à s’en tenir aux mots, il semble que le mysticisme soit par essence le tombeau de la liberté, et par conséquent de la moralité humaine.
Sa première tentative ne fut pas précisément heureuse. […] Feuillet n’a rien ajouté à sa conception première ; en revanche, il a beaucoup retranché. […] Cette première partie du livre où M. […] À sa première entrée, Stéphane n’est qu’un enfant fiévreux, emporté et pervers. […] cette épreuve, nous venons de la faire subir à ces deux premiers recueils de M.
On est aux premiers jours du mois de mai. […] L’Achéron traversé, ils entrent au premier cercle de l’enfer, où sont les limbes. […] Notre premier mouvement fut de fuir, mais trop tard ; on nous avait aperçues, on m’appelait. […] vous devriez m’avertir… J’en étais restée, ce me semble, aux premiers temps de l’enfance. […] Le père de Gœthe fut, en effet, son premier éducateur.
Sully-Prudhomme est au premier rang. […] Coppée a du premier coup excellé. […] Aujourd’hui un jeune homme publie à vingt ans son premier volume de vers. […] Le soleil fut ma première passion, mon premier culte. […] Et le mal n’a fait que croître depuis ses premiers romans.
Nuit quatrième, Fable quatrième du premier volume. […] PREMIÈRE JOURNÉE. […] Ces trois premiers actes furent encore joués à Villers-Cotterêts, chez Monsieur, en présence du roi et des reines, le 24 septembre suivant. […] Les divertissements. — Ceux du premier acte sont bons, parce qu’ils nous peignent l’extravagance du héros. […] quand la gloire les attendait peut-être au premier rôle propre à leur âge, pour couronner leurs vieux jours d’une palme méritée.
Ce premier pas ne permettait pas de présager le succès obtenu peu d’années après par le jeune écrivain. […] Ce n’est point du premier coup que M. […] Nous avons vu quelque chose de pareil dans notre première Révolution. […] Idées fausses. — Caractères faux. — Premiers personnages. — Un évêque, un conventionnel, un galérien. […] Je l’aimais mieux sous son premier costume.
Cette première démarche va très loin. […] Sa première communion l’a bouleversé. […] Sauf dans sa première jeunesse, il n’était pas bon. […] Ainsi le Satyre (Première Légende). […] Mais il a laissé en blanc son premier vers.
Première raison, artistique. […] Cette première raison n’est donc pas très bonne ici. […] Aussi la représentation de lundi dernier ressemblait à une grande première, et c’était une chambrée de premier choix. […] « Aux premiers mots de M. […] Le prince de Wissembourg est un vieux général du premier Empire ; M.
Première Série. […] Première Série. […] Première Série. […] vraiment si naïve, si première. […] Théâtre (Première Série).
L’austérité de leurs premières mœurs n’admettoit ni jeux, ni spectacles publics ; & leur langue se ressentit long-temps de cette austérité. […] Temps heureux, où pour entrer dans les charges, pour parvenir aux premières dignités & commander aux autres, il falloit un mérite réel & des talens reconnus ! […] C’est ainsi que la décadence du goût suivit le beau siècle d’Auguste ; c’est ainsi que le nôtre touche peut-être de près à l’époque humiliante de l’ignorance des premiers siècles. […] Rien ne peut alors égaler son orgueil, quoique souvent sa première production soit aussi la dernière. […] N. de Nicolay, premier Président de la Chambre des Comptes de Paris, ayeul de M. de Nicolay, aujourd’hui premier Président de la même Chambre.
Daudet parle des premières années de son mariage, me dit que sa femme ne savait pas qu’il existât un Mont-de-Piété, et lorsqu’elle l’a su, par une certaine pudeur de la chose, ne le nommait jamais, lui jetant : Vous avez été là ? […] Enfin commence la répétition du premier acte, et les figurants manquant d’animation, de remuement, de grouillement, Porel leur dit : « Mais, mes enfants, vous n’avez donc jamais vu de boîtes d’asticots ? […] » C’est Léonide Leblanc, qui interpelle ainsi le jeune Lambert, et le mépris qui sort de la bouche de la femme, qui a été aimée par des princes, pour le jeune premier du quartier Latin, ne se peut noter. […] Ce sont vraiment bien des applaudissements, des applaudissements frénétiques sur lesquels tombe la toile du premier acte. […] On soupe dans l’absorption d’une pensée, tournée vers le lendemain, dans la contention d’esprit des soupers de premières, qui n’ont pas été précédés d’un succès à tout casser.
De ce que le pollen a pour seul objet la fécondation, il semble au premier abord que sa destruction soit une véritable perte pour les plantes. […] Durant sa première période continentale, ses habitants nombreux en individus et en espèces ont été soumis à une vive concurrence. […] Il semble donc que, chez les mammifères australiens, nous voyions une application de la loi de divergence des caractères à l’une des premières phases de son évolution incomplète. […] L’espèce A aurait donc été plus étroitement alliée à B, C et D, qu’aux autres espèces, et l’espèce 1 plus semblable à G, H, K, L, qu’aux premières. […] Il ne semble donc pas, au premier abord, qu’il existe de limites à la somme des diversifications profitables de structure, et, par conséquent, aucune borne à l’accroissement du nombre des espèces.
Cette première période est une fermentation ; mais un fait domine : une foi immense en l’avenir. […] Les réalisations de l’histoire, comparées aux intentions premières et aux principes, sont souvent déconcertantes, et nous ne savons guère ce qu’elles vont enfanter à leur tour17. […] La Révolution, qui clôt la deuxième ère et inaugure la troisième, a eu précisément quelques conséquences (ce que j’appelle les « réalisations ») qui déroutent au premier abord. […] Lyriques les romans de Victor Hugo (de cette période), de George Sand (première manière), de Nodier, de Gautier, d’autres encore. […] On sent très bien que la vision première fut épique ; l’adaptation à la scène brutalise la psychologie du roman et l’affaiblit à la fois ; nous n’avons que l’utilisation d’un livre célèbre.
Il faudrait que l’Université fût de bien chétive complexion pour qu’au premier petit échec (si c’en est un), au premier petit avertissement, elle tombât ainsi en défaillance.
Henriette d’Angleterre Madame de La Fayette, Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, première femme de Philippe de France, duc d’Orléans, publiée par feu A. […] C’est une Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, première femme de Philippe de France, duc d’Orléans 4, par madame de La Fayette.
Chapitre premier. […] Lieber, montra dans sa première enfance une tendance particulière à former de nouveaux mots. […] Les matériaux desquels nous pouvons extraire la notion d’unité sont donc en surabondance, et ce premier pas de l’arithmétique se fait sur tous les terrains. […] Nous les faisons progressivement, celui des cailloux en ajoutant un autre caillou au premier caillou, et ainsi de suite, celui des doigts en levant un autre doigt après le premier doigt, et ainsi de suite. […] Première partie, liv.
Ses émotions lui sont ainsi constamment soufflées ; on le pousse du coude pour lui faire sentir la solennité d’une occasion, ou solliciter son rire aux endroits comiques, et il n’est pas de personnage, de tableau, de scène, de dialogue dont on ne sache, aux premières phrases, ce que l’auteur en pense et ce qu’il veut en faire penser. […] Si l’on examine minutieusement les moyens qu’emploie Dickens pour faire apparaître et vivre la multitude d’êtres divers qui peuplent ses livres, on reconnaîtra que ses caractères et ses portraits sont tracés par le dehors, à gros traits et de premier aspect, comme par un artiste improvisateur qui note et peint sur un coup d’œil. […] Ceux-ci ont pour premier devoir d’outrer de telle sorte les déformations ridicules qu’ils s’imposent de trouver que le jugement du spectateur ne puisse s’y tromper. […] De même qu’un auteur de cette espèce ne peut avoir du monde qu’une connaissance incomplète et partiale, il ne verra des hommes que certains gros côtés extérieurs et les verra déformés, enlaidis ou embellis, selon qu’à première vue ils lui plaisent ou déplaisent, dans l’immédiat retour que l’homme sentimental exécute après chaque regard jeté au dehors. […] La correspondance qui date de son premier voyage en Amérique est aussi amusante, satirique et pleine d’épisodes cocasses parfaitement décrits, que les notes qu’il rapporte et dont il fit un livre.
L’étude attentive de ces premières poésies révèle le Racine futur tout entier, un fils de l’antiquité, non un fils de son siècle, un homme de renaissance, non de création, original plus tard, mais original seulement par la perfection. […] Ils se hâtèrent d’éloigner le jeune Racine de la scène de ses premiers succès, de peur qu’il ne prît goût à ces vaines gloires, et de l’envoyer chez un de ses oncles, chanoine à Uzès, nommé le père Sionin. […] Le nom de Racine se répandit par ce premier essai : cependant rien n’indiquait encore qu’un rival était né au poète vieilli du Cid. […] Son premier mouvement fut de prendre une bougie pour éclairer le lecteur ; elle fit ensuite réflexion qu’il était plus convenable de s’asseoir, et de faire tous ses efforts pour paraître attentive à la lecture. […] Ici Racine a faussé l’histoire par esprit d’adulation à Mme de Maintenon : car Vasthi, cette première épouse, n’a point été répudiée par Assuérus pour son orgueil, mais pour sa vertu.
Livre premier. […] La source première en est-elle romane ? […] On ne se demande pas sans quelque inquiétude ce qu’il fût advenu de l’esprit français s’il eût persévéré dans cette direction, ou plutôt, — car il y devait persévérer, et nous le verrons bien, — si cette influence de l’esprit gaulois n’avait été, presque dès le début, contrebalancée par d’autres influences, au premier rang desquelles il faut placer celle de la scolastique. […] Car nous connaissons assez mal cette longue période qui s’est étendue de l’avènement, des premiers Valois jusqu’à l’époque de la pleine Renaissance. […] Comme nous ne suivons pas, — et pour cause, — dans les notes de ce premier chapitre, l’ordre chronologique, mais plutôt un ordre systématique, c’est cet ordre aussi que nous observons dans l’énumération des Sources, et nous avons moins d’égard à la date de publication des ouvrages qu’à la nature de leur contenu.
Tiècelin, le Corbeau, goûte la flatterie ; il ouvre la bouche et jette un cri ; mais, comme il ne tient pas le fromage dans le bec, il ne le laisse pas tomber du premier coup ; la fable serait trop tôt finie. […] Et à ce premier mot Chanteclair, un peu rassuré, se met à chanter de joie. […] ; Renart y fut pris cette fois ; l’idée lui parut heureuse, et, au premier cri que lança Costant, il lâcha ce mot d’ironie : « Oui, malgré vous ! […] Au premier choc, les Bretons ont le dessous ; trois ou quatre d’entre eux sont quasi morts et faits prisonniers. […] » À un certain moment et après ce premier assaut, tous, d’un commun accord, s’entendent pour aller chercher à boire, car chacun a dans sa bouteille du bon vin d’Anjou, et ils reviennent au combat sans retard.
Comme son Des Grieux, il conserve, à travers toutes les phases et les légèretés de sa première vie, un air noble et qui sent sa qualité et son monde ; c’est l’homme bien élevé qui se marque toujours sous sa plume jusque dans l’écrivain de métier et dans l’auteur trop assujetti. […] C’est au premier étage de cette espèce de perron ou balcon de l’hôtel de ville que le buste avait été posé. […] M. le docteur Danvin, premier adjoint, et le suppléant, dans toute cette journée, de M. le maire d’Hesdin qui ne voulut être autre chose que le premier des invités et qu’un membre de la famille, M. […] Dans ce premier jet, le style moins correct, moins court, est peut-être encore plus naturel, plus lié, et offre des traits qui se rapprochent davantage de la réalité telle quelle : l’auteur, sans viser ensuite à rien ennoblir, a pourtant songé évidemment à adoucir certains tours ou certains mots qui avaient semblé trop bas. […] Ce sont les expressions les plus simples de la langue ; les mots de tendresse, de charme, de langueur, y reviennent souvent et ont sous la plume de l’abbé Prévost une douceur et une légèreté de première venue qu’ils semblent n’avoir qu’une fois : par exemple, au moment où, au sortir de sa captivité, Des Grieux revoit Manon et où, accompagné de son libérateur, M. de T., il s’empresse d’aller pour la délivrer à son tour : « … Elle comprit que j’étais à la porte.
Après Froissart et après Joinville, j’arrive, en remontant, jusqu’à Villehardouin qui est en date notre premier historien, et dont la chronique est un monument de notre vieille langue. […] On ignore les actions de sa jeunesse et de ses premières années ; on le voit déjà mûr, attaché au comte Thibaut III, qui parvint à la principauté en 1197, à l’âge de vingt-deux ans, et obtenant toute sa confiance. […] nous sommes bien loin avec Commynes de cette première époque de Villehardouin encore croyante et naïve, ou à demi naïve. […] Qu’il y eût, dès le siècle de ce dernier, des politiques habiles et consommés, cela est hors de doute ; et l’Église, particulièrement, en eut alors qui en remontrèrent au monde : que, de plus, l’État de Venise fût déjà et dès longtemps habile avec suite et très avisé à ses intérêts, même à travers les acclamations et les pleurs de l’enthousiasme, nous en avons la preuve également ; mais la disposition moyenne des esprits, l’atmosphère morale, à Venise et ailleurs, était autre aux premières années du xiiie siècle qu’à la fin du xve . […] Au bout d’un an, vers le mois de juin 1202, ceux des croisés qui furent fidèles au rendez-vous de Venise (car un grand nombre ne le furent pas, et chacun tirait de son côté), ceux-là qui tinrent la convention première, ne purent fournir aux Vénitiens toute la somme promise.
J’ai parlé de longue trêve : ce fut, en effet, dès l’origine la visée du président Jeannin et la solution qu’il entrevit ; il eut, dès son arrivée et dans son premier examen des choses et des esprits, le coup d’œil du seul biais par où on arriverait à mener l’affaire à bien. […] Deux grands rois qu’on a essayé de séparer de votre amitié sont demeurés fermes et constants en leur première affection, et n’ont eu ensemble qu’un même avis en la conduite de cette affaire… La plus grande prudence aux affaires d’importance est de se servir de l’opportunité, et de considérer qu’en peu de temps les changements arrivent en l’instabilité des choses humaines et des volontés des hommes, qui rendent impossible ce qui était auparavant aisé. […] Henri IV mort, le président continua d’être un des principaux conseillers de l’État, et pendant près de douze années encore (1610-1622) il ne cessa, sauf un court intervalle marqué par le premier ministère de Richelieu, de servir chaque jour soit dans les finances, dont il eût le maniement en chef, soit dans toutes les affaires si compliquées de la régence et des premières années de la majorité. Ce bonhomme et ce prud’homme, comme on l’appelait, était mis à tout, était consulté sur tout ; il figure au premier rang par ses discours et ses travaux ou exposés dans la tenue des États généraux de 1614. […] Il se préparait à aller jouir du repos en sa maison de Montjeu près d’Autun, et d’où l’on a une des plus belles vues sur la ville et le pays, lorsqu’il mourut à Paris, le 31 octobre 1622. disent toutes les biographies ; cependant, comme il y a des lettres de lui qu’on présente comme datées des deux premiers mois de 1623, j’incline à croire que la vraie date de sa mort est des derniers jours de février ou peut-être de mars de cette même année.
L’automne devait être symbolisé dans une scène de Vendanges, qu’il voulait placer en Toscane ; et l’hiver, qui allait se placer naturellement à Venise, devait en être, dans la pensée première, le brillant Carnaval. […] Il sera d’un caractère plus sévère, quoiqu’il ait quelque rapport au premier. […] Il se traîne sur des modèles dont il ne peut approcher, au lieu de prendre la nature pour premier et grand type. […] C’est pour cela qu’à mon sentiment, il doit être placé tout à fait au premier rang. […] Feuillet de Conches de tirer de la précieuse correspondance qu’il possède assez d’extraits suivis pour qu’un second volume s’ajoute au premier.
Gandar, et pour se demander si Henri IV ne devait pas en quelque degré, à cette première éducation, « son style et le tour si français de ses lettres ? […] Gandar discute au long le projet de La Franciade, ce poème épique inachevé dont on n’a que les quatre premiers livres, et qui expira faute d’encouragement et aussi de verve. […] Voici de beaux vers, non pas tout à fait dans ce ton, mais d’un haut accent, que je viens d’avoir le plaisir de retrouver en refeuilletant une de ces épîtres peu avenantes au premier coup d’œil. […] À ces moments il est à demi désarmé, et bien loin de son premier nerf : il ne tend plus l’arc d’Apollon. […] Mais à son heure, et encore jeune, il jugeait bien de toute cette littérature antérieure ; et c’est à lui que Balzac adressait, à une date qui doit être des premiers mois de 1640, cette lettre souvent citée où il lui disait : Mais est-ce tout de bon que vous parlez de Ronsard, et que vous le traitez de grand ?
Et Garat, « qui s’est fait député du Tiers, et qui va être de l’Académie : c’est un pauvre mérite que ce Garat » ; — et le Chamfort, quelle force bel et bien de rétracter une de ses atrocités sur une pauvre morte qui n’est plus là pour se défendre ; — et le Raynal, dont elle se prive très volontiers à la lecture : « Je ne connais que sa conversation, très fatigante, et ses prétentions, très satisfaites : mon âme est naturellement chrétienne, et tout ce qui me ferait perdre ce sentiment, si cela était possible, il m’est facile de m’en abstenir » ; — et Cérutti, qui avait alors son instant de lueur et jetait sa première et dernière étincelle : L’administrateur Cérutti vient d’achever sa rhétorique : il promettait beaucoup, il y a vingt ans ; il n’a pas fait un pas depuis ce temps-là. […] Mme de Sablé, retirée à l’ombre de Port-Royal, ne gardait que peu de marques de cette première manière ; Mme de Longueville ne s’en guérit jamais. […] que de talents perdus dans nos premières assemblées auraient réformé l’administration ou relevé la magistrature ! Cette première époque de notre Révolution est celle d’une grande injustice envers la jeunesse de la haute classe. […] L’horreur des abus, le mépris des distinctions héréditaires, tous ces sentiments dont les classes inférieures se sont emparées dans leur intérêt, ont dû leur premier éclat à l’enthousiasme des grands, et les élèves de Rousseau et de Voltaire les plus ardents et les plus actifs étaient plus encore les courtisans que les gens de lettres.
En 1672, le jeune Villars accompagna le roi dans sa conquête de la Hollande, fut des premiers dans une pointe qui se fit jusque dans les barrières de Maastricht, des premiers à la tranchée devant Doesbourg, se trouva au passage du Rhin, et se jeta, toujours des premiers, dans le fleuve. […] Villars, qui avait la charge de cornette des chevau-légers de Bourgogne, et qui n’avait rien à faire là comme cavalier, se jeta dans la tranchée sans en rien dire, une nuit où il prévoyait qu’il y ferait chaud ; avec quelques gendarmes de son corps mêlés aux grenadiers, il marcha des premiers à l’attaque d’une demi-lune, s’y logea, et y tint aussi longtemps qu’il put jusqu’au jour. […] Après quelques ordres donnés, le prince se mit à la tête des premiers escadrons et tira son épée.
Il n’y aurait pour cela qu’à partir de quelques principes généraux et convenus, à se montrer rigide et inexorable pour tout ce qui s’écarte de nos mœurs, de notre état de société et de civilisation, à faire la leçon d’un bout à l’autre, à condamner au nom d’un symbole whig ou d’un catéchisme libéral tout ce qui s’écarte de la droite ligne, une fois tirée : on arriverait ainsi à un effet certain et à une unité de conclusion qui séduit et satisfait toujours à première vue les lecteurs superficiels et les esprits tout d’une pièce. […] Il est vrai que l’impression croissante et totale, la conclusion irrésistible résultant de la quantité de détails accumulés chemin faisant, est qu’il était impossible que Pierre III régnât, et bien difficile que Catherine, au contraire, ne devint point Impératrice de son chef ; ce qui avait été sa première pensée en mettant le pied en Russie et n’avait cessé d’être son secret désir. […] La condition première de son adoption par l’Impératrice de Russie était qu’il embrasserait le rit grec : il avait été élevé d’abord et baptisé dans le rit luthérien. […] Pendant ce temps-là, le grand-duc, « qui est discret comme un coup de canon », parle au premier venu de tout ce qui lui traverse l’esprit, non pas de ce qu’il pense (car il ne pense pas), mais de tout ce qu’on lui dit et qu’il répète. […] Elle s’y reportait avec un plaisir visible en retraçant les souvenirs de sa première vie.
Il n’est pas sentimental à première vue, ni admiratif de parti pris. […] Lucrèce n’a pas traité des champs en particulier ; mais, dans son tableau de l’origine du monde et des premiers âges des sociétés (au livre Ve), il a cueilli les plus vastes images, il a tracé les plus larges cadres de l’époque rurale primitive, du bonheur naturel et des ébats champêtres auxquels se livraient les innocents agriculteurs au retour des printemps : Sæpe itaque inter se prostrati in gramme molli, Propter aquæ rivum, sub ramis arboris altæ, Non magnis opibus jucunde corpora habebant, Præsertim cum tempestas ridebat, et anni Tempora pingebant viridantes floribus herbas… Quelle ampleur de peinture et de langage ! […] Léonce de Lavergne ou Arthur Young ; quand, par exemple, il étudie l’étable et le bétail ; quand il nous montre à l’œuvre et en ardeur de piocher, hiver comme été, le bon bêcheur à son compte ; quand il nous fait assister au premier essai de la nouvelle charrue, de l’instrument aratoire moderne qui a contre soi la routine et bien des jaloux ; quand il nous décrit la race des bœufs du mezenc (montagne du pays) qui, au labour, craignent peu de rivaux, et qui rendent au maître plus d’un office : Le lait, le trait, la chair, c’est triple bénéfice. […] Le progrès est frappant sur tous les poèmes des champs et de l’agriculture qui ont précédé, soit dans le dernier siècle, soit au commencement de celui-ci : c’est un progrès analogue à celui de notre jeune école de paysagistes sur ses prédécesseurs au temps du premier Empire. […] Des deux premiers livres, il pourrait n’en faire qu’un.
On pourrait même, si on l’étudiait avec suite, non-seulement dans ses poésies, mais dans ses articles de journaux et dans ses brochures, comme je viens de le faire rapidement, on pourrait le présenter comme un type parfait de cette première jeunesse royaliste et bourbonienne à bonne fin, amie et enthousiaste de la Restauration, de laquelle elle ne séparait pas l’idée de liberté ; datant en politique de la protestation de M. […] Le second Recueil de Charles Loyson, dans lequel étaient comprises les meilleures pièces du premier, et qui avait pour titre Épîtres et Élégies (1819), présente un tout autre caractère. […] Le moment où Charles Loyson faisait entendre ce cri d’une sensibilité si vraie, ces accents d’une gravité attendrie, était précisément celui où Lamartine préparait ses premières Méditations, qui ne parurent que l’année suivante (1820). […] De ce côté et presque du premier jour, sa plume fut celle d’un excellent esprit et d’un bon écrivain : comme ceux qui sont destinés à mourir jeunes et en qui les saisons intérieures anticipent sur l’âge, il eut la maturité précoce. […] On me crée une réputation dont je me passerais bien volontiers : je ne sais que faire de cela. » Cet article de Loyson, dans lequel il saluait avec joie l’avénement d’un esprit éminent, d’un talent nouveau du premier ordre, comme il le fera plus tard pour Lamartine, contenait plus d’une réserve prévoyante et se terminait par une véritable profession de foi de christianisme libéral et de libéralisme chrétien.
Voltaire, du premier jour qu’il débuta dans le monde et dans la vie, semble avoir été lui tout entier et n’avoir pas eu besoin d’école. Sa grâce, son brillant, sa pétulance, le sérieux et parfois le pathétique qui se cachaient sous ces dehors légers, du premier jour il eut tout cela. […] Il rêvait donc, après ce premier grand orage de sa vie, une retraite où il pût, sans être isolé, vivre abrité, indépendant, et penser assez haut, sans être privé tout à fait de sentir : Mon Dieu ! […] pour se faire conduire au premier village et pour sortir sur l’heure de cette maison inhospitalière ; il lui fallait demeurer après cet affront. […] que la lune de miel de cette première quinzaine est déjà loin !
Nous savons presque à l’avance comment serait Montaigne ; nous nous le figurons assez bien tel qu’il nous paraîtrait au premier abord ; mais Rabelais, qui le sait ? […] La personne de l’homme, si noble de prestance et si vénérable qu’elle pût être au premier aspect, devait par instants s’animer et se réjouir aux mille saillies de ce génie intérieur, de cette belle humeur irrésistible qui s’était jouée dans son roman, ou plutôt dans son théâtre. […] Ces chapitres xxiii et xxiv du premier livre sont vraiment admirables, et nous offrent le plus sain et le plus vaste système d’éducation qui se puisse imaginer, un système mieux ménagé que celui de l’Émile, à la Montaigne, tout pratique, tourné à l’utilité, au développement de tout l’homme, tant des facultés du corps que de celles de l’esprit. […] Gargantua s’éveille à quatre heures du matin environ : pendant sa première toilette, on lui lit quelques pages de la sainte Écriture, hautement et clairement, de manière à élever dès le matin son esprit vers les œuvres et les jugements de Dieu. […] À table, à ce qu’on appelait alors le dîner (et que nous appellerions le déjeuner), il ne fait manger à son élève que ce qu’il faut pour apaiser les abois de l’estomac ; il veut que ce dîner, ce premier repas, soit sobre et frugal, lui réservant un souper plus large et copieux.
Il y avait sept ans déjà que la reine était mariée, quand un jour elle fit part aux personnes de son intérieur de sa première joie d’épouse et de ses futures espérances. […] Il ne faut pas cesser de le répéter pour comprendre Mme la duchesse d’Angoulême, tout ce qui s’appelle fleur et joie première, cet aspect enjoué et enchanté sous lequel, en entrant dans la vie, on voit si naturellement toutes choses, fut supprimé, flétri de bonne heure pour elle. Son âme, à peine à son premier duvet, fut tout de suite réduite et comme usée jusqu’à la trame : trame solide et indestructible qui résista et se fortifia sous toutes les atteintes, qui se trempa dans les larmes et dans la prière, mais qui rejetait loin d’elle, à l’égal d’un mensonge, tout ce qui eût été grâce et ornement. […] En 1830, de même ; quand elle eut rejoint la famille royale à Rambouillet, après les fautes commises, sa première impression, comme en 1815 à Bordeaux, eût été de combattre et de résister. […] Son premier mouvement fut d’être incrédule, silencieuse, et de s’y refuser.
Il visita l’Écosse dans l’été même de cette année 1759, et il s’y lia avec les hommes de premier mérite dont cette contrée était alors si pourvue, et qui y formaient un groupe intellectuel ayant un caractère particulier, l’historien Robertson, David Hume, Ferguson et plusieurs autres : En somme, je dois dire, écrivait-il en revenant sur ce voyage d’Édimbourg, que ces six semaines que j’y ai passées sont, je le crois, celles du bonheur le mieux rempli et le plus dense que j’aie jamais eu dans aucun temps de ma vie ; et l’agréable et instructive société que j’y ai trouvée en telle abondance a laissé une si douce impression dans ma mémoire, que, si de forts liens ne me tiraient ailleurs, je crois que l’Écosse serait le pays que je choisirais pour y passer le reste de mes jours. […] Et il finit pourtant par exprimer l’espoir que les arts, allant toujours vers l’Occident, franchiront un jour ou l’autre la grande mer, et qu’après avoir pourvu aux premières nécessités de la vie, on en viendra à songer à ce qui en est l’embellissement. […] On raconte que, présenté à la cour de France quatre années plus tard, et dans l’une des premières circonstances solennelles de sa négociation heureuse et honorée, il mit à dessein ce même habit de cérémonie, afin de le venger et de le laver en quelque sorte de l’insulte de M. […] Le Franklin avait un habit de velours mordoré, des bas blancs, ses cheveux étalés, ses lunettes sur le nez, et un chapeau blanc sous le bras. » Ce fut après l’un des premiers actes décisifs de son entrevue avec les ministres français, ou de sa présentation à la Cour, que Franklin put dire : « Cet habit m’est désormais précieux ; car je le portais quand j’ai été grossièrement insulté par Wedderburn, et, sous ce même habit, j’ai pris ma revanche complète25. » La troisième circonstance où j’ai dit que Franklin revient en scène avec éclat pendant sa mission à Londres, ce fut le jour même où lord Chatham développa et soutint sa motion à la Chambre des lords, le 1er février 1775. […] Les hostilités s’allument, le sang a coulé ; il perd sa dernière étincelle d’affection pour l’antique patrie de ses pères : on ne voit plus dans tous ses actes et toutes ses pensées que l’homme et le citoyen du continent nouveau, de cet empire jeune, émancipé, immense, dont il est l’un des premiers à signer l’acte d’indépendance et à présager les grandeurs, sans plus vouloir regarder en arrière, ni reculer jamais.
Ce qui est certain, c’est qu’elle est la base première de tout jugement esthétique sain et sérieux. […] Et c’est ce qui explique le complet échec de son premier et immortel roman : Le Rouge et le Noir, en 1831. […] Les deux premiers ont été plus aimés de la foule ; le troisième, de l’élite délicate. […] Il avait onze ans quand il donna son premier concert de piano, seize ans quand fut exécutée sa première œuvre, une symphonie. […] A onze ans, dans son premier concert, c’est du Bach et du Mozart qu’il fait entendre.