J’étais chez Cordélia, mais j’y étais sans qu’elle le sût ; une de ses femmes m’avait placée derrière un rideau et l’on ne me voyait pas, quoique je sois belle.
Viveur, je l’eusse placé à côté de ses confrères, représentants de l’antique gaîté, fous de bon aloi, buveurs sincères, qui ne faisaient pas de chansons sociales et philosophiques et ne voyaient rien au-delà de leurs joyeux refrains.
Il fit à sa vocation les plus grands sacrifices, et il fallut la ténacité extrême de sa volonté pour continuer les études de son choix, malgré la situation extérieurement défavorable où sont placées des études capitales, il est vrai, par leurs résultats philosophiques, mais qui n’ont presque point d’application professionnelle.
Bouchenu de Valbonnai, [Jean Pierre] Premier Président de la Chambre des Comptes du Dauphiné, né à Grenoble en 1651, mort en 1730, seroit inconnu dans la République des Lettres, si M. de Voltaire ne l’eût placé dans la liste des Ecrivains du siecle de Louis XIV.
Les esprits désintéressés & connoisseurs l’ont déjà placé dans le très-petit nombre de nos Ecrivains qui ont un caractere à eux, & dont il est aisé de distinguer, au premier coup-d’œil, la maniere.
Que dirait-on d’un critique littéraire qui placerait Dostoieski en première ligne du mouvement des lettres contemporaines ?
Sur le bord du théâtre, on avait placé l’enfer : c’était une gueule de dragon par laquelle les diables entraient ou sortaient.
C’est une chose assez bizarre que Chapelain, qui a créé des chœurs de martyrs, de vierges et d’apôtres, ait seul placé le paradis chrétien dans son véritable jour.
Or c’est ce qu’elle ne fait point, et ce qu’elle ne saurait faire ; car elle ne le voit pas, ce soldat mal placé l’en empêche.
Il me paroît trop difficile de placer ces bornes.
Chapus s’est placé plus haut que la spécialité et la manière.
Tel qu’il est cependant, et au point de vue où le livre de Michelet nous a placés, c’est un enseignement qui fait du bien et qui redresse… Les Femmes de l’Évangile sont plus que de l’histoire ; mais elles sont aussi de l’histoire, et, comme tout se tient dans la vérité et dans le Christianisme, elles peuvent démontrer, à ceux qui croiraient à l’héroïsme des femmes là où le met Michelet, l’erreur profonde dans laquelle il s’enfonce sur leur destinée et sur leurs vertus.
Quelques objections respectueuses que j’oserais adresser à cet honnête homme ne me viennent qu’après que je me suis placé, grâce à son aide, au plan dont ses méthodes d’exposition nous ont facilité l’abord.
Les victimes humaines sont appelées dans Plaute, victimes de Saturne, et c’est sous Saturne que les auteurs placent l’âge d’or du Latium ; tant il est vrai que cet âge fut celui de la douceur, de la bénignité et de la justice !
Je ferai même plus, Monsieur, en vous offrant une chose à laquelle vous n’aviez, je suppose bien, nullement songé : c’est de faire graver mon portrait pour le placer en tête de ce volume. […] Quelques-uns ont placé des tables et des escabeaux sur le devant de leur laboratoire, et hier, m’étant reposé un instant, pris par un violent mal de tête, rue de la Paix, un garçon (garçon apothicaire) m’a offert la carte. […] Je l’ai rencontré sur le boulevard Beaumarchais ; il avait l’air de sortir du Cadran Bleu où il a placé tant de noces et de parties carrées. […] Il a produit beaucoup de livres que nous ne connaissons pas, et qui, du reste, ne sont pas très haut placés dans l’opinion. […] Ainsi Mme Aubert a pu (nous ne disons pas précisément qu’elle l’ait fait) se monter une excellente maison, et même placer un coupé sous sa remise.
« …..Vous êtes ingénieux à cacher les fautes ou à leur créer des excuses, et j’en ai pleuré de reconnaissance, car tout ce que j’écris doit être, en effet, monstrueux d’incohérence, de mots impropres et mal placés. […] J’ai hâte de retourner à la correspondance intime et de famille, qui me sera une occasion naturelle de placer, chemin faisant, quelques dernières remarques sur le caractère et l’âme de cette personne de douleur et de tendresse. […] Sainte-Beuve, au suprême période de sa carrière et de sa vie, était bien autorisé à parler ainsi de lui-même et du rang qu’il tenait dans la Littérature, lui que ses amis, les gens de lettres, appelaient mon maître , — quelques-uns même (le bien-aimé Théo) continuaient à l’appeler mon oncle comme au temps romantique, lui laissant sa place à côté du père , qui est Hugo. — Ce qui me décide (outre l’amitié qui m’y autorise) à publier la lettre suivante, est l’appréhension intellectuelle qui y est exprimée, et qui se déduit assez logiquement de ce qu’un homme, bien placé pour cela, peut, observer de plus en plus en littérature tous les jours : « Mon cher maître, , écrivait le correspondant de Sainte-Beuve, vous avez dû recevoir de nombreux compliments à propos de votre belle étude sur Mme Valmore ; et cependant chacun ne saurait trop vous dire quelle portée prend (dans ce temps plus que jamais) l’analyse si intime de ce caractère de femme. — Il est à craindre que vous ne soyez le dernier homme de lettres du siècle.
(Le bruit incessant des conversations continue à rendre très-difficile, même pour les membres placés au pied de la tribune, l’audition des paroles de l’orateur.) […] (L’orateur s’adresse aux membres placés au pied de la tribune.) […] Une des choses qui m’ont le plus affligé pendant la discussion de cette loi, c’est de voir combien elle plaçait la France dans un état d’infériorité vis-à-vis d’autres nations ; car toute nation qui ne jouit pas de la pleine liberté de la presse est inférieure virtuellement et censée mineure à cet égard, par comparaison à celles qu'en jouissent.
« Plaçaient-ils leurs capitaux dans ses emprunts, ils ne pouvaient jamais compter sur une époque fixe pour le payement des intérêts. […] En même temps elle a monté dans l’échelle sociale, et, par son élite, elle rejoint les plus haut placés. […] À quatorze ans, présentée à Mme de Boismorel, elle est blessée d’entendre appeler sa grand’maman « mademoiselle » « Un peu après, dit-elle, je ne pouvais me dissimuler que je valais mieux que Mlle d’Hannaches dont les soixante ans et la généalogie ne lui donnaient pas la faculté de faire une lettre qui eût le sens commun ou qui fût lisible. » — Vers la même époque, elle passe huit jours à Versailles chez une femme de la Dauphine, et dit à sa mère : « Encore quelques jours et je détesterai si fort ces gens-là, que je ne saurai plus que faire de ma haine Quel mal te font-ils donc Sentir l’injustice et contempler à tout moment l’absurdité. » — Au château de Fontenay, invitée à dîner, on la fait manger, elle et sa mère, à l’office, etc En 1818, dans une petite ville du nord, le comte de…, dînant chez un sous-préfet bourgeois et placé à table à côté de la maîtresse de la maison, lui dit en acceptant du potage « Merci, mon cœur ».
Cela revient à dire qu’en réalité, la césure peut être placée après n’importe quelle syllabe du vers alexandrin. De même, il établit que les vers de six, de sept, de huit, de neuf, de dix syllabes admettent des césures variables et diversement placées. […] C’est là un point de vue où il m’est difficile de me placer.
Notre langue ne souffre point ces ombres qui se placent entre notre pensée et nous ; c’est le premier devoir de l’écrivain de s’en défier ou plutôt de les chasser courageusement, comme Énée dissipait les ombres avec son épée. […] Mais peut-être ce spectacle est-il plus beau encore là où le public, au lieu de se placer au point de vue de l’écrivain, force l’écrivain à se placer au point de vue général.
Nous n’avons, pour l’œil, que des mesures angulaires, et, d’autre part, nous ne pouvons connaître qu’un homme, par exemple, est plus ou moins grand que nature qu’en estimant sa hauteur angulaire et en la jugeant d’après la distance à laquelle il nous semble placé. […] En la piété de sa fière songerie, il y avait placé le joyau du divin sacrifice, une relique merveilleuse, deux lois sanctifiée : il avait voulu que la coupe où s’épandit le sang invisible du Christ, par l’immolation des paroles prononcées à la Cène, fût aussi le précieux vase où Joseph d’Arimathie recueillit le sang visible du Dieu mort sur la croix. […] Elle a été entendue comme une preuve de mégalomanie avancée et de forfanterie mal placée, comme si Wagner affirmait que sa création surpassait toute forme d’art l’ayant précédé.
Ce n’est que dans la troisième pièce, dans la Mort de Wallstein, que le poëte a placé le dénouement. […] Ces récits ne sont presque jamais placés naturellement. […] Thécla, dans la pièce de Schiller, est sur un plan tout différent de celui où est placé le reste des personnages.
Il n’y a, en effet, qu’une manière objective de prouver que des êtres, placés dans des conditions définies, ont moins de chances de survivre que d’autres, c’est de faire voir que, en fait, la plupart d’entre eux vivent moins longtemps. […] Si ces conditions sont encore celles où sont actuellement placées nos sociétés, c’est que cette situation est normale en dépit des protestations qu’elle soulève. […] Mais une uniformité aussi universelle et aussi absolue est radicalement impossible ; car le milieu physique immédiat dans lequel chacun de nous est placé, les antécédents héréditaires, les influences sociales dont nous dépendons varient d’un individu à l’autre et, par suite, diversifient les consciences.
C’est un faiseur de madrigaux exquis, que je placerai, à cet égard, entre le délicieux Benserade, que l’on ne connaît pas assez, et Voltaire (Voltaire, à ce point de vue). Voilà où je le placerai. […] Mais je ne trouve pas inférieur ce beau plaidoyer de La Fontaine pour nos frères inférieurs, pour ceux qui sont mis par la nature au partage de nos peines, de nos souffrances et placés dans une espèce d’égalité avec nous devant la douleur.
Je ne dis pas, notez-le bien, qu’un état d’âme quelconque puisse correspondre à un état cérébral donné : posez le cadre, vous n’y placerez pas n’importe quel tableau : le cadre détermine quelque chose du tableau en éliminant par avance tous ceux qui n’ont pas la même forme et la même dimension ; mais, pourvu que la forme et la dimension y soient, le tableau entrera dans le cadre. […] Nous essayons de toutes les lettres de l’alphabet l’une après l’autre ; nous les prononçons intérieurement d’abord ; puis, si cela ne suffit pas, nous les articulons tout haut ; nous nous plaçons donc, tour à tour, dans toutes les diverses dispositions motrices entre lesquelles il faudra choisir ; une fois que l’attitude voulue est trouvée, le son du mot cherché s’y glisse comme dans un cadre préparé à le recevoir. […] En traitant ainsi le problème de la survivance, en le faisant descendre des hauteurs où la métaphysique traditionnelle l’a placé, en le transportant dans le champ de l’expérience, nous renonçons sans doute à en obtenir du premier coup la solution radicale ; mais que voulez-vous ?
Lebrun a été l’éloge de Béranger et cette espèce d’adoption académique posthume, si bien placée dans la bouche d’un ami qui l’avait tant de fois pressé de devenir un confrère.
Victor de Laprade, par son poème de Psyché (1841), par celui d’Éleusis (1843), par les odes et les pièces qu’il a composées alors et depuis, s’est placé au premier rang dans l’ordre de la poésie platonique et philosophique.
Placé dans le plus haut rang, il en fut la gloire, & seroit un de nos plus célebres Ecrivains, quand même il n’auroit pas été un de nos plus grands Magistrats.
C’est le ton et la coutume de La Fontaine de placer la morale dans le tissu de la narration, par l’art dont il fait son récit.
L’une placée derrière elle, la soutient sous les bras ; une autre l’appuie de côté ; une troisième raffermit ses genoux.
La scene des églogues, ainsi que celle des comedies, doit être placée dans nos campagnes, et leur sujet doit être une imitation des évenemens qui peuvent y arriver.
On ne sçauroit que loüer le public de placer ainsi sa confiance.
Or c’est se tromper gravement que de placer ainsi la force à l’origine du droit. […] La maison était toujours placée dans l’enceinte sacrée. […] Elle dérivait, comme tout le droit privé, des croyances religieuses qui plaçaient l’homme au-dessus de la femme. […] Le fils né du concubinat n’était pas placé sous l’autorité du père. […] Ce songe n’est pas un ornement placé là par la fantaisie du poète.
On voit comment les facultés fonctionnent, lorsque l’âme est placée dans certaines conditions, plutôt que le résultat même de ces fonctions, ce qui poétiquement était l’essentiel. […] Nos réserves une fois faites, nous conviendrons que, si le romancier a voulu placer l’imagination du lecteur sous une impression heureuse, il y a réussi. […] Victor Cherbuliez, dans ceux de ses écrits qui se rapportent à la pure esthétique, aime à placer ses idées sous le patronage d’un nom illustre. […] Je veux suivre son exemple, et en tête des pages que je vais lui consacrer il me plaît de placer le grand nom de Léonard de Vinci. […] Un vieux célibataire libertin s’avise de se placer en rivalité d’amour avec son fils naturel dont il n’a jamais pris souci et qui l’exècre d’instinct cordialement.
Et celui qui jouirait d’une sérénité inaltérable ne serait-il pas placé au-dessus des lois de l’humanité ? […] Le poète l’a placé au milieu d’une scène fantastique. […] Placez, placez ma lyre en mes tremblantes mains. […] Bientôt retrouvé, il fut placé cette fois dans une maison religieuse, au collège de Belley (1803). […] Ici j’aperçois deux poètes que je puis placer sur le même rang.
Je l’ai toujours admiré, surtout comme puissance politique ; mais il m’éloigna toujours de lui, même quand il fut mon ministre et qu’un mot de lui pouvait me placer sans faveur à un poste plus élevé dans ma carrière. N’aime pas qui veut ; il ne m’a rendu bien plus que justice qu’après sa mort, dans ses Mémoires posthumes, où il me plaça comme poète au rang de Virgile et de Racine, et comme homme politique plus haut que mon siècle ne m’a placé. […] Hâtons-nous d’ajouter cependant que la plupart des personnes qui sont tombées dans cette erreur ne connaissaient de l’ouvrage que ce seul passage, et que, le lisant séparé de l’ensemble qui l’explique, et le croyant placé dans la bouche du poète lui-même, l’accusation pouvait leur paraître plus plausible.
. — Un critique connu a fait au peintre un grand éloge d’avoir placé Commode, c’est-à-dire l’avenir, dans la lumière ; les stoïciens, c’est-à-dire le passé, dans l’ombre ; — que d’esprit ! […] — Tableaux qui visent à la couleur, et malheureusement n’arrivent qu’au coloriage de cafés, ou tout au plus d’opéra, et dont l’un a été imprudemment placé auprès du Marc-Aurèle de Delacroix. […] qui ignorent d’abord qu’une œuvre de génie — ou si l’on veut — une œuvre d’âme — où tout est bien vu, bien observé, bien compris, bien imaginé — est toujours très-bien exécutée, quand elle l’est suffisamment — Ensuite — qu’il y a une grande différence entre un morceau fait et un morceau fini — qu’en général ce qui est fait n’est pas fini, et qu’une chose très-finie peut n’être pas faite du tout — que la valeur d’une touche spirituelle, importante et bien placée est énorme…, etc…, d’où il suit que M. […] Flers, soit dans ses dessins, soit dans ses tableaux, ait placé une seule Normandie. — M.
Successivement placé à l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, au monastère de Saint-Cyprien de Poitiers, et à Paris aux Blancs-Manteaux, il méditait des projets d’histoire littéraire ecclésiastique ; ses supérieurs, reconnaissant sa vocation, l’appliquaient à des recherches de ce genre, et ce ne fut qu’après s’être vu délivré de ces premiers engagements qu’il conçut de lui-même le projet de se consacrer à l’histoire littéraire générale de la France. Pour exécuter son dessein, il avait besoin des secours d’une grande bibliothèque ; il désira naturellement être placé à Saint-Germain-des-Prés, capitale de l’ordre, au centre de toutes les ressources et des trésors manuscrits.
La ville de Valenciennes, reconnaissante, fit faire son portrait pour être placé à l’hôtel de ville (1783). […] Il faut, pour remplir ce rôle d’une manière distinguée, réunir aux avantages extérieurs l’esprit et l’audace, et être placé dans une certaine élévation.
Au-dessus de Vicq d’Azyr était un puits sur lequel on avait placé en écusson une massue (à cause des immolations de bestiaux) avec un couteau en sautoir, appuyé sur un bel échantillon de mine d’argent. […] Haller se maria trois fois : Ces trois mariages, dit Vicq d’Azyr, se sont succédé rapidement, et les deux odes sur la mort de ses deux femmes, placées à la suite l’une de l’autre dans ses Poésies, offrent une contradiction apparente.
Mais cette esquisse de Voltaire, dans sa simplicité élégante et naturelle, ne suffit point aujourd’hui pour réfuter et repousser le magnifique portrait en laid où Saint-Simon a versé toutes ses ardeurs et son amertume : placée à côté, elle en est éteinte et absorbée. […] (Voir le tome ii de l’Histoire du Bourbonnais, par M. de Coiffier, et une note lue à la Société d’émulation de Moulins, le 6 novembre 1852, par M. de Laguérenne, conservateur de la bibliothèque de la ville.) — L’opinion qui plaçait son berceau à Turin, tenait surtout au désir de faire un rapprochement remarquable.