La Critique même, qui a le triste devoir de juger les autres, et qui, pour cette raison, est tenue à plus de décence que ceux-là qui n’ont qu’à parler, voudrait taire ce que personne ne lait, qu’elle n’en serait pas moins, sans risquer de noms, très-bien comprise… Sa réserve, si elle en avait, serait donc inutile, mais elle n’est pas assez Jocrisse pour garder le secret d’une comédie dont tout le monde se passe le mot. […] …), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait, c’est que le roman actuel de Mme Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion, comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de Mme Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine, — de cette haine, après l’amour, qui est peut-être de l’amour encore, — au poids accablant de la formidable déclaration de M.
Rasetti28 I Quelques personnes ont prétendu que sans les Misérables, qui ont, tout ce temps, absorbé l’attention publique, ce livre d’Antoine Quérard aurait recommencé le succès de Madame Bovary. […] Il ne lui reste d’homme que ce qu’il en faut pour manier une plume et pour raconter les amours des diverses espèces, car de personnes humaines dans son livre, avec leur libre arbitre et leur équilibre, il n’y en a point.
L’orateur et le panégyrique, comme cela devait être, avaient beaucoup de célébrité un jour ou deux ; et le lendemain, comme cela devait être encore, personne n’y pensait. […] Personne n’ignore que son ministère influa beaucoup sur ce fameux traité de Westphalie, qui soumit à des lois une anarchie de sept cents ans, et fixa en Allemagne l’équilibre des pouvoirs.
ce tombeau s’ouvrirait ; ces ossements se ranimeraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis pour personne ? […] « Monseigneur, si vous êtes honnête homme, vous m’aimerez ; si vous ne l’êtes pas, vous me haïrez, et je m’en consolerai. » Plusieurs personnes ont lu cette fameuse lettre qu’il écrivit au même prince, et qu’on ne saurait, trop citer.
… Ne rendra-t-on jamais qu’à la dignité ces devoirs si intéressants et si chers quand ils sont rendus à la personne, si vains quand ils ne sont qu’une partie nécessaire d’une pompe funèbre ? […] Toute la fin respire le charme de l’amitié, et porte l’impression de cette mélancolie douce et tendre, qui quelquefois accompagne le génie, et qu’on retrouve en soi-même avec plaisir, soit dans ces moments, qui ne sont que trop communs, où l’on a à se plaindre de l’injustice des hommes ; soit lorsque blessée dans l’intérêt le plus cher, celui de l’amitié ou de l’amour, l’âme fuit dans la solitude pour aller vivre et converser avec elle-même ; soit quand la maladie et la langueur attaquant des organes faibles et délicats, mettent une espèce de voile entre nous et la nature ; ou lorsqu’après avoir perdu des personnes que l’on aimait, plein de la tendre émotion de sa douleur, on jette un regard languissant sur le monde, qui nous paraît alors désert, parce que, pour l’âme sensible, il n’y a d’êtres vivants que ceux qui lui répondent.
Dans cet affaissement universel, il semblait que personne n’avait plus de cœur. […] Un cordonnier dit dans Etheredge : « Il n’y a personne dans la ville qui vive plus en gentilhomme que moi avec sa femme. […] Toutes ces charmantes personnes arrivent très-vite au langage des laveuses de vaisselle. […] Je sais que l’amour est puissant, et que personne ne peut s’empêcher d’être épris. […] Il a perdu tous ses amis, mais il n’y a personne dont les juifs disent autant de bien. — Très-vrai, sur ma foi !
En tenant compte du fait que les militaires de carrière ne votent pas, que l’influence de l’Église s’exerce surtout sur les femmes, lesquelles ne sont pas électrices, on peut conclure que le nombre des personnes de droite équilibre au moins celui des personnes de gauche. […] Berl écrit : « Elle inculque peu à peu au pays l’idée que les idées ne comptent pas, que seuls comptent les faits et les personnes. […] » Pareillement on exprimerait le second par un : « Je ne méprise presque personne ! […] Nation, la France a, pour truchement et pour signe, des idées, tandis qu’avec le roi elle avait pour truchement et pour signe des personnes, personnes physiques et personnes morales. […] Il a donné à l’extrême gauche, par sa personne, un mythe vivant.
Aussi, chose bien remarquable, Montesquieu écrivait sur le seuil même d’une révolution, d’une tentative la plus forte qui fut jamais pour rectifier et renouveler les lois du monde moderne, et, depuis Mirabeau jusqu’à Condorcet, Danton, Robespierre, personne ne s’est inspiré de lui, personne n’a prononcé son nom, et la Convention n’en a pas parlé plus que de Confucius ou d’Aristote : ce n’était pas l’homme de l’avenir, c’était l’homme du passé. […] Quelques juristes érudits l’avaient dans leur bibliothèque ; les ignorants avaient entendu parler de son nom ; mais il n’était dans l’idéal ou dans le cœur de personne. […] Le particulier a besoin d’un trésor en réserve parce qu’il est particulier et que s’il ne trouve pas sous sa main un trésor réservé pour les cas extrêmes, personne ne le lui fournira. […] Il n’a voulu tromper personne ; il s’est lui-même trompé.
Maintenant, n’y aurait-il pas dans notre pièce une seconde qualité que personne n’a remarquée ? […] Maintenant, si cela intéresse quelques personnes, de savoir les raisons, pour lesquelles je renonce à épuiser toutes les chances d’une représentation théâtrale sur un théâtre quelconque, pour une œuvre dans laquelle mon frère avait mis et les derniers efforts et les dernières espérances de sa vie, ces raisons, les voici : Sous l’Empire, on nous avait dit : « Allez, c’est bien inutile de chercher à vous faire jouer, jamais la censure ne laissera passer votre pièce. » L’Empire est tombé, la République lui a succédé ; mais sous le nouveau régime de liberté, je retrouve la censure replâtrée dans sa perpétuité et rafistolée dans sa toute-puissance. […] Le vaudeville en deux actes, terminé et baptisé Sans Titre, nous nous trouvions ne connaître ni un auteur, ni un journaliste, ni un acteur, enfin personne au monde qui tînt de loin ou de près à la littérature ou au théâtre. […] … Je viens de soumettre votre manuscrit à la personne chargée de lire les pièces représentées, et c’est avec regret que je viens vous annoncer que sa réponse n’a pas été favorable. […] Mais le matin de la lecture, sur l’annonce des journaux, nous recevions la visite d’une personne qui nous apprenait l’existence d’une marquise de la Rochedragon, d’une vieille femme qui souffrait de l’idée de se voir affichée, imprimée.
Ces poésies toujours trempées de larmes me font l’effet de ces pleureuses gagées des obsèques des anciens et des Orientaux d’aujourd’hui, qui ne savent qu’un métier, et qui meurent de faim si personne ne les loue à tant le sanglot pour pleurer à l’heure. […] … Aussi personne n’est plus flexible que moi aux vents tièdes et alizés de cette terre qui soufflent quelquefois au printemps, et même en automne, sur l’épiderme du cœur. Personne n’a puisé plus d’ivresse dans un regard, plus de miel dans un sourire, plus d’enchantement dans un soleil, plus de rêverie dans une nuit d’été, plus d’enthousiasme heureux ou pieux dans le spectacle d’une montagne, d’une vallée, d’une mer, et, faut-il le dire, plus de gaîté oublieuse quelquefois dans l’épanchement communicatif d’une table d’amis laissant déborder la saillie de leur esprit comme l’écume de leurs verres, et remettant les tristesses de la vie ou de la mort à demain. Personne aussi, j’en suis sûr, n’a autant joui de ses amis, famille adoptive, parenté de l’âme, public intime, qui ne sont ni si perfides, ni si indifférents que le disent les cœurs tristes, et que je n’ai jamais, au contraire, trouvés si fidèles et si consolateurs que dans l’infortune. […] La mer est à lui ; il ne nous a laissé, ni à nous, ni à personne, un coup de pinceau de plus à donner à l’Océan.
Personne ne développe avec plus de finesse les replis les plus cachés du cœur humain. […] Personne n’a jamais mieux écrit dans le genre lyrique. […] Personne n’a mieux réussi que Madame des Houlieres. […] On y trouve des comparaisons heureuses qui ne servent qu’à irriter sa douleur, des images tristes, dont la recherche n’est que trop naturelle à une personne véritablement touchée. […] Furetiere, contemporain de la Fontaine, osa publier sous les yeux en 1651. cinquante fables que peu de gens connoissent & que personne ne lit.
Et personne ne joue ni Corneille, ni Racine, ni Voltaire, ni Molière ! […] À personne, je le parierais à mille contre un. […] Elle ne lutte contre rien, ni contre personne. […] Le bien qu’on fait chez soi n’est connu de personne. […] Il y a d’abord une immense lecture, et personne, sauf M.
Personne ne conteste qu’un blanc soit supérieur à un boschiman ou à un papou. […] Chéramy, lequel avait été comparé par quelques amis au comte Mosca, sans que personne en eût jamais aperçu la raison, se proposait d’élever à Stendhal un monument. […] Évidemment, Striyenski n’appelait point de tous ses vœux les révélations qui devaient sortir de ce travail et dont, mieux que personne, il connaissait l’importance. […] Personne ne s’y trompe dans le village et l’on se plaît à reconnaître que ce Jaulin a « du tact ». […] Mais la jeune personne était d’humeur si maussade que Saadi eût préféré l’esclavage et prit la fuite.
L’idéal lyonnais — nous ne savons quelle douceur rayonnante répandue là-bas chez les hommes et surtout chez les femmes — se marque bien, sinon dans la personne, du moins dans l’œuvre poétique et même dans la prose de M.
Il passoit son temps à défricher les Inscriptions, qu’il cherchoit sur les marbres brisés des ruines les plus anciennes, & les expliquoit mieux que personne.
Tachez , dit-il ensuite à la personne à qui cette honorable Lettre est adressée, tâchez, je vous prie, d’être aussi en colere que moi, sans quoi je me sens capable de faire un mauvais coup.
Des idées bonnes ou mauvaises qui forment ce plan d’écoles publiques, je n’en dois aucune à personne, c’est le vice de mon éducation qui me les a toutes suggérées.
Un jeune homme, lié depuis longues années avec une femme de quarante ans, — on sait la prédilection de M. de Balzac pour des maturités féminines, — épouse une belle et jeune personne de dix-huit. […] La personne qui les a inspirés est nécessairement arrivée à cet âge qui commande le respect et où la couronne de roses poétiques ne trouve plus à se poser que sur un front de grand’mère. […] Mais il ne faut désespérer personne, pas même le chardon-Attila, le pavé-Frédégonde, et l’excrément-Xerxès. […] Je lui dis que ni moi ni personne de ma maison ne transcririons jamais des choses si infâmes, et que, si un de mes laquais en copiait une ligne, je le chasserais sur-le-champ. […] Si j’avais à l’indiquer en deux lignes, je dirais que ce livre sera admiré de tout le monde, et ne satisfera personne.
Tout est relatif : peut-être, après tout, que les Mystères de Paris sont un livre de morale pour les personnes de la Cité et de la rue aux Fèves.
Un de ses rivaux l’ayant outragé dans un Pamphlet indécent, il se contenta de lui répondre par une Epigramme très-piquante qu’il lui envoya, en lui déclarant que personne ne la verroit.
« Vous ne sauriez croire avec quel acharnement il vous poursuit : il n’a pas tenu à ses sollicitations que je n’aie repris la plume contre vous, non seulement pour attaquer vos nouvelles Productions, mais votre personne….
Personne n’avoit moins besoin des ressources du vice, pour plaire & se faire un nom.
Plusieurs personnes distinguées qui, soit comme colons, soit comme fonctionnaires, ont été mêlées aux troubles de Saint-Domingue, ayant appris la prochaine publication de cet épisode, ont bien voulu communiquer spontanément à l’auteur des matériaux d’autant plus précieux qu’ils sont presque tous inédits, l’auteur leur en témoigne ici sa vive reconnaissance.
Il est difficile qu’il n’échappe point alors des choses dures aux personnes les plus moderées.
Deux à trois mille personnes de tout âge et de tout rang se pressaient dans la grande salle de la Sorbonne. […] Or, la réflexion a pour élément nécessaire la volonté, et la volonté c’est la personne, c’est vous-mêmes. […] Alors arrive le règne de la personne humaine, l’époque du fini ; vous concevez que cette époque doit être la seconde et ne peut être la première. […] Toute démocratie, pour durer, veut un maître qui la gouverne ; ce jour-là elle en prit un, le plus magnanime et le plus sage, dans la personne de César. […] Aussi personne ne fait attention à eux ; car l’humanité n’a pas le temps et ne se donne pas la peine de s’occuper des individus qui ne sont que des individus.
Il ne rêvait personne autre qu’elle pour tenir sa maison, le soigner, le dorloter. […] C’est une histoire des plus simples dont le charme n’échappera à personne. […] Louis XIV et Louis XV sont condamnés à voirie résultat de leurs fautes et leur châtiment en la personne de Louis XVI. […] Je n’ai pas la prétention de ne pas me tromper, mais j’ai le ferme désir de ne tromper personne. […] Les personnes qui ont assisté à cette répétition se rappellent les Oh !
Mais il ne déplaisait à personne qu’il fût bâtonné. […] Jamais personne de meilleur ton ne poussa plus loin le sentiment de d’égalité universelle des choses et des gens au sein de la mère commune. […] Les plus illustres protections se disputèrent le soin de sa personne. […] Il n’a donc, en effet, jamais varié dans son intention profonde, dans son instinct de n’être lié à rien, à personne, pas même à soi. […] Ils n’auraient trompé personne.
Camille Mauclair Il dit, comme une chose de tous les jours, le navrement du « tous les jours », et je crois bien que, depuis Laforgue, personne n’avait eu cette façon exquisément désespérée et paisiblement prête aux larmes de trahir sa lassitude de l’ordinaire et du prévu.
Il a pris mon nom et m’a dit qu’il allait voir si la personne que je demandais était chez elle.
Le Traité de l’amour de Dieu, l’Introduction à la vie dévote, ses Lettres à différentes personnes & sur différens sujets, sont autant de chef-d’œuvres de lumieres & de sentiment, capables de dompter les esprits rebelles, & d’émouvoir les cœurs endurcis.
Ne peut-on pas, d’après les autres détails de sa vie, ajouter encore pour l’instruction des jeunes Poëtes, & les prémunir contre les écarts de leur imagination, que Villon ne respecta dans ses Ecrits ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les personnes ; qu’il se permit sans honte les injures les plus grossieres & les libelles les plus dangereux ; qu’il avilit ses heureuses dispositions, & particuliérement le talent de la plaisanterie, en se jouant de tout dans ses Vers, & même de son honneur ; qu’enfin ces excès, après lui avoir ravi le repos pendant sa vie, ont entiérement éclipsé sa gloire dans la postérité ?
Si tu étais entré dans le village sans me poser de questions, si tu n’avais parlé à personne, on ne t’aurait pas amené ici pour te donner la mort !
je veux dire ce genre de romans dont l’intérêt n’est plu dans l’invraisemblance des aventures ou dans L’irréalité des personnes, mais au contraire dans leur ressemblance avec la vie contemporaine. […] Parce qu’il n’est pas naturel qu’on mêle Dieu, de sa personne, aux affaires des hommes — et à quelles affaires souvent, comme dans la Jérusalem du Tasse ! […] Personne en France n’avait parlé comme elle des tragédies de Shakespeare, parce que personne avant elle ne les avait étudiées avec le même désintéressement, je veux dire sans la moindre intention d’en transporter les beautés sur la scène française, et sans mêler à la question littéraire une vaine question d’amour-propre national ou de patriotisme. […] Cela veut dire : « Le beau c’est ce que nous trouvons beau ; et ce que nous trouvons beau, personne au monde ne nous démontrera qu’il puisse ne pas l’être ». […] Ou, en d’autres termes, avec la personne de Bernardin de Saint-Pierre et de Beaumarchais, si nous savons nous y prendre, nous devons pouvoir y retrouver la personne de tous ceux qui les ont applaudis.
Quasi personne ne niera que les religions sont nées de la terreur des hommes ignorants en présence des forces de la nature. […] Il n’y a là personne qui commande, personne qui obéisse, personne qui enfreigne. […] Elle les transforme en animaux inoffensifs pour elle et malheureusement sans utilité pour personne. […] Le commandement de l’amour du prochain n’a été encore élargi par personne en commandement de l’amour du voisin. […] Ces états physiologiques chez l’artiste deviennent presque une seconde personne.
Il ne se méfie de personne. […] et, s’il n’a nui, en outre, à personne, qui n’aimerait à l’imiter ? […] On ne l’aide pas beaucoup : ni sa femme ni, auprès de lui, personne, hélas ! […] L’émotion le débarrasse de toute coquetterie empruntée ; il n’a plus besoin de personne. […] La suite, personne ne l’ignore.
« Personne ne pourra siéger dans une cour temporelle, sans y être autorisé par une convention du roi. » Tous les actes doivent être également passés au nom du roi. […] Don Félix, à cette nouvelle, part sans dire à personne où il va, et la fidèle Félismena court le monde à sa recherche. […] Elle n’était point pâle, mais, plus blanche que la neige qui tombe à flocons, sans un souffle de vent, sur une gracieuse colline, elle semblait se reposer, comme une personne fatiguée. […] Sa patience nous fait sourire ; on a peine à croire à ses emportements qui, du reste, comme l’observe Schlegel, ne font mal à personne. […] Malgré cette antériorité, personne ne sera tenté de soupçonner qu’une pièce de Shakspeare ait pu figurer dans une entreprise factieuse contre Élisabeth.
Pour les fidèles, c’est le drame des drames et un drame réel auquel le Fils de Dieu participe en personne chaque matin. […] Personne, en prose, n’en a usé comme Molière. […] Personne n’eut pu tarir en lui ce don du mouvement, cette divination du cœur humain et ce lyrisme actif qu’à un moindre degré il partageait avec Shakespeare, et la scène les eut servis. […] Je ne le pense pas, soit dit sans offenser personne. […] Voici trois ans, personne n’y songeait.
personne ne combat-il pour toi ? […] Enfin, dans ses préventions pessimistes, contre lesquelles protestaient assez hautement ses propres efforts et ceux de plusieurs de ses nobles compatriotes, il estimait que la différence littéraire actuelle entre la France et l’Italie, c’est qu’en France il y avait encore quelques personnes qui cherchaient à bien écrire, et qu’en Italie il n’y en avait plus. […] Plus jeune d’âge que la plupart des hommes de ce premier mouvement, le précoce Leopardi se trouve débuter en même temps qu’eux ; il va en ligne avec les Manzoni, les Berchet, les Grossi, et ne vient à la suite de personne : il se lève de son côté, tandis qu’eux marchaient du leur. […] L’éphèbe, vainqueur des jeux, survit à la patrie ; il a sa couronne, et elle n’en a plus : « La saison est passée ; personne, aujourd’hui, ne s’honore d’une telle mère. […] ) Le chant de la personne aimée joue un grand rôle dans ces diverses pièces.
— Sa personne. — Son genre de vie. — Son caractère. — Pauvreté de ses passions et de ses idées. — Grandeur de sa vanité et de son talent. — Sa fortune indépendante et son travail assidu. […] À seize ans, ses Pastorales témoignaient d’une sûreté de main que personne n’avait eue, pas même Dryden. […] Encore est-il bon de sentir et de penser avant d’écrire ; il faut une source pleine d’idées vives et de passions franches pour faire un vrai poëte, et à le voir de près on trouve qu’en lui, jusqu’à la personne, tout est étriqué ou artificiel ; c’est un nabot, haut de quatre pieds, tortu, bossu, maigre, valétudinaire, et qui arrivé à l’âge mûr ne semble plus capable de vivre. […] Bolingbroke l’appelle « visage de bois », têtu, et dit qu’il y a du Hollandais dans sa personne. […] Comme lui enfin, il altérait la sincérité de son émotion et la vérité de sa poésie par des fadeurs sentimentales, par des roucoulements de bergerades, et par une telle abondance d’épithètes, d’abstractions changées en personnes, d’invocations pompeuses et de tirades oratoires, qu’on y aperçoit d’avance le style décoratif et faux de Thomas, de David1132 et de la Révolution.
Tout se prépare à la guerre sans qu’on puisse l’imputer à personne, si ce n’est aux hésitations de M. […] Quelques femmes qui, d’après leur langage et leurs vêtements, paraissaient être des personnes d’un rang élevé, reçurent autour d’un grand feu ce groupe d’officiers français que, par crainte autant que par politesse, on se serait bien gardé de mal accueillir. […] Napoléon, à cheval dès la pointe du jour, s’était établi de sa personne dans le cimetière à la droite d’Eylau. […] Soixante mille cadavres ou blessés jonchent la neige ; les Russes se retirent un peu plus loin dans la nuit, plutôt pour attirer Napoléon que pour lui céder la victoire ; la victoire n’est à personne cette fois qu’à la mort. […] Nous savons, comme lui, que, quand le gouvernement est tombé dans la rue chez un peuple, le premier droit et souvent le premier devoir d’un grand citoyen est d’en relever un, fût-ce dans sa personne !
M. de Mareste est un homme qui rit souvent, mais chez qui le rire bienveillant ne va jamais jusqu’au cœur et laisse des larmes pour toutes les blessures, un homme qui, comme l’ami de Cicéron, se serait retiré au fond de la Grèce pendant les guerres civiles de Rome, pour éviter de haïr personne ; magister elegantium, un Saint-Évremond français suivant Hortense Mancini à Londres, afin d’aimer le beau jusque dans sa vieillesse ! […] Qui pourrait ne pas comprendre dans celle-ci la touchante et involontaire adresse de ce tourment triste des derniers vers qui ramène à la mélancolie vague de la personne innomée, des pensées dont l’amour voudrait s’emparer pour lui faire sentir un vide que lui seul pourrait combler ? […] Dans un chapitre du Génie du Christianisme, où il compare Virgile et Racine, M. de Chateaubriand a trop bien parlé de l’un et de l’autre, et avec trop de goût, pour que je n’y relève pourtant pas un passage hasardé qui n’irait à rien moins qu’à fausser, selon moi, l’idée qu’on peut se faire de la personne de Virgile : « “Nous avons déjà remarqué, dit M. de Chateaubriand, qu’une des premières causes de la mélancolie de Virgile fut sans doute le sentiment des malheurs qu’il éprouva dans sa jeunesse. […] En un mot, et c’est ce qui n’étonnera personne, Virgile était aussi peu que possible un avocat. Son portrait par Donat, qui a servi de point de départ à celui qu’on vient de lire par M. de Chateaubriand, peut se traduire plus légèrement peut-être, et s’expliquer comme il suit, en évitant tout ce qui pourrait charger : Virgile était grand de corps, de stature (je me le figure cependant un peu mince, un peu frêle, à cause de son estomac et de sa poitrine, quoiqu’on ne le dise pas) ; il avait gardé de sa première vie et de sa longue habitude aux champs le teint brun, hâlé, un certain air de village, un premier air de gaucherie ; enfin, il y avait dans sa personne quelque chose qui rappelait l’homme qui avait été élevé à la campagne.