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1193. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Méditant ce petit traité littéraire et didactique, il était encore dans cette mystérieuse ivresse de la composition, instant bien court, où l’auteur, croyant saisir une idéale perfection qu’il n’atteindra pas, est intimement ravi de son ouvrage à faire ; il était, disons-nous, dans cette heure d’extase intérieure, où le travail est un délice, où la possession secrète de la muse semble bien plus douce que l’éclatante poursuite de la gloire, lorsqu’un de ses amis les plus sages est venu l’arracher brusquement à cette possession, à cette extase, à cette ivresse, en lui assurant que plusieurs hommes de lettres très hauts, très populaires et très puissants, trouvaient la dissertation qu’il préparait tout à fait méchante, insipide et fastidieuse ; que le douloureux apostolat de la critique dont ils se sont chargés dans diverses feuilles publiques, leur imposant le devoir pénible de poursuivre impitoyablement le monstre du romantisme et du mauvais goût, ils s’occupaient, dans le moment même, de rédiger pour certains journaux impartiaux et éclairés une critique consciencieuse, raisonnée et surtout piquante de la susdite dissertation future.

1194. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Sans doute, en un pareil moment, au milieu d’un si orageux conflit de toutes les choses et de tous les hommes, en présence de ce concile tumultueux de toutes les idées, de toutes les croyances, de toutes les erreurs, occupées à rédiger et à débattre en discussion publique la formule de l’humanité au dix-neuvième siècle, c’est folie de publier un volume de pauvres vers désintéressés.

1195. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

À peine y a-t-il eu quelques exceptions ; à peine trois ou quatre œuvres vraiment historiques et dramatiques ont-elles pu se glisser sur la scène dans les rares moments où la police, occupée ailleurs, en laissait la porte entrebâillée.

1196. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Il faudroit qu’une bonne plume s’occupât de cette idée & l’exécutât.

1197. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

Chapitre VIII La mécanique cérébrale Jusqu’ici, nous ne nous sommes occupé que des rapports extrinsèques de la pensée et du cerveau, En effet, que la masse, le poids absolu ou relatif, les lésions matérielles, les développements anormaux, puissent correspondre à un certain degré d’intelligence, ce sont là des relations tout empiriques qui ne disent rien à l’esprit, de simples rapports de coïncidence et de juxtaposition qui laissent parfaitement obscure la question des vrais rapports, des rapports intrinsèques et essentiels du cerveau et de la pensée.

1198. (1879) Balzac, sa méthode de travail

La fonderie Laurent et Deberny occupe le même emplacement que la fonderie Balzac et Barbier, dans la rue des Marais qui s’appelle aujourd’hui rue Visconti.

1199. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

La description des arts, & le détail de leurs procédés & de leurs résultats, occupé dans ces derniers tems l’Académie des sciences.

1200. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Tout ce que j’ai compris de ma vie du clair-obscur » pp. 26-33

Le difficile c’est la dispensation juste de la lumière et des ombres, et sur chacun de ces plans, et sur chaque tranche infiniment petite des objets qui les occupent ; ce sont les échos, les reflets de toutes ces lumières les unes sur les autres.

1201. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Taine occupe une situation intermédiaire entre ces deux extrêmes.

1202. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

» Relire est, en effet, une occupation de gens peu occupés.

1203. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

— les postillons, s’ils avaient pu écrire, s’ils ne s’étaient pas tant occupés, les heureux gaillards !

1204. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

Dans un pays de la forte nationalité du nôtre, qui est tout l’univers avant d’être français, et dont les gentilshommes — s’il y a encore des gentilshommes — mettent pour courir les culottes d’un jockey anglais, il y a dix poètes pour le moins, à cette heure, de la force ou plutôt de la faiblesse de Leopardi, et dont on ne s’occupe pas, avec raison, du reste, mais par la seule raison qu’ils ne sont pas des Italiens !

1205. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Dans ces premiers temps où l’esprit humain n’avait point tiré de l’art d’écrire, de celui de raisonner et de compter, la subtilité qu’il a aujourd’hui, où la multitude de mots abstraits que nous voyons dans les langues modernes, ne lui avait pas encore donné ses habitudes d’abstraction continuelle, il occupait toutes ses forces dans l’exercice de ces trois belles facultés qu’il doit à son union avec le corps, et qui toutes trois sont relatives à la première opération de l’esprit, l’invention ; il fallait trouver avant de juger, la topique devait précéder la critique, ainsi que nous l’avons dit page 163.

1206. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

L’immortalité littéraire tient à l’art bien plus qu’aux sujets dont il s’occupe.

1207. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

On n’a pas le temps, on a trop de choses à faire, la vie est trop occupée, la société est trop bien encadrée, on n’a pas le temps d’être jeune. […] Dès l’après-midi, à deux heures, trois cents jeunes gens, trois cents Spartiates, avaient occupé les positions de la Comédie-Française. […] Cela veut dire qu’il est sensible aux choses, aux objets, à l’extérieur et que, dans la façon dont il rend l’extérieur, il s’occupe plus qu’un autre de la précision. […] François Coppée remarque que, en littérature, on ne s’occupe que des privilégiés : ce sont toujours des gens qui occupent une situation sociale élevée. Notre ancienne littérature classique est tout à fait aristocratique, et si les gens ne sont seulement pas princes, on trouve que ce n’est pas la peine de s’en occuper.

1208. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Le reste ira de soi ; il ne s’en occupe pas. […] Mais de ce ridicule, qui serait fondé en raison, je ne m’occupe point. […] Don Pèdre, furieux de sa pupille enlevée, demande justice au sénateur ; le sénateur est tout occupé, lui, d’une fête qu’il va donner. […] Peut-être ne s’en souvient-il plus ; il était, en ce temps-là, fort enfoncé dans la politique courante et ne s’occupait guère d’art dramatique. […] S’est-on jamais occupé de choisir, pour jouer les deux rôles, deux femmes qui eussent la même taille et qui rendissent l’erreur vraisemblable ?

1209. (1893) Alfred de Musset

Mais M. de Musset-Pathay n’avait guère le temps de s’occuper des marmots. […] La critique s’en occupa peu. […] C’est d’après cette correspondance que nous allons essayer de raconter une histoire qu’on peut dire ignorée, quoiqu’on en ait tant parlé, car tous ceux qui s’en sont occupés ont pris à tâche de la défigurer. […] M. de Souza ne s’occupe que de la technique du vers, et les Premières Poésies valent encore par ailleurs. […] Il avait abjuré la forme romantique au moment où le romantisme triomphait : la presse ne s’occupa plus de lui, le gros public s’en désintéressa, et ses plus belles œuvres furent accueillies les unes après les autres par un silence indifférent.

1210. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Son père, sans un tel fils, serait resté un de ces favoris comblés, mais obscurs, que l’histoire nomme tout au plus en passant, mais dont elle ne s’occupe pas. […] Telle étoit à l’armée la vie de ce grand général, et telle encore à Paris, où la Cour et le grand monde occupaient ses journées, et les soirs ses plaisirs. […] Il ne se le fit pas dire deux fois, et dès ce moment il renonça à la Cour, vécut plus habituellement dans ses terres et s’occupa de la rédaction définitive de ses Mémoires.

1211. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

De retour à Genève, sous-maître dans un pensionnat d’abord, puis à la tête d’un pensionnat de sa propre création, père de famille, finalement appelé à occuper la chaire de Belles-Lettres dans l’Académie, c’est du sein d’une vie heureuse et comblée, et comme unie en calme à son Léman, que se sont échappés successivement et sans prétention les écrits divers, tous anonymes, dont plus d’un nous a charmés. […] que d’heures paisibles et doucement occupées ! quelle somme de jours calmes et riants à retrancher du nombre des jours tristes, inquiets ou ingratement occupés !

1212. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Alors, sur le conseil de Fénelon, elle invoqua l’arbitrage de Bossuet, qui, fort occupé d’ailleurs, et peu mystique de sa nature, n’entra dans l’affaire qu’avec répugnance. […] Cette grande affaire, où, selon Bossuet, il y allait de toute la religion, l’avait occupé cinq ans. […] Cependant la prédication ne l’occupa point seule : il confessa, il dirigea ; et c’est là qu’il acquit et nourrit cette science du cœur si merveilleuse chez un homme dont nulle passion n’a troublé la vie.

1213. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Malgré cette fidélité scrupuleuse, sa version n’occupe pas le premier rang, ni même le second. […] Bossuet plus occupé des choses que des mots, ne cherche point à répandre des fleurs dans son discours, ni à charmer l’oreille par le son harmonieux des périodes. […] “C’est en cela que l’illustre Secrétaire de l’Académie des Sciences M. de Fontenelle, a sur-tout excellé ; c’est par-là qu’il fera principalement époque dans l’histoire de la Philosophie ; c’est par-là enfin qu’il a rendu si dangereuse à occuper aujourd’hui la place qu’il avoit remplie avec tant de succès.

1214. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

D’après la rapidité extraordinaire avec laquelle des productions européennes se sont récemment répandues dans la Nouvelle-Zélande et se sont emparées des stations qui jusque-là devaient avoir été occupées par les indigènes, nous pouvons présumer que, si tous les animaux et toutes les plantes de la Grande-Bretagne étaient laissés libres de se multiplier dans la Nouvelle-Zélande, une multitude de formes anglaises s’y naturaliseraient complétement, et dans le cours des temps extermineraient un grand nombre des formes natives. D’autre côté, et bien contrairement à ce que nous venons de voir dans la Nouvelle-Zélande, à peine un seul habitant de l’hémisphère austral s’est naturalisé à l’état sauvage dans une contrée quelconque de l’Europe ; de sorte que, si toutes les productions de la Nouvelle-Zélande étaient laissées libres de se multiplier en Angleterre, il est au moins douteux qu’un nombre considérable d’entre elles puissent jamais s’emparer de stations aujourd’hui occupées par nos plantes ou nos animaux indigènes. […] Ceux-ci réussiront généralement de même à envahir les stations occupées par d’autres groupes d’espèces qui leur seront inférieures dans la concurrence vitale.

1215. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Bien qu’il y ait toujours une certaine concurrence entre les individus des diverses espèces, si peu nombreuses qu’elles soient, qui occupent un étang, cependant, comme ces espèces sont en petit nombre en comparaison de celles qui vivent sur la terre, la concurrence est probablement moins vive entre les espèces aquatiques qu’entre les espèces terrestres. […] Une plante, par exemple, aura trouvé le sol le plus convenable pour elle, plus complétement occupé par des plantes distinctes, dans une île que dans une autre, et elle se sera trouvée exposée aux attaques d’ennemis un peu différents ; il aura dû s’ensuivre que, cette plante venant à varier, la sélection naturelle aura favorisé dans chaque île des variétés différentes. […] Lorsque enfin le pôle aura commencé à redescendre vers le lieu qu’il occupe actuellement, l’immigration sera venue du nord, substituant des formes tropicales aux formes tempérées, et des formes tempérées aux formes glaciaires.

1216. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Ce dernier est donc en avance sur la conscience, et s’il se manifeste à elle brusquement, il lui apporte un souvenir de ce qu’elle est occupée à percevoir 41. […] Tel est donc le souvenir dont nous allons nous occuper. […] On fait fausse route quand on étudie les fonctions de représentation à l’état isolé, comme si elles étaient à elles-mêmes leur propre fin, comme si nous étions de purs esprits, occupés à voir passer des idées et des images.

1217. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Le gouverneur, le galant maréchal de Richelieu, ne s’occupait plus sur ses vieux jours que d’embellir la ville de monuments splendides. […] Théodore de Banville, André Theuriet, François Coppée, Sully Prud’homme, Leconte de Lisle occupent encore le quarante et unième fauteuil. […] Chaque rythme est tour à tour rajeuni dans ce volume, où les vers n’occupent pas cinquante pages, et chaque rajeunissement prouve bien, comme l’a écrit M.  […] VERANET Elle s’occupe de moi autant que du vent qui souffle. […] Le bruit se répandait que son Jujamen dou filere parachevé, Louis Roumieux s’occupait de mettre à la scène son Jarjaille en enfer et en paradis.

1218. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Trop fier pour paraître s’occuper seulement de la façon dont Fielding l’avait traité, il se plaignit à ses admirateurs des deux sexes de la malheureuse prédilection de l’auteur pour tout ce qui est bas et trivial. […] Malgré l’intérêt réel et soutenu qu’il renferme, il doit certainement occuper le second rang parmi les titres littéraires de M.  […] Jusqu’ici le poète, uniquement occupé de ses sentiments personnels, n’avait saisi dans la nature extérieure que les traits les plus généraux, et ne s’était jamais arrêté à l’étude et à la peinture des détails. […] On s’en est occupé en Allemagne beaucoup plus qu’en France. […] Une fois engagé dans la voie préférée, l’emploi légitime de ses forces suffirait à l’occuper.

1219. (1923) Au service de la déesse

Son aventure est liée à quelques-uns des problèmes qui, en son temps et depuis lors, aujourd’hui encore, sont le plus dignes d’occuper les intelligences. […] Une science est occupée à réparer les textes anciens : on l’appelle critique verbale. […] On peut supposer aussi que le supérieur des Missions étrangères eut à s’occuper de la Louisiane : seulement, on ne sait pas qu’il y fût allé. […] Venons à la politique ; elle occupe le sixième chapitre du roman. […] Les Goncourt sont terriblement occupés de leurs droits et de leurs devoirs ; et voilà ce qui les engonce.

1220. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Ne voyez-vous pas que, pour occuper toute la maison, il n’aura qu’à descendre un étage ? […] Les discours de ce brave Schmucke, orthographiés patiemment d’après la prononciation tudesque, occupent au moins le quart du volume, et finissent par produire l’effet d’une charade allemande ou d’un rébus indéfiniment prolongé. […] Rendons-nous bien compte de la situation de l’illustre patriarche au moment où il s’occupa de ces deux affaires. […] Cousin, de plus en plus occupé de ses études sur la première moitié du dix-septième siècle, avait d’abord songé à faire de ses biographies de madame de Chevreuse et de madame de Hautefort des épisodes analogues à ceux que d’illustres écrivains ont introduits dans des ouvrages didactiques. […] Nous avons donc à nous occuper de Madame de Chevreuse comme d’une œuvre indépendante de ce qui la précède, l’accompagne ou la suit, et il n’est pas nécessaire de regarder à droite et à gauche de cette lecture pour constater le plaisir qu’on y trouve et l’instruction qu’on en retire.

1221. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Rien que ton intérêt n’occupe sa pensée, Nuls divertissements ne l’appellent ailleurs ; Et de quelques bons yeux qu’on ait vanté Lyncée,     Il en a de meilleurs. […] Pour nous d’ailleurs, et pour tous ceux qui ont à s’occuper de la littérature française au xviie  siècle, c’est être en plein sujet que de s’arrêter à considérer Henri IV, Richelieu, Louis XIV. […] L’espace d’entre le Rhin et les Pyrénées ne lui semble pas un champ assez grand pour les fleurs de lys ; il veut qu’elles occupent les deux bords de la mer Méditerranée, et que de là elles portent leur odeur aux dernières contrées de l’Orient. […] Pourtant, son bon sens familier était essentiel à consulter de quiconque s’occupait de Lettres, vers ou prose.

1222. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Mais les incidents épisodiques, les bizarreries de toute espèce, reçoivent de la gaieté un favorable accueil, lors même que ces hors-d’œuvre sont plus sérieux que tout le reste du spectacle ; car la gaieté est toujours bien aise d’échapper à la chose dont on l’occupe, et toute attention prolongée, quel qu’en soit l’objet, lui est pénible. […] L’intrigue d’amour, banale, pesamment conduite, occupe trop de place. […] Si les critiques français ne se montraient pas indifférents ou même contraires à tous les élans de la véritable imagination, ils ne dédaigneraient pas une petite pièce dont l’exécution est aussi soignée que celle d’une comédie régulière, par cette seule raison que le merveilleux y joue un grand rôle et y occupe la première place. […] Ier, p. 299), l’absence d’intérêt (73, 304), l’absence de vraisemblance (303, 350, 364) et l’absence d’unité (303, 307, 351), pour venir ensuite dire, comme un critique ordinaire, que « le plan des Fourberies de Scapin est extrêmement négligé », que « les tours de Scapin ne sont pas assez intéressants pour occuper dans cette comédie la place essentielle », qu’« il est tout à fait invraisemblable que Zerbinette qui, en sa qualité de bohémienne, doit bien savoir cacher une friponnerie, s’en aille courir dans la rue et raconter au premier venu, c’est-à-dire à Géronte lui-même, comment Scapin a attrapé Géronte » ; enfin, que « la farce du sac n’est qu’un hors-d’œuvre déplacé » (t. 

1223. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Mais, si Moreau avait réussi dans une partie au moins de son plan, cette armée de réserve, se portant, sous le général Bonaparte, à Genève, de Genève dans le Valais, donnant la main au détachement tiré de l’armée d’Allemagne, passant ensuite le Saint-Bernard sur les glaces et les neiges, devait, parmi prodige plus grand que celui d’Annibal, tomber en Piémont, prendre par derrière le baron de Mélas occupé devant Gênes, l’envelopper, lui livrer une bataille décisive, et, si elle la gagnait, l’obliger à mettre bas les armes… « Cette armée du Rhin, poursuit l’historien militaire, quoique portant, comme les autres armées de la République, les haillons de la misère, était superbe. […] Sachant toujours s’occuper lui-même et occuper les autres, il captivait au plus haut point les esprits, et ne laissait pas naître ou dissipait autour de lui des ennuis qui n’entraient jamais dans son âme. […] Elle se rappelait à ce sujet la singulière prédiction d’une femme, espèce de pythonisse alors en vogue, qui lui avait dit : “Vous occuperez la première place du monde, mais pour peu de temps.”

1224. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Mille infortunes avaient traversé ses jours remplis de durs labeurs… Personne, durant cinquante ans, ne s’était occupé de son âme… Il avait toujours eu des maîtres pour lui vendre l’eau, le sel et l’air, pour lever la dîme de ses sueurs, pour lui demander le sang de ses fils ; jamais un protecteur, jamais un guide… Au fond, que lui avait dit la société ? […] Il s’occupa tendrement de son frère cadet, fit des livres pour constituer à ses deux sœurs une petite dot, ne se maria que lorsqu’elles furent pourvues. […] Malgré l’impartialité qu’il étale, le noble pair n’a pu prendre sur lui de déguiser cette passion qu’il éprouve au même degré que nos ministres en exercice, cette passion gouvernementale et doctrinaire qui ne veut pas que les évêques s’occupent des affaires de l’Église et s’en occupent publiquement d’une autre façon que le pouvoir ne le désire. » Et, trente ans plus tard (car, là-dessus, Veuillot n’a jamais varié) : « Nous n’ignorons pas que, selon la doctrine catholique libérale, la politique est une chose et la religion en est une autre, et que tout homme a le droit de faire ou l’une ou l’autre de ces deux choses, ou de faire l’une et l’autre à part, et même contradictoirement, mais n’a jamais le droit de les confondre.

1225. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Mais quel moyen avons-nous de connaître la valeur historique des comédies du dernier mois, et de savoir quelle place elles occuperont dans l’histoire littéraire, ou même si elles y occuperont une place ? […] Les conspirateurs sont occupés, dans le souterrain, à donner les derniers coups de pioche… Ils savent qu’il y a parmi eux un traître, mais ignorent qui c’est. […] Toutes mes heures sont occupées ; c’est comme un réseau d’habitudes qui enveloppe et protège ma vie intérieure… » Mais elle n’a pas oublié l’avantageux pasteur Mikils.

1226. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Ma voisine me dit qu’à présent, elles ne dansent plus sous l’œil de leurs mères, et que dans un bal, qui avait lieu chez une très grande dame de sa connaissance, toutes les chambres étaient occupées par un jeune homme et une jeune fille, en train de flirter — rien de plus — mais qu’un groupe flirtait même dans le cabinet de toilette de la maîtresse de maison. […] Alors ma voisine me dit : « Quand une femme est arrivée au moment, où l’essai de ses robes ne lui prend plus tout son temps, où l’amour ne l’amuse plus, où la religion ne s’en est pas emparée, elle a besoin de s’occuper d’une maladie, et d’occuper un médecin de sa personne. » Mardi 4 juillet Là, en ce centre de Paris, au milieu de ces habitations, toutes vivantes à l’intérieur, là, en ce plein éclairage a giorno de la ville, sur cette Maison Tortoni ; 22, cette maison avec ses lanternes non allumées, avec ses volets blancs fermés, son petit perron aux trois marches, où dans mon enfance, se tenaient appuyés, un moment, sur les deux rampes, de vieux beaux mâchonnant un cure-dent, aujourd’hui vide, il me semble lire une bande de papier, écrite à la main : « Fermé pour cause de décès du Boulevard Italien. » Samedi 8 juillet Enterrement de Maupassant, dans cette église de Chaillot, où j’ai assisté au mariage de Louise L… que j’ai eu, un moment, l’idée d’épouser. […] Sarah se montre très aimable, très occupée de moi, très attentive à ce que je n’aie pas froid.

1227. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Pas un naturaliste ne peut s’être occupé de quelque groupe spécial, sans avoir été frappé de cette anomalie ; et on la trouve consignée dans les écrits de presque tous les auteurs. […] Il s’ensuit, comme on l’a souvent remarqué, qu’une espèce peut s’éloigner de ses alliées sous plusieurs rapports, à la fois de grande importance physiologique et de valeur presque universelle, et cependant ne nous laisser aucun doute sur le rang qu’elle doit occuper. […] Dans la pratique, et lorsque les naturalistes sont à l’œuvre, ils s’embarrassent peu de la valeur physiologique des caractères dont ils se servent pour définir un groupe, ou pour désigner la place que doit occuper quelque espèce particulière. […] Mais ce genre, bien que très isolé, occupera toujours la position intermédiaire qui lui est propre ; car originairement F était intermédiaire en caractères entre les genres primitifs A et I ; et les divers genres qui en sont descendus doivent avoir hérité jusqu’à certain point de ses traits caractéristiques.

1228. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Après s’être occupé quelque temps, et non sans trouver à y louer de deux pièces, l’une80 d’une exécution assez vigoureuse, atteignant à des effets dramatiques assez émouvants, mais trop pénible de combinaison et d’une moralité un peu forcée ; l’autre81 délicate et gracieuse, toute morale d’intention sans doute, mais bien légère de tissu et d’un dessin trop arrangé, la commission s’est sentie particulièrement attirée vers un ouvrage qui lui était signalé par un succès vif, dû à un agréable entrain, à une facilité de bonne veine, à beaucoup de gaieté et de naturel, qualités excellentes et qui deviennent rares.

1229. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

philosophique qui l’aura occupé, car nous tenons d’une personne qui l’a rencontré dans ce voyage et qui passait au retour par nos contrées, que l’illustre écrivain, chaque matin, méditait quelque chose.

1230. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Je n’ai pas été peu surpris, il y a un ou deux mois, de lire un matin (7 juin 1866), dans le journal intitulé l’Événement et qui n’est censé s’occuper que de sujets à l’ordre du jour, la critique d’un discours que j’avais prononcé autrefois sur la tombe d’un de mes amis, le docteur Armand Paulin, discours qui n’avait pas moins de neuf années de date (ce que le critique se gardait bien de dire), discours oublié de moi-même et que je n’avais jamais songé à recueillir dans aucun de mes volumes de Mélanges, publiés depuis.

1231. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Denis dans ses études sur Camoëns ; c’est là que puiseront tous ceux qui s’occuperont du même objet, et tous ils apprécieront, non sans émotion, la noble pensée de M. de Souza.

1232. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Puis s’arrachant au vague, il en vint à s’occuper scientifiquement et historiquement des religions révélées, et c’est au fort de ces études opiniâtres dans lesquelles s’absorbait sa précoce pensée, que, le nouveau christianisme de Saint-Simon lui étant apparu sous son véritable jour, il se fit une révolution en lui ; que ses études, jusque-là confuses, s’enchaînèrent ; que le chaos du passé se déroula harmonieusement à ses yeux, et qu’il saisit la raison divine des choses, s’écriant à la vue de l’Église de toutes parts croulante et de la synagogue encore debout : « Oui, nous marchons vers une grande, vers une immense unité : la société humaine, du point de vue de l’homme ; le règne de Dieu sur la terre, du point de vue divin ; ce règne que les fidèles appellent tous les jours par leurs prières depuis dix-huit ceints ans.

1233. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Toute sorte de plans politiques l’occupent, il envoie mémoires sur mémoires aux ministres, sans oublier les mémoires de ses services et de ses droits, se fâche des gratifications pécuniaires qu’on lui accorde, et les empoche après s’être fâché.

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