Voilà de bien curieuses révélations dues aux récentes méthodes de recherche, et qui éclairent d’une lumière toute nouvelle la question des rapports de l’âme et du corps. […] A cette science nouvelle, un spiritualisme exigeant pourra objecter que c’est l’animal et non l’homme qui est le sujet de toutes ces expériences, et qu’on n’est point en droit de conclure de l’un à l’autre. […] Une école cependant pousse la nouvelle science physiologique des rapports du physique et du moral jusqu’à des conclusions contredisant certaines vérités de sens intime que l’analyse psychologique semblait avoir mises hors de débat. […] « Dès que je sus par la chirurgie que du pus accumulé à la surface du cerveau détruit nos facultés, et que l’évacuation de ce pus leur permet de reparaître, je ne fus plus maître de les concevoir autrement que comme les actes d’un cerveau vivant4. » La nouvelle école physiologique n’a point de ces allures ; elle laisse aux métaphysiciens le problème de l’âme, et ne s’occupe que des fonctions de relation et des organes qui en sont le siège. […] Voilà comment l’école nouvelle entend l’explication des grands phénomènes de la vie psychique.
Heureuse défiance, dont l’œuvre nouvelle a profité. […] De même, on peut dire de l’œuvre nouvelle de M. […] Mais c’est ainsi ; telle est la poétique nouvelle. […] nouvelle amertume ! […] L’Oncle Sam est naturellement une imitation nouvelle.
Cette nouvelle me mit l’esprit à l’envers. […] Mais on ne saurait aussi leur proposer un plus enviable modèle de compagnon de la vie nouvelle. […] En même temps une charité nouvelle se découvrait à lui : le récit des martyrs lui révélait le bonheur du sacrifice. […] Avant de donner à l’humanité une nouvelle condition sociale, il faut refondre l’âme humaine, la débarrasser peu à peu de tous ceux de ses besoins qui ne peuvent pas être satisfaits. […] Tous deux sont forcés de reconnaître que le naturalisme, tel qu’ils l’ont pratiqué jadis, ne va plus, et que le temps est venu d’une littérature nouvelle.
Il semble qu’aujourd’hui l’heure soit singulièrement propice à cette nouvelle édition de Madame Gervaisais. […] Les autres cherchent au vers une fortune nouvelle. […] Après l’épopée napoléonienne toute une poésie nouvelle sortit des entrailles meurtries des nations. […] Je n’ai donc point à analyser le livre pour les lecteurs de la Nouvelle Revue. […] Admirons qu’un même cerveau ait eu la faculté de saisir une orientation nouvelle à quelques heures d’intervalle.
Ajoutez à cela que la génération nouvelle a grandi parmi des tragédies sociales inconnues de celle qui la précédait. […] On n’a pas assez remarqué comme l’argument de cette célèbre nouvelle est peu compliqué, presque terre à terre. […] Renan, et par le menu, une preuve nouvelle s’ajoute à l’induction que l’effet d’ensemble nous avait suggérée. […] L’Europe nouvelle ne valait pas mieux que l’ancienne. […] Cette attitude est si nouvelle qu’il faut y insister et la préciser.
Il est certain que cette nouvelle distribution existe. […] Ayant profondément étudié la technique de son métier, il savait qu’une nouvelle n’est pas un roman court et qu’un roman n’est pas une longue nouvelle. […] Une courte nouvelle y excellera, précisément parce qu’elle est courte. […] Une nouvelle est comme un moment découpé sur la trame indéfinie du temps ! […] La nouvelle est le genre le plus incapable de démontrer.
. — Nouvelle lettre de Junius (1871). — Une visite de noces (1871). — La Princesse Georges (1871). — L’Homme-Femme (1872). — La Femme de Claude (1878). — Monsieur Alphonse (1873). — Thérèse (1875). — L’Étrangère (1876). — Les Danicheff, en collaboration (1876). — La Comtesse Romani (1876). — Entr’actes (1877-1879). — Les Préfaces (1877). — Joseph Balsamo (1878). — La Question du divorce (1880). — Les Femmes qui tuent et les Femmes qui votent (1880). — La Princesse de Bagdad (1881). — Lettre à M.
Rambosson est très personnel ; je crois même qu’il a trouvé une nouvelle forme musicale du verbe.
Ses négligences mêmes sont une nouvelle source d’agrément, par l’intérêt séduisant qu’elles portent avec elles.
— Sous le titre de dernier roman de Charles Nodier, on a fait un tout petit volume d’une dernière nouvelle qu’il avait écrite récemment ; c’est intitulé Franciscus Columna.
[Nouvelle biographie générale, t.
[La Nouvelle Revue (août 1899).]
Soit qu’on chante sur un air nouveau la vieille chanson, soit qu’on mette sur un air ancien une chanson nouvelle, cela déjà peut raviver l’intérêt. […] Il se met dans cette œuvre comme l’auteur s’y est mis : de là une combinaison nouvelle ; et ainsi de suite, de siècle en siècle. […] Est-il possible que le père des Horaces n’ait reçu aucune information nouvelle ? […] Comment est-il possible que Julie, qui avait été si prompte à apporter la mauvaise nouvelle, ne l’ait pas été autant à donner la nouvelle meilleure qui a dû lui arriver de toutes parts ? […] Ceci est une nouvelle erreur, ou plutôt, pour dire le mot propre, une contre-vérité que notre très regretté maître et ami M.
Gustave Geffroy, la Vie artistique, que me sont revenus les souvenirs de ces luttes de l’École nouvelle. […] Aujourd’hui l’expérience est faite, rien que la science ne semble pouvoir suffire, et on va être forcé de laisser une porte ouverte sur le mystère… Une religion nouvelle, une espérance nouvelle, un paradis nouveau, oui ! […] De fait, il s’agit d’un roman ou plutôt d’une nouvelle développée, mise en vers, tout comme le Jocelyn de Lamartine. […] Il lui avait dû la méthode dont il attendait la vérité, la foi nouvelle qui avait été son viatique dans ces jours cruels. […] Une œuvre nouvelle de M.
[La Nouvelle Revue (1896).]
Frères par l’amitié, MM. de Régnier et Vielé-Griffin le sont aussi par leurs écrits, mais à cause de leurs différences mêmes, — en ce sens spécial que l’un complète l’autre à merveille et que leurs livres réunis donneraient l’idée presque parfaite de la poésie nouvelle.
Basnage a donné une nouvelle édition du Dictionnaire de Furetiere, augmenté par son travail.
La Nature elle-même semble avoir voulu tenir de lui une nouvelle vie, car elle l’a pourvu des plus heureux talens, pour développer ses ouvrages & les faire admirer.
Elles ont d’ailleurs été corrigées dans la nouvelle édition donnée par M.
Il seroit difficile de présenter sous un jour plus frappant les dangers des maximes de nos Celses modernes, la folie de leurs systêmes, & les contradictions perpétuelles de leurs demi-idées, qu'on l'a fait dans ce dernier Livre, dont l'Auteur vient de publier une nouvelle édition augmentée de plusieurs traits capables de lui donner un nouveau prix.
Et il est l’inventeur d’une nouvelle façon d’être triste. […] Mais une nouvelle compagnie de trafiquants, venant de chez les Creeks dans les Florides, lui permet de la suivre. […] Et comment a-t-il conçu le sujet de cette nouvelle ? […] René lui écrit cette lettre un peu après avoir reçu la nouvelle de la mort d’Amélie. […] Ce Chateaubriand adolescent, le voilà, le vrai « René », bien supérieur à celui de la Nouvelle.
Il faut attendre maintenant non seulement que Rousseau paraisse, mais qu’une génération nouvelle ait aperçu les conséquences de ses doctrines. […] 6° Ici commence l’histoire de la critique moderne et avec elle une période nouvelle. […] Elle n’était pas seulement nouvelle pour le cardinal, elle l’était pour tous les poètes qu’il avait à ses gages — l’aimable façon de parler, pour un homme de lettres ! […] Déjà une critique nouvelle, à mesure qu’elle se développait, s’éloignait davantage des voies de la critique conservatrice et classique. […] de quelle combinaison nouvelle d’éléments toujours identiques ont-ils enrichi notre idée de la nature humaine ?
Les raisons, si on les cherchait en dehors du talent même, seraient longues à donner, et elles sont de telle nature qu’il faudrait toute une confession nouvelle pour les faire comprendre. […] Magister et non prêtre, janséniste et non catholique d’une interprétation nouvelle, puisse-t-il, dans sa maigreur un peu ascétique, ne pas paraître trop indigne de venir bien respectueusement à la suite du célèbre vicaire de notre cher et divin poète ! […] Il lui reste longtemps des besoins d’expression plus parfaite qu’il cherche involontairement à jeter dans sa nouvelle forme. […] Il fallut quelque protection nouvelle et présente, telle que celle de Varus (on l’entrevoit), pour mettre le poète à l’abri de la vengeance, et pour tenir la main à ce que le bienfait d’Octave eût son exécution ; à moins qu’on n’admette que ce ne fut que l’année suivante, et après la guerre de Pérouse, Octave devenant de plus en plus maître, que Virgile reconquit décidément sa chère maison et son héritage. […] C’est pourquoi nous ne pouvons en avoir et nous n’en aurons pas jusqu’à ce qu’une nouvelle foi populaire s’élève dans le monde et prédispose les poètes à de nouveaux enthousiasmes et les nations à de nouvelles croyances.
Calvin parut et la foi nouvelle s’affermit et se propagea. […] Les Réformés odieusement persécutés, poursuivis comme des fauves à la voix des ministres du Dieu d’amour et de justice, mais rendus audacieux par la sainteté de leur cause, se relevèrent et combattirent, décidés, s’il le fallait, à périr en défendant la foi nouvelle. […] A la nouvelle de cette victoire de l’orthodoxie, Rome et Madrid, les deux villes catholiques par excellence, firent retentir le ciel de cris de joie. […] Dès lors, une ère nouvelle s’ouvrit pour les protestants de France. […] Or, que retrouvons-nous à l’origine de la nouvelle et définitive période de violences qui remplit la troisième partie du dix-septième siècle ?
LXIII La vie politique de M. de Chateaubriand ne fut plus, à dater de ce moment, qu’un jeu désespéré d’ambition ; la correspondance qu’il entretint de Rome et de Londres avec sa nouvelle amie, madame Récamier, en est la preuve. […] Il dut y avoir à la fin du paganisme des hommes supérieurs, d’abord chrétiens, puis ramenés aux dieux de leur jeunesse par la poésie de l’Olympe et par la facilité d’un vieux culte rétabli ; flottant d’une religion à l’autre, écrivant tantôt pour la nouvelle, tantôt pour l’ancienne foi de Rome, et mourant héroïquement comme Julien l’Apostat, en lançant au ciel le reproche terrible où le doute retentit à travers ces âges : « Tu as vaincu, Galiléen ! […] Cette œuvre n’était pas entièrement nouvelle ; elle ne valait pas le Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, ce livre parfait, où la poésie des tropiques sert de cadre à la religion et à la sensibilité de l’Europe ; mais les couleurs américaines et le contraste du délire de la nature amoureuse des forêts sauvages avec les rigueurs de l’ascétisme chrétien en font un tableau à part dans la littérature de cette époque ; c’est le catholicisme espagnol vu à travers les ombres terribles des horizons transatlantiques d’un nouveau monde. […] Atala était le roman de l’espérance et de l’immortalité ; c’était la séve nouvelle qu’un jeune émigré chrétien était allé chercher sous les lianes des forêts vierges, pour rajeunir une littérature épuisée en Europe et lui rendre la vitalité de la nature.
Albert Thibaudet écrivait dans La Nouvelle Revue française : « A-t-on remarqué que le Midi n’a donné à la France, dans toute son histoire littéraire, pas un seul de ses grands poètes ? […] Tristan Derème a répondu dans L’Ère nouvelle : Je rencontrai, hier matin, mon ami M. […] Chaumié, dans son article, ne tient pas assez compte des gloires éphémères, que la mode, une sensibilité nouvelle, ou de nouvelles conceptions rendront peut-être caduques. […] Jacques Chaumié n’est pas nouvelle.
Écho discret des enthousiasmes passagers de la jeunesse d’avant 1830, inventeur timide d’un art de transaction entre la grande tradition classique et la nouvelle école, Casimir Delavigne est plutôt un talent imposant qu’un vrai poète. […] Assistée de cette science nouvelle, l’histoire nous enseigne par quel travail se forme et se développe une société politique ; comment elle se maintient ; par quelles causes se détruit l’édifice, édifice si beau, même aux époques où l’architecture en est le plus défectueuse ; comment de ces destructions, qui ne sont que des transformations, sort un édifice nouveau ; dans quelles proportions le vieux s’y mêle au neuf ; quels sont, dans les crises violentes qu’on appelle les révolutions, les intérêts en lutte, les passions aux prises, les vérités en travail, les pertes où les conquêtes de la civilisation. […] La première est comme une partie nouvelle et essentielle de l’histoire générale. […] Précurseur, par plus d’une pièce hardie et heureuse, de la nouvelle école, Pierre Lebrun a sa place marquée dans une histoire de la poésie aux dix-neuvième siècle.
Il a besoin de cent mille francs pour une nouvelle expérience : cette fois il se croit sûr du succès. […] Pour son fils Lucien, un gandin à la nouvelle mode, pour sa fille, la marquise Galeotti, jeune veuve lancée à toutes crinolines dans le brouhaha de la vie mondaine, ce père de soixante ans tourne déjà au burgrave. […] On peut dire qu’aujourd’hui, comme au retour de l’Émigration, il y a une vieille et une nouvelle France. […] Je touche du doigt les ressorts artificiels qui le font mouvoir ; je suis prévenu que son existence est purement fictive, et qu’une correction nouvelle pourra, demain encore, retoucher son caractère et réviser ses antécédents.
C’est là se payer de mots et donner pour solution d’un problème la traduction du problème sous une forme nouvelle : ce n’est pas une explication, mais une duplication de la difficulté. […] Qu’un nouveau son éclate, l’écho reçoit une force nouvelle, et il n’a besoin que de se renforcer ainsi pour coïncider avec l’image de l’impression primitive. […] Il semble la croire plus nouvelle qu’elle ne l’est en réalité, car nous la retrouvons dans Erasme Darwin, dans Maudsley et dans Wundt. […] Il faudrait un terme de comparaison où l’on vît non seulement un objet recevoir et regarder une empreinte, mais cette empreinte même revivre à un moment donné et reproduire dans l’objet une vibration nouvelle.
— et par un geste qui lui était habituel, croisant sa redingote sur le ventre, comme on sangle un ceinturon, il prenait congé de nous, et allait porter la triomphante nouvelle, du quartier Notre-Dame-de-Lorette au faubourg Saint-Germain, en tous les logis de sa connaissance, encore mal éveillés. […] Le Réalisme, pour user du mot bête, du mot drapeau, n’a pas en effet l’unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue ; il est venu au monde aussi, lui, pour définir, dans de l’écriture artiste, ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela, en une étude appliquée, rigoureuse et non conventionnelle et non imaginative de la beauté, une étude pareille à celle que la nouvelle école vient de faire, en ces dernières années, de la laideur. […] Oui, je crois, — et ici, je parle pour moi bien tout seul, — je crois que l’aventure, la machination livresque a été épuisée par Soulié, par Sue, par les grands imaginateurs du commencement du siècle, et ma pensée est que la dernière évolution du roman, pour arriver à devenir tout à fait le grand livre des temps modernes, c’est de se faire un livre de pure analyse : livre pour lequel — je l’ai cherchée sans réussite — un jeune trouvera peut-être, quelque jour, une nouvelle dénomination, une dénomination autre que celle de roman. […] Joubert, l’auteur des Pensées, n’avait pas cette servile préoccupation du suffrage universel en matière de style, quand il adjurait Mme de Beaumont de recommander à Chateaubriand « de garder avec soin les singularités qui lui étaient propres » et « de se montrer constamment ce que Dieu l’avait fait », corroborant ce brave conseil par cette curieuse phrase : « Les étrangers… ne trouveront que frappant, ce que les habitudes de notre langue nous portent machinalement à croire bizarre dans le premier moment. » Et parmi le déchaînement de la critique, c’est encore Joubert, qui engage l’écrivain, attaqué dans les modernités de sa prose nouvelle, à persister à chanter son propre ramage 17.
Une institution nouvelle, l’Académie française, contribuait puissamment, contre l’intention de Richelieu son fondateur, sinon à créer (car ce ne sont pas les grammairiens qui créent les langues, ce sont les ignorants), du moins à conserver et à épurer le langage. […] Non, mais ils furent saisis tout entiers du vertige universel de l’espérance d’une ère nouvelle, dont le crépuscule apparaissait tout à coup sur l’horizon de la France. […] XXIV Les politiques acerbes de 1848 nous reprochent d’avoir désarmé la démocratie et aboli la peine de mort politique, de peur que le peuple ne fût tenté d’imiter un jour les sévices sanguinaires de la Convention, dont nous voulions à jamais séparer la nouvelle république par un abîme de magnanimité. […] C’était une corde nouvelle, corde trempée de sang et de larmes, que la mort avait ajoutée à la lyre moderne : cela ressemblait aux voix des pleureuses qu’on entend de loin en Orient suivre en chantant les cercueils au bord de la mer derrière les oliviers ou les cyprès des champs des morts.
Au reste, cet usage dura peu chez les Grecs, c’était dans les chœurs que les poètes portaient le plus loin la licence, et c’est sur les chœurs principalement que tombe la réforme qui sert d’époque à la comédie nouvelle. […] À moins d’avoir des gens aussi dociles que furent autrefois ceux de la nouvelle troupe du Marais, on aurait bien de la peine à faire réussir une scène de cette qualité. […] Il n’y aurait pas d’apparence qu’un amant eût nouvelle que sa maîtresse est en grand péril, et qu’il s’amusât tout seul à quereller les destins, au lieu de courir à son secours. […] Chaque réplique serait un nouveau pas vers le dénouement, un des chaînons de l’intrigue, en un mot, un moyen de nouer ou de développer, de préparer une situation ou de passer à une situation nouvelle.
Preuve nouvelle de la vulgarité foncière de ce caractère ! […] Mais, s’il est immérité, par hasard, et qu’un second, plus vrai, plus justifié, n’en vienne pas couvrir la chance menteuse, on fait pis que de tomber, on sombre… Le Public, désabusé, de taupe devenu lynx, et furieux d’avoir été taupe, prend une revanche cruelle, et on paie en même temps pour la réalité nouvelle et pour la vieille illusion. […] Voici comment, du reste : un rival ingénieux fait courir le bruit d’une réconciliation entre Daniel et sa femme, depuis longtemps abandonnée, et le coup de cette nouvelle développe chez la jeune fille une maladie de cœur qui la tue et qui le fait se tuer sur le cadavre de sa maîtresse, comme Roméo. […] En d’autres termes, c’est cette vieille et éternelle histoire, toujours vulgaire et toujours nouvelle, d’une femme séduite, enlevée et trahie par un homme, et que le romancier le moins éloquent, le moins pathétique et le moins habile, pourra toujours recommencer avec une inépuisable chance de succès, tout le temps que les hommes seront ce qu’ils sont, à si peu d’exceptions près, — de vrais jeunes gens jusqu’à la tombe.
Il souffle une brise nouvelle.
M. le Marquis de Sablé sortant d’un long repas où il avoit amplement bu, alla voir la représentation de l’Opéra de village, Piece nouvelle de Dancourt ; & comme il y a un endroit où l’on chante, les vignes & les prés seront sablés, le Marquis s’imagina qu’on le nommoit, & donna un soufflet en plein Théatre au Poëte Comédien, qui se seroit bien passé de toucher cette rétribution.
La disposition de l’opinion publique en France, au commencement de cette guerre de Sept Ans si légèrement entreprise, n’était pas ce qu’elle devint un an après : la nouvelle alliance avec l’Autriche, conçue au mépris des anciennes maximes, occupait tous les esprits et flattait vivement les espérances. […] Tout d’abord sembla réussir à souhait, et la nouvelle alliance si préconisée en cour fut très bien prise encore par le public jusqu’à ce qu’arrivassent les nouvelles des premiers désastres. […] Deux lettres de Bernis, écrites sur la nouvelle de la défaite de Rossbach, ne sont pas de celles que nous extrairons ; ce n’est pas la défaite, ce sont certains détails de la défaite qui sont à ensevelir.
Ce seul premier volume renfermait bien des matières diverses : des considérations remarquables par l’ordre et l’étendue, des récits rapides ; les cruautés et les atroces bizarreries des Commode, des Caracalla, des Élagabal, les trop inutiles vertus des Pertinax, des Alexandre Sévère, des Probus ; le premier grand effort des Barbares contre l’Empire, et une digression sur leurs mœurs ; l’habile et courageuse défense de Dioclétien, sa politique nouvelle qui, toujours veillant aux frontières, se déshabitue de Rome, et qui, présageant l’acte solennel de Constantin, tend à transporter ailleurs le siège de l’Empire ; enfin les deux chapitres concernant l’établissement du christianisme et sa condition durant ces premiers siècles. […] Il n’a pas compris qu’il y eût en ce moment une vue morale, une vertu toute nouvelle qui naissait. […] Quelques lettres même, les dernières, ont des accents d’émotion qu’on n’attendrait pas ; celle qu’il écrit à lord Sheffield à la première nouvelle de son malheur, et au moment de partir pour le rejoindre, est belle et touchante ; on dirait presque qu’un éclair de religion y a passé.
Dix ans à peine écoulés, voilà toute une génération nouvelle qui se met à s’éprendre de ses œuvres, à le rechercher, à l’étudier en tous sens presque comme un ancien, presque comme un classique ; c’est autour de lui et de son nom comme une renaissance. […] En musique, en peinture, en littérature, il perça aussitôt d’une veine nouvelle ; il fut surtout un excitateur d’idées. […] Mais dès que Beyle expose ses plans de tragédies en prose ou de comédies, dès qu’il s’aventure dans l’idée d’une création nouvelle, il montre la difficulté et trahit l’embarras.
Cette nouvelle édition de l’Histoire de Venise a paru l’année dernière, précédée d’une notice sur M. […] Sur la nouvelle de l’assassinat des plénipotentiaires français à Rastadt, Daru composa d’indignation une espèce d’hymne ou de chant de guerre dans le genre de ceux de Marie-Joseph Chénier, et il l’adressa au ministre de l’Intérieur François de Neufchâteau, qui désira le faire mettre en musique et l’envoya, à cet effet, au Conservatoire. […] Dans la nouvelle organisation réglée par le Premier consul, et qui répartissait les détails de l’administration militaire entre deux corps différents, l’un conservant l’ancien titre de commissaires des guerres et destiné à surveiller l’emploi des matières et les approvisionnements, l’autre, sous le titre d’inspecteurs aux revues, destiné à constater le chiffre de l’effectif, Daru fut compris dans la création de ce dernier corps ; et ce fut en cette qualité d’inspecteur aux revues qu’il fut envoyé à l’armée d’Italie et qu’il fit la campagne de Marengo.
L’ouvrage eut du succès, et ouvrit la nouvelle carrière où l’auteur devait rendre tant de services qu’il y aurait de l’ingratitude à méconnaître. […] Cette fois, dans la traduction nouvelle, le sublime ivrogne entrait singulièrement accosté, avec la jeune Le Fèvre pour Antigone et M. de Montausier pour chaperon. […] Dacier, dans laquelle on lit ces détails et quelques autres plus appuyés111 ; elle est datée de Castres, du 25 septembre 1685, et elle a pour commentaire ce passage du Journal de Dangeau : « 2 octobre. — Le roi eut nouvelle à son lever que toute la ville de Castres s’était convertie. » Cette action signalée des deux époux devenait un mérite auprès de Louis XIV, un titre à ses futurs bienfaits, et, dans la lettre dont je parle, l’honnête homme, qui n’était que de la race des savants, ne se montrait pas insensible à cette idée.
C’était une calamité nouvelle que chacun de ses cadeaux. […] Les deux catalogues qu’il a dressés de son trésor de gravures, et, comme il dit, de sa Bibliothèque imaginaire (j’aimerais mieux imagère), le premier en 1666 pour la collection acquise au roi par Colbert, le second en 1672 pour une nouvelle collection qu’il s’était formée depuis, mériteraient d’être appréciés par de plus connaisseurs que moi30. […] [NdA] Dans un écrit de Furetière, Nouvelle Allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’Éloquence (1659), on lit : « Il y vint (à l’armée du Bon Sens) un illustre abbé de Marolles, qui poussa ses conquêtes jusques dans les terres de Tibulle, Catulle, Properce, Stace, Lucrèce, Piaule, Térence et Martial ; terres auparavant inconnues à tous ceux de sa nation ; cependant il les dompta, et les mit sous le joug de ses sévères versions, et il les traita avec telle exactitude et rigueur, que de tous les mots qu’il y trouva, il n’y eut ni petit ni grand qu’il ne fît passer au fil de sa plume, et qu’il n’obligeât à parler français et à lui demander la vie… » Ce jugement ne ferait guère d’honneur à la critique de Furetière qui était d’ailleurs un homme d’esprit, mais il est à croire qu’il ne parlait pas sérieusement quand il écrivait cela.