Il y a dans toute langue une couche de mots qui peuvent être appelés purement émotionnels : cette couche est plus ou moins, grande suivant le génie et l’histoire de chaque nation ; elle n’est jamais cachée entièrement par les couches postérieures du langage rationnel ; la plupart des interjections, beaucoup de mots imitatifs appartiennent à cette classe ; leur caractère et leur origine sont parfaitement manifestes, et personne ne peut soutenir qu’ils reposent sur des concepts généraux.
Puisse le destin, que notre affection implore en tremblant pour toi, t’accorder toujours la même faveur, toutes les fois que l’autre hémisphère attirera tes pas ; puisse-t-il te ramener toujours heureusement aux rivages de ta patrie, le front ceint d’une nouvelle couronne… Pour moi, dans le sein de l’amitié, je ne demande qu’une maison tranquille, où ton nom réveille dans mon fils le désir d’atteindre ta renommée, une tombe qui me recouvre, un jour, avec ses frères… Allez maintenant, mes vers, allez dire à celui que j’aime que ces chants vont timidement à lui, des collines d’Albano ; d’autres porteront plus haut sa gloire, sur les ailes de la poésie… » Pendant qu’Alexandre de Humboldt, faisant collaborer à son œuvre tous les savants français, par un concours de travaux spéciaux dont il leur donnait les sujets, et dont il payait les frais de sa fortune, formait une œuvre sur les régions équinoxiales, dont le prix dépassait déjà 5 ou 6 mille francs l’exemplaire, monument plus digne d’une nation que d’un particulier, Guillaume, chassé de Rome par Bonaparte, rentrait attristé dans sa patrie.
Des Celtes, ou des Francs, qui sont avec Rome les facteurs de notre nation ?
L’un, issu des profondeurs de la nation, est le sentiment national, inséparable de la pitié du pauvre peuple.
Il se plaisait à rapprocher les littératures des nations européennes, à faire ressortir les différences que la diversité des circonstances historiques et des institutions sociales avait mises entre elles, à suivre les actions et réactions d’un pays sur l’autre : il faisait une grande place à l’Angleterre dans son étude de notre xviiie siècle, et pour le moyen âge il suivait le développement parallèle de la littérature en France, en Italie, en Espagne, en Angleterre.
* * * Il me disait un jour : « Quand je songe à quel point j’ai eu jadis la folie et l’orgueil de vivre, je me dis qu’il est juste que je souffre. » Je me suis rappelé ce propos d’héroïque résignation en voyant, parmi les roses qui jonchaient son lit de mort, sa tête devenue ascétique et, sur sa poitrine, le crucifix… La République Française On dira d’elle ce qu’on voudra : elle a ceci pour elle, qu’étant la plus révolutionnaire des républiques, elle est pourtant l’héritière d’un passé monarchique plus long et plus illustre que celui d’aucune des nations européennes.
», mais il lui est permis de protéger les lettres, les arts et l’industrie, d’envoyer des ambassadeurs, de s’entourer d’une noblesse encore jalouse de pur renom, de dissoudre au besoin une chambre des députés turbulente ; et dans l’apparat glacé des cérémonies officielles, lorsque musiques et discours célèbrent les fastes de la nation, la séculaire mémoire de sa race et sa hautaine stature imposent encore par leur grandeur.
Lorsque, dans une nation, le cœur est si haut, elle se sauve malgré ses gouvernants, quelles que soient leurs extravagances et quels que soient leurs crimes ; car elle rachète leur ineptie par son courage et couvre leurs forfaits par ses exploits !
Si cela est vrai aux époques de calme, quand les sociétés vivent de leur vie régulière et se développent dans des conditions normales, cela l’est bien plus encore aux époques de crise et de transition, ou à certains moments d’inquiétude, de mobilité aventureuse et de défaillance morale qui se rencontrent parfois dans la vie des nations. […] Mais en France, quand les grandes fortunes territoriales ont à peu près disparu, moins encore sous la main violente des révolutions que sous l’action insensible des mœurs et des lois ; en France, où la terre se morcelle incessamment et s’en va chaque jour en poussière ; en France, où le tiers-état, la bourgeoisie, c’est-à-dire la masse de la nation, s’est élevée et enrichie par son travail et son intelligence ; — dire de telles choses en France, n’est-ce pas insulter à l’histoire et calomnier son propre pays ? […] Rappelons seulement que, dans le plan de l’écrivain, Les Mystères du Peuple sont la prétendue histoire d’une famille de prolétaires à travers les âges, depuis l’ère chrétienne jusqu’à nos jours : lamentable légende des souffrances endurées par cette partie de la nation qui, sous les noms divers de race conquise, d’esclaves, de serfs, de prolétaires, a dans tous les siècles porté le joug de la violence et de la ruse. […] Le caractère de notre nation et les circonstances extérieures, tout a contribué à les répandre et à les aggraver.
A. Notions préliminaires Leçon 1 Objet et méthode de la philosophie Qu’est ce que la philosophie ? Le mot est fréquemment employé. Par cela même, il donne une idée grossière, mais simple de ce qu’il signifie. Philosopher, c’est réfléchir sur un ensemble de faits pour en tirer des généralités.
Ce poëme épique se confond avec les plus vieilles traditions et les plus religieuses crédulités des nations. […] Les grands poëmes indiens de deux cent mille vers ; Homère, en Grèce ; Les Saga, des nations septentrionales ; L’Edda, de l’Islande ; Les Romanzeros espagnols ; Antar, roman poétique de l’Arabie ; Les chants de Roland, en France ; Les ballades héroïques de l’Angleterre ; Les poëmes de Dante et du Tasse en Italie, plus tard ; Enfin, les Nibelungen de l’Allemagne en sont partout des preuves et des exemples.
Robinson, ce jeune garçon anglais, féru d’aventures, à moitié commerçant, à moitié colon, correspond si bien aux qualités, audacieuses et mercantiles à la fois, de sa nation, qu’il devrait être, semble-t-il, presque inintelligible à nous autres continentaux : Et penitùs toto divisos orbe Britannos disait déjà Virgile. […] Elles nous conduisent aussi à reconnaître une vérité non moins importante que celle de la valeur du passé, en nous montrant que cette histoire de la nation est celle des grands hommes que cette nation a produits. Aucune parole plus fausse n’a été prononcée, à une époque où il s’est prononcé tant de paroles fausses, que celle d’Anacharsis Clootz : « France, défie-toi des individus. » C’est par les fortes individualités, au contraire, que tout s’anime, s’organise, se crée dans la nation, qu’il s’agisse de vie politique ou de vie militaire, de littérature ou de science, d’industrie ou de commerce, et ces centenaires ont encore cet autre enseignement, pour qui les médite, de mettre en évidence les circonstances qui ont produit ces fortes individualités.
Menacé à sa sortie de Paris par la populace, il devient sans pudeur l’ennemi le plus acharné, non de la populace, mais de la nation française.
Car un fait considérable se produit à la fin du règne de Henri IV, l’organisation de la classe aristocratique en société mondaine ; alors s’établissent les rapports, les habitudes, les formes de vie et d’esprit qui caractérisent « le monde » ; alors s’établit pour deux siècles la souveraineté sociale et littéraire de cette minorité fermée, élite sans doute, mais aussi coterie dans la nation.
Avant qu’ils n’aillent par le Portique superbe De l’Avenir se disperser dans l’univers, Le Maître a convie pour la cène du Verbe Ceux qui doivent porter aux nations les vers.
Après les grincheux, en voici d’autres : La Nation : Il n’y a plus, certes, dit M.
Sous cet aspect à demi humain, Bacchus figure le côté aventureux de la vie, l’instinct des migrations, l’esprit des conquêtes, la civilisation hellénique domptant et absorbant les barbares, les lois et les dieux portés comme des lumières, par la force d’un bras invincible, à travers les nations sombres.
ce crime incomparable dans les annales du monde, parce qu’il tua à travers un homme le principe qui fait vivre les nations, — le principe d’autorité !
Et il ne faut pas oublier que Shakspeare est à peu près seul dans son temps, tandis qu’après Corneille vient Racine, qui pourrait suffire à la gloire poétique d’une nation. […] Nous ne croyons pas que l’imagination ait été moins libéralement départie à la France qu’à aucune autre nation de l’Europe. […] Toutes les langues comme toutes les nations ne parlent-elles pas de liberté, de devoirs et de droits ?
Voici cette belle page ; elle donnera une idée de ce style nerveux, concis, où la lumière et le jour éclairent des profondeurs au lieu de faire chatoyer des surfaces : « Quand je considère cette nation elle-même, je la trouve plus extraordinaire qu’aucun des événements de son histoire, En a-t-il jamais paru sur la terre une seule qui fût si remplie de contrastes et si extrême dans chacun de ses actes, plus conduite par des sensations, moins par des principes ; faisant ainsi toujours plus mal ou mieux qu’on ne s’y attendait, tantôt au-dessous du niveau commun de l’humanité, tantôt fort au-dessus ; un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts, qu’on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et en même temps tellement mobile dans ses pensées journalières et dans ses goûts, qu’il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même, et demeure souvent aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire ; le plus casanier et le plus routinier de tous quand on l’abandonne à lui-même, et, lorsque une fois on l’a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu’au bout du monde et à tout oser ; indocile par tempérament, et s’accommodant mieux toutefois de l’empire arbitraire et même violent d’un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens ; aujourd’hui l’ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre ; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l’exemple de la résistance est donné quelque part ; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent trop ou trop peu ; jamais si libre qu’il faille désespérer de l’asservir, ni si asservi qu’il ne puisse encore briser le joug ; apte à tout, mais n’excellant que dans la guerre ; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l’éclat et du bruit, plus que de la vraie gloire ; plus capable d’héroïsme que de vertu, de génie que de bon sens, propre à concevoir d’immenses desseins plutôt qu’à parachever de grandes entreprises ; la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, la mieux faite pour y devenir tout à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence ? […] Mais, pourrait-on répliquer à M. de Tocqueville, lorsqu’on connaît si bien une nation et qu’on la décrit si admirablement, est-il permis d’en espérer cette suite dans les idées sérieuses, cette persévérance et cette sagesse dans la conduite de la vie publique, nécessaires à l’établissement et à la durée de la liberté véritable ? […] On voit accourir de tous les points du vaste empire des évêques dont quelques-uns portent encore les marques glorieuses des persécutions ; on se reconnaît, on se compte, on se serre contre l’erreur ; ce dénombrement des forces épiscopales révèle l’accroissement merveilleux de la nation chrétienne.
Pourtant Boris était un homme très remarquable, qui avait fait beaucoup de bien à son pays : mais telle est la justice populaire chez les nations barbares ; il va sans dire qu’elle est toute différente chez les nations civilisées. […] Pour résumer en quelques lignes cette phase du récit, je crois que Démétrius périt faute de parti pris, faute d’avoir su faire un choix décisif entre les deux rôles qui se présentaient à lui : le rôle de prince légitime, reconnu pour tel par une nation tout entière, convaincu lui-même de son identité, et s’appuyant, au-dedans et au-dehors, sur la force de son principe, sur la certitude de son droit, et celui de vaillant usurpateur, croyant à son étoile, s’entourant d’un mystérieux prestige, mélange d’éblouissement et de terreur, et retrempant sans cesse son droit problématique ou passager dans l’idée surhumaine qu’il sait donner à tous de sa destinée et de son génie. […] L’union de ces deux puissances n’appartient qu’à ces temps éclairés qui sont comme l’âge viril des nations. […] que, même dans ces temps éclairés, dans cet âge viril dont parle l’éloquent historien d’Abailard, la cause de la liberté et celle de la règle ont assez de peine à se confondre, que leur alliance est marquée par assez d’orages et de rechutes, que l’état de maturité des nations paraît souvent assez près de retomber à l’état d’enfance pour justifier surabondamment les méfiances de l’esprit d’autorité contre l’esprit de contrôle. […] Des attentats comme le meurtre de Louis XVI ne peuvent pas plus s’isoler de ce qui les suit que de ce qui les précède ; ils pèsent d’un poids invisible sur les destinées de la nation qui les a commis ou laissé commettre.
Bonaparte disait à Arnault : « Les intérêts des nations, les passions appliquées à un but politique, le développement du projet de l’homme d’Etat, les révolutions qui changent la face des empires, voilà la matière tragique. […] Les Français d’aujourd’hui sont exactement le contraire des Français d’il y a un siècle ; les Allemands d’aujourd’hui sont exactement le contraire des Allemands d’il y a cent ans, et ce qu’il y a de curieux c’est que ces deux nations semblent avoir échange leurs caractères comme deux personnages de comédie font un échange d’habit. […] Je n’en veux pour preuve que le fameux passage de Voltaire : « Les Anglais… ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies, qui échappent à un homme sans qu’il s’en doute ; et ils rendent cette idée par le mot humour : et ils croient qu’ils ont seuls cette humeur ; que les autres nations n’ont point de termes pour exprimer ce caractère d’esprit ; cependant c’est un vieux mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de notre siècle. […] De là la différence infinie entre les Comédies espagnoles « jaillies de l’organisme vivant d’une nation » et ces pièces de Corneille, « artificielles et inanimées ». […] Mais il n’est pas écrit qu’ici la guerre fasse Le sort des nations, et qu’un tyran hautain Et ses traîneurs de sabre en rut prennent la place Du peuple souverain.
Après l’épopée napoléonienne toute une poésie nouvelle sortit des entrailles meurtries des nations. […] Ses codes nous tiennent, ses préceptes guerriers nous menacent, son esprit de discipline et d’audace anime une grande partie de la nation.
Pour eux, ils gesticulent, ils jurent en italien, en français, en anglais2 ; ils plaisantent tout haut avec des mots recherchés, composites, colorés ; bref, ils ont les manières énergiques, originales et gaies des artistes, la même verve, le même sans-gêne, et, pour achever la ressemblance, la même envie de se singulariser, les mêmes besoins d’imagination, les mêmes inventions saugrenues et pittoresques, la barbe taillée en éventail, en pointe, en bêche, en T, les habits voyants et riches, empruntés aux cinq ou six nations voisines, brodés, dorés, bariolés, incessamment exagérés et remplacés par d’autres ; il y a un carnaval dans leur tête comme sur leur dos. […] La nation est armée, chaque homme est élevé en soldat, tenu d’avoir des armes selon sa condition, de s’exercer le dimanche et les jours de fête ; depuis le yeoman jusqu’au lord, la vieille constitution militaire les tient enrégimentés et prêts à l’action.
Le soin de sa gloire, l’intérêt de la nation, l’obéissance aux dieux, semblent l’avoir décidé d’abord pour le sacrifice. […] La langue du musicien a, sur celle du poète, l’avantage qu’une langue universelle a sur un idiome particulier ; celui-ci ne parle que la langue de toutes les nations et de tous les siècles.
Il a eu d’ailleurs la chance de venir au plus beau moment politique, quand la France était la nation à la fois la plus nombreuse et la plus puissante d’Europe, — et au meilleur moment littéraire, après les premiers essais, mais quand la matière de son art était encore presque intacte et qu’il y avait encore beaucoup de choses qu’il pouvait dire parfaitement pour la première fois. […] Je suis venu en Asie, non pour bouleverser les nations, ni pour faire un désert de la moitié de l’univers, mais pour apprendre aux peuples même que j’aurai conquis à ne pas maudire ma victoire. […] — C’est que je vois chez plusieurs nations beaucoup de choses qu’il n’y a pour vous nulle honte à imiter. […] La principale chose à quoi je me suis attaché, ç’a été de ne rien changer ni aux mœurs ni aux coutumes de la nation.
On voit que l’auteur n’a pas craint d’aborder les questions les plus graves ; il n’a pas reculé non plus devant les querelles antisémitiques ; son héros Saccard, le grand agioteur, frère du ministre Rougon, roulé par un banquier juif, fulmine en montant son escalier : « Il dressait le réquisitoire contre la race, cette race maudite qui n’a plus de patrie, plus de prince, qui vit en parasite chez les nations, feignant de reconnaître les lois, mais en réalité n’obéissant qu’à son Dieu de vol, de sang et de colère. » À quoi Mme Caroline, un des personnages les plus sympathiques du livre, répond par ces paroles si justes : — Pour moi, les juifs ce sont des hommes comme les autres. […] Quoique la très détestable politique puisse inventer, elle n’empêchera pas que la France ait dans les veines une majeure partie de sang romain et qu’en Italie, comme ici, chaque nation sente qu’elle a une sœur au-delà des Alpes. […] Comme le héros du romancier comme Jean, au dernier jour de la Commune, il faut, après avoir envisagé le passé, regarder aussi dans l’avenir : « C’était bien pourtant la fin de tout, un acharnement du destin, un amas de désastres, tels que jamais nation n’en avait subi d’aussi grands : les continuelles défaites, les provinces perdues, les milliards à payer, la plus effroyable de toutes les guerres civiles noyée sous le sang, des décombres et des morts à pleins quartiers, plus d’argent, plus d’honneur, tout un monde à reconstruire ! […] C’est, pour ainsi dire, le résumé cruel de nos désastres, de nos fautes commises, et la prédiction d’une guerre inévitable, farouche, et dans laquelle une nation doit disparaître. […] Voici une phrase du Tsar, à propos de la présence d’officiers français venus en Russie : Je ne puis assez vous répéter, a continué l’Empereur, combien je suis heureux de toutes ces marques de rapprochement, et si la guerre a eu un bon côté, c’est celui d’avoir montré combien deux nations ont de sympathie l’une pour l’autre et les deux armées d’estime réciproque.
La douleur et la colère du roi furent partagées par son armée, puis, bientôt, par la nation tout entière. […] Ils firent démolir l’offensant trophée, plantèrent sur la place un arbre de la liberté, et envoyèrent à la Convention le rapport suivant, qu’on peut lire au Moniteur, et qui est trop savoureux pour qu’on ne me sache pas gré de le donner ici : L’armée des Pyrénées occidentales, remportant à Eguy23 une victoire le 26 et le 27 vendémiaire, a vengé une ancienne injure faite à la nation française. […] Le Lai de l’Oiselet La sagesse des Indiens et leur faculté d’invention ingénieuse leur ont fait créer la plus grande partie des courtes fictions qui, sous forme de contes ou de fables, ayant franchi à des époques diverses les mers qui font communiquer l’Inde avec l’Égypte, ou les montagnes qui la séparent de la Perse, circulent depuis des siècles parmi les diverses nations de l’Orient et de l’Occident, les charment par leur sujet et les instruisent par leur morale. […] D’ailleurs il parle de personnages d’autres nations qui avaient aussi pénétré dans le paradis.
Et enfin cela était-il d’accord avec le génie de la nation, avec le génie de cette noblesse même qui aimait à sa manière à être un peuple, un peuple de gentilshommes ?
Ces édifices gigantesques, dont la grandeur imposante étonne l’esprit et le refoule sur lui-même, plein d’une crainte mystérieuse, ressemblent aux nations endormies sous l’oppression des religions d’État et du despotisme oriental.
Ce n’est pas sur le héros coupable de la seconde invasion qu’il faut appeler l’intérêt au nom de la gloire d’un homme, c’est sur la nation dont il creuse la fosse arrosée de sang innocent dans cette plaine sinistre de Waterloo.
Sa théorie du pouvoir royal est ce que l’on peut attendre d’un prêtre gallican, de famille parlementaire : les rois sont absolus, mais ils doivent respecter les lois, les droits des divers corps de la nation.
Quelle nation civilisée tolérerait officiellement le meurtre ou le viol ?
L’Angleterre a été jusqu’à ces dernières années la première des nations, parce qu’elle a été la plus égoïste.
Les individus d’abord errants et disconnexes, se sont agrégés en familles puis celles-ci en tribus ; les tribus se sont constituées en nations, comme des fiefs réunis en provinces sont sortis les royaumes ; ceux-ci se sont assemblés en alliances qui tendent de plus en plus à englober des continents et des races.
Ainsi, du temps d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide, le théâtre est toute la littérature de la nation.
Ça pour venir quand même, à défaut d’innocence d’une époque, ça demande chez les nations, des illusions, des illusions comme il y en avait autour de l’année 1789, et comme il n’y en a pas autour de l’année 1882.
C’est là la littérature des événements, aussi réelle et aussi nécessaire à la grandeur des nations que celle de la parole.
Mon arc retentissant frémit et résonne comme le nuage grondant que la foudre froisse et déchire, il s’étend, il s’élargit sous l’effort de mes deux bras, comme la bouche énorme d’Yama s’ouvrant pour dévorer les nations !
Je n’ai pas entendu dans les cèdres antiques Le cri des nations monter et retentir, Ni vu du haut Liban les aigles prophétiques S’abattre au doigt de Dieu sur les palais de Tyr.
Ils nous dominent alternativement non seulement comme nation, mais encore comme individus.