/ 3692
740. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Il faut attendre la mort sans crainte, mais sans impatience. […] Sa doctrine éthique est la Résignation, ce qu’il nomme volontiers la Sainteté ; il explique l’amour passionné qui mène à la mort quand il ne peut assouvir ses désirs, comme une aberration, comme un manque d’équilibre entre les forces de l’individu et la nécessité de perpétuer le genre (II, 636). […] Deux amants qui perdent leurs moments à maudire le jour, à chanter la nuit et à invoquer la mort, deux amants, surtout, qui se sentent séparés par des vétilles de morale conventionnelle, lorsque leur impérieux devoir serait de propager l’espèce, c’est pour ce philosophe un spectacle absurde et essentiellement immoral. […] Ces tropes de la nuit et du jour, de la mort et de la vie, traînent depuis trois mille ans dans toutes les poésies. […] Il paraît, en tous cas, que lui-même avait fait, tout au moins de la France sa patrie d’adoption, puisqu’il est mort aux environs de Paris où il s’était retiré.

741. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

un écrivain justement célèbre, qui serait mort de douleur s’il avait connu ses disciples, un philosophe aussi parfait de sentiment que faible de vues, n’a-t-il pas, dans ses pages éloquentes, riches en détails accessoires, pauvres au fond, confondu lui-même les principes de l’art social avec les commencements de la société humaine ? […] Mais là où il a complètement réussi, c’est dans sa guerre à mort aux privilèges, c’est dans la conception d’une société qui en serait entièrement purgée et chez qui l’égalité civile ferait loi. […] Mais il dit seulement à Bonaparte, qui lui demandait pourquoi il ne voulait pas rester consul avec lui, et qui insistait à lui offrir cette seconde place : « Il ne s’agit pas de consuls, et je ne veux pas être votre aide de camp. » Il niait aussi avoir prononcé, dans le jugement de Louis XVI, ce fameux mot : « La mort sans phrase. » Il dit seulement, ce qui est beaucoup trop : La mort. Il supposait que, quelqu’un s’étant enquis de son vote, on aurait répondu : Il a voté la mort, sans phrase ; ce qui a passé ensuite pour son vote textuel. […] [NdA] La mort de M. 

742. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Il y a encore trop de Delille dans Lamartine.La Mort de Socrate résume éloquemment Platon et, plus d’une fois, y ajoute. […] Et son sens immortel, par la mort transformé. […] La patrie, l’humanité, le progrès, les révolutions, les idées sociales ont fourni à Lamartine bien des inspirations, et parmi les plus élevées : C’est la cendre des morts qui créa la patrie ! […] Elle éteint chaque soir celle qui l’a guidée ; Elle en allume une autre à l’immortel flambeau : Comme ces morts vêtus de leur parure immonde, Les générations emportent de ce monde    Leurs vêtements dans le tombeau. […] Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe Mes printemps ne sont pas vos adorations.

743. (1897) Aspects pp. -215

Et tout repos, ce serait la mort. […] La puanteur des morts s’en échappe, des sanies coulent. […] Ils avaient rêvé de vivre : ils sont morts. […] Pour la deuxième fois, il est condamné à mort. […] Que les amoureux de la mort s’ensevelissent dans le catholicisme.

744. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gill, André (1840-1885) »

Aujourd’hui que l’auteur est mort, j’ajoute que ce charmant petit poème était d’André Gill, le grand caricaturiste, qui a laissé d’exquises poésies manuscrites. J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.

745. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Read, Henri-Charles (1857-1876) »

Oui, et cette immoralité s’étale dans toute son horreur lorsque l’on voit disparaître des créatures à peine écloses à la vie et si particulièrement douées… Les lettrés peuvent pleurer la mort de Charles Read ; il eût été un des leurs et non l’un des moins vaillants. […] Philippe Gille Voici une nouvelle édition des Poésies d’Henri-Charles Read, ce poète mort à l’âge de dix-neuf ans et laissant déjà une œuvre qui peut donner la mesure de la perte que les lettres ont faite en sa personne.

746. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 293

Berville, [guyart de] né à Paris en 1697, mort en 1770. […] Il est mort à Bicêtre, où la misere l’avoit forcé de se retirer, & où la Muse de l’Histoire ne devroit pas conduire ses Eleves, si le Siecle avoit autant d’humanité réelle, qu’il se flatte d’avoir de politesse & de philosophie.

747. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 437

Camusat, [Denis-François] né à Besançon en 1697, mort à Amsterdam en 1732. […] Cet Auteur étoit petit neveu de Nicolas Camusat, Chanoine de Troies, mort en 1655, à qui nous devons des Mélanges Historiques, sous le titre de Recueil de plusieurs actes, traités & lettres missives, depuis 1390, jusqu’en 1580.

748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 68

COUSIN, [Louis] Président à la Cour des Monnoies, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1627, mort dans la même ville en 1707. […] Par-là il s’est assuré des droits sur la reconnoissance des Littérateurs, auxquels il a su se rendre utile, même après sa mort.

749. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 134

LIGNAC, [Joseph-Adrien le Large de] d’abord Jésuite, puis Oratorien, puis Abbé, né à Poitiers, mort à Paris en 1761. […] On dit que la mort l’a empêché d’exécuter le plan de défense de la Religion, dont Pascal a laissé les riches matériaux.

750. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 510

PEYRERE, [Isaac la] né à Bordeaux, mort à Paris en 1676, à 82 ans. […] Il parut ensuite se détacher de son opinion, en l’abjurant publiquement, quoique plusieurs Auteurs prétendent qu’il y a persisté jusqu’à sa mort.

751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 397

VADÉ, [Jean-Joseph] né à Ham en Picardie, en 1720, mort à Paris en 1757. […] Il regardoit ses Ouvrages avec tant d’indifférence, qu’il ne prit jamais aucun soin de les recueillir ; ils n’ont paru qu’après sa mort, réunis en quatre volumes, avec un Avertissement très-mal écrit, & qui ne ressemble en rien au génie de l’Auteur.

752. (1888) Portraits de maîtres

Remarquez que nul de nos grands morts ne suggérerait pareille illusion. […] Félicite-toi de n’être pas mort sans avoir senti, expérimenté ce côté profond de la vie. […] Ce mort d’hier, ce vivant de l’immortalité, nous a prodigué toutes les gloires. […] Nos morts contemporains. […] Nos morts contemporains, Hachette, deuxième série, c. 14.

753. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

L’intérêt attaché à madame de Montausier, dernier reste de la maison de Rambouillet, nous a fait anticiper d’une année sur la période de 1670 à 1680, il nous a fait assister à sa mort, arrivée le 13 avril 1671 ; à sa mort, grand événement dans l’histoire des mœurs du xviie  siècle. […] « Elle craignait extrêmement la mort, et avait ce sentiment commun avec la princesse Parthénie son amie (madame la marquise de Sablé), qui avait des frayeurs de la mort au-delà de l’imagination.

754. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

C’est un journaliste plus modeste et plus doux que ces journalistes éclatants dont les noms éclairent encore les œuvres mortes et les font regarder. […] Déjà Mirabeau en était mort avant lui. […] Il chevauche encore cette chimère qui, après avoir été éreintée sous tant de casse-cous, ressemble diablement au cheval pâle de la Mort de l’Apocalypse. […] Avec sa Charte, il régnait et embarrassait le règne de son frère, et, comme le disait férocement Michaud, en parlant de la mort d’André Chénier, reprochée si longtemps et si faussement par lui à Marie-Joseph, « il lui jetait ce chat aux jambes ».

755. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

I Combien — s’il n’était pas mort — nous en aurait-il fait d’Essais de critique et de littérature ? […] Rigault était mort… physiologiquement, sans avoir beaucoup vécu… intellectuellement. […] Et peut-être même cesserait-il d’écrire, peut-être, ennuyé des sons creux qu’il file, enverrait-il promener la flûte de sa rhétorique, s’il ne se croyait tenu d’exécuter encore quelques airs funèbres en l’honneur de ce pauvre régime parlementaire qu’il aime comme lui-même, et qui, s’il n’était pas mort, lui aurait peut-être permis d’accoucher enfin de son grand ministre et de son grand orateur ! […] Avant le coup de pistolet qui l’a tué, il était mort de sa grossesse.

756. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

Il était, comme le portrait de ce livre l’atteste, jeune et beau, — d’une beauté presque féminine, et quoiqu’il soit mort vieux, avec des cheveux blancs, souillés et ensanglantés comme ceux de Priam, l’Imagination s’obstine à ne voir sa tête que jeune et charmante, telle qu’elle était du temps de cette Reine à laquelle il s’était dévoué, et comme si un dévouement pareil au sien ne pouvait appartenir qu’à l’enthousiasme de la jeunesse ! […] Et quand tout est fini, quand l’œuvre à laquelle il a consacré sa vie et à laquelle il eût voulu la sacrifier est interrompue par cette mort du Roi et de la Reine de France, que les misérables souverains du temps ne surent empêcher, il n’a pas une récrimination ! […] « Après la mort du Roi, les princes vont faire mille bêtises », — dit-il sans adoucir le terme. […] IV Voilà, en substance, les Mémoires de Fersen, qui ont deux gros volumes et qui ne contiennent guères plus qu’une année, — allant de la fuite de Varennes à la mort de la Reine.

757. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Mais il fallait sa mort pour qu’il fût publié ; il fallait le respect de son fils, M.  […] L’Abélard saisira le Rémusat comme le mort saisit le vif, ou plutôt comme le vif saisit le mort, — car c’est ici le mort qui est le vivant !

758. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 258

Bellay, [Jean du] Cardinal, né en 1492, mort à Rome en 1560. […] La mort le surprit, lorsqu’il étoit sur le point d’aller prendre possession de l’Archevêché de Bordeaux.

759. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 274

Bergerac, [Cyrano de] né dans le Périgord en 1620, mort à Paris en 1655. […] L’Histoire Comique des Etats & Empires de la Lune & du Soleil, prouvent combien il étoit capable de devenir grand Physicien, habile Critique & profond Moraliste, si la mort ne l’eût enlevé presque aussi-tôt qu’il se fut entiérement consacré aux Lettres.

760. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 351-352

Boulanger, [Nicolas-Antoine] Ingénieur des Ponts & Chaussées, né à Paris en 1722, où il est mort en 1759. […] Il est mort, dit-on, en reconnoissant ses erreurs.

761. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 373-374

MORÉRI, [Louis] Docteur en Théologie, né en Provence en 1643, mort à Paris en 1680. […] Cet Ouvrage a été tellement augmenté depuis sa mort, qu’il n’est presque plus de lui ; cependant il conserve son nom, privilége assez ordinaire aux premiers Fondateurs.

762. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Pendant que les destinées du pays, sa stabilité comme sa gloire, se trouvent plus que jamais remises en question par l’aveuglement d’une coterie triomphante ; pendant que les violences succèdent aux fautes, que les leçons de quarante années de révolution se perdent en un jour, et que les constitutions naissantes auxquelles on croyait quelque vie reçoivent, de la main de leurs auteurs, d’irréparables ébranlements ; pendant, en un mot, que la capitale de la France est en état de siège, et que les conseils de guerre prononcent peut-être quelque nouvelle condamnation à mort, aujourd’hui mardi, l’Académie française tenait sa séance solennelle, et M.  […] Quant aux bancs des académiciens, les honorables membres y étaient fort irrégulièrement semés ; on cherchait beaucoup de fronts illustres qu’on n’y trouvera plus : la mort, depuis quelques mois, a cruellement sévi. — M. de Chateaubriand n’y était pas. […] Jay n’a nullement reculé devant la tâche obligatoire : il a pris M. de Montesquiou depuis son entrée sur la scène politique jusqu’à sa mort ; il a encadré, entre l’apparition et le décès de M. de Montesquiou, toute notre révolution, se rejetant, quand la vie du héros faisait faute, sur Castor et Pollux, sur la Convention et sur l’Empire, lançant son petit trait au passage contre les passions sinistres et contre la manie des conquêtes, manie qui n’est guère contagieuse apparemment.

763. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »

Ils hasardent la fortune qui les fait vivre, ils se précipitent dans les batailles où la mort, ou plus encore les souffrances les menacent, pour retrouver ce mouvement qui les sépare des souvenirs et de la prévoyance, donne à l’existence quelque chose d’instantané, fait vivre et cesser de réfléchir. […] Si l’avare, si l’égoïste sont incapables de ces retours sensibles, il est un malheur particulier à de tels caractères auquel ils ne peuvent jamais échapper ; ils craignent la mort, comme s’ils avaient su jouir de la vie : après avoir sacrifié leurs jours présents à leurs jours avenir, ils éprouvent une sorte de rage, en voyant s’approcher le terme de l’existence ; les affections du cœur augmentent le prix de la vie en diminuant l’amertume de la mort : tout ce qui est aride fait mal vivre et mal mourir : enfin, les passions personnelles sont de l’esclavage autant que celles qui mettent dans la dépendance des autres ; elles rendent également impossible l’empire sur soi-même, et c’est dans le libre et constant exercice de cette puissance qu’est le repos et ce qu’il y a de bonheur.

764. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Son talent, sa gaieté, sa figure faisaient de lui l’idole des jeunes compagnons de Brutus ; les historiens font un charmant portrait de ce général enjoué, qui riait de tout, même de la mort. […] Cicéron fut jugé digne de la mort ; il la reçut en héros et en philosophe, certain de la vengeance du ciel et de la terre. […] Par cette mort, Tibère, redouté d’Auguste, devenait son successeur naturel ; le sombre génie de Tibère attristait d’avance Auguste et Rome. […] Horace, brisé de douleur par la mort de Mécène, tomba malade à Rome le 27 novembre, et mourut d’amitié comme il en avait vécu. Belle mort pour un homme si aimant et si aimable.

765. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Cependant voilà la seule liberté, la seule égalité que les États du Nord préparent à ce peuple condamné à l’option terrible entre la mort et l’indépendance ! […] J’inventais mille moyens pour combattre ce monstre, la mort, qui venait rendre tous mes travaux inutiles et détruire les objets de mes affections. […] Telle était l’intensité de cette passion puérile qui n’a pas diminué avec l’âge, que, si l’on m’eût enlevé mes dessins, je crois que l’on m’eût donné la mort. […] Un grand arc indien était appuyé contre la muraille ; beaucoup de flèches et des oiseaux morts étaient semés par terre. […] Le canon de mon fusil était disposé à frapper de mort celui qui s’approcherait de moi ; mon chien regardait alternativement son maître et ses agresseurs.

766. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

L’éloigner de Paris, c’était la destituer à jamais de toute influence sur le gouvernement ; l’absence la détrônait, voilà pourquoi elle la redoutait à l’égal de la mort. […] « On s’étonnera peut-être que je compare l’exil à la mort ; mais de grands hommes de l’antiquité et des temps modernes ont succombé à cette peine. […] Un quart d’heure après, j’eus entre mes mains ce Moniteur du 21 mars (30 pluviôse), qui contenait un arrêt de mort, prononcé par la commission militaire séant à Vincennes contre le nommé Louis d’Enghien ! […] « Une personne de ma connaissance m’a raconté que peu de jours après la mort du duc d’Enghien elle alla se promener autour du donjon de Vincennes. […] le général Bonaparte s’est fait de la Convention. » Pendant longtemps, les Jacobins voulaient qu’un homme eût voté la mort du roi pour être premier magistrat de la République : c’était ce qu’ils appelaient avoir donné des gages à la révolution.

767. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Tu viens au secours des morts, Dieu descendu dans l’enfer ! […] conserve-moi mon frère, que naguère, lorsqu’il était près de passer les portes de la mort, tu nous as ramené, dissipant ainsi mes inquiétudes, mes pleurs et l’agitation de mon âme. Tu l’as retiré des ombres de la mort, par pitié pour ton suppliant, ô mon Père ! […] Voyageur chez les humains, tu as plongé jusqu’au Tartare, où la mort tenait sous sa loi des multitudes d’âmes. […] « Je m’y tiendrai vivant ; j’y tomberai mort.

768. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Mort de Du Parc ; traduction du poème de Lucrèce par Molière ; perte du manuscrit. […] Mort de la Reine mère. […] Conduite adroite de Ménage ; désespoir de Cotin ; sa mort ; la pièce de Molière n’y contribue en rien. […] Mort du nouveau-né et de Madeleine Béjart […] Sa mort et celle de Guérin. — Détails sur la fille de Molière ; elle se laisse enlever par M. de Montalant, et l’épouse.

769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 109

Abadie ou Abbadie,[Jacques] Théologien Protestant, né à Ney en Béarn en 1654, mort à Marybonne, ville voisine de Londres, en 1727. […] Jacques Abadie n’est pas mort fou, comme l’a avancé Voltaire, qui avance tant de choses sans fondement, lorsqu’il s’agit de décrier les Hommes de génie que la Religion compte parmi ses défenseurs.

770. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 461-462

Caylus, [Philippe-Claude-Anne de Tubieres, Comte de] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1692, mort dans la même ville en 1765. […] Adorateur de tout ce qui avoit l’air antique, il semble qu’il ait voulu perpétuer ce sentiment jusques après sa mort : le tombeau qu’on lui a élevé dans l’Eglise de S.

771. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 270-271

FELIBIEN, [André] également connu sous le nom de des Avaux, Historiographe du Roi, de ses Bâtimens, des Arts & des Manufactures de France, Membre des l’Académie des Inscriptions, né à Chartres en 1619, mort à Paris en 1695. […] Jean-François Felibien, son fils, Historiographe des Bâtimens du Roi, Membre de l’Académie des Inscriptions, mort en 1733, est Auteur d’un Recueil historique de la Vie & des Ouvrages des plus célebres Architectes, qui est estimé des Artistes.

772. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 349-350

Tillemont, [Louis-Sébastien le Nain de] Prêtre de l'Oratoire, né à Paris en 1637, mort en 1698 ; Eleve de Nicole, & plus savant que son Maître, quoique moins célebre. […] Lami, où il réfute le sentiment de cet Oratorien, qui prétendoit que Jésus-Christ n'avoit pas fait la Pâque la veille de sa mort.

773. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

La mort n’est qu’un de ses moyens. […] L’œuvre de la mort s’abolit. […] Une sorte de culte de la mort s’établit en lui. […] La mort de l’amant de la Faustin est particulièrement cruelle. […] Tout semblait mort.

774. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

La mort devait au monde, la mort devait à mon âge de me prendre le premier, moi qui étais venu le premier. […] M. de Lamartine avait appelé l’Italie la terre des morts. […] Est-ce que les morts peuvent être pervertis ? […] Son père était mort sur l’échafaud. […] De Hugues Capet à la mort de Charles VI, M. 

775. (1911) Études pp. 9-261

Mais ta mort ne nous est pas inutile. […] Il remporte ma mort ! […] Qui préférera sa mort à la joie de vivre en Christ ? […] Et maintenant il n’y a plus d’espoir qu’en la mort. […] La Mort des pauvres, p. 340.

776. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lombard, Jean (1854-1891) »

Octave Mirbeau Un puissant et probe écrivain, un esprit hanté par des rêves grandioses et des visions superbes, un de ceux, très rares, en qui se confiait notre espoir, Jean Lombard, l’auteur de l’Agonie et de Byzance , est mort. Il est mort dans une inexprimable misère, sans laisser, à la maison, de quoi acheter un cercueil, sans laisser de quoi acheter un morceau de pain à ceux qui lui survivent……… … être élu, en ce qui a brûlé une des plus belles flammes de la pensée de ce temps………… D’origine ouvrière, Jean Lombard s’était fait tout seul. — …… Jean Lombard avait gardé de son origine prolétaire, affinée par un prodigieux labeur intellectuel, par un âpre désir de savoir, par de tourmentantes facultés de sentir ; il avait gardé la foi carrée du peuple, son enthousiasme robuste, son entêtement brutal, sa certitude simpliste en l’avenir des bienfaisantes justices.

777. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 195-196

Bailly, [Jacques] Garde général des Tableaux du Roi, né à Versailles en 1701, mort en 1768, un de ces Poëtes qui ne paroissent avoir travaillé que pour l’oubli. Tous ses Ouvrages ont été frappés de mort au même instant qu’ils ont paru.

778. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 396-397

Brun de Granville, [Jean-Etienne le] né à Paris, mort en 1765, âgé de 27 ans. Ses Ouvrages, soit en Prose, soit en Vers, étoient morts avant lui.

779. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 479-480

HALDE, [Jean-Baptiste du] Jésuite, né à Paris en 1674, mort dans la même ville en 1743. […] HALLÉ, [Pierre] Professeur en Droit Canonique dans l’Université de Paris, né à Bayeux en 1611, mort à Paris en 1689, mérite d’être plus connu des Jurisconsultes que des Littérateurs.

780. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 266-267

MATHIEU, [Pierre] Historiographe de France, né à Porentru en 1563, mort à Toulouse en 1621. […] Voici celui par lequel il débute : Estime qui voudra la mort épouvantable, Et la fasse l’horreur de tous les animaux ; Quant à moi, je la tiens pour le point désirable Où commencent nos biens & finissent nos maux.

/ 3692