/ 3767
1072. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Dans ces Lettres, il se plaint à plus de vingt places de la nécessité où il était, chez l’Empereur, de mettre des culottes courtes et des pantalons collants. […] mis très haut, sans contradiction d’aucune sorte. […] Ils peuvent faire illusion dans leurs livres, travaillés longtemps, habilement élaborés, mis en posture et en perspective avec tout l’effort et les ressources d’un art savant. […] Excepté ce mot inconséquent sous lequel Mérimée ne pouvait mettre qu’une idée banale, sans aucun sens pour lui, on ne trouve rien dans ces Lettres à Panizzi qui caractérise et honore l’Empire, cet Empire qui l’avait comblé ! […] Zola, avait écrit en toutes lettres les mots que le bégueulisme de nos pères indiquait autrefois par des points… Écrivain plus nerveux que coloré, et qui, maigre, maigrit et se dessécha de plus en plus, il ne retrouva jamais le peu de vermillon qu’il avait mis sur les pommettes brunes du masque de Clara Gazul.

1073. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Lui, ce garçonnet d’hier, et toujours garçonnet, quoi qu’il fasse, qui s’en allait le long des haies, écorçant son bout de sureau, se mettra comme les graveurs d’à présent, à faire des camées. […] Il en met derrière les brins d’herbe qu’il compte trop ! […] Il fallait s’attacher à ce sol, rester dans la poussière de ce sol, et ne pas croire qu’en passant une fleur de genêt à sa boutonnière, comme les Athéniens mettaient une cigale d’or dans leur cheveux, pour dire qu’ils étaient autochtones, on était assez Breton comme cela ! […] Coquillage des bords de la Bretagne, mis sur l’étagère des belles dames, il y bourdonne les bruits lointains des flots de la mer… Cela fait rêver et ne fait pas souffrir… Cela est presque joli à entendre. […] ou Le Bon Jésus allait sur l’eau, qui expriment plus de Bretagne, à elles seules, qu’il n’y en a dans beaucoup de ses descriptions où il s’est efforcé d’en mettre.

1074. (1925) Dissociations

Quel texte pour une lugubre farce à mettre au Grand-Guignol. […] Je n’ai pas mis de point d’exclamation. […] Mettons laborieuse imitation. […] Payez, où j’y mets la cognée sinon des moyens de ratissage un peu plus perfectionnés ! […] Qu’on le mette au Luxembourg, ce cimetière des poètes !

1075. (1887) George Sand

Elle se mit à lire énormément, mais avec une curiosité tumultueuse, sans direction et sans ordre. […] Dieu sait pourtant que je ne voudrais, pour rien au monde, mettre une sourdine à sa verve. […] « Comme vous allez au fond des choses et comme vous savez mettre des faits où je ne mets que des intentions ! […] Pour elle, elle se met tant qu’elle peut dans la peau de ses bonshommes. […] Il ne s’agit pas de mettre sa personne en scène.

1076. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Non, je ne le proposerai pas au sénat ; mais je vais te mettre à portée de connaître ses dispositions à ton égard de manière que tu n’en puisses douter. […] À cette nouvelle, nous décidâmes qu’il ne fallait mettre aucun retard à voir un homme avec qui nous étions liés par la communauté de nos études et par une vieille amitié. Nous nous mîmes en marche sur-le-champ pour le rejoindre. […] Appliquons-nous donc à cette étude, si vous m’en croyez ; mettons-nous à part de notre corps et accoutumons-nous à mourir. […] Et nos philosophes, dans les livres mêmes qu’ils composent sur le mépris de la gloire, n’y mettent-ils pas leur nom ?

1077. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Mais il y met un prix : la permission d’espérer. […] Enfin, l’amour est plein du désir de plaire ; et comment plaire sans y mettre un peu d’artifice ? […] Tout en est durable, parce que la mode n’y a rien mis de passager. […] Il voulut mettre d’accord ce qu’il avait fait avec ce qu’on lui donnait à croire. […] Croire qu’on le met à son rang quand on l’appelle le plus harmonieux des poètes, n’est pas une moindre injustice.

1078. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Où est l’idée féconde et neuve que tu as mise en circulation ? […] Il y mit tant d’acharnement, qu’un de ses voisins, impatienté, finit par le rosser d’importance. […] On ne peut donc jamais se promettre la gloire comme un gain exactement proportionné à sa mise. […] Voltaire mettait au-dessus de toutes les farces de Molière le Grondeur de Brueys et Palaprat. […] Le premier bienfait du gouvernement, n’est-ce pas de mettre un terme à l’anarchie ?

1079. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Je voudrais qu’on y mît une grande modération. […] comme ils sont bien mis, séduisants et surtout séducteurs ! […] Pelletan a mise en vente pour payer l’amende et les frais de justice de son procès. […] Il n’a qu’à étendre la main, et l’on y mettra tous les millions qu’il voudra. […] Ruffini me semble plutôt gêné que rehaussé par cette mise en scène un peu compliquée.

1080. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Elle était mise avec un goût dont l’originalité n’avait rien de forcé ; ce n’était que de la distinction. […] Méry me fit l’honneur de mettre son chapeau sur le mien !!! […] Sa mise bouleverse ordinairement toutes les saisons. […] Mes écritures de bureau étaient en retard, et il m’a fallu les mettre à jour. […] Si l’aventure est réelle, voilà une raison qui explique l’emportement que met à s’en défendre M. 

1081. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

C’est bien assez d’avoir mis au monde Tartuffe ton frère, l’an passé !  […] Mais cependant le poète se met à l’œuvre. […] Cette mise en scène ne fut pas heureuse ; — M.  […] » À quoi la jeune demoiselle d’honneur : — « Je vais me mettre au lit », répond-elle. […] Avant de mettre une pareille phrase dans la bouche du grand roi, M. 

1082. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Il se fit de gros volumes pour et contre l’emploi des deux langues, et là encore la question tendit à se généraliser : on se mit à comparer le latin et le français, à en débattre les mérites respectifs, la capacité et l’illustration448. […] La querelle des anciens et des modernes éclata par son poème du Siècle de Louis le Grand, qu’il lut à l’Académie le 26 janvier 1687, Les Régniers, les Maynards, les Gombauds, les Malherbes, Les Godeaux, les Racans, … Les galants Sarrazins et les tendres Voitures, Les Molières naïfs, les Rotrous, les Tristans, étaient mis au-dessus des poètes grecs et romains. […] La Bruyère, dans ses Caractères, soutenait la même cause, et forçait les portes de l’Académie, où son discours de réception était un éclatant hommage aux modernes qui s’étaient mis à l’école de l’antiquité. […] Il évitait de mettre les modernes au-dessus des anciens dans tous les genres ; mais il montrait qu’il y avait des compensations, et que, plus faibles ici, les modernes, là, étaient supérieurs.

1083. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Il a voulu mettre de l’art dans chaque page, dans chaque phrase et presque dans chaque mot. […] Le penseur a mûri, il est dans toute la force de sa virilité stoïque, et le poète n’est ni desséché ni refroidi ; seulement il a revêtu la sombre parure des jours de bataille ; il a mis, sur la tunique d’or, une cuirasse d’airain pour le grand combat contre les destinées et contre les dieux. […] Il commença le mouvement romantique avec Soumet, Guiraud et Deschamps dans la Muse française ; il peut être mis au nombre des précurseurs ; M.  […] Caro M. de Vigny est, parmi les poètes de ce temps-ci, le moins préoccupé de se mettre en scène lui-même.

1084. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

On quitta les petites maisons des nourrices : on se mit au large. […] On cause, on rit fort bien avec elle. » Madame Scarron, pour donner le change aux curieux que sa retraite aurait pu mettre en campagne, prit avec elle la petite d’Heudicourt, et parut se charger de son éducation. Ce sera encore madame de Sévigné qui nous fera connaître, par sa lettre du 26 décembre 1672 à madame de Grignan, le mystère que l’on mettait à ce nouvel établissement. […] Combien ne fera-t-on pas mettre de sangsues quand on saura ce qu’a fait mon esprit !

1085. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

On n’eût pu mettre en de meilleures mains que les siennes le Journal de Trévoux. […] Celui-ci se plaignit : l’abbé convint de la justice des reproches & se mit en devoir de réparer sa faute. […] La cruelle aventure de Bicêtre, où l’abbé Desfontaines fut mis en 1725, devint surtout la source de son extrême animosité contre M. de Voltaire, qui le servit bien alors, qui courut à Fontainebleau où la cour se trouvoit, qui employa tout le crédit qu’il avoit à celle de M. le duc, qui réussit enfin à procurer & son élargissement & la discontinuation d’un procès où il s’agissoit de la vie. […] Pour le retrouver, il falloit le mettre sur quelque point de littérature, en éloignant de lui tout motif de prévention & de partialité.

1086. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Louez une jolie pièce de vers, il est bien rare que l’auteur n’ajoute, je n’ai mis qu’une heure, un jour, plus ou moins ; et s’il s’abstient de dire cette sottise, c’est qu’il y réfléchit, c’est qu’il remporte une victoire sur lui-même, c’est qu’il craint le ridicule. […] La Fontaine y en met beaucoup ; et ce dernier vers, malgré son apparente simplicité, laisse entrevoir tout ce qu’il ne dit pas. […] Il fait trois serpens de deux coups, mettent la chose sous les yeux. […] Il charge, pour rendre la chose plus comique ; à la place du stupide, il met un âne, un âne véritable.

1087. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Dans son extrême jeunesse, quand il eut l’âge d’écouter et de suivre la voix de la vocation, cette sirène qui n’a pas d’écueil, la Révolution l’avait déjeté, comme tant d’autres, du chemin où naturellement ses facultés l’auraient mis. […] Cette centralisation, du reste, ne doit pas être mise uniquement au bilan de la Révolution, qui a bien assez de ses autres charges sans celle-là. […] Le mouvement insurrectionnel du fédéralisme se résuma donc tout entier dans la ville du Refuge pour les Girondins, dans la déclaration anonyme de l’insurrection (ce fut Vaultier qui, en raison de ses bouillants vingt-deux ans, prit sur lui le dangereux honneur de signer cette déclaration qu’il n’avait pas écrite), et, dans l’expédition panique de Brécourt, un seul coup de canon qui ne porta pas et mit en fuite deux braves corps d’armée. […] La Montagne mit son pied là-dessus et l’écrasa net, sans en avoir à craindre la flèche de Pâris !

1088. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Le Journal des Débats, qui est un journal grave, un vieux bohème de la grande espèce, plein de jours et de profondeur, a pensé que ses légers confrères de la petite ne mettaient pas assez au jeu contre nous en n’y mettant que la monnaie de singe de leurs grimaces, et lui, qui a des théories à revendre, s’est cavé contre nous d’une théorie. C’est la théorie un peu égoïste, il est vrai, de « l’honnêteté littéraire », et la mise à l’ordre du jour, parmi les critiques, des coups de chapeaux ! […] « La sociabilité lui met une sourdine. » Elle a « une discrétion évasive et des ménagements mondains ». […] Si elle était — sans exception — ce que cet honnête homme veut qu’elle soit au xixe  siècle, ce n’est pas le glaive, qu’on nous reproche d’avoir mis dans ses attributs, qu’il serait convenable de prendre.

1089. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

… Quel bûcheron mettra le fer dans cette forêt de douze cents pages ? […] Il y a plus : j’estimais que si un homme était capable de mettre de l’agrément dans un livre philosophique, c’était le philosophe qui s’était une fois si joliment moqué des philosophes, et si c’était ainsi pour moi, si raisonnable, comme vous voyez, dans mon amour pour Taine, qu’est-ce que cela devait être pour ses admirateurs, qui le prennent pour le Génie en herbe de la littérature et le considèrent comme un jeune dieu ? […] , des possibilités de sonnettes qui mettent en branle toutes sortes de sonneries en nous ; car nous ne sommes que des possibilités de systèmes de sonnettes fort compliqués, à ce qu’il paraît. Il y a dans une pièce de Molière un horrible pédant en us, que l’on finit par mettre en fuite en lui pendant une sonnette aux oreilles… Taine a mérité cette sonnette-là !

1090. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Et c’est précisément parce qu’il ne l’a pas qu’il veut mettre tout à la renverse. […] Huysmans mette Ruysbroek sur la couverture de son roman, il faut que le naturalisme moderne craque furieusement en lui, et qu’il commence d’en avoir assez de cette littérature en vogue et dans laquelle il a morfondu des facultés qui seraient plus hautes qu’elle. […] Arrivé à la dernière limite que les sensations puissent atteindre, et toujours affamé de sensations nouvelles, il s’imagine que de prendre la vie à rebours c’est le seul parti qui lui reste pour y trouver quelque goût et quelque saveur, et il le prend, ce parti de la vie à rebours, et il décrit tous les vains efforts qu’il fait pour l’y mettre. […] De choix et de réflexion, il préfère, par exemple, le latin barbare du Moyen Âge au latin du siècle d’Auguste, et met Lucain au-dessus de Virgile, qu’il déshonorerait de sa critique si un génie comme Virgile pouvait être jamais déshonoré.

1091. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Si je mets le pied hors de chez moi, j’ai du sang jusqu’à la cheville. […] J’ai vu trop d’Atrées en sabots pour oser jamais en mettre sur la scène. […] C’est lui qui met tout à sa place, c’est lui qui inscrit les noms sur les tables d’airain. […] En restant constamment comme je suis et ce que je suis, je conserve tout ce qui m’est acquis par l’âge : en me mettant en vue, je me mettrais en prise. […] Songez, mon cher parrain, que j’ai mis tout ce qu’il était nécessaire de dire et de faire pour que l’acte marchât bien.

1092. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Je trouvai que ma situation nouvelle impliquait encore ce à quoi j’avais voulu mettre fin en sortant du séminaire, je veux dire une profession extérieure avouée de cléricature. […] Les poissons du lac Baïkal ont mis, dit-on, des milliers d’années à devenir poissons d’eau douce après avoir été poissons d’eau de mer. […] J’ai toujours été aux ordres de mon pays ; sur un signe, en 1869, je me mis à sa disposition. […] Un certain manque apparent de franchise dans le commerce de la vie m’est pardonné par mes amis, qui mettent cela sur le compte de mon éducation cléricale. […] Il ne dépendrait que de moi de croire que la nature a plus d’une fois mis des coussins pour m’épargner les chocs trop rudes.

1093. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Or, je défie qu’on trouve un mot de tout cela dans Tristan, à moins qu’on ne commence par l’y mettre soi-même. […] Nous passerons donc légèrement sur les détails de la cérémonie, pour arriver à l’exécution du Prométhée, vaste composition doublement lyrique, dont les paroles, écrites jadis par Herder, ont été mises en musique par Listz. […] La mise en scène était splendide et digne des efforts que fait le grand-duc actuel pour maintenir à Weimar cet héritage de goût artistique qui a fait appeler cette ville l’Athènes de l’Allemagne. […] Je me mis à parcourir la ville à travers les brumes légères d’une belle matinée d’automne. […] Wagner imagine une mise en scène particulière : c’est le décor qui change alors que les personnages marchent sur place.

1094. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Le vrai moyen de juger M. de Voltaire est donc de se transporter dans l’avenir ; de se mettre à la place de nos Descendans ; de leur supposer des lumieres, du goût, de l’honnêteté ; & de prononcer ensuite, en tâchant d’être leur organe. […] Qui ne s'apperçoit en effet que ses Personnages montrent trop de penchant à discourir ; qu'ils raisonnent le plus souvent, lorsqu'ils devroient agir ; que le Poëte se met indiscrétement à leur place, mal-adresse qui nuit toujours à l'illusion & affoiblit l'intérêt ? […] Ses Drames lyriques sont de la plus pauvre invention, & d'un style entiérement opposé à celui qui convient à ces sortes de Pieces : Samsom, Pandore, le Temple de la Gloire, n'ont servi qu'à le mettre un peu au dessus de l'Abbé Pellegrin, quand il ne s'agira pas de Jephté. […] Quant aux autres Ecrivains qui ont eu le malheur de lui déplaire ou de le contredire, il a eu la bonté de se mettre au dessous d’eux, par la maniere dont il les a traités. […] Au talent de séduire par une superficie agréable, il joint une attention plus essentielle encore, celle de mettre les passions dans ses intérêts.

1095. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Toute cette part de son œuvre est merveilleusement propre à mettre en relief, sous son jour le plus néfaste la menace que comporte pour une société ancienne et déjà constituée la fascination du modèle étranger. […] Le fait de son ancienneté témoigne également que ces freins, qui furent autrefois des dogmes, des textes de lois, des châtiments, consistent surtout maintenant en une disposition instinctive à faire ou à ne pas faire, en une inclination naturelle, commune à tous ceux du groupe et qui les met au point de la vie sociale. […] La fable même peut être mise utilement à contribution afin de souligner d’un exemple ce Bovarysme de l’Idée. […] On jugeait, en effet, qu’il n’était pas seul offensé par un crime qui mettait en péril le bonheur et la sécurité de tous les ascendants. […] C’est cette lutte dont Fustel de Coulanges a magistralement exposé les phases dans la deuxième partie de son livre, où il nous montre les efforts de deux grands peuples pour mettre leurs lois en harmonie avec leurs besoins.

1096. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il a senti surtout, dernière raison, qu’il était un génie très libre, très indépendant, aimant infiniment ses aises, aimant ses coudées franches dans le genre qu’il adopterait, et qu’il serait tout à fait à l’aise dans la fable, qu’il y mettrait ce qu’il voudrait. […] S’il n’y mettait seulement Que les gens du bas étage…, etc. […] » D’abord tous les défauts que La Fontaine déclare avoir attribués aux animaux sont plutôt des défauts d’hommes, vous le voyez : j’ai mis là dans mes fables beaucoup de tyrans de trompés, de cruels, Mainte imprudente pécore, Force sots, force flatteurs. […] J’ai griffe et dents, et mets en pièces qui m’attaque. […] Par exemple, dans le dernier livre, il y a une société hétéroclite et bizarre, du corbeau, de la gazelle, de la tortue et du rat ; et il faut avouer que c’est de la plus haute fantaisie que de les mettre ainsi ensemble.

1097. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Mettre en charpie deux caractères et en mêler les fils, ce n’est point là tisser, n’est-ce pas ? […] Octave Feuillet a mis son talent en coupe réglée. […] Eh bien, aux premières pages de ce roman si peu romanesque, Philippe déclare cette volonté à son père, un gentilhomme de l’ancien temps qui croit qu’on peut continuer, dans son château de province, la tradition des gentilshommes, en ce temps-ci qui les a mis à pied comme des postillons qui ont mal mené ! […] Octave Feuillet n’a point ce don de mettre debout une personne et de la faire voir, beautés, vices et tout, vivante et flambante ! […] C’est une figure sortie des confitures de Lolotte ou des fromages à la crème de Marie-Antoinette, et de toutes ces simplicités fausses dont les sociétés décadentes et dégoûtées d’artifices se mettent à raffoler comme d’un mensonge de plus !

1098. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il se mit à les frotter, pour les rendre propres, sur la manche de son habit. […] J’ai vu mettre de la bière et de l’eau-de-vie sur la table dans la tragédie d’Hamlet, et j’ai vu les acteurs en boire ! […] Dimanche, comme a fait don Juan, mais qui n’y met pas autant de finesse. […] Le roi et son ministre, alors aux Pyrénées, voulurent voir la pièce qui mettait Paris en émoi. […] Mais j’ai cru qu’il fallait en user de la sorte avec vous, et que c’est consoler un philosophe que de lui justifier ses larmes, et de mettre sa douleur en liberté.

1099. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Pour la mettre en valeur, on en reproduit plusieurs phrases. […] Elle met fin, d’une certaine manière, à sa liberté de penser et d’écrire. […] Pourquoi, quand l’écrivain est mort, mettre des empêchements à leur publication ? […] Mais des parents maladroits, idiots ou malveillants mettent la main sur sa dépouille, la prennent au collet, lui passent les menottes, emprisonnent sa pensée. […] Bien plus : il arrive souvent que lorsque la loi est réellement appliquée, elle finit par inculquer son esprit à ceux qui la mettent en pratique.

1100. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Il faudroit donc pour l’instruction de nos contemporains mettre à profit cette liberté que nous pouvons prendre sur les auteurs qui ne sont plus. […] Cette question dont on fait tant de bruit est peut-être la plus frivole qui puisse occuper des gens raisonnables, et j’ai grande peur qu’elle ne soit mise un jour au rang des paroles oiseuses. […] Il s’avise d’un fort mauvais expédient pour fortifier les troyens, en permettant aux dieux de se mettre de la partie. […] C’est qu’il ne faut mettre que rarement des sentences dans la bouche d’un personnage passionné. […] J’ai mis sans y penser, le lâche devroit-il mandier mon secours ?

1101. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Nous avons à la fois mis à profit les recherches des érudits de ce temps et les documents fournis par les contemporains de Molière. […] Régnier, s’y missent corps et âme pour que Molière eût son monument8. […] Je conçois la fureur des bigoteries mises à nu. […] Il prend le masque de Tartuffe, ce don Juan, et le met sur son visage comme pour en montrer la laideur. […] s’écrie Granger, tu mets bien ma bourse aux galères !

1102. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Cette année d’absence avait encore renchéri son prix ; le retour mit le comble à son succès. […] Comme sa passion l’obligea à ne mettre la politique qu’en second dans sa conduite, d’héroïne d’un grand parti elle en devint l’aventurière. […] Il me semble, au contraire, depuis que je me suis mise sous la conduite de M. […] Brayer monte, et, après le pouls tâté, il se met à parler d’un livre nouveau qui fait bruit, et qu’on attribue, dit-il, à messieurs de Port-Royal : « Les uns le donnent à M. […] Le prince de Conti en particulier, dès son entrée dans le monde, s’était mis sur le pied de lui plaire plutôt en qualité d’honnête homme que comme frère.

1103. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Laissons parler ici madame de Staël : « Le séducteur Faust, dit-elle, apprend que Marguerite emprisonnée a tué l’enfant qu’elle a mis au jour, espérant ainsi se dérober à la honte. Son crime a été découvert, on l’a mise en prison, et le lendemain elle doit périr sur l’échafaud. […] Oui, mettons-nous à genoux ; appelons les saints à notre secours. […] Moi, tu me mettras un peu plus loin ; mais cependant pas trop loin, et mon enfant à droite sur mon sein : mais personne ne doit reposer à mes côtés. […] C’est comme les tapisseries de haute lice, dont on travaille les peintures à l’envers, jusqu’à ce que, mises en place, on en puisse juger l’effet.

1104. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

L’idéal que nous cherchons dans la représentation d’événements tragiques, nos pères le cherchaient dans la mise en scène de l’histoire de leur foi. […] La naïveté surannée des Confrères de la Passion, les grossières railleries des Enfants sans souci, ne méritaient pas les mesures de répression qui y mirent fin vers le milieu du seizième siècle. […] Les premières imitations du théâtre antique sont de l’époque où du Bellay exhortait, avec tant de chaleur, les poètes ses contemporains à mettre la Grèce et Rome au pillage. […] Aussi, avant d’écrire une comédie, j’enferme les règles sous six clefs, et mets dehors Plante et Térence, pour que leur voix ne s’élève pas contre moi ; car la vérité crie dans les livres muets. […] Voilà par contre la condamnation de tout poème dramatique où l’on met en scène des passions « dont nous ne sommes pas susceptibles. » Cette vue supérieure de Corneille, Racine en fera la règle même de son théâtre.

1105. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

L’ombre. » Un jour, il écrira le mot : « Je », puis il mettra un point, et on criera à la pensée ! […] Charles-Quint y met des centaines de vers à s’éteindre le cœur ! […] Il y avait pourtant un chef-d’œuvre qui aurait dû mettre la main sur l’épaule d’Hugo et l’avertir. […] Les paroles qu’Hugo met dans sa bouche sont des cris, et encore il y en a trop. […] S’ils y avaient touché dans leurs créations, ils auraient pénétré dans leurs âmes et mis leurs âmes dans leur action.

1106. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

On avait plusieurs fois puisé à ce dépôt et on en avait donné des extraits, un avant-goût ; aujourd’hui on va tout avoir, tout ce qui est essentiel du moins et digne d’être mis au jour ; on n’a négligé que les lettres qui ne se recommandaient à aucun titre. […] Il faut se dire, pour s’expliquer ce peu de succès personnel, à une époque déjà si raffinée de la société, que Racine était sans doute, de sa personne, bien bourgeois, bien auteur, bien rangé dans sa classe par ses habitudes, bien peu en rapport avec les tendresses touchantes que son talent mettait en action sur la scène. […] Il n’y sacrifiait qu’au physique et n’y mettait pas le nuage qu’on aime. […] À mon retour ici, je l’ai trouvé plus sérieux ; les soins qu’il rend à sa mère m’ont mis dans le cas de le voir peu, et presque toujours avec du monde. […] Plus d’un contre-temps retarda ce projet formé de longue main, et il fallut y mettre bien de la volonté et de la suite pour que tout enfin pût s’ajuster.

1107. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

» Tous deux se mettent à le crier ; le chevrier arrive, et la lutte commence. […] Lycidas, gagné à son appel insinuant, se met donc pendant la route à lui chanter un petit couplet qu’il a fait l’autre jour, dit-il, sur la montagne. […] Thestylis à peine éloignée, elle reprend son chant en l’adressant à la Lune, et se met à raconter à la déesse comment sa passion lui est venue. […] Ici même, sans sortir de Théocrite, en regard de l’ardente Simétha, il faut mettre sans tarder la douce, la pure et chaste Theugénis. […] Puis elles se mettent en route à travers la foule, à travers les chevaux.

1108. (1903) La renaissance classique pp. -

Une étiquette est mise sur un groupe qui en est encore à chercher ses principes de cohésion. […] Seulement nous prétendons mettre leurs fautes à profit. […] Seuls les chefs d’école, les théoriciens et les praticiens de la doctrine peuvent être mis en cause. […] Nous mettons bien au défi de traduire avec la langue des Goncourt la plus humble des formules scientifiques ou philosophiques. […] Avec eux, nous nous mettrons à l’œuvre.

1109. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Parce que la classification de Montesquieu met ou semble mettre les républiques au-dessus des monarchies. […] Cette essence m’a quelquefois porté à la tête, et m’a mis de mauvaise humeur. […] Un sur mille ; et j’en mets trop ; j’exagère. […] Enfin, par sa magistrature « état passager », Rousseau met encore plus de politique, et de politique militante, dans la magistrature, qu’il n’en met par l’élection. […] Si l’intolérance fut de droit divin dans le Judaïsme et si elle fut toujours mise en pratique (chap.

1110. (1923) Au service de la déesse

Il met d’Aubignac en latin de professeur allemand. […] Tout le reste, prose ou vers, le mettait au supplice. […] et la vertu est mise à une épreuve où il ne faut pas la mettre : elle ennuie ; on ne saurait la préférer sans héroïsme. […] Giraudoux met de l’obscurité inutile. […] » Il ne met pas son nom seulement sur la couverture : il le met dans ses vers et volontiers à la rime.

1111. (1925) Portraits et souvenirs

Laclos ne veut être que l’intermédiaire qui aide à mettre au jour ce terrible témoignage. […] En 1886, le public fut mis à même de mieux se rendre compte de la valeur de ce noble talent. […] Hugo se mit à rire et me tendit la main. […] Les uns ne se fient qu’à eux-mêmes ; les autres mettent en commun leur industrie et leurs ressources. […] Mandrin a fort à perdre en la compagnie où on le met d’ordinaire.

1112. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Cet accident le mettait en contradiction flagrante avec lui-même. […] Notez que, mis en goût par son premier mea culpa, M.  […] Vouloir mettre des réalités au terme de ces élans, ce n’est qu’une faiblesse de nos habitudes concrètes. […] Pour en obtenir les effets qu’elles permettent, il faut bien les mettre en pratique. […] M. de Vogüé, lui, a su prendre le recul nécessaire pour se mettre au point.

/ 3767