Je ne vous dis pas que toutes personnes s’en accommodent ; c’est un bien pour moi, ce serait un mal pour vous. […] L’image de ces biens rend mes maux cent fois pires ; Ma mémoire me dit : « Quoi, Psyché, tu respires, Après ce que tu perds ? […] La Fontaine a fait quelque mal, je crois, avec ses Contes.
L’admiration pour l’harmonie des langues mortes et savantes, se remarque surtout dans ceux qui ayant mis beaucoup de temps à les étudier, se flattent de les bien savoir, et les savent en effet aussi bien qu’on peut savoir une langue morte, c’est-à-dire très mal. […] C’est déjà un assez grand inconvénient pour nous, que d’être obligés d’apprendre, bien ou mal, tant de langues différentes ; bornons notre ambition à bien posséder la nôtre, et à savoir la bien manier dans nos ouvrages. […] D’abord on y apprendrait à parler sa propre langue, qu’on sait pour l’ordinaire très mal au sortir du collège ; ensuite on serait obligé dans ces thèses de parler raison ou de se taire.
Byron allait tuer ses chevaux sous lui comme Alfieri avait tué les siens, pour fatiguer et forcer à dormir cette âme immortelle qui ne voulait pas fermer l’œil et qui lui causait le même mal qu’un glaive faussé dans une blessure. […] Elle n’offensait pas les gens vulgaires, ces sensitives de grossièreté, à qui la moindre distinction fait des maux affreux, et qui poussent partout, même à la campagne. […] « Je crois bien qu’elle vit venir la mort, — a écrit Mlle Marie, sa sœur, — mais elle n’en parlait pas : elle aurait craint de nous faire mal.
Le texte mal satisfaisant qui sortit de cette conférence détermina à travers tout l’été de 1915, jusqu’au congrès du 1er janvier 1916, des manifestations peu claires. […] Les petits garçons de l’Allemagne le comprendront aussi, quand ils verront le mal que leur empereur fait à son peuple… Et, le 14 décembre 1914, une semaine avant qu’une balle lui brisât le front, il déclarait à ses amis de la Bataille Syndicaliste : J’ai reçu l’article du Vieux de la Vieille sur la Banqueroute frauduleuse de la Sozialdemokratie. […] Patrons et ouvriers, avant de se réconcilier, réprouvent donc les uns et les autres leur ancien individualisme, cause si agissante de leurs maux.
Veuf de lui-même, selon la parole du poëte, cherchant la fin de ses maux dans un désir passionné de la mort, mais repoussé de la mort par l’inexorable puissance de Jupiter, il est tout à coup délivré par le fils même de ce dieu, et il peut s’écrier : Ô fils pour moi très cher d’un père abhorré ! […] Mais, après lui, la gravité morale du Chœur paraîtra plus majestueuse encore, plus calme, plus rapprochée de la hauteur des cieux qu’elle invoquait, moins menaçante enfin et plus instructive pour tes humains, dont elle plaignait les maux et les fautes. […] il est temps pour les vaisseaux agiles volant sur les flots a d’aborder, sous une heureuse étoile, alors qu’Ajax, derechef oublieux du mal, accomplit toutes les offrandes aux Dieux, les adorant avec grande piété.
Scherer, ouvrent une série assez nombreuse de pamphlets politiques dans l’examen desquels nous ne croyons pas devoir entrer : aussi bien, nous pensons qu’ils ont mal servi la réputation de Lamennais. […] Lamennais avait de bonne heure cultivé ce genre, il avait composé des hymnes Aux Morts, À la Pologne ; il avait terminé son livre Des maux de l’Église par un épilogue dans le même style.
Cette similitude du Français et de l’enfant, qui ne se bornait pas à un simple aperçu comme en ont les gens d’esprit, mais qui était l’idée favorite de l’abbé, revient continuellement dans ces notes de Rousseau : « Il était mal reçu des ministres et, sans vouloir s’apercevoir de leur mauvais accueil, il allait toujours à ses fins ; c’est alors surtout qu’il avait besoin de se souvenir qu’il parlait à des enfants très fiers de jouer avec de grandes poupées. » — « En s’adressant aux princes, il ne devait pas ignorer qu’il parlait à des enfants beaucoup plus enfants que les autres, et il ne laissait pas de leur parler raison, comme à des sages. » Rousseau, à qui tant de gens feront la leçon pour sa politique trop logique et ses théories toutes rationnelles, sent très bien le défaut de l’abbé de Saint-Pierre et insiste sur la plus frappante de ses inconséquences : « Les hommes, disait l’abbé, sont comme des enfants ; il faut leur répéter cent fois la même chose pour qu’ils la retiennent. » — « Mais, remarquait Rousseau, un enfant à qui on dit la même chose deux fois, bâille la seconde et n’écoute plus si on ne l’y force. […] Il y avait antipathie entre eux : La Bruyère était philosophe, mais encore plus artiste ; l’abbé de Saint-Pierre écrivait aussi peu et aussi mal que La Bruyère écrivait bien.
Aux époques où l’humanité brise les liens qui l’unissaient sympathiquement à ce qui l’entoure, et où ses propres parties éparses luttent et se dévorent entre elles, quand la plus grande ardeur de destruction est calmée, une anxiété profonde succède ; le malaise moral et la misère matérielle rongent le corps social par sa double extrémité ; un vague et confus besoin d’association se fait sentir et s’exhale en gémissements mal définis, en mouvements désordonnés ; les uns ont faim de pain, les autres ont soif de parole ; tous sont malades et aspirent à la vie. […] Du moment que Dieu n’est plus conçu comme un être à part et hors du monde, du moment qu’il est inséparable de la nature et de l’humanité, et qu’il se manifeste uniquement en elles et par elles, du moment enfin que le mal cesse d’être un principe positif ennemi du bien, dès lors l’homme n’a plus peur de Satan, de même qu’il n’a plus besoin de médiateur pour entrer en rapport avec Dieu ; la communication est directe, immédiate ; il sent l’influence divine dans chacune de ses relations avec les hommes et avec les choses ; il ne s’imagine aucunement devoir recourir à des envoyés mystérieux, à des anges ; et les anges, les envoyés mystérieux, les démons ne lui viennent pas.
Souverain et propriétaire, à ce double titre le seigneur garde pour lui la lande, la rivière, la forêt, toute la chasse ; le mal n’est pas grand, puisque le pays est à demi désert et qu’il emploie tout son loisir à détruire les grandes bêtes fauves. […] S’il est intelligent et bon fermier d’hommes, s’il veut tirer meilleur profit de sa terre, il relâche ou laisse se relâcher par degrés les mailles du rets où ses vilains et ses serfs travaillent mal parce qu’ils sont trop serrés.
Le peuple est défiant, hostile. « Il fera bien de ne pas dire du mal de Brutus ici », dit un citoyen. « Ce César était un tyran », crie un autre. […] Le mal que font les hommes vit après eux ; le bien est souvent enterré avec leurs os : qu’il en soit ainsi de César !
Et quand il est mal fait, il est plus nuisible qu’utile : on ne s’en étonnera pas. C’est sans doute parce qu’il a été souvent mal pratiqué que de bons esprits s’en sont défiés, et que mon cher et vénérable ami d’Amérique l’assimile à une torture.
Il consiste, à l’origine, à faire le mal, non pour les sensations agréables qu’on en retire, mais parce qu’il est le mal, à faire ce que défend Dieu uniquement parce que Dieu le défend.
(le Cœur me fait mal). […] Il Remedio à tutti mali (le Remède à tous maux), par Cintio, septembre 1668.
D’un côté, il y a un individu isolé, différent par hypothèse, des autres ; conscient de cette différence et entendant y persévérer ; un individu dissident ou révolté qui, en suite de son attitude, est plus ou moins mal vu, plus ou moins vilipendé et persécuté par le groupe. — Et d’autre part il y a le groupe conformiste et tyrannique, armé de ses sanctions. […] En effet elle insiste exclusivement sur ce qu’il y a de commun chez les individualités humaines ; elle néglige de parti pris ce qu’il y a en elles de divers, de singulier et d’unique ; bien plus elle voit dans ce dernier élément une source de désordre et de mal.
Au grand quartier général, dit-il, on ne jugeait que les résultats, sans penser à ce qu’ils coûtaient, et l’on n’avait aucune idée de la situation de l’armée ; mais en prenant le commandement d’un régiment, il fallut entrer dans tous les détails que j’ignorais, et connaître la profondeur du mal. […] On emporta sur des charrettes tout ce qui restait de vivres : Je laissai dans ma maison, dit M. de Fezensac, la farine que je ne pus emporter ; on m’avait conseillé de la détruire ; mais je ne pus me résoudre à en priver les malheureux habitants, et je la leur donnai de bon cœur, en dédommagement du mal que nous avions été forcés de leur faire.
Expliquons-nous pourtant, non pas avec la police à laquelle, moi, honnête homme, je défends de parler de ces matières, mais avec le petit nombre de personnes respectables et consciencieuses qui, sur des ouï — dire ou après avoir mal entrevu la représentation, se sont laissé entrainer à partager cette opinion, pour laquelle peut-être le nom seul du poëte inculpé aurait dû être une suffisante réfutation. […] Sa plus grande crainte est qu’elle ne tombe dans le mal, car il sait, lui méchant, tout ce qu’on y souffre.
Il est aisé de voir que le théâtre contemporain a, bien ou mal, frayé sa voie propre entre l’unité grecque et l’ubiquité shakespearienne. […] Fais tout pour elle, hormis le mal.
Mais Bossuet reconnut mal cette marque d’estime. […] Il croyoit cette femme plus entêtée que coupable ; pensant bien, mais s’exprimant mal ; n’ayant d’autre crime que celui d’ignorer les termes sacrés de la théologie ; moins faite pour tromper que pour être trompée elle-même.
Cette partie est mal digérée, chargée d’inutilités & quelquefois peu agréable à lire. […] Tous les voyageurs ressemblent plus ou moins à cet Allemand, qui ayant été mal reçu dans une auberge de Blois par l’hôtesse qui étoit un peu trop blonde, mit sur son Album : N.
Fétides sous le Directoire, mais tonifiées et bonifiées par la gloire, ces mœurs étaient telles encore que Napoléon, ce génie romain, ce grand pater familias de son empire, avait besoin de toutes ses impériales sévérités pour ramener aux vertus de la famille ses généraux mal disciplinés à ces vertus, mais dont c’était la seule indiscipline… Eh bien, au plus brûlant et au plus entraînant de ces mœurs qui avaient en tout l’emportement de la mêlée et de la victoire, voilà qu’apparut cet être étrange et ravissant, et alors, comme depuis, si chastement inviolable, que, malgré toutes les qualités qui éveillent l’envie, jamais la calomnie n’eut le courage d’envoyer même sur ses pieds immaculés une gouttelette de boue. […] Vivant après une Révolution qui avait fait des maux affreux, elle s’interposa souvent entre les derniers coups de cette hache et les écarta de bien des têtes.
À mon sens, elle était mal faite ; ce n’est pas ainsi qu’on se débarrasse des gens ; il y faut d’autres procédés et plus d’efforts. […] Et je ne dois pas craindre que mon cours de philosophie en soit plus mal ordonné.
— Il est difficile, à propos des grands hommes mal entourés, que je n’aie pas songé à Lamartine, qui rallie sous ses étendards de soie tout ce qui se présente… Vous pourriez ainsi courir avec plus ou moins de doute et de conjecture, et passer un peu en revue les masques en donnant pourtant l’éloge à côté ; c’est ainsi que la critique porte.
Les réminiscences ne l’encombreront guère : sans vergogne il découvrira le roman d’une bourgeoise de province mal amusée par son mari, qui sera médecin par exemple.
c’est à la science de guérir le mal que peut causer l’abus de la science.
Corriger une erreur, c’est toujours en appeler de l’homme mal informé à l’homme mieux informé ; c’est toujours, en somme, faire un acte de foi dans la possibilité de la science.
Quand on est né avec le sentiment du vrai, on y revient toujours, quoiqu’un enthousiasme mal entendu puisse nous en éloigner quelquefois.
En butte aux maux du corps, en butte aux noirs chagrins, L’homme jouit-il donc de trop de jours sereins ?
Outre l'Eloge de M. le Chevalier de Solignac, M. l'Abbé Ferlet a publié d'autres Discours, qui lui donnent le droit de figurer parmi les Littérateurs de nos jours qui ont cultivé l'Eloquence avec une sorte de distinction : tel est celui où il examine le bien & le mal que le commerce des femmes a faits à la Littérature, & qui a mérité le prix de l'Académie de Nancy ; tel est encore son Discours sur l'abus de la Philosophie par rapport à la Littérature, Ouvrage dont l'élocution se ressent un peu de la jeunesse de l'Auteur, mais dont les vûes & les principes annoncent un esprit vraiment éclairé & capable d'éclairer les autres.
Tanevot, en bon Citoyen, prévit tout le mal qu'ils alloient faire à la Nation, & fut un des premiers à employer les armes du ridicule, afin d'en arrêter les progrès.
L’image du délaissement du vieux monarque, peut-être accablé par de puissants voisins pendant l’absence de son fils, la peinture de ses chagrins soudainement oubliés, lorsqu’il apprend que ce fils est plein de vie ; enfin, cette comparaison des peines passagères de Pélée avec les maux irréparables de Priam, offrent un mélange admirable de douleur, d’adresse, de bienséance et de dignité.
Il retraça avec sévérité les maux causés par les dissensions politiques, laissant à la postérité des exemples dont elle ne profite jamais.
Il travaillait chez Casanove, et n’était pas mal avec sa femme.
Après ce que Phédre et sa confidente disent dès le premier acte sur la haine de Venus contre la posterité de Pasiphaé, et sur la vengeance de cette déesse qui détermine notre princesse infortunée à tout le mal qu’elle fait, ses crimes ne paroissent plus être ses crimes, que parce qu’elle en reçoit la punition.
Ainsi le reproche qu’on faisoit à Monsieur Quinault quand il composa ses premiers opera, que ses vers étoient dénuez de ces images et de ces peintures qui font le sublime de la poësie, se trouve un reproche mal fondé.
Le mal existe, mais le bien triomphe, logiquement.
La littérature française a, plus que toutes les autres, le don d’initiation et de propagande ; don sublime quand elle en use pour le bien, don terrible quand elle en abuse pour le mal. […] En outre, la guerre, quoiqu’elle soit un grand mal, peut produire de grands biens : le sacrifice, le dévouement, l’expiation, la régénération. […] J’entends par l’esprit les institutions civiles et religieuses. — À la longue, le sabre est toujours battu par l’esprit. » La philosophie, l’histoire, la littérature, qui ont la prétention de tenir par quelques liens à l’esprit, se trouvaient par là même assez mal disposées pour le sabre. […] Ce libéralisme bonapartiste, mal à propos confondu avec un libéralisme plus sincère et plus élevé, sera une des pierres d’achoppement de la restauration. […] Tantôt le bien triomphe, tantôt le mal, mais plus souvent le bien ; et c’est à lui que demeure en définitive la victoire.
LXI Musset a l’affectation et la prétention de la négligence : il a voulu rompre avec l’éçole dite de la forme dont il est sorti, et, en rimant mal exprès, il a cru nous donner une ruade. […] Lamartine, un jour, après avoir été témoin de la mimique de Cousin, dit : « Il y a du Bergamasque dans cet homme-là. » — Pas mal pour quelqu’un à qui l’on a contesté tout sens critique. […] CLXXXIX Un homme qui a mal vécu n’a plus autorité dans les questions de destinée humaine et de haute vérité, car il a tout bas intérêt à une certaine solution plutôt qu’à une autre ; il est juge et partie. […] Cela a duré tant bien que mal jusqu’à la date du 2 décembre. […] Fould qui le voyait depuis une heure se démener et gesticuler sans être écouté ni entendu, est-il possible qu’un homme, à son âge, se donne tout ce mal inutilement ?”
Ils trouvent l’injure et l’ordure plaisantes, ils sont mal embouchés, ils mâchent les mots de Rabelais tout crus, et s’amusent de conversations qui nous révolteraient. […] Il y tombe lui-même, et dans la chaudière rougie43 meurt hurlant, endurci, sans remords, n’ayant qu’un regret, celui de n’avoir pas fait assez de mal. […] Deux ou trois actions soudées bout à bout, ou enchevêtrées l’une dans l’autre, deux ou trois dénoûments inachevés, mal emmanchés, recommencés ; pour tout expédient, la mort prodiguée à tort à travers et à l’improviste, voilà leur logique. […] Elles perdent moins vite le respect, elles pèsent moins vite les valeurs et les caractères ; elles sont moins promptes à deviner le mal et à mesurer leurs maris. […] Bien vrai, mon père aurait dû me choisir un mari, et alors mes petits enfants n’auraient pas été bâtards ; mais il est trop tard pour me marier maintenant ; je suis trop vieille pour avoir des enfants ; ce n’est pas ma faute… Donne-moi ta main ; crois-moi, je ne te ferai pas de mal ; ne te plains pas si je la serre trop fort, je la baiserai.
La première est une ouverture si étroite que je n’eusse pu jamais m’étriquer assez pour y passer ; la seconde, je l’ai toujours haïe : il y avait de la boue même à l’entrée1143. » Les bas métiers oppriment l’âme encore plus que le corps : l’homme y périt et il est obligé d’y périr ; il faut qu’il ne reste de lui qu’une machine ; car dans cette action où tout est monotone, où tout le long de la longue journée les bras lèvent le même fléau et enfoncent la même charrue, si la pensée ne prend pas ce mouvement uniforme, l’ouvrage est mal fait. […] Voici par exemple « le vieux cornu, le vieux pied de bouc, qui nous a joué tant de mauvais tours, le chien sournois, surtout le jour où il s’est faufilé incognito dans le paradis » et a mis nos grands parents à mal. […] Le plébéien, affranchi du costume aristocratique, en cherchait un autre, empruntant une pièce aux chevaliers ou aux barbares, une autre aux paysans ou aux journalistes, sans trop s’apercevoir des disparates, prétentieux et content dans son manteau bariolé et mal cousu, jusqu’à ce qu’enfin, après beaucoup d’essais et de déchirures, il finît par se connaître lui-même et choisir le vêtement qui lui seyait. […] Dans le reste, il était indolent, étudiait à bâtons rompus, apprenait mal les choses sèches et positives ; mais de ce côté le courant de son instinct était précoce, précipité et invincible. […] Sans doute il écrit mal, quelquefois même aussi mal que possible1213 ; on voit qu’il dicte, ne se relit guère, et tombe volontiers dans le style pâteux et emphatique, qui est dans l’air et que nous respirons tous les jours dans les prospectus et les journaux.
Se venge-t-il des dangers où l’exposa leur résistance, des maux cruels qu’elle lui fit souffrir, en tâchant de déprimer leur courage ? […] J’avertis que nous ne saurions trop nous défendre quand le mal nous gagne, et que les souffles poétiques du nord, et ses vapeurs romanesques, finiraient par éteindre en notre raison les lumières vives, égales et claires, que nous avons reçues des flambeaux de l’orient et du midi. […] L’art exige qu’on n’en modère pas moins l’effet que l’usage ; et ce n’est pas un des moindres inconvénients de leur, emploi que de les mal choisir, quelque inhérents qu’ils paraissent à l’action. […] Il leur oppose Énée, spectateur du renversement de ses murs embrasés et du carnage de ses concitoyens, qui, dans l’horreur de ces calamités, éprouve encore une compassion généreuse envers l’auteur de tant de maux irréparables, surmonte ses justes ressentiments, et se laisse attendrir par une femme muette d’effroi. […] puisqu’au milieu de tant de maux il est urgent qu’au moins votre protection ne me quitte pas, et surtout quand j’arrive au terme où se multiplient les exploits que je dois agrandir, accordez-moi, vous seules, votre faveur.
En 1870, la mobilisation se fit, tant bien que mal, assez vite. […] Pire que le mal ? […] Au bout de leur analyse, on ne distinguait plus très exactement le bien et le mal. […] Et c’est, à mon avis, l’indice d’un travers qui ne caractérise pas mal la science allemande. […] Ainsi tournent les doctrines ; et elles tournent mal.