Le goût des arts, des lettres, les sentiments d’un esprit vif et honnête, s’y montrent selon les traditions reçues. […] Nul doute que si un vrai et grand poëte se mettait en tête de nous traduire Virgile, Homère ou Dante, ou tel autre maître, il n’y réussît à force de temps et de soins, sinon pour la lettre stricte, du moins pour le sentiment et la couleur. […] Une lettre écrite par lui en France sur son voyage était à l’instant un événement de société ; un bon mot qu’il avait dit sur des pirates fit fortune. […] Lettres inédites de Volney, dans Bodin, Recherches sur l’Anjou. […] 1782 ; lettre VIII.
Dans une lettre à Gertrude Stein, il présente son essai comme « un petit livre philosophique »e : c’est bien à la nécessité de mise au clair de la pensée que répond L’Esprit contre la raison, un peu paradoxalement si l’on en juge par son écriture bouillonnante. […] Donc, son influence fut de lettres et non d’esprit. […] Constater que les mots sont la matière première du style est à peine plus ingénieux que présenter les lettres comme base de l’alphabet. […] bx Voilà bien de quoi éberluer les plus brillants de la carrière des lettres. […] Ces deux lettres de Valéry publiées en anglais à Londres en avril-mai 1919 dans l’hebdomadaire Atheneus, comme un bilan de la guerre de 1914-1918, ont été reprises en 1924 dans le recueil Variété.
Mais tout ce qui est de Bussy-Rabutin est délicieux et bien supérieur à ses lettres, où il est presque toujours froid, fade et hypocrite. […] Les gens de lettres ne se trouvèrent pas même à la hauteur de cette grande conception de Racine ; il leur fallut l’étudier et la méditer pour en sentir le prix ! […] L’auguste disciple n’avait aucun goût pour les lettres : il ne fut même jamais capable de faire les mauvais vers qu’on mettait sous son nom. […] Quand il parlait ainsi, il était encore poète, homme de lettres, homme de goût, et n’était rien autre chose ; il avait encore de la conscience en littérature, et ne pouvait mentir à son cœur. […] Je ne doute pas que Quinault n’ait été le voleur ; mais il n’en est pas pour cela plus coupable au tribunal des gens de lettres : il s’est acquis un droit sur les idées de Devisé par la manière dont il a su les rendre.
Je tâche aussi de m’expliquer à moi-même et à mes semblables ; car je n’ai de moi une opinion ni assez mauvaise ni assez vaine pour me croire une exception morale à mon époque parmi les gens de lettres. […] Les lettres de Mme de Sévigné sont quelquefois l’objet, de la part d’un petit nombre de lectrices, d’une curiosité vite lassée. […] Le mot consécration, par lequel on entend qu’une œuvre est passée de la période des discussions et de l’épreuve dans celle du triomphe et de la gloire, doit être pris au pied de la lettre. […] C’est, dans l’ordre politique, César ; dans l’ordre de la peinture, Vinci ; dans l’ordre des lettres, le grand Gœthe93. […] La jurisprudence et les lettres se laissent plus facilement cultiver en province que la physiologie ; cela était vrai surtout vers 1716, et voilà comment Montesquieu est l’auteur de l’Esprit des lois.
Benjamin Constant, sous le coup de cette note, commençant son discours quelques heures après, était obligé de dire pour exorde : « Il eût été à désirer que le premier projet de loi soumis à la discussion du Tribunat eût pu être par lui adopté ; la malveillance n’aurait pas le prétexte de dire que cette enceinte est un foyer d’opposition… » J’ai eu sous les yeux des lettres qui prouvent à quel point Benjamin Constant et son monde, au moment où ils ouvraient les hostilités, furent sensibles eux-mêmes à de si promptes représailles. […] C’est une lettre de conseils adressée à M. […] J’ai entendu juger diversement cette pièce : je suis de ceux qui, ayant peu d’avis sur le fond de ces choses et croyant qu’il y a plus souvent nécessité d’y recourir que de les dire, voient pourtant circuler dans la fin de la lettre une verve et presque une gaieté de Beaumarchais. […] II, p. 266, 311 et 348. — « Il parle au nom du Sénat comme il ferait dans un article de journal ; il me met à côté de Machiavel, etc., etc. » (Lettre de Napoléon au roi Joseph, du 3 juin 1806).
Son grand-père fut obligé de lui dire : « Tu l’auras quand je serai mort. » On rapporte cet autre mot très-probable du vieil empereur à la reine Éléonore : « Il me semble qu’il est très-turbulent ; ses manières et son humeur ne me plaisent guère ; je ne sais ce qu’il pourra devenir un jour. » Son gouverneur, don Garcia de Tolède, dans une lettre à l’empereur où il rend compte du régime et de l’éducation du prince, le montre en bonne santé à cet âge, « quoique n’ayant pas bonne couleur », peu avancé dans ses études, s’y livrant de mauvaise grâce ainsi qu’aux exercices du corps qui forment le cavalier et le gentilhomme, ne faisant rien en aucun genre que par l’appât d’une récompense, et en tout « très évaporé. » On insista beaucoup auprès de Charles-Quint, retiré à Yuste, pour qu’il y laissât venir quelque temps le jeune prince ; on espérait que l’autorité de l’aïeul aurait quelque influence sur lui pour le réformer et l’exciter. […] Philippe sentit qu’il devait sans retard, et pour en bien fixer le caractère, informer de cet événement les principales autorités de son royaume et les souverains ses alliés, à l’étranger ; des lettres furent écrites en ce sens pendant les jours suivants. Dans toutes ces lettres une pensée revient et se marque en termes exprès : c’est que ce n’est pas pour une offense ni pour une faute particulière, ni dans un but de châtiment, de correction et d’amendement, que le prince est enfermé, et qu’il ne l’est point, par conséquent, pour un temps limité : « Cette affaire a un autre principe et d’autres racines. » Ce principe, c’est la raison d’État qui frappe un héritier reconnu pour incapable, inepte et indigne, pour incurable, et qui l’interdit à jamais, si elle ne le retranche. […] La lettre autographe du roi au pape, qu’on croyait perdue, qui faisait lacune dans les Archives du Vatican, dont la minute manque également dans les papiers de Simancas, mais dont M.
Henri Martin, doyen de la Faculté de Rennes, et qui était alors à la Faculté des Lettres de Caen, pelotait, comme on dit, en attendant partie, et publiait dans le Recueil de l’Académie normande tout un mémoire sur le poète évêque Bertaut (1840). […] Joly, professeur à la Faculté des Lettres de Caen (1865). […] Pour ma part j’aime à le rapprocher, malgré les différences du ton, de la Lettre de Fénelon à l’Académie française. […] Ils ne disaient même pas : « Tout est à refaire », ils disaient candidement ; « Tout est à faire », convaincus qu’avant eux il n’y avait eu ni lettres ni lettrés, ni poésie ni poètes.
L’alliance offensive et défensive de tous les gens de lettres, la société en commandite de tous les talents, idéal que certaines gens poursuivent, ne me paraîtrait pas même un immense progrès, ni précisément le triomphe de la saine critique. […] Nous le suivons d’assez près dans les années suivantes par de charmantes lettres à Fontanes, son plus vieil ami, qu’il retrouvait, après la séparation de la Terreur, avec la vivacité d’une reconnaissance : « Je mêlerai volontiers mes pensées avec les vôtres, lorsque nous pourrons converser ; mais, pour vous rien écrire qui ait le sens commun, c’est à quoi vous ne devez aucunement vous attendre. […] la voici ; elle lui échappe à la fin de cette même lettre : « Il me reste à vous dire sur les livres et sur les styles une chose que j’ai toujours oubliée : achetez et lisez les livres faits par les vieillards qui ont su y mettre l’originalité de leur caractère et de leur âge. […] Joubert, a depuis publié (1842), en deux volumes et avec un soin tout à fait pieux, les Pensées plus complètes, plus correctes, et un choix de lettres de son oncle.
Si la poésie vient du cœur, comment ne serait-il pas poète en parlant des lettres, la seule passion ardente de sa vie, et qui l’emplit tout entière ? […] Il n’a de passion sincère que pour les lettres ; il n’a d’idées personnelles que sur les lettres ; hormis dans les sentiments et les idées que les lettres lui inspireront, incapable d’invention et ne pouvant rien ajouter à son expérience, il ne pourra donc évoquer ou traduire que les sensations de son oreille et de son œil.
Pendant qu’il s’indigne et qu’il se récrie, survient à son adresse une lettre cachetée de noir qui le convoque, lui, sa fiancée et son camarade Spiegel, à l’ouverture du testament du comte Sigismond, laquelle doit avoir lieu le lendemain, au coup de midi, en son château seigneurial. […] Alors le baron, qui a monté tout ce guet-apens, montre à l’amphitryon, assis dans le désert de son raoût, une lettre que vient de lui écrire un feld-maréchal en personne, et, dans cette lettre, plus infamante et plus brutale qu’une volée de schlague, ce guerrier bavarois demande à son ami Berghausen de quel front un vil histrion ose inviter à ses noces les Sérénités et les Grâces de l’Almanach de Gotha. […] Il aurait pu mettre sa maîtresse à la porte et jeter son ami par la fenêtre, mais il aurait fait imprimer sa partition en lettres d’or sur du velin vierge ; il aurait engagé un orchestre d’Amati et de Stradivarius, et, tous les jours, il se serait fait jouer sa symphonie pour lui tout seul, trônant, dans sa gloire, sous un dais de pourpre, un archet d’or à la main.
une éternité dont l’amant compte les minutes, attendant une lettre qui n’arrive pas, croyant entendre, à chaque instant, ce frémissement d’une robe de soie qui fait sur l’escalier de la jeunesse un bruit plus doux que le battement des ailes de l’ange sur l’échelle du songe de Jacob. […] Il en sortit comme par un arc de triomphe, fou d’amour, enivré d’orgueil, n’attribuant ce changement à vue qu’aux remords d’une grande passion combattue… Le lendemain il est consigné ; ses lettres lui sont renvoyées intactes. […] Pour qu’il se repente, pour qu’il demande grâce, il faut que Léa noblement affligée du mal qu’elle a fait, vienne promettre à Camille un éloignement éternel ; il faut encore qu’il lise une lettre où la pauvre enfant, se sentant de trop, lui annonçait qu’elle allait mourir, puisque sa mort le rendrait heureux. […] Il remplace la gueule de bronze que l’Inquisition ouvrait aux lettres des délateurs par la boîte à cancans d’un petit journal.
Les lettres de Mme de La Vallière au maréchal de Bellefonds, et celles de Bossuet à ce même maréchal au sujet de Mme de La Vallière, complètent le tableau intérieur de sa conversion. […] On ne trouve pas, dans les lettres de Mme de La Vallière, un seul mot qui ne soit naturel, humble et doux, d’une reconnaissance vive pour ceux qui lui veulent du bien, d’une parfaite indulgence pour les autres : « Mes affaires n’avancent point, écrit-elle (11 janvier 1671), et je ne trouve nul secours dans les personnes dont j’en pouvais attendre : il faut que j’aie la mortification d’importuner le maître, et vous savez ce que c’est pour moi… » Et ailleurs : « Quitter la Cour pour le cloître, ce n’est point là ce qui me coûte ; mais parler au roi, oh ! […] Parlant de Bossuet, elle dit : « Pour M. de Condom, c’est un homme admirable par son esprit, sa bonté et son amour de Dieu. » Et, en effet, quand on lit en même temps les lettres de Bossuet sur Mme de La Vallière, on est touché de ce caractère de bonté, de charité parfaite, et même d’humilité, dans le grand directeur et le sublime orateur. […] Dieu ne la quitte point, et, sans violence, il rompt ses liens. » Puis tout à coup, quand le dernier fil est usé et se rompt, quand la colombe prend son essor, il est dans la joie et le triomphe, il est dans l’admiration à son tour : Je vous envoie, écrit-il au maréchal de Bellefonds, une lettre de Mme la duchesse de La Vallière, qui vous fera voir que, par la grâce de Dieu, elle va exécuter le dessein que le Saint-Esprit lui avait mis dans le cœur.
Comment donc, sous l’empire absolu de la lettre, expliquer les attributs, la fécondité, les limites, la sainteté de la parole ? […] Je ne sais, mais il me semble que cette langue était tenue en réserve pour cette époque-ci, l’âge de la lettre fixe, de l’émancipation de la pensée. […] V Dans la haute antiquité, la musique est l’ensemble des lettres humaines et des institutions sociales. […] Moïse, le seul des législateurs anciens qui ait écrit ses lois, avait prévu tous les détails pour que la lettre ne restât pas en silence ; et Dieu avait imprimé à cette législation écrite un sceau de durée que ne peuvent avoir les ouvrages des hommes.
D’ailleurs, quand Galilée eût été de taille de Socrate, lequel pourtant fit tuer un coq, quand il eût fait de l’antagonisme contre l’Église jusqu’à la ciguë, la découverte dont il était si heureux et si vain n’ébranlait en rien la lettre de la Bible, qui reste solide et entière. […] les noms mêmes y auraient été mis en toutes lettres ! […] Madame Clotilde Schultz, la nièce de Chasles, qui avait une nièce, [ni plus ni moins qu’un curé, et charmante, m’a-t-on dit, qui tenait sa maison et dont il avait fait son secrétaire en jupe… un peu bleue ou au moins lilas, a publié, à la tête de la Psychologie sociale, une lettre très aimable pour Charpentier, l’éditeur de cette Psychologie, et cette lettre nous met au courant du livre sur lequel nous comptions si peu.
Mais comme il était artiste par métier et homme de lettres par la tête, il n’a jamais pu les biens exprimer. […] Comme tous les hommes de lettres, homme de lettres lui-même, il est légèrement teinté de corruption. […] Les principales créations de Gavarni sont : La Boîte aux lettres, les Etudiants, les Lorettes, les Actrices, les Coulisses, les Enfants terribles, Hommes et Femmes de plume, et une immense série de sujets détachés.
Ainsi la théorie positiviste du beau dans les lettres et les arts est la plus conforme que je connaisse à l’idéal élevé, sévère et moral de M. […] Un grand nombre de ces lettres ont trait à La Nouvelle Héloïse, qui venait de paraître. […] Directeur plein d’une grâce et d’une indulgence qui ne coûtent rien à sa fermeté, il vient de nous donner les Lettres à Mélisande. […] Quelques années après, ayant passé mon baccalauréat, je suivais à la Faculté des Lettres de Toulouse un cours sur la littérature du Moyen Age. […] J’étais alors étudiant à la Faculté des Lettres.
Hugues Le Roux ne s’est point fait attendre le livre a vu le jour, c’est un roman, il a pour titre : Gladys et a paru avec une lettre de Paul Bourget. […] Octave Gréard, de l’Académie française ; son livre a pour titre : Prévost-Paradol, étude suivie d’un choix de lettres. Ces lettres sont écrites pour la plupart à Sainte-Beuve, à Taine, à MM. […] Une lettre de Gambetta avait paru le matin… C’est la République prochaine, dit l’Empereur. — Que voulez-vous, Sire ? […] Je mets au net, en la corrigeant, la lettre à M.
Il est fâcheux toutefois que des conditions qui se rapportent à des détails matériels, et qui touchent un peu à l’idolâtrie, l’aient emporté sur l’ordre véritable, sur les convenances naturelles ; on aurait peut-être dû (s’il est permis de blâmer l’excès du scrupule en telle matière) ne pas sacrifier l’esprit du livre à la lettre de l’exécution. […] Auguste Fabre, frère cadet de Victorin, formé par lui aux lettres et deux fois sauvé de la mort par son dévouement, avait pour cet aîné, nous l’avons dit, un véritable culte qui prenait des formes touchantes et d’autres fois bizarres.
Les jeunes hommes que leur situation de fortune, leur emploi, leur famille forçaient à habiter, loin de Paris, malgré leur goût pour les lettres n’avaient d’yeux que pour le boulevard de la capitale. […] Isolé jadis dans un milieu réfractaire aux idéologies comme aux lettres, le provincial qui pense et qui s’hypnotisait dans l’adoration de Paris et le désir de quitter au plus vite le sol natal a dès à présent la facilité de s’affilier à un des groupements que nous venons de nommer et où il trouvera toutes sortes d’avantages moraux et des raisons plus grandes d’aimer les arts et d’aimer aussi sa région.
Nous ne le saurions pas par la vie si difficile du romancier, par ses lettres, par le témoignage de ses contemporains, qu’une page de ses épreuves d’imprimerie suffirait à le démontrer. […] Le fameux Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage semble un conseil de Boileau adressé à Balzac : il est d’une exécution facile pour un poète qui laisse un volume à la postérité ; mais qu’on pense à cette recommandation prise au pied de la lettre et appliquée aux deux ou trois cent mille pages de l’œuvre du peintre de la Comédie humaine.
Ses Recherches sur les Phénomenes électriques, Essai & Lettres sur l’Electricité, sont encore curieux & instructifs. […] Il y a une vingtaine d’années que quelques gens de lettres, réunis en société, annoncerent au monde savant qu’ils alloient exécuter dans tous ces points le projet de Bacon, sous le titre d’Encyclopédie, ou de Dictionnaire raisonné des sciences, des arts & des métiers, en dix-sept vol.
Lemaître dissèque l’égoïsme artistique de l’homme de lettres avec une vraie verve de sermonnaire. […] Conclusion : l’honnête homme et l’homme de lettres. […] Baudelaire est un signe, non pas de décadence dans, les lettres, mais d’abaissement général dans les intelligences. […] Il a un grand nombre d’ennemis dans le monde des lettres — les brebis coupables dont sa houlette de fer a ensanglanté les flancs. […] Son développement en contradiction avec celui des hommes de lettres contemporains.
Les lettres ont été enfin bannies de l’enseignement. […] Tout cela est excellent pour les lettres. […] Les dames du monde des lettres ne s’ennuieront pas dans le prochain siècle ! […] Les jeunes littérateurs sont anarchistes de lettres. […] … Il dépend d’eux de choisir la place qu’ils tiendront dans l’histoire des lettres.
À peine ces mots étaient-ils prononcés que tout rentrait dans l’ordre et le silence, au point que l’on aurait, à la lettre entendu une souris trotter. […] Les lettres semblaient devoir prendre aussi une direction toute nouvelle. […] … Mais cela n’est que plus respectable… Enfin, c’est évangélique, à la lettre… Ce brave homme, continuait David en souriant, il m’a donné sa bénédiction… Eh ! […] Mais il entra dans une véritable fureur lorsqu’il reçut une lettre de cette dame qui lui demandait son portrait et le prix qu’il croyait devoir y mettre. […] Son goût pour les lettres et pour la poésie est peut-être celui qui a contribué à lui faire perdre le plus de temps et à altérer le plus sa santé.
À présent, le monde des lettres et des arts est, comme le monde politique, livré à la dissolution. […] Il est le garde-fou de l’imagination, l’adversaire permanent, implacable du maniérisme dans les lettres et dans les arts. […] Lettre à madame Sand. […] Cette lettre, madame, n’est que l’annonce de quelques autres lettres traitant plus directement des idées nouvelles qui sont dans l’air et que je tâcherai de fixer, m’appliquant surtout à celles relatives à la littérature. […] Lettre à M. le directeur de l’Artiste.
« Il faisait fournir des barques et des canots à ceux qui voulaient fuir ; il anéantissait les lettres et les notes qui auraient pu servir de témoignage du zèle qu’on avait montré pour lui, des injures qu’on avait proférées contre Vitellius ; il distribuait des gratifications avec mesure, et nullement comme un homme qui n’a rien à ménager après lui ; ensuite il s’appliqua à consoler le fils de son frère, Salvius Coccéianus, enfant en bas âge, qui tremblait et qui pleurait, louant sa tendresse, gourmandant son effroi, l’assurant que le vainqueur ne serait pas assez barbare pour refuser la grâce de ce neveu, à lui, qui avait conservé à Rome toute la famille de Vitellius, et qui allait, par la promptitude de sa propre mort, mériter la clémence de ce rival : car ce n’était point, ajoutait-il, dans une extrémité désespérée, mais à la tête d’une armée demandant à combattre, qu’il épargnait volontairement à la république une calamité nouvelle ; qu’il avait assez de renommée pour lui-même, assez d’illustration pour ses descendants ; que le premier, après les Jules, les Claude, les Servius, il avait porté l’empire dans une nouvelle famille ; que son neveu devait donc accepter la vie avec une noble assurance, sans oublier jamais qu’Othon fut son oncle, et cependant sans trop s’en souvenir. » VIII « Après ces soins donnés aux autres, il prit quelques moments de repos. […] Agrippine, muette, et par ce silence même méconnue, ne reçoit qu’une blessure à l’épaule, et, nageant vers la côte au-devant de petites barques qui la recueillirent, est conduite dans le lac Lucrin, d’où elle se fait reporter à sa maison de campagne. » XLII « Là, repassant dans son esprit les lettres astucieuses qui l’ont attirée, les honneurs que lui a prodigués l’empereur, la proximité du rivage, la submersion sans cause du navire, qui n’a été ni incliné par aucun vent, ni jeté sur aucun écueil, mais qui s’est écroulé par le pont comme par une machination préparée à terre ; remarquant de plus le meurtre d’Acéronia et s’apercevant de sa propre blessure, elle conclut que le seul moyen pour elle d’échapper à l’embûche est de paraître ne l’avoir pas soupçonnée. […] « Quant à lui, par une dissimulation contraire, triste et comme affligé de son propre salut, il affectait de verser des larmes sur la mort de sa mère ; mais, comme la physionomie des lieux ne change pas à volonté comme la physionomie des hommes, que l’aspect pénible de cette mer et de ce rivage importunait ses regards, et qu’on entendait de plus, disait-on, sous les collines de Baïes le son d’une trompette et des gémissements de deuil autour du tombeau de sa mère, il se réfugia à Naples, et il adressa de là des lettres au sénat. » LII « Ces lettres disaient qu’Agérinus, affranchi et confident intime d’Agrippine, avait été surpris le fer à la main pour l’assassiner ; qu’Agrippine s’était fait justice à elle-même en se punissant de la même mort qu’elle avait tramée contre lui. […] LXII Voyez enfin l’embarras de l’explication qu’il charge Sénèque de donner par lettre au sénat, puis la bassesse des prétoriens qui le félicitent les premiers, toujours prêts à prostituer l’épée, pourvu que l’épée règne ; puis la vilité des sénateurs, qui feignent de croire à l’impossible pour avoir le prétexte de congratuler ; puis, dans un coin, la figure muette ou indignée du seul honnête homme, de Thraséa, qui sort du sénat, sachant bien à quoi il s’expose, et n’espérant rien de l’exemple pour la liberté, mais faisant seul rougir Néron, Burrhus, Sénèque, et toute l’armée, et tout le sénat, et tout le peuple, parce qu’il représente à lui tout seul plus que l’empire, l’armée, le sénat, le peuple, c’est-à-dire la conscience, la vertu, la postérité.
Montaigne y vit tout ce qui est de l’homme guerres, paix, dissensions civiles et religieuses, assemblées, croyances, renaissance des lettres et des arts, toutes les passions toutes les exagérations, toutes les vertus, l’héroïsme des armes et de la science ; toutes les calamités, la famine, la peste, le pillage, et ce qu’il appelle la ruine publique. […] Elle a l’exactitude de celle de Calvin, avec plus de variété ; elle contient toute celle d’Amyot, aux richesses de laquelle Montaigne ajoute ses propres inventions ; enfin elle réunit tout ce que le xvie siècle a mis de science et de génie dans la formation de notre langue littéraire, désormais la langue de l’esprit moderne, langue maternelle pour nous, langue adoptive pour quiconque en Europe, dans les lettres, les sciences l’art du gouvernement, dans les travaux de l’esprit ou de la politique, a laissé ou laissera un nom durable. […] Montaigne n’a pas parlé de Plutarque d’un style plus vif, ni sous une impression plus forte et plus présente des fruits qu’il avait tirés de cette lecture : « M’amye, j’attendois d’heure à autre une lettre. […] Ce 3e setambre, à Calays. » Cette lettre fait partie du Recueil des Lettres de Henri IV, publié, sous les auspices du ministère de l’instruction publique par M.
Immanent aux mouvements mêmes de la pensée, dans une unité de temps qui est la mesure de douze pieds, le Rythme — en dehors de prévue mesure de pieds et d’équidistances en retour de durées purement numériques, est pour moi une série mouvementée d’ondes de durées à intensités variées, qui se déterminent par la valeur phonétique de toutes lettres mais essentiellement des Voyelles, distinguées par leurs harmoniques propres. […] Tandis que pour : EU, U, E, È, É et I, le résonnateur que sont le palais, les lèvres, a proprement deux mouvements vibratoires — dont l’un est extrêmement aigu aux sons de U, È, É, et I… Si, maintenant, en même ordre croissant d’harmoniques nous apportons autour des Voyelles, les Diphtongues (qui, respectivement, en sont les aspects élargis et les phases nuancées), nous pourrons essentiellement le relevé de la série de timbres-vocaux, ainsi disposée : où, ou, iou, ouï (ll), oui | ô, o, io, oi | â, a, ai (ll), ai | eû, eu, ieu, euï (ll), eui | ù, u, iu, uï (ll), ui | e, è, é, ei, el (ll), | ie, iè, ié, î, i (ll), i, ii en même temps qu’inscrire, en leur valeur de lettres semi-voyelles : les sont m, n, et gn (e), — que particularise, en sourdine, leur lenteur massive et nasale. […] Or, au xvie siècle, nous trouvons les notations suivantes, que sont : a et o, et m, pour la grandeur, et pour la plénitude et l’amplitude, é et i, pour l’expression de délié, de rare, de menu, d’aigu et de pénétrant, et de deuil et de douleur, o et r, s et x, pour les grandes passions, et la rudesse et l’impétuosité, et l’âpreté, u et n, pour l’expression de voilé et de doute, et de noir. — Un autre note, que : e est le son le plus nué, le plus varié… Mais Socrate et plus tard Lucrèce, voient la vérité d’une dépendance naturelle entre l’idée, et le son et les lettres du mot qui l’expriment. […] Etc… « Que dirons-nous, demande-t-il, de qui imite avec les lettres l’essence de tout ? […] D’où, il apparaît vraiment une série mouvementée d’ondes de durées régies par l’Idée, déterminées par la valeur phonétique de toutes lettres, mais essentiellement par la valeur des Voyelles… Ainsi pouvons-nous voir que le Rythme, — désormais devient le mouvement même de la Pensée consciente et représentative des naturelles Forces.
Comme il faut que l’un des arts demeure finalement le principal, Fromentin à ce moment semble pencher vers une carrière d’homme de lettres. […] Il a laissé à un ami de Paris quelques lettres banales, qu’on enverra à ses parents pour qu’ils ne puissent se douter de son absence. […] Dans une lettre à son père, de cette année, il exprime l’intention de se consacrer comme peintre à la nature méridionale et de partir pour l’Algérie. […] Ses lettres révèlent, comme toutes celles du temps, la plus noire tristesse, et il s’y joint un froid découragement qui l’empêche quelque temps de travailler. […] Dominique s’annonce dans une lettre écrite par Fromentin à vingt et un ans.
Un commerce de lettres s’établit entre eux. […] Ces lettres qu’on vient lui mettre sous le nez, ces lettres de petite fille qui se moque de ses petits camarades ! […] Je me souviens, à ce propos, d’une lettre que M. […] Il n’aurait, pour se justifier, qu’à montrer les lettres de Théodora. […] ce sont des lettres de sa femme !
J’ai reçu, il y a quelques mois, étant à la campagne, une lettre de G. […] Il y a toujours, dans les lettres, deux dangers pour les débutants. […] Emile Faguet une application et un dévouement aux lettres qui exigent de la reconnaissance. […] Ce ne sont pas les seuls que comptent nos lettres : elles n’en furent jamais indigentes. […] Compagne de Milton aveugle, vous serez, à la lettre, la maîtresse d’une âme souveraine.
Lamartine, en effet, ne voulut jamais être un homme de lettres : non par dédain d’aristocrate, mais par respect de son âme. […] Le baron Chamborand de Périssat, Lamartine inconnu, notes, lettres, documents inédits, souvenirs de famille, Plon, 1891. […] Reyssié, la Jeunesse de Lamartine d’après des documents nouveaux et des lettres inédites, Hachette, 1891. […] Lettres à Lamartine, publ. p. […] Mardoche, Namouna, Lettres de Dupuis à Cotonet.
Fidèle à ces principes, suivez votre goût pour les lettres, et vous obtiendrez des gens de bien une sanction sans laquelle les plus grands talents n’ont rien qui soit digne d’être envié. » Certes, celui qui fait ainsi parler les grands esprits, et qui met dans leur bouche un sens si juste avec des paroles si complètes, est lui-même de leur postérité à bien des égards, et, si on ne le cite qu’au second rang, il ne fait pas d’injure au premier. […] Il adressa donc, soit à la Convention, soit aux membres du Comité de salut public, une lettre dont il existe quantité de brouillons de sa main ; aucune rédaction ne lui paraissait assez républicaine, assez emphatique, et à la hauteur, comme on disait, des circonstances. […] [NdA] Voir aussi sur Buffon supérieur comme physicien et homme de science, la dixième des Lettres sur l’origine des sciences, par Bailly (1777), et les Observations faites dans les Pyrénées, par Ramond (1789), p. 312.
Tout son monde de Versailles est là, même Racine, le gentilhomme ordinaire, qui prend ses notes pour l’histoire dont il est chargé et qu’il n’écrira pas ; on a de lui une lettre intéressante à Boileau, aussi exacte et circonstanciée que peut l’être la relation de Dangeau lui-même. […] Il donne beaucoup d’audiences, et travaille tout le reste du jour ; il s’est accoutumé à dicter et fait écrire à M. de Barbezieux, sous lui, toutes les lettres importantes qui regardent les affaires de la guerre. […] [NdA] On a ici pour auxiliaire de Dangeau Racine en personne, qui dans une lettre à Boileau, datée du camp de Gévries, le 21 mai 1692, décrit une revue qu’a passée le roi.
Au reste, le même abbé Le Dieu les rétractera pour sa part ces messéantes paroles, autant qu’il sera en lui ; car Bossuet mort, et peu de mois après, ayant eu l’occasion de faire un voyage à Cambrai, il fut séduit, il fut charmé comme tous ceux qui approchaient de l’aimable et de l’édifiant archevêque ; et ce même homme qui avait couché dans son journal ce que, par égard pour Bossuet même, on en voudrait effacer, écrivait à Mme de La Maisonfort, en racontant tout ce qu’il avait ouï et vu de la vénération unanime partout acquise à Fénelon : Mais je m’en tiens à ce que j’ai vu dans Cambrai, où tout est à ses pieds : on est frappé de la magnificence de sa table, de ses appartements et de ses meubles ; mais, au milieu de tout cela, ce qui touche bien davantage, c’est la modestie et, à la lettre, la mortification de ce saint prélat. […] Les Lettres persanes et Voltaire, voilà les prochains ennemis, les troupes légères qui s’empareront des hauteurs, à la française, avant de dire gare, et qu’on ne saura plus ensuite comment débusquer. […] » Pline le Jeune, Lettres, liv.
« L’élégant persiflage d’Horace recouvre, dit-il, une indifférence complète pour le vrai bien et pour le vrai mal. » — « Le poète s’en va, l’homme de lettres commence » à dater d’Horace. […] Ainsi, avocat outré des Lettres, et adversaire inexpérimenté des Sciences, ildira : « L’ère des véritables savants semble terminée ; on ne fait, depuis longtemps, qu’appliquer à l’industrie les grandes découvertes du passé. » Pourquoi l’ère des véritables savants serait-elle terminée ? […] Adorateur et sectateur idolâtre de la noble poésie, l’auteur, on le sent, n’aime pas les Lettres dans leur charmante variété et dans leur imprévu perpétuel.
Sans prendre trop à la lettre le précepte, Solve senescentem…, sans mettre précisément son cheval à l’écurie, ce qu’elle ne doit faire que le plus tard possible, elle le mènera doucement par la bride à la descente : cela en laisse pas d’avoir très bon air encore. […] Est-ce à dire que je vais prendre au pied de la lettre et louer pour leur générosité, comme je vois qu’on le fait tous les jours, les plumes de cygne ou les langues dorées qui me prodiguent et me versent ces merveilles morales et sonores ? […] Cela même, dans le détail, devient piquant à observer ; on se déteste quelquefois toute sa vie dans les Lettres sans s’être jamais vus.
Je ne sais rien de plus significatif à cet égard qu’une lettre du roi de Westphalie Jérôme, à son frère, écrite à la date du 5 décembre 1811, et qui exprime, qui résume la situation vraie, telle qu’elle se dessinait aux yeux d’un frère dévoué de l’Empereur, placé au cœur même de la difficulté, au centre du péril : « Sire, écrivait le roi Jérôme, établi dans une position qui me rend la sentinelle avancée de la France, porté par inclination et par devoir à surveiller tout ce qui peut donner atteinte aux intérêts de Votre Majesté, je pense qu’il est convenable et nécessaire que je l’informe avec franchise de tout ce que j’aperçois autour de moi. […] La fermentation est au plus haut degré, les plus folles espérances sont entretenues et caressées avec enthousiasme ; on se propose l’exemple de l’Espagne, et si la guerre vient à éclater, toutes les contrées situées entre le Rhin et l’Oder seront le foyer d’une vaste et active insurrection… » Il faut lire toute cette lettre dans les Mémoires mêmes où elle est produite39. — M. […] On a le droit de s’en étonner bien plus, aujourd’hui qu’on a lu, dans la Correspondance de Napoléon, la lettre confidentielle suivante, adressée par l’Empereur au ministre de la Police générale, Fouché : « Schœnbrunn, 5 septembre 1809.
Jules Cousin, toutes les lettres qui initient à ce micmac d’intimité et qui sont d’un singulier ton. […] Trois ou quatre jours auparavant, le maréchal de Belle-Isle, ministre de la guerre, ayant reçu un courrier du comte de Clermont, qui n’apportait que des détails sur la position de l’armée, jugea pourtant devoir en rendre compte immédiatement au roi ; il le trouva dans la cour du château, déjà en carrosse, prêt à partir pour le pavillon de Saint-Hubert, et il n’hésita pas à faire arrêter le carrosse pour donner les lettres à lire : « Cela dura un demi-quart d’heure, nous dit M. de Luynes, et fit un spectacle, car il n’est pas ordinaire de voir un secrétaire d’État, ni qui que ce soit, faire arrêter les carrosses du roi, et c’est peut-être la première fois que cela est arrivé, au moins depuis longtemps. » Une victoire, en effet, eût été un grand soulagement après une aussi triste campagne, et, sans réparer les fautes, elle les eût couvertes ; l’honneur du comte de Clermont eût été sauvé. […] Geoffroy, l’admirable lettre de la comtesse de Bouflers sur la mort de Louis XV, tome I, p. 269.
Les hommes de lettres d’Allemagne vivent entre eux en république ; plus il y a d’abus révoltants dans le despotisme des rangs, plus les hommes éclairés se séparent de la société et des affaires publiques. […] Les princes traitent avec distinction les hommes de lettres ; ils leur accordent souvent des marques d’honneur. […] L’esprit des hommes de lettres doit donc se tourner vers la contemplation de la nature et l’examen d’eux-mêmes.
Il s’en pare, en disant qu’il en vendra mieux son bois à la ville, quand Trivelin paraît à la tête de quelques soldats, reconnaît l’habit de l’homme qui a blessé Ottavio, fouille dans ses poches, trouve une lettre d’Aurelia, se confirme dans l’idée qu’il arrête Valerio, et emmène Arlequin. […] On lui montre la lettre d’Aurelia, il ne sait pas lire. […] Voyez La Muse historique, lettre de Robinet, du 5 novembre 1667.