Une de ses grandes lectures de jeunesse a été l’admirable Dictionnaire de l’architecture française au moyen-âge de Viollet-le-Duc, dont aucun de ceux qui l’ont étudié dans son entier, à loisir, n’a dû oublier la richesse foisonnante d’idées et les percées lumineuses sur le domaine de presque tous les arts. […] Un Album de Vers anciens comprend tous les poèmes de jeunesse écrits jusqu’en 1898.
CXXXII, 896 et 901 Hippeau, le Gouvernement de Normandie, VII, 61, 74 Paris, la Jeunesse de Robespierre, 314 à 324 Essai sur les capitaineries royales et autres (1789), passim L. de Loménie, Beaumarchais et son rend="internet_link"temps.
Un jeune homme d’Athènes, plus politique que religieux, nommé Mélitus, qui voulait se faire un nom populaire en se posant en vengeur des dieux chers à l’ignorance et au fanatisme du bas peuple, porte l’accusation contre Socrate ; il l’accuse de corrompre la jeunesse par des doctrines qui sapent le ciel.
L’impression de la jeunesse de la femme s’y fait sentir plus que dans les autres livres, c’est une réminiscence toute chaude encore de sentiments mal éteints.
J’ai indiqué, pour Molière en particulier, les causes de cette éternelle jeunesse de la comédie.
La belle expansion vitale, la gaîté, les exubérants esprits animaux de la jeunesse qui donnaient à sa marche une élasticité particulière et lui faisaient porter sa tête plus haut que d’autres, s’étaient transformés, peu à peu, en une agitation nerveuse incessante, qui le poussait de lieu en lieu, qui lui fit développer et remanier autant ses entreprises que les arrangements de sa maison, qui le rendit peu à peu insupportable à sa femme dont il dut se séparer, qui le poussa enfin à déroger de sa dignité d’écrivain au point de parcourir toute l’Angleterre et l’Amérique en donnant des lectures payantes de ses œuvres, avec une gesticulation, des grimaces et des intonations qui étaient d’un déclamateur plutôt que d’un grand auteur.
Il peinait, il souffrait ; les minuties toujours mieux aperçues de son métier, bornaient de plus en plus son horizon intellectuel ; il souhaita des succès de livres, puis des succès de pages, puis des succès de phrases5 ; il sacrifia graduellement toute sa vie à sa passion ; il vécut dans le sourd malaise des phénomènes, qui logent en leurs corps une âme hétéroclite, jusqu’à ce que cette despotique activité cérébrale, après avoir imposé au corps, sans en être atteinte, une maladie nerveuse l’épilepsie transitoire6 de sa jeunesse ; et de sa vieillesse l’anéantit et le foudroyât au pied de sa table de travail par une dernière et délétère victoire d’un organe sur un organisme.
Le Roman de Jean de Meung ; — et que le poète n’a vu lui-même dans cette partie de son œuvre qu’une saillie de jeunesse ; — dont la signification n’est ainsi que plus caractéristique. — En respectant la fiction et le cadre de Guillaume de Lorris, Jean de Meung y introduit des intentions marquées de « satire sociale » et de « philosophie naturelle » ; — dont les premières le rapprochent des auteurs des « branches » additionnelles du Roman de Renart ; — avec lesquels il a encore de commun la violence de son langage, — et la licence de ses discours. — Ses intentions de « philosophie naturelle » semblent lui être plus personnelles ; — quoique d’ailleurs on puisse les rapprocher de la philosophie, très inconsciente, à la vérité, des auteurs de nos fabliaux.
Il a cru que la Démocratie française se composait de quelques nobles jeunes gens, innocents à force de jeunesse, et d’une poignée de dévoyés de l’Ordre et de la Famille, étudiants de quinzième année, réfugiés politiques, cherchant le grain de la révolte n’importe où il tombe, le tout orné d’une guirlande fanée de bas-bleus, bons à mettre aux Incurables de l’Adultère et aux Impossibles de la Maternité.
Les fêtes que Louis XIV donna dans sa jeunesse, méritent d’entrer dans l’histoire de ce monarque, non-seulement par les magnificences singulières, mais encore par le bonheur qu’il eut d’avoir des hommes célèbres en tous genres, qui contribuaient en même temps à ses plaisirs, à la politesse, et à la gloire de la nation.
Dès la première de quelque étendue, les Larmes de saint Pierre, œuvre de jeunesse — bien qu’il eût trente-deux ans (1587), mais il n’était pas précoce — trop longue et imitée de l’Italien Tansillo, le vrai Malherbe se dessine. […] Ce politicien s’interrompt trop rarement de rappeler le roi, de polémiquer avec le pape, et de diffamer d’anciens amis de jeunesse qui osent ne pas penser comme lui que Kant en personne ait bombardé les cathédrales. […] J’ai toujours adoré Stendhal, depuis que je l’ai découvert, dans ma première jeunesse, grâce à Taine et à Paul Bourget, dont les études si admiratives sur l’auteur de la Chartreuse restent un de leurs titres à mon respect et à ma gratitude. […] Comme tout le monde, j’ai lu la Guerre et la Paix, dans ma jeunesse. […] À mes yeux ce prince de la jeunesse s’encanaillait.
A quels signes certains reconnaît-on la jeunesse ? […] Cependant, et tandis qu’avec l’ambition de la jeunesse, Du Bellay tirait de son expérience trop sommaire une poétique encore un peu confuse, la connaissance de celle d’Aristote se répandait en France, par l’intermédiaire des commentateurs italiens. […] Ou, en d’autres termes, il ne blâme ni ne loue par principes, mais d’instinct ; il a seulement le goût juste, le mot prompt, la main leste ; rien de pédant, ni de calculé, ni de réfléchi, mais l’insolence heureuse de la jeunesse, au service du bon sens et de l’honnêteté littéraire. […] A quoi si vous ajoutez, pour Mme de Staël et pour Chateaubriand, puisque c’est d’eux que nous parlons, qu’ils avaient, l’une dans sa fortune, dans les adulations dont on avait entouré sa jeunesse, et l’autre, Chateaubriand, dans sa pauvreté même, une raison analogue et contraire de n’écouter et de n’en croire qu’eux-mêmes, vous conviendrez qu’un Suard ou qu’un Dussault, l’eussent-ils pu d’ailleurs, n’eussent pas exercé la même ni surtout la même nature d’influence. […] « Qu’on se rappelle le Globe écrivait Sainte-Beuve en 1850, c’est-à-dire quand il en était beaucoup plus près lui-même que nous ne le sommes déjà des Causeries du Lundi, — ce journal si sérieux, si distingué, qui croyait ressembler si peu à un autre et qui a eu de l’influence sur la jeunesse lettrée, dans les dernières années de la Restauration.
Ce seul souvenir est pour eux une seconde jeunesse ; enfin tout avertit les poëtes de se tourner du côté de l’amour qui, dès qu’il est bien peint, leur est un garant presque assuré de tous les suffrages. […] Il y a toûjours parmi les spectateurs une jeunesse indiscrete, très-disposée par sa corruption même à saisir ces endroits malheureux ; et alors la situation la plus touchante n’est pas à l’abri d’un rire scandaleux qui, s’il n’entraîne pas les gens sensés, arrête du moins leur plaisir, déconcerte l’acteur, détruit pour quelque tems l’illusion de spectacle, et anéantit par conséquent l’impression qu’elle devroit faire. à la premiere représentation des Machabées, quand Antiochus dit ces deux vers, en faisant arrêter Antigone et Misaël : gardes, conduisez-les dans cet appartement ; et qu’ils y soient tous deux gardés séparément. […] Je n’ai pas prétendu le faire raisonnable, je n’ai prétendu que le rendre imposant par cette sorte de présomption dont je me moquerai volontiers en philosophe, mais que je crois d’une grande ressource comme poëte : ajoûtez que cette présomption n’est pas sans prétexte : les espérances de Romulus sont appuyés sur des oracles : il se croit lui-même fils de Mars ; et le feu de la jeunesse, aussi-bien que le sentiment de sa propre valeur, augmente encore sa crédulité.
On trouve souvent dans les auteurs latins pubes poil folet, pour dire la jeunesse, les jeunes gens ; c’est ainsi que nous disons familiérement à un jeune home, vous êtes une jeune barbe ; c’est-à-dire, vous n’avez pas encore assez d’expérience. (…) les cheveux blancs, se prend aussi pour la vieillesse. (…). […] la fleur de la jeunesse ; le feu de l’amour ; l’aveuglement de l’esprit ; le fil d’un discours ; le fil des afaires. c’est par métaphore que les diférentes classes, ou considérations, ausquelles se réduit tout ce qu’on peut dire d’un sujet, sont apelées lieux comuns en rhétorique et en logique, (…). […] Le gout par raport aux viandes dépend beaucoup de l’habitude et de l’éducation : il en est de même du gout de l’esprit : les idées exemplaires que nous avons reçues dans notre jeunesse nous servent de règle dans un age plus avancé ; telle est la force de l’éducation, de l’habitude, et du préjugé.
Il retrouvait très vite la plénitude de son jugement, quand il se retournait vers le passé, c’est-à-dire vers sa jeunesse, vers les livres qu’il avait vu naître ou ceux qu’à vingt-cinq ans sa curiosité avait découverts. […] Sa santé était des plus chétives ; son cœur, demeuré vide, sonnait dans sa poitrine au moindre choc ; il était timide et ses nerfs tressaillaient à tous les heurts, comme ces harpes qui étaient à la mode au temps de sa jeunesse. […] Ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse ont une tournure peut-être un peu apologétique. […] Les chênes rêvent d’une éternelle jeunesse ; les vallées, d’un éternel silence ; les ruisseaux, d’un éternel nonchaloir.
Paul Et cette force, si franche du collier, n’est-ce pas la marque de la véritable jeunesse ?
Le marquis disait de son père Antoine : « Je n’ai jamais eu l’honneur de toucher la joue de cet homme vénérable… À l’Académie, étant à 200 lieues de lui, son seul souvenir me faisait craindre toute partie de jeunesse qui pouvait avoir des suites un peu dangereuses » L’autorité paternelle semble presque aussi âpre dans la bourgeoisie et dans le peuple.
La fille qu’il avait eue dans sa jeunesse, à Liège, de son premier amour, miss Clémentine, et qui vivait retirée à Meaux, dans l’abbaye de Notre-Dame, lui revint en mémoire, et peut-être en remords.
Il se désolait encore d’assister à une nouvelle ruine d’un pays auquel il était attaché d’une façon toute particulière, d’un pays qu’il avait habité pendant les belles années de sa jeunesse, et dans lequel il était revenu discuter les affaires publiques sous le pontificat précédent, et où il avait trouvé la plus cordiale réception et la plus éclatante bonne foi.
Le pewee ou gobe-mouche brun Les détails dont se compose la biographie de ce gobe-mouche sont, pour la plupart, si intimement unis avec les particularités de ma propre histoire, que, s’il m’était permis de m’écarter de mon sujet, ce volume serait consacré bien moins à la description et aux mœurs des oiseaux qu’aux impressions de jeunesse d’un homme qui a vécu, longues années, de la vie des bois, en Amérique.
Il va cependant en ce temps-là lire ses Confessions chez la comtesse d’Egmont ; mais ses bons jours, clairs et riants comme ceux de sa jeunesse, ce sont ses longues promenades, ses herborisations dans la banlieue, au bois de Boulogne.
Le commencement, ressemblant à 42, évoque l’idée de sa grande et forte jeunesse.
Il y a en moi une jeunesse, une fraîcheur… Je ne puis croire à mon âge… » Puis il parle du profond ennui qu’il a toujours éprouvé, de ce tiraillement perpétuel de deux hommes en lui : l’un qui lui dit, quand tous ses effets sont prêts pour aller en soirée : « Couche-toi, qu’est-ce que tu irais faire là !
vous voyez, ça ne va plus. » 4 décembre La nuit, quand elle n’est plus la réfection de plomb de la jeunesse et de la santé, est bête comme un espace de temps inutile, vide et noir, une intermittence stupide du travail et de l’idée, une non-valeur stérile de la vie, déjà si courte pour l’activité pensante.
20 juin En montant à Gergovie dans le déroulement tournant des montagnes et des horizons, le général Bataille nous raconte son enfance, les misères de sa jeunesse et sa difficile fortune.
C’était alors, en termes d’atelier, un vieux plumeau, mais sa fille marchait derrière elle, et je l’ai reconnue dans la jeunesse de sa fille.
Mais, si elle n’est pas légitimiste, impérialiste, orléaniste, l’armée se fait tous les jours conservatrice dans le recrutement d’une jeunesse écartée du fonctionnarisme et de la magistrature, par les tristes choix faits par la République, et dont elle dote la province.
Ce chevalier, blanchi dans la carrière pour laquelle il combat, soutient qu’un roman n’est pas plus dangereux que le bal, la comédie, la promenade & les jeux d’exercice ; que la voie la plus courte & la plus sûre pour instruire la jeunesse & lui donner le goût des choses solides, c’est de commencer par lui présenter les choses agréables ; que le roman a cet avantage de montrer la vertu récompensée & le vice puni, au lieu que l’histoire offre souvent le contraire, les gens vertueux dans le malheur & les scélérats au faîte des grandeurs & des prospérités ; que l’abus d’un bien, d’un plaisir innocent, n’est pas une raison pour le défendre, tout étant relatif au caractère & ne devenant poison que lorsqu’on est mal disposé.
Les Châtiments, l’ouvrage le plus populaire de Victor Hugo, apprit à la jeunesse de l’Empire la haine et le mépris des hommes de l’Empire.
On voit à gauche la femme adultère, toute nue, assise sur le bord de sa couche ; elle est belle, très belle de visage et de toute sa personne, belles formes, belle peau, belle cuisse, belle gorge, belles chairs, beaux bras, beaux piés, belles mains, de la jeunesse, de la fraîcheur, de la noblesse ; je ne scais, pour moi ce qu’il fallait au fils de Jacob.
Macérées dans du vin de palme, elles donnent une liqueur dont il suffît de se frotter la peau pour garder l’apparence d’une éternelle jeunesse : c’était le secret des mages et des rois de Perse. […] « Ce n’était pas, dit Arago, qui raconte cette anecdote dans son Histoire de ma jeunesse, un nouveau venu ; c’était un naturaliste connu par de belles et importantes découvertes, c’était M. […] Helvétius, dans sa jeunesse, dit Chamfort, était beau comme l’amour.
Ce serait le cas de reprendre ici la fameuse comparaison de Stendhal : « Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet admiré a de nouvelles perfections. » Ainsi, chaque siècle, qui passe sur un chef-d’œuvre, sans en avoir altéré l’air d’éternelle jeunesse, donne au siècle qui suit cent raisons nouvelles d’y reconnaître de nouvelles beautés. […] Lamartine ne l’est pas moins, comme on pourrait s’en convaincre en feuilletant les lettres de ses années de jeunesse. […] Maintenant, à l’exception de quelques attardés, qui aiment dans le romantisme le souvenir de leur jeunesse ; de quelques symbolistes aussi, dont le timbre est un peu brouillé de quelques dilettantes enfin, dont les sensations ne sont pas d’ailleurs aussi personnelles, aussi rares, aussi distinguées qu’ils le croient, — et tous ensemble ils font bien une demi-douzaine, — pas un écrivain ne s’imagine que le monde ait affaire de sa confession, ni surtout ne dispute que l’art, s’il a sans doute un objet plus élevé, n’ait au moins son principe, sa base en quelque sorte, et sa loi, dans l’imitation de la nature et de la vérité. […] Je sais bien qu’ils l’affectent un peu, et qu’ils se donnent, en l’affectant, le plaisir facile, toujours cher à la jeunesse, d’irriter la contradiction. […] Sans avoir, en effet, rien produit, j’entends rien de considérable, rien qui vaille la peine d’être étudié pour soi-même, ils ont exercé, ils exercent encore, sur toute une portion de la jeunesse contemporaine, une réelle influence.
Pelléas et Mélisande de Claude Debussy On ne sait peut-être pas assez ce que fut Pelléas pour la jeunesse qui l’accueillit à sa naissance, pour ceux qui avaient de seize à vingt ans quand il parut. […] Au milieu de sa carrière, il ressent soudain ce besoin de représenter les choses humaines, qui est la grande exigence imposée à la jeunesse d’aujourd’hui.
Gaullieur, sur la jeunesse de Benjamin et ses relations avec Mme de Charrière (Voir Derniers Portraits ou au tome III des Portraits littéraires, édit. de 1864). — Enfin il faut lire encore (car la source une fois ouverte n’a plus tari) tout ce que le même M.
— Célia reste seule avec Volpone, qui dépouillant sa feinte maladie, arrive sur elle aussi florissant de jeunesse et de joie, aussi ardent que le jour où, dans les fêtes de la République, il a joué le rôle du bel Antinoüs.
Il vaut mieux renoncer à ces apologies partielles, et avouer franchement qu’en somme ce grand poëte, la gloire de son siècle, est ennuyeux ; il est ennuyeux pour le nôtre. « Une femme de quarante ans, disait Stendhal, n’est jolie que pour ceux qui l’ont aimée dans leur jeunesse. » La pauvre muse dont il s’agit n’a pas quarante ans pour nous ; elle en a cent quarante.
Il importe à la jeunesse actuelle de la prémunir contre cette partialité de l’historien.
M. de Talleyrand, lié de jeunesse avec les diplomates des grands cabinets en lutte avec la France anarchiste, était l’interprète le plus propre à faire entendre à ces cabinets, lassés d’efforts, de défaites, et même de victoires, des insinuations de paix.
La jeunesse actuelle ne cesse de défier la mort par devoir ou par caprice, avec un sourire de Spartiate, sourire d’autant plus grave que tous ne croient pas au festin des dieux.
Le pape l’accorda avec bonté ; il avoua que lui-même, dans sa jeunesse, il en avait fait autant.
Mais le soleil de Perse, la jeunesse facilement irritable, l’ivresse d’une constante fortune, les femmes et le vin, emportèrent dans les derniers temps Alexandre jusqu’à des excès d’actes et de paroles qui excitaient de grands murmures parmi les Grecs et parmi les Macédoniens.