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1520. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XIX Renonce, comme je l’ai fait moi-même, à tous les rôles actifs de l’existence !

1521. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

« Certes, et nous ne voulons pas le dissimuler, le physiologiste observateur eût vu là une misère irrémédiable ; il eût plaint peut-être ce malade du fait de la loi, mais il n’eût pas même essayé de traitement ; il eût détourné le regard des cavernes qu’il aurait entrevues dans cette âme ; et, comme Dante de la porte de l’enfer, il eût effacé de cette existence le mot que le doigt de Dieu a pourtant écrit sur le front de tout homme : Espérance !

1522. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

» Il mourut ainsi, avec toute sa tranquillité d’âme ; sans trop regretter une existence où une heure de lecture avait toujours dissipé ses plus grands ennuis.

1523. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Chez des politiques ou des théologiens comme De Maistre et M. de Lamennais, cette empreinte de Christianisme, une fois prise, est tenace, et s’attachera à toute leur existence.

1524. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Et puis il a juste les allures et les idées de M…, qui terrorisa Lannion et y tint la guillotine en permanence tant que dura Robespierre. » Il y a quinze ou vingt ans, je lus, aux Faits divers d’un journal, à peu près ce qui suit :   Hier, dans une rue écartée, au fond du faubourg Saint-Jacques, s’est éteint presque sans agonie un vieillard dont l’existence intriguait fort le voisinage.

1525. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Cristophori Wagenseilii. de sacri rom. imperii libera civitate noribergensi commentatio ; accedit de germaniae Phonascorum, ( von der Meister singer) origine, praestantia, utilitate et institutis sermone vernaculo liber » ; tel est le titre d’un ouvrage publié en 1697 à Altdorf, « typis impensisque Jodoci Wilhelmi Kohlesii. » Il est la source principale de tout ce que l’on a écrit sur les associations poétiques et musicales qui fleurirent en Allemagne, depuis la fin du XIVe siècle et dont quelques unes ont prolongé leur existence jusqu’à nos jours : l’association des maîtres chanteurs de Ulm tint ses dernières assises le 21 octobre 1839.

1526. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

A l’égard de l’inconnu, la volonté prend d’abord une attitude défensive et négative, commandée par les nécessités mêmes de la vie et de la lutte pour l’existence ; puis, selon les cas, elle continue de refuser ou, au contraire, elle accepte.

1527. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Sita et Rama s’extasient ensemble sur les scènes reproduites par le pinceau : « Jours heureux pour moi », s’écrie Rama à l’aspect de ces peintures, « quand un père vénéré vivait encore, quand la tendresse d’une mère veillait attentivement sur mon existence, quand tout était plaisir pour mon jeune âge… Voyez… Voilà que ma jeune épouse, la belle Sita, attire l’admiration de ma mère… Le sourire est sur ses lèvres, sa bouche entrouverte laisse éclater des dents aussi blanches que les calices allongés du jasmin ; de longues nattes de cheveux souples, et doux au toucher comme la soie, répandent un crépuscule sur ses joues ; tous ses membres, élégants de formes, gracieux de mouvements, ont la blancheur et la flexibilité des rayons de la lune glissant dans le vague des airs !

1528. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Il est trop loin encore pour que nous puissions l’atteindre dans notre existence actuelle, mais nous pouvons du moins travailler à défricher la route qui mène vers les beaux pays de l’avenir ; c’est plus que notre devoir, c’est notre mission !

1529. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Du Marsais Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL A A, a & a s.m. (ordre Encyclopéd. Entend.

1530. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Bientôt les petits soupers commencent, et on y agite au dessert l’existence de Dieu. […] Mais ce qui le distinguait entre tous les autres, c’était une large intelligence compréhensive qui, exercée par des études et des compositions philosophiques868, saisissait les ensembles, et, par-delà les textes, les constitutions et les chiffres, apercevait la direction invisible des événements et l’esprit intime des choses, en couvrant de son dédain « ces prétendus hommes d’État, troupeau profane de manœuvres vulgaires, qui nient l’existence de tout ce qui n’est point grossier et matériel, et qui, bien loin d’être capables de diriger le grand mouvement d’un empire, ne sont pas dignes de tourner une roue dans la machine. » Par-dessus tant de dons, il avait une de ces imaginations fécondantes et précises qui croient que la connaissance achevée est une vue intérieure, qui ne quittent point un sujet sans l’avoir revêtu de ses couleurs et de ses formes ; et qui, traversant les statistiques et le fatras des documents arides, recomposent et reconstruisent devant les yeux du lecteur un pays lointain et une nation étrangère avec ses monuments, ses costumes, ses paysages et tout le détail mouvant des physionomies et des mœurs.

1531. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Il n’en voulut devoir les preuves qu’à la force de son esprit, comme Descartes avait fait pour Dieu et pour l’existence de l’âme. […] Cependant les événements ont donné tort à Bossuet sur la meilleure forme de gouvernement, comme sur l’incompatibilité du protestantisme avec l’existence d’un gouvernement réglé.

1532. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Dans toutes les existences païennes, vouées à l’appétit, vous ne trouverez pas le suicide de Jean-Jacques, ou même le suicide étrange et merveilleux de Raphaël de Valentin. […] Le spectacle de la vie élégante et des milliers d’existences flottantes qui circulent dans les souterrains d’une grande ville, — criminels et filles entretenues, — la Gazette des Tribunaux et le Moniteur nous prouvent que nous n’avons qu’à ouvrir les yeux pour connaître notre héroïsme.

1533. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Landry que le poète sépare l’expression musicale de l’expression mentale, que le rythme s’impose à la conscience claire et l’idée à la conscience informulée, qu’une « phrase de trente mots ait été virtuellement construite dans son esprit avant qu’une seule sonorité ait résonné dans sa tête », qu’enfin un poème doive son existence comme un produit d’industrie à des services distincts. […] (Louis de Launay.) pour le moment, malgré la belle pierre de taille dont il grandit l’observatoire, il reconnaît l’existence d’un domaine psychique où sont possibles des transformations essentiellement inaccessibles aux méthodes de la science…, le sanctuaire où il n’est permis d’accéder qu’en suivant le dédales de l’introspection, où la logique déductive doit s’incliner devant les grandes révélations de cette « vue directe de la vérité », de cette « expérience supra-sensible », de cette « lumière naturelle » qu’on appelle aujourd’hui l’« intuition. » mais il ajoute : à cela près, — qui n’est pas une fissure-notre synthèse, basée sur des « faits scientifiques » et non des conceptions, « à priori », paraît douée d’un pouvoir explicatif s’étendant à l’intégralité des forces et des phénomènes de la nature, sans en excepter les faits du domaine de la psychologie, notre point de départ ayant été la recherche algébrique d’un « théorème d’unification ».

1534. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Est-ce la fusion, l’harmonie des deux principes de l’existence, de l’idée et de la forme, l’essence de la réalité, du visible et de l’invisible ? […] Et aujourd’hui, cette direction nouvelle de l’Art et des arts vers un Idéal nouveau, ce mouvement dont on discute les tendances mais non pas l’existence, qu’on l’appelle à tort ou à raison Décadence ou Symbolisme, de quel ébranlement social est-il la résultante ? […] Il est, à vrai dire, hanté de deux femmes dont les fantômes le poursuivent toujours, et qui, dans cette pièce aussi, remplissent les principaux rôles : l’une sous le nom d’Astarté : l’autre, sans forme ou existence visible, est seulement une voix. […] Cette perception de deux existences simultanées se correspondant en une seule âme, il n’a que le tort de l’avoir soit arrêtée trop court dans la voie vers le symbole, soit de la séparer trop net de l’ensemble de la vie normale. […] Acceptant cette définition de Madame Necker : « Le roman doit être le monde meilleur », Balzac ajoute : « Mais le roman ne serait rien si, dans cet auguste mensonge, il n’était pas vrai dans les détails. » Dans les détails, c’est-à-dire dans la mise en œuvre des éléments que la passion ajoute à la vie : « La passion est toute l’humanité », et dans une reproduction fidèle des indifférentes apparences sociales, conditions conventionnelles de l’existence des hommes en collections.

1535. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

« La Révolution de février 1848 dérangea l’existence de M. 

1536. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

À Airvault, dans le Poitou, les officiers municipaux, le colonel de la garde nationale, quantité de « manants et habitants », demandent à conserver les chanoines réguliers de Saint-Augustin. « Leur existence, dit la pétition, est absolument essentielle tant pour notre ville que pour les campagnes, et nous ferions une perte irréparable par leur suppression. » La municipalité et le conseil permanent de Soissons écrivent que la maison de Saint-Jean-des-Vignes « a toujours réclamé avec empressement sa part dans les charges publiques.

1537. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

VIII « De cette prérogative redoutable dont je vous parlais tout à l’heure résulte l’existence nécessaire d’un homme destiné à infliger aux crimes les châtiments décernés par la justice humaine ; et cet homme, en effet, se trouve partout, sans qu’il y ait aucun moyen d’expliquer comment ; car la raison ne découvre dans la nature de l’homme aucun motif capable de déterminer le choix de cette profession.

1538. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Rousseau est parvenu à se faire regarder ; c’est un sauvage sublime, un ilote de la pensée, que la société admet dans ses salons pour le voir avec curiosité et pour l’entendre avec complaisance blasphémer avec un éloquent délire contre la pensée même qui fait son existence, sa force et sa gloire.

1539. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

En quittant avec joie l’existence, cette mère plaignit sa fille d’avoir à vivre, et lui laissa dans l’âme de légers remords et d’éternels regrets.

1540. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

On connaît leur liberté et leur égalité à leurs œuvres ; ils auront la liberté d’être proscrits de l’État comme six millions de vagabonds sans maître, mais sans feu ni lieu, sans qu’aucun maître ait la responsabilité de leur existence !

1541. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Vendredi 22 février Je lis aujourd’hui le roman japonais : Les Fidèles Ronins, et je suis un peu surpris — moi qui jusqu’à présent, ne croyais pas bien violemment à l’existence d’une littérature japonaise — je suis surpris de la rencontre, dans ce livre, de certaines qualités littéraires très remarquables.

1542. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Son existence ne fut qu’un discours.

1543. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Le traité de la probabilité, de l’existence, de l’évidence, de la vraisemblance, de la certitude, de la persuasion, de la conviction, du doute.

1544. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Qu’est-ce que mon existence éphémère en comparaison de celle de ce rocher qui s’affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses suspendues au-dessus de ma tête et qui s’ébranlent ?

1545. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Retourné chez Legrand, Poe constate avec un horrible soupçon l’existence du mal qui dévore son ami, de ce mal sans nom et sans fièvre, et il apprend de sa bouche qu’il a compté sur l’aide de son dévouement à lui, pour une expédition secrète… Les détails de cette expédition, aussi étranges que le reste de l’ouvrage, redoublent l’intérêt de curiosité qui s’attache à un tel récit.

1546. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Autre chose encore : nous saisissons des analogies entre notre vie et celle de la nature, et nous goûtons, en nous y appliquant la joie calme de sentir notre existence se dérouler parallèlement à la sienne. […] « Flaubert, qui débrouille si bien les effets successifs et accumulés du milieu extérieur sur la direction des appétits et des passions du personnage, ce qu’il ignore, ou ce qu’il ne comprend pas, ou ce qu’il n’admet pas, c’est l’existence du milieu intérieur. » Et nous voyons plus loin qu’aux yeux de M.  […] Zola. « Une amertume affreuse, lui empoisonnait la bouche…, l’inutilité de tout, l’éternelle douleur de l’existence.

1547. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Pour tout dire, l’épopée étant destinée à consacrer ce qui est mémorable, refuse d’admettre des choses aussi fugitives que les existences individuelles et que les noms privilégiés par des institutions qu’on change et qu’on oublie. […] Alors le chantre de Roland, exagérant à sa guise les mœurs extravagantes des chevaliers et les mœurs cavalières des dames, conformera la vie et les coutumes adoptées par ses paladins à l’existence imaginaire des fantastiques personnages qui les seconderont de leur entremise dans leurs prouesses ridicules. […] Comme son existence explique bien son poème ! […] Trop faibles pour considérer sous tant de rapports une ample matière dont l’étude ne serait jamais complète, resserrons-la dans la concentration des vues directes de notre art, et bornons-nous à constater méthodiquement l’existence de nos règles par la perfection de l’Iliade, qui, sublime, variée, immense comme la nature même, ne se laisse analyser comme elle qu’en quelques principes généraux, puisqu’on ne peut ni la saisir, ni la pénétrer toute entière.

1548. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

À Paris seulement de rares roses font voir l’amère beauté d’une existence dépareillée…   Je songe aussi aux roses d’un climat brumeux. […]   Rétif menait une existence morose et fort retirée. […] Cependant, comme par son mariage avec Sliman Ehnni, fils d’un père naturalisé, Isabelle Eberhardt était devenue Française, elle ne tarda point à obtenir l’autorisation de retourner en Algérie où elle reprit son existence partagée entre ses affections et ses rêves.

1549. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

La musique a toujours eu ses enthousiastes ; mais c’est en vain qu’ils veulent donner à des compositions frivoles une consistance qu’elles n’ont point, une importance qu’elles ne peuvent avoir, surtout lorsque la musique est appliquée aux jeux de la scène : les Italiens, les Allemands, qui passent pour avoir au moins autant que nous le sentiment et le goût de la musique, n’accordent jamais à leurs opéras qu’une existence d’un ou deux lustres. […] Depuis que nous sentons à quel point l’existence de chaque citoyen tient à celle du gouvernement (grande vérité totalement oubliée en France pendant une longue prospérité de plus de cent cinquante ans), les derniers siècles de la république romaine, et son passage de l’aristocratie à l’unité de chef, sont devenus pour nous des torrents de lumière : on n’avait cessé de déraisonner dans les livres et dans les assemblées, sur cette histoire fameuse, trop défigurée par les diatribes des ignorants. […] Je suis fâché qu’il ne nous ait pas expliqué pourquoi, dans ces temps malheureux où l’on était si grossier, où l’on faisait tant de fautes contre la grammaire, contre la bienséance, on faisait tant de chefs-d’œuvre que nous sommes forcés d’admirer encore après un siècle et demi ; pourquoi les esprits étaient alors si vigoureux, si mâles, si sensés ; pourquoi, au milieu de notre politesse, de notre luxe, de notre délicatesse, nous ne produisons que des colifichets éphémères, enfants de la mode, aussi futiles, aussi passagers que leur mère, et dont l’existence ne passe guère l’année. […] Si cet habile littérateur se trompait, c’était du moins de très bonne foi : il avait été nourri dans le respect et dans l’admiration pour Voltaire ; il était la créature de Voltaire, dans toute l’exactitude du terme ; il lui devait son existence littéraire, sa place à l’Académie ; il tenait par les liens les plus forts au parti philosophique. […] aujourd’hui, tout le monde est ou croit être homme d’état ; chacun du moins ne peut se dissimuler que son existence, sa fortune, ses plus chers intérêts sont liés au sort de l’état ; chacun s’occupe du gouvernement, chacun en raisonne, et cette direction des esprits leur donne une tournure politique très favorable aux tragédies de Corneille.

1550. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

La première moitié florissante de l’existence de Delille, il ne faut pas l’oublier, est de 1770 à 89 ; il eut là près d’une vingtaine d’années de succès, de faveur, de délices ; c’est au goût de ce moment du xviiie  siècle qu’il se rapporte directement.

1551. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

La sensibilité naïve et compatissante qui sait nous intéresser à cette chétive et laborieuse existence, à la pauvreté toujours en éveil dès avant l’aurore, cette expression simple du réel qui rappelle presque le poète anglais Crabbe, mise surtout en regard des richesses de ton où s’est complu l’ami de Phrasidame, montrerait à quel point Théocrite eut véritablement toutes les cordes en lui.

1552. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

L’un dit : la comédie se borne à représenter les mœurs des hommes dans une condition privée294, excluant par sa définition tout le théâtre d’Aristophane ; un autre : le comique exprime l’empire de l’instinct physique sur l’existence morale295, oubliant Philaminte, Armande, Bélise, Vadius, le docteur Pancrace, et Alceste.

1553. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

elle s’est obscurcie, notre aurore, et m’a rendu à moi-même plus insupportable le poids de mon existence !

1554. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ces bruits n’ont pas le moindre fondement ; jamais ce travail ne fut plus cher à mon esprit, et, j’ajoute, plus nécessaire à mon existence.

1555. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Ces deux existences désormais n’en font qu’une, tellement qu’il est impossible d’écrire l’histoire du génie de l’un sans toucher au génie de l’autre.

1556. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Il ne négligeait pas cependant les fonctions plus graves qu’il remplissait comme administrateur à Ferrare ou dans les provinces ; c’était un de ces esprits multiples, mais précis, qui disposent à volonté de leurs facultés diverses, et qui savent tantôt se servir de leur imagination, tantôt la dompter pour la réduire à son rôle dans la vie : le charme, l’ornement ou l’amusement de l’existence.

1557. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Mlle de Guérin I Toute âme est une scène, sur laquelle la vie, obscure ou publique, joue des drames qui arrachent le sourire ou les larmes aux spectateurs ou aux acteurs des événements dont se compose notre existence.

1558. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

J’avais placé en deux fois plus de 160 000 fr. dans les rentes viagères de France, ce qui rendait mon existence indépendante du Piémont.

1559. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Devant nous, les Italiens parlaient et riaient entre eux, étant habitués depuis trois semaines à cette existence.

1560. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Il ne nous met sous les yeux que les images familières de l’amour, de l’ambition, de la vanité, qui troublent plus ou moins toutes les existences, et par qui se renouvelle sans cesse le tableau de la vie humaine.

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