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714. (1902) Propos littéraires. Première série

Mais cela n’empêche point qu’il y ait bien du talent dans cette agonie en un volume. […] Mais je ne sais quelle circonstance, extérieure ou intérieure, l’en empêche. […] Qu’historiquement la chose soit fausse, cela n’empêcherait pas qu’elle ne fût vraie en théorie. […] Il y a longtemps qu’elle existe, cette idée ; mais cela ne l’empêche pas d’être fausse. […] Tolstoï, ne peut empêcher d’être une œuvre miraculeuse.

715. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Léonard eût été bien empêché de donner les siennes. […] Il nous est impossible d’empêcher notre cœur de battre ; nous est-il possible d’empêcher nos doigts de remuer, et, si c’est possible, pendant combien de temps ? […] cela empêche-t-il qu’il y ait quatre-vingts millions de musulmans prêts à se faire tuer en son nom ? […] Or, l’amour-propre empêche que les mauvaises parties se représentent assez fidèlement à l’esprit pour contrebalancer le souvenir des parties heureuses. […] Même si on le conteste, cela n’empêchera pas de rapprocher le mot Adour du mot basque iturria qui veut dire source.

716. (1908) Après le naturalisme

Quoi les eut empêchées de se manifester, de se créer un organe intermédiaire d’elles à lui. […] Et jusqu’à ce que tu sois infaillible, jusqu’à ce qu’aucune erreur ne puisse te nuire et empêcher que tu obéisses à la volonté de vivre qui t’anime, tu ne dois pas avoir d’autre but — de distraction ! […] On abat tous les obstacles qui l’empêchaient de s’étendre. […] Elle n’empêche pas le cœur de se montrer large et bon. […] Tout ce qu’elle fait est pour empêcher que ne finissent ces guerres, les unes et les autres.

717. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Une maladie ne va jamais seule ; car un corps affaibli n’a plus la force de comprimer les causes de destruction qui sont toujours à l’état latent dans l’organisme, et que l’état de santé empêche de faire éruption. […] Je ne jurerais pas, en effet, que M. de Moltke ne professe quelqu’une de ces erreurs ; mais on avouera que cela ne l’empêche pas d’être un bon officier d’état-major. […] Il faut supprimer du même coup les écoles spéciales, École polytechnique, École normale, etc., institutions inutiles quand on possède un bon système d’universités, et qui empêchent les universités de se développer. […] La guerre est de la sorte une des conditions du progrès, le coup de fouet qui empêche un pays de s’endormir, en forçant la médiocrité satisfaite d’elle-même à sortir de son apathie. […] Entretenir une armée faisant un corps à part dans la nation et empêcher le développement de l’instruction primaire sont ainsi devenus dans un certain parti des articles de foi politique ; mais la France a pour voisine la Prusse, qui force indirectement la France, même conservatrice, à reculer sur ces deux principes.

718. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

C’étaient et ce sont encore de belles, braves et honnêtes femmes s’occupant de leur ménage, de leur famille, ce qui ne les empêchait ni ne les empêche d’être femmes, d’être élégantes et d’avoir même ce petit brin de coquetterie qui est le charme particulier de la Parisienne. […] il devint pour Pierre Loti, déjà nerveux et sensitif, une prison odieuse : il en parle cependant sans trop de rancune, mais ne peut s’empêcher de nous donner ce croquis de deux de ses maîtres. […] Lorsque nous nous endormons chaque soir, nous pouvons ne pas nous réveiller le lendemain, et cette idée, lorsque nous y songeons, ne nous empêche pas de nous endormir. […] Je ne puis cependant pas toujours empêcher les autres — au diable soient les autres !  […] La première fois que je vis jouer la Sirène je ne pus m’empêcher de m’écrier : « Mais la pièce est de moi ! 

719. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Ces vers ont pu gêner le public et l’empêcher d’entendre la pièce ; mais j’avoue qu’ils m’ont ravi. […] Foldal ne peut s’empêcher d’émettre un doute là-dessus. […] Et tout cela n’a point empêché Mme Sarah Bernhardt d’être admirable, ni M.  […] Il fait la cour à la femme de son ami intime ; mais cela ne l’empêche point d’avoir l’âme généreuse d’un terre-neuve. […] Mais, si j’essayais de formuler un jugement sur l’ensemble, j’en serais fort empêché.

720. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

je veux faire comme lui et boire à sa santé ; il n’y a rien de plus romantique et de plus… comique, nous n’avons pas pu nous empêcher d’en rire un peu dans les Jeunes-France. […] Le diable se fâchait et appelait l’ange : « grand dadais, céleste volaille », et le menaçait, s’il récidivait, « de lui plumer les ailes », ce qui l’empêcherait de remonter chez son patron. […] En somme, la poésie est un don fatal, une sorte de malédiction pour celui qui le reçoit en naissant, — une grande fortune même n’empêche pas toujours le poète d’être malheureux ; l’exemple de Byron le prouve assez. […] Quelqu’un qui n’aurait ni vu les tableaux de l’un, ni lu les poésies de l’autre, et ne les connaîtrait tous deux que par ces articles furibonds, ne pourrait s’empêcher de les croire un peintre de dernier ordre et un rimeur détestable. […] Une vieille ardeur inextinguible l’empêchait de sentir la fatigue, et après ce travail qui courbaturait les plus jeunes, il était animé, vaillant, prêt à la théorie, au paradoxe et à l’esthétique.

721. (1864) Études sur Shakespeare

Ni le principe rationnel ni le sentiment délicat qui les séparent ne pouvaient se développer dans des esprits que le désordre et la rapidité des impressions diverses ou contraires empêchaient de les saisir. […] L’impétueuse préoccupation de Hotspur est plaisante quand elle l’empêche d’écouter toute autre voix que la sienne, quand elle met ses sentiments et ses paroles à la place des choses qu’on veut lui dire, et qu’il a dessein d’apprendre ; elle devient sérieuse et fatale quand elle lui fait adopter, sans examen, un projet dangereux qui le saisit tout à coup de l’idée de la gloire. […] Un voyageur indigné a, par un quatrain inscrit dans l’Album de l’église de Stratford, appelé la malédiction du poëte sur le profanateur qui « badigeonne son tombeau comme il gâta ses pièces. » Sans adhérer absolument aux dures expressions d’une légitime colère, on ne peut s’empêcher de sourire en retrouvant, dans la couche de blanc de M.  […] » Cette inscription, composée, à ce qu’on croit, par Shakespeare lui-même, fut, dit-on, la cause qui empêcha de transporter son tombeau à Westminster, comme on en avait eu le projet. […] Si, encore incertain, il ne devait arriver à la connaissance de son malheur qu’à travers les angoisses d’une telle relation, les ornements poétiques dont elle est peut-être surchargée n’empêcheraient pas qu’elle ne fût dramatique, car les impressions qu’elle produit seraient pour nous celles d’un personnage intéressé au résultat ; nous les sentirions dans le cœur de Thésée.

722. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

La même condamnation n’empêcha point d’Alembert de demeurer inscrit sur la liste des « censeurs royaux », et pour ce motif, sans doute, quand Fréron attaquait les Encyclopédistes dans son Année littéraire, c’était L’Année littéraire qu’on suspendait, ou Fréron qu’on embastillait. […] Ce sera de nous débarrasser des préjugés qui empêchent en nous la nature de se développer conformément à elle-même. […] — De la prédilection de Montesquieu pour Florus [Cf. son Essai sur le goût] ; — et généralement pour les Latins de la décadence ; — ce qui ne l’empêche pas de reprocher à Tite-Live « d’avoir jeté des fleurs sur les colosses de l’antiquité ». — Comparaison du livre de Montesquieu avec la troisième partie du Discours sur l’histoire universelle ; —  et dans quelle mesure Montesquieu a eu l’intention de combattre Bossuet. — Sa théorie des causes ; — et sa philosophie de l’histoire. […] — Que les égards se sont même étendus plus loin ; — et qu’on en trouve la preuve dans l’affaire de la comédie des Philosophes (mai 1760) ; — mais surtout dans celle de L’Écossaise (juillet 1760), — s’il s’en fallut de bien peu que Fréron, nommément et grossièrement insulté par Voltaire, — ne fût empêché de lui répondre dans son Année littéraire [Cf.  […] Ce qui n’empêche qu’il y ait pour les curieux de fort belles éditions de Lemierre [en Œuvres choisies], Paris, 1811, F. 

723. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Même le système du décor unique, s’il eût triomphé dès le temps de Hardy, n’eût pas pu empêcher les choses de se passer de la sorte. […] Mais cela ne nous empêchera pas de louer comme il convient M.  […] Les dates, en effet, contraignent fortement la liberté naturelle des imaginations, et, si nous les respectons, elles nous empêchent de nous tromper brillamment. […] De là, la nature de son influence : le point d’honneur espagnol a peut-être empêché le naturalisme italien d’envahir les littératures modernes. […] On ne saurait en effet s’empêcher d’observer que le Discours de la méthode ne semble pas, au temps de sa publication, avoir fait grand bruit dans le monde.

724. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Il est probable que l’archaïsme de la langue suffira toujours pour empêcher un poète comme Dunbar de devenir populaire, dans le sens ordinaire du mot. […] Pour notre part, nous ne pouvons nous empêcher de regretter le caractère de banalité extrême de cette conférence. […] Voilà certainement un comble de la part d’un éditeur, et nous ne pouvons nous empêcher de dire que cela fait plus d’honneur à la bonté d’âme de M.  […] Jack arrive en Angleterre juste assez à temps pour empêcher le Docteur Josiah Brown de magnétiser Violette, que l’intrigant docteur voudrait bien épouser, et il jette son rival par la fenêtre. […] Pour conclure, on ne peut s’empêcher de remarquer le délicat instinct qui a conduit à donner son tour particulier au bref épilogue qui termine ce charmant volume.

725. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Voiture se plaignoit aussi de la peine que lui avoit donnée la lettre de la carpe, et, sans mentir, il en étoit à plaindre31. » Mais Voiture, quoi qu’il en dise, avait l’à-propos, la rapidité, le don du moment ; ce qui n’empêche pas aujourd’hui les Lettres du chevalier d’être bien plus intéressantes et plus instructives pour nous que les siennes. […] Ces longs raisonnements tirés de ligne en ligne vous empêchent d’entrer d’abord en des connoissances plus hautes qui ne trompent jamais. […] Enfin, m’étant remis le mieux que je pus, j’entrai dans un cabinet fort propre où je fis la révérence à la plus belle femme qu’on ait jamais vue ; je me baissai avec beaucoup de respect pour lui baiser la robe, mais elle m’en empêcha et me voulut bien saluer aussi civilement que si je n’eusse pas été déguisé. […] Voir la lettre 11e, où il se montre comme assiégé par les créanciers, qui l’empêchaient, de sortir de chez lui et de faire des visites ; la lettre 37e, sur le triste état de ses affaires ; la lettre 8e, sur une dette de jeu.

726. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Ce vice de conformation l’avait seul empêché d’entrer dans la carrière des armes, à laquelle sa haute naissance l’appelait. […] Jamais je n’oublierai certaines matinées sombres du mois de novembre, où les brouillards froids et épais de Londres empêchaient de distinguer le jour de la nuit, et forçaient le diplomate matinal à écrire ses dépêches à la lampe, sur un petit guéridon au pied de son lit. […] Quant à moi, sans honorer, dans le prince de Talleyrand, des personnalités peu honorables et des versatilités de services qui diminuent immensément la dignité de la vie et le prix même de ces services, je n’ai pu m’empêcher de professer toujours la plus haute estime pour le diplomate de la vraie révolution de 89, le diplomate de la paix, le pondérateur de l’équilibre, le conservateur économe de la vie des peuples au milieu de ces prodigues du sang d’autrui, qu’on appelle les gagneurs de batailles ; et, toutes les fois qu’il y a eu, depuis les obsèques de ce grand négociateur, une de ces crises européennes que les ambitions dénouent avec des alliances ou tranchent avec l’épée, je n’ai pu m’empêcher de me demander curieusement à moi-même : Qu’aurait conseillé à son pays, dans cette circonstance, M. de Talleyrand ?

727. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Peut-on s’empêcher de l’admirer, quand on voit qu’il a connu à fond tous les principes de l’éloquence et de la poésie ? […] Cependant le respect pour les doctrines socratiques ou platoniques l’empêchait de les nier d’une manière absolue, et il s’efforçait de les concilier avec une espèce de matérialisme absurde, quoique logique, auquel la raison pût ramener la pensée. […] Mais le premier obstacle que le philosophe rencontre, c’est le corps qui l’empêche d’arriver au vrai et au bien. […] Il a même indiqué les causes qui le plus ordinairement empêchent les hommes de pouvoir faire cette distinction, et de se bien connaître eux-mêmes.

728. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Fait d’une importance capitale pour moi, je crus ne pouvoir m’empêcher de reconnaître que les divers arts isolés, séparés, cultivés à part, ne pouvaient, à quelque hauteur que de grands génies eussent porté en définitive leur puissance d’expression, essayer pourtant, sans retomber dans leur rudesse native et se corrompre fatalement, de remplacer d’une façon quelconque cet art d’une portée sans limite qui résultait précisément de leur réunion. […] La foi seule nous empêche de le penser. » En d’autres articles, le Public dans le temps et dans l’espace, le Public et la Popularité(1878), il considère, plus particulièrement, le public de l’œuvre dramatique. […] Avec la tempête du Vaisseau Fantôme, qui dure tout un acte, tour de force inouï réussi avec un bonheur insolent, avec le pélerinage de Tannhaeuser, avec les torrents d’eau du Rheingold, les torrents de feu de la Walkyrie, les bruits de la forge et les murmures de la forêt dans Siegfried, c’est, dans toute son œuvre un véritable envahissement de musique descriptive ; ce qui n’empêche pas les wagnériens de combattre au premier rang des ennemis du genre pittoresque. […] Cependant, pour indispensable que soit aujourd’hui cette intervention de la machinerie dans l’art, nous ne pouvons nous empêcher, wagnéristes, de l’être complètement ; nous rêvons un moment où le triple objet de l’œuvre wagnérienne sera réalisé : l’œuvre idéale, qu’il a prodigieusement ébauchée et qui sera pure de toute machinerie décorative, une psychologie et un roman complets ; le théâtre idéal, non celui de Bayreuth (seul possible, aujourd’hui), mais le théâtre adorablement réaliste de notre imagination ; enfin, le public idéal, capable de recréer cette œuvre, sans nul besoin de trucs électriques ou musicaux, par seule lecture, par seule volonté.

729. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

De même, quand nous cherchons un souvenir, si nous concentrons trop notre attention sur un point particulier, nous empêchons le courant nerveux de se répandre dans les divers groupes de fibres cérébrales et d’associations aboutissant à l’objet cherché. […] Sans doute elle ne peut empêcher l’association de lui offrir telle ou telle idée, mais elle peut réagir et rejeter ce que l’automatisme lui offre, jusqu’à ce qu’il lui offre ce qui convient à son projet. […] La croyance est la conscience réfléchie de l’état général où se trouve notre intelligence, avec toutes ses sensations et représentations actuelles ; elle est une répétition, un écho, qu’il ne dépend pas de nous d’empêcher ; elle est suivie immédiatement d’une réaction appétitive et motrice déterminée par l’état émotionnel que produit l’état intellectuel. […] Quant au processus psychique, il est le suivant : Premier terme : Appétition faisant effort en un certain sens ; Deuxième terme : Absence de forces capables d’empêcher l’acte de l’appétition.

730. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Or, dans le moment, il s’était passé ceci : un jour le marseillanisme de Thiers, discutant avec le comte d’Arnim, avait été tel, que le comte n’avait pu s’empêcher de lui jeter : « Mais à vous entendre parler ainsi, on dirait vraiment que vous avez gagné la bataille de Sedan !  […] Mercredi 8 janvier Depuis trois jours, j’avais derrière moi Blanche d’une si mauvaise humeur, et avec des tombées de bras si désespérées, qu’impatienté, je n’ai pu m’empêcher de lui jeter : « Qu’est-ce que tu as ? […] Vendredi 10 janvier Dans cette maison maudite qui est derrière mon jardin, ce sont du jour à la nuit et de la nuit au jour, des aboiements de deux molosses qui m’énervent, et m’ont empêché des nuits entières de dormir, et si je n’avais retrouvé les volets intérieurs que j’ai fait faire pour mon frère, pendant sa maladie, je serais obligé d’aller coucher dehors. […] Dimanche 19 janvier Aujourd’hui, après de longs mois de complète disparition, apparaît Villedeuil tenant amoureusement par la main, sa petite fille, et dont la barbe devenue blanche lui donne un air patriarcal… Le voyant ainsi, mon souvenir n’a pu s’empêcher d’évoquer le Villedeuil à la barbe noire des soupers de la Maison d’Or.

731. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Même, si elle s’arrête un instant, notre main impatientée ne peut s’empêcher de se mouvoir comme pour la pousser, comme pour la replacer au sein de ce mouvement dont le rythme est devenu toute notre pensée et toute notre volonté. […] Mais rien n’empêche de le dégager, et de rechercher séparément en quoi consiste l’intensité d’une sensation affective, plaisir on douleur. […] Mais c’est que tout phénomène, tout objet, s’y présente sous un double aspect, l’un qualitatif, l’autre extensif : rien n’empêche de faire abstraction du premier, et il ne reste plus alors que des termes capables d’être superposés directement ou indirectement l’un à l’autre, et de s’identifier ensemble par conséquent. […] Ainsi, rien n’empêcherait de mesurer la sensation de chaleur par le degré de température ; mais ce ne serait là qu’une convention, et la psychophysique consiste précisément à repousser cette convention et à chercher comment la sensation de chaleur varie quand varie la température.

732. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Personne mieux que moi ne peut comprendre, ma chère Louise, ce que vous avez dû sentir à Heidelberg ; je ne peux pas y songer sans la plus vive émotion ; mais je ne veux pas en parler ce soir, cela me rend trop triste et m’empêcherait de dormir. […] En fille pieuse, elle obéit, mais elle ne put s’empêcher de dire : « Je suis donc l’agneau politique qui vais être sacrifié pour le pays. » L’agneau, quand on la connaît, peut paraître un terme singulièrement choisi pour une si forte victime ; mais la comparaison reste juste, tant le cœur chez elle était tendre et était bon.

733. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Il parlait avec tant de grâce, tant de feu, tant de majesté, souvent une heure durant, il s’énonçait en si beaux termes, tantôt latins, tantôt français, et disait de si belles choses, si curieuses, si recherchées, que les gens qui n’étaient venus qu’à dessein de le critiquer (ils étaient sans doute en grand nombre) ne pouvaient s’empêcher d’admirer son érudition et de se récrier comme les autres sur sa mémoire. […] Un homme qui connaissait bien les hommes, le cardinal de Forbin-Janson, avait tiré son horoscope : « M. de Noailles, avait-il dit, sera un jour chef de parti, mais ce sera sans le vouloir ni le savoir. » Encore une fois, au point de vue politique et ecclésiastique extérieur, et comme archevêque dirigeant tout un Ordre auguste et vénérable, M. de Harlay n’avait qu’un défaut, celui qui fit tort au sage roi Salomon ; et La Bruyère, ce grand et excellent juge, l’a dit avec bien de la modération et de la finesse ; car c’est très probablement à l’archevêque de Paris qu’il pensait lorsqu’il a tracé ce Caractère : « Il coûte moins à certains hommes de s’enrichir de mille vertus que de se corriger d’un seul défaut ; ils sont même si malheureux que ce vice est souvent celui qui convenait le moins à leur état et qui pouvait leur donner dans le monde plus de ridicule : il affaiblit l’éclat de leurs grandes qualités, empêche qu’ils ne soient des hommes parfaits et que leur réputation ne soit entière.

734. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Auparavant, Sismondi ne put s’empêcher toutefois de payer son tribut à cette première vie de colon et d’agriculteur, à laquelle il devait des impressions de bonheur ineffaçables. […] Bonstetten, l’aimable, le léger, l’étourdi, l’éternellement jeune, sur lequel glissent les années et les chagrins, que la douleur n’atteint pas, « car l’imagination est le fond de son être, c’est par elle qu’il est sensible et par elle qu’il est consolé » ; Bonstetten, qui, dans un temps loge avec Sismondi sons le même toit, et qui le taquine souvent ou le désole par ses malices, par ses pétulances, par ses frasques ; à qui ridée prend subitement un jour de demander la mère de son ami en mariage ; Bonstetten qui a au moins vingt-cinq ans de plus que lui, et que Sismondi ne peut s’empêcher cependant de regarder, comme un jeune homme qui lui serait recommandé et confié ; le même « qui oublie, il est vrai, ses amis à tous les moments du jour, mais qui, aussi, ne les abandonne jamais » ; cet espiègle qui communique quelque chose de sa vivacité et de son genre d’esprit à tous ceux qui veulent le définir, Bonstetten n’est qu’un contraste : Schlegel était une antipathie.

735. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

si vous m’écrivez encore une fois ici, j’aurai le bonheur de recevoir votre lettre : car rien ne peut naturellement m’empêcher d’y passer encore huit jours. — Mille amitiés à M.  […] On ne peut s’empêcher de rire en pensant à la manière dont il y fit son apparition.

736. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

On était alors par toute l’Europe dans une effervescence sociale et morale qui n’a d’analogue qu’en certaines époques romaines : « Les femme s de haut lieu et de grand nom, disait Sénèque, comptent leurs années non par les consulats, mais par les mariages ; elles divorcent pour se marier, elles se marient pour divorcer88. » Benjamin, dans ses lettres à madame de Charrière, dans celles de la fin, sur lesquelles nous n’avons fait que courir, parle fréquemment de cette femme et de plusieurs autres encore ; suivant son incurable usage, il ne pouvait s’empêcher de persifler, de plaisanter de l’une ou des unes avec l’autre. […] Et surtout, si la différence entre ce qu’il dit comme causeur et ce qu’il professe comme orateur est frappante, on ne saurait s’empêcher de le remarquer.

737. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Or Cécile a des rapports singuliers de contraste et de ressemblance avec Mlle de Liron ; écoutons sa mère qui nous la peint : « Elle est assez grande, bien faite, agile ; elle a l’oreille parfaite : l’empêcher de danser serait empêcher un daim de courir… Figurez-vous un joli front, un joli nez, des yeux noirs un peu enfoncés ou plutôt couverts, pas bien grands, mais brillants et doux ; les lèvres un peu grosses et très-vermeilles, les dents saines, une belle peau de brune, le teint très-animé, un cou qui grossit malgré tous les soins que je me donne, une gorge qui serait belle si elle était plus blanche, le pied et la main passables ; voilà Cécile… « Eh bien !

738. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Si cette lettre désirée arrive durant un dîner de famille, on ne peut s’empêcher de l’ouvrir aussitôt, devant tous ; on oublie qu’on n’est pas seule, les larmes coulent, et les bons parents de sourire, et la grand’mère de dire le mot de toutes les pensées : « Si tu avais un mari et des enfants, cette amitié disparaîtrait bientôt, et tu oublierais Mlle Cannet. » Et la jeune fille, racontant à ravir cette scène domestique, se révolte, comme bien l’on pense, à une telle idée : « Il me surprend de voir tant de gens regarder l’amitié comme un sentiment frivole ou chimérique. […] Elle en écrit assez séchement aux deux sœurs : décidément, c’est un homme occupé et qui se prodigue peu ; elle qui fait si volontiers les portraits de ses amis, elle ne se croit pas en droit d’entreprendre le sien ; il est, par rapport à elle, au bout d’une trop longue lunette, et rien n’empêche qu’elle ne le suppose encore en Italie.

739. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Au-dessous de seize ans, les enfants iront à l’hôpital. « Un mendiant qui s’est exposé à être arrêté par la maréchaussée, dit la circulaire, ne doit être relâché qu’avec la plus grande certitude qu’il ne mendiera plus ; on ne s’y déterminera donc que dans le cas où des personnes dignes de foi et solvables répondraient du mendiant, s’engageraient à lui donner de l’occupation ou à le nourrir, et indiqueraient les moyens qu’elles ont pour l’empêcher de mendier. » Tout cela fourni, il faut encore, par surcroît, l’autorisation spéciale de l’intendant. […] Et d’ailleurs comment empêcher des gens à l’aumône de demander l’aumône   Sans doute l’effet en est lamentable, mais il est infaillible.

740. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Quand on écrit ainsi le mot propre, c’est qu’on est frappé et comme possédé par l’objet ; on le voit intérieurement, tel qu’il est, grossier ou sale, et on ne peut pas s’empêcher de l’exprimer tel qu’on le voit. […] 198 Les derniers traits de l’ombre empêchent qu’il ne voie Le filet.

741. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

L’Académie a beau l’honorer publiquement : cela n’empêche point les plus aventureux parmi les plus jeunes écrivains, et ceux du cerveau le plus trouble, symbolistes, esthètes, wagnériens et mallarmistes d’être pour lui pleins d’égards, de le considérer comme un maître. […] Cela n’empêche pas de vivre comme les autres, de jouir, à l’occasion, du ciel, de l’air pur ou même de la société des hommes et des femmes ; mais, dans les minutes où l’on pense, il n’est guère possible, en dehors d’une foi positive, d’être optimiste : il y a trop de souffrances inutiles et absurdes et, de tous les côtés, une trop épaisse muraille de nuit… M. 

742. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Je ne puis cependant m’empêcher d’être ému quand je vois tant d’hommes de valeur, en France, en Angleterre, en Amérique, accepter ce nom comme un drapeau. […] L’esprit humain ne serait pas ce qu’il est sans elle, et j’ose dire que vos sciences, dont j’admire si hautement les résultats n’existeraient pas s’il n’y avait, à côté d’elles, une gardienne vigilante pour empêcher le monde d’être dévoré par la superstition et livré sans défense à toutes les assertions de la crédulité.

743. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Le Timocrate de Thomas Corneille reçut du public un accueil enthousiaste qui n’empêche pas l’auteur de n’être pour nous que le frère du grand Corneille. […] La part faite à la science dans la détermination des signes qui dénotent la supériorité d’une œuvre n’empêche pas celle de l’art de rester encore très grande.

744. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

En voyant en elle son ouvrage, il ne pouvait s’empêcher de le trouver trop parfait. […] Fière et sensible, elle reçut bien des blessures, ce qui ne l’empêcha jamais de pardonner.

745. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Mlle de Lespinasse, qui finit par le juger ce qu’il était et par l’estimer à son taux sans pouvoir jamais s’empêcher de l’aimer, avait commencé avec lui par l’admiration. […] Mon âme n’avait pas besoin d’aimer ; elle était remplie d’un sentiment tendre, profond, partagé, répondu, mais douloureux cependant ; et c’est ce mouvement qui m’a approchée de vous : vous ne deviez que me plaire, et vous m’avez touchée ; en me consolant, vous m’avez attachée à vous… Elle a beau maudire ce sentiment violent qui s’est mis à la place d’un sentiment plus égal et plus doux, elle a l’âme si prise et si ardente, qu’elle ne peut s’empêcher d’en être transportée comme d’ivresse : « Je vis, j’existe si fort, qu’il y a des moments où je me surprends à aimer à la folie jusqu’à mon malheur. » Tant que M. de Guibert est absent, elle se contient un peu, si on peut appeler cela se contenir.

746. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Au siège d’Orléans, étant dans la ville, et informée par Dunois qu’un corps anglais commandé par Falstoff s’approchait pour secourir les assiégeants, elle en fut toute réjouie, et, craignant qu’on ne l’en avertît point à temps pour l’empêcher d’aller à la rencontre, elle dit à Dunois : Bâtard, bâtard au nom de Dieu (elle put bien dire : Par mon martin, mais le témoin qui dépose du fait aura jugé le mot trop peu noble), je te commande que, tantôt que tu sauras la venue dudit Falstoff, tu me le fasses savoir ; car s’il passe sans que je le sache, je te ferai couper la tête. […] Elle lui répondait qu’elle était trop empêchée au fait de la guerre pour le satisfaire sur l’heure : « Mais quand vous saurez que je serai à Paris, envoyez un message par devers moi, et je vous ferai savoir tout au vrai auquel vous devrez croire, et ce que j’en aurai su par le conseil de mon droiturier et souverain Seigneur, le Roi de tout le monde. » De telles lettres, produites dans le procès, venaient directement à l’appui de l’accusation qu’on lui intentait, d’avoir prétendu usurper l’office des anges de Dieu et de ses vicaires sur la terre.

747. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

À propos d’une de ces querelles d’étiquette et de prérogative que Saint-Simon souleva, Louis XIV ne put s’empêcher de remarquer « que c’était une chose étrange que, depuis qu’il avait quitté le service, M. de Saint-Simon ne songeât qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde », Saint-Simon était possédé sans doute de cette manie de classer les rangs, mais, surtout et avant tout, de la passion d’observer, de creuser les caractères, de lire sur les physionomies, de démêler le vrai et le faux des intrigues et des divers manèges, et de coucher tout cela par écrit, dans un style vif, ardent, inventé, d’un incroyable jet, et d’un relief que jamais la langue n’avait atteint jusque-là. […] Saint-Simon ne peut s’empêcher de regarder tout ce qui se présente et de peindre tout ce qu’il voit.

748. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Rollin de même a été critiqué en toute sévérité par Gibert, par l’abbé Bellanger, et ces critiques rigoureux ont presque partout raison contre lui, ce qui n’empêche pas Montesquieu d’avoir eu raison à son tour dans sa louange mémorable. […] Plutarque, comme saint Augustin, a les défauts de son temps : ce qui n’empêche pas son originalité et sa générosité propres.

749. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

En remerciant ceux qui, dans cet intervalle, avaient accompagné leurs plaintes de témoignages d’intérêt et d’affection, il ne put s’empêcher cependant de relever avec une ironie amère la prétention de ces autres lecteurs qui « paraissent considérer un auteur dans les conjonctures où nous sommes, dit-il, comme un serviteur qu’ils ont chargé de défendre leurs opinions, et qui doit monter à la tranchée pendant qu’ils dorment ou se divertissent. […] Mais moi dont, à travers tout, le métier est d’être critique et écrivain, je ne puis m’empêcher de dire : Ne remarquez-vous pas, chemin faisant, comme ce style de Mallet dans ses brusqueries est énergique et ferme, comme il grave la pensée ; et l’abbé de Pradt, qui appelait Mallet son maître, en le comptant parmi les trois ou quatre écrivains éclos de la Révolution française, n’avait-il pas raison ?

750. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Quand on a lu ce plan de poésie ministérielle, adressé « au poète vertueux que j’admire et que j’aime », c’est-à-dire à Le Brun, on trouve que celui-ci l’a exécuté presque avec indépendance, bien qu’il n’ait pu s’empêcher de comparer M. de Calonne à l’aigle : Le hibou peut-il voir de son regard timide Ce que l’aigle et Calonne ont vu d’un œil rapide ? […] Lorsque Ginguené, ami de Le Brun dans tous les temps, se chargea de faire le recueil des Œuvres du poète, il trouva, dit-on, dans les papiers jusqu’à dix épigrammes contre lui-même, et il s’y piqua : ce qui ne l’empêcha point d’accomplir très fidèlement sa mission d’éditeur.

751. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Michaud et qui devait être mûr, s’en permettait alors tout autant et davantage, ce qui n’empêchait pas, nous a-t-on assuré depuis, son royalisme latent. […] Le vainqueur de Denain, par cette faveur, s’estimait suffisamment payé de ses exploits : « On ne pourra s’empêcher d’avouer ici, ajoutait M. 

752. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Je ne blâme point cet hommage rendu, en tout cas, à l’élévation et à l’idéalisation de la nature humaine ; mais je ne puis m’empêcher de remarquer que c’est prendre et accepter les idées de justice et de religion plutôt par le côté politique et social que virtuellement et en elles-mêmes13. […] Je passe la nuit sans m’éveiller, et le soir, quand je vais au lit, une espèce d’engourdissement m’empêche de faire des réflexions.

753. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Mais Tourguénef était empêché par toute son organisation mentale de connaître ces consolations intellectuelles. […] Son esprit était fort peu synthétique, se déliait de ses forces, craignait les visions définies, s’attachait distinctement à ne point empêcher par des faits trop précis de s’épanouir sa sensibilité qui était extrêmement vive, douce et tendre.

754. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Je trouve fort bon et l’hôpital et le massif et l’égout ; mais quand vous m’exposerez ensuite à la porte de cet hôpital, sur ce parvis, dans le voisinage de cet égout, au milieu de la plus vile populace, parmi les gueux, le gouverneur de la ville richement vêtu, chamarré de cordons, sa femme en beau satin blanc, je ne pourrai m’empêcher de vous dire : Monsieur Doyen, et les convenances ? […] Pour ces deux hommes qui le retiennent, je me trompe fort s’ils ne sont d’une telle proportion que si vous les acheviez, leurs pieds descendraient au-dessous du massif sur lequel vous les avez posés ; du reste, ils font bien ce qu’ils font, ils sont sagement drapés, bien coloriés, seulement, je vous le répète, ils semblent moins empêcher un malade de sortir par une porte que de se jetter par une fenêtre.

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