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1976. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Nous disions que les diverses mémoires sont bien localisables dans le cerveau, en ce sens que le cerveau possède pour chaque catégorie de souvenirs un dispositif spécial, destiné à convertir le souvenir pur en perception ou image naissantes : que si l’on va plus loin, si l’on prétend assigner à tout souvenir sa place dans la matière cérébrale, on se borne à traduire des faits psychologiques incontestés dans un langage anatomique contestable, et l’on aboutit à des conséquences démenties par l’observation.

1977. (1881) Le naturalisme au théatre

Ce sont des contes du chanoine Schmidt, démesurément grossis et destinés à être lus en famille. […] Remarquez que les grands décors, avec des trucs et des complications destinés à frapper le public, me laissent singulièrement froid. […] Il faudrait parler encore de la façon de s’asseoir, de manger, de lancer dans la salle la réplique destinée au personnage qu’on a à côté de soi, de s’approcher du trou du souffleur pour déclamer la tirade à effet que les autres acteurs sur la scène feignent d’écouter religieusement.

1978. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

C’était lui qui avait dit : « Si je débarque en Crimée, si Dieu m’accorde quelques heures d’une mer calme, je suis maître de Sébastopol et de la Grimée ; je mènerai cette guerre avec une activité, une énergie qui frappera les Russes de terreur. » Belle mort, quoi qu’il en soit du contretemps, heureuse même dans sa destinée incomplète, et qui comble à jamais une vie de guerrier.

1979. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

« Notre triste destinée en voulant ainsi, et les dieux irrités contre nous à cause de nos fautes nous ayant abandonnés, la fortune alors vous fut si favorable que les superbes capitaines de Rome se rendirent maîtres de notre Germanie à force d’armes. » (Le maladroit imite les périodes cicéroniennes.)

1980. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Le livre sixième est heureusement mieux conservé ; c’est là qu’on lit, après un entretien sur l’âme et sur ses destinées suprêmes, le songe de Scipion, excursion dans les régions éternelles.

1981. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Nous croyons à la raison, et vous l’insultez ; nous croyons à l’humanité, à ses divines destinées, à son impérissable avenir, et vous en riez ; nous croyons à la dignité de l’homme, à la bonté de sa nature, à la rectitude de son cœur, au droit qu’il a d’arriver au parfait, et vous secouez la tête sur ces consolantes vérités, et vous vous appesantissez complaisamment sur le mal, et les plus saintes aspirations au céleste idéal, vous les appelez œuvres de Satan, et vous parlez de rébellion, de péché, de châtiment, d’expiation, d’humiliation, de pénitence, de bourreau à celui à qui il ne faudrait parler que d’expansion et de déification.

1982. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

* * * — L’homme qui fait un roman ou une pièce de théâtre, où il met en scène des hommes et des femmes du passé, peut avoir la certitude que c’est une œuvre destinée à la mort, — et quand même il aurait tout le talent possible.

1983. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dans une des plus belles pages de l’écrivain, quand les Micawber, Peggotty et la malheureuse Émilie s’embarquent à Gravescend, sur un navire d’émigrants, le soir, au couchant, tous les minces agrès profilés sur le ciel éclatant, c’est non ce grand spectacle que décrit Dickens, mais la tristesse du départ, l’espoir de nouvelles destinées ; une antre de ses meilleures scènes, le récit du sinistre où Steerforth perdit si bravement la vie, agitant son bonnet rouge au-dessus des grandes lames vertes, paraîtra à tout lecteur moderne bien peu pittoresque et trop rempli des sensations d’effroi et de compassion du narrateur.

1984. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

. — Par là s’expliquent, et seulement par là : — le choix des épisodes [Job, Tobie, Daniel, Judith, Esther] ; — la grossièreté de quelques-uns d’entre eux, destinés à rehausser d’autant la figure du Christ ; — et la part enfin que le clergé pendant longtemps a prise à la représentation des Mystères. — Du Cycle des saints, et de son caractère généralement local ; — qui n’en est pas pour cela plus laïque. — Les Mystères sont des « leçons de choses », une manière d’enseigner aux foules les vérités essentielles de la religion ; — et un moyen, comme on l’a dit, de se les attacher. — Qu’il n’y a que deux Mystères qui fassent exception : le Mystère du siège d’Orléans et le Mystère de Troie ; — mais que l’état d’esprit qui a inspiré le premier n’a rien d’incompatible avec le caractère essentiel des Mystères sacrés ; — et que le second n’a sans doute jamais été représenté.

1985. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Il appartient au xviiie  siècle, et en même temps il ouvre un autre siècle, appelé à une tout autre destinée en philosophie comme en politique.

1986. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Eh bien, ces puissans de la terre qui croyaient bâtir pour l’éternité, qui se sont fait de si superbes demeures et qui les destinaient dans leurs folles pensées à une suite ininterrompue de descendans héritiers de leurs noms, de leurs titres et de leur opulence, il ne reste de leurs travaux, de leurs énormes dépenses, de leurs grandes vues que des débris qui servent d’asyle à la partie la plus indigente, la plus malheureuse de l’espèce humaine, plus utiles en ruines qu’ils ne le furent dans leur première splendeur.

1987. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Ce jeune artiste a déjà eu de beaux salons — sa statue est évidemment destinée à un succès ; outre que son sujet est heureux, car les pucelles ont en général un public, comme tout ce qui touche aux affections publiques, cette Jeanne d’Arc que nous avions déjà vue en plâtre gagne beaucoup à des proportions plus grandes.

1988. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

De deux vases différents, la destinée verse la vie aux humains.

1989. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Et voyez encore ceci : Mais qu’en de si beaux faits vous m’ayez pour témoin, Connaissez-le, mon roi, c’est le comble du soin Que de vous obliger ont eu les Destinées. […] C’est ainsi que toute une destinée peut dépendre d’une montre qui retarde ou d’un fiacre trop lent. […] On y vivait, en somme, et les misonéistes d’alors ont dû craindre toute lumière nouvelle comme un mortel péril pour les biens acquis et pour les destinées de l’espèce.

1990. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

La grande originalité de sa destinée, c’est, étant né prêtre et devenu philologue, d’avoir élaboré, avec sa piété et sa philologie, de tels composés spirituels que le monde en a été surpris, que les frivoles mêmes et les simples en ont été confusément informés, et qu’ainsi, — chose inouïe, — cet homme de cabinet, ce bénédictin, ce docteur Faust a connu, outre la gloire, la popularité, je dis la popularité la plus retentissante, quelque chose en vérité comme celle des grandes étoiles de théâtre… Je suis assuré, pour moi, qu’il fut un très bon hébraïsant, un très bon exégète et un très bon critique. […] Scribe a connu et perçu le merveilleux de la vie, le charme profond de la bonne honnêteté quotidienne, la sorcellerie qu’exercent les circonstances fortuites les plus minces sur le déroulement des destinées. […] Elle sait qu’elle est destinée à un Grümenthal, de la maison Grümenthal de Genève ; qu’on lui dira un jour qu’elle doit l’épouser « fin courant », et qu’elle l’épousera, bien qu’il soit laid et bête, et qu’il ne lui en fera pas moins une douzaine d’enfants… Elle dit cela avec une résignation comique, une sorte de mélancolie espiègle. […] Mais je vous prierai de remarquer que chez le littérateur Nachette ce cynisme a quelque chose de professionnel ; que l’entière et haineuse misanthropie, dont cet écrivain se pique, comporte le mépris de soi aussi bien que des autres ; que, d’ailleurs, en criant son humiliation, en la criant au visage de celui qui l’humilie, il s’en délivre en quelque manière ; que l’étrange aveu d’un sentiment qu’on a tant d’intérêt à cacher, impliquant que ce sentiment est décidément plus fort que tout, plus fort même que la vanité, semble en emporter par là même l’absolution ; qu’enfin la basse jalousie de Nachette perd à ses propres yeux, par les raisons qu’il en donne, son caractère déshonorant : car ce qu’il reproche férocement à Demailly, c’est son argent, sa beauté et sa chance, ce que La Bruyère appelle les « biens de fortune » ; mais, dans son fort intime, Nachette ne se juge point inférieur à Charles, et ainsi son horrible confession se ramène à un acte d’accusation dressé contre la destinée. […] Sa gourme jetée, il sentait, à la réflexion, qu’un jeune homme dans sa position se devait à lui-même, devait à sa famille et à la société, de faire un mariage décent et normal, un mariage qui servît son « avenir », qui fût en harmonie avec le rôle public, considérable et utile, auquel il était évidemment destiné ; et il se dit que ce devoir-là primait l’autre.

1991. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

  Cette vie d’une femme que la jeune fille vient de trouver dans les rubans, dans les lettres d’une morte, sera presque celle de Renée, et c’est une véritable prédiction de sa propre destinée qu’elle a trouvée dans ces épaves du passé. […] Dans la cinquième partie, je trouve cette pièce, dont la première partie résume la grandeur, et dont la dernière strophe contient toute la philosophie et le charme du poète : La France, ô mes enfants, reine aux tours fleuronnées, Posait, sous l’empereur que votre aïeul suivait, Le bras droit sur le Rhin, le gauche aux Pyrénées, Et ses pieds et sa tête avaient, ô destinées !

1992. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Les destinées des corps intermédiaires et des hommes libres, et qui aiment à l’être, sont donc semblables et sont donc connexes ; et hommes libres et corps intermédiaires sont solidaires. […] Le gouvernement de l’Etat n’a jamais regardé la magistrature ; nous ne sommes ni princes, ni pairs, ni grands officiers de la couronne, ni généraux d’armée, ni ministres… » Dans cette pièce, destinée à être comme un manifeste officieux et qui fut remaniée de concert par Maupeou et par Voltaire, celui-ci sent bien que l’opinion est effrayée de perdre avec l’ancien Parlement un gardien et un défenseur des libertés publiques. […] Il avait failli être Conseiller au Parlement, et c’est à quoi son père le destinait, comme il était très naturel. […] Elle ne m’a point élevée dans un couvent, parce que ce n’est point dans un couvent que j’étais destinée à vivre… J’entends dire que dans ces couvents, comme dans la plupart des collèges où les jeunes gens sont élevés, on n’apprend guère que ce qu’il faut oublier pour toute sa vie ; on ensevelit dans la stupidité les premiers de nos beaux jours.

1993. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

On s’attendrit sur la fleur qui va s’épanouir ; et c’est en effet une chose qui prête à la rêverie : la vue d’un enfant au berceau, de ce petit être qui s’ouvre peu à peu à la vie consciente, qui commence à s’avancer, souriant et indécis, vers ses mystérieuses destinées, est un objet de contemplation autrement poétique. […] Nous reconnaîtrons volontiers que dans une œuvre d’art il ne doit pas subsister trace de l’effort intellectuel qu’elle a coûté ; et cela est vrai surtout de l’œuvre destinée à donner une impression de poésie. […] Dans l’œuvre qui semble emportée du mouvement le plus puissant, on discernerait de même des calculs secrets, de petites ruses, des artifices de composition destinés à ménager un effet, à produire un contraste, à tenir la curiosité en suspens.

1994. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Car nous devenons d’autant plus maîtres de notre destinée que nous démêlons plus exactement les attaches mutuelles des choses. […] L’oiseau donc, un seul oiseau, c’est tout le livre, mais à travers les variétés de sa destinée, se faisant, s’accommodant aux nulle conditions de la terre, aux mille vocations de la vie ailée… Tel il nous apparut dans son idée chaleureuse, celle de la primitive alliance que Dieu a faite entre les êtres, du pacte d’amour qu’a mis la mère universelle entre ses enfants. » M. 

1995. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Celle-ci eut besoin d’une fable qui lui servît de tissu : il fallut que le fait eût une étendue mesurée, que le sujet pût s’asservir aux trois unités, que le nécessaire et le vraisemblable ordinaire s’y réunît que le ridicule y éclatât par les caractères et par les mœurs qu’elle était destinée à peindre, que les passions lui prêtassent une chaleur d’où l’intérêt naquit, que les scènes, les actes, en fussent bien ordonnés, que l’exposition en fût facile, le nœud plus intrigué, le dénouement juste et vrai, que le style, que le dialogue en fussent également naturels : elle n’exigea pas absolument la force comique, les péripéties, les tableaux et la symétrie, mais la réunion des conditions ci-dessus marquées qui sont au nombre de dix-huit. […] Les anciens, conformément à leurs dogmes, voulurent sans doute avertir les patients époux que leur lit conjugal était soumis aux volontés de Jupiter, et qu’il fallait se résigner, en cela comme en tout, à l’irrévocable fatalité de leur destinée ; et dans le rôle de l’heureuse Alcmène ils insinuèrent qu’une femme ne peut céder innocemment qu’à la ressemblance parfaite de son mari.

1996. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Je viens d’ailleurs ici moins m’apitoyer sur la destinée de l’abbé Delille, et la contempler du haut de notre point de vue actuel, que tâcher de m’y reporter et de la reproduire.

1997. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Théocrite serait compté encore parmi les peintres de l’amour, lors même qu’il n’aurait pas composé des pièces destinées uniquement à le célébrer.

1998. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Certes, s’ils se bornaient à railler ces esprits positifs et raisonneurs, qui, avec le calme sourire du bon sens triomphant, demandent à la poésie une fin pratique en dehors d’elle-même ou l’exposition logique d’une idée claire, renvoyant aux Petites-Maisons les Aristophane et les Shakespeare ; s’ils se bornaient comme Goethe à dire à ces sages : Vous oubliez que l’imagination a ses lois propres auxquelles la raison ne peut pas et ne doit pas toucher, que la fantaisie a la puissance et le droit d’enfanter des créations destinées à rester, pour la raison, des problèmes éternels, et qu’une production poétique est d’autant plus haute, plus large et plus profonde qu’elle échappe davantage à la mesure et à la portée de l’intelligence commune ; s’ils se bornaient à cela, certes il faudrait les remercier.

1999. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Les religions, leur gloire et leur ruine, le genre humain, ses douleurs et sa destinée, tout ce qu’il y a de sublime au monde lui est alors apparu dans un éclair.

2000. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

» XXVI Confucius, d’après ces maîtres et ces modèles, et les politiques de son école après lui, commentent ainsi ces trois relations et ces cinq vertus réduites en gouvernement et en rites : « Il faut un gouvernement aux hommes, puisque les hommes sont destinés par leurs nécessités à vivre en société.

2001. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

« La jeune femme que le duc d’Aiguillon destinait à ce vieillard n’avait pas accompli sa dix-neuvième année.

2002. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Il y avait dans les destinées si différentes de la duchesse Charlotte et de la comtesse Louise un contraste éloquent, une leçon douloureuse et amère qu’un poète, un moraliste, un peintre des passions humaines aurait dû mieux comprendre, et qu’il eût comprise sans nul doute, s’il n’avait pas été si directement intéressé dans cette aventure.

2003. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Le cardinal Brancadoro et moi nous fûmes donc destinés pour Reims ; les cardinaux Mattei et Pignatelli pour Rethel, les cardinaux della Somaglia et Scotti pour Mézières, les cardinaux Saluzzo et Galeffi pour Sedan ; plus tard on les interna à Charleville, parce qu’il n’y avait point d’appartements à Sedan ; les cardinaux Litta et Ruffo Scilla furent envoyés à Saint-Quentin, le cardinal di Pietro à Semur, le cardinal Gabrielli à Montbard et le cardinal Opizzoni à Saulieu.

2004. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Villon n’a pas su quelle destinée auraient ses vers mais il semble qu’il ait eu la pudeur de la gloire qui l’attendait.

2005. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Mais, à la différence de l’abeille, il le sait ; et s’il met tant de soin à composer son trésor, c’est qu’il aime ceux auxquels il le destine.

2006. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Étrange destinée des mêmes mots !

2007. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

On en trouve presque à chaque page les traits aimables et délicats : ici une bouche que la bonté rend souriante ; là un froncement de sourcils au souvenir de quelque injustice ou sous la pointe de la souffrance ; ailleurs les rides avant l’âge, stigmates touchants des injures de sa destinée.

2008. (1909) De la poésie scientifique

Pour la première fois depuis les épopées cosmiques du Mexique et de l’Asie et le livre de Lucrèce, la Poésie revient à un plan de spéculations envisageant (maintenant avec la profonde émotion de certitudes scientifiques et leurs hypothèses) la destinée de l’homme en union avec le destin universel.

2009. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Il y a de ces tragiques ratures dans les destinées.

2010. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

les ironies des destinées !

2011. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

C’est d’abord le sentiment amer de l’anomalie intérieure et de la destinée manquée.

2012. (1894) Textes critiques

Étant destiné que rien ne sache polluer la madone, dévêtue par le sacrilège — « elle avait une robe mauve, elle en mit une amarante ».

2013. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Ils défendaient avec âpreté le fond des reptiles en même temps qu’ils l’attaquaient avec convoitise ; ainsi le Conservateur s’indignait contre Benjamin Constant, cet « ex-homme de lettres qui a fait refuser à la Chambre une somme de 40 000 francs destinée à donner des encouragements aux gens de lettres.

2014. (1926) L’esprit contre la raison

Toutes les tours d’ivoire seront démolies, toutes les paroles seront sacrées et, ayant enfin bouleversé la réalité, l’homme n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que s’ouvrent les portes du merveilleux. »az Une fois pour toutes, condamnés en bloc les cadres agréables, divertissements et plaisirs destinés à celer ce que l’intelligence risquerait de découvrir de plus ou moins contraire à l’individu, si nous nous refusons à user, en vue de profit individuel, des faits ou dispositions favorables, il est dès lors non moins injuste d’aller chercher dans une apparence néfaste des raisons contre l’esprit.

2015. (1903) La renaissance classique pp. -

Tout à coup, un jour non prévu, mais sûrement fixé dans l’ordre des destinées, un événement en apparence insignifiant frappe son esprit.

2016. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Don Juan et la société française ont vieilli en même temps ; ils ont supporté l’un et l’autre les mêmes destinées, et à cette heure ils se trouvent face à face à l’orifice du même volcan ! […] Étrange destinée de madame la duchesse de La Vallière !

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