Et à ce propos, un joli détail sur Thiers. […] Ils se firent alors un plaisir de lui montrer, dans les plus grands détails, leur exposition.
Nous ne sçavons pas assez distinctement les détails de la mécanique de la peinture antique, pour en faire un paralelle avec la mécanique de la peinture moderne. […] Nous lisons encore dans Pline un grand nombre de faits et plusieurs détails qui prouvent que les peintres anciens se piquoient d’exceller dans l’expression, du moins autant que les peintres de l’école romaine se sont piquez d’y exceller.
… Ce détail me paraît horriblement poétique… Il me semble que ce style est trop net, trop châtié… (Avec un soupir. […] … Allons, une faute de français ici, — un détail écœurant à la fin de cette phrase… (Second soupir plein d’amertume.
L’érudition c’est un détail, c’est une masse de détails ; c’est une curiosité.
Son livre, écrit du style d’un homme qui a agi sur la langue qu’il parle avec la même force qu’il a pensé sur elle, fourmille de faits et de rapprochements inattendus à enchanter les scholiastes et les bibliophiles ; mais, il faut bien que la critique le lui dise : ces détails, curieux pour des… curieux, n’apprennent, en somme, rien d’important et de nouveau et qui fasse trouée de boulet dans nos esprits et dans l’ordre de nos connaissances sur l’histoire de la comédie. […] Ce premier volume de l’Histoire de la Comédie telle que du Méril l’avait conçue contenait la Comédie primitive, la Comédie chinoise, le Théâtre indien et la Comédie grecque, jusqu’à celle d’Aristophane, avec toutes les questions de détail qui se rattachaient à un si vaste sujet.
Par un de ces hasards comme il y en a dans la vie, il avait été mêlé à cette famille de Montijo dans laquelle l’Empereur avait choisi si romanesquement une Impératrice, et, petite fille alors obscure, il lui avait (détail qu’il nous donne dans ses Lettres à Panizzi) quelquefois fait manger des gâteaux chez le pâtissier. […] Dans Carmen enfin, cette chose bohème et qui, sous une plume plus poétique, serait si âprement savoureuse dans sa férocité sauvage, le linguiste qui était en Mérimée a étouffé la poésie du récit sous de fastidieux détails de grammaire.
Le livre de Saint-Bonnet, que j’oserais critiquer dans l’architecture de sa composition s’il n’était pas bien moins un livre écrit pour le public que les Élévations solitaires d’un admirable penseur devant Dieu, ce livre de près de six cents pages étincelle de beautés de toute espèce, de rencontres heureuses, de détails charmants et de traits de génie, qui, comme des éclairs, vous entrouvrent un monde, où il n’y avait qu’un horizon ! […] Ce ne sont pas des moralistes ordinaires, quel que soit l’extraordinaire de leur talent, ce n’est ni Montaigne, par exemple, ni La Rochefoucauld, ni Vauvenargues, ni Chamfort, ni madame de Staël (la madame de Staël du sombre livre de l’Influence des passions sur le bonheur individuel), ni même le religieux et platonicien Joubert, qui auraient pu écrire ce traité de « la Douleur », tracé d’une main si attendrie, mais si ferme, pour nous la faire comprendre et pour nous la faire accepter… On sent, en le lisant, qu’on n’a plus affaire ici à un moraliste au détail, inspiré par le spectacle isolé de la misère humaine, étudiée peut-être sur son âme, mais à une tête d’ensemble qui a une nette et transcendante conception de la vie et de la destinée, et qui fait rentrer la douleur dans la notion la plus profonde des choses et dans le pian providentiel de la Création.
Shakespeare et Molière n’ont pas chicané non plus avec le détail révoltant de l’expression quand ils ont peint, l’un, son Iago, l’autre, son Tartuffe. […] dans le livre chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fortune de la pensée, une valeur très importante d’ensemble et de situation, qu’il ne faut pas lui faire perdre en la détachant.
Il nous échappe, parce qu’il habite dans l’abstraction pure, à cinq cents pieds au-dessus de la terre ; faites l’en descendre, et ramenez-le au détail des circonstances précises, aux cas singuliers et distincts, aux événements visibles et palpables. […] Les fleurs, la fraîcheur de la chambre, l’ennui de bâiller seul, la gaieté du ciel, toutes ces idées, avec tous leurs détails, passent et reviennent dans votre tête, agréables ou fâcheuses, avec des commencements et des chocs de désirs contraires ; tout à coup vous apercevez un volume nouveau, les Contemplations de Victor Hugo.
L’observation intérieure comme l’observation extérieure, n’embrasse d’abord que des masses, et n’atteint que tardivement et péniblement les détails. […] Jouffroy classe tous les genres de plaisir désintéressé, les distinguant selon qu’ils sont produits par « l’association des idées, la nouveauté, l’habitude, l’expression, l’idéal, l’invisible72 », par la présence de l’unité et de la variété, par la vue d’un rapport d’ordre et de convenance, par la sympathie ; il montre les règles, les dépendances, les variations, les ressemblances, les différences de ces plaisirs, avec une abondance, un détail, une netteté, un soin que je n’ai vus dans aucun livre.
Les mémoires de Sully, en peignant les détails de sa vie domestique, nous ont rendu son souvenir encore plus cher, parce qu’ils montrent partout l’homme sensible à côté du grand homme. […] Ensuite l’orateur entrant dans le détail des victoires, des faits d’armes, de toutes les grandes actions de Du Guesclin, prouva que ce grand homme avait rempli tous les devoirs d’un vrai chevalier, puisqu’il avait uni au plus haut degré la probité et la valeur.
. — On a dans cette brochure tous les détails sur les représentations d’Esther et d’Athalie, quelques-uns de nouveaux, quelques petits billets inédits de Louis XIV.
Les temps sont changés ; ils vont en détail et font entrer l’ennemi dans la place par petites bandes.
Le détail de cette jeunesse et de cette famille est enchanté.
On n’attend point que nous le fassions en détail ; nous en serions réduits, en analysant M.
Thiers et Mignet ne nous ont pu montrer que par leurs côtés saillants, achèveront de s’y dessiner en détail.
Les fines et justes observations y abondent ; l’auteur attribue quelquefois, je pense, à des vues de détail plus de valeur scientifique et de généralisation qu’elles ne comportent.
Je n’analyserai point avec détail ce qui concerne la littérature française ; toutes les idées intéressantes ont été dites sur ce sujet.
D’avance et à son insu, chaque génération porte en elle-même son avenir et son histoire ; à celle-ci, bien avant l’issue, on eût pu annoncer ses destinées, et, si les détails tombaient sous nos prévisions aussi bien que l’ensemble, on pourrait croire à la fiction suivante que Laharpe converti inventa à la fin du Directoire, en arrangeant ses souvenirs.
Au reste ce détail, et aussi le formidable total de sa fortune, ont été connus trop tard pour arrêter les premières manifestations de l’admiration et du deuil publics.
La force du style ne le cède ici qu’au pittoresque des détails.
Et puis, pourquoi n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poëte, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout : fraîches promenades d’orangers le long d’une rivière ; larges places ouvertes au grand soleil pour les fêtes ; rues étroites, tortueuses, quelquefois obscures, où se lient les unes aux autres mille maisons de toute forme, de tout âge, hautes, basses, noires, blanches, peintes, sculptées ; labyrinthes d’édifices dressés côte à côte, pêle-mêle, palais, hospices, couvents, casernes, tous divers, tous portant leur destination écrite dans leur architecture ; marchés pleins de peuple et de bruit ; cimetières où les vivants se taisent comme les morts ; ici, le théâtre avec ses clinquants, sa fanfare et ses oripeaux ; là-bas, le vieux gibet permanent, dont la pierre est vermoulue, dont le fer est rouillé, avec quelque squelette qui craque au vent ; au centre, la grande cathédrale gothique avec ses hautes flèches tailladées en scies, sa large tour du bourdon, ses cinq portails brodés de bas-reliefs, sa frise à jour comme une collerette, ses solides arcs-boutants si frêles à l’œil ; et puis, ses cavités profondes, sa forêt de piliers a chapiteaux bizarres, ses chapelles ardentes, ses myriades de saints et de châsses, ses colonnettes en gerbes, ses rosaces, ses ogives, ses lancettes qui se touchent à l’abside et en font comme une cage de vitraux, son maître-autel aux mille cierges ; merveilleux édifice, imposant par sa masse, curieux par ses détails, beau à deux lieues et beau à deux pas ; — et enfin, à l’autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d’étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d’en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ?
Arrive dans ces circonstances la fameuse histoire de la couronne, dont voici les détails.
Observons quelques détails.
Il édifie et renverse ; il donne les exemples et les préceptes les plus contraires ; il élève aux nues le siècle de Louis XIV, et attaque ensuite en détail la réputation des grands hommes de ce siècle : tour à tour il encense et dénigre l’antiquité ; il poursuit, à travers soixante-dix volumes, ce qu’il appelle l’infâme ; et les morceaux les plus beaux de ses écrits sont inspirés par la religion.
Seulement, pour les apercevoir sous cet aspect, il faut sortir des généralités et entrer dans le détail des faits.
Il est clair qu’en se cantonnant dans l’abstraction, en surélevant le point de vue, en méprisant les contingences d’exécution et les difficultés de détails, on peut un instant dominer le débat, passer pour avoir raison et présenter le problème comme résolu ou, plus exactement, comme inutile à résoudre.
Les détails de son livre sont considérables ; plusieurs nous ont paru fort beaux.
Cet homme, je ne dirai pas si naturel, mais si nature, cet artiste d’une forme si sincère et si brave, qui dit tout et n’a peur de rien, qui ne recule devant aucun détail, a — est-ce incroyable ?
Nous avons vu jusqu’à présent, que dès qu’un homme en place, roi ou prince, cardinal ou évêque, général d’armée ou ministre, enfin quiconque, ou avait fait ou avait dû faire de grandes choses, était mort, tout aussitôt un orateur sacré, nommé par la famille, s’emparait de ce grand homme, et après avoir choisi un texte, fait un exorde ou trivial ou touchant, sur la vanité des grandeurs de ce monde, divisé le mérite du mort en deux ou trois points, et chacun des trois points en quatre ; après avoir parlé longuement de la généalogie, en disant qu’il n’en parlerait pas, faisait ensuite le détail des grandes qualités que le mort avait eues ou qu’il devait avoir, mêlait à ces qualités des réflexions ou fines ou profondes, ou élevées ou communes, sur les vertus, sur les vices, sur la cour, sur la guerre, et finissait enfin par assurer que celui qu’on louait, avait été un très grand homme dans ce monde, et serait probablement un très grand saint dans l’autre.
Je demande qu’on ne me fasse pas grief de ces détails accumulés au hasard, semble-t-il. […] Le grand morceau de résistance de cette seconde partie s’intitule Le Voyant : long poème un peu abstrait et allégorique, mais charnu dans le détail et riche de substance. […] Il n’entre pas dans mon dessein d’analyser en détail ces travaux. […] Verlaine a maintes fois sacrifié au plaisir d’amuser, d’être spirituel, en narrant avec force détails d’insignifiantes aventures. […] Puis il les démolit dans le détail patiemment, s’appliquant à ne rien laisser debout de leurs entraves.
. — Peintures licencieuses et détails repoussants. — Son énergie et son réalisme. — Rôles d’Olivia et de Manly dans son Plain dealer. — Paroles de Milton. […] Des ouvriers, des soldats, des femmes en discouraient, y pénétraient, s’animaient par les détails de leur expérience et la publicité de leur émotion. […] Il la vante, avec quels détails ! […] Le lecteur se réjouit intérieurement quand il entend un témoin oculaire conter des détails intimes sur de si grands personnages. […] Il faut lire cet épilogue, pour voir quelles paroles et quels détails on osait mettre dans la bouche d’une actrice.
Il amoncelle les menus détails pour la composition d’une figure ou d’un tableau ; nous voulons qu’on nous peigne en quelques traits un personnage, une scène. […] Pour les raisons indiquées plus haut, je n’entrerai pas ici dans le détail de son œuvre. […] Il est intéressant parce qu’on y saisit bien le procédé de Gogol, cette extrême curiosité du détail qui sera de plus en plus sa marque de facture et celle de toute l’école sortie de lui. […] Je tiens les détails suivants de la famille qui servait d’intermédiaire entre l’Empereur et l’écrivain. […] Le talent est dans la proportion exquise entre le réel et l’idéal ; chaque détail reste réel, dans la moyenne humaine, et l’ensemble baigne dans l’idéal.
Quelle profusion de détails, et en même temps comme ces détails sont bien en harmonie avec le lieu de l’action, la nature des personnages et l’esprit du temps ! […] Une des singularités du Wilhelm Meister, c’est que les détails en sont aussi inquiétants et aussi irritants que les conclusions en sont sages, rassurantes et calmantes. […] Il est vraiment curieux de voir combien ce livre est pénétré de réalité et de vérité jusque dans ses plus petits détails. […] Il est intéressant de voir quelle importance donne Goethe à cette question des manières et à quels détails minutieux il descend. […] Ainsi ce simple détail des manières arabes nous ramène à la loi même du Prophète, et toute l’histoire de l’islamisme peut revivre dans un salut ou dans une attitude orientale.
Lafoscade s’est attaché au détail, au détail un peu minutieux, mais probant ; et il a eu raison. […] Voilà pourquoi tout ce second acte, quoique tout plein de détails assez amusants, paraît si vide. […] Viens régler avec moi le détail de la scène. » Ils sortent. […] Ce premier acte, du reste, comme détails, est ravissant. Seulement, je n’ai pas le temps d’entrer dans le détail.
La seule question que nous puissions résoudre par nous-même est la question littéraire envisagée d’une façon générale, c’est-à-dire abstraction faite des détails philologiques. […] Le récit de Giraldi contient sans doute le germe de la tragédie ; mais, pour féconder ce germe enfoui sous un tas de détails vulgaires, il fallait un génie puissant, et c’est ce que M. […] Tous ceux, en effet, qui ont lu le récit de Luigi da Porta savent très bien que la nouvelle italienne, malgré le charme ingénu de plusieurs détails, ne peut se comparer à la tragédie de Shakespeare. […] Quant aux détails qu’il a prodigués sans mesure, il est évident qu’ils nuisent à la vérité même. […] Quelle que soit l’importance de ces deux salons, il était inutile de prodiguer les détails, comme l’a fait M.
Feydeau et Flaubert, dont il se sépare à d’autres points de vue ; car il n’a pas leur passion pour cette espèce de photographie littéraire qui s’acharne aux détails. […] Il en rend les plus minces détails avec un style qui a de la précision, de la correction, de la vigueur et du relief ; mais ces descriptions, qui descendent à l’infiniment petit et aux circonstances les plus insignifiantes, finissent par engendrer un immense ennui. […] Je ne veux ni ne puis entrer dans les détails, je l’ai dit ; un mot cependant est nécessaire. […] Malheureusement l’auteur ne s’en est pas tenu à ces grandes lignes ; il a voulu fouiller le marbre, comme disent les statuaires, ou, pour rester fidèle à ma première comparaison, il a voulu mettre en saillie, par de nouveaux coups de pinceau, tous les détails de la physionomie de l’évêque. […] Quand l’auteur a décrit le caractère de l’évêque, et il le décrit longuement, en descendant aux plus menus détails, ce qui est une faute au point de vue de l’art, car l’action suspendue attend, pour commencer, que le peintre ait achevé le portrait, il met son personnage en mouvement.
L’esprit recule d’étonnement et d’admiration devant la puissance d’organisation et devant l’immensité des détails que comporte ce nom d’armée : recrutement des soldats, habillement, armement, logement, nourriture de ces masses d’hommes ; solde, instruction, chevaux, canons, distribution de ces soldats dans les cadres, nomination et hiérarchie des sous-officiers et des officiers, génie du général, héroïsme collectif de ses bataillons, où chaque combattant est souvent désintéressé de la cause et où tous meurent au besoin pour la victoire ; c’est là un de ces phénomènes tellement compliqués de la civilisation antique ou moderne qu’un historien militaire doit commencer par l’approfondir dans ses plus minutieux détails avant d’en présenter l’ensemble sur les champs de bataille à l’esprit de la postérité. […] L’univers, pour notre malheur, l’a su de manière à ne jamais l’oublier ; mais il faut, pour son instruction, lui apprendre, par le détail même des événements, ce qu’il n’a su que par le bruit d’une chute épouvantable. […] Il fallait pour ce travail surhumain le génie administratif, le coup d’œil du géographe ; l’amour du chiffre, cet élément constructif de toute chose numérique ; la passion de la vérité matérielle ; l’intelligence des détails, sans lesquels il n’existe pas d’ensemble ; l’habitude des négociations, qui fait comprendre la pensée voilée sous les dépêches ; l’instinct militaire, qui fait manœuvrer à tort ou à droit les masses ; le goût de l’héroïsme, qui anime l’historien du feu de la gloire ; l’ordre dans l’esprit, qui fait qu’on ne s’égare jamais et qu’on n’égare pas un soldat dans cette déperdition de millions d’hommes ; enfin le mouvement de l’esprit, qui se plonge lui-même avec vertige dans le tourbillon des événements, des campagnes, des batailles, des victoires ou des défaites qu’on retrace en courant à la postérité.
Pas un détail qu’il ne relate, en l’ornant à plaisir, de cette coquetterie suprême qu’apportent souvent « les poitrinaires » dans les apprêts de la mort. […] Voilà, n’est-ce pas, des détails bien à leur place et d’un goût très réussi ? […] Retourner en tous sens une péripétie et l’allonger à perte de phrase, sans autrement s’inquiéter de la vraisemblance et de la concordance des détails, n’était qu’un jeu pour ce roi des faiseurs. […] Lorsqu’un beau crime se commet, c’est jour de liesse : on l’annonce en gros caractères, on multiplie les détails, on donne le plan des lieux, on conte les habiletés et les ruses de l’assassin, on avertit ceux qui seraient tentés de l’imiter des négligences qui l’ont fait prendre.
Et il s’émerveillait, que des gens qui avaient pris part à des actions militaires, et dont l’un passait pour un homme de guerre tout à fait distingué, il n’était pas possible de leur extirper un détail de bataille, de combat, d’épisode militaire : disant que Canrobert ou Mac-Mahon, tout en gardant la plus grande discrétion dans leurs paroles et leurs jugements, ne pouvaient se tenir de parler sur les affaires, où ils ont assisté. […] Il est question de Hugo, et Mme Lockroy donne des détails sur sa vie à Guernesey. […] Un détail à noter, une régularité extraordinaire dans cette vie : ainsi, tous les jours, une promenade de deux heures, mais toujours par le même chemin, afin de n’avoir pas une minute de retard, et Hugo disant à Mme Lockroy excédée de traverser toujours le même paysage : « Si nous prenions une autre route, on ne sait pas ce qui peut arriver qui nous mettrait en retard ! […] Un détail particulier des enterrements de ce pays.
On pouvait en être le Saint-Simon ou le Suétone : — abonder de détails, les dénuder, les faire saillir, les rougir de cette flamme de l’indignation, qui est à l’horizon moral de l’histoire ce qu’est, à l’horizon physique de leurs tableaux, cette pourpre sanglante sur le fond de laquelle les_ peintres détachent mieux quelque scène criminelle et tragique ; — ou bien on pouvait, comme Tacite, aspirer à la sobriété hautaine, au choix supérieur qui suffit pour montrer tout sans rien étaler, à cette concentration terrible qui fait du style et de la pensée un acide qui perce et dissout. […] Selon nous, le mérite de ce premier volume est particulièrement dans le détail poignant des maux de la patrie, dont pas un seul n’est oublié. […] Et il les peignit avec une ressemblance et une profusion de détails qui sembla une manière nouvelle, et qui n’était que l’application spontanée et réfléchie des facultés les plus heureusement créées pour toucher à l’histoire et y réussir. […] Je n’en discuterai pas, certainement, d’étonnant détail.