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1011. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

, le devoir des générations nouvelles, leur piété bien entendue envers les mânes de ces hommes dont la grandeur et les vrais bienfaits ont racheté les faiblesses, consiste, au défaut du génie que Dieu seul dispense, à ne pas s’endormir dans un lâche sommeil ni dans des intérêts étroits et vulgaires, à ne pas s’égarer dans de chétives ambitions, à ne pas croupir au giron de quelque pouvoir corrompu et corrupteur, mais à marcher avec constance, développant leur pensée, défendant leur droit, n’abdiquant aucune portion de la vérité, la cherchant dans la méditation et l’étude, la répandant par la parole, et fidèles à tout ce qui relève l’homme et l’honore.

1012. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

Tout ce qu’on pourra réunir de livres, de manuscrits, on le réunira, et, pour ces derniers, à défaut des originaux qui appartiennent le plus souvent à des dépôts publics ou de copies longues à faire et inutiles, on aura du moins les indications précises, immédiates.

1013. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

Au contraire, par leurs qualités comme par leurs défauts, par leurs vertus comme par leurs vices, les privilégiés ont travaillé à leur chute, et leurs mérites ont contribué à leur ruine aussi bien que leurs torts  Fondateurs de la société, ayant jadis mérité leurs avantages par leurs services, ils ont gardé leur rang sans continuer leur emploi ; dans le gouvernement local comme dans le gouvernement central, leur place est une sinécure, et leurs privilèges sont devenus des abus.

1014. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

Le défaut de ce drame prodromique, c’est son excessive clarté ; on lui a, je crois, reproché le contraire et de n’être pas assez « direct ».

1015. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

Plusieurs Critiques respectables & éclairés nous ont reproché d’avoir traité avec trop d’indulgence ses Mélanges de Littérature : de n’avoir pas assez insisté sur les défauts de sa métaphysique souvent obscure, imperceptible, entortillée ; sur les inégalités de son style, tantôt foible, tantôt plein de morgue, & presque toujours froid & bourgeois ; de n’avoir pas mis sous les yeux du Lecteur le contraste qui résulte de la médiocrité de ses productions, & du ton de mépris qu’il affecte, dans toutes les occasions, pour ce qu’il appelle le bas peuple des Poëtes, des Orateurs, des Historiens.

1016. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

Mais on se garda bien d’exécuter un pareil ordre, d’anéantir un ouvrage qui, malgré ses défauts, est un des plus beaux monumens que nous ayons de l’antiquité.

1017. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Le sonnet de Job, malgré ses défauts, est encore moins détestable que l’autre.

1018. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Les mêmes talens qui l’ont rendu célèbre doivent le faire haïr. » Pope, en relevant les défauts & les ridicules de son ennemi, lui reconnoît d’ailleurs du mérite.

1019. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre V. La Henriade »

Des critiques judicieux ont observé qu’il y a deux hommes dans Voltaire : l’un plein de goût, de savoir, de raison ; l’autre qui pèche par les défauts contraires à ces qualités.

1020. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

Concluons que le défaut du jour est de séparer un peu trop les études abstraites des études littéraires.

1021. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

Plus un ouvrage plaît, moins on est en état de reconnoître et de compter ses défauts.

1022. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

L’art ne supprime pas plus les défauts d’organisation lesquels il apprend à cacher, qu’il augmente l’étenduë naturelle des talens physiques que ses leçons perfectionnent.

1023. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

La Bruyère les a bien connus : « Il n’y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps [de l’esprit aussi, quoique moins] qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d’une première vue et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement.

1024. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

L’espace me ferait défaut pour me justifier d’approuver de si douloureuses prophéties ou de contredire des pages dont il faudrait d’abord exposer toute la force.‌

1025. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

A défaut de génie, la franchise est un moyen de parvenir à la mise en valeur du vrai.

1026. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

A cette dette intellectuelle s’ajoute mon inaltérable reconnaissance pour une bienveillance et une amitié déjà anciennes, dont le soutien actif ne me fit pas défaut. […] A défaut de ces solutions, elles insinuent une dictature sacerdotale exercée par Rousseau. […] Mais c’est ici que nous apparaît le défaut et le danger social d’une âme, qui, avec des dons de génie, n’est pas d’une seule tenue. […] Le défaut d’eurythmie et l’empâtement de style de Delphine et de Corinne rend ces gros romans peu pernicieux. […] Mais la mémoire intellectuelle semble bien leur faire défaut.

1027. (1893) Alfred de Musset

À défaut d’un peuple d’admirateurs, il avait sa poignée de fidèles. […] Ses graves défauts de caractère, ses torts dès le début, y sont peints avec une sorte de fureur. […] Les défauts mêmes qu’on y pourrait relever n’y ont pas nui ; ainsi l’accent déclamatoire de certains passages, car la jeunesse est naturellement et sincèrement déclamatoire. […] Musset « déhugotisé » avait eu les yeux très ouverts sur les défauts du drame romantique. […] Elsbeth s’aperçoit qu’elle est romanesque, se le reproche, et se sait en même temps quelque gré de ce défaut.

1028. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

De courts fragments qui visent à la splendeur immobile du marbre ne constituent pas une preuve ; quant au reste, il suffit de rappeler les quelques passages déjà cités au cours de ce travail pour qualifier un argument né chez presque tous d’un défaut d’éducation artistique et pour nous dispenser d’y répondre. […] C’est par eux, peut-être plus encore que par le fait de l’hérédité ou par le défaut d’invention, que s’expliquera, chez le romancier lyrique, la tendance aux études de mœurs modernes et la science de l’observation exacte. […] Même défaut de relief chez Frédéric Moreau, chez Deslauriers, chez Arnoux que chez Emma et ses deux amants ; même insignifiance de l’action, malgré la vision passagère des barricades de 48 et du coup d’État de Décembre ; même demi-teinte bourgeoise et discrètement comique répandue sur l’aspect général du volume. […] Surtout en matière d’art, la valeur intrinsèque d’un système ne se mesure pas à la valeur des ouvrages qui en paraissent issus, et s’il est fondé sur des bases douteuses, mal équilibré et mal déduit, le nombre ou l’autorité des citations ne changeraient pas en qualités ces imprescriptibles défauts. […] Rien, à première vue ; rien, excepté ce don indéfinissable que la nature dispense à ses élus, excepté un défaut peut-être.

1029. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Quoique le livre de Cervantes soit un chef-d’œuvre, il n’est pas sans défaut, et il est permis de trouver des taches dans ce soleil. […] Il a un sentiment très vif de ses défauts et de ses ridicules, et il se reproche durement chacune de ses étourderies ou de ses faiblesses. […] Il ne faut jamais laisser attaquer les hommes qui, au milieu même de beaucoup de défauts, ont une vertu, quelle qu’elle soit. […] Flatteur, sans être rampant, familier sans être importun, il savait respecter vos bonnes qualités et ne caressait jamais que vos défauts. […] Sa pensée semble affectionner une nuance particulière, qu’à défaut d’une meilleure expression j’appellerai le gris lumineux.

1030. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Tels étaient les deux défauts essentiels des sophistes et les deux dangers que présentaient leur enseignement, leur influence ou simplement leur existence. […] Socrate, du reste, avait ses défauts. […] Il le voudra ignorant et sot pour qu’il n’ait pas d’yeux pour les autres, d’abord, et pour qu’il ne voie pas les défauts de l’amant. […] Ils n’ont pas échappé à ce défaut, à cette imperfection si l’on veut de la haute sagesse, qui est la froideur. […] Et ceux-ci ont tous les défauts qui sont les excès de ces qualités, et ceux-là ont tous les défauts que ces qualités en quelque sorte supposent.

1031. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

C’est l’influence, ou de la première jeunesse, ou de cette profession de sophiste, qui devait perpétuer, jusque dans un âge plus avancé, les défauts de la jeunesse. […] Le naturel est d’ailleurs une chose si admirable et si rare, que, dût-on n’en retrouver que quelques traits perdus dans mille défauts, il faut en tenir un compte infini. […] Par le défaut de sommeil et de nourriture, mon esprit est troublé, mon corps engourdi ; et je ne sens plus mes membres. […] Ce qui constitue le Paradis perdu, c’est précisément le défaut de ressemblance avec tout modèle connu. […] Les défauts du chantre du Paradis perdu sont grands, et le lecteur français doit en être plus blessé qu’aucun autre.

1032. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

On sent qu’il ne peut pas dire des choses banales, et, en effet, ce n’est point son défaut. […] Il avait très fortement les qualités et les défauts de l’orgueil. […] Ils connaissent et s’exagèrent ses défauts. […] Y a-t-il d’autres moyens d’obvier aux défauts de la démocratie ? […] Sainte-Beuve a fini par prendre les défauts de cette manière.

1033. (1911) Nos directions

Rostand possèderait « des qualités indéniables de verve gaie, de grâce déjà apprêtée, de banalité heureuse », mais présenterait « un grave défaut aussi, le manque de conscience ». […] Là résidait le défaut capital de l’œuvre, comme de toutes les anciennes pièces de M.  […] Plutôt que d’insister peu charitablement sur l’examen poétique de cette pièce, qui concentre tous les défauts et rien que les défauts de M.  […] Mais le lyrisme de Hugo était par certains côtés surtout oratoire, et c’est une qualité, un défaut aussi de l’alexandrin de faciliter l’éloquence. […] L’influence de leur lyrisme se soumettra à la forme classique pure, qu’à défaut d’une autre ils ont dû choisir, l’animera, la variera, sans la détruire.

1034. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Je l’ai dit ailleurs et, je le répète ici : nous demandons pour l’ouvrier du pain blanc, une maison saine, des heures de repos ; nous nous intéressons à toutes les œuvres qui peuvent relever sa condition matérielle : nous multiplions, d’autre part, les écoles, les bibliothèques, les cours d’adultes, les conférences ; nous préparons de nos mains l’avènement du quatrième état ; nous y travaillons par nos défauts aussi bien que par nos efforts ; et je ne vois pas dès lors comment nous pourrions prétendre que le peuple aura sa part de toute chose, sauf de littérature et d’art. […] Ils ne peuvent cependant m’enlever le goût de la bonne et saine littérature, et chaque soir je prends sur mes nuits une heure ou deux pour lire quelques pages de la Revue des Revues ou à son défaut quelque ouvrage sérieux. […] Le Secolo de Milan, qui nous a débité en tranches l’œuvre de M. de Richebourg, nous a appris, pendant une série de jours et de mois, l’existence en Italie de crapules, traîtres, faussaires, escrocs et toutes sortes d’« Alphonse », dont le moindre défaut était qu’ils n’appartenaient à aucun pays et en tout cas n’avaient rien d’italien. […] Croire, comme M. « Paul d’Aigremont », que le premier Pigaletti venu, uniquement parce qu’il est d’origine italienne, pourra mettre en défaut la moitié de la France, y compris le gouvernement, cela me paraît peu admissible.

1035. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Ses nerfs s’affectent ; en butte à l’attaque universelle de l’opinion qui, à cette heure, est toute déclarée en faveur du roi de Prusse, sans moyens directs de remédier aux maux et aux désastres de chaque jour, obligé de pourvoir aux subsides des alliés, sensible à l’idée de manquer à ses engagements si l’argent lui fait défaut (et l’argent très souvent est en retard), il pousse des cris de détresse et n’hésite pas à entrer en désaccord avec Mme de Pompadour. […] Il incline à proposer le maréchal de Belle-Isle, qui exercerait réellement l’autorité : « Il a de la confiance en moi ; je pourrais lui être utile et le conseiller sur bien des choses ; je connais ses défauts, mais il a des qualités et un acquis qui fait beaucoup.

1036. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

En même temps, André Chénier touche à un défaut trop réel chez Malherbe, la stérilité d’invention et d’idées : Au lieu, dit-il, de cet insupportable amas de fastidieuse galanterie dont il assassine cette pauvre reine, un poète fécond et véritablement lyrique, en parlant à une princesse du nom de Médicis, n’aurait pas oublié de s’étendre sur les louanges de cette famille illustre qui a ressuscité les lettres et les arts en Italie, et de là en Europe. […] combien ces conférences, ces belles conversations qu’on y tenait, combien les entretiens exquis du Marais ou de la place Royale faisaient défaut à Maynard absent !

1037. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

L’amitlé, au défaut de la justice, aurait dû retenir M. de Mirabeau lorsqu’il s’est senti entraîné à employer un moyen que nous avons souvent blâmé d’un commun accord, d’un moyen dont M. de Mirabeau lui-même a manqué d’être la victime, celui d’attirer les orages sur la tête des personnes qui ont une opinion particulière. […] Roederer, dans sa Chronique des cinquante jours, a fait ce qu’il y a de mieux à défaut du burin vengeur : il a raconté le vrai, jour par jour, par ordre chronologique, « sans art, sans arrangement, sans ambition d’effet oratoire, logique, dramatique, romantique ».

1038. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il semble qu’on ait tout dit à l’honneur des lettres et pour célébrer la douceur dont elles sont dans les différentes circonstances et aux différents âges de la vie ; il y a longtemps qu’on ne fait plus que paraphraser le passage si connu de Cicéron plaidant pour le poète Archias : « Haec studia adolescentiam alunt, senectutem oblectant… », Frédéric nous offre une variante piquante à cet éloge universel des lettres et de l’étude ; il va jusqu’à prétendre, sans trop de raffinement et d’invraisemblance, que toutes les passions (une fois qu’elles ont jeté leur premier feu) trouvent leur compte dans l’étude et peuvent, en s’y détournant, se donner le change par les livres : Les lettres, écrit-il au prince Henri (31 octobre 1767), sont sans doute la plus douce consolation des esprits raisonnables, car elles rassemblent toutes les passions et les contentent innocemment : — un avare, au lieu de remplir un sac d’argent, remplit sa mémoire de tous les faits qu’il peut entasser ; — un ambitieux fait des conquêtes sur l’erreur, et s’applaudit de dominer par son raisonnement sur les autres ; — un voluptueux trouve dans divers ouvrages de poésie de quoi charmer ses sens et lui inspirer une douce mélancolie ; — un homme haineux et vindicatif se nourrit des injures que les savants se disent dans leurs ouvrages polémiques ; — le paresseux lit des romans et des comédies qui l’amusent sans le fatiguer ; — le politique parcourt les livres d’histoire, où il trouve des hommes de tous les temps aussi fousaf, aussi vains et aussi trompés dans leurs misérables conjectures que les hommes d’à présent : — ainsi, mon cher frère, le goût de la lecture une fois enraciné, chacun y trouve son compte ; mais les plus sages sont ceux qui lisent pour se corriger de leurs défauts, que les moralistes, les philosophes et les historiens leur présentent comme dans un miroir. […] Mon enfant m’a volé le cœur par un nombre de bonnes qualités qui n’étaient contrebalancées par aucun défaut.

1039. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Mais, Boswell s’attachant à Johnson, nature puissante, colossale et elle-même grossière, l’a pu peindre à ravir et faire le livre le plus intéressant dans son genre, en s’y accordant tous ses défauts de parasite. […] Je cherche dans cette paperasserie quelques pages du moins qui instruisent, qui consolent de tant de petitesses ; je cherche des passages où les défauts mêmes de l’abbé Le Dieu aient jusqu’à un certain point leur juste emploi.

1040. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Avec ces défauts que j’indique à peine et avec ces limites en divers sens, Maupertuis, de son vivant et quand il était là pour payer de sa personne, n’était pas moins un homme très distingué, très propre à plus d’un emploi, et lorsque Frédéric eut conçu le projet de régénérer son Académie de Berlin, il fut l’un des premiers à qui il s’adressa, le seul même qu’il réussit complètement à s’acquérir. […] Preuss, la correspondance du roi et de Maupertuis fait défaut ; on n’y trouve que sept lettres, la plupart insignifiantes : « Il est assez singulier, cependant, disait M. 

1041. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

J’en parlerai aujourd’hui avec plus de liberté que je ne l’avais fait précédemment, quand ses mémoires n’étaient que manuscrits et non exposés encore à la pleine lumière qui fait saillir tous les défauts. […] » — Telle était déjà la France, au sortir des mains de Louis XIV ; l’entreprenant Écossais nous louait là d’une qualité qui est bien souvent notre défaut, de la condition de célérité et de vigueur qui est aussi notre péril, mais qui tant de fois aussi a fait de l’action française un prodige.

1042. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Le grand défaut de son style, c’est l’élégance vague, celle du beau monde et des salons. […] il y a beaucoup de faiblesse dans mon fait, et, qui pis est, de la faiblesse organisée, de la faiblesse en système, de la faiblesse qui a pris la forme d’une multitude de qualités apparentes ; si je perds ce défaut, me restera-t-il une vertu ?

1043. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Ennemi déclaré des formes religieuses et de tout emblème, il aurait même voulu anéantir jusqu’aux traces d’un passé odieux, faire table rase sur le sol de la France et ne rien laisser debout de tous les monuments que l'art et la science historique, au défaut de la foi, conservent et vénèrent ; il était de la bande noire en cela. […] Il lui parle de la religion d’une manière à fort étonner un jeune séminariste encore novice et très sincère : il ne la prenait, en effet, que par le côté social et politique, et pour l’utilité morale ; hors de là, il n’en acceptait rien et se croyait tout à fait libre et dégagé dans son for intérieur, « ne voyant le péché que dans l’injustice, le défaut de charité et le scandale.

1044. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

« Ce que vous nommez défaut, Monsieur, je le regarde comme une qualité nécessaire et flatteuse à trouver dans les amis. […] Mme de Boufflers, par sa loyale conduite, mit en défaut les malignes conjectures de Mme du Deffand, et de son cercle.

1045. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Mais tout est gâté par une continuelle préoccupation de l’applaudissement : vous croiriez qu’elle pose toujours pour son portrait devant le biographe. » Voilà le défaut saisi et marqué par un peintre sarcastique. […] Un volume entier où l’on recueillerait la suite de ses lettres à Jean-Jacques et de Jean-Jacques à elle, où l’on mettrait la Correspondance de Hume exactement traduite, celle de Gustave III que l’on ne saurait manquer de retrouver, ce serait là, au défaut de sa tombe inconnue, son véritable tombeau, tout littéraire comme elle, et son durable monument.

1046. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Un homme qui connaissait bien les hommes, le cardinal de Forbin-Janson, avait tiré son horoscope : « M. de Noailles, avait-il dit, sera un jour chef de parti, mais ce sera sans le vouloir ni le savoir. » Encore une fois, au point de vue politique et ecclésiastique extérieur, et comme archevêque dirigeant tout un Ordre auguste et vénérable, M. de Harlay n’avait qu’un défaut, celui qui fit tort au sage roi Salomon ; et La Bruyère, ce grand et excellent juge, l’a dit avec bien de la modération et de la finesse ; car c’est très probablement à l’archevêque de Paris qu’il pensait lorsqu’il a tracé ce Caractère : « Il coûte moins à certains hommes de s’enrichir de mille vertus que de se corriger d’un seul défaut ; ils sont même si malheureux que ce vice est souvent celui qui convenait le moins à leur état et qui pouvait leur donner dans le monde plus de ridicule : il affaiblit l’éclat de leurs grandes qualités, empêche qu’ils ne soient des hommes parfaits et que leur réputation ne soit entière.

1047. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Tout d’abord Montaigne procéda avec ceux qui venaient de l’élire comme il avait fait avec les princes qui, durant ses séjours à Paris, l’avaient pris pour médiateur et négociateur : il ne se donna pas pour meilleur et plus grand qu’il n’était ; il les prévint de ses défauts et de ses manquements ; il fit toutes ses réserves pour qu’ils n’eussent ensuite aucun mécompte et ne se crussent pas en droit de se plaindre de l’objet de leur choix. […] Sans parler des graves raisons qu’il avait d’être absent et éloigné, protection des siens, pillage de sa maison, il ne faisait défaut à l’appel que pour deux ou trois mois au plus, in extremis, pour ainsi dire, et tout à la fin d’une seconde magistrature dont il était quasi dépouillé dès lors, et où un autre, déjà nommé, l’allait remplacer.

1048. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

qui me rendra celle du cœur ou, à son défaut, celle même de l’esprit ? […] Les paysans qui l’ont vu naître et grandir, et qui le retrouvent aux lieux où vivait son père, le respectent et l’aiment ; il s’arrange lui-même pour les aimer assez, surtout pour les servir et ne pas trop voir leurs laideurs et leurs défauts.

1049. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Les images font défaut ; l’expression est restée terne et abstraite. […] Elle aimait tout de lui, disait-elle dans des vers passionnés : J’aime tout dans celui qui règne sur mon cœur… Elle aimait son talent, ce qu’elle appelait son génie, ses défauts même, son air vaurien ou lutin, et jusqu’à ses infidélités et ses inconstances : comment n’aurait-elle pas aimé sa manière correcte et digne ?

1050. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

En voyant les fautes et les défauts des meilleurs et par où pèchent les forts, il aurait été averti de ne pas mépriser tout à fait la médiocrité elle-même. […] Les années d’apprentissage, dans la saison utile, lui ont entièrement fait défaut.

1051. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Livrés à eux-mêmes, sans surveillance immédiate exercée par des pairs en intelligence, les hommes d’imagination, sentant de plus le cadre qui les contenait brisé à l’entour, ont exagéré leurs défauts, ont pris leurs licences et leurs aises. […] Le fait est que l’ensemble, la composition, a manqué à d’admirables éléments ; le chef de l’orchestre a surtout fait défaut, et par le tort des circonstances, n’a jamais pu se rencontrer.

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