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1402. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Au moment où nous sommes arrivés, le monde en est à prendre les habitudes qui plus tard seront nature, qui ne sont encore que contrainte : d’où l’étude et l’apprêt dans les façons de penser et de parler. […] Enfin Vaugelas avait très bien déterminé l’élément stable d’une langue, celui que tous les efforts de nos contemporains sont à peine arrivés à modifier, la construction grammaticale ; et il s’est efforcé de la déterminer par un lin discernement du bon usage.

1403. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

On arriva enfin à la place des exécutions. […] Le Talmud, qui présente la condamnation de Jésus comme toute religieuse, prétend, en effet, qu’il fut lapidé, ou du moins, qu’après avoir été pendu, il fut lapidé, comme cela arrivait souvent (Mischna, Sanhédrin, VI, 4).

1404. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

On arriverait, avec cette explication, à trouver que d’Arlincourt lui-même n’écrivait point mal. […] Il est pourtant très compréhensible que, pour vouloir être trop élégant, trop fleuri, trop de bon goût, on n’arrive parfois qu’à être banal.

1405. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Sainte-Beuve, nous dit-il, fut surtout biographe ; il s’efforça d’arriver à la connaissance de l’individu, mais il ne vit point que la connaissance d’un auteur « n’affecte en rien le plaisir esthétique que peuvent donner ses livres » (p. 41). […] Il pourrait arriver aussi que le témoignage de l’œuvre fût menteur, et l’on ne saurait conclure sans erreur du sentiment religieux de leurs tableaux à la sincère piété de tous les peintres italiens du xve  siècle.

1406. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Amédée Renée est arrivé par l’intelligence seule aux conséquences et aux conclusions qui sont les nôtres, à nous, catholiques, qui avons dans les mains un autre flambeau. […] dès la première ligne de son ouvrage, l’éloquent historien en convient, du reste : « A côté de la puissante figure de Grégoire VII, il en est une — dit-il — qui semble s’effacer d’elle-même et se mettre pieusement dans l’ombre où les historiens l’ont laissée… » Et après un rapide coup d’œil sur ce qui restait de l’empire de Charlemagne et de la domination allemande au temps de Mathilde, comme pressé et presque haletant d’arriver au grand homme qui d’un geste arrêta l’empereur et toute sa féodalité derrière lui aux portes de l’Église épouvantée, il s’adresse, dès la page 4, la question brûlante : « D’où venait cet homme qui, de son autorité, se rangea parmi les maîtres du monde, et dont le nom est un des noms les plus retentissants du passé ? 

1407. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Il faut être juste : la philosophie, qui se moque des hypocrites religieux et qui a les siens, les révolutions, qui ont détruit les grandes fortunes et rendu la vie si exiguë, ne devaient-elles pas arriver à ce résultat de nous pousser l’imagination, de toute la force de l’ennui enragé qu’elles ont créé pour les peuples modernes, vers le temps passé des grandes existences et des plaisirs largement conçus et splendidement réalisés ? […] Pour n’en donner qu’un seul exemple, entre bien d’autres que nous pourrions citer, il reproche à Louis XIV la reconnaissance du droit des Stuarts au moment où l’acceptation du testament de Charles II étendait sur la France une résille de complications, et, la vue bouchée par la préoccupation politique, par cet intérêt du moment, il ne voit pas que Louis XIV donné, Guillaume III donné et l’Europe donnée, cette Europe fendue en deux jusqu’à son axe depuis Luther, il était impossible — et même inconcevable — que le gouvernement de Louis XIV ne reconnût pas, quoi qu’il pût arriver, du reste, de cette reconnaissance, l’hérédité monarchique des Stuarts, et ne soutînt pas le catholicisme, directement, et peut-être, quoi qu’en dise Macaulay, uniquement attaqué par l’Angleterre dans leur personne.

1408. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

En très peu de temps, Tocqueville arriva à tout. […] Ainsi, avec deux livres, avec ce mince bagage de deux livres, dans un temps où l’abondance de la production intellectuelle semble avoir passé dans les mœurs littéraires, Tocqueville était presque arrivé à la hauteur de considération qu’on ne doit vraiment qu’au génie et à une tranquillité de possession dans l’influence que le génie n’a pas toujours.

1409. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

Il n’est pas heureux en France, depuis quelques années… On l’a mis en chansons… mais avant d’être la proie des musiciens (il n’aimait pas la musique, et peut-être était-ce là un pressentiment de ce qui devait lui arriver !) […] Son Lord Byron, très en ronde-bosse, est resté incomplet, et l’historien de cette grandeur littéraire a toujours le droit d’arriver… Je ne dirai point que le voici, mais qui sait ?

1410. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Selon nous, il n’y avait qu’un moyen d’arriver à une solution dans cette question de l’intelligence, mais ce moyen, dont un philosophe ne se serait jamais avisé, aurait été de relever intrépidement le lieu commun en face de la philosophie. En place de l’homme individuel qui n’arriverait jamais à l’intelligence s’il était seul, il fallait saisir toute la personne sociale.

1411. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Parti de la philosophie, écossaise, cette pauvre doctrine aphone du sens commun, pour arriver plus tard aux raucités et aux embrouillements de ventriloques de gens comme Kant et Hegel, qu’on n’entendait guères alors que dans leur patrie, Cousin mit toujours une expression, peu sincère, mais éclatante, au service de divers systèmes qu’après tout il vulgarisa. […] Il parla de l’antagonisme fatal des idées, aussi bien dans l’histoire que dans la pensée, dans la conscience de l’homme que dans l’humanité ; enfin il amnistia la guerre, fit une théorie sur les grands hommes qui leur arrachait ce qu’il y a de plus beau en eux : leur libre individualité ; et, adroitement, se coulant de ces hauteurs où il s’était laissé enlever, au niveau abaissé de son auditoire, sentant bien qu’il avait affaire à un genre de public qui aurait donné toutes les spéculations métaphysiques pour une chanson de Béranger, il arriva en dernier ordre, par une subtilité de dialectique, à la Charte, cette chimère de l’époque d’alors, et posa comme l’idéal de sa philosophie la monarchie constitutionnelle, aux cris d’enthousiasme de tous ces Prudhommes de vingt ans !

1412. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

On peut même arriver aux derniers degrés du cousinage. […] … Et voilà justement ce qui est arrivé.

1413. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Car c’est là que je veux arriver. […] L’abeille en arrive, artiste infatigable, Et son miel choisi tombe aussi de l’azur !

1414. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

., et qui arrivèrent tous à la vie de la publicité vers 1830. Il y arriva comme eux, robuste, armé, prêt à tout, se distinguant comme un des premiers et des plus solides de cette Légion de romantiques qu’on pourrait appeler : « les forts en Israël », et dont il ne restait plus guères, quand il mourut, que Victor Hugo, lequel nous semblait — comme le Louis XIV qu’il haïssait certainement, mais qu’il n’eut peut-être pas été fâché de rappeler — devoir fermer probablement le cortège de son siècle.

1415. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Rien donc d’étonnant à cette précipitation des esprits vers le roman, cette forme actuellement populaire de la pensée littéraire du dix-neuvième siècle, mais rien d’étonnant non plus à son avilissement par sa popularité… Il en arrivera du roman (et dans un avenir très-prochain) ce qui est arrivé de la tragédie.

1416. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Enfin, le temps arriva, et la lumière partit du fond de l’Italie ; mais elle ne se répandit que peu à peu sur le reste de l’Europe. […] Ce n’est que par degrés que le goût vient les polir ; et quand ce goût est arrivé, ils ont déjà assez de connaissances et assez d’art pour substituer des beautés grandes et correctes, à ces premières beautés inexactes, mais fières.

1417. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Il fausse souvent la comédie pour arriver à la satire haineuse. […] Arrivés au terme, un second courant nous prend et fait de même. […] Son valet arrive et charge sur son dos cette carcasse inerte644. […] Toutes ces charmantes personnes arrivent très-vite au langage des laveuses de vaisselle. […] Le roi jouait au trictrac : arrive un coup douteux : « Ah !

1418. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Les Froissart, les Commynes étaient arrivés déjà à la science et à l’art avec des grâces restées simples. […] Que s’il arrive aux plus grandes figures, son pinceau s’y égale aussitôt et s’y proportionne. […] Mais je ne parle que de portraits et il y a bien autre chose chez lui, il y a le drame et la scène, les groupes et les entrelacements sans fin des personnages, il y a l’action ; et c’est ainsi qu’il est arrivé à ces grandes fresques historiques parmi lesquelles il est impossible de ne pas signaler les deux plus capitales, celle de la mort de Monseigneur et du bouleversement d’intérêts et d’espérances qui s’opère à vue d’œil cette nuit-là dans tout ce peuple de princes et de courtisans, et cette autre scène non moins merveilleuse du lit de justice au Parlement sous la Régence pour la dégradation des bâtards, le plus beau jour de la vie de Saint-Simon et où il savoure à longs traits sa vengeance. […] Ce succès toutefois, coupé par la Révolution de 1830, se passa dans le monde proprement dit, encore plus que dans le public ; celui-ci n’y arriva qu’un peu plus tard et graduellement. […] Quand il raconte des conversations, il lui arrive de reproduire le ton, l’empressement, l’afflux de paroles, les redondances, les ellipses.

1419. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

XXII Auguste, arrivé au suprême repos d’un pouvoir incontesté sur l’univers, se délectait de ces vers d’Horace. […] XXIII « Sortis de Rome, la grande Aricia nous offre une halte mesquine » (aujourd’hui c’est encore l’Aricia, fameuse par ses chênes gigantesques, au pied desquels on trouve toujours assis un peintre, un amant ou un poète) ; « de là nous arrivons au marché d’Appius » (sorte de marché de Poissy de Rome). […] Bientôt on arrive à Anxur (aujourd’hui Terracine), assise sur ses rochers éblouissants. » (Ils sont jaunis et dorés aujourd’hui par tant de soleils de plus.) […] On arrive à Fondi (encore aujourd’hui sale bourgade dans le plus riant paysage d’orangers de la côte) ; on quitte Fondi en riant de l’importance et du costume officiel de ses magistrats municipaux. […] « Enfin, dit-il, j’arrive à Brindes, terme de mon voyage et de mes vers. » L’itinéraire est gai comme un souper d’amis au bord de la mer, exact comme une carte de géographie.

1420. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

… Jamais un homme, quelque cruel qu’on le suppose, n’aurait pu arriver à cette infernale et sublime combinaison de supplice ; il a fallu un Dieu pour l’inventer ! […] Quand cette heure du vide du cœur et de la solitude faite autour de nous à l’improviste par la mort arrive, nous nous retournons avec anxiété vers l’éternel contemporain de nos âmes, vers Dieu, et nous cherchons dans la religion le secret de cet horrible inconnu de la mort, le pire des supplices pour l’être pensant, car il les renferme tous. […] … replions, après ce léger somme, La tente d’une nuit semblable aux jours de l’homme, Et, sur cet océan qui recouvre les pas, Recommençons la route où l’on n’arrive pas ! […] ne vaut-elle pas celles où l’on arrive ? Car, en quelque climat que l’homme marche ou vive, Au but de ses désirs, pensé, voulu, rêvé, Depuis qu’on est parti qui donc est arrivé ?

1421. (1897) Aspects pp. -215

À peine arrivé à Milan, les policiers envahissent sa chambre d’hôtel et l’arrêtent. […] Les sensations leur arrivent trop souvent déviées. […] Enfin il arrive à Londres, où il retrouve Herzen et Ogareff, le 27 décembre 1861. […] C’est ce qui arrivé pour les vers à sens multiples de M.  […] Pourvu que celui-ci soit mort, les défenseurs lui arrivent de tous côtés.

1422. (1887) Essais sur l’école romantique

Victor Hugo, quand il lui arrive, dans ses ingénieuses recherches, do découvrir avec génie ? […] Arrivé là, le lecteur se déroule et attend. […] Au reste, le drame en est arrivé aux mêmes extrémités que le roman. […] Le contraire arrive pour ces livres que la raison, animée par l’imagination, a immortalisés. […] L’enfant de génie, arrivé à l’âge mûr, a déjà perdu la première vivacité de sa mémoire et la première fraîcheur de son imagination.

1423. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mariéton, Paul (1862-1911) »

Nous reconnaissons qu’il a la faculté de sertir de charmantes rimes, et il arrive à se rapprocher des meilleurs sectateurs de M. 

1424. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IX. De l’astronomie poétique » pp. 233-234

. — Avec ces trois vérités philologiques s’accordent deux principes philosophiques : le premier est tiré de la nature sociale des peuples ; ils admettent difficilement les dieux étrangers, à moins qu’ils ne soient parvenus au dernier degré de liberté religieuse, ce qui n’arrive que dans une extrême décadence.

1425. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Voilà ce qui arrive dans ces petits poëmes. […] Elles arrivent et se déroulent en lui, aisément, tout entières, sans interruption, sans secousses. […] Cependant un son de cor arrive à travers la feuillée : comme il vibre doucement et tout à la fois joyeusement dans ce grand silence ! […] Elle arriva ainsi jusqu’à la forêt où Diane, lassée, se reposait avec ses nymphes. […] À côté de la mignardise arrivait l’affectation : c’est le second signe des décadences.

1426. (1913) Poètes et critiques

Mais il faut tourner la page et arriver à cette longue plaisanterie des pièces en argot. […] On arriverait à démontrer que chez Paul Bourget les plus belles échappées de prose ont pour point de départ un vers. […] Elles meurent, quelques-unes, avant d’arriver : ou bien elles sont, à l’arrivée, très différentes de ce qu’elles étaient quand on leur a donné leur vol.  […] J’arrive donc à cet ouvrage : Trois amies de Chateaubriand. […] J’arrive, ramené par cette citation, au contenu de Cellulairement.

1427. (1908) Après le naturalisme

Tout héros de cet avatar en arrive promptement à se retirer loin de la foule dans la tour d’ivoire ou d’ébène où il lui est loisible davantage de se livrer à son rêve. […] Ceux-ci, vivement conditionnés par leur époque spirituelle, avaient voulu ce qui est arrivé : une réforme de la société où ils vivaient, cela pour le plus grand bonheur de l’humanité. […] C’est ce qui arriva. […] Notre jeune génération arrive à un moment où plus rien des vérités fondamentales du passé ne reste debout. […] Le pauvre peuple en fait les frais et la réaction arrive.

1428. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIX » pp. 193-194

Ou encore ils font comme ces seigneurs voleurs, ces Burgraves du Rhin qui barraient le fleuve ; aucune vérité ne passe. » C'est une raison de plus pour la Revue suisse de donner à son public ce qui lui arrive de ces vérités non scandaleuses et désintéressées.

1429. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 427-429

Il paroît que le génie de cet Ecrivain avoit besoin d'être ému par des événemens extraordinaires ; c'est pourquoi il n'est vraiment supérieur, que lorsqu'il traite les changemens subits arrivés dans les Gouvernemens.

1430. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Tout à coup et au même instant arrivent devant la porte du palais Amour et Folie. […] J’arrivai à Jouy-en-Josas, dans la vallée de Versailles. […] Il n’est pas toujours aussi heureux ni fertile, et il arrive à sa flûte de s’enrouer. […] Il est depuis arrivé des choses qui m’ont empêché de continuer. » Ces choses sont l’arrestation et la chute définitive du surintendant. […] Lui arrivait-il de commettre quelque platitude ?

1431. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fournier, Édouard (1819-1880) »

Jules Barbey d’Aurevilly Pressé que je suis d’arriver à ce qui vaut le plus dans ce drame de Gutenberg, lequel peut-être eût été sauvé par les vers, comme le Passant de M. 

1432. (1894) Propos de littérature « Introduction » pp. 9-10

Les œuvres des deux poètes que j’ai choisis me serviront plutôt à rendre plus claire l’expression de certaines idées qui me hantent et à illustrer quelques réflexions sur la philosophie dans l’art, sur la méthode, la forme et la technique de ceux que l’on a appelés les Symbolistes ; en analysant ce que contiennent la Chevauchée d’Yeldis et les Poèmes anciens et romanesques, par exemple, je voudrais arriver à établir indirectement le compte de doit et avoir d’une génération dont ces livres indiquent assez complètement, dans les limites de l’art, les tendances diverses.

1433. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 171-172

S'il lui arrive quelquefois d'ajouter quelque chose aux Auteurs qu'il met à contribution, ce sont ordinairement des erreurs ou des absurdités qui décelent à la fois l'ignorance, la platitude, & un défaut de jugement.

1434. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Il est arrivé de là, que de petits Esprits, qui se mêlent cependant de décider, ont pris pour des éloges ce qui n'étoit dans le but de l'Ecrivain qu'une satire des ridicules systêmes qu'ils avoient follement adoptés.

1435. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Hermione, confondue, redoute la colère de Pyrrhus à son retour ; elle est au désespoir ; elle veut se tuer lorsque Oreste arrive. […] Elle arrive accompagnée de l’élite de ses guerriers ; elle trouve dans le temple des prêtres armés, qui valent encore mieux que ses soldats. […] Et cependant le contraire arriva : c’est un fait unique, extraordinaire, et tout à fait incroyable, quoiqu’il n’y ait pas moyen d’en douter. […] Le siècle de la déclaration et du pathos n’était point encore arrivé. […] Cependant Julie trouve le moyen de se sauver : elle arrive à Venise, se déguise en homme, et gagne l’amitié du duc de Médine, qui la ramène dans sa patrie.

1436. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

La théorie de la comédie ne s’y trouve pas, soit que l’auteur ne l’ait point faite, en dépit de son dessein formellement exprimé, soit que le temps ne l’ait pas laissée arriver jusqu’à nous, ce qui semble plus probable. […] « Mais quand ces douloureux événements arrivent entre des personnes qui s’aiment, et que, par exemple, un frère tue ou doive tuer son frère, un fils son père, une mère son fils, un fils sa mère, ou qu’il se commet d’autres malheurs de ce genre, voilà les situations qu’il faut rechercher. » Suivent des exemples célèbres et choisis dans la tragédie grecque. […] Mais le premier obstacle que le philosophe rencontre, c’est le corps qui l’empêche d’arriver au vrai et au bien. […] C’est donc à une condamnation presque absolue d’Aristote que nous sommes arrivés en le comparant à Platon. […] La plupart des ouvrages aristotéliques ne nous sont arrivés que dans un état de désordre et de mutilation qui permet rarement d’en juger l’ensemble.

1437. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

  Arrivons donc enfin au Temps d’Einstein, et reprenons tout ce que nous avions dit en supposant d’abord un éther immobile. […] C’est ce qui arrive quand un observateur extérieur à S′ aperçoit ce système en mouvement. […] Les observateurs qui prennent le chemin de fer comme système de référence arrivent à cette conclusion que l’éclair B a été antérieur à l’éclair A. Nous arrivons donc au fait capital suivant. […] Que d’ailleurs l’observateur en N′, au cas où il aurait le don de vision instantanée à distance, apercevrait comme présent en P′ ce qui sera l’avenir de P′ pour l’observateur en P′ et pourrait, par télépathie également instantanée, faire savoir en P′ ce qui va y arriver, les théoriciens de la Relativité l’ont implicitement admis, puisqu’ils ont pris soin de nous rassurer sur les conséquences d’un tel état de choses 35.

1438. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

— sous le rapport religieux : ne fallait-il pas que l’homme passât par cette religion des sens, pour arriver à celle de la raison, et de celle-ci à la religion de la foi ? […] Les premiers n’arrivent guère à sentir les beautés d’une langue étrangère, par l’habitude qu’ils ont de chercher toujours les défauts. […] Ne vous est-il pas arrivé de faire, dans l’élan d’une volonté forte, des choses que vous admiriez ensuite, et que vous étiez tentés d’attribuer à un dieu plutôt qu’à vous-mêmes ? […] Seulement il lui arrivait quelquefois de dire à un ami que le malheur le poursuivrait jusqu’au tombeau. […] L’auteur arrivait au terme de sa vie et de ses malheurs ; depuis plusieurs mois il avait perdu connaissance.

1439. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Lorsque Ulysse déguisé en mendiant arrive chez le fidèle Eumée, celui-ci traite son hôte avec honneur ; il lui sert le dos tout entier d’un porc succulent, lui présente la coupe toute pleine, et Ulysse, moitié ruse, moitié gaieté, et comme animé d’une pointe de vin, se met à raconter avec verve certaine aventure à demi mensongère où figure Ulysse lui-même : « Écoute maintenant, Eumée, s’écrie-t-il, écoutez vous tous, compagnons, je vais parler en me vantant, car le vin me le commande, le vin qui égare, qui ordonne même au plus sage de chanter, qui excite au rire délicieux et à la danse, et qui jette en avant des paroles qu’il serait mieux de retenir… » Et cela dit, le malin conteur pousse sa pointe et, comme entre deux vins, il risque son histoire, qui a bien son grain d’humour et dans laquelle il joue avec son propre secret. […] Il paraît qu’il y avait à vaincre quelque prévention dans la famille chez laquelle il arrivait ; l’accueil fut d’abord un peu froid pour lui, pour les jeunes époux et pour sa sœur en particulier, qui avait à se faire adopter de la nouvelle famille et à s’y apprivoiser elle-même. […] Arrivé à Baltimore, le jeune Saint-Marc y passa les années 1795, 1796 ; il savait très-bien l’anglais et avait des écolières pour le piano en grand nombre : il s’était rendu extrêmement fort sur cet instrument. […] Dans les pièces de jeunes gens qu’il faisait jouer, combien de fois il lui arriva de jeter des couplets sans s’en vanter, quelques grains de son sel ! 

1440. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Il ne voyait dans les pagodes souterraines, d’après le voyageur Sonnerat, que les habitacles des Septentrionaux qui arrivaient dans le midi et fuyaient, sous terre, les fureurs du soleil. […] l’auteur du Génie du Christianisme, celui même à qui l’on a dû de connaître d’abord l’étoile poétique d’André et la Jeune Captive 55, a rempli comme à plaisir la comparaison désirée, lorsqu’il nous a montré les missionnaires du Paraguay remontant les fleuves en pirogues, avec les nouveaux catéchumènes qui chantaient de saints cantiques : « Les néophytes répétaient les airs, dit-il, comme des oiseaux privés chantent pour attirer dans les rets de l’oiseleur les oiseaux sauvages. » Le poëte, pour compléter ses tableaux, aurait parlé prophétiquement de la découverte du Nouveau-Monde : « Ô Destins, hâtez-vous d’amener ce grand jour qui… qui… ; mais non, Destins, éloignez ce jour funeste, et, s’il se peut, qu’il n’arrive jamais !  […] Sur un petit feuillet, à travers une quantité d’abréviations et de mots grecs substitués aux mots français correspondants, mais que la rime rend possibles à retrouver, on arrive à lire cet autre ïambe écrit pendant les fêtes théâtrales de la Révolution après le 10 août ; l’excès des précautions indique déjà l’approche de la Terreur : Un vulgaire assassin va chercher les ténèbres, Il nie, il jure sur l’autel ; Mais, nous, grands, libres, fiers, à nos exploits funèbres, A nos turpitudes célèbres, Nous voulons attacher un éclat immortel. […] André les avait tous présents à la fois. — Jusque dans les endroits où l’imitation semble le mieux couverte, on arrive à soupçonner le larcin de Prométhée.

1441. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Quand on a navigué ainsi ensemble un certain nombre d’années, on arrive à s’aimer par similitude de destinées, par sympathie de spectacles et de misères, par conformité de lieux, de temps, de cohabitation morale dans un même navire, voguant vers un rivage inconnu. […] hâtons-nous, lui dis-je, de nous y jeter, et que quelques-uns de vos amis en disputent un moment l’entrée à la foule : pendant ce temps-là, nous gagnerons plus facilement l’issue la plus voisine de la place Royale, et, une fois arrivés là, protégés par la galerie étroite et longue, j’atteindrai le numéro 6, au fond de la voûte qu’habite Hugo, et j’irai lui demander asile contre cet assaut de l’enthousiasme. […] Déjà les premiers arrivés, qui me précédaient, y frappaient à grands coups pour que la porte s’ouvrît à ma fuite ; mais le concierge, entendant ce tumulte et ces clameurs sans en connaître la cause, et craignant un assaut de la maison de son maître, refusait d’ouvrir : « — Ouvrez avec confiance, lui criai-je à demi-voix, ne craignez rien, c’est un ami d’Hugo, c’est moi, c’est Lamartine !  […] « Oui, une société qui admet la misère… oui, une humanité qui admet la guerre, me semblent une société, une humanité inférieures, et c’est vers la société d’en haut, vers l’humanité d’en haut que je tends, société sans rois, humanité sans frontières… « Je veux universaliser la propriété, ce qui est le contraire de l’abolir, en supprimant le parasitisme, c’est-à-dire arriver à ce but : tout homme propriétaire et aucun homme maître.

1442. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Sa bien-aimée n’arrivera-t-elle point ? […] Vous rencontrerez beaucoup de paresse et d’inexactitude ; mais, probablement, comme moi vous garderez cette confiance, qu’enfin nos bons Allemands doivent arriver et arriveront à quelque chose. » 5° Après la fête du 22 Mai 1872, adresse de Wagner. […] C’est alors, comme Wagner s’en revenait de sa tournée de concerts, en été 1875, que les artistes qui s’offrirent à lui arrivèrent et commencèrent les répétitions.

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