/ 2810
1543. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Quant aux hérétiques, ajoutait-il, et aux infidèles, comme ils me sont acquis, je ne m’en inquiète guère. […] comme cela bout dans mon faible estomac, continue le roi. — Cela n’est pas étrange, ajoute la tendre veuve, c’est le mal qui sitôt pour votre bien se change […] Nous devons encore y ajouter deux comédies : l’Amarillis de Rotrou, retouchée par lui en 1650, et le Parasite, représenté au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne en 1654. […] Madame de Caylus, sortie depuis peu de l’établissement, ayant assisté à une répétition, fut prise d’un tel désir d’avoir un rôle, que, pour la satisfaire, l’auteur ajouta un prologue et le lui donna. […] Il est vrai, ajoutait-il, que les juifs n’avaient pour ennemis, ni jésuites, ni bigots.

1544. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

. —  Naudé commence sa lettre par des compliments et des excuses à Peiresc et parle de diverses commissions ; puis il ajoute : « Je viens tout maintenant de recevoir lettre de Paris de M. 

1545. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

Cette réponse ajouta à l’étonnement de Dumouriez : il ne voulait pas être dégradé.

1546. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Ajoutez l’absurdité et l’abomination, au point de vue social, d’un système de toilette entièrement incompatible avec la grossesse : en sorte que cet état si véritablement « intéressant », qui ne se trahissait dans la toilette antique que par un léger surcroît d’ampleur, apparaît à une jeune femme de nos jours comme je ne sais quoi de monstrueux et qui la signale risiblement aux regards.

1547. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

On ajoute : « Qui presse tant les Crétois d’être Grecs ?

1548. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

Cette modération-là est en train de devenir, par ce temps de modes outrancières, de cabotinage et de snobisme — en littérature, en art et, dit-on, en politique — quelque chose de rare et d’original ; j’ajoute de méritoire : car les idées extrêmes, plus frappantes, plus faciles à développer, ont bien meilleur air aux yeux des ignorants et sont généralement d’un profit plus immédiat pour ceux qui les professent.

1549. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villiers de L'Isle-Adam, Auguste de (1838-1889) »

Mais quand on songe à sa grande jeunesse et quand on lit certaines strophes toutes frissonnantes d’inquiétude et de tristesse, on ne peut s’empêcher de penser au grand génie futur de ce jeune homme qui débute par des souffrances de doute et d’immenses désirs de foi, et dont la dernière parole écrite fut vraisemblablement celle-ci ajoutée au bas du manuscrit retouché à Axël : Ce qui est, c’est croire.

1550. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Dumur de répondre à un critique allemand, qui avait pris son œuvre pour « un vulgaire et romantique emballage » : « Je n’ai pas voulu autre chose que de vous épater », et il ajoutait : « Il n’y a rien qui me fasse rigoler comme de voir pester les gens rageurs. » Pourtant personne ne s’est avisé jusqu’ici de ranger M. 

1551. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33

Lucien ajoute que le froid de l’hyver, dont la proprieté est d’éteindre les maladies épidemiques allumées par l’intemperie de l’été, fit cesser la déclamation et la maladie.

1552. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Je n’ajouterai plus qu’un mot à cette observation : c’est qu’à l’exception de Bajazet, et du comte d’Essex, toutes les tragedies écrites depuis soixante ans, dont le sujet étoit pris dans l’histoire des deux derniers siecles, sont tombées, leurs noms mêmes sont oubliez.

1553. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 39, qu’il est des professions où le succès dépend plus du génie que du secours que l’art peut donner, et d’autres où le succès dépend plus du secours qu’on tire de l’art que du génie. On ne doit pas inferer qu’un siecle surpasse un autre siecle dans les professions du premier genre, parce qu’il le surpasse dans les professions du second genre » pp. 558-567

Il lui faudroit, ajoute-t-on, recommencer son apprentissage, et le faire même assez long avant qu’il fut capable de mener deux mille hommes à la guerre.

1554. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

Et puis, on l’a blâmé tant de fois, notre régime discrétionnaire, notre arbitraire administratif, nous avons entendu une si riche collection d’hommes de tous les partis venir tour à tour dénoncer le Code pénal de 1810, aggravé par la loi de 1834 et par la jurisprudence, que je ne vois pas qu’il y ait un mot à ajouter.

1555. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Les dernières objections du protestantisme, devenues des rapsodias, Diderot les répète sans rien y ajouter. […] Diderot, le matérialiste Diderot, ajoute au cynisme de sa philosophie, qui serait cynique pour les plus purs, le cynisme de son tempérament. […] Je sais bien que l’histoire de madame de la Pommeraye, mêlée aux autres gravelures de ce livre, qui n’est au fond qu’une lapalissade philosophique relevée de grivoiseries, empêche de le rejeter avec le dégoût qu’il inspire ; mais il faut ajouter que dans cette histoire, racontée avec des interruptions qui, pour le coup, sont de l’art, il y a plus de mémoire que d’imagination et plus de tour que de couleur. […] L’Allemagne seule, l’Allemagne, cet engoulevent en fait d’idées, pouvait se prendre et se barbouiller à cette mousse, et même Lessing, si supérieur de tête à Diderot, l’avala, et en l’avalant crut ajouter à la substance de son esprit. […] Sainte-Beuve, dont présentement les Lilliputiens des journaux font un grand critique, et qui, selon moi, en était un petit ; Sainte-Beuve, qui voyait menu, trottait menu, disait menu, n’avait pas cette puissance de l’invention, la plus belle qu’on puisse avoir en critique, et qui s’ajoute au discernement.

1556. (1930) Le roman français pp. 1-197

C’était — tous les écrivains concevront ce sentiment — à enrager : plus rien à dire, plus rien à ajouter. […] Ajoutez que ces deux parfaits gentilshommes de lettres semblent avoir été particulièrement dépourvus de véritable imagination créatrice. […] Il s’y ajoute celle du principe révolutionnaire proclamant « tous les hommes égaux ». […] — C’est charmant, ajouta-t-il : malheureusement, il n’y a que ça ! […] » il y fait ajouter par un de ces héros malgré eux ce mot : « Alors, il y aura toujours des guerres ! 

1557. (1911) Nos directions

Il saurait ce qui persiste encore d’instinct au fond de l’homme, ce que des siècles de culture y ajoutèrent. […] Mais moi, La haine, chaque jour, me tuyaute et m’apprête La fraise dont l’empois force à lever la tête ; Chaque ennemi de plus est un nouveau godron Qui m’ajoute un gêne et m’ajoute un rayon, Car pareille en tous points à la fraise espagnole La haine est un carcan, mais c’est une auréole. […] Hâtons-nous d’ajouter que, depuis lors, aucun poète digne de ce nom, ne s’en tint à ces conventions rudimentaires. […] Nous accordons que certains accents s’y ajoutent ; ils introduisent simplement la variété dans la fixité. […] Et ils ajoutent : « Même parmi ceux qui admettent le vers libre (en note : vocable décrié avec raison) certains n’en soupçonnent pas le mécanisme ».

1558. (1903) Propos de théâtre. Première série

Ajoutez que M.  […] Je veux ajouter seulement que dans la biographie de Corneille M.  […] Et je veux ajouter encore que le livre de M.  […] Ajoutez encore que Pauline a pour Sévère un peu de pitié. […] — Il est le favori de l’empereur, ajoute Félix. — Eh bien !

1559. (1932) Le clavecin de Diderot

À cela s’ajoute un « complexe de Jésus » qui éclairerait l’homosexualité de Crevel puisque Jésus est celui qui meurt, dans une « apothéose masochiste », d’amour pour le Père. […] Mais Courtot ajoute également que « si Crevel ne vous communique pas sa fièvre, c’est que vous êtes définitivement vacciné contre la révolte ». […] Inutile d’ajouter que l’expérience même s’est vu assigner des limites. […] Le cas n’est d’ailleurs pas probant (se hâtait-il d’ajouter) car il est à peine question de conflits inconscients. […] Et ici, Feuerbach devançant Freud, ajoute : Mais quel sacrifice est plus grand pour l’homme naturel que le sacrifice du penchant du sexe ?

1560. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

» « Térence ajoute : Quelle salutaire leçon pour la jeunesse dans un pareil tableau !  […] Pensez-vous que le peuple d’Athènes sera si cruel que d’ajouter ses propres injures aux injures du poète, ses insultes à cette fange ? […] Cela se fait ainsi dans Le Barbier de Séville, ajoute notre poète comique, qui est trop honnête en vérité pour vouloir nous tromper. […] Ajoutez qu’en ceci, la curiosité publique était singulièrement favorisée par la vie même du héros de son adoption. […] Tartuffe, Alceste, Célimène s’en vont rajeunissant chaque jour ; chaque jour ajoute une ride à la riante comédie de Marivaux.

1561. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Mais de la façon dont il traite de la rime et de ce qu’il appelle les épithètes forcées ajoutées soi-disant pour attraper cette rime, même chez nos poètes les plus estimables, je crois bien que le vers français pouvait sans doute exercer son intelligence, mais que son cœur en était touché fort légèrement et que son goût ne l’y portait point. […] Il vantait également ses Églogues sacrées, mais en leur préférant celles d’Antoine Godeau, évêque de Grasse ; et il ajoutait plaisamment que c’était là un témoignage qu’il rendait à la vérité connue, et que l’amitié qui le liait à Godeau ne le faisait point juger ainsi. […] Et j’ajouterai : Admettons une pointe de mauvais goût capable de relever à l’occasion le beau immuable. […] Et il ajoute : il est certain maintenant que le fils de Laïus et de Jocaste que l’on croyait mort, respire en ces lieux  ; Phorbas l’a confessé, Tirésias l’a proclamé. […] Je dois ajouter que c’est apparemment sur un mode à moitié sérieux.

1562. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Voici qu’à ces causes d’ordre privé qui peuvent déjà si gravement fausser la vérité, s’ajoutent les divisions politiques, religieuses, littéraires, nationales ! […] Je lui répondrai : « Lisez et voyez vous-même. » Je n’ajouterai qu’un mot. […] Je suis heureux de pouvoir ajouter que dans les derniers articles de M.  […] Elle risquerait d’être un peu vague ; il y ajoute un autre principe directeur. […] Mais hâtons-nous d’ajouter, afin qu’il ne soit pas tout à fait perdu de réputation auprès de nos jeunes Trompe-la-Mort, qu’il a l’optimisme triste.

1563. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Je m’empresse d’ajouter encore que nous avons le plus grand besoin de l’appui de madame de Chat… Elle est persuadée que son mari doit toute sa réputation à ses conseils.

1564. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Ce ne serait que Henri IV qui, descendu de Robert de France, sixième fils de Louis IX, aurait enfin fait rentrer la couronne dans la lignée directe du saint roi. » Le fait est qu’une quarantaine d’années après la mort ou la prétendue mort de ce petit roi Jean, parut en France un aventurier qui se donna pour lui, qui raconta toute une histoire romanesque à laquelle plusieurs puissances et personnages politiques d’alors ajoutèrent foi, notamment Rienzi.

1565. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Sa bibliothèque, nous dit un journal, se composait en tout de six ou sept ouvrages : Homère, Virgile (l’Énéide), la Jérusalem du Tasse, les Lusiades de Camoëns, la Messiade de Klopstock, et la Divine Épopée, qu’il ajoutait d’autorité à cette illustre famille : une plume d’aigle, présent d’un ami, et avec laquelle il avait écrit cette Divine Épopée, était suspendue comme trophée au-dessus de l’œuvre.

1566. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Jay et de ce qu’a ajouté de son côté M. 

1567. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Quand on a nommé l’émotion qu’on éprouve, qu’ajouter de plus ?

1568. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IX. Précision, brièveté, netteté »

Faute de l’avoir trouvé, on ne croit pas son sentiment suffisamment expliqué : on ajoute un mot dans la proposition, une proposition dans la phrase, pour mettre en lumière un détail ou une partie de l’idée.

1569. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Goût de l’amour dès l’enfance, avant même de se douter de ce qu’est l’amour ; sentiment un peu sanglotant de la nature ; aspiration à se dévouer sans relâche, avec un secret contentement de souffrir pour son dévouement ; félicité de la meurtrissure sentimentale, optimisme extraordinairement vivace, abrité du scepticisme comme par une ouate de mélancolie douce… Ajoutez à ces dons naturels la vie la plus romanesque, romanesque jusqu’à l’invraisemblable, une gageure du destin tenue et gagnée contre les caprices de l’imagination : l’héritage sacrifié à la foi religieuse, les voyages tragiques, la guerre, la tempête, la séduction, l’abandon, le théâtre avec le succès d’abord, et bientôt la perte de la voix, la misère, la mort de l’enfant adoré, de quoi défrayer vingt romans conçus avec quelque économie.

1570. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Paul Fort, comme celle de son devancier, est brillante et pittoresque ; j’ajoute qu’elle est plus abondante et plus étendue.

1571. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

et, pour ajouter à la vigueur de l’image, il enflait l’ouragan de sa voix dont les vitres tremblaient.

1572. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La réforme prosodique » pp. 120-128

L’hiatus peut donc être une source d’harmonie et ajouter au vers une beauté nouvelle.

1573. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

On peut ajouter aujourd’hui que la diction en est correcte et a peu vieilli.

1574. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »

L’esthétique du mot, telle que j’essaierai de la formuler pour la première fois, aura d’abord ce point de contact avec la phonétique qu’elle ne s’occupera que par surcroît du sens verbal, tout à fait insignifiant dans une question de beauté physique : la signification d’un mot ni l’intelligence d’une femme n’ajoutent rien ni n’enlèvent rien à la pureté de leur forme.

1575. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

On ajoute que, son confesseur lui représentant le bonheur de l’autre vie avec des expressions basses & peu correctes, Malherbe l’interrompit, en lui disant : Ne m’en parlez plus, votre mauvais stile m’en dégoûteroit.

1576. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre cinquième. »

Ce tour est très-satyrique, et sa simplicité même ajoute à ce qu’il a de piquant.

1577. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

Peut-être Charcot, Moreau (de Tours) et ces médecins de la Salpêtrière qui nous firent voir leurs coprolaliques pourraient-ils déterminer les symptômes de son mal… Et, à ces mobiles morbides, ne faut-il pas ajouter l’inquiétude si fréquemment observée chez les misogynes, de même que chez les tout jeunes gens, qu’on ne nie leur compétence en matière d’amour ?

1578. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Page 468, ci-dessus, Diderot a ajouté en note à son manuscrit : « Voyez les dernières pages de cet ouvrage où j’expose les raisons d’une opinion qui peut être contredite. » Voici ces dernières pages, qui nous paraissent n’être autre chose qu’un fragment d’une lettre adressée probablement à la princesse Daschkoff : … M. le prince Orloff est mon voisin.

1579. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « V »

« Mais, affirme-t-on, le vrai style consiste à ne rien ajouter, à ne pas surenchérir à ne rien surchauffer ; le mot ordinaire suffit quand il rend ce qu’on veut signifier. » Les mots ordinaires !

1580. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Tandis que dans l’Occident tout penchait vers sa décadence, tandis que les malheurs de l’empire, les invasions des Barbares, le mélange des peuples, le despotisme ou l’incapacité des princes, la terreur des sujets, l’esprit d’esclavage, le contraste même de l’ancienne grandeur, qui ajoute toujours à la petitesse présente, corrompaient le goût, et rétrécissaient à la fois les esprits et les âmes, on vit paraître un homme né avec une imagination brillante et forte, et à qui, peut-être, pour avoir les plus grands talents, il ne manqua que d’être né dans un autre siècle : c’était Claudien.

1581. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Une troisième hypothèse à ajouter aux deux précédentes est donc que les choses continueront d’aller comme elles vont, avec une tendance aux agglomérations de travail de plus en plus vastes. […] Et voyez, ajoute-t-il, les conséquences politiques de cette erreur. […] Ajoutez, ce qui se sous-entend, qu’elle reçoit de cet office une augmentation de force, de majesté et de grandeur. […] Il ne raisonne que sur la préhistoire et sur l’histoire contemporaine : entre les deux : il y a l’histoire, qu’il ne connaît pas, et j’ajoute qu’il ne pouvait pas connaître. […] Si Luther et Calvin se fussent contentés d’établir la liberté des cultes sans rien ajouter, il n’y aurait jamais eu l’ombre d’une révolution religieuse au xvie  siècle.

1582. (1886) Le roman russe pp. -351

J’allais ajouter : une cathédrale dans Notre-Dame de Paris, tant le travail d’idéalisation est identique avec celui de Victor Hugo. […] » Il faut ajouter aux malchances de l’histoire celles de la terre et du climat où se déroule le drame russe. […] Il semblerait que le règne de Catherine II eût dû ajouter la gloire littéraire à toutes les autres. […] Pour conclure, il me donna un sujet de son invention, d’où il comptait tirer un poème et qu’il n’eût jamais donné, ajouta-t-il, à un autre qu’à moi. […] ajouter d’autres éloges, et qu’est-ce que le surcroît des habiletés de l’esprit dont nous faisons tant d’état ?

1583. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Les drames de Lessing, les vers et le roman de Sainte-Beuve, n’ont rien ajouté à leur gloire, constituée tout entière par leurs ouvrages de critique, et l’on peut même se demander si, loin de la servir, ils n’ont pas risqué de la compromettre. […] Non certes, à moins qu’on ne pense qu’une mouche a de la grâce sur la joue d’un colosse, ou qu’une jolie femme au sommet de la tour Eiffel ajoute quelque chose à l’effet du monument. […] Édouard Fournier, a écrit un livre instructif et piquant, l’Esprit des autres, où il restitue à ses modestes et légitimes propriétaires toute la menue monnaie indûment ajoutée à la fortune immense des Crésus de la gloire31. […] À l’esprit de demain il faut ajouter, pour plaire toujours aux hommes, l’esprit d’après-demain. […] Celles qui me plaisent, je les garde dans ma tête et je les fredonne… Une fois que je tiens mon air, un autre vient bientôt s’ajouter au premier… et tous ces morceaux finissent par former le pâté.

/ 2810