Il découvre en plein sa figure ; tant pis pour ceux que le spectacle ne charmera pas. […] Si quelqu’un découvrait à quel titre l’Académie y est intéressée, je lui serais reconnaissant de me le dire. […] Elle a souffert par son mari avare et débauché, par sa mère dont elle a découvert les anciennes intrigues, par son fils qui a été un misérable de la pire espèce. […] À eux deux, ils découvriront ce que la police avait renoncé à découvrir. — Mais M. […] Lemaître, seraient fiers des faveurs de cette Musette au rire frais qui découvre des dents blanches et aiguës !
Une grande patience et une longue initiation sont nécessaires ; pour arriver à découvrir, dans l’amas contradictoire des opinions et des formules, les grains de diamant blanc ou noir qui y sont célés. […] Il retrouvait très vite la plénitude de son jugement, quand il se retournait vers le passé, c’est-à-dire vers sa jeunesse, vers les livres qu’il avait vu naître ou ceux qu’à vingt-cinq ans sa curiosité avait découverts. […] Vous ne sauriez porter vos regards nulle part sans découvrir des traces de douleur. […] J’ai presque toujours vu que les fourmis qui reviennent chez elles sont loin, même quand le sol est découvert, d’y revenir en droite ligne. […] Les spiritualistes disent : « Il nous est impossible de découvrir la loi morale parmi les lois de la vie ; mais nous y croyons cependant, car… etc. » Suivent les raisonnements que l’on connaît.
Le Prince de Conti, enchanté des talents de son protégé et de tout ce qu’il découvrait en lui d’estimable, voulut en faire son secrétaire ; mais, Molière qui, en qualité de chef de sa troupe, n’était pas indifférent au plaisir de parler en public, préféra la gloire à une place lucrative9. […] cela sent mauvais et je suis tout gâté ; Nous sommes découverts, tirons de ce côté. […] Le mystère du déguisement est découvert, et les deux fils du Docteur épousent les deux filles de Magnifico. […] Thalie a dicté l’une à visage découvert, dans la crainte que la finesse de ses traits, de son sourire, de sa malignité, n’échappât à son favori ; pour inspirer l’autre, elle a pris son masque le plus grotesque ; quant aux deux dernières, la Muse comique semble n’y être pour rien, aussi n’ont-elles vu le jour qu’à Saint-Germain, où elles moururent presque en naissant, malgré quelques jolis vers noyés dans beaucoup de fadeurs et de flatteries exagérées. […] Nous ne détaillerons point les beautés du style, celles de l’économie théâtrale ; tout est parfait, divin, et au point qu’on craint de proférer un blasphème, en osant parler des légères taches qu’une sévérité scrupuleuse pourrait peut-être y découvrir.
Mais, lui répliquerez-vous, et ces rapports infinis que je découvre dans les choses, et cet ordre merveilleux qui se montre de tous côtés ; qu’en penserai-je ? […] Cela est vrai d’un malade insensé : malgré cela, si ce malade avait eu le mérite de découvrir lui-même sa maladie ; celui d’en avoir trouvé, préparé le remède, croyez-vous qu’il balançât à le prendre, quelque amer qu’il fût, et qu’il ne se fit pas un honneur de sa pénétration et de son courage ? […] Je suis assuré, monsieur, que les mesures que votre équité vous inspirera pour en découvrir l’auteur me justifieront pleinement aux yeux du public et aux vôtres. […] Je parle, vous le voyez, comme si j’étais réellement près de vous, juste comme j’avais l’habitude de le faire, tandis que vous vous teniez debout, le coude appuyé sur le chambranle de la cheminée, et examinant ma physionomie pour découvrir si j’étais sincère ou à quel point je l’étais. […] La veille de mon départ, elle dit à Grimm : « Je suis enchantée, j’ai enfin découvert, à force d’y rêver, quelque chose qui aura été à mon usage, et qui fera plaisir à Diderot. » Le jour de mon départ, le matin, elle parut au milieu de sa cour avec une bague au doigt.
Dans chaque mode générale chaque femme se taille une mode particulière ; et les femmes de théâtre, dans la position eu vue quelles occupent, sont excusables de chercher à faire preuve d’un goût personnel dont les spectatrices cherchent à découvrir la caractéristique, souvent dans un but avoué d’imitation. […] Il me sera permis toutefois d’ajouter que j’ai éprouvé cette sensation du beau à la représentation (pour m’en tenir au théâtre) de la plupart des œuvres d’Alfred de Musset, dont le génie sait découvrir et ouvrir cette source de vie dont le jaillissement inonde notre âme. […] Au surplus, on n’aurait eu, pour découvrir cette règle bien simple, qu’à regarder les médailles antiques, qui sont des objets d’art, et comme tels en laissent apercevoir les procédés. […] Mais, dès que mon attention se porta sur la mise en scène, je ne fus pas long à découvrir que l’ennui, provenant d’une action qui semblait trop lente ou stagnante, avait pour véritable cause les procédés de notre mise en scène appliqués aux drames de Shakspeare. […] C’est cette même concordance entre la personnalité scénique d’un acteur et les rôles du répertoire qu’il est si important de découvrir quand il s’agit d’un début.
Veut-on causer, on ne trouve pas une idée dans cette tête, ou, dans d’autres moments, on en découvre une foule de si petites, si petites, qu’elles se perdent en l’air avant que d’arriver à votre oreille. […] Elles ajoutent peu à la connaissance de Mme de Verdelin ; mais, en ce qui est de Rousseau, elles m’ont prouvé qu’en certains endroits j’aurais pu accentuer davantage et marquer plus vivement sa reconnaissance bien sincère envers son ancienne voisine ; il s’y découvre chez lui un côté plus ouvert et plus habituellement attendri qu’on n’oserait le supposer d’après le résultat final.
Et l’exemplaire du Pentateuque, remontant aux temps mosaïques, que les trustees du British Museum avaient décidé d’acquérir, pour un bon prix, lorsque Clermont-Ganneau déjà nommé, découvrit dans ce vénérable papyrus un filigrane de fabrication toute récente. […] On a enfin découvert que Baudelaire était chrétien, catholique et antidémocrate.
Comme on s’est pris sans s’aimer, on se sépare sans se haïr, et l’on retire au moins du faible goût qu’on s’est inspiré l’avantage d’être toujours prêts à s’obliger249. » — D’ailleurs les apparences sont gardées ; un étranger non averti n’y démêlerait rien de suspect. « Il faut, dit Horace Walpole250, une curiosité extrême ou une très grande habitude pour découvrir ici la moindre liaison entre les deux sexes. […] Il faut entendre à ce sujet les héros de l’époque, leur ton leste, dégagé, est inimitable, et les peint aussi bien que leurs actions. « J’étais, dit le duc de Lauzun, d’une manière fort honnête et même recherchée avec Mme de Lauzun ; j’avais très publiquement Mme de Cambis, dont je me souciais fort peu ; j’entretenais la petite Eugénie, que j’aimais beaucoup ; je jouais gros jeu, je faisais ma cour au roi, et je chassais très exactement avec lui251. » Du reste, il avait pour autrui l’indulgence dont il avait besoin lui-même. « On lui demandait ce qu’il répondrait à sa femme (qu’il n’avait pas vue depuis dix ans), si elle lui écrivait : Je viens de découvrir que je suis grosse.
Cette phrase même indique la reconnaissance et la correction d’une erreur, partant une erreur préalable ; au premier moment, nous nous étions trompés, puisque au second moment nous découvrons que nous nous étions trompés. […] Maintes fois j’ai assisté ainsi tour à tour à l’achèvement qui fait de l’image simple une hallucination, et à la dégradation qui fait de l’hallucination une image simple. — Dans ce double passage, on peut noter les différences et découvrir les conditions des deux états.
Ils sont partis avec la princesse et son cortége, tous à cheval, et s’arrêtent dans une gorge auprès d’un taillis, « pendant que le soleil s’élargit aux approches de sa mort, et qu’au-dessus des prairies se détachent les hauteurs roses. » Cyril, échauffé par le vin, commence une chanson de cabaret, et se découvre. […] Nous découvrons bien vite que son esprit et son âme ont toujours été en équilibre.
Et c’est ainsi qu’un vrai critique découvrirait presque toujours dans le poète, dans le musicien, dans le peintre, dans le poète, les véritables sources de l’œuvre de ces grands artistes. […] Donn’Anna, donn’Elvira et don Ottavio se découvrent et apostrophent don Juan d’une voix terrible en lui disant : Tutto gia si sà , on sait tout et vous êtes connu.
C’est ce que nous allons essayer d’examiner sans parvenir jamais à le découvrir avec évidence. Pour le découvrir avec évidence, il faudrait connaître l’origine du peuple primitif de la Chine et le suivre pas à pas au flambeau de l’histoire depuis son berceau jusqu’à sa décadence actuelle (décadence militaire, entendons-nous bien).
Là où je découvre un corps, je pressens une intelligence ; là où je remarque un mouvement, je devine une pensée motrice. […] Sous ses branches touffues je découvris une multitude de nids d’oiseaux ; il y avait une famille de petites mésanges à tête noire et à gorge blanche ; elles étaient sept dans le même nid ; puis des pinsons et des chardonnerets ; les pères et les mères volaient sur ma tête, cherchant à donner la becquée à leurs petits.
Le nom longtemps inconnu est lancé et relancé à la tête des combattants ; criblé tour à tour d’auréoles ou d’invectives, ce nom se répand dans le combat ; les livres se popularisent dans la dispute ; l’un y cherche des ridicules, l’autre des oracles ; tout le monde y découvre un prodigieux style et une forte vertu. […] Dans les ouvrages de Dieu, les richesses de l’infini se montrent à découvert jusque dans le moindre élément.
Ces espaces irréguliers, coupés de sentiers qui s’entrecroisent pour aller chercher chaque porte, sont pleins d’ombre et resplendissants de soleil ; on y entend sur les sureaux, cet arbuste du pauvre, chanter les oiseaux qui découvrent partout une feuille pour se nicher, une tuile pour se chauffer, une miette pour se nourrir. […] XIV Çà et là, dans le dédale de ces sentiers, de ces jardins et de ces cours, on découvre de petites habitations de hasard, à un seul rez-de-chaussée, bâties en planches de rebut des démolitions, encore peintes des diverses couleurs des lambris auxquels elles ont appartenu dans les palais ; là vivaient, dans une retraite définitive ou provisoire, quelques solitaires estropiés qui ont acquis à bas prix ce petit coin d’espace entouré d’arbustes ou de gazons.
Envoyé à l’université de Turin, comme toute la jeune noblesse, il y passa huit ans, qu’il raconte aussi puérilement que son âge, cherchant avec un soin jaloux et ridicule à y faire remarquer à ses biographes futurs quelques symptômes de son prodigieux génie tragique ; il n’y découvre que des enfantillages sans goût et sans valeur. […] Alfieri cependant écrit tranquillement des tragédies nouvelles, la Conjuration des Pazzi, don Garcia, Oreste, en défi de Voltaire qu’il méprise et qu’il insulte comme Français, Rosemonde, Timoléon, Octavie ; il fouille toutes les histoires antiques ou modernes pour y découvrir un prétexte à tragédie.
Si on le rencontrait le matin, fatigué par douze heures de travail, courant aux imprimeries, un vieux chapeau rabattu sur les yeux, ses admirables mains cachées sous des gants grossiers, les pieds chaussés de souliers à hauts quartiers passés sur un large pantalon à plis et à pieds, il pouvait être confondu dans la foule ; mais s’il découvrait son front, vous regardait ou vous parlait, l’homme le plus vulgaire se souvenait de lui. […] Je viens de découvrir à mon régicide un défaut de conformation et il fourmille de mauvais vers !
Après avoir longtemps médité, il découvrit un biais dont personne ne s’était avisé. […] Il m’avouait qu’il comprenait parfaitement que j’avais raison de ne pas trahir mes devoirs, mais qu’il s’étonnait qu’on ne pût pas découvrir quelque moyen de conciliation, et tomber d’accord, quand il n’y avait plus qu’un seul article en litige.
J’étais conduit, grâce à lui, à une observation plus précise dans les deux voies ; et l’idée de l’unité, ce qu’a d’harmonieux et de complet chaque être individuel considéré en lui-même, le sens enfin des mille apparitions de la nature et de l’art se découvraient à moi chaque jour de plus en plus. […] Il découvrit dans un livre un jeune homme pauvre et souffrant, le seul rival que la nature pouvait lui opposer, Schiller ; il l’appela à Iéna, puis à Weimar, tourna sur lui l’amitié du grand-duc, travailla en commun avec lui, en fit son frère, et lui prêta la moitié de son génie.
Malgré tout, la pensée de Catherine me réchauffait le cœur, et bientôt je découvris les premières maisons des Quatre-Vents. […] Je n’oublierai jamais qu’à Kaiserslautern, le deuxième jour de notre départ, ayant débouclé mon sac pour mettre une chemise blanche, je découvris, sous les chemises, un paquet assez rond, et que, l’ayant ouvert, j’y trouvai cinquante-quatre francs en pièces de six livres, et sur le papier ces mots de M.
Elle découvrit un esquif balancé sur les vagues ; elle vit ses bords couverts de lances. « Sûrement, dit-elle, c’est l’ennemi qui dresse ses lances, et Trathal est seul. […] la lune paraît enfin : je vois l’onde briller dans le vallon ; la tête grisâtre des rochers se découvre, mais je ne le vois point sur leurs cimes.
De Condillac, et du temps où ils dînaient ensemble au cabaret, Rousseau a pu retenir le point de départ de l’Émile, le principe de la méthode : partir toujours de faits sensibles, aller du concret à l’abstrait, faire découvrir à l’enfant toutes les idées au lieu de les lui enseigner. […] Il a découvert à nos Français la Suisse et les Alpes, les profondes vallées et les hautes montagnes ; tantôt il a peint les vastes perspectives, tantôt les paysages limités.
Était-il bien utile de découvrir la « folie » de Jésus et l’« hystérie » de Chateaubriand, et de montrer la « niaiserie » de Lamartine, et de crever la « baudruche » du père Hugo, et de dévoiler l’« artifice » de Baudelaire ? […] L’anxiété devant l’art, le souci de se découvrir un terrain propre, qui anima tant de grands écrivains, paraissent sans intérêt aux personnes qui regrettent le faux beau classique, la traduction élégante des textes antiques.
Il a découvert ainsi dans les Pyrénées une magnifique grotte de stalactites, maintenant exploitée et visitée par les étrangers. […] Nous découvrions les crimes.
Malheureusement elle mourut chez lui, de phtisie, et on découvrit dans ses papiers qu’elle était Picarde. […] Mais le vol des quinze livres de lard se découvrait, et elle recevait pour tous ses vols une fessée aux orties, qui lui couvrait le derrière de camboules.
À la grille des féroces, on découvre la voiture de la toile cirée qui la recouvre, et les employés déballent, comme un fromage, le colis qui est une cage contenant deux tigres. […] Bien entendu, la somnambule n’a rien découvert.
Ces pensées nous venaient dans un petit cimetière, caché dans un bouquet d’arbres, et découvert par nous dans le bois de Boulogne, un cimetière fermé, muré, scellé d’un cadenas fermant une grille rouillée, dont les barreaux laissent voir un coin de terre oublié qui semble promettre à ses morts la perpétuité du repos de la tombe, sous les branches de ses rosiers vagabonds. […] 15 mai Contre la grille du Jardin des Plantes, et allant à l’hôpital de la Pitié, une vieille femme portée à découvert sur le lit de transport de l’hôpital, une grosse couverture de laine passée comme une grande alèze sous son châle, une ombrelle entre les jambes, un petit sac de voyage de toile cirée à côté d’elle.
Fin d’avril À l’heure qu’il est, en littérature, le tout n’est pas de créer des personnages, que le public ne salue pas comme de vieilles connaissances, le tout n’est pas de découvrir une forme originale de style, le tout est d’inventer une lorgnette avec laquelle vous faites voir les êtres et les choses à travers des verres qui n’ont point encore servi, vous montrez des tableaux sous un angle de jour inconnu jusqu’alors, vous créez une optique nouvelle. […] Il avait découvert, dans ses albums japonais, un ver de l’Extrême-Orient, un ver tout enveloppé de poils blancs, comme de la soie, un ver charmant, un petit animal d’art enfin, et comme il était vivant, il l’avait mis avec le plus grand soin dans une boîte, et comptait le présenter à la Société d’acclimatation.
Il est induit à tout percevoir avec la clarté précise et noire d’une illumination d’éclair, avec des yeux tout proches et étonnés de découvrir l’intime des choses, de connaître des âmes d’inconnus mieux que celle d’amis, de parler sur la vaste scène de la vie des dons d’interne et neuve pénétration, comme d’un être rénové et de sens intacts. […] Que ce soit une rougeur fébrile de Natacha, une parole douteuse d’Anna Karénine, une mine de dédain du prince André, ou le prince Nicolas frémissant et attendant l’occasion de lancer un régiment à la charge, le lecteur attiré, contraint et pénétrant se sent devenir peu à peu ces êtres et il est devant les mouvements de leurs esprits, comme face à face avec lui-même en ces instants où dans un sourire on sent et on découvre soudain tout le détail de sa nature, et comme elle est familière, unique, connue, surprenante et retorse.
De 1848 à 1885, Hugo se comporte en « républicain honnête et modéré » et l’on peut défier ses adversaires de découvrir pendant ces longues années, un seul jour de défaillance. […] Monsieur Belton qui a fait des recherches sur la famille Hugo, a découvert que le vieux général écrivait et rimait en diable.
« L’homme recule les confins des ténèbres ; il a découvert jusqu’à ces pierres ténébreuses qui avoisinent les ombres de la mort. […] « Il ouvre un passage aux fleuves à travers la pierre et découvre leurs trésors les plus cachés.
Une vieille femme, l’aïeule sans doute, se tient à quelques pas en arrière, accroupie la tête dans son tablier ; ses cheveux blancs découverts remuent, légèrement agités par le vent de la musette, comme des duvets de chardon mort sous l’haleine du chameau qui broute à côté. […] Je me découvre, par respect pour cet entretien de la vie avec la mort, et j’ai sous les yeux et dans le cœur toute la poésie du Purgatoire.
N’a-t-il pas donné en 1922 l’impulsion à la période pré-surréaliste dite des « sommeils hypnotiques », en relatant comment une dame D… a découvert ses talents de médium lors d’une séance d’expérience métapsychique alors à la mode ? […] Toutes les tours d’ivoire seront démolies, toutes les paroles seront sacrées et, ayant enfin bouleversé la réalité, l’homme n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que s’ouvrent les portes du merveilleux. »az Une fois pour toutes, condamnés en bloc les cadres agréables, divertissements et plaisirs destinés à celer ce que l’intelligence risquerait de découvrir de plus ou moins contraire à l’individu, si nous nous refusons à user, en vue de profit individuel, des faits ou dispositions favorables, il est dès lors non moins injuste d’aller chercher dans une apparence néfaste des raisons contre l’esprit.
Ces livres, manqués et médiocres, où le talent n’existe qu’à l’état d’éclair, étaient des tentatives dans des genres différents, et ils n’ont à présent d’autre intérêt que le profond mystère du développement des facultés d’un homme qui a battu opiniâtrement le buisson pour découvrir les sentiers cachés par où l’esprit s’élève, trace plus difficile à indiquer que celle du chamois. […] Un jour, les critiques distraits sortiront de leur distraction, et, clignant comme le dieu Siva ces yeux de lynx qui dorment du sommeil des marmottes, finiront par découvrir le monument de science et d’art qui s’était élevé pendant dix ans sans qu’ils l’eussent vu.
Cette vérité-là n’est pas à la merci d’un syllogisme, elle existe et elle agit en nous, même à notre insu ; et si nous la découvrons tout à coup, ce n’est pas par l’artifice d’une logique adroite, mais parce qu’elle était mûre pour notre conscience. […] Peu à peu, la hauteur des terrasses s’abaisse, et tout à coup la perspective se découvre.
En arrivant, en effet, à l’embouchure du Dniepr, la flottille de l’impératrice trouve la ville d’Otchakov, qui appartenait encore à la Turquie, et découvre une dizaine de vaisseaux turcs qui viennent se placer en travers du fleuve.
Arrivée à Versailles au moment où l’astre de La Vallière déclinait et s’éclipsait, ayant vu les dernières années brillantes, elle entre peu dans cet ordre délicat et qui était fait pour flatter l’imagination : mais sans y entendre finesse, et tout uniment par sa franchise, elle nous découvre à nu la seconde partie du règne sous son aspect humain et très humain, naturel, et, pour tout dire, matériel.
Daru, ouvrit une nouvelle route vers les Indes orientales ; Christophe Colomb découvrit un nouveau continent : Gênes avait été écrasée par Venise, il était réservé à un de ses enfants de la venger.
Le père Hardouin partait de ce point que personne jusque-là n’avait entendu le sujet de l’Iliade, qu’il proclamait d’ailleurs le chef-d’œuvre le plus ingénieux de l’esprit humain en son genre ; il venait donc révéler à tous pour la première fois ce sujet tel qu’il se flattait de l’avoir découvert : ce n’était pas du tout la colère d’Achille comme on l’avait cru généralement, mais bien la destruction, selon lui, et l’extinction de la branche d’Ilus, décrite et racontée tout en l’honneur d’Énée qui était de la branche cadette.
C’est ainsi qu’en se dirigeant vers le Marboré, après avoir traversé d’affreuses solitudes, et en arrivant à Gavarnie, d’où se découvre presque en entier le grand cirque du fond, au mur demi-circulaire, avec ses rochers à figure de tours, avec ses neiges aux flancs et ses cascades, il dira de cette belle masse, qui est la partie la plus connue du Marboré : Son volume et sa hauteur la feraient croire très voisine de Gavarnie ; mais sa couleur, qui tient de l’azur des hautes régions de l’atmosphère et de l’or de la lumière répandue sur les objets distants, avertit qu’on aura plus d’un vallon à parcourir avant de l’atteindre.
On ne doit s’attendre à trouver chez Dangeau aucune considération politique, ni à découvrir aucun dessous de cartes : on n’a que les dehors, ce qui se voit et se dit en publie.
Il découvre un assassin, un tueur pour lui-même.
Il nous est donc permis de nous flatter que notre ouvrage explique les termes, développe les beautés, découvre les délicatesses que vous doit une langue qui se perfectionne autant de fois que vous la parlez ou qu’elle parle de vous. » Louis XIV méritait en partie ce compliment, en tant que parlant avec justesse et propriété la plus parfaite des langues ; on dit qu’il contait à ravir ; mais cette noble et régulière politesse manquait de saillie, de relief, d’images, d’imprévu, de ce qui fait la grâce et la popularité de la langue de Henri IV.
Santeul était plus enflé, du Périer plus modeste ; il se voyait en celui-ci une certaine couleur d’antiquité, laquelle, à y bien regarder, se découvrait avec bien plus d’éclat dans les poèmes de Petit ; et ce dernier était de plus un esprit orné et imbu de toutes sortes de lettres… Quant à Santeul et à du Périer, si le hasard me les amenait parfois (et il ne me les amenait que trop souvent), tout à l’instant chez moi retentissait du bruit de leurs vers ; et comme le premier surtout, se tenant, comme on dit, sur un pied, faisait mille vers à l’heure et coulait plein de limon, vous l’auriez exactement comparé à ce Camille Querno dont s’amusait le grand pape Léon X ; qui obtint de lui le titre et les insignes d’archipoète, et qu’on saluait comme décoré d’une couronne de choux, de pampre et de laurier.
Le père Griffet, auteur d’une si estimable histoire de Louis XIII, où l’on trouve tant de choses singulières et curieuses que de plus bruyants et de plus habiles se sont mis à découvrir depuis, le père Griffet a très bien jugé de ce point comme de beaucoup d’autres.
Il ne voit le dessous des cartes qu’au fur et à mesure et quand on le lui découvre.
Il se répand lui-même, il se livre tout entier et se découvre ; il est tout dans son glaive, dans la pointe de son glaive, et n’a point de bouclier.
« Et ce qui ajoute à la beauté et au prix des ouvrages, l’art qui a présidé à tout ne se découvre nulle part. » Tout est soigné dans La Bruyère : il a de grands morceaux à effet ; ce sont les plus connus, les plus réputés classiques, tels que celui-ci : « Ni les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire, etc.
Sans originalité native, sans besoin d’invention pour son compte ni chez autrui, plus jaloux de maintenir le goût que de découvrir les talents nouveaux, et enclin même à railler outre mesure les essais qui ne rentraient pas dans les formes connues, il était habile et ferme sur la défensive, prompt à châtier quiconque chassait sans permission sur les terres du domaine classique.
Je sais qu’on a déjà opposé spirituellement à mes raisons que nous sommes suffisamment informés par rapport à notre objet ; que nous n’en sommes pas à découvrir un génie ni même un grand talent nouveau ; que la voix publique ne nous impose impérieusement aucun de ces choix dont la notoriété éclatante est comme en droit de faire violence à l’esprit naturellement conservateur et aux préventions mêmes des compagnies.
Le marquis de Villars, qui découvrit leur intention. parla haut, maintint son droit, et eut raison de leur procédé malhonnête ; il assista à la cérémonie : « Le roi arriva sur les onze heures du matin au village, composé de neuf ou dix maisons.
Le bon Vallot paraît tout épouvanté, au mois de mai 1655, de découvrir une incommodité du jeune roi qui lui paraît singulière, presque surnaturelle, et que la description qu’il en fait nous montre fort commune au contraire et des plus simples dans son genre.
Nisard, va jusqu’à accorder à la génération de 1660, c’est-à-dire des premières années du règne effectif de Louis XIV, à la génération qui était encore jeune ou déjà mûre alors, qui avait vu la fin de Richelieu et la Fronde, « une supériorité de lumières » sur les générations du xviiie siècle qui lisait l’Esprit des Lois, les Lettres philosophiques et l’Émile ; admettant cette supériorité comme un fait, il l’explique par la nature même des événements politiques auxquels cette génération avait assisté, par les revirements étranges qui lui avaient découvert toutes les vicissitudes de l’opinion et qui l’avaient éclairée sur le fond de la nature humaine, tandis que les hommes du xviiie siècle et d’avant 89 avaient perdu le souvenir des révolutions et des impressions qu’elles laissent, et n’avaient assisté qu’à des intrigues ministérielles, à des disputes de jansénisme et de molinisme, de gluckisme et de piccinisme, à de petites choses enfin, tout en en rêvant de grandes et d’immenses.
Gœthe osait donc se découvrir devant Eckermann et montrer les nombreuses piqûres que son amour-propre avait reçues ; il semblait lui dire en les étalant : « Voyez, il n’y a pas d’homme complètement heureux. » Ainsi, un jour qu’il causait de son recueil de poésies à l’orientale, le Divan, et particulièrement du livre intitulé Sombre humeur, dans lequel il avait exhalé ce qu’il avait sur le cœur contre ses ennemis : « J’ai gardé beaucoup de modération, disait-il ; si j’avais voulu dire tout ce qui me pique et me tourmente, ces quelques pages seraient devenues tout un volume. — Au fond, on n’a jamais été content de moi, et on m’a toujours voulu autre qu’il a plu à Dieu de me faire.
Il est donc tout naturel qu’à l’occasion d’une des scènes qui suivent, — une scène de reconnaissance entre Judas et sa mère, devenue sa femme, quand elle découvre avec horreur qu’il est son fils, — M.
J’aime à traverser des abîmes, à franchir des précipices, à découvrir des lieux où le pied de l’homme n’ait point imprimé sa trace.
Mais le dessous de cartes ne se découvrira que plus tard.
Son talent découvrit du premier coup d’œil un ample champ de tableaux et trouva à s’y épanouir en pleine jouissance et félicité.
Il ne craint pas même d’y découvrir et d’y voir une sorte de perfection morale naturelle qui ne s’est plus rencontrée depuis ; il y admire une morale primitive et populaire « qui ne se traduisait pas par des préceptes et des sentences, mais qui produisait de si grandes actions et de si grands peuples », — petits en nombre, grands par le cœur.
Ses recherches les plus profondes, les plus heureuses, ses découvertes même, s’il en fait, il sait que c’est si peu de chose ; que d’autres avant lui ont cherché et découvert, et que de loin tout cela fait à peine un anneau distinct dans la chaîne, si courte pourtant, et d’hier seulement renouée, des connaissances humaines.
Il découvrit au bagne un jeune homme de vingt-quatre ans, condamné aux galères à perpétuité pour un assassinat dont il était innocent.
L’illustre auteur, dans sa marche infatigable, peut se comparer à une comète ardente qui a successivement apparu à l’horizon de plusieurs mondes d’esprits, salué d’eux avec transport à cause de son éclat, à mesure qu’il se découvrait pour la première fois dans leur ciel.
Je conçois cela pour le mémoire sur les médailles italiotes qui forme appendice ; il y a là matière toute spéciale et demi-grimoire ; mais pour le récit, pour le corps même du volume, dussé-je parler par anticipation d’une seconde édition, je persiste à en juger d’après l’effet éprouvé, c’est à tout le public que l’excellent Essai s’adresse, c’est à travers tout ce public qu’il ira çà et là découvrir son juge entre cent lecteurs203.
Il nous est impossible, nous l’avouons, d’attacher à cette pièce le sens profond et grave que M. de Vigny y a découvert.
M. le Dr Féré (Pathologie des émotions, préface) a retrouvé d’ailleurs la filiation bibliographique de cet épisode, il fut signalé au célèbre écrivain par le Dr Liouville qui lui même l’avait découvert dans une note déjà très ancienne de la Gazette des Hôpitaux.
Le genre humain s’applique de préférence à perfectionner, quand il est dispensé de découvrir.
J’ai beau me tourner de tous les côtés, j’ai peine à découvrir rien que je doive nécessairement attribuer à l’influence unique ou prépondérante de Boileau.
Bien assuré par un privilège du roi, il se découvre dans son troisième livre, merveilleux de verve, mais dont l’ample satire évite lestement les actualités dangereuses : c’est, sur le thème gaulois du mariage, une débauche érudite d’idées, un jaillissement étrange de vie dans ce défilé de personnages et ce cliquetis de dialogue ; et parmi tout cela la traditionnelle raillerie des moines, une attaque enveloppée contre le célibat monastique, une longue parodie des lenteurs de la justice.
Enfin, parmi tant de romans philosophiques, la Nouvelle Héloïse a un caractère particulier : c’est la première fois qu’un romancier exerce à ce titre la fonction de directeur de consciences ; et par là Rousseau découvre à ses successeurs une puissance nouvelle du genre.
Le « coup d’État Maupeou », qui supprime les Parlements, nous découvre jusque dans les cercles les plus aristocratiques une singulière exaltation de libéralisme politique.
Déjà dans une de ses précédentes prisons il avait fait un Essai sur le despotisme : à Vincennes, il écrivit d’éloquentes réflexions sur les prisons d’État et les lettres de cachet ; il écrivit surtout ses fameuses lettres à Sophie, incroyable mélange de déclamations sincères et de renseignements exacts, où l’amour déborde parmi la philosophie, la politique, la morale, où tout Mirabeau se découvre, avec la grandeur et les bassesses de sa nature, avec sa violence de tempérament et son immoralité foncière, mais aussi avec ses généreuses aspirations, son information encyclopédique, et l’éclat de sa forme oratoire : c’est du Rousseau, si l’on veut, du Rousseau plus trouble, plus débraillé, plus tumultueux, et toutefois aussi plus raisonnable, plus avisé, plus pratique.
Les hommes du moyen âge découvrent l’Orient, c’est-à-dire une nature, une humanité et un art très différents des leurs, et ils paraissent à peine s’en douter ; presque rien de cette étrangeté ni de ce pittoresque n’a passé dans les chansons de geste postérieures aux croisades ni dans les fabliaux.
Crooke est l’inventeur de la matière radiante, qui fit découvrir les rayons X, dits cathodiques, utilisés, de nos jours, dans les laboratoires et appliqués au service de la médecine et de la chirurgie.
J’en pourrais cueillir chez Bernard Lazare, chez Camille Mauclair, chez Charles Morice, chez Rodenbach, chez Charles Maurras, chez Théodore de Witzewa, chez Pierre Quillard… chez Jules Lemaître lui-même qui découvre en Mallarmé « un bon platonicien ».
C’est un grand malheur que d’avoir découvert en soi les ressorts de l’âme ; on craint toujours d’être dupe de soi-même ; on est en suspicion de ses sentiments, de ses joies, de ses instincts.
Si j’ai pu ouvrir des échappées par où passent quelques rais de lumière, que d’autres y plongent plus avant et y découvrent des vérités que j’ai réussi seulement à faire entrevoir.
Elle parle aussi dans la même lettre d’une lecture que Boileau doit faire chez ce même cardinal, de son Lutrin et de sa Poétique, il faut que nos commentateurs se croient bien supérieurs en intelligence à cette bonne madame de Sévigné, pour se persuader qu’il leur était réservé de découvrir, à près de deux siècles de distance, une malveillance dont elle était l’objet, et dont elle ne se doutait pas, et pour pénétrer le sens et l’intention d’écrits dirigés contre elle, dont elle avait la sottise d’approuver le fond et la forme et d’aimer les auteurs.
Plus loin, si Duhamel découvre qu’une certaine maladie des grains provient d’un tout petit insecte qui s’y cache, Vicq d’Azyr nous montrera l’homme de bien ainsi en proie à des ennemis obscurs comme à un insecte caché.
Elles nous suffisent pour découvrir déjà en Chaulieu un sentiment de fierté qu’il eut toujours depuis, ce que Saint-Simon appelait de l’audace, mais qui méritait un meilleur nom, et qui partait de ce sentiment réfléchi par lequel un esprit indépendant se juge soi-même et les autres.
Épargnez ce pauvre président de Bailleul, qui est un bon serviteur ; vantez au cardinal le bon office que lui a rendu Brienne ; mais découvrez avant tout quels sont les sentiments du cardinal pour moi, et qu’il ne sache rien que vous ne sachiez, vous d’abord, quelle reconnaissance il témoignera de mes bontés.
Derrière la bourgeoisie satisfaite, il aurait continué d’apercevoir les graves et perpétuels symptômes généraux d’invasion qu’il avait dénoncés le premier dans ces termes en 1791 ; après avoir parlé de la grande et première invasion des barbares contre l’Empire romain : « Dans le tableau de cette mémorable subversion, disait-il, on découvre l’image de celle dont l’Europe est menacée.
Nous avons vécu ensemble à cœur découvert.
Ces prétendus amis le fuyaient, il courait après eux pour éviter la solitude, et, quand il en découvrait quelques repas, il y tombait comme par la cheminée, et leur faisait une sortie de s’être cachés de lui. » Il n’est pas à croire que Regnard fût de ces prétendus amis qui fuyaient M. le Duc, mais il était de ces connaissances familières et encore obscures que celui-ci recherchait, et on conviendra que ce n’était pas une des moins bien choisies.
Dans Le Vase étrusque, l’auteur s’est plu à retrouver des passions fortes et à les dessiner en quelques traits jusque sous notre civilisation élégante ; plus habituellement, il s’est attaché à les découvrir ou à les créer hors du cadre des salons, et, se détournant des caractères effacés qu’on y rencontre, il s’est mis en quête des natures primitives appartenant à un état de société antérieur, et qui sont comme égarées dans le nôtre.
On n’aurait même pas de peine à découvrir chez lui un certain goût sensuel que l’on pourrait dire innocent et primitif, contemporain des patriarches, mais qui l’empêche de se perdre dans le raffiné des sentiments.
Un médecin a récemment découvert que le génie est une variété de la folie.
Si l’on pousse plus loin l’investigation on découvre que les vers sont ainsi scandés 3 3 3 3 Oui je viens — dans son temple — adorer — l’Éternel 2 4 2 4 Je viens — selon l’usage — antique — et solennel soit un premier vers composé de quatre éléments de trois pieds ternaires, et un second vers scandé 2, 4, 2, 4. — Il est évident que tout grand poète ayant perçu d’une façon plus ou moins théorique les conditions élémentaires du vers, Racine a empiriquement ou instinctivement appliqué les règles fondamentales et nécessaires de la poésie et que c’est selon notre théorie que ses vers doivent se scander.
— Finalement, les variétés ne peuvent avec certitude se distinguer des espèces, excepté : premièrement, par la découverte de formes intermédiaires qui les relient les unes aux autres, et la découverte de pareils liens n’affecte pas les formes qu’ils réunissent ; secondement, par une certaine somme de différences, car deux formes qui ne diffèrent que très peu sont généralement rangées comme variétés, lors même que des liens intermédiaires n’ont pas été découverts ; mais la somme de différences considérée comme nécessaire pour donner à deux formes le rang d’espèces est complétement indéfinie.
Le lecteur qui lit en critique se prive à la vérité de plaisirs médiocres ou moyens ; mais c’est la rançon ; et, par compensation de cette perte, il se prépare des plaisirs exquis quand il découvrira l’œuvre exquise.
Il est vrai que c’est par l’Oiseau que Michelet se découvrait naturaliste.
Laissons de côté l’idylle, le poème héroï-comique, et ce « nouveau genre d’épopée » que la subtilité de Chapelain découvrait dans l’Adone de Marini ; ce sont là des catégories trop évidemment factices ; mais arrêtons-nous à la satire pour laquelle on a voulu monopoliser certaines formes, et dont on fait un « genre » bien à tort.
Car c’est la jouissance égoïste des médiocres de s’imaginer qu’ils sont pour quelque chose dans la gloire d’un écrivain et de s’écrier en chœur : « C’est moi qui l’ai découvert. » Or le malheur veut que M. Zola se soit découvert lui-même. […] On a mis quatre-vingts ans à découvrir que M. […] De bonne foi, il crut qu’il venait de découvrir Rodin. […] Paul Hervieu, a découvert que M.
Nous ne sommes pas obligés d’accepter les opinions de jadis ; les livres sont là et, rares ou communs, nous les pouvons découvrir et lire. […] Ce pauvre homme, s’imaginant avoir découvert la véritable doctrine de saint Augustin, rédigea sa trouvaille en un considérable infolio nommé Augustinus. […] C’est là le miracle ; mais il ne découvrit pas la géométrie, comme l’enseigne la légende. […] Alors on découvre que les superstitions morales des deux clans évoluent selon des principes contradictoires, l’abstrait et le concret. […] Celle qui a découvert « un poète mort récemment » n’en a lu que « cinq ou six poésies ».
Goethe fit connaître Manzoni ; Balzac signala Stendhal ; La Boétie fut mis en lumière par Montaigne ; Lamartine lança Mistral ; Mirbeau découvrit Maeterlinck ; Scherer inventa Amiel. […] Après « avoir cru découvrir le premier l’observation et la vérité humaine », Zola a fini par remplir artificiellement des cadres épiques et industriels, comme les grands magasins, la Terre, les chemins de fer, les mines. […] Qui peut être sûr de découvrir chaque semaine un sujet original ? […] On ne peut pas avoir la prétention de découvrir toujours du nouveau. […] Mériziac affirmait avoir découvert chez Amyot plus de deux mille contresens.
Le jour où il voit les traces des sauvages, il est « comme frappé de la foudre ; il fuit comme un lièvre effarouché à son gîte » ; ses idées tourbillonnent, il n’en est plus maître ; il a beau s’être barricadé et caché, il se croit découvert ; il veut lâcher ses chèvres, abattre ses enclos, retourner son blé. […] Il avait vécu en cynique et en excentrique, ayant passé sa jeunesse à lire au hasard dans une boutique, surtout des in-folio latins, même les plus ignorés, par exemple Macrobe ; il avait découvert les œuvres latines de Pétrarque en cherchant des pommes, et crut trouver des ressources en proposant au public une édition de Politien. […] Nous découvrons que des gens réfléchis n’ont pas besoin d’idées aventurées et piquantes, mais de vérités palpables et profitables.
Nous avons grandi, nous avons rejeté bien des erreurs, découvert bien des vérités ; nous avons soulevé bien des voiles. […] Il me semble que je vois la main du physiologiste passer sur la tête de tout homme pour faire une horrible expérimentation. « Va, lui dit-il, tu te crois un agent libre, mais j’ai découvert dans les plis de ton cerveau les motifs de tes actions. […] La science amasse une immense érudition de faits, découvre d’importantes vérités ; mais la science, absorbée dans les détails et privée de la vue de l’ensemble, devient la plus aveugle des cécités, et la science sans la charité produit tous les doutes et toutes les misères morales.
Parmi d’autres lions qui n’ont pour titre de célébrité que leur fortune, qu’ils mangent follement, je découvris enfin M. […] Eugène Sue avait déjà montré sa médaille à quarante personnes ; ce fut la quarante-et-unième qui découvrit le conclusum. […] L’auteur de Lauzun passe pour bon musicien ; il joue de l’alto dans les quatuors ; c’est lui qui, le premier, a découvert l’araignée dilettante. […] Jal s’est fait commander par son ministre de la marine (appointements courants, sans doute), pour aller reconnaître l’oxydev d’une boucle d’airain scellée dans une pierre du quai extérieur de Gênes, et à laquelle il ne serait pas impossible que Christophe Colomb eût pu attacher la barque non pontée, dans laquelle il est parti de premier lieu, pour aller découvrir l’Amérique.
Cette révolution opérée, la langue de l’art trouvée et fixée, — et c’est là incontestablement2 le meilleur titre de l’école romantique, — il s’agissait, pour qu’un monde nouveau fût découvert en littérature, non plus de traduire dans cette langue, par la bouche de héros fantastiques et imaginaires, nos doutes, nos défaillances et nos espérances dans l’avenir, mais de peindre à l’aide de types façonnés à notre image, à nous, les hommes du dix-neuvième siècle, les douleurs et les misères du temps présent, les hontes et les splendeurs de la vie contemporaine. […] Champfleury n’a rien découvert. […] Quoique l’art se soit presque exclusivement préoccupé de lui jusqu’à ce jour, on verra bien vite qu’il suffira là aussi bien qu’ailleurs d’une méthode d’exploitation nouvelle, pour y découvrir une infinité de choses qu’on ne semblait pas même soupçonner. […] Ce qui vient bien à l’appui de mon affirmation de tout à l’heure, que l’art a son siège dans le cœur de l’artiste, bien plus que dans les objets dont, il s’occupe, et qu’il suffit d’un homme nouveau pour découvrir des choses nouvelles.
Si Geoffroy n’épargna pas ses critiques à Corneille, s’il ne ménagea pas Molière, si Racine même, qu’il regarde comme l’écrivain le plus parfait, fut quelquefois soumis à ses investigations, il ne faut pas s’étonner de l’attention scrupuleuse avec laquelle il s’efforce de découvrir les moindres fautes des tragédies de Voltaire. […] Lorsqu’il a découvert la conspiration, son premier sentiment est celui de l’amitié trahie : indifférent sur son propre danger, il ne se montre sensible qu’à la douleur d’être haï ; il semble ne pouvoir ni régner ni vivre, s’il ne peut être aimé. […] Le temps ajoute encore au plaisir que fait éprouver un style où l’on découvre sans cesse des beautés nouvelles ; mais pour le commun des poètes, dont la versification est lâche, sèche et plate, ils ne peuvent exciter d’intérêt qu’autant qu’ils occupent l’esprit, et remplissent par les incidents et les faits le vide de leurs poésies. […] Corneille nous découvre l’intérieur de cette cour faible et lâche ; il nous montre ce misérable esclave couronné, recevant à genoux les ordres du sénat, obéissant aux volontés de sa femme, tremblant devant un fils qui le brave. […] Nicomède est une tragédie unique en son espèce : Voltaire veut que ce ne soit qu’une comédie, parce qu’il n’y a ni fureurs, ni folies, ni passions forcenées, et que le spectateur instruit n’y découvre qu’un admirable tableau de la politique des Romains et de l’ascendant naturel d’un grand homme sur tout ce qui l’environne.
Cependant le type paradoxal du visuel écrivant par clichés est possible ; mais l’examen seul du style ne permet pas de le découvrir. […] L’un de ces professeurs n’a-t-il point découvert récemment que le langage est un fait social, extérieur à l’individu, indépendant de ses organes ! […] Dire qu’il y a un « au-delà le bien et le mal », ce n’est pas nier l’existence des deux régions primitives ; c’est en découvrir une troisième où la sensibilité s’exerce sur un mode nouveau. […] Au moyen âge, c’était une des supercheries littéraires les plus communes de ces temps de ruse, si riches en impostures qu’on en découvre encore de nouvelles. […] Des artistes, des poètes, après un long hiver, découvrent la nature, un beau matin, et ils veulent cueillir toutes les fleurs, casser des rameaux à tous les arbres.
Et puis on découvre les raisons, toujours infiniment curieuses, des changements qui sont arrivés dans votre état d’esprit. […] Tout en lui faisant des reproches, elle découvre son cœur, à lui et à elle-même : « Vous m’aimez donc ? […] Vous citez le premier : « Qu’il a bien découvert son âme mercenaire ! […] Comme toujours, voici qu’on découvre que Geoffroy n’a pas dit cela le premier et que cette prophétie a été faite, mon Dieu, assez nettement, avant lui. […] A la vérité, il y a maldonne, et, plus tard, les circonstances susindiquées s’éclaircissant, le bouillant Bourgachard en vient à découvrir que c’est une aimable femme de quarante ans qu’il doit épouser.
Laissons aller le monde ; que chacun se montre tel qu’il est ; s’il découvre en soi quelque défaut original, ou le germe de quelque vice inédit, qu’il le cultive, bien loin de le détruire ; et qu’il s’en fasse, s’il le peut, un moyen d’existence littéraire, une réclame, et des rentes. […] Mais il en faisait valoir aussi deux autres : ils avaient découvert le xviiie siècle, disait-il ; et ils avaient, en quelque sorte, inventé le japonisme. […] Pour être juste, empruntons-en une à l’Éducation sentimentale : « Il lui découvrait enfin une beauté toute nouvelle, qui n’était peut-être que le reflet des choses ambiantes, à moins que leurs virtualités secrètes ne l’eussent fait épanouir. » J’ose bien assurer M. […] Mais M. de Goncourt ne connaît pas les ménagements ; et quand une censure, pourtant bien indulgente, a porté la main sur sa prose, on lui disputerait la gloire d’avoir inventé le « japonisme » et découvert le xviiie siècle, qu’il n’aurait pas crié plus fort ! […] Il y a moyen d’expliquer à des enfants de dix ou douze ans les lois de la formation historique de leur langue : il ne faut que les dégager de ces grands mots savants dont on les enveloppe, et au lieu de les confier aux mémoires, les faire découvrir par les intelligences.
Il a vivement décrit bien des scènes et des jeux d’une journée de château ou de salon ; mais nulle part, si l’on ne se paye pas de rimes sonores, il ne paraît soupçonner le charme intime qui naît des habitudes vertueuses et simples d’une vie privée pratiquée obscurément et aimée, et la fleur inattendue de poésie qui tout d’un coup s’y découvre et la couronne.
Issu d’une ancienne maison, fils d’un père noble et généreux qui s’était ruiné dans l’ambassade de Venise et qui vivait en Touraine, né dans Venise même où il avait eu pour marraine la République, et salué en naissant d’une lettre complimenteuse de Balzac, il fut d’abord et pendant des années simple lieutenant général du bailliage d’Angoulême : c’est là que dans une tournée de Grands Jours, vers 1691, il fut en quelque sorte découvert par M. de Caumartin, qui se prit aussitôt d’enthousiasme pour lui et le mit en relation étroite avec M. de Pontchartrain, contrôleur général et depuis chancelier.
Avec un peu de complaisance, on découvrirait dans La Fontaine des souvenirs qu’il avait et des intentions qu’il n’avait pas.
Quand il croit voir des fautes, des lenteurs préjudiciables dans la conduite de quelque affaire importante, il ne se contient plus et donne des avis : il se montre surtout pressant dans l’affaire des Luthériens qu’on a découverts et arrêtés dans la Vieille-Castille, et lui qui a éprouvé les inconvénients de n’avoir pas étouffé en Allemagne le Luthéranisme au berceau, il n’a de cesse qu’on ne fasse leur procès aux hérétiques d’Espagne et qu’on ne les brûle.
Cousin ne cite pas volontiers, parce qu’il n’a pas eu l’idée de le découvrir, et dont M.
Ce dernier, dans ses Mémoires, dit au contraire : « A la pointe du jour, comme j’étais à deux lieues de l’Escaut, le marquis de Vieuxpont me manda qu’il était découvert, et me pria de lui faire savoir ce qu’il fallait faire.
» Tallemant dit que ce fut Mme de Carignan « qui fit mourir ce pauvre M. de Vaugelas, à force de le tourmenter et de l’obliger à se tenir debout et découvert. » — Quand Vaugelas était à Paris, il allait tous les jours à l’hôtel de Rambouillet ; il y débitait des nouvelles « où il n’y avait aucune apparence, et il croyait quasi tout ce qu’il entendait dire. » Il était plein de candeur, surtout attentif aux formes du langage et aux mots bien plus qu’aux choses ; gentilhomme d’ailleurs de belle apparence, de bonne mine, fort dévot, civil et respectueux jusqu’à l’excès, particulièrement envers les dames ; craignant toujours d’offenser quelqu’un, circonspect dans les disputes ; — tout à son procès-verbal élégant et perpétuel.
S’il y avait trace aussi et aveu de quelque passion d’âge mûr, de quelque mystère de cœur, opposé au sentiment parfait d’une épouse fidèle, convenait-il de laisser de tels endroits et de découvrir le sein au défaut de la cuirasse ?
Il faut distinguer, ai-je dit, entre les lettres où la reine se contient un peu et celles où elle peut découvrir le fond de son cœur.
Le palmier dattier, disent les Sahariens, doit, pour produire de bons fruits, « avoir la tête dans le feu et les pieds dans l’eau. » L’industrie des indigènes à trouver et à découvrir les eaux cachées a été grande de tout temps : le besoin, comme toujours, a aidé à l’invention.
Celui-ci se montre à visage découvert ; l’autre n’est qu’un masque. » Un tel résumé est tout à fait partial, incomplet, et provoque la contradiction.
Et puisque j’ai commencé de me découvrir, je ne m’arrêterai pas en si beau chemin et j’achèverai, s’il le faut, de me perdre dans l’esprit, de beaucoup de mes contemporains et des plus chers : oui, en matière de goût, j’ai, je l’avoue, un grand faible, j’aime ce qui est agréable.
Peu importait encore ce que l’on savait de sa famille, vieille souche de ligueurs, qui depuis Henri IV ne semblait pas avoir dû se déraciner du sol de la Cité qui l’avait vue grandir ; et ce que l’on avait aussi découvert touchant un petit bien que les La Bruyère avaient possédé à Sceaux, propriété vraisemblable pour une famille parisienne, mais assez invraisemblable pour des gens de Dourdan !
Au commencement du siècle, l’art allemand du moyen âge fut en quelque sorte découvert, éclairé, restitué, grâce à de beaux travaux d’archéologie auxquels les frères Boisserée de Cologne attachèrent leur nom.
Nous le ferons pour lui ; nous chercherons à dégager nettement toute sa conclusion et à découvrir ce qu’elle vaut.
Sous les différences d’éducation et de fortune, on découvrirait peut-être chez toutes deux d’autres rapports.
Magistrat local, représentant au centre, voilà ses deux fonctions principales, et, si l’on regarde au-delà de la France, on découvre qu’il remplit l’une ou l’autre, ou toutes les deux.
Même avec les espérances les plus vastes, on ne découvre à l’horizon qu’une connaissance plus étendue de ces appareils, de ces mouvements et de ces organes ; peut-être un jour, si le microscope devient plus puissant, lorsque la théorie de l’électricité, la chimie organique et la physique moléculaire auront fait quelque grand pas, les expérimentateurs démêleront dans un nerf les diverses fibres primitives, définiront exactement leur mouvement intestin, expliqueront la structure des centres nerveux, préciseront le changement d’état que l’action du nerf y provoque. — Au mieux, et en supposant la science complète, on entrevoit une formule mathématique, capable de résumer en une loi les diverses positions et relations de toutes les particules nerveuses. — Mais ces progrès, si grands qu’on les imagine, n’ajoutent rien à notre idée des sensations ; ils nous éclairent sur leurs conditions, et non sur elles.
Les soldats me mirent en joue ; à ce moment, le bourreau, qui était derrière moi, un peu à l’abri par un angle du mur, se jeta tout à coup sur moi, et, m’arrachant d’une main rapide et violente le capuchon et la robe de pénitent jusqu’à la ceinture, me découvrit presque nue aux yeux des soldats et de la foule.
En certains endroits, un accent personnel se laisse sentir, et certain appel à la mort, certaine effusion de pitié sur les vivants, nous découvrent l’âme douloureuse du poète.
Puis, ils viennent de découvrir saint Thomas d’Aquin.
Je découvre sur le tard que c’est une grande force que de ne pas comprendre.
» dit au troisième acte Maxime à Giboyer, lorsqu’il découvre ses faux oratoires.
La Bruyère aussi a la faculté de l’observation pénétrante et sagace ; il remarque, il découvre toute chose et tout homme autour de lui ; il lit avec finesse leurs secrets sur tous ces fronts qui l’environnent ; puis rentré chez lui, à loisir, avec délices, avec adresse, avec lenteur, il trace ses portraits, les recommence, les retouche, les caresse, y ajoute trait sur trait jusqu’à ce qu’il les trouve exactement ressemblants.
Tous les ennemis du dernier régime y ont découvert à l’envi des trésors de fiel et de colère, un arsenal d’invectives étincelantes.
Anatomiste délicat au moral, il a certainement trouvé des veines neuves ; il a découvert et comme injecté des portions de vaisseaux lymphatiques encore inaperçus jusqu’alors ; mais il en invente aussi.
Dès qu’il avait découvert leur côté faible, il les piquait sans pitié par ce défaut de la cuirasse ; il faisait d’eux ses plastrons, il s’exerçait à mépriser l’humanité en leur personne, et il s’acquit ainsi une réputation de méchant, quand ce n’était au fond qu’un terrible satirique de société.
Ne croyons pas, au reste, avoir découvert de nos jours ce factice de Florian, et n’imputons pas à nos pères plus de faux goût qu’ils n’en eurent.
Un caractère qui est essentiel chez lui et qu’on ne tarde pas à découvrir comme faisant le fond de son mérite, c’est une excellente judiciaire, ainsi qu’on disait autrefois, une appréciation juste et moyenne des choses, de quelque côté qu’il se retourne et qu’il dirige sa vue.
Il se complaît à les poursuivre, à les découvrir ; loin de s’en irriter, il s’en applaudit surtout comme d’une occasion d’adresse.
Elle y revient trop fréquemment ensuite et entre trop particulièrement dans le détail de ce qu’elle découvrit en lui, pour qu’on n’y voie pas de sa part une vérité plus forte que la flatterie.
Ceux qui n’avaient point encore découvert leur attachement pour lui commençaient à lever la tête ; on allait, on venait, on s’assemblait ; on réglait tout, on partageait tout.
Cette phrase, qui mettait la pensée trop à découvert, et qui indiquait trop nettement pour la France la solution d’Orléans comme le dénouement naturel de la lutte engagée, était d’abord dans l’introduction de l’ouvrage ; elle fut supprimée, et on fit un carton dans lequel elle ne se retrouve pas.
Car il y a la race des hommes qui, lorsqu’ils découvrent autour d’eux un vice, une sottise, ou littéraire ou morale, gardent le secret et ne songent qu’à s’en servir et à en profiter doucement dans la vie par des flatteries intéressées ou des alliances ; c’est le grand nombre.
Les détails où il faut entrer sans cesse, et qui recommencent chaque jour, ne le lassent point ; loin d’être jamais un ennui, ils lui paraissent une source de plaisirs : Consacrons à l’amitié, dit-il, les moments dont les autres devoirs nous permettent de disposer ; moments délicieux qui arrivent si lentement et qui s’écoulent si vite, où tout ce qu’on dit est sincère, et tout ce qu’on promet est durable ; moments où les cœurs à découvert et libres de contrainte savent donner tant d’importance aux plus petites choses, et se confient sans peine des secrets qui resserrent leurs liens ; moments enfin où le silence même prouve que les âmes peuvent être heureuses par la seule présence l’une de l’autre ; car ce silence n’opère ni le dégoût ni l’ennui.
Si l’on pousse plus loin l’investigation on découvre que les vers sont ainsi scandés 3 3 3 3 Oui je viens — dans son temple — adorer — l’Éternel 2 4 2 4 Je viens — selon l’usage — antique — et solennel soit un premier vers composé de quatre éléments de trois pieds ternaires, et un second vers scandé 2,4, 2,4. — Il est évident que tout grand poète ayant perçu d’une façon plus ou moins théorique les conditions élémentaires du vers, Racine a empiriquement ou instinctivement appliqué les règles fondamentales et nécessaires de la poésie et que c’est selon notre théorie que ses vers doivent se scander.
On en appercevoit seulement quelque chose à force d’en laver les endroits qui étoient déja découverts, et l’on ne les voïoit encore qu’à la clarté des flambeaux.
Seulement, il s’attribue en propre ce qui est du domaine commun de l’esprit, et s’imagine avoir découvert ce qu’il n’a fait ; qu’exagérer ou corrompre.
« Pour nous, l’Art, c’est la Toute-Science, c’est un rapport numérique que l’intuition fait quelquefois découvrir, mais qui est déterminé par des lois mathématiques qu’il s’agit de formuler.
On avait découvert, au sein du caillou, des entrailles.
Dans cette Vie de Jésus où devaient s’allonger des textes retrouvés par une critique qui se vante de déterrer des truffes à chaque pas, et dont je nie la supériorité de groin jusqu’à nouvel ordre, je n’ai rien trouvé de découvert, de concluant, de médusant, et qui, scientifiquement, impose silence à ma foi.
Les romanciers, dégagés du préjugé traditionnel, découvriraient la France du silence, celle qui sème et récolte pour Paris qui fait tant de bruit ; ils apercevraient la grandeur de sa mission qui est de perpétuer la race, de la nourrir et d’en maintenir l’énergie morale et les qualités essentielles par le constant apport d’éléments sains qu’elle envoie non seulement à Paris, mais dans toutes nos grandes villes.
Nous avons quitté par la pensée notre glorieuse patrie, pour chercher et admirer ailleurs, comme assurés de découvrir quelque veine féconde et nouvelle.
Nous voudrions enfin, non pas démolir, incendier, blasphémer M. de Balzac, tentative où l’on pourrait voir une vanité mille fois plus bouffonne que les siennes, mais simplement faire un pas dans le temple, découvrir l’homme sous le dieu, et chercher s’il n’y aurait pas un monstre dans le sanctuaire et un cloaque sous les dalles. […] Hugo a inscrites au bas de chacun de ces poëmes, grands et petits ; mais il est facile de supposer qu’il ait pu se tromper dans cette masse de dix mille vers, et qu’assis au bord de l’infini où il découvre des choses bien faites pour donner le vertige, il n’ait plus aperçu que confusément ce qui s’était passé derrière lui. […] Il n’y a pas même le mérite et le courage de combattre au soleil et à découvert. […] Eh bien, ç’a été la force du christianisme naissant, que ce mélange de faiblesses et d’erreurs attachées aux conditions mêmes de notre nature ne fit que l’activer et l’affermir : c’est le triomphe de cette même vérité, aux temps d’examen et de critique historique, que tout ce que la science y découvre d’imparfait et d’humain à son origine n’en démontre qu’avec plus d’éclat la divinité et c’est l’honneur du livre de M. […] Cette supériorité est d’autant plus digne de remarque qu’elle nous amène à découvrir un des traits les plus touchants du talent et du livre de M.
Tous les jours nous découvrons les traces de crimes qui n’ont été ni punis, ni même soupçonnés au moment où ils furent commis, et dont les auteurs ne seront jamais retrouvés. […] On se prend à estimer notre pauvre espèce humaine quand on découvre — et c’est là un fait incontestable — que toute cause juste, si obscure qu’elle soit, trouve des défenseurs persévérants. […] On vient de découvrir que cela n’est pas régulier, et qu’il y a là une contravention à la loi sur la signature. […] Aussi est-il facilement la proie d’une jeune fille coquette et ambitieuse ; il l’épouse, et après quelques années d’un bonheur dont tout le secret est dans son imagination de mari amoureux, il découvre soudainement que sa femme le trompe. […] Ajoutons que c’est dans les sphères les plus élevées, dans les positions qui devraient être le moins douteuses, qu’on découvre le plus cette ressemblance désastreuse avec le monde interlope et équivoque dont tout devrait les séparer.
L’une relève un flot de cheveux dénoués qui coule sur les rondeurs de sa chair rose ; celle-ci, languissante, se laisse aller, ouvrant une manche dont la molle profondeur découvre toute la blancheur de son bras. […] Vous en sortez le cœur gros, tout gonflé par le sentiment de la misère humaine ; vous découvrez que la vie, vue de près et face à face, est un amas de crudités triviales et de passions douloureuses ; vous êtes tenté, si vous voulez la peindre, d’entrer dans la fange lugubre où bâtissent Balzac et Shakspeare ; vous n’y voyez d’autre poésie que l’audacieuse logique qui, dans ce pêle-mêle, dégage les forces maîtresses, ou l’illumination du génie qui flamboie sur le fourmillement et sur les chutes de tant de malheureux salis et meurtris. […] justement à cause de cela, embrassez-moi encore une fois. » Là-dessus il la chiffonne et la bouscule : « Bon ; maintenant que vous voilà aussi sale et aussi torchonnée que moi, les deux cochons font la paire643. » Il veut prendre la théière dans une armoire, enfonce la porte d’un coup de pied, et découvre le galant de sa femme avec celui de sa nièce. […] L’Anglais découvrait qu’il n’est point monarchique, papiste, ni sceptique, mais libéral, protestant et croyant. […] Mistress Candour dit que « lord Buffalo a découvert milady dans une maison de renommée médiocre. » Elle ajoute qu’une veuve de « la rue voisine a guéri de son hydropisie et vient de retrouver ses formes d’une façon tout à fait surprenante690. » L’acharnement est si fort qu’ils descendent au rôle de bouffons.
Devenue inaccessible au préjugé religieux, l’intelligence affranchie se plaît dès lors à le découvrir sous les formes diverses qu’il emprunte, mais sans y voir de prétexte à s’indigner jamais : s’indigne-t-on contre les phénomènes ? […] On en cueille vingt exemples au hasard de la lecture. — Plus positiviste qu’Auguste Comte lui-même, il s’ingénie à découvrir dans sa doctrine des survivances théologiques et métaphysiques et le convainc d’avoir sa finalité, le progrès, dont il discute d’ailleurs hardiment l’idée et qu’en bon sceptique il assimile au changement. — Bonald et Joseph de Maistre se proposaient de réagir contre l’esprit du xviiie siècle : il n’a pas de peine à prouver qu’ils en sont pénétrés. — Ballanche, dont il a dit qu’il avait « brouillé toutes les grandes pensées de son siècle », et qui se flattait encore d’orthodoxie catholique, est convaincu d’hérésie, et puis on lui tend généreusement la main pour l’en tirer. — Discutant dans un volume de « Questions politiques » la célèbre loi d’airain du salaire qui fit la fortune des premiers socialistes allemands et d’après laquelle la limite du salaire minimum s’établit au strict nécessaire qu’il faut à une famille ouvrière pour subsister, le voilà qui démontre que cette loi est encore au-dessous de la vérité : car c’est le salaire suffisant à un ouvrier célibataire qui, par le jeu de la concurrence, doit servir de régulateur. […] On découvrira, dans les « Jardins de Lombardie », une fantaisie sur les poèmes de l’Arioste et du Tasse dont il a traduit avec un coloris ravissant « le romanesque plus oriental que la mélancolie des nuits asiatiques ». […] Elles folâtrent et se défient à la nage ; quelquefois elles plongent, et, en reparaissant, découvrent de nouveaux trésors. […] Je ne distingue qu’une espèce d’homme qui fasse votre affaire, mais elle n’est pas fort répandue ; il s’agit de découvrir le génie qui ont la vue longue… signalent à l’horizon l’avènement de l’union libre, celle, j’imagine, de deux créatures qui seraient égales et affranchies.
« La langue, la conversation et l’esprit697, dit-il, se sont perfectionnés depuis le siècle dernier », ce qui a fait découvrir dans les anciens poëtes beaucoup de fautes, et a introduit un genre de drame nouveau. « Qu’un homme sachant l’anglais lise attentivement les œuvres de Shakspeare et de Fletcher, j’ose affirmer qu’il trouvera à chaque page, soit quelque solécisme de langue, soit quelque manque de sens notable. […] Il ne sait pas effacer en lui l’érudit, le logicien, le rhétoricien, pour ne montrer que « l’honnête homme. » Mais l’homme de cœur apparaît souvent ; à travers plusieurs chutes et beaucoup de glissades, on découvre un esprit qui se tient debout, plié plutôt par convenance que par nature, ayant de l’élan et du souffle, occupé de pensées graves, et livrant sa conduite à ses convictions. […] Et comme là-haut, — ces feux roulants ne découvrent que la voûte céleste — sans nous éclairer ici-bas ; tel le rayon vacillant de la raison — nous fut prêté, non pour assurer notre route incertaine, — mais pour nous guider là-haut vers un jour meilleur. — Et comme ces cierges de la nuit disparaissent — quand l’éclatant seigneur du jour gravit notre hémisphère, — ainsi pâlit la raison quand la religion se montre ; — ainsi la raison meurt et s’évanouit dans la lumière surnaturelle789.
Dans ce collier de pierreries orientales, on a découvert les verroteries, et Byron, qui ne les aimait qu’à demi, avait mieux jugé que ses juges. […] A de certains instants, pour nous, ces draperies, ces marbres, tout cet appareil vacille ; ce ne sont plus que de beaux fantômes, ils se dissipent en fumée, et nous découvrons à travers eux et derrière eux l’impalpable idéal qui a dressé ces piliers, illuminé ces voûtes, et plané pendant des siècles sur la multitude agenouillée. […] » Qu’est-ce qu’il découvre dans la science, sinon ses lacunes, et dans la religion, sinon ses momeries1324 ?
Première partie, le mal Ceux qui veulent à tout prix découvrir dans l’histoire l’application d’une rigoureuse justice distributive s’imposent une tâche assez rude. […] Essayons, par une analyse aussi exacte que possible, de nous rendre compte du mal de la France, pour tâcher de découvrir le remède qu’il convient d’y appliquer les forces du malade sont très grandes ; ses ressources sont comme infinies ; sa bonne volonté est réelle. […] L ‘enseignement doit surtout être scientifique ; le résultat de l’éducation doit être que le jeune homme sache le plus possible de ce que l’esprit humain a découvert sur la réalité de l’univers.
Chacun sait que les prières trop souvent récitées finissent par n’avoir plus aucun sens pour celui qui les prononce soit à haute voix, soit tout bas, soit mentalement ; il en est de même de tout ce que l’on sait trop bien par cœur : la plupart des lettrés ne sauraient réciter les débuts de l’Iliade, de l’Enéide, des Bucoliques, de certaines tragédies françaises, en leur donnant le sens qu’enfants ils ont eu tant de peine à découvrir et qu’ensuite ils possédaient si pleinement. […] nullement ; il nous semble que nous venons de le découvrir et qu’un moment auparavant nous ne le voyions aucunement. […] La traduction, et surtout la traduction étudiée, la version, est l’agent par excellence de l’éducation de l’esprit, parce qu’elle fait appel à l’invention et à l’examen en mesurant la tâche aux forces encore naissantes de l’entendement, parce qu’elle pose un problème, souvent difficile sans doute, mais toujours nettement défini, enfin et surtout parce qu’elle invite l’intelligence à se dégager des habitudes du langage usuel301 : l’écolier doit d’abord découvrir sous des termes donnés l’idée qui s’y trouve cachée ; puis il doit démontrer sa découverte en trouvant à l’idée de l’auteur, dans une autre langue, une expression nouvelle et adéquate.
Quand alors nous y découvrirons par surcroît un sens profond, sans rien perdre de sa beauté formelle l’œuvre prendra un caractère idéal qui portera notre admiration à son comble. […] Je suis persuadé qu’en étudiant avec soin une toile quelconque, faite d’imagination ou même de souvenir, on y découvrirait bien des inexactitudes et des invraisemblances. […] On découvre à nouveau, avec un plaisir infini, le monde réel. […] Ce n’est pas une routine à prendre ; ce sont des méthodes à découvrir. […] La tâche de l’artiste sera de retrouver ce type idéal et, l’ayant découvert, de nous en présenter l’image.
Le point essentiel dans l’étude de la nature, est donc de découvrir les milieux des vérités connues, & de les placer dans l’ordre de leur enchaînement : tels faits paroissent isolés, dont le noeud seroit sensible s’ils étoient mis à leur place. […] On voit de ces connoisseurs se pâmer devant un ancien tableau dont ils admirent le clair-obscur : le hasard fait qu’on leve la bordure ; le vrai coloris mieux conservé se découvre dans un coin ; & ce ton de couleur si admiré se trouve une couche de fumée. […] Les anciens n’avoient pas l’idée de ce degré d’expression ; & tel est parmi nous l’avantage des salles peu vastes, & du visage découvert. […] Orosmane jaloux veut s’expliquer avec Zaïre ; il desire & craint l’aveu qu’il exige ; le secret qu’il cherche l’épouvante, & il brûle de le découvrir : il éprouve de bonne-foi tous ces mouvemens confus, il doit les exprimer de même. […] La finesse ne sert quelquefois qu’à découvrir & à rompre ces piéges ; car la ruse est toûjours offensive, & la finesse peut ne pas l’être.
On s’est efforcé, après coup, de découvrir des mérites divers à Dumas père et à Eugène Sue. […] Après tout, en s’appliquant, on peut découvrir le sens métaphysique dans un caillou. […] les « novateurs » du XIXe, cherchant une morale qui ne fût point la catholique, n’en découvrirent qu’une : l’impératif catégorique de Kant, fils du libre examen de Martin Luther. […] On découvrit le pouls lent de Bonaparte et sa manie de compter les fenêtres, quand il entrait dans une ville prise. […] Quiconque lit attentivement le Discours de la Méthode de Descartes découvre cette préoccupation derrière ses formules d’aspect bon enfant.
Elle a lu les ouvrages du marquis de Sade, et Gamiani et Daphnis et Chloé, découverts, un jour qu’il faisait chaud, dans la bibliothèque secrète d’un vieil oncle. […] Dès qu’il fut entré dans le monde fabuleux que son génie avait découvert, il ne voulut plus en sortir. […] Elle commença par en faire un homme sérieux ; elle découvrit, dans des papiers de famille, qu’il avait le droit de s’appeler Mareuil des Herbiers. […] Castaing, chanoine de Bordeaux, n’y a découvert, après la plus impitoyable recherche, que deux coquilles vénielles. […] Les chercheurs d’inscriptions, les catalogueurs de vases et de terres cuites, les infatigables déterreurs de papyrus et de marbres ont découvert et classé une si prodigieuse quantité de menues archives que le mirage d’une Grèce uniformément pompeuse, héroïque, hiératique, s’évanouit.
Taine, plus touchants de pathétique intellectuel que la description de ce pauvre petit collégien mal vêtu, mal nourri, prisonnier d’un sort précaire, et qui soudain découvre avec extase l’univers des idées. […] Le romancier en quête de matière humaine en découvre une à sa portée et magnifique. […] Les problèmes nationaux se sont découverts, imposés plutôt. […] Certains de ces feuillets furent découverts par l’acharné collectionneur dans plusieurs boutiques du faubourg Saint-Honoré, après la fantastique dispersion qui suivit la mort de la veuve du grand écrivain. […] Apercevant invinciblement la connexion des causes et des effets, sous l’accident il découvre le nécessaire, sous le périssable l’éternel, sous le particulier l’universel, et toutes ses tristesses sont apaisées par cette vision.
Ce n’est pas là sans doute une besogne bien facile, mais enfin elle n’a rien de sanglant, elle est toute légale ; et bien aveugles, bien coupables seraient ceux qui lui donneraient les caractères sinistres qu’elle n’a pas aujourd’hui. » Le 19 février, il allait plus loin et se découvrait davantage : « La France, osait-il dire, doit être bien désenchantée des personnes : elle a aimé le génie, et elle a vu ce que lui a coûté cet amour. […] Tout ce qu’il voit pour la première fois, il le découvre, il le raconte avec la vivacité de la découverte, avec une netteté comme matinale, avec une sorte de naïveté (je demande bien pardon du mot) dans laquelle il se mêle bien assez de finesse pour qu’on ne sache plus comment la définir, avec une ampleur sans effort où l’on oublie bien aisément de trouver du superflu.
— Il aimait beaucoup les voyages, mais non pas tant pour s’amuser et se distraire que pour tenir ouverts partout les yeux et les oreilles, et découvrir tout ce qu’il était possible d’introduire de bon et d’utile dans son pays. […] De ce plateau élevé, on découvre une grande partie de la forêt de Thuringe, qui s’étend jusqu’à l’horizon le plus lointain et forme un immense et sombre océan de verdure ; Goethe resta longtemps immobile, et dit seulement : “Hélas !
Et non seulement il y a des différences de sensations senties, quoique non notées et aperçues, mais il y a des sensations non remarquées et impossibles à remarquer, à apercevoir ; il y a, dans un amas complexe de sensations, des éléments qui ne peuvent être découverts à part. […] Quels sont donc les principes logiques que la réflexion découvre sous l’induction même la plus machinale ?
Voilà le portrait, voilà le séjour, fidèlement copiés d’après nature, de l’homme caché que tout un peuple allait découvrir sur son matelas, à son cinquième étage, pour lui faire ce que Mirabeau mourant appelait les funérailles d’Achille, et ce que nous appellerions plus justement les funérailles d’un Washington gaulois. […] Il devinait tout parce qu’il sentait tout : une grandeur ou une douleur de la patrie, un tambour battant la charge à des grenadiers sur quelque champ de bataille de la République ou de l’Empire, un tocsin du 14 juillet appelant les citoyens à l’assaut de la Bastille, un coup de canon de Waterloo mutilant les débris des derniers bataillons décimés de Moscou ou de Leipsick, un adieu funèbre de César vaincu à ses légions anéanties dans une cour de Fontainebleau ; le déchirement d’un dernier drapeau tricolore qui déchirait, avec ce même lambeau, l’orgueil et le cœur d’un million de vétérans humiliés ; un soupir du Prométhée impérial enchaîné sur son rocher, apporté par le vent à travers l’Océan du rivage de Sainte-Hélène ; un bruit de pas des bataillons étrangers sur le sol de la patrie, un murmure encore sourd du peuple contre la moindre atteinte à sa révolution ; un gémissement de proscrit de 1815, le bruit d’un coup de feu d’un peloton de soldats dans l’allée de l’Observatoire, dans la plaine de Grenelle, à Toulouse, à Nîmes, à Lyon, balle sous laquelle tombait un maréchal, un colonel ou un sergent des vieilles bandes françaises ; une plainte de prisonnier dans le cachot, un cri de faim dans la chaumière, de souffrance dans la mansarde, une agonie du blessé dans un lit d’hôpital ; une mère pressant ses trois enfants contre sa mamelle épuisée près de son mari mort sur son grabat, sans suaire, dans un grenier ; un sanglot étouffé de veuve dont le fisc emporte la chèvre nourricière ; une voix d’enfant aux pieds nus sur la neige, collant ses mains roidies aux grilles du palais du riche pour y respirer de loin l’haleine du feu de ses festins : tout cela retentissait dans l’âme de Béranger, comme si un autre Asmodée avait découvert à ses yeux les toits des capitales ou le chaume des huttes.
Cette version fut très-bien reçuë dans le tems, & on la crut propre à découvrir les finesses de l’Original, ainsi que ses notes peuvent en montrer l’art, en expliquer la conduite & en faciliter l’imitation. […] Elle s’y montre à découvert en plus d’un endroit ; & l’on ne peut prendre à cette lecture un plaisir innocent.
J’ai constaté avec surprise combien il était aisé de découvrir des degrés de transition conduisant d’instincts très simples aux instincts les plus complexes et les plus merveilleux qui existent, en dépit cependant du petit nombre d’observations qui ont encore été faites à ce sujet, excepté en Europe et dans l’Amérique du Nord, et de l’impossibilité où nous sommes de rien savoir concernant les instincts des races éteintes. […] Mais au milieu des touffes de Bruyère je ne pus découvrir le nid ravagé.
Quand on considère avec attention les étrangers transplantés parmi nous, et qu’on rapproche leurs personnes des éloges que nous leur prodiguons, on découvre rarement d’autres motifs à ces éloges, qu’une prévention ridicule en notre faveur, jointe à l’envie de rabaisser nos compatriotes. […] Ce n’est point à l’hôtel de Rambouillet que Descartes a découvert l’application de l’algèbre à la géométrie, ni à la cour de Charles II que Newton a trouvé la gravitation universelle ; et pour ce qui regarde la manière d’écrire, Malebranche qui vivait dans la retraite, et dont les délassements n’étaient que des jeux d’enfant, n’en est pas moins par son style le modèle des philosophes.
Il s’en explique nettement dans une lettre à Choiseul du 6 janvier 1758, et lui découvre sa pensée avant même de s’en être ouvert au roi : Mon avis serait, dit-il, de faire la paix et de commencer par une trêve sur terre et sur mer.
Quand le nom du roi fut hors de cause, Mme de Maintenon eut bientôt à parler pour son propre compte et à répondre aux reproches que lui faisait Madame d’avoir varié de sentiments à son égard : l’ayant laissée dire comme la première fois, l’ayant laissée s’avancer jusqu’au bout et s’enferrer en quelque sorte, elle lui découvrit tout d’un coup des paroles secrètes, particulièrement offensantes pour elle-même, qu’elle savait depuis dix ans et plus, qu’elle avait gardées sur le cœur, et que Madame avait dites à une princesse, morte depuis, laquelle les avait répétées dans le temps mot pour mot à Mme de Maintenon : « À ce second coup de foudre, Madame demeura comme une statue ; il y eut quelques moments de silence. » Puis ce furent des pleurs, des cris, des pardons, des promesses, et un raccommodement qui, fondé sur un triomphe froid pour Mme de Maintenon et sur une humiliation intime pour Madame, ne pouvait être de bien longue durée.
Nous autres gens d’esprit, nous ne sommes pas obligés de penser comme les autres ; mais pourtant il faut de la circonspection pour découvrir la vérité à la multitude.
Et, dans une comparaison spirituelle, elle suppose qu’Hélène, cette beauté sans pareille chez Homère, est morte en Égypte, qu’elle y a été embaumée avec tout l’art des Égyptiens, que son corps a été conservé jusqu’à notre temps et nous est apporté en France ; ce n’est qu’une momie sans doute : On n’y verra pas ces yeux, pleins de feu, ce teint animé des couleurs les plus naturelles et les plus vives, cette grâce, ce charme qui faisait naître tant d’amour et qui se faisait sentir aux glaces mêmes de la vieillesse ; mais on y reconnaîtra encore la justesse et la beauté de ses traits, on y démêlera la grandeur de ses yeux, la petitesse de sa bouche, l’arc de ses beaux sourcils, et l’on y découvrira sa taille noble et majestueuse… C’est en ces termes véridiques et modestes que Mme Dacier annonçait sa traduction, et elle n’a rien dit de trop à son avantage.
Une fois il a découvert dans ses courses autour d’Olney, sur une colline assez escarpée, une toute petite cabane cachée dans un bouquet d’arbres, et il l’a appelée le nid du paysan ; il rêve de s’y établir, d’y vivre en ermite, y jouissant de son imagination de poète et d’une paix sans mélange ; mais il ne tarde point à s’apercevoir que le site est incommode, qu’on y manque de tout, qu’il est dur d’être seul : tout bien considéré, il préférera son cabinet d’été et sa serre avec son simple et gracieux confort, et il dira à la hutte sauvage et pittoresque : « Continue d’être un agréable point de vue à mes yeux ; sois mon but de promenade toujours, mais mon habitation, jamais !
Costar a publié des libelles contre l’auteur sans en avoir eu sujet ; que c’est un calomniateur… » « Que l’auteur a été obligé, pour sa défense, de découvrir les impuretés de M.
Réfugié en Angleterre dans les intervalles des trêves, revenant avec les vaisseaux anglais qu’il s’efforçait d’introduire à La Rochelle, conducteur et pilote obstiné de l’étranger en ces parages, toute sa conduite en ces années éclaire d’un jour fâcheux et laisse à découvert par son côté le plus vulnérable la politique de Rohan, de cet aîné avec qui il était d’accord et unanime, avec qui il se concertait sans cesse, sauf à en être désavoué pour la forme en quelques occasions.
Il se montre toutefois plus tolérant pour les systèmes élevés qu’il n’est ordinaire aux sceptiques et aux empiriques ; dans ces divers systèmes imaginés par les Leibniz, les Malebranche et autres, il n’en est aucun qui n’ait des obscurités et qui n’implique contradiction dans certains endroits : Toutefois, dit Frédéric, il est agréable de connaître et de suivre toutes les routes que l’esprit humain s’est frayées pour parvenir à des vérités qu’il n’a pu découvrir.
Il s’est exposé à ce qu’un journal malin qui avait, découvert la fraude et qui connaissait l’ancien texte du roman, en fit paraître un jour un chapitre en disant : « Nous donnons ici le feuilleton que M.
Vauvenargues fait bonne défense et, sans d’abord se découvrir, il accepte en partie le rôle qu’on lui fait, il l’explique et s’en excuse : Je ne veux pas vous faire entendre que je me suffise à moi-même, et que toujours le présent remplisse le vide de mon cœur ; j’éprouve aussi, souvent et vivement, cette inquiétude qui est la source des passions.
Marolles, appliquant à toute espèce de sujets le nouveau talent qu’il s’était découvert, lâcha donc les rimes par milliers, et de plus il en savait exactement le chiffre : il calculait que, d’une part, l’ensemble de ses traductions en vers des poètes profanes (sans parler d’une géographie sacrée, d’une description de Paris, etc., etc.) formait un total de 133124 vers, et que, d’autre part, ses traductions poétiques des livres sacrés, des grands et des petits prophètes, etc., etc., allaient à plus de 40000 vers : « Si quelqu’un sans besoin (c’est-à-dire apparemment, sans y être forcé) en peut mettre autant en ligne de compte, je serais bien trompé », ajoutait-il ; et il nous assure qu’il s’y est agréablement diverti.
On a remarqué récemment, et l’on a paru découvrir avec un étonnement, selon moi un peu excessif4, qu’il y avait dans l’Ancien Régime, dès le xviie siècle et depuis Richelieu surtout, des parties déjà très semblables à ce que devait être le gouvernement reconstitué à neuf après la Révolution.
Plus on regarde dans la vie de cet archevêque, et plus on y découvre de maîtresses ; c’est le cas de tous les libertins.
Je ne suis pas de ceux qui veulent à tout prix des mensonges, ni qu’on leur crée des existences fabuleuses et plus belles qu’elles ne l’ont été de leur temps ; mais quand je rencontre quelque part, dans un passé encore voisin de nous et si aisé à vérifier, de ces vies paisibles, ornées, décorées de grâce et de courtoisie, et jalouses d’en répandre le reflet autour d’elles ; quand, au milieu de cet envahissement comme forcené d’ambition, d’activité et d’industrie qui nous pousse et nous déborde en tout genre, je découvre, en me retournant, une île enviable et fortunée, une oasis d’art, de littérature, d’affection et de poésie, je demande qu’on n’en diminue pas le tableau à mes yeux sans de bonnes et fortes raisons, et que ceux qui sont dignes d’apprécier ce cercle heureux et de le peindre nous le rendent, ainsi que la noble figure qui y préside, avec tout le charme qui s’y attachait réellement, et dans un miroir non terni, dans une glace pure, unie et fidèle.
Je n’exagérerai rien d’ailleurs ; et tout d’abord je ne craindrai pas de le définir, tel qu’il ressort pour moi de ce commerce plus intime où il se découvre.
La vanité s’en mêle ; un railleur se pique de découvrir une tache dans l’ouvrage vanté
Un jour à Bagneux, maison de campagne de Mme Davillier, après une longue discussion sur l’opéra de Fernand Cortez, sur lequel on avait pris plaisir à le chicaner : « Vous avez beau dire, s’écria Jouy en ne plaisantant qu’à demi, il y a dans cette pièce un acte excellent que vous n’êtes pas assez forts pour découvrir. » Béranger, qui avait retenu le mot, se lève au milieu de la nuit, appelle deux des interlocuteurs qui étaient ses voisins, et ils s’en vont frapper à la porte de la chambre de Jouy qui s’éveille en sursaut.
. — « Les traits, a dit La Bruyère, découvrent la complexion et les mœurs », et il ajoute : « mais la mine désigne les biens de fortune ».
Cela est assez vrai et le sera de plus en plus, j’espère ; pourtant, jusqu’ici, il y aurait lieu de soutenir, sans trop d’injustice, que cette fièvre de publicité, cette divulgation étourdissante, a eu surtout pour effet de fatiguer le talent, en l’exposant à l’aveugle curée des admirateurs, en le sollicitant à créer hors de saison, et qu’elle a multiplié, en les hâtant, l’essaim des médiocrités éphémères, tandis qu’on n’y a pas gagné toujours de découvrir et d’admirer sous leur aspect favorable certains génies méconnus.
1833 Au moment où l’Angleterre et l’Allemagne semblent avoir épuisé le magnifique essor poétique qui les emportait depuis plus de quarante ans, et dans ce double silence qui se fait autour de nous du côté des tombes de Byron et de Gœthe, il est bon de voir le mouvement de la France grandir et s’étendre par des productions multipliées de poëtes, et, au lieu de symptômes de lassitude, d’y découvrir une émulation croissante et d’actives promesses.
Quoi qu’on puisse dire, il ne se découvre pas même trace de ce genre de sentiment, si conforme à la jeunesse, dans les lettres qu’écrit d’Angleterre Benjamin Constant : en revanche, il cite le Pauvre Diable de Voltaire, et il s’en revient au gîte en se souvenant beaucoup de Pangloss.
. — En Toulousain735, pour découvrir l’auteur d’un vol, pour guérir un homme ou une bête malade, on a recours au sorcier, qui devine au moyen d’un crible.
Si un navire en perdition apparaît et disparaît tour à tour sur la cime ou dans la profondeur de ses lames, on pense aux périls des hommes embarqués sur ce bâtiment, on voit d’avance les cadavres que le flot roulera le lendemain sur la grève, et que les femmes et les mères des naufragés viendront découvrir sous les algues, tremblant de reconnaître un époux, un père ou un fils. — Émotion !
Il n’est pas de qualité, du reste, à nous arrêter : d’autant que derrière lui nous découvrons Régnier254.
A-t-il découvert des vérités inaperçues du commun des mortels ?
choisis entre ces deux parts celle que tu croiras la meilleure. » — Zeus ne se méprit point, mais voulant prendre le trompeur en flagrant délit, il enleva la graisse des deux mains, découvrit les os, et dit au Titan : — « Fils de Japet, subtil entre tous les êtres, ô cher !
Pommeau, qui n’est qu’un bonhomme aux premiers actes, devient un homme au dernier, lorsqu’il découvre la plaie vive faite à son honneur, et qu’il s’indigne et qu’il se lamente avec une poignante éloquence.
On y voit Napoléon hésiter jusqu’au dernier moment, changer d’avis, ne s’ouvrir tout entier à personne, ne découvrir que des coins de vérité à ses plus intimes agents, vouloir être éclairé et sembler en même temps le craindre.
Ne regardez point mon état ni ma naissance, daignez voir mon âme, qui est sincère et à découvert dans cette lettre… Les choses en étaient là depuis plusieurs mois.
Je ne sais si les personnes du xviie siècle avaient, plus ou moins de toutes ces choses ; mais en général elles n’en disaient rien elles-mêmes, et cela est plus agréable, plus convenable en effet, soit qu’il vaille mieux ne pas afficher ce qui manque, soit qu’il y ait bon goût en ceci et bonne grâce à laisser découvrir aux autres ce qu’on a.
Une grande promptitude de coup d’œil à découvrir les caractères, de la pénétration à aller au fond de chacun, et un crayon qui ne manque jamais la ressemblance ; et elle est rarement en beau.
Villemain, dans son excellent Rapport de 1840, a indiqué les mérites et donné à deviner les lacunes, quand il a dit : L’histoire est toujours à faire ; et tout esprit distingué, en s’aidant lui-même du progrès d’idées qu’il adopte ou qu’il combat, découvre dans les événements racontés par d’autres des leçons et des vues nouvelles.
Salomon a dit quelque part dans le livre des Proverbes : « Comme on voit se réfléchir dans l’eau le visage de ceux qui s’y regardent, ainsi les cœurs des hommes sont à découvert aux yeux des sages. » Mais il est difficile de rester prudent et sage quand on lit à ce degré jusqu’au fond dans l’âme des autres hommes ; il est difficile, même lorsqu’on n’en abuserait point pour des fins intéressées et sordides, de ne point haïr, de ne point mépriser, de ne point marquer ses propres antipathies et ses instincts ; et le faible de Saint-Simon comme homme, de même qu’une partie de sa gloire comme peintre, est de s’être livré avec passion et flamme à tous les mouvements de réaction que cette seconde vue, dont il était doué, excitait en lui.
J’avais en une journée cent physionomies diverses, selon la chose dont j’étais affecté : j’étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste ; mais je ne fus jamais tel que vous me voyez là… » Et il ajoute, car il nous importe dès l’abord de le bien voir : « J’avais un grand front, des yeux très vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. » Représentons-nous donc Diderot tel qu’il était en effet, selon le témoignage unanime de tous ses contemporains, et non tel que l’ont fait les artistes ses amis, Michel Van Loo et Greuze, qui l’ont plus ou moins manqué, à ce point que la gravure d’après ce dernier le faisait ressembler à Marmontel : « Son front large, découvert et mollement arrondi, portait, nous dit Meister, l’empreinte imposante d’un esprit vaste, lumineux et fécond. » On ajoute que Lavater crut y reconnaître des traces d’un caractère timide, peu entreprenant ; et il y a lieu de remarquer en effet qu’avec l’esprit hardi, Diderot avait le ressort de conduite et d’action un peu faible.
Vous mêlez même les vertus à tous vos charmes, et, au moment qu’un amant vous découvre sa passion, un ami peut vous confier son secret.
Le Brun, nommé secrétaire des commandements du prince de Conti et marié depuis un an, rencontra en 1760 une nièce de Corneille, réduite à la misère : on peut dire qu’il la découvrit, puisque ce fut lui qui la signala à Voltaire, et qui commença tout cet éclat dont on a vu les suites, et d’où sortit le Commentaire sur Corneille.
On découvre, en le lisant, que si le prince de Condé avait des vivacités d’humeur et de colère qu’il ne savait pas contenir même contre ses meilleurs amis, il devait avoir aussi des qualités pour se les attacher.
Il avait laissé un grand nombre de manuscrits : on avait dit d’abord « que M. de Secondat, son fils, vers la fin de 1793, lorsque le sang commençait à couler à Bordeaux, avait jeté au feu les papiers et manuscrits de son père, dans la crainte qu’on ne vînt à y découvrir des prétextes pour inquiéter sa famille ».
Et pourtant, si l’on ne reporte pas directement, comme fait Bossuet, le conseil et la loi du monde historique au sein de la Providence même, il me semble qu’il est fort difficile et fort périlleux d’y trouver cette suite et cet enchaînement que Montesquieu, après coup, se flatte d’y découvrir ; et Machiavel, sur ce point, me paraît plus sage encore et plus dans le vrai que Montesquieu, en nous rappelant toujours, au milieu de ses réflexions mêmes, combien il entre de hasard, c’est-à-dire de causes à nous inconnues dans l’origine et dans l’accomplissement de ces choses de l’histoire et dans la vie des empires.
Tout cela est gai, d’une douce et piquante plaisanterie de société, mais le fond du sentiment s’y découvre.
D’abord, sachons que Grimm et Diderot, sans le dire, faisaient à Thérèse et à sa mère une pension de quatre cents livres de rente : Grimm ne s’en vanta jamais, et Mme d’Épinay le découvrit un jour par hasard.
L’art du savant, de l’historien, et aussi de l’artiste, c’est de découvrir les faits significatifs, expressifs d’une loi ; ceux qui dans la masse confuse des phénomènes constituent des points de repère et peuvent être reliés par une ligne, former un dessin, une figure, un système.
Par ce commerce avec la nature humaine profonde, infiniment fugace et variable, il est resté plein de compassion, s’abstenant également des conclusions optimistes et de la misanthropie, dans une humeur large et patiente, propice à lui laisser découvrir en tout acte et en tout caractère une part de fatalité, quelque chose d’inévitable méritant l’excuse.
Il semble qu’en toutes ces occasions, M. ola touche aux spectacles prétendus honteux, en vertu de droits supérieurs, comme accomplissant une mission de grand révélateur de la vie, chargé d’en découvrir les sources charnelles.
— Un corollaire de la plus haute importance peut se déduire des remarques précédentes : c’est que la structure de chaque être organisé est dans une dépendance nécessaire, bien que souvent très difficile à découvrir, de la structure des autres êtres organisés qui lui font concurrence pour la nourriture ou la résidence, qui lui servent de proie ou contre lesquels il doit se défendre.
Celui qui secourt ce malade convulsé est vu par le dos et le profil de sa tête ; il a le cou découvert, les épaules et la tête nues ; il implore de la main gauche et du regard.
., la possession de soi et la portée de l’homme d’État… Un jour, Napoléon, de la hauteur méprisante de son esprit impérial, découvrit le journaliste dans Tacite, malgré l’immortel préjuge de sa gloire d’historien, Eh bien !
Par un contraste inexplicable, il a choisi Hegel, le triste Hegel et son monstrueux prosaïsme, — Hegel l’antipoète, l’antechrist de toute poésie, qui a osé écrire que « la nature n’est rien en soi, qu’il n’y a rien de réel en elle que le mouvement de l’idée », et qui, répliquant à Kant préoccupé d’un soleil central pour les étoiles que l’astronomie devait un jour découvrir, ne craignit pas de répondre : « Il n’y a point de raison dans les rapports des étoiles entre elles ; elles appartiennent à la répulsion formelle.
Et, de toutes, l’habile physionomiste a fait jaillir le trait, indiscerné jusqu’à lui et saisissant, qu’il découvre aussi bien dans l’ombre que dans la lumière.
La science a découvert la loi de la lutte pour la vie.
La vérité est que le groupe de transformation découvert par Lorentz assure, d’une manière générale, l’invariance des équations de l’électro-magnétisme.
Mais celles-ci n’étaient pas commodes à trouver, et il ne fallait rien moins qu’une profonde connaissance, et dans tout le détail, de la société attique pour les découvrir et pour les établir avec une solidité irréfutable. […] Nous sommes loin du temps où Voltaire, qui avait découvert la littérature chinoise et donné un père à L’Orphelin de la Chine, en quoi, du reste, il n’avait pas eu tort, écrivait intrépidement : « Le poème dramatique ne fut longtemps en honneur que dans ce vaste pays de la Chine. […] Il ne sera pas dit que Saint-Évremond a découvert Shakspeare. Qui donc a découvert Shakspeare ? […] Mettons, si vous voulez, que Prévost et Voltaire ont découvert Shakspeare exactement dans le même temps.
Mais précisons davantage et dites-moi, je vous prie, quels sont ces rappels, ces analogies, que vous avez su découvrir entre deux œuvres où je n’ai jamais pu voir qu’opposition et contraste ? […] Dans cette religiosité de Gœthe, auriez-vous, par hasard, découvert une Béatrice ? […] Par-delà les variations d’idiomes, de mœurs et d’instincts, il découvre, il salue à son berceau l’humanité. […] Vous allez me trouver bien obstiné ; mais dans cette beauté, dans cette joie, dans cette activité incessante du corps et de l’esprit, du code aux patins, de l’amphithéâtre à la flûte douce, je ne découvre toujours ni place ni prétexte à la mélancolie. […] C’est lui qui découvre dans la structure de l’homme l’os intermaxillaire que nieront encore, longtemps après, des savants de profession, tels que Camper et Blumenbach ; c’est à lui que l’on rapporte les plus curieuses observations sur la double tendance spirale et verticale qui détermine la vie des végétaux.
Vous me conduisiez, vous me reconduisiez de chez vous jusqu’à cette chaussée d’où l’on découvre l’étang de Saclay. […] Combien de fois, de toutes parts, n’avons-nous pas découvert ensemble ce village parfait de Saclay, le modèle du village français, (de plaine), et ses monumentales entrées de meules alignées dans les chaumes. […] Mais pour découvrir ce pays de France, (et même découvrir, une fois de plus, une fois encore, une fois après tant de fois, ce que l’on connaît déjà, ce que l’on connaît si bien, ce que l’on a déjà découvert tant de fois), mais pour découvrir ce pays de France sur les routes de France vous faites de grands voyages à pied.
Celui-là découvrait que les théories de Bossuet, cette incarnation de l’autorité, peuvent fort bien être appliquées à la France moderne. […] Où tu crois découvrir un nouvel Alceste, je n’aperçois qu’un disciple de Diogène le chien ; une espèce d’ironiste universel, de railleur à la glace, qui, sans colère et sans pitié, pour le plaisir, étale les nudités et les plaies de la pauvre humanité. […] Vous avez en effet découvert que l’esprit de l’Église catholique est tout démocratique et vous le démontrez hardiment par ce fait que l’Évangile est plein de tendresse pour les déshérités. […] Mais où son originalité apparaît, c’est dans les lois générales qu’il découvre et qu’il applique à la formation des mondes comme aux combinaisons chimiques ou au développement des nations. […] Faguet est si heureux de découvrir des contradictions dans les autres qu’il en met, qu’il en crée dans tous ses personnages.
Tout grand changement a sa racine dans l’âme, et il n’y a qu’à regarder de près dans cette région profonde pour découvrir les inclinations nationales et les irritations séculaires dont le protestantisme est issu. […] La préface elle-même appelait les gens à l’étude indépendante, disant que « l’évêque de Rome a tâché longtemps de priver le peuple de la Bible…, pour l’empêcher de découvrir ses tours et ses mensonges…, sachant bien que si le clair soleil de la parole de Dieu apparaissait dans la chaleur du jour, il dissiperait le brouillard pestilentiel de ses diaboliques doctrines. » Même de l’avis des gens officiels, c’est donc la vérité pure et tout entière qui est là, non pas la simple vérité spéculative, mais la vérité morale sans laquelle nous ne pouvons bien vivre ni être sauvés […] En 1648, après de fausses manœuvres, ils se trouvèrent en danger, placés entre le roi et le Parlement ; là-dessus ils s’assemblèrent plusieurs jours de suite à Windsor pour se confesser devant Dieu et lui demander son aide, et découvrirent que tout le mal venait des conférences qu’ils avaient eu la faiblesse de proposer au roi. « Et dans ce sentier, dit l’adjudant général Allen, le Seigneur nous mena pour nous montrer non-seulement notre péché, mais notre devoir. […] Car nous n’en sommes pas convaincus si nous jetons l’œil sur nos personnes seulement, et que nous ne pensions pas aussi bien à Dieu, lequel est la seule règle à laquelle il nous faut ordonner et compasser ce jugement… (Et alors) ce qui avait belle montre de vertu se découvrira n’être que fragilité.
En évoquant l’image d’un élan, nous voulions suggérer cette cinquième idée, et même quelque chose de plus : là où notre analyse, qui reste dehors, découvre des éléments positifs en nombre de plus en plus grand que nous trouvons, par là même, de plus en plus étonnamment coordonnés les uns aux autres, une intuition qui se transporterait au dedans saisirait, non plus des moyens combinés, mais des obstacles tournés. […] Que d’ailleurs il s’agisse de transformation ou de déformation, la forme originelle subsiste, simplement recouverte par l’acquis, dans les deux cas, par conséquent, le psychologue qui veut découvrir les origines aura un effort du même genre à faire ; mais le chemin à parcourir pourra être moins long dans le second que dans le premier. […] Ces croyances ne sont pas nécessairement primitives, mais il y a des chances pour qu’elles soient venues tout droit d’une des tendances fondamentales qu’un effort d’introspection nous ferait découvrir en nous-mêmes. […] Mais nous la saisirons alors en elle-même, dans sa structure et dans son principe, comme il arrive quand on rattache à une fonction physiologique, telle que la digestion, un grand nombre de faits observés dans diverses régions de l’organisme et quand on en découvre même ainsi de nouveaux.
Ne remuons pas ses cendres. » Scherer, sur l’insistance du jeune homme, finit par promettre de lire, découvrit avec étonnement la grandeur intérieure d’Amiel, la raccorda sans peine à l’Amiel éclatant et jeune qu’il avait vu à son retour de Berlin, réfléchit que ce mot : réussir, avec son double et triple fond, n’était pas simple ! […] » il nous découvre cependant le fond des rancunes accumulées, des froissements et des incompatibilités. […] Amiel lui-même ne tarde pas à s’en apercevoir, et écrit sur la même page : « Ton malheur, pauvre garçon, est d’avoir pour défauts les qualités d’un autre sexe ; car ce qui est grâce chez la femme est une niaiserie fatale chez l’homme. » Entre les Corinnes d’Amiel, ses brunes fortes et commandantes, et sa délicatesse à lui, fuyante, tortueuse, intelligente, sa coquetterie en retraite vers les saules, on découvre un chemin repéré du pays de Tendre. […] À l’astronome Le Verrier, qui a découvert Neptune par ses calculs, qu’importe que les astronomes le voient ou non dans leurs télescopes ?
Teresa, placée entre la crainte de découvrir à son mari la passion qui la dévore, et la perte de son amant, décide Arthur à rester, et à devenir son gendre. […] Quand il a découvert la trahison d’Arthur, au lieu de lever le bras au ciel en élargissant le diamètre de la poitrine, il exécute un mouvement général d’élévation qui indique la force et non pas la douleur. […] Il découvre le cadavre et reconnaît sa fille. […] Mais ne devrait-il pas découvrir tout d’abord la face de son ennemi pour lui cracher au visage ? […] Il n’y a ni honneur ni plaisir à éplucher ces détails d’érudition, à signaler des erreurs qu’une lecture d’une semaine suffit à découvrir.
Sans doute il est visible, son amour de l’humanité, parmi l’énormité voulue de la grotesquerie ; jamais on n’y découvre une douceur particulière, une délicate émotion de cœur. […] Même on découvre en cet arrangement pour la scène française plus d’une concession au métier des auteurs dramatiques de l’Empire. […] Mais le bon Tronchin, aimable médecin sournois, découvre que les vapeurs de la duchesse pourraient bien avoir pour cause un fort naturel accident où le duc ne serait pour rien, où le chevalier serait pour une bonne moitié de tout. […] Même ils découvrent, dans la moindre strophe, des intentions d’universel symbole… Et qui sait s’ils ne méritaient pas d’être crus, ceux du moins que n’inclinait pas seulement vers un art étrange et peu susceptible d’expansion la gloriole de ne point émaner d’une gloire avérée ? […] Regardez bien : il y a le mauvais sourire de Henri Heine dans la « fringance » de sa drôlerie hasardeuse ; regardez mieux : vous découvrirez la charogne baudelairienne au bord du chemin odorant de l’encens des chapelles.
Ecclésiastique ou séculière, nulle part on ne découvre de règle. […] Ne pleure pas Mortimer, — qui méprise le monde, et, comme un voyageur, — s’en va pour découvrir des contrées inconnues. » Pesez bien ces grandes paroles, c’est le cri du cœur, et la confession intime de Marlowe, comme aussi celle de Byron et des vieux rois de la mer. […] — À la fin, tout s’est découvert, et les deux amants savent qu’ils vont mourir.
Elle nous apprend et nous découvre toute l’âme du poète en ses violences passionnées, en ses chimères généreuses, en ses visions grandioses et brutales, en ses intimes sensibilités. […] Toulet n’était ni au Vachette ni dans aucune des nombreuses brasseries où nous espérions le découvrir. […] Il contait avec des détails amusants ou pittoresques les circonstances de la trouvaille qui l’avait rendu possesseur de telle estampe d’Outamaro, de tel album de Hokusaï, de tel crayon de Fragonard, de telle sanguine de Boucher, et comment il avait découvert à quelque étalage en plein vent ou dans quelque boutique de bouquiniste cette gouache de Moreau le jeune ou cette « préparation » de La Tour.
Si on découvre sa demeure et qu’on l’interroge, il répond par une parabole dont chaque mot semble scandé sur l’enclume, et, pour conclure, il donne un grand coup du marteau lourd. […] Stuart Merrill La logique d’un amateur de littérature est blessée s’il découvre que ses admirations ne concordent pas avec celles du public, mais il n’est pas surpris, il sait qu’il y a des élus de la dernière heure. […] Stuart Merrill on découvre le contraste et la lutte d’un tempérament fougueux et d’un cœur très doux, et selon que l’emporte l’une des deux natures, on entend la violence des cuivres ou le murmure des violes.
La princesse donne dans le piège, découvre son secret, et s’écrie : Seigneur, vous changez de visage ! […] Tantôt c’est un amant qui fait ce qu’il ne croit pas faire, ou qui dit le contraire de ce qu’il veut dire ; qui est dominé par un sentiment qu’il croit avoir vaincu, ou qui découvre ce qu’il prend grand soin de cacher. […] Elle est engagée par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur la première ; elle fait tous ses efforts pour la surmonter ; elle aime mieux se laisser mourir que de la déclarer à personne ; et lorsqu’elle est forcée de la découvrir, elle en parle avec une confusion qui fait qu’on la plaint : mais cette même passion devient la cause du vœu fatal que fait Thésée contre son fils innocent et qu’il croit coupable, et dont il devient la victime ; voilà la personne chère dont Phèdre cause la mort, et c’est ce qui met le comble à sa douleur et à son désespoir.
Je découvris un tombeau de pierre, sur lequel croissait un laurier. […] Enfin, j’ai positivement et patiemment découvert que l’ouvrage de M. […] Mais, en faisant un pas de plus à gauche ou à droite, vous découvrez le secret de l’allégorie, la morale de la fable, je veux dire la véritable tête révulsée, se pâmant dans les larmes et l’agonie.
En étudiant l’histoire de France, il a cru découvrir, dit-il, qu’à la fin du xve siècle et au commencement du xvie , ce qu’on appelle la Révolution française était consommé, que la liberté reposait sur une Constitution libre, et que c’était Louis XII, le Père du peuple, qui avait accompli tout cela.
L’article de la finance serait peut-être le point d’histoire qu’il serait le plus important d’éclaircir pour en découvrir les vrais principes.
Que d’obstacles ne devait pas trouver dans sa carrière un homme qui ne pouvait, comme Aladin, déguiser sa façon de penser, et qui voulait (c’est ainsi qu’il s’exprimait) faire fortune à découvert !
« La principale de mes prétentions était de persuader aux autres que je n’étais autre chose qu’un pécheur pour qui Dieu avait des bontés infinies. » Sa douceur, son amabilité, son procédé modeste et qui ne se découvrait avec effusion que dans l’intimité, ne laissaient pas de recouvrir un grand orgueil naïf.
Je me bornerai à dire avec lui : « N’ayant aucune intrigue à la Cour, il est aisé de sentir ce qui en arrive : tout ce qu’on fait de bien est peu senti, ou est attribué à d’autres, et la moindre faute qu’on peut faire devient un crime qui vous met à découvert. » Et à un autre endroit, trouvant à son fils M. de Paulmy, alors ambassadeur en Suisse, quelques-unes des qualités de mesure, d’insinuation et d’adresse qu’il n’avait pas, il dit, par un retour sur lui-même et en indiquant le contraste : « Il loue…, il approuve, il sait réduire ses idées et les diminuer quand il faut ; on est bien heureux d’être de cette souplesse, car il faut plaire pour réussir ; les hommes sont plus difficiles que les affaires 20 ».
La Bruyère seul découvre et raisonne à neuf… Ce qui caractérise les écrivains anglais, et toute cette nation si approfondissante, si réfléchissante, c’est un grand sens en tout.
Toutes ces passions, toutes ces libres liaisons se mêlaient, s’entrecroisaient, et à ciel découvert.
Elle n’avait fait jusqu’alors, par ses motions trop zélées et intempestives, qu’impatienter Louis XVIII : mais quand elle voulut lui forcer la main, non-seulement une première, mais une seconde fois, sur cet article capital, et empiéter trop à découvert, par voie d’amendement, sur l’initiative et la prérogative royale, elle le blessa : une légère rougeur lui monta à la joue en apprenant un dernier rejet opiniâtre et la substitution d’un nouveau projet à celui qu’on avait présenté derechef en son nom : « Eh bien !
Il découvrait en même temps sa large veine où il n’avait plus qu’à s’étendre et à se ramifier.
On en était là, lorsque le grand Saumaise découvrit à Heidelberg en 1616 (une date devenue chère aux érudits, dans la bibliothèque des comtes Palatins, le manuscrit de l’Anthologie de Constantin Céphalas, antérieure à celle de Planude : c’était le trésor dans sa pureté.
Fais-moi là un tour plus ample ; à présent découvre-moi un peu la joue, baisse le pli qui touche aux yeux ; tire en bas, tire en haut ; rabaisse un peu au milieu du front ; tire un peu de là en arrière, j’en aurai une figure plus large.
Mais on a fini, un peu tard, par découvrir que celui qui parle le mieux d’une chose est encore celui qui la sait le mieux, qui en a fait l’étude de toute sa vie et qui y habite, pour ainsi dire.
Mes regards plongèrent pour le voir, et je découvris sur sa surface, comme au fond d’un précipice, un bac de forme triangulaire.
Les causes de cette disgrâce sont encore à découvrir, car un mémoire qu’il avait précédemment adressé sur des questions étrangères à la marine ne suffit point pour l’expliquer103.
Si je pouvais le découvrir, je me le ferais prêter pour toi.
Victor Hugo se propose de révéler un jour, fut découvert, arrêté aux Feuillantines, en 1811, et jeté de là dans le cachot d’où il ne sortit que pour mourir avec Malet.
Colon de la plaine éthérée, Aimable et brillant Papillon, Comment de cet affreux donjon As-tu su découvrir l’entrée ?
Et qui donc s’est plus appliqué que nous à les reconnaître, à les proclamer, à les découvrir, je ne veux pas dire à les inventer parfois ?
Le poëte, sous le critique, se retrouve, et ne fait qu’un avec lui par l’esprit et la vie, et le sens propre qu’il découvre et rend aux choses à chaque moment.
Parmi les chroniqueurs de cet âge, il en était un surtout, le premier en date et en talent, que M. de Barante ne prétendait pas découvrir à coup sûr, mais qui, bien moins en circulation alors que depuis, a eu, grâce à lui d’abord, sa reprise de vogue en ces années et tout un regain d’arrière-saison.
Elle luttait ainsi en vain contre une passion dont elle ne s’était pas soupçonnée capable, et qu’elle découvrait déjà formée en elle.
Feuilletez ceux que je vous nomme, et vous me direz si vous ne découvrez pas visiblement, dans leurs mots et dans leurs pensées, des esprits verts, quoique ridés, des voix sonores et cassées, l’autorité des cheveux blancs, enfin des têtes de vieillards.
Du moment surtout qu’elle eut découvert en elle cette faculté merveilleuse de prédication qui pouvait lui rendre l’action et l’influence, tout fut dit, elle eut un débouché pour son âme et pour son talent ; sa vocation nouvelle fut trouvée.
Le roi la fit découvrir dans Paris et enfermer dans une maison de fous.
C’est que Ronsard, en tombant, le découvrit : avant Malherbe, il ne resta que Marot pour représenter le xvie siècle, et servir de modèle.
Je sens son œuvre toute pleine de tout ce qui l’a précédée ; j’y découvre, avec les traits qui constituent son caractère et son tempérament particulier, le dernier état d’esprit, le plus récent état de conscience où l’humanité soit parvenue.
Nous hésitions, l’âme en peine, ne sachant quelle figure investir du rayonnement de l’Absolu, lorsque l’un de nous découvrit à propos le néphélibate Mitrophane Crapoussin « dont le chant de cygne perspicace, affamé du non-être, sur l’étang des Luxures, lamentait le lotus aboli ».
À force de recherches, elle est parvenue à découvrir sa vraie famille.
Au moment où le roi abjure, le Christ descend sur l’autel Et lui découvre un Dieu sous un pain qui n’est plus.
Un quatrième caractère se découvre bientôt.
Beaucoup d’industriels ès musique en éprouvent un chagrin violent ; sur l’heure ils découvrent Benvenuto Cellini. — Notez que, depuis plusieurs années déjà, tous les sérieux artistes réclamaient l’exécution de cette œuvre originale, sans qu’aucun de nos pontifes eût l’air de les entendre.
Ses drames vous découvrent, par-delà les plans lumineux des siècles classiques, une Grèce obscure, antéhistorique, demi-orientale.
Pierre Champlion, un voyageur de la trempe des Backer et des Livingstone, un Christophe Colomb de trente ans, qui a découvert des mines d’or dans l’intérieur de l’Afrique et qui en revient sain et sauf, après des traversées et des aventures à remplir tout un roman de long cours.
Nous avouons humblement n’avoir pu le découvrir dans ces Mémoires (Paris, 1821, 2 vol. in-8o). » — Eh bien !
Nous avons tous de la vanité, remarquait Mlle de Lespinasse, mais « je ne sais pas, ajoutait-elle, où s’est placée celle de M. de Condorcet : je n’en ai jamais pu découvrir en lui ni le germe ni le mouvement ».
Sans prétendre rien découvrir de nouveau en elle, donnons-nous le plaisir de la considérer un moment.
Ce sont ces originaux que Manuel, officier public, trouva dans les cartons et qu’il s’appropria sans scrupule, se vantant, pour plus d’effet, de les avoir découverts « sous les débris » de la Bastille, dont il était l’un des « vainqueurs ».
Quant à la société, c’est-à-dire à la généralité des hommes réunis et établis en civilisation, ils demandent qu’on fasse comme eux tous en arrivant, qu’on se mette à leur suite dans les cadres déjà tracés, ou, si l’on veut en sortir, qu’alors, pour justifier cette prétention et cette exception, on les serve hautement ou qu’on les amuse ; et, jusqu’à ce qu’ils aient découvert en quelqu’un ce don singulier de charme ou ce mérite de haute utilité, ils sont naturellement fort inattentifs et occupés chacun de sa propre affaire.
Mais Maury a fait mieux que de découvrir le père Bridaine, il a remis à leur place Bossuet, Bourdaloue, les vrais classiques de la chaire.
L’expression a du vrai ; à le lire, c’est comme le Junius anglais, quelque chose d’ardent et d’adroit dans la colère, plutôt violent que vif, plus vigoureux que coloré ; le nerf domine ; le fer, une fois entré dans la plaie, s’y tourne et retourne, et ne s’en retire plus ; mais ce qui donne un intérêt tout différent et bien français au belliqueux champion, c’est que ce n’est pas, comme en Angleterre, un inconnu mystérieux qui attaque sous le masque ; ici, Ajax combat la visière levée et en face du ciel ; il se dessine et se découvre à chaque instant ; il brave les coups, et cette élégance virile que sa plume ne rencontre pas toujours, il l’a toutes les fois que sa propre personne est en scène, et elle l’est souvent.
Ce n’est pas aujourd’hui qu’un critique peut espérer découvrir quelque chose de nouveau sur Le Barbier de Séville.
Bernardin de Saint-Pierre, avec tous ses défauts de raisonnement et sa manie de systèmes, est profondément vrai comme peintre de la nature ; le premier de nos grands écrivains paysagistes, il est sorti de l’Europe, il a comme découvert la nature des Tropiques, et, dans le cadre d’une petite île, il l’a saisie et embrassée tout entière : là est son originalité après Buffon et Rousseau et avant Chateaubriand.
Notez que ces calomnies secrètes et dites à l’oreille de tant de gens n’empêchèrent pas, cinq ans après, Voltaire renouant avec M. de Brosses, devenu alors premier président du parlement de Bourgogne, de lui écrire au sujet de quelque affaire qu’il lui recommandait (novembre 1776) : « Pour moi, à l’âge où je suis, je n’ai d’autre intérêt que celui de mourir dans vos bonnes grâces. » Littérairement, de Brosses eut une fois à juger Voltaire ; c’est à la fin de sa Vie de Salluste, et il le fit avec équité, sans qu’on y puisse découvrir trace de ressentiment.
« En soulevant un objet, dit Münsterberg, je ne puis découvrir aucune sensation d’énergie volitionnelle.
* * * — Je trouve que les honnêtes femmes de la société, qui sont vraiment vos amies, au lieu de s’acharner à vous chercher une épouse, feraient bien mieux de vous découvrir une aimable maîtresse.
Héraclien de Nisibe, ayant découvert par hasard que le Rhinomète était fratricide, se fit déclarer fou par les médecins, et réussit à se faire enfermer pour la vie dans un cloître.
Le canon éclate, le rideau tombe, on découvre la statue qui semble dire : Enfin !
Que si les justes sont le spectacle de Dieu, il veut aussi à son tour être leur spectacle : comme il se plaît à les voir, il veut aussi qu’ils le voient : il les ravit par la claire vue de son éternelle beauté, et leur montre à découvert sa vérité même dans une lumière si pure qu’elle dissipe toutes les ténèbres et tous les nuages.
Voici donc le chemin de cette composition, la religion, l’ange, le saint, les femmes qui sont à ses piés, les auditeurs qui sont sur le fond, ceux qui sont à gauche aussi sur le fond, les deux grandes figures de femmes qui sont debout, le vieillard incliné à leurs piés, et les deux figures, l’une d’homme et l’autre de femme vues par le dos et placées tout à fait sur le devant, ce chemin descendant mollement et serpentant largement depuis la religion jusqu’au fond de la composition à gauche où il se replie pour former circulairement et à distance, autour du saint une espèce d’enceinte qui s’interrompt à la femme placée sur le devant, les bras dirigés vers le saint, et découvre toute l’étendue intérieure de la scène, ligne de liaison allant clairement, nettement, facilement chercher les objets principaux de la composition dont elle ne néglige que les fabriques de la droite et du fond, et les vieillards indiscrets interrompant le saint, conversant entre eux et disputant à l’écart.
L’action se déroule peu de temps avant l’éclatement de la guerre dans une Cour d’Europe centrale où le Français Vignerte tombe amoureux de la mystérieuse grande-duchesse Aurore dont il découvrira que la mari a été assassiné.
— et il se trouvait que de tempérament, au contraire, cet exclusif et cet intolérant était l’esprit le plus comprenant et le plus doux, le plus habile à découvrir la cause des erreurs littéraires, mais l’homme du monde qui pesait le moins sur sa plume pour les expliquer.
Il n’est pas un seul de ces imposteurs de vertu et de conviction républicaine, qui ont volé la gloire comme ils ont volé l’État, dont l’auteur de l’Histoire des Causes ne nous découvre le néant de génie, de probité et de croyance.
Dans le premier tiers du ixe siècle, on avait prétendu découvrir en Galice, près d’Iria, le tombeau de saint Jacques le Majeur2. […] On ne le découvre que quand on est tout près de l’antique voûte, qui lui sert d’entrée comme jadis ; mais ce qu’on voit d’abord, Laffî, heureusement pour lui, ne le voyait pas : ce sont les horribles toits de zinc dont on a récemment coiffé les tours carrées et assez imposantes du vieux bâtiment. […] Les Basques, dont l’agilité est encore proverbiale, étaient en effet chaussés à la légère (de ces lavarcas en cuir non corroyé, laissant le talon découvert, que décrit le Guide du xiie siècle) ; ils n’avaient guère d’autres armes que leurs javelots (auconas dans le même texte), qu’ils lançaient avec une incomparable adresse. […] On y a découvert un symbolisme plus transcendant encore : le Juif errant absorbe en lui Caïn, Wodan, Rudra, Xerxès, Jésus même et bien d’autres, et sa légende, « c’est l’évolution de la guerre, l’état originel de l’humanité, aboutissant à la paix, qui est son état typique102 ». […] Il est impossible de deviner, saint Jacques ayant été décapité à Jérusalem, ce qui suggéra l’idée étrange de reconnaître le tombeau de cet apôtre dans le sépulcre antique qu’on avait en effet découvert près d’Iria.
Albalat l’abstrait et il définit le style « l’art de saisir la valeur des mots et les rapports des mots entre eux » ; et le talent, d’après lui, consiste, « non pas à se servir sèchement des mots, mais à découvrir les nuances, les images, les sensations qui résultent de leurs combinaisons ». […] Sous les prétextes évidemment contradictoires, un motif unique se découvre : l’originalité. […] Huysmans, autant qu’il a cru le découvrir, minutieusement subjugué par les règles, ou plutôt par les usages de la symbolique ? […] Au bout déjà de quelques tomes, vous aurez découvert le point commun, le faîte de convergence de tous les livres à succès de notre époque : cette conquête assurée, fermez vos tomes et mettez-vous au travail ; vous avez le diamant, il ne reste plus qu’à le sertir à la dernière mode. […] N’usez pas de la lettre anonyme ; mais gardez soigneusement celles qu’on vous adressera ; les écritures sont souvent mal déguisées, un hasard peut vous en faire découvrir l’auteur.
Toutefois, craignant de tomber dans une coupable indifférence, il faudrait qu’ils ne pardonnassent point à la perversité et à la mauvaise foi, Ils chercheraient à découvrir le caractère et l’intention de l’écrivain, et ne le jugeraient pas uniquement d’après les opinions qu’il a professées, puisque toutes peuvent se trouver funestes ou innocentes suivant les circonstances. […] Les routes ne sont pas encore tracées ; il appartient au génie seul de les découvrir ; il s’en empare exclusivement. […] Le Franc de Pompignan essayait de succéder à Rousseau ; et malgré l’anathème de ridicule dont un vers de Voltaire a frappé ses poésies sacrées, on y peut découvrir, sinon une ode entièrement belle, du moins un très grand nombre de strophes remarquables. […] Qui entreprendrait l’histoire de la vanité en France, découvrirait bientôt une grande portion des causes de la révolution que la France a éprouvée. […] En effet, on avait cru découvrir un nouveau cours à leur source commune ; on avait tracé la marche des opérations de l’âme humaine, sur une route nouvellement adoptée.
Il ne s’agit pas là d’une volontaire et systématique notation, comme celle dont les Goncourt nous donnent l’exemple et dont nous découvrons, à travers eux, l’erreur initiale. […] Il fonce en avant, et découvre le monstre, le Caliban destructeur qui va bondir et tout ravager. […] Si libéral que soit un jury chargé de découvrir ce talent, ceux qui le composent ont leurs partis pris s’ils sont des professionnels, et alors ils favoriseront telle ou telle sorte de manière et d’inspiration. […] Notre milieu intérieur — ce milieu découvert par Claude Bernard, où notre force s’élabore — n’est-il pas constitué par les sécrétions de glandes antitoxiques les unes des autres ? […] Il s’est décidé au suicide, s’il est découvert, et, à cette intention, il porte dans une bague un poison que lui a préparé Cabanis et dont, en effet, il se servira, quand son imprudence l’aura fait arrêter.
Mais cette raison contredit la raison universelle, nous l’avons fait pressentir ; ces surprises, ces secousses sont trop rudes et trop fréquentes ; la nécessité de se réconcilier à chaque pas avec l’auteur, dût même la réconciliation ne manquer jamais, nuit pourtant à la bonne intelligence entre le lecteur et l’écrivain ; cette façon de parler jette un voile sur les idées ; et ce n’est souvent qu’à une seconde lecture qu’on découvre une pensée là où d’abord on n’en soupçonnait point. […] Sainte-Beuve a découvert ou deviné. […] lui est fort utile, ce n’est pas en suppléant à l’absence des faits, mais bien plutôt en le guidant vers les faits, et puis en les appréciant par leur comparaison avec d’autres faits déjà découverts, ou avec la situation qui les entoure et les modifie. […] 125 » Dans l’intermède qui suit, le poète, se mêlant à son ouvrage, unit à tant de douleurs les gémissements de la sienne, découvre à demi la plaie de son cœur, navré d’amour et d’abandon, et nous révèle en pleurant le secret de son livre. « Ce livre, dit-il, est fait de mon âme ; oui, de mon âme, et de mon désespoir. […] Puis, quand on étudie le christianisme dans la vie du chrétien, on découvre avec admiration que chacun de ces principes rivaux paraît occuper toute l’âme.
Victor Hugo, quand il lui arrive, dans ses ingénieuses recherches, do découvrir avec génie ? […] Si ma bonne foi avait découvert une injustice gratuite, je l’aurais rayée de cette édition ; j’aurais fait aux pensées malveillantes la même guerre qu’aux imitations et aux fautes de français. […] — Ils ont changé toutes les bases de la critique et de l’esthétique, ils ont fait de profondes analyses psychologiques et ont découvert tout un monde de nuances, de demi-sentiments, de quarts d’impressions, de sixièmes de sensations. — Trouve-t-il quelqu’une de ces nuances-là en lui ? […] » Il a quelquefois exploité les découvertes d’autrui ; mais il n’a jamais rien découvert.
Mais, une fois accoutumé à la logique de Mallarmé, une fois en mesure d’interpréter ses œuvres les unes par les autres, on découvrira, sinon peut-être l’existence, du moins la possibilité de certaine musique inattendue. […] Une formule précieuse — même sous la forme ancestrale de la devinette — découvre et fixe entre deux objets des analogies inattendues. […] La pensée de l’homme ne consiste pas à créer des êtres, mais à découvrir des rapports ou des intersections d’aspects. […] Et c’est, une raison analogue, fondée hors du temps sur quelque réalité éternelle, quelque convenance métaphysique, quelque rapport eu soi, qu’il découvre à tout ce qui l’occupe. […] C’est là, pour Mallarmé, un péché originel de l’art, et il s’ingénie à découvrir le baptême qui l’en lavera.
Bien d’autres, maintenant, vont découvrir la haute valeur de M. de Maupassant ; mais je m’estime heureux d’avoir été un des premiers à la constater. […] » Et l’empereur alla à la rencontre du maréchal Lannes qui, souriant, se découvrit devant lui et le félicita de la victoire. […] Ils prirent un fiacre découvert, gagnèrent les Champs-Élysées, puis l’avenue du Bois-de-Boulogne. […] Quand, sur le sable des allées, il reconnaissait un piquet de chat, il n’avait plus de repos qu’il ne l’eût découvert et occis. […] Il en sera ainsi jusqu’au jour où quelque penseur hardi s’avisera qu’il y a quelque chose au-delà de la physique et de la chimie, et par un coup de génie inattendu découvrira l’âme et Dieu.
La raison en est bien simple ; ou du moins, non, elle n’est pas simple, elle est même complexe ; mais je veux dire qu’on la découvre aisément. […] Rien ne fut donc plus facile à Voltaire, après avoir découvert ou révélé Shakespeare à la France, que de se réserver à lui tout seul le privilège ou le monopole de l’imiter. […] C’était, avons-nous dit, ce qui taisait encore défaut au Cours de littérature de Laharpe ; et, de la suite entière de l’histoire littéraire, s’il avait eu le premier l’idée d’en faire un seul corps, c’était, pour ainsi parler, un corps mort, dans les veines duquel il n’avait pas découvert le moyen de faire circuler l’intérêt. […] Tandis en effet qu’il ne se lasse pas d’attaquer les Rousseau, les Lebrun, les Delille, et de s’en prendre même à ce « législateur du Parnasse » — auquel d’ailleurs il fera bientôt réparation ; — d’un autre côté, c’est dans l’histoire qu’il va chercher la justification du romantisme, et pour lui donner des titres, il lui découvre des aïeux. […] Nous faisons pour notre compte de simples monographies, nous amassons des observations de détail, mais j’entrevois des liens, des rapports, … et on pourra découvrir quelque jour les grandes divisions naturelles qui répondent aux familles d’esprits.
Tout cela est bout à bout, et les lacunes sont peu considérables ; c’est comme ces squelettes d’animaux antéadamites que les fouilles ont mis à découvert : il ne faut pas y toucher, car tout cela est brisé et tombe en fragments. […] Dans le dessein qu’il a réalisé d’étendre et de préciser la vérité religieuse, nous découvrons trois traits qui caractérisent son œuvre. […] « Nous choisissons des louanges empoisonnées, qui font voir par contrecoup en ceux que nous louons des défauts que nous n’osons découvrir d’une autre sorte257 ; et on nous laisse exercer tout à notre aise ce manège perfide, car peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit258. » — Assez, assez ; voilà un assez grand abatis de vertus humaines. […] Je me suis efforcé de découvrir son idée fondamentale, celle qui sert de lien à toutes les autres ; mais cette idée centrale, saillante chez Pascal, évidente chez La Rochefoucauld, ne se laisse pas voir distinctement chez La Bruyère.
On connaissait l’homme, le poète, le personnage vivant, par Racan et par les contemporains qui en ont écrit, qui avaient recueilli ses mots, ses apophtegmes : maintenant on a découvert les contrats de mariage, les actes mortuaires, les procès, etc. ; tout cela se complète ; la jeunesse pourtant n’y brille pas. […] Après en avoir cité quelques-uns : « Feuilletez ceux que je vous nomme, ajoute-t-il, et vous me direz si vous ne découvrez pas visiblement, dans leurs mots et dans leurs pensées, des esprits verts quoique ridés, des voix sonores et cassées, l’autorité des cheveux blancs, enfin des têtes de vieillards.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence on démêle bien le vrai du faux, on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique ; on saisit bien le caractère des hommes et des temps, on n’exagère rien, on ne fait rien de trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et, quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] Le premier Consul, cherchant à tâtons la main qui a voulu le frapper, soupçonne au premier moment les républicains terroristes, découvre les royalistes, mais, feignant de s’y tromper encore, frappe les jacobins d’une immense proscription.
À voir le vernis écaillé qui la couvre, les amateurs de symboles y découvriraient peut-être un mythe de l’amour parisien, qu’on guérit à quelques pas de là. […] Là se découvre une vallée qui commence à Montbazon, finit à la Loire, et semble bondir sous les châteaux posés sur ces doubles collines, une magnifique coupe d’émeraude au fond de laquelle l’Indre se roule par des mouvements de serpent.
il ne reste que moi Où l’on découvre encore les vestiges d’un roi. […] Tous deux étonnent ; car il y a de l’étonnement dans toute admiration : le premier, parce qu’il reconnaît en nous une grandeur que nous n’osions y voir ; le second, parce qu’il découvre au fond de notre cœur la faiblesse que nous voulions nous cacher.
Cette espèce de travail incessant, qu’on fait sur soi, sur ses sensations, sur les mouvements de son cœur, cette autopsie perpétuelle et journalière de son être, arrive à découvrir les fibres les plus délicates, à les faire jouer de la façon la plus tressaillante. Mille ressources, mille secrets se découvrent en vous pour souffrir.
Nous découvrons un excellent échantillon de la seconde forme dans Richepin, qui, après des vers comme ceux-ci : Mais des petits, on en peut avoir beaucoup. […] Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité ; Et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là.
Sans doute Hugo a découvert aux mots un sens nouveau de couleur et de pittoresque ; il a conféré aux vocables une vie inattendue ; il nous a révélé le pouvoir et les séductions de la rime, jusque-là traitée en esclave. […] Donc, permettez-moi de nommer celui chez qui Victor Hugo lui-même a découvert « un frisson nouveau », celui qui dans sa prose d’artiste a deviné la suggestion d’Eugène Delacroix, la suprématie de Richard Wagner : ce critique-là sera mon poète ; et sans remords, je tiens à voter pour Baudelaire.
. — Que si maintenant je creuse au-dessous de ces deux solutions opposées, je découvrirai un postulat commun : les uns et les autres se placent après l’action X accomplie, et représentent le processus de mon activité volontaire par une route MO qui bifurque au point O, les lignes OX et OY symbolisant les deux directions que l’abstraction distingue au sein de l’activité continue dont X est le terme. […] Le déterministe se rendra peut-être à notre argumentation sur chacun de ces trois points en particulier, reconnaîtra que, dans le monde psychologique, on ne peut attribuer au mot détermination aucun de ces trois sens, échouera même sans doute à en découvrir un quatrième et pourtant ne cessera de répéter que l’acte est indissolublement lié à ses antécédents.
De là ces mouvements si naturels, si soudains, si peu attendus, à mesure que le voile se lève et lui découvre quelque partie cachée de la vérité. […] A la différence de Bossuet, qui est plus latin que grec, Fénelon est plus grec que latin ; et, parmi les auteurs grecs, il goûtait surtout Platon, dans les écrits duquel il n’est pas malaisé de trouver tous les excès des opinions idéalistes, et même le quiétisme, que Bayle y a découvert presque sans paradoxe. […] Vainement, dans ses réponses, Fénelon prodigua la dignité et les grâces ; sa générosité même se tournait contre lui ; car, en affectant de donner le nom d’amie à Mme Guyon, il découvrait son illusion.
Que celui-là se montre, qui se croit en état de deviner juste tout ce que Virgile eût corrigé dans son énéïde, s’il eût eu le temps d’y mettre la derniere main : et si personne n’en sçait assez pour découvrir et apprétier ces fautes, personne n’en sçait assez non plus, pour sentir les traits heureux ; selon leur degré de perfection ; car il ne faudroit pas une connoissance moins fine de la langue, pour l’un que pour l’autre. […] Les différens genres d’éloquence n’y paroissent qu’ébauchés ; descriptions, récits, comparaisons, discours, tout présente pêle mêle les défauts et les beautés ; il n’y a presque pas un morceau qui soit de cette justesse et de ce choix dont la succession des préceptes et des exemples nous a fait découvrir le prix. […] Découvrons-en s’il se peut les raisons, et voyons comment ils ont pû plaire et intéresser pour se soûtenir jusqu’à nous dans l’opinion des hommes.
Non seulement nos recherches positives doivent essentiellement se réduire, en tous genres, à l’appréciation systématique de ce qui est, en renonçant à en découvrir la première origine et la destination finale ; mais il importe, en outre, de sentir que cette étude des phénomènes, au lieu de pouvoir devenir aucunement absolue, doit toujours rester relative à notre organisation et à notre situation. […] Telle est, évidemment, en effet sous ce nouvel aspect, la destination directe des lois qu’elle découvre sur les divers phénomènes, et de la prévision rationnelle qui en est inséparable. […] On parvient ainsi graduellement à découvrir l’invariable hiérarchie, à la fois historique et dogmatique, également scientifique et logique, des six sciences fondamentales, la mathématique, l’astronomie, la physique, la chimie, la biologie et la sociologie, dont la première constitue nécessairement le point de départ exclusif et la dernière le seul but essentiel de toute philosophie positive, envisagée désormais comme formant, par sa nature, un système vraiment indivisible, où toute décomposition est radicalement artificielle, sans être d’ailleurs nullement arbitraire, tout s’y rapportant finalement à l’Humanité, unique conception pleinement universelle.
Lui, opère à découvert. […] J’aurais voulu me lever, me découvrir devant lui, mais le regard de son œil bleu clair avait été si sévère et si aigu que je restai là, le cœur battant, tandis que Leconte de Lisle continuait sa route olympienne dans la lumière dorée qui poudroyait et qui me semblait l’envelopper d’une poussière divine … Plus tard, j’ai eu l’honneur d’approcher le grand poète. […] René Boylesve, par ce constant souci de perfection ou il s’applique, atteint mieux ce qui est le fond de sa nature, le poète qui est en lui se découvre, si l’on peut dire, davantage. […] On y trouve quelques anecdotes piquantes, comme ce souvenir de Charles Seignobos, ancien élève du lycée de Tournon, qui se remémore l’hilarité répandue parmi les élèves lorsqu’ils découvrirent les vers de leur professeur d’anglais dans le Parnasse contemporain (1866) : leur prédilection se porta sur le dernier vers de « L’Azur » : « Je suis hanté.
Lorsqu’en 1825 Amédée Pichot, dans son Voyage historique et littéraire en Angleterre et en Écosse, découvre Coleridge et la Chanson du vieux Marin, il ne peut s’empêcher d’être étonné et choqué, en dépit d’une bienveillance toute prête. […] J’y découvre une Déesse majestueuse, qui d’un seul de ses regards se rend maîtresse de mon cœur. […] Par un mouvement inverse de celui qui entraînait ses amis, ses frères, et qui les poussait vers un avenir de bonheur que le progrès se chargerait de réaliser à coup sûr, Vico descend jusqu’au fond des âges, et il y découvre la poésie. […] Ce globe immense nous offre à la surface des hauteurs, des profondeurs, des plaines, des mers, des marais, des fleuves, des cavernes, des gouffres, des volcans, et à la première inspection nous ne découvrons en tout cela aucune régularité, aucun ordre.
En un mot Victor Hugo a découvert un Nouveau Monde poétique. […] Les Parnassiens ont toujours été des gens fort étranges, et c’est une de leurs manies les plus invétérées que de chercher, de découvrir, d’admirer, d’exalter, un peu avant les autres, et lorsqu’il y a encore quelque péril à le faire, l’audacieux génie des novateurs. […] … Et ces autres encore, en qui l’on découvre les arborescences splendides et prodigieuses du soleil ! […] Par bonheur, un mot se trouve toujours au détour d’une page pour racheter la phrase mauvaise, et l’on découvre aisément, quand on a des yeux, le fonds de grande et sincère pitié qui est au cœur du poète. […] Non, c’est moi qui, jaloux, furtif, l’œil aux serrures, T’ai vue enfin livrer aux plaisirs d’un amant Et ta ceinture d’or, et ton beau vêtement, Et ton flanc découvert plus beau que les parures.
. — Quelques ignorants prennent ce perroquet pour un oiseau, mais un savant métempsycosiste a découvert que c’était un ancien bénédictin espagnol. — Le fait est que ce merveilleux perroquet est un puits de science : il parle avec une sûreté extraordinaire toutes les langues mortes et vivantes ; il parle même et comprend les langues nouvelles. […] Il vient de découvrir un bourdon ou une coquille ; il court au journal ; il entre dans les bureaux comme un ouragan ; il se plaint avec violence. […] On ne lui connaît ni ennemi ni envieux. — Christophe-Colomb lui-même ne pourrait pas lui en découvrir un. […] Mais tu ne m’as pas donné, mon cher ami, la mission de découvrir que l’Angleterre était la première nation maritime du globe. […] Scribe et ses écoliers, quelques fervents, toujours en quête de l’inconnu, découvrirent dans cette enfant celle qui allait être la grande muse tragique de l’époque. — Une destinée favorable ne permit point cependant que ce début prît les proportions d’un événement
Ceux qui sont grands ce sont ceux qui ont découvert des continents. […] Que celui qui a découvert l’Amérique soit donc intitulé Américain. […] Rien ne peut ôter à Christophe Colomb d’avoir découvert l’Amérique. […] Il la découvre un instrument dangereux. […] Et il n’est même pas chargé d’avoir découvert la deuxième Espérance.
« Ses cheveux dénoués pendaient sur son dos, et une déchirure de sa robe découvrait son épaule délicate. […] La mère en souriant découvre sa poitrine. […] Il y a de très émouvantes pages à signaler, entre autres celles où le pauvre mari découvre un buste de sa femme fait par le sculpteur son rival. […] Daudet a voulu qu’on ne crût pas qu’il avait grandi du sien le talent de l’écrivain qu’il a découvert. […] Et tous les traits flétris, fléchis, appesantis, semblèrent découvrir qu’on les avait taillés dans une matière insensible.
Lorsqu’on découvrit, en 1840, le portrait de Dante par Giotto, sur la muraille d’un vieux palais qui sert aujourd’hui de prison, Giusti adressa des vers à l’ombre du grand Florentin. […] SUR LE NOUVEAU PORTRAIT DÉCOUVERT À FLORENCE EN 1840. […] Chez lui, l’ironie ne marche jamais à visage découvert. […] Il est impossible d’imaginer des trahisons plus innocentes, des inimitiés plus maladroites, des mensonges plus transparents, des embûches plus faciles à découvrir. […] Augier s’est contenté de prendre le matamore de la vieille comédie ; tout cela est très vrai, très évident : pour le découvrir, pour l’affirmer, il ne faut pas un grand fonds d’érudition ; mais l’âge du personnage n’enlève rien au talent avec lequel l’auteur l’a mis en scène.
Tocqueville ne dissimulait pas plus les inconvénients qu’il avait cru découvrir dans la démocratie que ses avantages. […] On part toujours d’une idée préconçue ; seulement, quand on est un faible esprit, on s’y tient ; quand on est un esprit à la fois vigoureux et probe, ou l’on s’y tient ou on y renonce, selon ce qu’on découvre. […] Une institution pour lui est un être vivant, qu’il observe dans ses allures, dans ses démarches, pour ainsi dire dans sa physionomie, et dont il découvre ainsi l’esprit et l’humeur. […] Il vient d’une imperfection et d’une défaillance de notre esprit, qui cherchant l’absolu et n’ayant pas assez de force pour le découvrir, et en sentant le besoin, le remplace par un vague idéalisme, l’imagination ayant pris la place et rempli l’office de la raison trop faible encore et pour un temps impuissante. […] Ce qui est permis, donc, c’est de découvrir des faits et de les grouper, c’est de faire des recherches historiques et des tableaux historiques.
La lettre à Chamillart du 27 mars 1703, où on lit ces mots, est capitale pour la connaissance morale de Villars ; elle met à nu son cœur à ce moment, et elle nous le découvre même avec une naïveté qui, ce me semble, ne saurait manquer de plaire.
[NdA] Je choisis, entre mes leçons à l’École normale où j’ai eu l’honneur d’être maître de conférences pendant quatre années (1857-1861), celle dont le sujet est le plus général, et qui est la plus propre, en effet, à montrer comment j’entendais mon devoir de professeur, très distinct du rôle de critique ; le critique s’inquiétant avant tout, comme je l’ai dit, de chercher le nouveau et de découvrir le talent, le professeur de maintenir la tradition et de conserver le goût.
Voyez plutôt ce qu’il dit du savant et pesant Le Duchat, qui a tant travaillé sur la Satyre Ménippée, sur Rabelais et même sur Bayle : « Il lui manque, dit-il, un certain esprit qui fait entrer dans le sens et le génie d’un auteur, et qui découvre des traits fins et ingénieux.
Jal, qui a eu le courage de feuilleter à cette fin les registres des soixante-huit paroisses de Paris, — deux ou trois cents volumes manuscrits, — est arrivé à découvrir l’acte de baptême de Mlle de Lenclos.
Hymne humain, pacifique, inaltérable, il nous montre combien dès lors, dans la fumée de l’engagement libéral, l’horizon de Béranger était le même, aussi vaste et aussi à découvert que son regard l’embrasse aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, ce que M. de Balzac confesse à l’article du souvenir de Lambert est vrai en général de tous les heureux souvenirs dont se nourrit et s’empare son imagination d’aujourd’hui : il lui fallut arriver à plus de trente ans pour découvrir, pour exploiter la mine fertile que son esprit enfermait à son insu, ses impressions d’enfance en Touraine, ses originaux de province, ses chanoines célibataires, son malin teinturier de Vouvray dans Gaudissart ; tout cela dormait je ne sais où auparavant.
On y gagne enfin de bien voir autour de soi cette partie, à la fois isolée et dépendante, sur laquelle on se trouve, et qu’on ne songeait guère à découvrir quand on était dans la vie du milieu et dans le tourbillon du centre.
A celui-ci du moins l’honneur d’avoir le premier risqué le roman français en plein océan, d’avoir le premier comme découvert notre Méditerranée en littérature !
S’attachant à un ordre unique de causes, il négligea toutes celles qui n’avaient agi que pour une part indéterminée et confusément appréciable, comme s’il en avait trop coûté à son esprit rigoureux d’admettre de la réalité autre part que là où il découvrait de l’ordre et des lois.
On le traîna à grand’peine sur le bord de son lit, et là on le posta dans l’attitude convenable à la circonstance, c’est-à-dire le visage enfoncé dans un oreiller, et le derrière à découvert et en position.
En vain il a travaillé avec une âpreté nouvelle, ses mains restent aussi vides, et, au bout de l’année, il découvre que son champ n’a rien produit pour lui.
. — Par des rapprochements semblables et d’après des hypertrophies analogues, nous découvrons que l’image, comme la sensation qu’elle répète, est, de sa nature, hallucinatoire.
La tendresse de sa jeune épouse, Michol, veille sur lui, découvre les assassins, fait descendre David par la fenêtre et place une statue revêtue d’un casque sur sa couche, afin de faire croire aux gardes que son mari dort et de lui laisser, par ce subterfuge, plus de temps pour la fuite.
Ce n’est pas qu’il ne reste rien à découvrir : mais la nouveauté n’a pas de prix, sans la vérité.
Pour faire rendre le plus de réel bonheur à ses cinq ou six mille livres de rente qu’il mangeait en son castel, il a confronté avec sa Gascogne et sa France les deux mondes découverts depuis un siècle, le monde de la nature, les sauvages de l’Amérique, et le monde de la civilisation, les penseurs de la Grèce et de Rome.
Le type parfait de cette comédie, c’est Bataille de Daines : cela ressemble aux petits jeux de société, où l’on fait trouver un objet caché : il s’agit d’escamoter, ou de découvrir un proscrit politique.
Souvent, dans une pièce absurde, sans observation et sans style, s’il découvre d’aventure quelque artifice ingénieux, quelque bout de scène qui sente « l’homme de théâtre », il se récrie d’admiration.
Il s’en moque même à l’occasion, et plus d’une raillerie est à l’adresse de ceux qui se piquent de pénétrer dans l’histoire au-delà de ce que l’historien peut découvrir, et de ce que le lecteur doit savoir.
Quiconque lit avec attention les Confessions de Jean-Jacques y découvre sans peine qu’en son enfance la Bible, Plutarque et les romans de Mlle de Scudéry sont les ouvrages qui ont eu la part prépondérante dans la formation de son caractère.
« Elle peut se définir une généralisation de l’expérience »104, ou bien encore « le moyen de découvrir et de prouver des propositions générales. » Son fondement n’est pas, comme l’ont prétendu les Écossais, notre croyance à l’uniformité du cours de la nature, vu que cette croyance est elle-même un exemple d’induction, et d’une induction qui n’est pas des plus faciles ni des plus évidentes, puisqu’il faut, avant d’y arriver, avoir conçu les uniformités particulières dont l’uniformité générale est la résultante et la synthèse.
A mesure que j’ai découvert des noms estimables, je me suis fait un plaisir de les faire connoître ; & ceux de nos Auteurs vivans qui ont ajouté par de nouveaux Ouvrages, soit à la gloire qu’ils s’étoient déjà faite, soit à la séduction dangereuse contre laquelle les Esprits droits doivent se tenir en garde, verront que je n’ai perdu de vue aucun moyen de rendre justice aux talens, ni négligé aucune des précautions qui peuvent en prévenir l’abus.
Il a trouvé le moyen, découvert l’issue, résolu le problème.
Par un mouvement généreux et tout chevaleresque, il se déclare plus à découvert que jamais pour le roi entre le 20 juin et le 10 août ; il félicite le pauvre Louis XVI, si humilié et si insulté, de son attitude honorable dans cette première journée.
Pendant qu’il est là, un comte Pepoli, ami commun d’Orsini et de Charles Edmond, le fait demander dans l’antichambre, lui dit qu’Orsini a consacré toute sa vie à la patrie italienne, qu’il n’y a pour lui de plus mortelle injure qu’une offense au drapeau italien… et, de fil en aiguille, Charles Edmond découvre qu’il venait comme témoin à cause du propos sur la polenta et le macaroni.
C’est ainsi que dans un musée, il ira tout droit, comme un somnambule, les yeux fermés, au tableau consacré par l’admiration commune, le suffrage universel du beau et le gros prix marchand, qui le fascine s’il est énorme — incapable de découvrir un chef-d’œuvre inédit, anonyme, méconnu.
maintenant que toutes les religions sont attaquées du dry-rot, comme ces vieux vaisseaux qui pourrissent dans nos ports, et qui jadis peut-être ont découvert des mondes ?
Je crois volontiers que l’égalité, dans les premiers moments de la jouissance, et lorsque la grandeur de la lutte a cessé, tend à répandre un certain esprit de médiocrité parmi les hommes ; mais je ne désespère pas qu’avec le temps, et si elles échappent à l’anarchie et au despotisme, les sociétés démocratiques ne finissent par découvrir pour l’individu un nouveau genre de grandeur, égale ou supérieure même à celle de l’aristocratie.
Le fond de cet ouvrage n’est ni une guerre, ni une querelle de héros, ni le monde en armes pour une femme ; c’est un nouveau pays découvert à l’aide de la navigation.
Aussi leurs explications, même comparées entre elles, ne m’ont-elles été que d’un faible secours pour découvrir ce qu’elles voulaient exprimer.
Prenez des joies exceptionnelles, celle de l’artiste qui a réalisé sa pensée, celle du savant qui a découvert ou inventé.
Maintenant, en creusant au-dessous de ces trois hypothèses, je leur découvre un fond commun : elles tiennent les opérations élémentaires de l’esprit, perception et mémoire, pour des opérations de connaissance pure.
Nous voyons dans l’Odyssée que, lorsque Ulysse aborde sur une nouvelle terre, il monte sur quelque colline pour voir s’il découvrira la fumée qui annonce les habitations des hommes.
Par là, si nous pressons les termes du parallèle, se découvrirait encore plus d’une ressemblance entre la politique du poëte thébain et celle que Bossuet a parfois tirée des Livres saints, non pour imposer aux peuples le pouvoir absolu, mais pour imposer au pouvoir une absolue justice.
Maintenant, je pense aller bientôt prophétiser aux bords du Cocyte et de l’Achéron. » Puis, excité par les reproches du chœur, que troublent ces paroles, le délire mélancolique de Cassandre devient plus expressif encore : « Déjà, dit-elle, la prophétie ne regarde plus, à travers les voiles, comme une jeune fiancée : mais elle se découvre tout éclate tante et pressée de paraître à la pleine lumière du soleil levant. » Alors commence et se précipite à torrent tine nouvelle prédiction de la captive sur Agamemnon, sur Clytemnestre, sur Oreste et sur elle-même.
Non, La Rochefoucauld fait de la science pure, pour le plaisir de la science, comme le chimiste, comme le physicien, comme tous les savants du monde, qui travaillent dans l’unique but de découvrir la vérité et de la révéler aux autres. […] Il y avait là quelque chose qui ne m’entrait pas dans l’esprit : c’est Henri Lavoix, un des plus fins érudits de ce temps-ci, qui m’a résolu la difficulté et découvert le pot aux roses. […] Il y a eu, dans son fait, beaucoup de calcul ; on n’y découvre pas ombre de passion : Un air doux et posé parmi d’autres enfants M’inspire de l’amour pour elle dès quatre ans. […] et à force de le tourner et de le retourner, de le presser de questions, Dumas finit par découvrir le pot aux roses. […] Chacun des critiques qui en ont fait l’analyse, chacun des comédiens qui les ont interprétés, se sont évertués à y découvrir un trait inaperçu jusque-là, une façon d’être nouvelle ; le passage s’est enrichi de leurs découvertes.
Il y a là-dessous un fond de désespoir juvénile intense, mais, dans ces clichés romantiques, il serait difficile de découvrir une note juste, un vrai butin littéraire. […] Nous lui devons ce voyage où Flaubert s’est vraiment découvert et où il est devenu, par des voies d’ailleurs bien imprévues, l’auteur de Madame Bovary. […] Mais tous deux avaient regardé l’histoire d’un regard qui y découvrait des types et des idées. […] Robin en a peut-être découvert la raison. […] « Un peu plus loin, on découvrit un château, à toit pointu, avec des tourelles carrées.
Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité : et puis qu’un seul te dise s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là. […] Il y a bien ce passage du livre IX : On connaîtra la force de mon attachement dans la suite, quand je découvrirai les plaies, les déchirures dont elle a navré mon cœur dans le plus fort de mes misères, sans que jusqu’au moment où j’écris ceci, il m’en soit échappé un mot de plainte à personne. […] A vrai dire, ce culte est bien étrange dans un livre qui prétend découvrir et honorer les intentions de la « nature », laquelle apparaît si évidemment mère et maîtresse d’inégalité à tous les degrés de l’être. […] Cette comédie nous découvre mieux qu’aucune autre la véritable vue dans laquelle Molière a composé son théâtre. […] Rousseau ne pouvait se défendre sans découvrir madame de Luxembourg, le prince de Conti et Malesherbes.
Le plaisir scientifique doit consister sans doute à découvrir quelque chose. […] Que ceci soit paradoxal, on l’admettra pour un instant ; et que la torture de se dire qu’on ignorera toujours mille fois plus de choses qu’on en saura, soit compensée ou au moins adoucie par le plaisir très réel d’en avoir au moins découvert quelques-unes, c’est une opinion raisonnable, qu’on accepte ; mais du moins il est impossible de dire que des sciences constituent le souverain bien, qui donnent, à en parler le plus favorablement, autant de déplaisirs que de jouissances. […] Ce qui trompe en ceci c’est que le corps a une beauté visible qui séduit et qui captive les regards ; mais on oublie d’abord que la beauté du corps est, en très grande partie au moins, empruntée à l’âme, reflet de l’âme, et ne serait rien, ou très peu de chose, sans elle ; ensuite que l’âme a sa beauté propre, intransmissible, incommunicable, cachée, mais qui se laisse découvrir à qui la cherche et qui est infiniment supérieure et qui éclate comme infiniment supérieure, une fois découverte, à celle du corps. […] Il faut l’honorer en la croyant capable de le découvrir et en l’entretenant en bon état pour qu’elle le découvre. […] Il faut que le disciple ne s’appuie que sur ses propres forces et doute de ses forces et s’étonne de ce qu’il découvre et de son infirmité à découvrir.
Aujourd’hui il étudie la machine compliquée du cœur, découvre les suites de l’éducation primitive ou de l’habitude dominante, et trouve la comédie de mœurs ; demain il ne prendra plaisir qu’aux événements curieux, aux gentilles allégories, aux dissertations amoureuses imitées des Français, aux doctes moralités tirées des anciens. […] Gower, un des plus savants hommes de son temps225, suppose « que le latin fut inventé par la vieille prophétesse Carmens ; que les grammairiens Aristarchus, Donatus et Didymus réglèrent sa syntaxe, sa prononciation et sa prosodie ; qu’il fut orné des fleurs de l’éloquence et de la rhétorique par Cicéron ; puis enrichi de traductions d’après l’arabe, le chaldéen, et le grec, et qu’enfin, après beaucoup de travaux d’écrivains célèbres, il atteignit la perfection finale dans Ovide, poëte des amants. » Ailleurs, il découvre qu’Ulysse apprit la rhétorique de Cicéron, la magie de Zoroastre, l’astronomie de Ptolémée et la philosophie de Platon.
Les deux fenêtres de Kobus s’ouvraient sur le toit du hangar ; il n’avait pas même besoin de se lever pour voir où l’ouvrage en était, car de son lit il découvrait d’un coup d’œil la rivière, le verger en face et la côte au-dessus. […] Longtemps il la chercha, de plus en plus inquiet ; enfin il la découvrit au loin, cachée derrière une guirlande de chêne tombant du pilier à droite de la porte.
* * * — L’avarice des gens très riches de ce temps-ci a découvert une jolie hypocrisie : la simplicité des goûts. […] Le duc Pasquier lui disait qu’il ne reviendrait plus aux affaires, que l’Empereur ne lui pardonnerait jamais son mot, quand amené dans le cabinet de Pasquier, et demeurant son képi sur la tête, le duc avait dit : Gendarmes, découvrez l’accusé !
Une dernière bande, arrachée de la figure, découvre soudainement un œil d’émail, où la prunelle a coulé dans le blanc, un œil à la fois vivant et malade, et qui fait un peu peur. […] Il vient de recevoir de lui une lettre désespérée, dans laquelle il lui dit, que dans l’ancienne patrie de Phidias, il n’y a plus de modèle, plus même de terre à modeler, et qu’un sculpteur qu’il a fini par découvrir lui déclarait que, lorsqu’en Grèce, quelqu’un s’avisait de vouloir faire une œuvre d’art quelconque, il se rendait à Rome, et qu’à Athènes on ne sculptait absolument plus que d’après des gravures.
Mes yeux cent fois ont cru te découvrir. […] Si je sondais mon cœur, j’y découvrirais un vide immense d’affection, d’habitudes, de consonances d’esprit, d’heures nonchalantes, mais nécessaires à la journée, creusé en moi par cette seule chambre vide maintenant dans une maison de la rue de Vendôme !
Néanmoins il ne faut rien jetter au feu, parce qu’on découvre quelquefois des choses attestées par les anciens, que d’abord on ne vouloit pas croire. […] Le philosophe François a découvert de nouvelles terres, & en a fait découvrir de plus considérables encore à d’autres observateurs du monde physique ; mais sans ce génie inventeur, ils n’eussent peut-être jamais rien trouvé. […] Hardouin, il y a très-peu de médailles vraies, & celles qui sont authentiques, on les explique fort bien en prenant chaque lettre pour un mot entier : par ce moyen, on découvre un nouvel ordre de choses dans l’histoire. […] Le livre, intitulé Athei delecti, les Athées découverts, est de ce nombre.
Ce que le mouvement même de la vie nous dérobe, nous ne lisons ses romans que pour l’y découvrir. […] Le peuple est aux prises avec des questions vitales, il y a là des abîmes à découvert. […] Il découvre « la science » ; — l’histoire naturelle et la physiologie tout particulièrement ; — et, comme il continue d’ailleurs d’être foncièrement romantique, — il en devient le poète [Cf. […] 2º Le rôle de Baudelaire ; — et qu’il est tout à fait posthume. — Les Fleurs du mal elles-mêmes auraient passé presque inaperçues, — sans l’espèce de condamnation qui leur valut dans leur nouveauté une popularité de mauvais aloi. — Mais sa mort, en 1867, ayant ramené l’attention sur Baudelaire, — et levé le scrupule que beaucoup de gens eussent eu de son vivant à se dire son admirateur ou son disciple, — c’est à partir de ce moment qu’il a exercé, — et qu’il exerce encore une influence réelle, — dont on peut réduire l’action à trois points. — Il a réalisé cette poésie morbide, — qu’avait rêvée Sainte-Beuve au temps de sa jeunesse, — et dont le principe est l’orgueil d’avoir quelque maladie plus rare ou plus monstrueuse. — Il a découvert ainsi et exprimé quelques rapports, — dont le caractère maladif est relevé par l’acuité des sensations qu’ils procurent ; — et aussi par la brutalité même des mots dont on a besoin pour les exprimer. — Et enfin, en s’attachant à l’expression de ces rapports, — il a inauguré le symbolisme contemporain ; — si ce symbolisme consiste essentiellement dans le mélange confus du mysticisme et de la sensualité. — La question qui se pose d’ailleurs sur ces « innovations » — est de savoir jusqu’à quel point l’auteur en fut sincère — et si toute une école n’a pas été la dupe d’un dangereux mystificateur. […] Gratry, Les Sophistes et la Critique, 1861] ; — dont la formule obscure s’accorde merveilleusement avec l’idée d’évolution naissante. — C’est aussi vers le même temps que se fondé la Revue germanique ; — et que l’on découvre ou que l’on retrouve Schopenhauer [Cf.
Les Portugais découvrent la route des Indes. […] Il découvre, dans les bibliothèques, les éditions rares et les précieux volumes. […] Joachim Merlant découvre dans la littérature morale qui va de Montaigne à Vauvenargues, montre que l’âme française eut, en sa florissante jeunesse, le plus beau développement, logique et naturel. […] Quand on cesse de les voir, on sent leur présence cachée ; quand on a découvert une de leurs machinations et qu’on va les saisir, ils s’échappent à la faveur d’un nouveau stratagème. […] D’étape en étape, nous découvrons, entre les deux époques, des analogies dont nous frissonnons et, grâce à Dieu, des différences qui nous imposent un bel espoir.
Personne, parmi nos poètes, n’a poussé plus loin que Lamartine cette faculté qui consiste à retrouver Dieu partout ; la nature devient pour lui transparente : c’est Dieu qu’il y retrouve sans cesse : Ce monde qui te cache est transparent pour moi ; C’est toi que je découvre au fond de la nature, C’est toi que je bénis dans toute créature. […] Une perruque qui s’élève et se balance dans les airs, quelle que soit la tête qu’elle découvre, c’est toujours amusant, c’est en soi une bonne farce ; mais, dans les circonstances où opère Fantasio, son espièglerie prend des proportions tout à fait particulières ; elle dépasse les bornes d’une simple plaisanterie, elle devient un grand événement, car le prince de Mantoue est furieux, il va rentrer dans ses États, se mettre à la tête de ses troupes. […] Et ces conquérants, ce sont justement ceux qui sont partis pour découvrir cette terre américaine : Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos, de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.
Il a fallu tous les efforts de l’érudition la plus ingénieuse et la plus patiente2 pour découvrir, dans un demi-chapitre de Pline, dans quelques mauvaises descriptions de Pausanias, dans quelques phrases isolées de Cicéron, Lucien, Quintilien, la chronologie des artistes, la filiation des écoles, le caractère des talents, le développement et les altérations graduelles de l’art. […] L’éternité ne dresse point devant eux sa pyramide de milliards de siècles comme une monstrueuse montagne auprès de laquelle notre petite vie est une taupinée, un pli de sable ; ils ne se préoccupent pas, comme d’autres, Indiens, Egyptiens, Sémites, Germains, du cercle sans cesse renaissant des métempsycoses, ni du sommeil éternel et silencieux du tombeau, ni de l’abîme sans forme et sans fond d’où les créatures sortent comme des vapeurs éphémères, ni du Dieu unique, absorbant et terrible, en qui se concentrent toutes les forces de la nature et pour qui le ciel et la terre ne sont qu’une tente et un marchepied, ni de cette puissance auguste, mystérieuse, invisible, que la vénération du cœur découvre à travers et au-delà des choses 19. […] Sur le même marbre, Pallas, victorieuse, domptait les chevaux que d’un coup de trident Poséidon avait fait sortir de la terre, et elle les conduisait du côté des divinités du sol, vers le fondateur Cécrops, vers le premier ancêtre Erechthée, l’homme de la terre, vers ses trois filles qui humectent le sol maigre, vers Callirhoë la belle source, et l’Ilissos le petit fleuve ombragé ; le regard n’avait qu’à s’abaisser après avoir contemplé leurs images pour les découvrir eux-mêmes au bas du plateau.
Quand les vapeurs de la vallée s’élèvent devant moi, qu’au-dessus de ma tête le soleil lance d’aplomb ses feux sur l’impénétrable voûte de l’obscure forêt, et que seulement quelques rayons épars se glissent au fond du sanctuaire ; que couché sur la terre dans les hautes herbes, près d’un ruisseau, je découvre dans l’épaisseur du gazon mille petites plantes inconnues ; que mon cœur sent de plus près l’existence de ce petit monde qui fourmille parmi les herbes, de cette multitude innombrable de vermisseaux et d’insectes de toutes les formes, que je sens la présence du Tout-Puissant qui nous a créés à son image, et le souffle du Tout-Aimant qui nous porte et nous soutient flottants sur une mer d’éternelles délices ; mon ami, quand le monde infini commence ainsi à poindre devant mes yeux et que je réfléchis le ciel dans mon cœur comme l’image d’une bien-aimée, alors je soupire et m’écrie en moi-même : « Ah !
Malgré ce succès et cette heureuse rentrée en scène, Ducis a toujours l’œil à la retraite ; il cherche s’il ne découvrira pas quelque antre sauvage où, loin des peines actuelles et des malheurs qui ne sont pas finis, il puisse se retirer « avec La Fontaine et Shakespeare. » Il y joindra aussi Sophocle ; car il méditait de retoucher son Œdipe chez Admète et d’en faire simplement Œdipe à Colone : « C’est avec ces grands modèles qu’il est doux et bon de s’occuper de la tragédie, si pourtant on a assez de courage ou de farine, dans le temps où nous sommes, pour s’occuper de gloire et d’immortalité. » Le peintre De Gotti, l’un de ceux qui avaient fait la décoration d’Abufar, avait été chargé de décorer la salle de l’Opéra, et il y voulait inscrire le nom de Ducis avec ceux de quelques auteurs vivants.
Je deviens plus religieux, mais c’est d’une religion tout à moi, c’est d’une religion qui prend le christianisme tel que les hommes l’ont perfectionné et le perfectionnent encore, non tel que l’esprit sacerdotal l’a transmis… » C’est vers ce temps que, dans sa correspondance avec Mme Mojon, avec Mlle de Sainte-Aulaire, avec Channing, il nous découvre tout un côté nouveau de son âme.
Ces observations multipliées s’enchaînent, et leur ensemble aide à découvrir ou à vérifier des lois.
Aux examens d’artillerie, où Chérin, généalogiste, refuse les roturiers, et où l’abbé Bossut, mathématicien, refuse les ignorants, on découvre que la capacité manque aux élèves nobles, et la noblesse aux élèves capables576 ; gentilhomme et instruit, ces deux qualités semblent s’exclure ; sur cent élèves, quatre ou cinq réunissent les deux conditions.
Elle roule ainsi, banale ; si je lui découvre sa niche dans le lointain vague de l’enfance, c’est par conjecture et raisonnement ; d’elle-même, elle ne se la trouve point ; elle n’a plus son avant et son après, elle est privée de situation. — Et, si l’on regarde l’avenir, son cas est le même, puisque son existence future apparaît comme soumise à telle ou telle condition, entre autres à ma volonté variable, et puisque, dans le royaume de l’avenir, elle est encore banale, capable de s’intercaler à tel ou tel moment de mon expérience future aussi bien qu’à tel autre. — Des deux côtés, la situation lui manque ; par essence, elle flotte ; je ne puis la fixer, l’affirmer ; en cela, elle s’oppose aux jugements affirmatifs précédents, prévisions et souvenirs.
Nous voulons parler de son dernier ouvrage, à peine publié, non encore connu, saisi par la mort sur le seuil de sa publicité : les Grecs anciens et les Grecs modernes ; ouvrage très neuf, très original et très philosophique en même temps que très poétique ; trésor véritable découvert par lui dans les littératures presque fabuleuses de l’arrière-Grèce.
Ce n’en est pas moins un travers plus inexcusable, de ne rien omettre et de ne rien voiler ; d’amener devant nous des filles de joie pour découvrir des complots, de nous introduire en un mauvais lieu, où un ambassadeur, dans l’ivresse des plus honteux plaisirs, trahira les secrets du roi son maître.
… C’est le non-enseignement, systématique, de cette langue, c’est la réforme de 1902, maintenue envers et contre tous, qui découvre un plan très arrêté, conçu par des politiciens ivres de flagornerie démocratique.
Nos abstracteurs de songes ont découvert qu’en s’appliquant à resuggérer ces sensations confuses, à reproduire artificiellement ces presque insaisissables excitations à la rêverie, ils obtiendraient un art étrangement subtil et raffiné auprès de celui que les poètes français ont pratiqué jusqu’à présent.
Il fallait, non plus triompher des extravagances de Ronsard, c’était devenu trop facile ; mais découvrir dans l’ordre, dans la mesure, dans le langage plus choisi de ses deux disciples, les vices secrets que protégeait la timidité même de ce commencement de réforme.
Il y a eu des hommes doués d’un beau naturel à qui le goût a manqué, et avec le goût la force de découvrir ce naturel, de s’y attacher, de le défendre contre la tentation des mauvais succès par des complaisances au tour d’esprit de leur temps.
Hodgson découvrit dans les monastères du Népal les monuments primitifs du bouddhisme indien, il servit plus la pensée que n’aurait pu faire une génération de métaphysiciens scolastiques.
. — En 1850, Wagner « avait déjà presque complètement oublié l’existence de son Lohengrin » ; il découvrit la partition par hasard (IV, 414).
Lassalle s’est constitué le chevalier épistolaire… Sigurd est d’ailleurs trop connu et trop admiré de tous les artistes pour que j’aie l’air de le découvrir en 1887, aux environs de l’équinoxe.
Le but du Philosophe est de découvrir & de faire connoître la vérité.
Flaubert a vu sur quelque médaille un personnage dont les épaules se soulèvent ; sans se demander si ce n’est pas une imperfection de dessin ou bien une allusion à un fait passager, il découvre là une attitude carthaginoise, et croit faire preuve de précision en l’imposant à tous ses personnages : Salammbô s’enfonce la tête dans les épaules, Hamilcar aussi, et Spendius, et Mâtho.
Une ancienne tradition racontait même qu’Esculape, coutumier de ces miracles hétérodoxes qui le firent aussi foudroyer par Zeus, avait ressuscité Capanée, à l’aide de l’herbe magique qu’un serpent lui avait fait découvrir.
Cet art social, que Sieyès se piquait d’avoir découvert, ou du moins professé le premier, consistait surtout dans la division du travail, appliquée aux diverses fonctions et aux divers pouvoirs de la société.
Le sentiment brave l’opinion, et elle s’en irrite : l’intérêt cherche à la tromper en la ménageant, et, lors même qu’elle découvre la tromperie, elle sait gré à l’intérêt de cette espèce d’hommage.
L’attention elle-même a ses motifs et ses mobiles plus ou moins secrets ; il faudrait tout au moins découvrir ceux qui la déterminent à favoriser, entre toutes les images, la parole intérieure.
Il cherche nos besoins au fond de notre cœur ; Il nous épargne la pudeur De les lui découvrir nous-même ; Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s’agit de ce qu’il aime.
Capefigue avait un intérêt, il devrait se trouver non dans des détails et des faits nouveaux qu’il ne découvre pas, mais dans les raisons qu’il expose pour ne pas admettre ou pour suspecter les faits connus.
II Et comme elle est, la Philosophie, incapable de découvrir la vérité absolue, les philosophes sont tenus, pour être quelque chose, d’être au moins des originalités spirituelles.
Les autres éducateurs qui l’ont précédé et dont Michelet nous a donné la liste : Rabelais, Montaigne, Rousseau, Pestalozzi, avaient fait, eux, un effort quelconque de création, un essai de chose organisée ; ils avaient tenté de découvrir un joint, une articulation inconnue dans l’homme, par où pût pénétrer la pointe de l’enseignement.
On découvrait ses batteries ; car le but avoué du British Magazine était de modifier la liturgie et même la constitution de l’Église.
À mesure que vous l’étudierez davantage, vous découvrirez ses secrètes habiletés.
L’esprit qui a vu se succéder tant d’assimilations différentes se déshabitue de juger les gens sur l’étiquette qu’ils prennent, et, comme le veut l’égalitarisme, essaie de découvrir, sous l’uniforme momentané des collectivités, la valeur propre à l’individu.
Si oui, nous aurions quelque espoir de le découvrir un jour par une analyse plus minutieuse, par une science plus grande ; mais s’il est d’un ordre différent, c’est notre méthode d’investigation qu’il faut compléter.
Nul doute que, dès le temps de Ptolémée, fils de Lagus, trois siècles avant notre ère, déjà l’antique Orient ne se découvrît à l’esprit grec, comme la statue d’Isis se dévoilait aux initiés.
Le monde a été découvert il y a un peu plus de trois cents ans. […] Ce fut alors que Rabelais, qui était plein de bonne qualités, s’en découvrit une nouvelle II vit qu’il savait plaire et qu’il pourrait avoir dans la vie de très bons et très solides protecteurs. […] Quand Ovide écrivait les Métamorphoses, il ne se doutait pas que « Frère Lubin » y découvrirait tout l’Evangile. […] Un empire à fonder ou à défendre, une patrie à créer ou à sauver, un monde à découvrir, le bonheur ou le malheur moral de l’homme mis en question, un voyage dans le triple au-delà des châtiments, des expiations ou des récompenses d’outre-tombe, ce sont de grands sujets, ce sont de grandes choses, parce que les destinées de l’humanité en dépendent ou s’y rattachent, y sont intéressées.
. ; tout ce petit charlatanisme est mis à découvert depuis longtemps. […] Pourquoi n’a-t-on pas découvert les manuscrits de Sophocle et d’Homère seulement en l’an 1600, après la civilisation du siècle de Léon X ?
Il veut tâter, on refuse ; il examine, découvre un angle, puis compte aisément les trois autres. […] Le dix-huitième jour, « elle semblait encore éprouver la plus grande difficulté à découvrir la distance d’un objet ; car, lorsqu’un objet était tenu tout près de son œil, elle le cherchait en étendant sa main bien au-delà, pendant qu’en d’autres occasions elle faisait le geste de saisir tout près de son visage, alors que l’objet était très loin d’elle… ». — Lorsque au bout de six semaines elle quitta Londres, elle avait acquis une connaissance assez exacte des couleurs, de leurs nuances, de leur nom et aussi de beaucoup d’objets, « mais rien encore qui ressemblât à une connaissance précise de la distance ou de la forme.
Après quoi, il a la foi d’obtenir du gouvernement une salle et une subvention, et cela au moment où il espère avoir 600 abonnés, soit 60 000, et avec ce roulement d’une centaine de mille francs, cette salle à la location gratis, le concours d’acteurs découverts par lui, et payés raisonnablement, il se voit directeur d’un théâtre, où l’on jouera cent vingt actes par an, — un théâtre où l’on débondera sur les planches, tout ce qu’il peut y avoir d’un peu dramatique dans les cartons des jeunes. […] J’avais découvert un Décroche-moi ça, près de Saint-Germain-l’Auxerrois, presque en face des Débats… Mais quelles chaussures, et qu’elles faisaient mal aux pieds !
Cet historien, dit Juste Lypse, instruit par le manîment des affaires & doué d’un bon sens naturel, voit tout, pénétre tout ; découvre le fonds des conseils, & sur cela donne de bonnes instructions. […] Hume réunit la précision & la clarté, la profondeur & l’élégance ; il peint d’après nature sans que l’art se découvre dans ses tableaux.
Si Platon, au lieu de cette seconde et chimérique analogie, avait reconnu que la succession psychique ne va pas sans une expression intérieure qui est véritablement une parole, alors seulement il eût découvert la parole intérieure ; ce terme, chez lui n’est, en définitive, qu’une métaphore. […] Comme un logicien scolastique, il n’a d’abord voulu connaître que les concepts définis et nommés et leurs rapports logiques ; il a découvert trop tard les petites perceptions 7, les états de conscience très faibles, qui ne sont pas encore nommés ou ne le seront jamais43.
On découvre le corps de saint Didier, le fol s’écrie : Je me veux faire enluminer De fine couleur de Beaune. […] Si nous ne pouvons nous dispenser d’allusions nombreuses et précises aux choses du temps présent, ce sera toujours avec la plus grande circonspection que nous descendrons au niveau de ce qu’on appelle l’actualité journalière, et nous ne le ferons jamais que pour remplir mieux notre dessein, qui est de rechercher des causes et des effets et d’analyser des œuvres et des doctrines pour en découvrir les éléments et les caractères. […] « Chaque herbe, chaque fleur des champs a sa beauté distincte et parfaite, elle a son habitat, son expression, son office particulier, et l’art le plus élevé est celui qui saisit ce caractère spécifique, qui le développe et qui l’illustre, qui lui donne sa place appropriée dans l’ensemble du paysage et par là rehausse et rend plus intense la grande impression que le tableau est destiné à produire » ; impression toute bienfaisante qui est un excellent moyen d’édification : « Surprendre dans l’herbe ou dans les ronces ces mystères d’invention ou de combinaison par lesquels la nature parle à l’esprit ; retracer la fine cassure et la courbe descendante. et l’ombre ondulée du sol qui s’éboule, avec une légèreté, avec une finesse de doigté qui égalent le tact de la pluie ; découvrir, jusque dans les minuties en apparence insignifiantes et les plus méprisables, l’opération incessante de la puissance divine qui embellit et glorifie ; proclamer enfin toutes ces choses pour les enseigner à ceux qui ne regardent pas et qui ne pensent pas : voilà ce qui est vraiment le privilège et la vocation spéciale de l’esprit supérieur ; voilà par conséquent le devoir particulier qui lui est assigné par la Providence. » Ainsi c’est « par la lettre que doit régner l’esprit ». […] On découvre la vapeur, nous chantons Vénus, fille de l’onde amère ; on découvre l’électricité, nous chantons Bacchus, ami de la grappe vermeille ! […] Les vieux surtout frappent le regard ; en lisant sur leurs visages, on découvre chez les uns « l’attente inquiète d’un grand et solennel événement », chez les autres « le souvenir béat et placide de leur dernière partie de boston, de l’excellent dîner si bien réussi par Pétroucha le cuisinier, et de quelque autre incident, tout aussi important de leur vie habituelle ».
Corneille avait affronté à découvert la cabale sifflante des ignorants et des envieux. […] Les dates, le fameux pour expier découvert dans une lettre d’Elvire, la religion, la philosophie, la littérature, toutes sortes de points sont invoqués et font à la fin un grand brouillamini. […] Ensuite il alluma du feu, jeta les yeux autour, découvrit les intrus au fond de la caverne, et leur dit : — Ô étrangers, qui êtes-vous ? […] Ores un double bois à ton front ramé monte ; Tu fuis, et chaque pas te découvre ta honte, Toi-même à la fureur des chiens tu t’es voué.
* Le fond d’un homme se découvre mieux dans ce qu’il dit des autres, que dans ce qu’il dit de lui-même. […] Ils découvrent, dans les chefs-d’œuvre relus, un genre de nouveauté qui se dérobe aux lecteurs trop jeunes, la nouveauté des choses immortelles. […] L’astronome qui vient de découvrir dans la profondeur du ciel une nouvelle planète, le chimiste qui trouve un corps nouveau, ou, chose plus précieuse, la cause et le remède de quelque mal qui menace la vie humaine, rencontrent partout, et, tout de suite, des juges compétents pour se faire les garants de leur découverte. […] Tout ce que je puis dire, c’est que, par la prestigieuse adresse de ses mains, par la sûreté de son regard, par la docilité de la matière, il avait l’air de créer ce qu’il annonçait, et d’être le législateur des lois qu’il découvrait.
Ils ne songent point qu’avec cette intelligence perçante, qui découvre sans cesse de nouvelles nuances dans les choses et de nouveaux côtés, il est bien difficile que vous ne soyez pas pris comme d’un éblouissement de conclusions, et très explicable que vous hésitiez avant de vous fixer à aucune. […] Édouard Thierry, si habile à découvrir dans Corneille les « dangers » qui n’y sont pas, de ne pas trouver dans ces critiques une amertume qui n’y est point. […] Voyons donc ce qu’il est, cet épouvantable livre ; mais, auparavant, dégageons du récit l’idée qu’il contient et, qu’ils n’ont pas aperçue, découvrons les racines du roman qui leur sont cachées par l’opulence des détails ; et, le roman déchaussé, qu’ils daignent regarder. […] Et les autres critiques de tambouriner, à travers journaux et revues, que l’admirable Trois-Étoiles a découvert deux lignes et demie « qui ouvrent un jour tout à fait imprévu sur une des périodes les plus intéressantes de nos annales ».
Jocelyn a découvert d’ailleurs que Laurence n’est qu’une jeune fille, que son père avait déguisée ainsi pour la commodité de la fuite, et que plus tard un confus sentiment de pudeur avait retenue.
Il nous en a donné un extrait précieux dans d’éloquentes pages sur les Pères du Christianisme ; mais en ne cessant de les relire et de les étudier, il y découvrait chaque jour davantage, et peut-être une histoire des premières sociétes chrétiennes en pourra plus tard sortir.
Un honorable chanoine de l’église de Paris, compatriote de la famille Désaugiers, écrivant à l’un des frères du célèbre chansonnier sur la nouvelle de sa mort (août 1827), lui rendait ce gracieux témoignage : « Je n’oublierai jamais l’homme aimable que j’ai vu dans sa première enfance, et dont feu l’abbé Arnaud avait tiré l’horoscope qu’il a si bien justifié : « Voilà, disait-il du jeune Tonin 19, voilà une tête grecque. » Il aurait pu dire aussi : « Voilà une tête romaine, et y découvrir des traits de ressemblance avec le bon, l’aimable Horace, que votre ingénieux chansonnier rappelait si souvent.
En somme, on y découvre André sous un jour assez nouveau, ce me semble, et à un degré de passion philosophique et de prosélytisme sérieux auquel rien n’avait dû faire croire, de sa part, jusqu’ici.
À la fin le troupeau écorché découvrira ce qu’on fait de sa laine. « Tôt ou tard118, dit un Parlement dès 1764, le peuple apprendra que les débris de nos finances continuent d’être prodigués en dons si souvent peu mérités, en pensions excessives et multipliées sur les mêmes têtes, en dots et assurances de douaires, en places et appointements inutiles. » Tôt ou tard, il repoussera « ces mains avides qui toujours s’ouvrent et ne se croient jamais pleines, ces gens insatiables qui ne semblent nés que pour tout prendre et ne rien avoir, gens sans pitié comme sans pudeur ». — Et ce jour-là les écorcheurs se trouveront seuls.
Lorsque dans les correspondances administratives on examine de près le grand filet fiscal, on découvre à chaque instant quelques mailles par lesquelles, avec un peu d’industrie ou d’effort, passent tous les poissons moyens ou gros ; le fretin seul reste au fond de la nasse.
Il me découvrait les nids d’où il avait vu s’envoler les mères sur les buissons du champ ; souvent il me remettait pour un moment sa longue gaule de noisetier, armée à l’extrémité d’un aiguillon, et je touchais à sa place les flancs fumeux de l’attelage, en appelant chacun de ses bœufs par leur nom, et en imitant, autant qu’il m’était possible, la voix criarde et traînante du bouvier qui gouverne la charrue.
XX Enfin on vient tout récemment de découvrir un autre principe de diplomatie, à Paris, à Turin, à Londres, pour la convenance d’un petit prince des Alpes, qui éprouvait le besoin de devenir une grande puissance, et de peser du poids de trente millions de sujets et d’une armée de cinq cent mille hommes à côté de la France, et, qui sait ?
J’en découvris une autre bien plus sûre, bien plus précise et bien plus originale dans Souberbielle, vieux et fidèle terroriste, resté jusqu’à quatre-vingts ans fanatique de Robespierre comme au jour de la proclamation de l’Être suprême, et ne cessant pas de déplorer le 9 thermidor et le supplice du tribun-pontife, comme l’holocauste de la vertu.
Mais aussitôt qu’on a traversé la capitale, on découvre, sur le penchant des montagnes, une nature infiniment plus accidentée, plus ombragée, plus arrosée, plus creusée, plus étagée, plus alpestre, plus apennine, que la nature en Toscane : les cimes, voilées de châtaigniers et dentelées de roches, se perdent en une hauteur immense dans le ciel.