Il paraît, par tout ce que l’on en dit, qu’elle est assez grande pour son âge, qu’elle a d’assez belles dents et une belle taille, un vilain nez, et, quoiqu’elle ne soit point belle, qu’elle a en tout une figure qui plaît. » On lui fit quitter son costume polonais à Strasbourg. […] D’ailleurs elle a de beaux yeux et est fort bien faite ; elle est blanche, a de beaux cheveux ; beaucoup de désir de plaire, remplie d’attentions ; de l’esprit, de la vivacité ; sentant parfaitement tout son bonheur ; souhaitant passionnément de réussir dans cette Cour-ci ; une très bonne santé, point délicate de corps ni d’esprit ; encore un peu enfant ; une extrême envie de bien apprendre le français ; demandant qu’on la reprenne sur les mauvais mots qu’elle pourra dire… » Après l’avoir vue de ses yeux, il adoucit quelques traits et y ajoute en bien : « Un beau teint, assez blanche, de beaux yeux bleu foncé, un assez vilain nez, des dents qui seront belles quand on y aura travaillé, la taille très jolie ; elle se tient un peu en avant en marchant ; un peu plus grande que Madame (Madame Henriette). […] Les historiens à l’imagination la plus inquiète et la plus contournée ont eu beau faire et beau s’ingénier, ils n’ont pu lui trouver que des vertus. […] Le dernier mot du maréchal de Saxe est le jugement le plus vrai : sa vie fut en effet un beau songe. […] Ce général, instruit, spirituel, vaillant, était un des plus beaux hommes de l’Europe.
Sur ce qui concerne les mœurs, le plus beau et le meilleur est enlevé ; l’on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. […] Il avoue que les anciens, quelque inégaux et peu corrects qu’ils soient, ont de beaux traits ; il les cite, et ils sont si beaux qu’ils font lire sa critique. […] Le plaisir de la critique nous ôte celui d’être vivement touchés de très belles choses. […] Montrez-leur un feu grégeois qui les surprenne, ou un éclair qui les éblouisse, ils vous quittent du bon et du beau. Quelle prodigieuse distance entre un bel ouvrage, et un ouvrage parfait ou régulier !
D’ailleurs celui-ci est moins beau. […] Le beau tout ! […] Beau dessin, crayon large, grands animaux, économie de travail merveilleuse. […] C’est une belle chose que son tableau d’animaux. […] Les beaux dessins !
Mais quand nous serons près de la ville qu’entourent un mur élevé et, des deux côtés, un beau port, l’entrée devient étroite. […] c’est un beau livre que celui-là ; Scheffer a fait un beau tableau de ce fils qui écoute et qui voit le ciel à travers les yeux bleus de sa mère. […] Bel oiseau d’Orient, lui dis-je, et de l’Aurore ? […] Vingt fois depuis vingt ans, ô ma belle colombe ! […] Il m’adressa une fois une très belle épître en français, et j’y répondis comme un écho qui se souvient d’avoir été une voix dans sa jeunesse.
Sans doute les impatientes investigations de l’observateur, les chiffres qu’accumule l’astronome, les longues énumérations du naturaliste ne sont guère propres à réveiller le sentiment du beau : le beau n’est pas dans l’analyse ; mais le beau réel, celui qui ne repose pas sur les fictions de la fantaisie humaine, est caché dans les résultats de l’analyse. […] Elle est plus belle, plus consolante mille fois que celle que j’ai pu rêver. […] » et voilà que le beau a revécu plus illustre. […] Or, il est indubitable que le monde est beau au-delà de toute expression. […] Les belles choses se font en plein jour.
Si Boileau a été « touché » plus « vivement » que personne des belles choses de Racine, c’est précisément parce qu’il était critique et parce qu’il jouissait d’autant plus des belles choses qu’il était plus horripilé des mauvaises. Qui a plus vivement, qui a plus passionnément joui des belles choses que Sainte-Beuve ? […] Ce ne sont donc pas les « très belles choses » dont il se prive, ce sont les très belles choses que d’avance il met à part en se mettant en état, quand il les trouvera, de les démêler du premier coup avec un cri d’amour et de gratitude. […] Ce qui empêche de jouir des belles choses, c’est l’envie de les trouver mauvaises ; il n’y a rien de plus incontestable. […] Cela voulait dire : « Je suis parfaitement sûr que tu es assez philistin pour trouver cela beau ?
La brise seule aurait pu écrire ses improvisations vagabondes, échevelées comme la belle tête blonde de l’Hoffmann de la musique. […] C’était un assez beau partage dans un siècle où tant de poètes avaient voulu chercher la perfection dans l’art, au lieu de la chercher dans son élément éternel, le beau ! […] Les beaux cheveux du poète s’agitèrent comme deux ailes d’inspiration sur son front. […] La haine est un sentiment pénible, qui s’associe mal à cette mélodieuse ambroisie des beaux vers. […] Aussi ses beaux vers, que nous n’avons pu citer ici, sont-ils aussi inflexibles contre la multitude qu’ils sont implacables contre les fauteurs de servitude.
L’or est de la dernière finesse, les diamants sont de la plus belle eau, vous n’en trouverez de pareils chez aucun orfèvre. […] Il a dit partout : beau, parfait, sublime, et il n’a point décrit ni défini ce dont il parlait. […] Belle affaire pour un homme de ma qualité ? […] On a beau être éloquent, on n’a pas pour cela la faculté de faire revivre les êtres. […] Cousin contre les traits de ses beaux yeux.
Enfin, nous l’avons, ce livre sur la Mer, ce beau livre autour duquel il se mène grand tapage, un peu grâce à la personnalité puissante de son auteur. […] Il y avait donc quelque orgueil à prendre cette belle et adorée maîtresse à la crinière de ses algues ; il y avait un magnifique courage à chanter les harmonies si diverses, si nuancées, partant si rebelles à l’expression, de l’Océan. […] Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment. […] Richepin, très jeune encore, a tout un beau passé poétique, et il est une magnifique espérance. […] Le Pilori est une parade vivement enlevée, et il y a une belle allure dans l’intermède philosophique intitulé : Propriété littéraire.
Ascanio, lui disait-elle, qu’as-tu donc fait pour devenir si beau garçon ? […] Alamanni dit à ce sujet de fort belles choses ; M. […] Ce qui est beau à dire n’est souvent pas beau à exécuter ; et, me tournant vers ces messieurs : Vous avez dit, et moi je ferai. […] Avec ces paroles, je coupai court à leurs cérémonies, et je les remerciai de leurs éloges, qui étaient le prix le plus digne des beaux ouvrages, et qui m’encourageraient à en composer de plus beaux encore. […] Quelle plus belle récompense pouvez-vous m’accorder ?
Qu’est-ce que le beau ? […] Les beaux feutres ! les belles plumes pendantes ! les beaux pourpoints à l’espagnole ! […] Faire à un homme compliment de son style, c’est comme si on faisait compliment à une belle dame de sa belle robe.
Je me demande : Pourquoi cela est-il si beau ? […] Quel beau ? […] Le beau moral, le beau humain égale dans ce récit l’horreur pathétique. […] Mais le père est beau quand il frémit au bruit de la clef, et qu’il pense non à lui, mais à ses fils ; Il est beau quand il interroge, le lendemain, leurs visages, pour y mesurer les progrès de la faim ; Il est beau quand il se tait, sous le remords et sous le désespoir d’avoir entraîné ses enfants innocents et adorés dans sa peine ; Il est beau quand il les voit, comme Niobé, former lentement à ses pieds le groupe de la famille morte avant le père. […] Enfin les enfants sont beaux dans leur innocence, beaux dans leur ignorance de la signification du bruit de la porte qu’on mure sur eux, beaux dans leur songe quand ils rêvent la nourriture, beaux dans leur silence pour ne rien reprocher à leur malheureux père, beaux dans leur cri pour lui offrir leur propre corps, qui lui appartient, à dévorer ; beaux dans leur délire quand, s’adressant encore à lui comme à une Providence, ils lui demandent pourquoi il les laisse mourir ainsi sans secours ; beaux enfin dans ce dernier mouvement filial de leur agonie qui les rapproche de lui et les pousse à se coucher sur ses pieds pour mourir à son ombre.
Les œuvres nouvelles qui sortent de ces luttes infinies, de ces mondes intérieurs de souffrances, d’analyses, de pointillements, peuvent être belles encore, belles comme des filles engendrées et portées dans les angoisses, belles de la blancheur des marbres, de complexion bleuâtre, veinées, perlées et nacrées, mais sans une certaine vie primitive et saine. […] Les trois plus beaux poëmes de M. de Vigny, au jugement de M. […] » C’est qu’en effet il y a toujours du métier, de l’orfévrerie dans la plus belle prose ; il n’y en avait pas dans Éloa. […] Quand verrons-nous votre beau petit mort31 ? […] que c’est beau !
J’allai dans cette forêt sombre, Douce retraite des amants, Et j’en aperçus un grand nombre Qui poussoient les beaux sentiments. […] Là défunts messieurs les abbés, Avecque leurs discrètes flammes, Alloient dans des lieux dérobés Cajoler quelques belles âmes. […] Mille soupirs qu’elle poussoit Montroient qu’elle étoit amoureuse ; Cependant elle paroissoit Aussi belle que malheureuse. […] Et j’ai beau chercher qui m’en conte, Personne ne veut m’en conter. […] On a beau lui faire l’éloge De ceux qui l’aiment tendrement, Cœurs françois, gascons, allobroges, Ne la tentent pas seulement. » « — Que je plains, dit l’ombre étonnée, Cette belle au cœur endurci !
Il y a de belles Étoiles au ciel, l’Enfant baigne dans la source la blancheur de ses pieds, les statues se découpent sur l’émeraude du Parc et le Poète chante, chante à voix hautaine et vibrante, si forte qu’elle briserait bien Syrinx et si douce ; parfois, qu’elle ferait pleurer de joie les choses. […] Calixte Toesca Ici, la splendeur sans défaut de la Symphonie initiale, sa profondeur d’accent et de pensée, l’harmonie parfaite et formidable de son mouvement s’allient aux grâces divines de la Fontaine des Muses pour faire de cette œuvre le plus beau des monuments. […] La place me fait défaut pour analyser dignement ce beau volume. Mais il ne faudrait le regretter que si l’œuvre était moins belle : les éternels chefs-d’œuvre sont au-dessus de la critique ; ils sont beaux parce qu’ils sont beaux. […] Ils étonnent comme un marbre antique couvert de feuillages et dont la pureté est plus belle que celle des feuilles et des fleurs.
On m’y surprit, et plus ne vis les beaux luminaires. […] J’aime à marquer le jour de cette belle venue. […] c’est si beau ! […] Non, je serais seule et la belle solitude ne vaut rien. […] que je la trouve belle !
Le sentiment du beau me conduit. […] Non, il n’avait pas l’âme belle. […] Ce sont là de beaux contes. […] La belle représentation ! […] Oui, de beau !
— Dame, le beau, c’est… le beau », qu’il a paru drôle de dire le contraire. […] c’est beau, parce que c’est laid. […] Aussi sans s’inquiéter du comment et du pourquoi, quand on lui dit : voilà qui est beau, il répète : voilà qui est beau. […] le beau c’est… le beau », qu’il a paru drôle de dire le contraire. […] c’est beau, parce que c’est laid.
Car ce qui fait le beau, c’est le souffle vrai de l’humanité, et non pas la lettre. […] Ce n’est pas la Bible qui est belle ; ce sont les mœurs bibliques, la forme de vie décrite dans la Bible. Ce n’est pas tel poème de l’Inde qui est beau, c’est la vie indienne. […] Une belle copie d’un tableau de Raphaël est belle, car elle n’a d’autre prétention que de représenter Raphaël. […] Les plus belles choses sont anonymes.
La nuit était belle, toute pleine d’étoiles. […] Tout beau ! […] Les incrédules auront beau jeu d’ici là ! […] La vie belle. […] Il avait donc une bien belle chambre, lui !
Or qu’est-ce que la belle imagination en comparaison de l’âme ? […] Au lieu de penser, ils rêvèrent ; leur rêve était beau, mais il était posthume. […] C’est une chose bien singulière, qu’étant si belle elle fût si aimée des personnes même de son sexe. […] Enfin telle était la mort elle-même sur ce beau visage ! […] qu’il eût fait beau mourir il y a aujourd’hui trois ans !
Et à l’horizon, il y a des arbres sédimentaires beaux comme un Willumsen. […] On nous annonce une féerie avec des vers beaux comme du De Régnier. […] Cette attention donnée, tous les Hommes seraient beaux et quelques femmes. […] Disant que tout est beau dans la nature, il oublie que tout est beau pour quelques-uns seuls qui savent voir ; et que chacun du moins élit un beau spécial, le plus proche de soi ; et en cette nature de Pont-Aven et du Pouldu le va distiller comme un cheval d’Espagne en l’entonnoir d’un lys au pollen de fourmilion. […] Maldoror incarné un Dieu beau aussi sous le cuir sonore carton du rhinocéros.
Mais cet auteur, abondant en belles paroles, est stérile en réfléxions profondes. […] A la tête de l’ouvrage, on trouve le traité des Beaux-Arts réduits à un même principe, qui est l’imitation de la belle nature : principe simple, aisé à saisir, facile à expliquer, également propre à soulager l’artiste qui travaille & l’amateur qui juge. Mais qu’est-ce que la belle nature ? […] Le rédacteur connu lui-même par un bon livre intitulé le Spectacle des beaux Arts & par son Dictionnaire des beaux Arts, peut être compté parmi les auteurs qui ont le mieux écrit sur la littérature. […] Il est beau de conseiller, il est plus beau d’exécuter.
Ses rimes me paraissent merveilleusement belles la plupart du temps. […] Il a eu beau crier : Paraissez, Navarrois ! […] Je ne suis pas si pédant que vous croyez, belle anarchiste. […] Cet élément de certitude que nous donne le sentiment s’appelle d’un beau nom. […] De là quelques contradictions dans ce beau livre.
Il y a deux beaux quais le long du fleuve, aussi longs que la ville, et au bout, à l’orient, un fort beau pont. […] Cette ville a quantité de beaux caravansérails et de belles mosquées. […] C’est un portail de ce beau marbre blanc dont on a parlé. […] Sa taille était bien prise et fort belle, et son visage aussi. […] Je n’en ai jamais vu de si beau, ni de si gros.
Voilà le naturalisme de M. de Lisle en ses belles heures et dans sa félicité tranquille. […] ta belle âme en est digne ; Mais seul je veux porter le poids des jours derniers. […] Fleuris dans ta lumière, âme aux espoirs si beaux ! […] C’est toutefois d’une belle forme sculpturale. […] Pourtant qu’il était beau, tout ce couchant en feu !
L’autre ne veut et n’admet, même en peignant ses monstres, que les plus nobles formes, les plus belles expressions des passions humaines. […] De beaux passages du poème de la Religion, que l’on sait par cœur dès l’enfance, y répondent bien. […] Il ne répondit aux agaceries des belles Provençales qu’en rechignant et par monosyllabes ; il parut tout le temps embarrassé, distrait. […] Racine a beau faire, son père sera toujours un grand homme. » C’est un mot de Voltaire, et ces mots-là, quand vous les avez une fois entendus, vous restent attachés comme une flèche. […] Son malheur le détacha de tout, même de l’étude ; il avait, outre une belle collection d’estampes, un cabinet de livres assez nombreux et curieux ; il en fit faire une vente publique et ne garda que le nécessaire.
Ils ont beau gâter à plaisir leurs plus belles idées ; sous le fard perce la fraîcheur native286. […] Ils sont heureux de contempler de belles choses et souhaitent seulement qu’elles soient le plus belles possible. […] Désespérée, elle prend une flèche qu’elle enfonce dans son beau corps. […] Rien de forcé dans cet assemblage ; l’épopée idéale, comme un ciel supérieur, accueille et concilie les deux mondes ; un beau songe païen y continue un beau songe chevaleresque ; l’important, c’est qu’ils soient beaux l’un et l’autre. […] Avec Carew, Suckling, Herrick, le joli remplace le beau.
On donne encore dans des manuels une définition du beau ; on va plus loin : on donne les formules par quoi un artiste arrive à l’expression du beau. […] Verhaeren, il est très beau. […] Peut-être n’est-il pas encore tout à fait maître de sa langue ; il est inégal ; il laisse ses plus belles pages s’alourdir d’épithètes inopportunes, et ses plus beaux poèmes s’empêtrer dans ce qu’on appelait jadis le prosaïsme. […] Son talent est une greffe vivace entée sur un sauvageon fier et de belle viridité. […] Ceux-là qui ne portent pas en eux l’âme de tout ce que le monde peut leur montrer, auront beau le regarder : ils ne le reconnaîtront pas, toute chose n’étant belle que selon la pensée de celui qui la regarde et la réfléchit en lui-même.
L’une, génie inquiet et politique, consacra sa vie à se grandir, l’autre à plaire ; belles toutes deux, l’une fut belle pour posséder les esprits, l’autre pour entraîner les cœurs. […] C’était une femme magnanime comme sa mère, belle comme Corinne, pieuse comme une prière incarnée. […] L’ornement de sa maison était sa fille Delphine, poète comme l’inspiration, belle comme l’enthousiasme. […] Mais madame Récamier rappelait ainsi à ses hôtes qu’elle avait été l’amie de madame de Staël, et qu’elle avait servi elle-même de modèle à la belle tête de Corinne dans ce tableau. […] Ne fût-ce que comme la belle image d’un beau rêve, on aime à rêver.
Une grande et belle littérature latine épistolaire régnait depuis la Renaissance ; pour la fixer au Nord et de ce côté des Alpes entre deux noms illustres, on peut dire qu’elle s’étend d’Érasme à Casaubon. […] Les dix mille volumes dont se composait sa bibliothèque purent y être bien rangés « en belle place et en bel air ». […] J’ai fait mettre sur le manteau de la cheminée un beau tableau d’un crucifix qu’un peintre que j’avais fait tailler (de la pierre) me donna l’an 1627. […] Quand je parle de Juvénal, c’est toujours d’un Juvénal en belle humeur et qui a lu son Rabelais. […] Cette Académie de belle littérature se fonda en effet ; on s’y rendait tous les lundis.
On voit des restes de barbarie encore subsistante par la plus belle matinée déjà commencée de civilisation ; on se croirait pour de certains détails dans des temps sauvages, et l’on trouve tout aussitôt des choses exquises. […] Même à l’époque de la corruption commencée, ils avaient la mesure des grandes choses et la vue nette des plus belles ; ils avaient Virgile sous les yeux, et Homère à l’horizon. […] lui-même il s’est assez montré à nous dans ses Historiettes ; il y est à nu et dans son beau. […] Il a fait des traductions ; regardez le bel auteur qu’il a choisi : il a mis Perse en vers français. […] Il a une belle bibliothèque à Angoulême.
Il arrive cependant qu’une sensation, longtemps gardée en leur cœur, y prenne la forme même de leur être secret, et se cristallise en un beau vers, immuable. […] Emprisonnée sous notre ciel gris, elle devra, pour s’épanouir, créer autour d’elle une atmosphère orientale, faite de belle lumière et de parfums. […] La poésie peut être l’expansion de la sensualité, en vérité elle peut être de la sensualité, plus belle d’être refrénée, de flamber intérieurement. […] Envers vous, belles, ma pensée n’est point changeante. […] C’est d’abord pour elle-même qu’elle chante et qu’elle se grise des harmonies de son chant ; écoutons-la : sa voix est pure et d’une belle sonorité, grave et sensuelle.
C’est un titre d’opéra comique, cette belle pièce de littérature ! […] Mes fruits et mes vers ont mûri A ce beau soleil des Espagnes. […] Il était si beau dans l’ivresse ! […] Et puis, il avait, pour lui mettre son manteau sur les épaules et de la ouate autour du cœur, les deux belles mains dévouées de celle qui fut un jour digne de les poser, ses belles mains, dans la main couvre-empire de Louis XIV ! […] J’aurais désiré lui persuader qu’il était temps de cesser d’être un beau jeune homme en poésie et d’y être un homme tout à fait.
C’est pourquoi elle avait beau dire et beau faire, je ne la croyais pas. […] Il peut être fâcheux qu’elle soit belle ; mais elle est belle. […] Il était beau, et il le savait. […] C’est cette belle idée que M. […] Pinel ne connaissait rien de plus beau qu’une belle fièvre typhoïde.
C’est ici qu’il faut traduire une belle comparaison du poëte Lucile, conservée par Lactance (Inst. div., liv. […] Va, Belle de Scio, meurs ! […] Deux belles s’étaient baisées…. […] Pour s’aimer les Dieux les firent belles. […] ô les belles compagnes !
C’était beau, c’était beau ! […] Augier, lui qui sent si bien et prend sitôt le beau dans son âme d’artiste. […] hier au soir, belle surprise aussi de votre lettre. […] Ce doit être si beau ! […] « Avec un peu plus de goût pour écrire j’aurais pu laisser ici un long mémorandum de mon séjour à Saint-Martin, si beau, si grand dans son parc et ses belles eaux.
Singulier génie toujours en suspens et en peine, qui se peint en ces mots : « Le Ciel n’a mis dans mon intelligence que des rayons, et ne m’a donné pour éloquence que de beaux mots. […] Vous verrez que quelque beau jour j’expirerai au milieu d’une belle phrase et plein d’une belle pensée. […] Il en résulte (pour me juger en beau) que je ne suis propre qu’à la perfection. […] Voici qui nous touche de plus près : « Avant d’employer un beau mot, faites-lui une place. » Avec la quantité de beaux mots qu’on empile, sait-on encore le prix de ces places-là ? […] « On parle de leur imagination : c’est de leur goût qu’il faut parler ; lui seul réglait toutes leurs opérations, appliquant leur discernement à ce qui est beau et convenable.
Elle m’avait eu à quarante ans passés ; et comme elle voulait absolument encore être belle, un enfant de huit à neuf ans qu’elle menait partout la faisait paraître encore jeune. […] Dans le partage qu’il fit de la succession avec ses deux frères, il choisit de préférence les pierreries, ce qui brillait ; il se jeta naturellement là-dessus comme Achille sur les armes : Nous fûmes tous trois contents, dit-il ; j’étais ravi d’avoir de belles pierreries ; je n’avais jamais eu que des boucles d’oreilles de 200 pistoles et quelques bagues, au lieu que je me voyais des pendants d’oreilles de 10 000 francs, une croix de diamants de 5 000 francs, et trois belles bagues : c’était de quoi me parer et faire la belle. […] Manuel, l’un de nos missionnaires, qui a la voix fort belle, et qui sait la musique comme Lully. […] Si nous n’arrivons pas à Siam, nous passerons l’hiver à Surate, à Bantam, dans de beaux pays ; nous nous aimons tant ! […] peut-être que par là ce seront les deux plus belles années de ma vie.
. — Le plus beau jour de la vie est celui d’une bataille. […] Il devient, selon la belle expression de Lebrun, l’homme irréparable. […] Il a fait plutôt du bien que du beau. Le bien étant inclus dans le beau, ceux qui, comme Dante et Shakespeare, ont fait le beau, dépassent Voltaire ; mais au-dessous du poëte, la place du philosophe est encore très haute, et Voltaire est le philosophe. […] Shakespeare modifie en beau le visage anglais.
Elles sont pourtant bien belles et bien utiles. […] Et puis une tête de jeune fille est si belle à peindre, une tête de vieille prête tant à l’art ! […] Les figures plates ressemblent à de belles et riches images collées sur toile. […] Qu’elle est belle ! […] La belle figure que ferait le buste de M.
Le lendemain, quelqu’un qui les avait beaucoup écoutées écrivit : Il y avait une fois une belle exposition de fleurs à l’Orangerie du Luxembourg ; c’était la plus belle qu’on eût vue depuis bien des saisons. […] Elles se disaient que leur destin était beau, que leur rôle était unique entre toutes les créatures, qu’il n’y avait rien de pareil à être fleur, surtout fleur à parfum. […] J’étais chez Cordélia, mais j’y étais sans qu’elle le sût ; une de ses femmes m’avait placée derrière un rideau et l’on ne me voyait pas, quoique je sois belle. […] Il y avait là bien des fleurs, moins belles que vous, ô mes sœurs ! […] J’ai vu même des animaux sauvages (ne vous scandalisez pas) tressaillir autant que votre belle Cordélia pour un parfum et se rouler avec délices sur ces fleurs naïves qui les enivraient.
Il y a de belles choses dans Shakespeare. […] Il avait peur des épines pour son bel habit de soie. […] C’est là, comme on voit, la belle et simple nature. […] peut-être sera-t-elle belle là-bas. […] que c’est beau !
Que votre diction soit pure, et cherchez avec soin, par de très belles paroles, les pensées nobles, vives, solides et remplies d’un beau sens ! […] Dans mon petit entendement, la pièce est belle. […] À la fin donc ce beau drame était retrouvé tout entier ! […] Pour qui ce beau cheval ? […] » La belle compagnie !
Et Rodrigue à son tour, se répétant aussi, apporte encore une fois sa tête aux pieds de sa maîtresse, — une pure formalité qui ne saurait être sérieuse et qui se résout en beaux vers. […] Corneille avait trente ans quand il fit le Cid : bel âge où il avait tout son lutin (ce lutin dont parlait Molière) et tout son démon. […] Le Français, on le sait de reste, se livre aisément, en présence surtout d’une belle chose ; mais il se repent vite de s’être livré ; il a hâte de s’en venger comme d’une surprise. […] Que de laides choses, que d’injures, de sottises et de déraisonnements les belles œuvres traînent nécessairement après elles ! […] En présence de cette pièce extraordinaire et tout en éclats, il releva et mit en ligne de compte les invraisemblances, les inexactitudes : on aurait voulu des demi-partis, des biais, comme si le beau du Cid n’était pas précisément d’être beau en plein et dans le vif.
Si, malgré tout, on ne s’accorde pas toujours sur le vrai, que dirons-nous du beau ? […] § 2. — L’idéal serait d’avoir une théorie complète du beau. […] Il existait un ensemble de règles convenues, un système de dogmes littéraires, un code officiel du beau. […] Il n’a pas à s’occuper du beau dans la nature non plus que dans les différents arts. […] A quels signes la reconnaîtrons-nous pour belle ?
Elle est sévère de caractère, belle, mais plus belle de face que de profil ; le profil est petit. […] C’est un beau morceau, sage et non froid, excellent, à mon gré, de position. […] Le comte De Caylus est beau, vigoureux, noble, fait avec hardiesse, bien modelé, bien ressenti, chair, beaux méplats, le trait pur, les peaux, les rides, les accidens de la vieillesse à merveille. […] Le médaillon d’élisabeth est moins beau, mais il était aussi plus ingrat.
Cependant, dans le rapport, on ne dit que les belles choses ; les autres sont rejetées dans l’ombre et comme non avenues : « En arrivant, j’ai dû faire mon rapport et des états de proposition pour mes officiers, récompenser mes zouaves et leur adresser des compliments dans un bel ordre du jour, nommer quelques sergents, quelques caporaux, quelques soldats de première classe. […] Installé à Blidah d’où il fait une grande expédition et de belles razzias, en rapport continuel et de confiance avec le gouverneur, appelé, consulté par lui à Alger, l’aidant dans ses correspondances, il participe aussi aux ennuis du chef, qui est souvent contrarié par le ministère dans ses mesures, et qui se sent menacé de loin dans sa position par des influences princières : les expéditions mêmes, que cet homme d’énergie ne cesse d’entreprendre pour mettre la dernière main à la conquête, ne redonnent de l’entrain qu’à de certains jours : « C’est une belle chose que la guerre, cher frère, mais seulement quand on se bat et quand il fait beau. » Cependant la nomination de lieutenant-colonel arrive pour Saint-Arnaud (avril 1842) ; à chaque pas qui le porte d’un degré de plus vers le haut de l’échelle, il y a un moment d’ivresse : « C’est une belle chose qu’une promotion à un beau grade, surtout quand elle est méritée. […] Voilà le beau rôle du colonel, ses jouissances immenses, ineffables. […] J’ai seulement vu un bon et beau siège. Je voudrais voir une belle et bonne bataille, avec une cinquantaine de mille hommes engagés.
Mais s’il est beau de fleurir, il est plus beau de mûrir, il est plus beau de transformer sa mâle adolescence en forte virilité ; il est plus beau de découvrir des horizons plus sévères, plus tristes, mais plus vrais, sans pâlir et sans se détourner en arrière à mesure qu’on avance dans la route ; il est plus beau de voir, sans reculer et sans pleurer, les roses de l’aurore pâlir et sécher aux feux, et à la sueur du milieu du jour ; il est plus beau d’avancer toujours courageusement en teignant du sang de ses pieds les rudes aspérités du chemin. S’il est beau d’être enfant, il est beau d’être homme, fils, époux, père penché gravement sur les devoirs pénibles de l’existence, artiste sérieux, citoyen utile, philosophe pensif, soldat de la patrie, martyr au besoin d’une raison développée par la réflexion et par le temps. […] Il y a, en effet, une littérature qui n’a pour objet que le beau, l’utile, le grand, le vrai, le saint. […] Musset a fait une école, l’école de ceux qui ne croient à rien qu’aux beaux vers et aux belles ivresses. […] un sacrilège, au lieu d’une adoration du bien et du beau dans l’art ?
F., un beau brun, côtelettes épaisses, voix de stentor, parle beaucoup et très haut. […] J’obtins, dirai-je, un beau succès ? Oui, en prenant « beau » dans le sens de cordial, de gagné d’avance. […] Néanmoins, succès, répéterai-je, et sinon beau littéralement, bon succès. […] Et tant de beaux et de beaux et cœtera.
Les manifestations diverses du Beau sont en nombre infini. […] C’est très beau et très complet. […] Hors la création du beau, point de salut. […] Ses plus beaux poèmes ne sont donc pas involontaires. […] L’art est donc l’unique révélateur du beau, et il le révèle uniquement.
Pourquoi faut-il que le texte, du moins, soit si sauvage, si mal digéré, et qu’un poète définitif n’ait pas mis la dernière main à une si belle matière ! […] On y marche sur de beaux endroits, sur des images de prix. […] Des nuages arrivèrent bien vite et s’amassèrent pour gâter la suite d’un si beau matin ; mais, à travers tout, il en paraît de loin de beaux rayons encore, et nulle part ce premier jet d’une lumière nette et vive n’est plus sensible que dans les poésies de l’aimable Clément. […] Selon Malherbe, il ne suffit pas de cueillir à pleines mains et de ramasser dans un pré de belles fleurs, il faut savoir encore les tresser. […] Regrettons ces séparations de beaux génies, ne les aggravons pas !
Mais de si beaux efforts ne sont point donnés à l’humanité ; elle n’a pas des conceptions si vastes. […] Quelle création que ce mot, le plus beau peut-être que la passion ait jamais prononcé ! […] On voit que ses plus beaux ne lui ont pas coûté beaucoup de peine ; mais on voit aussi qu’il n’en a pris aucune pour embellir par la tournure ce qui ne peut pas briller par la pensée. […] On avait vu de belles scènes : on vit enfin une belle tragédie. […] Il dut à la libéralité de ce monarque une aisance qu’il est plus beau peut-être de ne devoir qu’à son travail, mais qu’il est doux d’obtenir de la renommée, de ses talens et de la bienveillance d’un grand prince.
Nous y vîmes deux très belles églises, et fûmes logés à l’Aigle, beau logis. […] Il n’était pas de l’avis de ceux qui disent : Les voyages sont beaux, surtout quand ils sont faits. […] Il commence par comparer Rome, la neuve, celle du beau monde, avec Paris qu’il aimait beaucoup ; mais il n’insiste pas sur cette comparaison, et il remet et laisse bientôt Rome à son rang unique. […] Nous avons là, d’après lui, un portrait physique et moral très exact de ce beau et doux vieillard, Grégoire XIII. […] Voici le beau passage de cette seconde partie du Journal, et qui mérite de faire pendant à celui que nous avons déjà vu au sortir du Tyrol.
Mais Ducis était encore moins artiste que père, fils, époux, veuf, ami : toutes ces belles qualités de cœur et de famille lui nuisaient autant qu’elles lui servaient. […] Il avait une belle voix. » Cette belle voix était l’organe d’une belle âme. […] » — « Il y a, ce me semble, de bien belles scènes. » — « Eh ! […] Sans doute il y a de belles scènes dans le Roi Lear, dans Hamlet, dans Roméo et Juliette, dans Œdipe chez Admète, et même dans ce Macbeth qui vient de tomber ; mais de belles scènes ne constituent pas seules un bel ouvrage. […] Les deux filles de Deleyre allaient y fleurir au bord et au murmure du ruisseau « comme deux beaux lis du désert. » Deleyre s’y installe pour quelques années.
Cet ami le soutint, l’encouragea : « C’est un beau plan, lui disait-il, et ton pied te conduira au bonheur. […] Quelques Turcs passèrent, qui enlevèrent le cheval, non sans que celui-ci fit belle résistance et tuât plus d’un de ses ravisseurs. […] » La femme voilée n’était autre que la belle Tehmimeh, la fille unique du roi de Sémengan, et elle confessa ingénument au héros son désir. […] Le père n’a garde de refuser ; il accorde sa fille selon les rites du pays, qui paraissent avoir été assez faciles, et la belle Tehmimeh est au comble de son vœu. […] Ce fils est beau et au visage brillant ; on l’appelle Sohrab.
. — Le Beau Léandre, un acte en vers (1865). — Odes funambulesques (Alençon, 1857). — Poésies complètes (1857) […] Ton volume éclate de rire, Mais le beau rayonne à travers. […] ENVOI Prince, ton or a beau briller ; Augmente impôts, tailles et dîmes ! […] Mais le beau poète des Exilés eut des émerveillements d’enfant barbare. […] Le printanier soleil, dieu d’argent des beaux rythmes Père des anémones, des jacinthes et des lis, Inspirateur des odes et donneur des cadences.
Les Châtiments paraîtront toujours un fort beau livre, mais non plus beau, j’imagine, que les Contemplations, les Nuits ou les Harmonies. […] Ce qui me désole en tout ceci, c’est que j’ai beau faire, j’ai l’air de respecter médiocrement une grande mémoire. […] De génie plus authentique et de vie plus belle que le génie et la vie de Lamartine, je n’en trouve point. […] Ce poète, aussi peu « homme de lettres qu’Homère, ce qu’il exprimait sans effort, c’était tous les beaux sentiments tristes et doux accumulés dans l’âme humaine depuis trois mille ans : l’amour chaste et rêveur, la sympathie pour la vie universelle, un désir de communion avec la nature, l’inquiétude devant son mystère, l’espoir en la bonté du Dieu qu’elle révèle confusément ; je ne sais quoi encore, un suave mélange de piété chrétienne, de songe platonicien, de voluptueuse et grave langueur. […] Mais ce grand poète concevait quelque chose de plus grand que d’écrire des vers, et c’est pour cela peut-être que les siens sont beaux d’une beauté unique.
. — Une Belle Dame passa (1893). — Réflexions sur l’anarchie (1894) […] La cascade sanglote et mon âme se grise… Et puis toute la Sérénade sur la rivière ; et puis la Chanson pour la Dame de la mer ; et puis, ce qui est peut-être une des plus belles d’entre les belles saxifrages de ces flores marines, la radieuse Anadyomène, où ce vers lumineux comme un lever d’avril sur les grèves : Mais la mer souriait comme une jeune fille. […] Adolphe Retté est un homme généreux et primesautier en même temps qu’un des meilleurs poètes de sa génération ; son beau livre, miroir de son caractère, est primesautier et généreux. […] Mais ce que je sais, c’est que l’œuvre est belle, ardente, enthousiaste, que c’est l’œuvre d’un homme et qu’il faut en vanter la fierté, la sincérité, l’harmonieuse simplicité. […] De nouveau, au fond de ses veines, il a entendu, enfermée dans de beaux rythmes, la parole d’antiques choses.
On l’appelloit la belle cordière, parce qu’elle avoit épousé un cordier. […] A son ardeur pour les plaisirs, la belle courtisane Lyonnoise joignoit un amour pour les vertus les plus héroïques. […] On les citoit pour un exemple d’union sincère entre femmes : mais la jalousie rompit ces beaux nœuds. […] La belle cordière eût fixé le cœur le plus inconstant. […] Mais comment la belle cordière, surnommée la dixième muse, à plus juste titre que tant d’autres femmes auxquelles on a prodigué ce nom, répondit-elle à la satyre ?
Louis Payen ordonne ses poèmes avec un beau luxe et chacune de ses strophes se déroule avec l’heureuse ondulation de la mer. […] Je lui souhaite bon voyage au pays des sirènes et belles rêveries à l’ombre du Portique. […] Très rares, en effet, sont les poèmes de ce beau recueil où le décor essentiel ne s’estompe de nuiton de crépuscule. […] Nul n’a mieux que lui le don des beaux vers. […] Louis Payen, À l’ombre du Portique, est le gage de belles œuvres à venir.
Elle donna des louanges à la belle de Sorna. […] » — « Je trouvai cette belle sur le sein de l’onde. […] dit la belle Utha en poussant un soupir ! […] N’était-ce pas un jeune et beau guerrier ? […] Salgar, tu étais le plus beau des habitants de la colline.
Le peuple dit : « Il est beau comme un ange, et il a de l’esprit comme un démon. » Voilà le sens commun. […] La vieillesse n’est pas une bonne chose, naturellement parlant ; il y a trois beautés qui n’en sont pas, dit le proverbe : un beau froid, une belle grossesse, une belle vieillesse. […] Mais Mme Swetchine est d’avis que la philosophie perd son latin à faire ces beaux traités, et en même temps elle n’a jamais consenti à lire couramment dans ces autres traités si engageants et si doux que lui offrait, à ses heures, la nature. […] Mais la première condition pour trouver cela beau serait de trouver cela vrai ; autrement on ne peut que dire : « C’est ingénieux, c’est subtil, c’est bien présenté, bien imaginé. » Elle nous transfigure la vieillesse, elle ne nous la montre pas. […] Le fanatisme y brille dans tout son beau.
Lebrun qui datent de ces années, des strophes tout à fait belles ; il y court comme un souffle embrasé des passions du temps. […] l’aimeras-tu toujours Celui qui t’a donne les plus beaux de ses jours, Ses belles nuits, et tout lui-même ? […] Mais elle fut du moins pure et sereine ; Puisse un beau soir en couronner la fin ! […] Reviens demain encor m’enchanter d’un beau songe. […] L’immortelle Nuit de Musset n’en serait pas moins belle ; mais il aurait eu dans M.
Les mains, les plus belles du monde, sont tout simplement celles de la famille : c’est un des signes remarquables chez les Bonaparte que cette finesse de la main. […] Ayant quitté Rome avec ses parents en 1831, elle passa le reste de son enfance et sa première jeunesse à Florence ; elle acheva de s’y nourrir et de s’y former dans la vue du beau ; elle copiait dans la galerie les chefs-d’œuvre des maîtres. […] La société, empressée à l’accueillir, se décorait et s’éclairait avec orgueil de cette belle et éblouissante Française que lui renvoyait l’Italie. […] Elle a pour amies de bien belles voix. […] On a de la princesse Mathilde un grand portrait en pied et d’apparat, par Édouard Dubufe ; un beau profil au pastel, par Eugène Giraud ; un buste en marbre, par Carpeaux.
Cette poésie est, en effet, la seule où la forme soit vraiment tout, où l’on soit sûr, si on est séduit, de ne pas céder à un autre attrait que celui des belles images évoquées par des mots harmonieux. […] Et toute son enfance s’est passée à Cuba, parmi les enchantements de la plus belle flore qui soit au monde : une enfance nue, libre et rêveuse, pareille à celle de Paul et Virginie. […] Et il y a bien du courage, au fond, dans cette allégresse d’artiste trompant la vie par l’adoration du beau. […] Car, s’ils célèbrent de belles choses, ces belles choses sont passées, et de là une mélancolie. […] Ces tableaux où se plaît son rêve enchanté, il les évoque souvent parce qu’ils sont beaux, mais quelquefois aussi parce qu’ils ne sont plus.
Recette pour faire du bon le beau. — § III. […] L’abbé Trublet. — Recette pour faire du bon le beau. […] Pour Trublet, il n’y a pas de vrai ; il y a le bon, dont il faut faire le beau. […] Qu’un habile cuisinier la mette en ragoût, voilà le bon devenu le beau. Trublet distingue deux ordres d’auteurs : les bons et les très beaux.
Fernand Gregh qui, par ses beaux poèmes la Maison de l’Enfance et la Beauté de vivre, s’est placé au premier rang de la nouvelle génération poétique. […] Pour que la beauté fût plus belle encore, ils ont voulu la faire moins vivante. […] Un beau symbole obscur, c’est un beau coffret dont on n’a pas la clef. […] Accomplissons notre tâche sur la terre, qui est d’inscrire en des paroles belles le rêve que fait l’homme à ce moment du temps infini, pour le transmettre à ceux qui nous succéderont. […] Je fus un homme. » Poètes d’aujourd’hui et de demain — et par ce mot j’entends, au beau sens étymologique, tous ceux qui créent, — soyons des hommes !
Sur un corps encore solide reposait une tête noble et belle. […] Elle était belle et avait de beaux yeux d’Orient. […] C’est qu’il y a en Lorrain, derrière le romancier et le conteur, derrière l’observateur et le satiriste, derrière le chroniqueur impitoyable, un poète et un rêveur que le voyage réveille et qui toujours a tressailli à la vue d’un beau tableau du d’un beau site, au son d’un beau vers ou d’une belle musique. […] Lamartine est ce qu’on appelle, un « beau sujet ». […] Grâce à la belle et très complète étude de M.
Le beau, comme le vrai et le bien, n’est plus le produit d’une sensation individuelle et variable. […] Le beau pour M. […] Vous me citez des hommes qui ont réussi à se faire connaître : belle preuve assurément ! […] Écoutons-nous réciproquement ; jugeons nos pairs avec équité, applaudissons tous ensemble aux belles œuvres. […] Pour elle, le beau ne dépend que des facultés inférieures de l’âme.
Après tout, la belle poésie latine était-elle autre chose ? […] On pourrait, je crois, en dire presque autant de la belle langue attique chez les Grecs, laquelle était certainement quelque chose d’un peu artificiel, bien que se rapportant de préférence au ton et au goût du peuple d’Athènes, tout comme en Italie la belle langue aime à se réclamer du peuple de Florence. […] En un mot, jamais il ne serait venu à l’idée de personne, pour louer leurs vers, de dire ce que M. de Buffon disait des beaux vers français : Cela est beau comme de la belle prose.
Du reste de belles mains, bien modelées, excepté la gauche qui n’est pas dessinée. […] Le buste en tombant en morceaux sous le coup de l’artiste, mit à découvert deux belles oreilles qui s’étoient conservées entières sous une indigne perruque dont Madame Geoffrin m’avait fait affubler après coup. […] C’est une si belle qualité ! […] Nous aimons mieux encore réciter une belle action que la lire seul. […] Au reste, le philosophe a raison de se moquer du sens moral des métaphysiciens anglais ; mais il n’explique pas pour cela la manière dont se fait sur nos organes l’impression d’une belle action.
Tout aura conspiré autour d’elle pour lui persuader qu’elle est belle, les bijoux, les diamants, les belles robes, les riches parures, les miroirs eux-mêmes qui mentent toujours quand on les consulte dans des cadres d’or. […] Il y a de beaux vers et d’ingénieuses cajoleries dans cette causerie des deux sœurs. […] Elle est sortie, mais comme un serpent sortirait d’un œuf de tourterelle, d’un beau livre de M. […] Le sacrifice est beau, il est trop beau, pour tout dire ; il étonne plus qu’on ne l’admire, et je ne sais quel sentiment secret proteste en vous contre tant d’héroïsme. […] Quant à Frantz, il épousera Dorothée, et le vengeur que la comédie lui réserve, c’est ce petit Conrad, qui a un si bel uniforme bleu de ciel.
C’est un beau livre de métier pour ceux qui, comme nous, étaient appelés un jour à tenir le gouvernail de la France. […] Disons franchement le mot, c’est mauvais en masse, souvent beau en détail ; cela n’honore pas M. de Chateaubriand, et cela déshonore autant qu’il le peut tout son siècle. […] Ce fut un bel acte de conscience et de foi dans sa politique de modération. […] Vous voyez où cette belle logique a mené la République. […] m’écriai-je, dites de beaux souvenirs qui embellissent nos derniers jours.
la plus belle solennité de la vie marque le terme du printemps de la vie. […] … Je lui fais des reproches d’avoir quitté cette belle terre. […] Il est beau d’être un homme, il est plus beau peut-être d’être plus qu’un homme. […] Qu’est-ce que l’art si vous le séparez du bon et du beau ? […] Élever l’homme au beau, c’était, selon lui, élever l’homme à la vertu.
Rien n’égale la misère publique ; il ne sort de l’extrême détresse qu’une poésie en action, Jeanne d’Arc, la plus belle de nos Chansons de geste depuis Roland. […] On a, dans ces beaux endroits de Malherbe, le bon sens politique élevé à la poésie. […] On ne saurait trop toucher et embrassez-le tronc de l’arbre dont la littérature générale représente de si beaux et si fructueux rameaux. […] Qu’importe, après une si belle lettre, et si monumentale, que Malherbe ait été moins noble ailleurs en parlant de Richelieu ? […] Les plus beaux vers amoureux de Malherbe, ceux qui sont le plus dans son ton et sa manière, j’oserai dire que c’est Corneille qui les a faits.
Cette belle ode finale à Louis XIII commence en ces mots : « Donc un nouveau labeur à tes armes s’apprête ! […] On a de Malherbe quelques belles strophes d’attente qui étaient toutes taillées pour des odes qui ne sont point venues ; ce sont des ébauches fières, un peu roides, des jets de marbre coupés court, mais qui sentent un mâle ciseau. […] combien ces conférences, ces belles conversations qu’on y tenait, combien les entretiens exquis du Marais ou de la place Royale faisaient défaut à Maynard absent ! […] ce même Maynard, de peu d’invention d’ordinaire, et qui se borne de préférence à mettre en œuvre les pensées d’autrui, a fait une ou deux pièces fort belles. […] Pour ce beau trait suprême, Maynard s’est souvenu d’un chœur de Sénèque dans la tragédie d’Hercule sur le mont Œta (acte III).
Mais voilà, depuis quelque temps, que tout recommence de plus belle et se rengage. […] Point d’amourette, point de passion sentimentale pour quelque beau Girondin ou Marseillais ! […] Cette belle Euménide, au front calme, au dédaigneux sourire, était, on le sait, par le sang, de la race du vieux Corneille, une arrière-petite-fille du grand tragique. […] Il m’est arrivé à moi-même d’en étudier et d’en proposer à l’admiration de beaux exemples. […] Je la rendais l’autre jour à Louis XIV, en citant de lui de belles pages ; c’est aujourd’hui le tour de Merlin.
Elle était adroite, et ses belles mains en cet emploi faisaient admirer toutes leurs perfections. […] Cette parure, avec son voile noir, la fît paraître belle et de bonne mine, et en cet état elle plut à toute la compagnie. […] Ce sont là de beaux portraits et faits presque sans y songer. […] Elle avait les yeux beaux, le teint admirable, et le nez bien fait. […] Elle rencontre pourtant des expressions bien belles de vigueur et d’énergie morale.
. — La Pluie et le Beau Temps (1896). — Le Livre d’images (1897). — Premiers poèmes, avec une préface sur le vers libre (1897). — Le Cirque solaire (1898). — Le Conte de l’Or et du Silence (1898). — Les Petites Âmes pressées (1898). — Les Fleurs de la Passion (1900) […] Ils mettent une si belle opiniâtreté à assurer qu’il y a quelque chose au fond de ces énigmes, qu’il faut bien, au moins, exposer leur système. […] Kahn, qu’il veuille « unir la clarté philosophique profonde du xviiie siècle à la riche ornementation romantique et les mettre au service d’idées imprévues » ; tel est en effet son beau dessein, et insister aujourd’hui serait prématuré. […] Le lied des trois cavaliers, dans sa simplicité dolente un peu, est si bien pour que s’endorme l’âme ou pour qu’elle rêve de voir, elle aussi, passer au tournant de la route l’ombre claire, la belle ombre pâle. […] Il est beau de toute la magie d’une imagination luxuriante, dont l’expansion toujours en décor charrie, jusqu’à s’en exaspérer parfois, des survivances légendaires, des miroitements de fastes, des éclats de féerie.
Le feu détruisit une seconde fois cette belle salle le 20 mars 1818. […] Pendant cinquante-trois années, ce grand génie dota la scène française des plus belles productions et fixa définitivement les règles du beau et du sublime. […] On y trouve de beaux vers, cependant, et de belles scènes, et on la reprit plusieurs fois sur les théâtres de Paris. […] Il acheta à beaux deniers une charge d’auditeur des comptes. […] Quoique cette pièce fût fort belle, elle tomba à la huitième représentation.
Le style de Gustave Flaubert excelle par des mots justes, beaux et larges, assemblés en phrases cohérentes, autonomes et rhythmées. […] En fait, les plus beaux passages de Madame Bovary et de l’Éducation sont ceux où l’auteur s’exalte à montrer la pensée de ses héroïnes. […] Mme Arnoux est plus idéalement belle encore. […] Et il est dans la Tentation de plus belles scènes encore et de plus magnifiques paroles. […] Prudhomme qui trouve que la plus belle église serait celle qui aurait à la fois la flèche de Strasbourg, la colonnade de Saint-Pierre, le portique du Parthénon, ètc.
Ne me payez donc de belles paroles et promesses, mais je veux vous étreindre à deux bras pour de votre presence être sûre. […] Adieu, France, adieu, mes beaux jours ! […] C’est le malheur des reines belles, aimantes et aimées de ne pouvoir séparer ces deux titres et de confier leur empire à celui auquel elles ont donné leur cœur. […] Tout ce qui est de beau ne se garde longtemps : Les roses et les liz ne règnent qu’un printemps. […] Ces beaux vers de Ronsard auraient dû être l’excuse de la passion d’un poëte aussi épris, mais moins discret que lui.
C’était la plus belle et la plus gracieuse des femmes qui m’eût jamais apparu dans ma vie. […] La comtesse Léna ne se retrouvera que dans le ciel ; elle était trop belle pour cette terre. […] La sérénité limpide de ce beau ciel au commencement de l’automne m’inspira ces mélancolies qui se répandent sur le bonheur même, comme le clair de lune de ces climats sur la nuit d’un beau jour. […] Peut-être cela fut-il simplement la vue d’un de ces beaux cyprès immobiles se détachant en noir sur le lapis éclatant du ciel, et rappelant le tombeau. […] c’est celle-là qui était belle, voyez-vous !
Dans les beaux temps de cette littérature, c’est à peine si La Bruyère, qui a parlé de toutes choses, ose dire un mot en passant de l’impression profonde qu’une vue comme celle de Pau ou de Cras en Dauphiné laisse dans certaines âmes. […] De loin, les portraits de Lesdiguières ressemblent à ceux de Louis XIII ; mais, en approchant, la figure belle et vide du faible fils de Henri IV fait place à la physionomie astucieuse et souriante du grand général dauphinois qui fut d’ailleurs un des plus beaux hommes de son temps. […] On y voit Milan depuis 1796, époque de la première campagne d’Italie, jusqu’en 1813, la fin des beaux jours de la cour du prince Eugène. […] Les scènes de passion, dont quelques-unes sont assez belles, entre la duchesse tante de Fabrice et la jeune Clélia, ne rachètent qu’à demi ces impossibilités qui sautent aux yeux et qui heurtent le bon sens. […] Je suppose qu’il fait ses romans en deux temps ; d’abord raisonnablement, puis il les habille en beau style néologique, avec les patiments de l’âme, il neige dans mon cœur, et autres belles choses.
Il sait les faibles et les défauts de son bienfaiteur, mais il insiste sur ses belles qualités, et il plaide pour sa mémoire. […] À l’égard de ses sermons, ils ont été accueillis par les acclamations de tous ceux qui les ont entendus, et on les a trouvés aussi beaux quand ils ont été imprimés. […] Il allait trouver son plus beau cadre et le plus apparent. […] Gardien d’un beau troupeau, plus bel encore lui-même ! […] Et si on le considère en lui-même, c’est un personnage, sinon un caractère, tout plein de belles qualités, avec un seul défaut, capital il est vrai, et qui finit par dominer trop insolemment et par éclipser le reste.
» Beau cri, mais qui dépasse, ce me semble, la portée de l’amour, qui suppose dans le cœur une rage de bonheur antérieure à l’amour, et laquelle aussi lui survivra. […] Les vers sont beaux, fermes, pleins, et d’un épicuréisme hardi qui rappelle Lucrèce. […] Le Retour est d’un bel élan au début, d’un jet vif et bien lancé : Ah ! […] La dernière de ces trois belles élégies me rappelle une particularité assez piquante. […] C’est une belle fleur qui règne sur son gazon, près de sa source : on s’y assoit avec lui et on la respire.
Je les croyais faites, étant femmes, pour plaire et pour être aimées, et, cette destination étant la plus belle de toutes, je voulais qu’elles s’en souvinssent, même en écrivant. […] Vous aimiez la nature parce qu’elle apporte à ses fidèles l’apaisement et la bonté, et vous aimiez les beaux paysans et les beaux ouvriers parce qu’ils vous semblaient plus près de la nature, ô grande faunesse, fille de Jean-Jacques ! […] Elles jouissent moins purement que nous des beaux arrangements de mots et de sons, et aussi des contours, des formes et des couleurs. […] Il n’est point de beau livre où elles n’aient collaboré. […] Et cette œuvre-là vaut un beau manuscrit de prose ou de vers.
Il s’y publiait de beaux vers, mais le Décadent pouvait supporter la comparaison. […] « Un paysage est beau, sans utilité, en dehors de toute idée morale. […] « Un paysage est beau par lui-même », pense Rimbaud. […] Ils ont là un exemple de ce que doit être la critique : le discernement du Beau. […] Mais comment nos critiques à tant la ligne pourraient-ils suivre cet exemple, eux, qui manquent de goût pour discerner le beau et qui adorent la réclame au point de s’intéresser plutôt aux œuvres bruyantes qu’aux œuvres vraiment belles ?
Le grand-père est si noble, a une si belle tête, si majestueuse, si douce pourtant et si fière. […] Pigalle, jettez-moi à bas et ce squelette, et cet Hercule, tout beau qu’il est, et cette France qui intercède ; étendez le maréchal dans sa dernière demeure, et que je voie seulement ces deux grenadiers affilant leurs sabres contre la pierre de sa tombe ; cela est plus beau, plus simple, plus énergique et plus neuf que tout votre fatras moitié histoire, moitié allégorie. […] On dit que cela est beau, que cette tête est touchante, que l’expression en est belle, et le marbre bien travaillé. Je dis moi, contre le sentiment général, que cette douleur n’est que celle d’une vierge au pied de la croix ; qu’elle est unie, monotone, sans inégalités, sans passages ; que c’est une vessie soufflée, que, si l’on appliquait un peu fortement les mains sur ces joues, elles feraient la plus belle explosion. […] Il n’y a rien de fini ; ce sont des jets de tête, mais beaux, mais grands, mais neufs, et d’un pittoresque !
Si Talma disait : « Pas de beaux vers ! […] La belle amoureuse est partie. […] Plus loin, à l’angle de la rue Chariot et tout près du Jardin Turc, se trouvait le Cadran-Bleu, cher à Paul de Kock et célèbre par sa belle écaillère à la robe de droguet rouge, de grosses coques de perle aux oreilles et le col cerclé de cinquante tours de jaserons c’était le temps des belles écaillères, des belles limonadières, des belles charcutières ! […] Il la regarde, il la trouve belle, et noble, et chaste. […] Les moins faites ne sont pas les moins belles.
que la royauté, peuples, est douce et belle ! […] Voilà de beaux vers, voilà un beau développement. […] Vous voyez combien l’expression est belle. […] Les poètes, remarquez-le, les poètes sont beaux. […] Les grandes maisons et les belles avenues, c’est un peu plus beau, c’est un peu plus grand, mais c’est partout la même chose.
Cela est trop beau. […] et quelle belle âme ! […] Il est trop beau en vérité ! […] Elle est si belle ! […] C’était très beau.
L’ensemble est si beau, que je n’en ai pas le courage. […] — N’est-il pas plus nouveau de voir les gens par leur beau côté ? […] Un beau dîner contient des pièces de résistance et des hors-d’œuvre. […] Jules Noël a fait une fort belle marine, d’une belle et claire couleur, rayonnante et gaie. […] qu’il était beau !
Mais comment fait-il pour en trouver de beaux. Oh, le beau buste que celui de Le Moine, mon ami, le beau buste ! […] C’est encore une belle chose que ce buste de Diane. […] Nous avons beaucoup d’artistes ; peu de bons ; pas un excellent ; ils choisissent de beaux sujets ; mais la force leur manque ; ils n’ont ni esprit, ni élévation, ni chaleur, ni imagination.
Le chevalier de Méré a été, à son heure, un maître de bel air et d’agrément, et il a laissé des traités. […] Je ne trouve pourtant rien dans ce billet ni de beau ni de rare, et plus je le considère, moins j’en fais de cas. […] La jeune Indienne , comme il l’appelait, lui dut sa première réputation dans le beau monde. […] La belle duchesse ne répondit qu’avec un doux sourire ; mais elle parut si aimable, qu’on s’attacha plus que devant à dire de bons mots et de jolies choses. […] La Jérusalem et l’Astrée, c’étaient les plus belles nouveautés d’alors.
Il est plein d’invention, de chaleur, d’expression et de verve ; il trouve les plus beaux caractères de tête, sa scène est pleine de mouvement ; mais il est sec, il est dur, il est discord, et je ne me soucierais pas de posséder un de ses tableaux, je sens que la vue continuelle m’en chagrinerait. […] C’est lorsque Hélène passe devant les vieillards troyens, et qu’ils se récrient, qu’Hélène est belle ; et c’est lorsque l’Arioste me décrit Angélique, je crois, depuis le sommet de sa tête jusqu’à l’extrémité de son pied, que malgré la grâce, la facilité, la molle élégance de sa poésie, Angélique n’est pas belle. […] Mon ami, le beau texte, s’il m’était venu plus tôt ou que j’eusse eu le temps de m’extasier ; mais j’écris à la hâte, j’écris au milieu d’un troupeau d’importuns, ils me troublent, ils m’empêchent de voir et de sentir ; ils s’impatientent et moi aussi. […] Je lis dans un endroit de mon répertoire : bien coloriées, bien touchées, et de beau caractère… et dans un autre endroit barbe d’ébène, noire, compacte, cheveux de même ; bout de vêtement sec et raide. […] Est-ce que l’artiste n’a pu se procurer un Bel enfant nu ?
— ce lys pur de Chénier des premières gouttes de son poison… Je sais bien qu’il les a essuyées, et que le lys trempé dans le sang n’en paraît que plus beau dans l’Histoire, mais il eut besoin de les essuyer… Certes ! […] Belle pourtant encore en beaucoup de parties, mais quelquefois incorrecte, cette langue est forte, large et acérée comme l’épée romaine. […] Quand il parle la langue de ce journalisme que tout le monde parlait alors et quand il en avait une plus belle qu’il pouvait parler seul, ce fut la langue de la raison qu’il se mit à préférer et qu’il parla. […] Il est peut-être, dans sa simplicité forte, plus moralement qu’intellectuellement beau, mais il est beau encore, et je conçois que M. […] Oscar de Vallée a clos son volume par ces ïambes incomparables et immortels, qui ont fondé en France la poésie iambique et qui sont bien autrement beaux que ceux d’Auguste Barbier, qui sont déjà si beaux et qu’ils ont inspirés !
qu’il est beau ! […] … O belle aux yeux charmants, toute de pierre ! […] La seconde partie de la pièce commence, et c’est la plus belle. […] car ils quittaient à l’instant le beau travail du gymnase. […] II), l’endroit où le bon Philétas montre aux beaux enfants tout l’artifice du syrinx.
C’est toujours le peuple du beau. L’Italien est un amant du beau. […] Cela ne prête à rien qu’à de beaux vers malheureusement déplacés. […] Il représentait ce qu’il y a de plus beau à représenter dans son temps : la postérité. […] Racine, au reste, était son plus bel ouvrage.
Je me plains tout haut en admirant ces belles choses. […] Ton frère, belle Euphrosine, a une voiture et un cheval adorables et fait le beau ici. […] Les figures sont belles et vivantes. […] Toutes les figures sont belles, véritables. […] Z., c’est très beau, c’est de belles lignes, de la chair, de grands talents !
j’en fais faire une copie, la copie est presque achevée : elle ressemble fort à l’original, qui ressemblait fort à la belle. […] La date de la fleur de Maucroix, son beau moment parisien, est vers 1647 et un peu auparavant ; à ses débuts, il se rattachait à la littérature poétique de Godeau, de Maynard, surtout de Racan. […] En tout, ce sont là de belles stances qui se rapportent au temps de la Fronde, des débats politiques du Parlement et de l’invasion des Espagnols en Champagne. […] Nous irons faire la révérence à Sa Majesté et lui dire tout ci tout ça ; qu’il est un grand prince, qu’il a pris une belle ville… Ne sait-il pas tout cela aussi bien que nous ? […] Il ne mourut qu’en 1708, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, « ayant conservé jusque dans cette extrême vieillesse toute sa belle humeur, et toute sa fermeté d’esprit jusqu’au dernier soupir ».
Il y a des jours où il se figure qu’il est guéri de ce mal du pays, et qu’il vit en philosophe au milieu de ses champs, sur les bords de cette belle Saône. […] Mais ce qui la rend plus remarquable et la distingue de toutes les cités qui se voient ailleurs, c’est un château qui commande toute la ville et que l’on nomme Bel Esprit. […] Il a beau être poli, il a été de province ou il en sera. […] On y trouve pourtant, et des vers très spirituels, et par-ci par-là de beaux vers. […] Il jugeait mieux d’ailleurs et était plus compétent en ce qui était des pures belles lettres, et surtout du domaine du bel esprit.
J’ai, en tout ceci, plus particulièrement en vue les Grecs, qui furent la grande source originale et le premier modèle du beau littéraire dont les Latins ne sont que la seconde épreuve, fort belle encore, mais retouchée. […] J’y trouve, heureusement rappelée par lui, une anecdote d’un beau caractère, et qui montre une fois de plus combien ces hommes d’État de la Grande-Bretagne sont la plupart imbus d’une forte et indélébile éducation classique. […] on l’ignore, mais sans doute le plus fort et le plus beau des enfants de la lumière, prend possession de cette terre bénie qui fut depuis la Grèce. […] Il est une belle page du docteur Arnold que je veux soumettre à la réflexion. […] Rien de si beau n’avait été créé.
C’est que le présent lui échappe dans l’effort de se faire un lendemain plus beau. […] Nous sabotons nos belles chances. […] C’est un très beau public. […] Ces personnes-là sont les gardiennes du plus beau trésor national. […] Car, s’il ne va pas d’instinct aux belles étoffes, il aime bien les étoffes qui durent.
Les lignes sont belles. […] Elle était belle, de vive imagination, de cœur prompt. […] L’orateur fit le bel éloge d’Henri Poincaré. […] … Elles sont belles, de dogmatisme et d’abnégation. […] La belle ardeur !
C’est un très beau sujet traité d’une manière faible et commune, et malgré cela, je jure que l’ouvrage n’est pas tout de lui. […] Lorsque l’orateur eût écarté le voile qui couvrait sa tête, on aurait vu ses belles épaules, ses beaux bras, sa belle gorge, et par son attitude je l’aurais fait concourir à l’action de l’orateur au moment où il disait aux juges : Vous qui êtes assis comme les vengeurs des dieux offensés, voyez cette femme qu’ils se sont complu à former, et, si vous l’osez, détruisez leur plus bel ouvrage.
Comme critique, Théophile Gautier a connu, aimé, expliqué, dans ses Salons et dans ses admirables récits de voyages, le beau asiatique, le beau grec, le beau romain, le beau espagnol, le beau flamand, le beau hollandais et le beau anglais. […] et à chaque fois c’était neuf et c’était beau. […] Cela serait beau, quoique assez commun. […] Belle institution ! […] Pendant longtemps, bien longtemps, vous ne pourrez voir, aimer, sentir que le beau, rien que le beau.
Madame de Maintenon était revenue de son domaine, où le roi lui avait « envoyé Le Nôtre pour ajuster cette belle et laide terre. […] L’ami de Quanto (le roi) en parlait comme de sa première ou seconde amie : il lui avait envoyé un illustre (Le Nôtre) pour rendre sa maison admirablement belle. […] Le Nôtre, et j’y trouve tous les jours des présents de la belle dame. […] Une lettre de madame de Sévigné, du 6 novembre, raconte avec sa grâce ordinaire comment le roi, sous le nom d’un certain Langlée, espèce d’aventurier qui tenait un jeu à la cour, lui donna la plus belle robe dont on eut jamais eu l’idée : « M. de Langlée a donné à madame de Montespan une robe d’or sur or, rebrodé d’or, rebordé d’or, et par-dessus un or frisé, rebroché d’un or mêlé avec un certain or qui fait la plus divine étoffe qui ait jamais été imaginée : ce sont les fées qui ont fait cet ouvrage en secret. […] la belle chose, la belle étoffe !
Voilà la belle peinture, voilà la véritable imitation de la nature. […] On lui envoya un beau portrait de son père, en pied, avec une belle perruque, un bel habit, de beaux bas, une belle tabatière à la main. […] Rousseau qu’une belle chose au lieu d’un chef-d’œuvre qu’il en pouvait faire.
Il y a bien plus d’action, plus de mouvement, plus de groupe ; cela n’est que beau. […] Ce génie qu’ils ont exigé de toi est beau ; mais tout beau qu’il est il fait nombre ; il me distrait. […] Je vous reconnais, beau masque ; c’est de vous, cela, Monsieur Descamp, cela ne peut être que de vous. […] Webb, écrivain élégant et homme de goût, dit dans ses réflexions sur la peinture, que les sujets tirés des livres saints ou du martyrologe ne peuvent jamais fournir un beau tableau. […] Pourquoi le Christ, écrivant du doigt sur le sable l’absolution de la femme adultère, au milieu des pharisiens honteux, ne serait pas un beau tableau, aussi beau que Phryné accusée d’impiété devant l’aréopage ?
C’est l’Italie tout entière, sa tristesse de servitude et de tombeau, l’imagnificence de ses peintures aux murailles des palais et des temples que rien autre de grand ne remplit, sa foi en ruine, ses mains aux fers, sa noble mamelle que l’oisiveté flétrit ou que souille l’étranger, — c’est tout ce spectacle, amèrement beau, qui a inspiré le poëte ; de la blessure qu’une telle vue lui a causée sont nés à l’instant et, pour ainsi dire, ont ruisselé ses vers. […] L’ancien art catholique, et l’art plus varié des écoles qui se succèdent ; la religion, aujourd’hui sans vie, réduite à des formes encore augustes dans leur inanité ; l’arène de l’antique politique foulée çà et là par quelque vieux prélat, quelque moine sale, par des pâtres velus ou des mendiants en guenilles ; la liberté qui peut toutefois sortir jusque des filets du pêcheur napolitain ; ce que retrouverait alors d’enchantement et de génie cette belle captive ressuscitée : voilà donc les idées vraiment grandes qui ont tour à tour passé de l’âme du poëte dans ses chants. […] C’est lui qui pousse aux cieux les chênes les plus hauts ; C’est lui qui fait toujours les hommes les plus beaux. […] On a beau le couvrir de fange et de fumier, Il change en épis d’or tout élément grossier. […] Dans ses vers même sur l’Italie, et malgré de très-beaux passages, il se trahissait déjà beaucoup d’incertitude et d’indécision : Vigny disait à propos du Pianto : « C’est beau, mais ce n’est déjà plus lui. » Il m’est arrivé à moi-même de le comparer dès lors à un homme qui marche dans un torrent et qui en a jusqu’au menton ; il ne se noie pas, mais il n’a pas le pied sûr : il tâtonne et vacille comme un homme ivre.
Les vers du Rheingold et ceux de la Walküre sont les plus littérairement beaux qu’ait écrits Wagner ; ils sont beaux jusqu’à se suffire, à être beaux en tant qu’œuvre littéraire et absolument ; combien différents verrons-nous les textes des dernières œuvres ! […] Or, l’illustrera-t-on de belles phrases, de belles musiques, de belles décorations ? […] oh bel idéal où mon souffle se veut astreindre, comment en toi m’exhausserai-je ? […] Qu’elle est belle et qu’elle est vaine, l’œuvre de cet homme de merveilles ! […] et, hélas, qu’elle est belle, cette vanité !
J’y trouvais, moi, pauvre homme du Centre, plus d’assent » que d’accent, c’est-à-dire plus de Midi que d’Humanité ; trop de « poivrons » et de « fromageons », trop de « mas », de « nouvelets » et de « Gabrielous »… Et je ne sais pas bien encore, à l’heure qu’il est, si la tragédie d’Aubanel est shakespearienne ou tartarinesque… La légende est belle ; et si, comme on me l’a affirmé, c’est Aubanel lui-même qui l’a inventée de toutes pièces, il l’en faut louer grandement, car elle offre tous les caractères des légendes populaires… Pour trouver de ces choses belles et obscures, pour inventer un symbole qui semble vieux de plusieurs centaines d’années et qui a l’air d’avoir subi les déformations et les additions de plusieurs siècles, certes il ne faut pas être un médiocre poète, et je n’ai pas dit que Théodore Aubanel en fût un. […] Émile Faguet Sur quoi Aubanel, grand poète, mais ouvrier un peu maladroit, à ce qu’il me semble, a donné de tout son cœur sur le point désobligeant et périlleux, que la légende dérobait et lui épargnait, et s’y est attaché de tout son cœur, et en a fait le tout de son œuvre… Comme poème proprement dit, le Pain du péché est une belle œuvre. Les vers sont très beaux. […] C’est un beau succès pour Aubanel, et pour son brillant traducteur, M. […] Le Beau est partout comme Dieu : il y a dans Aubanel réaliste à sa manière et quand sa pensée l’exige, un merveilleux poète de la nature.
nous te ferons de belles funérailles. […] De même que Zola poursuit un beau rêve de littérature, Manet avait rêvé un beau rêve d’art. […] Il ne s’agit plus de créer une belle œuvre, il faut savoir s’organiser une belle réclame. […] La façade en est carrée, imposante et belle. […] — supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare.
C’est exquis, triste et beau. […] Ô belle œuvre, où abondent les chefs-d’œuvre ! […] il n’a jamais aimé que le Beau ! […] Après tant de beaux poèmes déjà, M. […] Elle va nonchalante ; elle fait, avec de beaux rêves et de belles images, comme si ce n’étaient pas de beaux rêves et de belles images. » Et je n’ai pas changé d’avis.
La journée de la Massoure fut une rude journée et, comme on disait, un très beau fait d’armes. On ne s’y battait point à distance, avec l’arc ni avec l’arbalète, mais on se frappait bel et bien de masses et d’épées, et corps à corps. […] À partir de là, il y eut d’aussi beaux faits d’armes, mais en vue de l’honneur et du los, en vue de la gloire humaine, et non plus dans la seule idée de Dieu. […] Une belle scène, et qui est capitale, est celle de la délibération pour savoir si l’on reviendra incontinent en France. […] Prud’homme était alors pour Joinville et pour saint Louis ce qu’étaient le beau et le bon des Grecs, ce que sera le mot honnête homme au xviie siècle, un mot large et flottant qui revient sans cesse et dans lequel on faisait entier les plus beaux sens.
Que deviens-je lorsque tout est beau ! […] la belle main ! […] les beaux bras ! […] » Et il motive son admiration de plus belle. […] Une belle ligne me frappe-t-elle, ils la sauront.
Quoique philosophe, Aristote faisait des poésies ; il en a fait une — très belle ! […] Ce sont, à coup sûr, les plus belles horreurs littéraires qu’on ait écrites depuis Les Fleurs du mal de Baudelaire. Et même c’est plus beau, car dans le mal, — le mal absolu, — c’est plus pur. […] Convenez-en, n’est-ce pas très beau ? […] Évidemment, c’est plus beau que le mot d’Ajax aux dieux : « J’en échapperai malgré vous !
Puis elle prit un grand et beau vase, de ceux où l’on plante ordinairement la marjolaine ou le basilic, et elle mit dedans la tête enveloppée d’une belle étoffe de soie. […] Il admirait un beau paysage lorsque l’apoplexie le foudroya en pleine santé. […] Il était jeune, beau cavalier, très dévot et très amoureux. […] Il conseille à la belle de faire un petit voyage en Angleterre. […] Ma pauvre chère belle, que tu me désoles !
La Madeleine du Corrège lisant au désert n’est qu’une belle et magnifique Italienne étendue et accoudée sur le gazon. […] — « Plus luisante qu’une belle image ? […] » — « Clairs comme une belle lune. » — « Et les mains ? » — « Belles, droites et longues. » — « Quelle robe a-t-il ? […] Si la première partie de la scène est méthodique et un peu compassée, cette fin est belle, belle de la beauté morale de l’Évangile même.
Il sait où sont les plus beaux feuillages jaunissants et où croissent les plus beaux arbres. […] Elle était le signe indéniable d’une belle vocation de romancier. […] Son amour des belles choses l’avait conduite à Venise, où elle habitait un des plus beaux palais du Grand Canal. […] que la façade de votre palais Dario était donc belle ! […] Mais un beau jour, le petit cheval s’emballe.
C’est dans son œuvre, en général, un excellent peintre et un des dix plus beaux d’aujourd’hui. […] Si l’on se reporte pour la comprendre pleinement à l’étude sur le beau caractéristique qui se trouve à la tête du catalogue déjà cité, on verra qu’en somme M.Raffaëlli, à travers d’ailleurs bien des obscurités et des longueurs, écartant les désignations de classicisme, de réalisme, de romantisme et de naturalisme, posant en principe » qu’esthétiquement toute époque a une notion particulière du beau, que socialement notre époque est caractérisée par un épanouissement, complet de l’individualisme et de l’égalité, qu’ainsi l’unité humaine autonome et libre est le facteur principal de notre vie sociale, on arrive à cette page d’un grand souffle sur la nécessité où est la peinture de travailler à représenter l’homme et toutes sortes d’hommes. « Le beau de la société, écrit M. […] Voilà le beau chez nous. […] Raffaëlli, dominé d’une sympathie humaine qui est belle en soi et qui vivifie son grand talent, voudrait borner cet art à nous donner de notre race et de nos contemporains, une série d’effigies caractéristiques, propre à nous les faire connaître intimement et par conséquent aimer, admirer, ou haïr et ridiculiser.
Le poëme est précédé d’une belle ode à M. […] Et le soir, un cercueil avec des fleurs passait au même chemin ; le De Profundis avait remplacé les chansons, et, dans la double rangée de jeunes filles en blanc, chacune maintenant semblait dire : Les chemins devraient gémir, Tant belle morte va sortir ; Devraient gémir, devraient pleurer, Tant belle morte va passer ! […] Le beau succès de l’Aveugle doit lui montrer ce qu’on gagne à des sujets que le pathétique et une certaine élévation épurent. […] Il a, dans Béranger, son patron et son correspondant naturel, un bel exemple de modestie, de persévérance, et aussi de perfectionnement dans l’emploi du talent. […] Nous concevons, en effet, le peu d’estime que des antiquaires, épris de cette belle langue en ce qu’elle a de pur et de classique, expriment pour le patois extrêmement francisé qu’on parle dans une ville du Midi en 1836.
Cette gloire, dont on a presque fait un reproche à notre nation, est assez féconde et assez belle pour qui sait l’entendre et l’interpréter. […] comme elle nous fait sentir et presque toucher ces beaux jours de cristal de l’automne, qui ne sont plus chauds, qui ne sont pas froids ! […] Une seule observation générale nous suffira : c’est qu’on peut rattacher les grands et beaux styles du siècle de Louis XIV à deux procédés différents, à deux manières opposées. […] un esprit, une beauté, une grâce à plein soleil, dans un carrosse tout ouver, et radieuse entre deux beaux enfants ! […] Veuve de bonne heure, aux belles années de sa jeunesse, elle paraît n’avoir jamais aimé d’amant.
Boullée, avait autrefois débuté avec distinction dans le ministère public, est digne de son sujet et représente avec fidélité la noble et belle figure de d’Aguesseau. […] Venu sur la fin de Louis XIV, il essuya en plein la chaleur et les rayons du beau siècle à son couchant. […] Dans un très beau mémoire de lui, où il y a des portraits historiques très bien touchés, il nous a exposé sa conduite et ses vues. […] Les dix Méditations sur les vraies ou les fausses idées de la justice sont une belle lecture. […] Toute cette lettre, au fond, ne signifie autre chose, sinon que Racine fils, qui faisait d’assez beaux vers, ne paraissait nullement un homme d’esprit.
Dieu ne voudrait pas permettre, pour son honneur, à sa créature d’imaginer une Providence éternelle plus belle que la sienne ; nous serons bien étonnés là-haut de trouver un monde de morts plus beau cent fois que nous n’avons rêvé ! […] Vous y trouviez, comme Voltaire lui-même, un beau ciel, un beau lac, de l’étude et des amitiés. […] Mon plus beau rêve fut toujours celui-là ! […] On dit la nature belle en ce pays. […] Vous n’avez qu’à vivre pour varier les applications d’un si beau talent.
Cette gloire latente est belle. […] Toute belle œuvre y a droit. […] Les pièces qui datent d’avant l’exil sont belles, mais les autres sont plus belles encore. […] Elle est belle, il l’aime passionnément. […] Il faut lire dans la belle étude de M.
Il s’est donc à la fois inspiré, en concevant sa belle reine, et de l’Ariane de Catulle et de la Médée d’Apollonius de Rhodes. […] Vénus toute seule, assise devant sa porte, est occupée à se peigner et à partager ses beaux cheveux sur ses épaules avec un peigne d’or. […] Le christianisme et la chevalerie jettent des nuances, et comme des rayons, sur les pentes du déclin qui restent encore belles. […] Ce serait là, pour cette première Médée, une fin aussi belle dans son genre, bien que moins funèbre, que celle du bûcher de Didon. […] Nous avons tâché de remettre en lumière quelques traits du vieil Alexandrin, essentiels, originaux, passionnés avec grâce, et qui auraient dû, ce semble, maintenir son nom avec plus d’honneur dans le voisinage de ces deux beaux noms.
Il a fait quelques beaux vers. […] C’est beau en soi ». […] La poésie est belle. […] La poésie est belle. […] Quelle belle histoire, mon cher !
Le ton est trouvé, grandiose et mâle : au défaut d’un morceau complet, ce livre est ainsi semé de beaux vers […] Le très beau sonnet de Du Bellay, son sonnet immortel : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ! […] On le vérifierait en prenant la belle Élégie de Du Bellay, Romæ Descriptio. […] La latinité, d’ailleurs, y est belle et largement facile. […] Il a laissé une belle réputation, moins haute et par là même plus à l’abri des revers et des chutes que celle de Ronsard.
Puis un très bel éloge du roi, qui a le mérite au moins de ne pas illégitimer Louis-Philippe. […] « Et avec tout cela elle était belle. […] Marius trouvait encore Cosette laide que déjà Cosette trouvait Marius beau. […] Elle avait plutôt un peu de colère contre ce beau dédaigneux. […] Seulement un bel hymne à l’avenir termine ce chapitre.
Il félicita, dans une belle ode, le jeune Étienne Colonna d’être nommé sénateur, et rêva, sous ses auspices, la renaissance de Rome. […] et attendris-les… — Vous à qui la fortune a mis en main le gouvernement de ces belles contrées, dont il semble que vous n’ayez nulle pitié, que font ici tant d’épées étrangères ? […] il n’est pas plus beau souvenir historique dans l’Europe du seizième siècle. […] » Le beau mouvement par où débute cette strophe ne peut échapper au lecteur. […] Plus l’âme se détache des sens pour contempler le juste et le beau, plus elle mériterait de n’entrevoir que l’image de l’idéal divin.
Non plus qu’un beau corps ne laisse voir le squelette ! […] Si ces hiers allaient manger nos beaux demains. […] Quant à la qualité nous demandons si la Vénus de Milo est plus belle que le Sphinx des pyramides, si la Joconde est plus belle que la Vénus de Milo, si n’importe lequel des artistes modernes a fait plus beau que la Joconde. […] Il est beau d’avoir éludé l’espace, trompé le temps, reculé les frontières de la nuit. […] Mais elle rhythme sa pénitence harmonieusement comme elle rhythmait sa folie ; elle est aussi belle dans le désespoir que dans le plaisir : et même, elle ne saurait du tout se passer d’être belle.
Quelles belles et bonnes âmes, ingénues, passionnées, sublimes ! […] Relisez la pièce espagnole, elle est fort belle. […] Pyrrhus est jeune, beau, illustre, et généreux en somme. […] Dans le Beau Léandre, de M. […] Quelle bande de belles âmes !
Les ouvriers sont de braves gens, qui comprennent leur devoir et qui travaillent, gaiement, en chantant… On aura beau dire et beau faire. […] Avouez pourtant que c’eût été un beau rêve ! […] la belle ouvrage, monsir ! […] c’étaient de bien beaux articles ! […] … Quelle belle chose !
Mais aussi que de beaux tableaux ! […] M. de Vigny aura jusqu’à la fin, et même dans sa période déclinante, de ces beaux vers larges qui signent sa poésie. […] … Ce poème est des plus beaux par la pensée. […] — Et c’est alors qu’il offre à la belle et pâle voyageuse, comme aux premiers jours du monde, la hutte roulante du berger. […] Passé la première heure si éclatante et si belle, quelque chose s’obscurcit ou se fige en nous.
D’une Sibour, qu’il perdit tout au commencement de 1675, il eut une fille unique… Il devint ensuite amoureux de la fille d’un apothicaire qui s’appelait Pajot, si belle, si modeste, si sage, si spirituelle, que Charles IV, duc de Lorraine, éperdu d’elle, la voulut épouser malgré elle, et n’en fut empêché que parce que le roi la fit enlever. […] Il avait au Mont-Canisy un château au bord de la mer, dans un site d’une beauté surprenante, « où l’on se promène, disait-il, sur les plus belles pelouses du monde, et d’où l’on voit l’univers ». […] La maîtresse en était absente, et, en la remerciant de l’hospitalité donnée en son nom, il lui écrivait avec un vif sentiment de la nature italienne : Vous ne m’aviez point dit assez de bien de Bagnaia, madame ; c’est le plus aimable lieu du monde que j’aie jamais vu ; on y trouve en même temps une belle vue, de grands arbres aussi verts qu’en France et qu’il ne faut point aller chercher, et des quantités de fontaines qui vont quand les maîtres n’y sont point : jamais ordre n’a été plus inutile que celui que vous aviez donné au jardinier de les faire toutes aller ; elles n’attendent pas vos ordres pour jeter des torrents de la plus belle eau du monde. Il juge en curieux et parle à ravir des autres parties de la villa, de la forme et de l’intérieur de l’appartement ; il conseille à la princesse romaine, maîtresse de ce beau lieu, et qu’il ne nomme pas, d’y faire des changements qui soient propres à l’embellir encore. […] Ces lettres de Lassay à la princesse sont assez jolies, mais pâles ; ce n’est point là le langage de la passion vraie : il a beau dire en dénouant et en s’éloignant : « Il vaut mieux que je meure et que vous viviez moins malheureuse.
Il n’avait que vingt-sept ans (4625), Il s’est peint à nous petit, « la taille de deux ou trois doigts au-dessous de la médiocre, la tête assez belle, (ses portraits nous la montrent même très belle), les yeux doux, mais un peu égarés, et le visage assez niais ». […] J’eus beau crier et me défendre, la couverture fut apportée, et quatre des plus forts hommes du monde furent choisis pour cela. […] On peut dire de lui qu’il jouait franc jeu tous les jeux de son temps, et, naissance à part, tous ces beaux seigneurs avec qui il vivait l’eussent avoué pour un des leurs. […] La belle Parthénie le plaignit aussi comme les autres, quelque sujet de plainte qu’il lui eût donné. […] Delille n’eût jamais écrit ni pensé la belle page sur le cardinal de Richelieu.
Le voilà au cœur de la plus belle société et du plus grand monde. […] Il vit beaucoup à Rome l’héritier des Stuarts, le prétendant, et sa belle épouse, la reine des cœurs, la comtesse d’Albany, dont il devint même amoureux. […] C’est du malheur, mais cela passera ; et tout là-bas est le beau lac où les ondes des torrents auront de plus nobles destinées. […] Ces journées de fermentation poétique étaient toujours suivies de quelque beau poème. Le matin, en s’éveillant dans son cabinet, mon ami jouissait de la belle vue ; puis il travaillait jusqu’à une heure avant le dîner qu’il passait le plus souvent à se promener seul avec moi.
Mais faire de Corneille son premier ministre, ou même un ministre, sur la foi de ses beaux vers, allons donc51 ! […] On sait les beaux vers grondeurs de Corneille, adressés à une belle qui avait assez mal accueilli ses hommages, et qui lui avait fait entendre qu’il était trop vieux pour un galant. […] Mais tout nous prouve que c’est bien pour son propre compte que Corneille a senti et grondé ces beaux vers ; la griffe et l’âme du lion y sortent de toutes parts. […] Nous avons beau faire et beau dire là-bas nous ne sommes pas pris au sérieux poétiquement ; le génie des races s’y oppose. […] Sous ce rapport, peut-être, la France doit à Corneille une partie de ses belles actions.
On se figure toujours en commençant qu’on va être tout différent de ce qui a précédé ; c’est le plus beau motif d’aller en avant et l’inspiration de la jeunesse. […] M. de Lamartine, par un procédé tout inverse, à force de lui donner raison d’avance et de lui faire beau jeu, lui ôte également toute prise et l’annule. […] … Et ici, en beaux et grands vers que chacun a pu lire, revient l’utopie immense, trop immense, mais enfin bornée (il était temps) par une vive peinture de vie heureuse dans une bastide du Midi. […] Il accorde tant à l’humanité en général et à je ne sais quelle apothéose de l’espèce ; dans le particulier, il a l’air de croire si aisément à l’esprit horatien de ses amis, qu’il pourrait croire par là-dessus à l’immortalité des beaux vers. […] Le vers de M. de Lamartine était comme un beau flot du golfe de Baïa : il le brise, il le saccade, il le fait trotter aujourd’hui comme le cheval bardé d’un baron du moyen âge.
Né d’un savant ingénieux et d’une Grecque brillante, André quitta très-jeune Byzance, sa patrie ; mais il y rêva souvent dans les délicieuses vallées du Languedoc, où il fut élevé ; et lorsque plus tard, entré au collège de Navarre, il apprit la plus belle des langues, il semblait, comme a dit M. […] on n’a rien de mieux à faire alors que de lui donner audience : Mais aux jours les plus beaux de la saison nouvelle, Que Zéphire en ses rets surprend Flore la belle, Que dans l’air les oiseaux, les poissons en la mer, Se plaignent doucement du mal qui vient d’aymer, Ou bien lorsque Cérès de fourment se couronne, Ou que Bacchus soupire amoureux de Pomone, Ou lorsque le safran, la dernière des fleurs, Dore le Scorpion de ses belles couleurs ; C’est alors que la verve insolemment m’outrage, Que la raison forcée obéit à la rage. […] Il nous introduit au boudoir de Glycère ; et la belle Amélie, et Rose à la danse nonchalante, et Julie au rire étincelant, arrivent à la fête ; l’orgie est complète et durera jusqu’au matin. […] Telles sont les femmes d’André Chénier, des Ioniennes de Milet, de belles courtisanes grecques, et rien de plus. […] Chénier tenait donc pour la division des genres et pour l’intégrité de leurs limites ; il trouvait dans Shakspeare de belles scènes, non pas une belle pièce.
C’est à Alger qu’on les transporte : la belle Elvire, donnée comme esclave au roi du pays, est respectée par lui et traitée mieux qu’à la française. […] Bref, sans entrer dans les détails du récit qui, d’ailleurs, ne manque pas de grâce et de délicatesse, Regnard et la belle Elvire sont délivrés ; le mari qu’on croit mort est plus qu’oublié. […] Regnard, qui les connaissait mieux que lui, riposta par une Satire contre les maris ; pour mieux défendre le beau sexe, il porta la guerre chez le sexe opposé. […] Le caractère est bien soutenu, l’intrigue bel et bien nouée, les scènes pleines et sans langueur, l’action attachante et jusqu’à la fin en suspens, le style surtout dru, ample, aisé, délicieux. […] Dans Le Joueur, le caractère principal a beaucoup de vérité : cet homme, qui a joué, qui joue et qui jouera, qui, toutes les fois qu’il perd, sent revenir sur l’eau son amour, mais qui, au moindre retour de fortune, lui refait banqueroute de plus belle, cet homme est incurable ; il a beau s’écrier dans sa détresse : Ah !
C’est, renouvelée par de belles images inédites, la grande poésie romantique. […] Cette attitude est presque toujours belle ; plus belle que les gestes disparates de la période ascendante : le repos est plus beau que le travail. […] Quel charme en ses phrases et que ses périodes sont belles ! […] L’attitude, qui est belle, est rassurante. […] Chacun des livres des Goncourt fut une de ces belles actions, chacune d’une beauté différente et neuve.
Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. […] C’est durant cette expédition qu’elle devint éprise d’un beau gendarme, celui même dont elle a fait l’objet de ses poésies amoureuses. […] Il est vrai que quelques beaux vers, même peu nombreux, vivent plus longtemps et volent plus loin que des pages continues de bonne prose. […] J’ai souligné exprès trois vers très beaux. […] si j’étais en ce beau sein ravie, etc.
Tout jeune que j’étais, cela me fit l’effet d’un beau thème de rhétorique. […] Nous n’en restâmes pas moins amoureux de Chateaubriand : le beau est si beau que son imitation nous fascine. […] C’était souvent beau de forme et très-aventuré de fond. […] Elle était régulièrement belle ; l’on remarquait sur son visage je ne sais quoi de vertueux et de passionné dont l’attrait était irrésistible. […] Cependant, c’est encore avec René, la plus belle apparition du génie après la Révolution.
Rien ne me semblait plus beau, plus noble, plus passionné et plus élégant que ces histoires d’amour. […] Celui-ci, avec « son beau visage fatigué et hautain », a tous les talents et compose des valses et des symphonies « d’un mérite tout à fait supérieur ». […] montrez-nous une héroïne qui ne soit pas splendidement belle et mirifiquement intelligente ! […] Mais ses illusions de moraliste candide ne m’en gâtent pas moins quelques-uns de ses plus beaux livres. […] C’est une chose singulière qu’une si belle orthodoxie dans les romans qui exhalent une telle odeur de femme.
Le sire de Joux, après avoir bien chevauché et guerroyé contre l’infidèle, s’était retiré, vieux, dans ses châteaux et ses donjons ; il avait trois filles belles à rendre un ermite amoureux. […] au nom de sa belle Il irait défier Satan ! Arthur qui brûle pour Hermance Était renommé troubadour, Il possédait la gai-science Et savait beaux refrains d’amour. […] Aussi bientôt notre beau page Que suit, triste, son lévrier, Quitte ces lieux où l’on outrage Amour et foi de chevalier. […] Les coursiers se cabrent, les chevaliers s’enfuient ; et l’un d’eux, l’un des anciens amants, Arthur, le tendre troubadour, entre dans un cloître ; c’est lui qui, en pleurant toujours sa belle, a donné, dit-on, le premier récit.
La composition est grande, belle et une. […] Et ce Temps revenu sur ses pas pour rendre Euridice à la vie et à son époux, n’est-il pas d’une belle poésie ? […] C’est certainement une des plus belles choses que je connaisse. La belle douleur que celle d’Esther ! […] … Belle Sophie, qui est le malheureux qui vous a causé de la peine ?
Nous avions entrevu, plusieurs années avant cette époque, ce jeune homme, qui n’était encore qu’un bel adolescent, marqué au front de ce double cachet du génie futur : la tristesse et l’enthousiasme. […] C’est peut-être dommage de leur avoir enlevé, à ces honnêtes affranchis des grandes maisons, cette loterie, illusion renaissante de la semaine ; ils rêvaient au moins de beaux rêves sur leur lit de servitude. […] » Mais je laisse avec confiance une si belle épopée à ce jeune espoir des poètes. […] Les beaux vers qu’on va lire ne me font donc aucune vanité en ce qui me touche ; quiconque se juge est incapable de se glorifier. […] Plaire est le seul système en poésie ; or il n’y a rien de moins plaisant qu’un syllogisme, fût-il en beaux vers.
la tragédie d’Euripide est fort belle. […] C’est, bel et bien, une divine tragédie. […] Cette combinaison est belle. […] Et la fin est belle. […] À ce degré, c’est très beau, — beau de décence, de possession de soi, de discipline intérieure.
Il épousa, après d’assez longues fiançailles cachées, une Anglaise du même âge que lui, pas très jolie mais avec de beaux yeux pourtant, de beaux cheveux et une belle taille, et qui, enfin, l’adorait. […] Les beaux rêves et les doux sentiments ! […] Le beau voyage ! Les belles visions de nuit, d’aurore et de crépuscule ! La belle « carte en relief » et les beaux paysages à vol d’aigle !
Mais je crois qu’en vérité c’était une belle créature. […] Bladé a le sens du grand style et de la belle forme. […] Celui de Napoléon demeure plus net dans le beau conte des Sept Belles Demoiselles. […] Il abondait en belles maximes. […] Rien n’est plus beau au monde.
C’est une assez belle occasion. […] C’était un bel ami. […] En art tout est faux qui n’est pas beau. […] Pourtant, quel beau manuel de philosophie ! […] M. de Ronchaud doit au panthéisme ses plus beaux vers.
J’aimais à le regarder, car il était beau en sa blanche et pâle vieillesse. […] Mais oui, c’est très beau, très beau. » Pendant que Heredia parle, le petit monsieur hoche la tête et fait le geste de quelqu’un qui ne veut rien promettre. […] Sa principale beauté consistait en un beau teint et en une opulente chevelure dorée. […] De cette séance commémorative, j’ai conservé un beau souvenir. […] Il n’était pas bien beau, ce papillon parisien, ce papillon de l’Institut.
par exemple, voilà une belle affaire ! […] voyez comme elle est belle ! […] On a beau dire, on n’oublie pas une chose pareille ! […] Mais l’ombre d’une si belle chose que la vertu est encore belle. […] Cette parole est belle partout, et partout consacrée.
Je crois facilement que ce jeu du Brabant est beau. […] Ainsi le chêne est un arbre qui peut être très beau. […] La journée était extrêmement belle. […] Et là-bas, dans le cher Erfurt, que de belles aventures ! […] C’étaient deux beaux enfants à cheveux blonds, de dix à douze ans.
On sait combien de belles traductions ont exercé souvent d’influence aux origines et aux époques de fermentation première des littératures. […] On rencontre chez lui, outre les pièces consacrées à ses amours, de belles épigrammes encore et une idylle ravissante de fraîcheur. […] Les belles œuvres industrieuses occupent les abeilles nées des flancs des taureaux, et, assises sur la ruche, elles fabriquent les blanches beautés des rayons humides aux mille trous. […] mode, bel air, dont les honnêtes gens se piquaient dans leurs poésies légères, dans leurs hendécasyllabes : Pour quelque Iris en l’air faire le langoureux ! […] Reconnais maintenant le payement de cette belle nourriture, en ayant reçu à la fois du feu et de la neige froide.
Il n’en faudrait même pas parler si, dans cet art si difficile de la tragédie, il n’y avait quelque gloire, non seulement à écrire une belle scène, mais à relever par de beaux vers une scène médiocre. […] Il a fait plusieurs fois aussi bien que cette belle scène ; je doute qu’il ait fait jamais mieux. […] Quand il juge l’art de ses prédécesseurs, il ne voit rien de plus beau que le développement des caractères par le dialogue. […] Mais ces beaux échantillons de style ne suffisent pas à donner à son discours un corps et un caractère. […] Le style brillant paraît plus beau que le style vrai, et il est plus facile ; nous y sommes donc attirés à la fois par notre vanité et notre paresse.
Franchement, quelques strophes de Malherbe, très belles de formes et d’expressions, quelques odes aussi harmonieuses, mais moins poétiques de J. […] Enfin, toute la belle et large prose de M. […] Guiraud et le Saül, dont la belle et grande poésie a placé M. […] Espérons que le Théâtre-Français se souviendra enfin que ses cartons renferment une belle tragédie d’un poète trop tôt pleuré, et que le public l’attend. […] S’il avait encore besoin d’apologie auprès de quelques esprits timorés, qu’ils lisent les belles et éloquentes leçons de M.
Mais cette hardiesse prématurée éveille chez la belle l’orgueil, le souci de sa réputation, la honte, la peur : son visage ne rit plus, et elle bannit l’amant de sa présence. […] Ainsi se dressent entre l’amant et l’amante deux groupes contraires, les alliés, Courtoisie, Bel Accueil, les ennemis, Danger (l’orgueil de la pureté féminine), Honte, Peur. […] De beaux habits, des manières libérales, des talents d’agrément sont choses également requises ; l’amour est un sentiment aristocratique. […] Par malheur, Jean de Meung n’a pas, comme Dante, créé une forme qui assurât à sa pensée l’éternité des belles choses : il lui a manqué d’être un grand artiste. […] Et à d’autres moments, par le regret ému de sa belle jeunesse, dépassant la belle heaumière de Villon, la vieille du Roman de la Rose atteint presque à la mélancolie de certains vers de Ronsard.
Qui de nous n’a pas eu un instant ce beau chant près de son cœur ? […] Et chez plusieurs d’eux, cette guerre apporta une illumination si belle que nous voulons en profiter pour mieux épeler le livre de la sagesse. […] Cet essai de morale sérieux, émouvant, c’est un bel arbre français. […] Et enfin, de ces mouvements extraordinaires de son âme, s’élance la plus belle flamme : « Les obus tombent pas loin. […] Le front, quelle belle école morale pour les civils !
Qu’il émane de la pierre ou de la parole, le beau est intellectuel. […] Une belle vie nous paraît la condition indispensable d’un beau génie ; sous le talent nous supposons toujours la vertu. […] De beaux talents s’y développèrent parallèlement à de belles amitiés que la tombe seule a vues finir. […] L’esprit, sans être aidé du sentiment, ne peut pas juger du vrai beau, du beau infini, du beau moral, c’est-à-dire du bien. […] La poésie laisse à la prose tout ce qui est utile sans être beau.
Il eut l’harmonie, la mesure ; sa prose marcha régulière et presque cadencée ; dans les membres bien proportionnés de sa phrase il disposa symétriquement les plus belles paroles, il fit jouer les figures, et simula des effets d’éloquence. […] Quel inconvénient y avait-il de faire attendre quelque temps un si bel ouvrage ? […] À cela près, il déclarait admirer sincèrement l’auteur pour ses grâces d’esprit, et n’avoir voulu que noter quelques taches dans un beau corps. […] Dans une seconde partie, s’attaquant aux entretiens ou lettres de Costar, il s’attachait à montrer que celui-ci, bien qu’ayant plus de connaissance des belles lettres et plus d’étude que son ami, avait commis lui-même bien des erreurs et des bévues. […] [NdA] Costar se souvient ici du beau passage et de la belle expression de Sénèque, peignant dans toute leur sève et leur jet vigoureux les premiers grands hommes encore voisins de l’origine des choses, et qui en avaient retenu je ne sais quel souffle divin : « … Alti spiritus viros et, ut ita dicam, a Diis recentes. » La jeune nature, c’est le « Mundus nondum effetus » qui vient après (Lettres à Lucilius, XC).
Cette famille revendique l’honneur d’avoir donné des grands maîtres à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, des cardinaux à l’Église, et un troubadour au beau ciel languedocien. « Garins d’Apchier, disent les manuscrits cités par Raynouard, fut un gentil châtelain du Gévaudan, vaillant et bon guerrier, et généreux, et bon trouvère et beau cavalier ; et il sut tout ce qu’on peut savoir du bel art de galanterie et d’amour. » Il passe même pour avoir inventé une forme nouvelle de poésie. […] qu’ils sont beaux ces bruits de la nature, ces bruits répandus dans les airs, qui se lèvent avec le soleil et le suivent, qui suivent le soleil comme un grand concert suit un roi ! […] Il y a de quoi dire : Heureux ceux qui l’ont quitté, qui ont, dans un beau jour, abordé au ciel ! […] Et le ciel si beau, et les cigales, le bruit des champs, la cadence des fléaux sur l’aire, tout cela qui te charmerait me désole. […] Ces approches d’automne sont belles : la température adoucie, le ciel plus nuagé, des teintes de deuil qui commencent !
Je comprends que la place qu’il occupe, si belle qu’elle soit, aurait pu être plus haute encore si les choses s’y étaient prêtées, si les grands cadres s’étaient ouverts pour lui plus souvent. […] Ce devait être vers 1819, sinon plus tôt : on avait tout au plus vingt ans ; on en était aux projets, aux rêves d’avenir, à la poursuite de tous les beaux songes. […] Quelles belles et judicieuses notices que celles qu’il a données sur Visconti, Gérard, Girodet, Guérin et tant d’autres ! […] Raoul-Rochette ne fit point ainsi : il était bien de sa personne, et le sachant ; beau diseur ; il a de la pompe, de la dignité, du grandiose, et aussi des fleurs. […] Desnoyers était belle et sereine, etc. » Tout l’Éloge est ainsi mis en scène ; M.
Eugène, est aussi le plus dangereux pour la belle Louison, qu’il ne regarde au passage qu’en rougissant, et qu’il écoute chaque soir quand elle chante. « Vivre à l’ombre de la beauté qu’on aime, à la regarder, à l’entendre, savez-vous une plus belle vie : une paresse agitée et contente, une oisiveté pleine de caprices ? […] Il lui offre, pour commencer, de faire ensemble une petite promenade au premier beau matin de dimanche jusqu’au bois de Vincennes. […] Ce château appartient à un financier, et la terrasse se trouve en ce moment peuplée du plus beau monde de Paris et de Versailles, du monde le plus fat et le plus élégant. […] Louise passera ainsi de l’amour pour Eugène au caprice pour Hubert, et finalement les quittera tous deux pour aller retrouver un des beaux seigneurs de la terrasse, qui l’a relancée jusqu’à ce château.
Vous avez beau remonter à l’origine des choses et des idées ou à l’A B C de la grammaire et de la rhétorique, suivre un à un les pas de la logique ou faire appel au sens commun simplement, mettre en avant la raison ou, ce qui vaut mieux, la nature ; au fond de toutes vos théories littéraires il y a un sentiment, pas autre chose, analogue, non point au sentiment large d’un homme libre de préjugés qui trouve belles toutes les belles fleurs et belles toutes les belles femmes, chacune dans son genre de beauté, mais au sentiment étroit d’un petit propriétaire qui n’a d’yeux que pour les fleurs de ses plates-bandes et de ses pois, ou d’un jeune amoureux prêt à rompre les os au premier qui osera dire que sa maîtresse n’est pas la plus belle femme du monde. […] Fions-nous à toutes les impressions du beau et du laid, du sublime, du comique, du tragique, etc. sur notre esprit et sur notre âme, en priant notre bon ange de nous garder des théories et des définitions, qui ôtent au sens littéraire sa candeur naïve, et de la logique, qui lue la liberté. […] La véritable largeur n’est point dans la sensibilité littéraire ; elle est dans l’intelligence, et le plus bel emploi qu’un philosophe puisse faire de son intelligence, c’est d’expliquer avec calme par une seule cause naturelle ou par une série logique de causes naturelles, tout ce qui étonne, irrite, scandalise, désole, chagrine, impatiente les esprits vulgaires et bornés.
La femme, en elle, fut originale et bonne ; et, quant à son œuvre, une partie en sera belle éternellement, et l’autre est restée des plus intéressantes pour l’historien des esprits. […] Joignez que la fréquence des aventures de cœur de cette femme magnanime se pourrait expliquer aussi par son romanesque, par le don qu’elle avait de voir les créatures plus belles et plus aimables qu’elles ne sont. […] Et quelle fantaisie luxuriante, quelle vision aisément poétique des choses, dans les Beaux Messieurs de Bois-Doré, le Château des Désertes ou Teverino ! […] Je ne parle pas de ses jeunes filles si charmantes ; et je ne rappellerai pas qu’elle a fait les analyses les plus fines et les plus fortes du caractère des artistes et des comédiens (Horace, le Beau Laurence, etc.). […] Elle a été un sein nourricier pour verser aux hommes la poésie et les beaux contes.
Mais, un beau jour, M. […] Mais si l’on n’obéissait qu’à l’amour pur et spontané des belles choses, que ferait-on ? […] Voilà pourquoi un fabricant de romans-feuilletons peut faire une brillante fortune et arriver à ce qu’on appelle une position dans le monde, tandis qu’un savant sérieux, eût-il fait d’aussi beaux travaux que Bopp ou Lassen, ne pourrait en aucune manière vivre du produit vénal de ses œuvres. […] La profonde vérité de l’esprit grec vient, ce me semble, de ce que la richesse ne constituait, dans cette belle civilisation, qu’un mobile à part, mais non une condition nécessaire de toute autre ambition. […] Le remède, en un mot, n’est pas d’exciter chez tous un appétit que tous ne pourront satisfaire, mais de détruire cet appétit ou d’en changer l’objet, puisque aussi bien cet objet ne tient pas à l’essence de la nature humaine, qu’au contraire il en entrave le beau développement.
Mais, quand les hommes d’armes qui sont avec Tybert, voient Berte si belle, ils ne la veulent plus tuer. […] » La situation de cette pauvre Berte égarée ressemble extrêmement à celle d’Una dans Spencer, de la vierge dans le Cornus de Milton, et de la belle Damaïanti des poèmes indiens. […] Elle demeure là, dans la forêt, neuf ans et demi, toujours sage, toujours fraîche et belle. […] La fausse reine a beau faire la malade et se cacher dans ses rideaux : elle est démasquée, chassée ; on brûle Margiste, et l’on cherche la pauvre Berte, mais sans la trouver. […] Il y a, nous le savons, neuf ans et demi de séparation : aussi on n’a garde de se reconnaître ; mais Berte est toujours belle, et Pépin toujours galant.
Il va chercher fortune à Venise ; il trouve amour et fortune dans sa première liaison avec une belle courtisane de la capitale. […] “Voyez un peu, monseigneur, les beaux masques que voilà, s’écrie Leporello. — Eh bien ! […] D’Aponte enlève à Trieste le cœur d’une jeune et belle Héloïse, fille d’un négociant anglais : les parents de son écolière lui accordent sa main. […] me dit Faustina. — Plus belle encore que toi, lui répondis-je. — Nous verrons donc ce bijou », reprit elle ! […] “Nous allons donc voir enfin cette perle incomparable, plus belle que toi !
Admirez la profonde réflexion du peintre, qui pouvait être tenté par un beau chêne aux bras tortueux ou par quelques fraîches fleurs de lotus endormies sur le lit des eaux. […] Il sort, tout voilé, mais tout brûlant, du regard de la belle moissonneuse et de l’attitude langoureuse, pensive et fière, du toucheur de buffles. […] … Il dort dans la patrie de Canova, avec lequel il eut tant de ressemblance par le sentiment du beau, ce vrai but de l’art. […] et, ajoutons, sur des traits toujours beaux ; car, dans Léopold Robert comme dans la statuaire grecque, l’expression n’enlève jamais rien au beau, cette première condition de l’idéal dans l’art. […] Est-ce qu’en sortant d’une galerie du Louvre ou du Vatican vous ne vous sentez pas l’âme aussi remuée qu’en fermant les plus beaux livres d’une bibliothèque ?
Mais ce sera la science qui la démontrera définitivement et l’appliquera à la solution des plus beaux problèmes. […] C’est l’homme qui est beau ; ce sont les choses qui sont belles, et non le tour dont on les dit. […] Toute manière de réaliser le beau est légitime, et le génie a toujours le même droit de créer. […] Voir une belle page de Laplace, à la fin du Système du Monde, 1re éd. […] Il est beau, non de rêver toujours, comme l’Inde, mais d’avoir rêvé dans son enfance : il en reste un beau parfum durant la veille, et toute une tradition de poésie, qui défraie l’âge où l’on n’imagine plus.
Ce n’est plus de la poésie, c’est de l’éloquence, c’est ce que Buffon appelait des vers beaux comme de belle prose. […] N’est-ce pas celle d’un beau jeune homme en pourpoint, couronné de roses, armé d’une vraie lyre, entouré de belles femmes, et en qui réside un dieu ? […] Passons donc en revue les plus beaux rêves de M. […] Pour dire que la statuaire grecque est le beau par excellence, il faut d’abord donner du beau une définition « faite exprès ». […] Pourquoi Plus belle ?
Mais ce que les anciens ont de beau et de bon n’est-il pas de tous les temps ? […] Elle est belle, parce que c’est un seul événement. […] Auger, Feletz, Villemain, me prêteraient de belles absurdités. […] Quel sujet plus beau et plus touchant que la mort de Jésus ? […] Je ne vois que des rapsodes récitant un poème épique plus on moins beau.
Trébutien de Caen, le savant et digne antiquaire, jaloux de tous les beaux débris et particulièrement dévot à ces saintes reliques de l’amitié. […] Ce matin.j’ai vu un beau ciel, le marronnier verdoyant, et entendu chanter les petits oiseaux. […] Jamais je n’ai vu de plus bel effet de lumière sur le papier, à travers des arbres en peinture. […] Mais Dieu ne fait-il pas le beau pour tout le monde ? […] Mais ce qui est beau, attachant, ce qui caractérise Mlle de Guérin à mes yeux, c’est la passion et le culte qu’elle a pour son frère.
C’était alors le temps « des belles conversations, de la belle galanterie, en un mot, de ce qu’on appelait les ruelles ». […] Il nous la peint dès ce temps-là d’un caractère égal et uni en tout, « fort belle et d’une beauté qui plaît toujours » . […] Scarron mort (1660), la situation de cette belle veuve de vingt-cinq ans, sans ressource aucune, devenait plus précaire, plus dangereuse que jamais. […] Elle avait le teint fort uni et fort beau, les cheveux d’un châtain clair et très agréable, le nez très bien fait, la bouche bien taillée, l’air noble, doux, enjoué et modeste ; et, pour rendre sa beauté plus parfaite et plus éclatante, elle avait les plus beaux yeux du monde. […] Lorsque je fus avec ce pauvre estropié, je me trouvai dans le beau monde, où je fus recherchée et estimée.
Pour mieux me remettre en sa présence, j’ai voulu revoir hier, au Musée de sculpture, le beau buste qu’a fait de lui Girardon. […] Boileau ne se tint pas ; Racine avait beau lui faire des signes, le prétendu bailli prenait feu et allait se déceler dans sa candeur. […] L’Académie en corps a beau le censurer, Le public révolté s’obstine à l’admirer. […] Il faut surtout relire ces beaux vers au sujet de la mort de Molière sur lesquels a dû tomber une larme vengeresse, une larme de Boileau. […] En un mot, chacun de ces beaux génies aurait abondé dans ses défauts.
et la revoyant quelquefois ; et là, dans la paix, dans le silence, mûrissant quelques beaux fruits préférés, résumant dans quelque livre choisi, et qu’on ne recommence pas, les trésors de son imagination ou de son cœur, ou, comme Montaigne, le suc le plus exquis de ses lectures et de son étude ! […] Ces roideurs de style, ces passages qui sentent l’huile dans son beau livre, auraient disparu. […] Ce passage éloquent et tout semé d’images poétiques a enlevé les suffrages du jury : qu’il enlève aussi les vôtres, messieurs ; car la pièce entière ne pouvant vous être lu, comme va l’être tout à l’heure la première, je demande au moins à vous en dire le plus bel endroit : Cherchez l’or, dit l’enfant qui souffre ; Au travail, joug prématuré, Je meurs ; — ni le beau ciel doré Ni le bel arbre vert ne viennent, à ce gouffre. […] Siméon Pécontal, poète bien connu, l’un des fervents disciples de l’art sérieux, et qui, tout récemment encore, en célébrant dans des stances le génie de Chateaubriand, a rencontré un des plus beaux exordes lyriques dont puisse s’honorer l’ode française. […] C’est l’histoire d’un enthousiasme romanesque pour un beau chanteur qu’on croit né prince, une erreur d’imagination dans l’amour.
On comptait sur une belle chose, on y croyait, et l’on vient vous dire que cela est tout changé ! Mieux vaudrait convenir une bonne fois de ce qui est beau, et n’en plus sortir. […] C’est tout un duel, qu’elle mène bel et bien, et de point en point, jusqu’à satisfaction entière. […] C’est une bonne paysanne, sans façon, de belles dents, des cheveux noirs, un teint hâté, âgée de vingt-quatre ans ; son lait a quatre mois ; son enfant est beau comme un ange. […] Cela lui nuit auprès des belles.
Claye est fort belle. […] Je ne sais rien, en revanche, de plus magique et de plus féeriquement éclairé que la haute avenue couverte, la nef ogivale de frênes séculaires, par laquelle le jeune prince s’avance vers le perron de l’escalier, dans la Belle au bois dormant. — Le livre, enfin, est précédé d’une Introduction de M. […] Boileau est l’homme du goût littéraire et classique, le satirique judicieux qui s’attaque surtout aux livres et aux formes en usage au moment où il paraît, et qui se rattache à la tradition délicate et saine de la belle Antiquité. […] Le savant médecin, Claude Perrault, frère du nôtre, se réveilla un matin architecte de génie, faisant naturellement des plans de colonnades, d’arcs-de-triomphe ou d’observatoires, qui se trouvaient les plus beaux, les plus majestueux et les plus appropriés, et qui se faisaient accepter à première vue des connaisseurs. […] Ainsi les souris qui sont changées en chevaux, dans Cendrillon, gardent à leur robe, sous leur forme nouvelle, « un beau gris de souris pommelé » Le cocher, qui était précédemment un gros rat, garde sa moustache, « une des plus belles moustaches qu’on ait jamais vues. » Il y a des restes de bon sens à tout cela.
Ensuite, qu’est-ce que le bon, le beau et le vrai ? […] Heureux aussi qui peut laisser une belle ode ! […] Rousseau, jugé par La Harpe, compte-t-il beaucoup plus de belles odes que Le Franc de belles strophes ? […] Ce n’est pas la plus belle pièce de M. […] La langue française n’a pas de plus belles odes que les deux ou trois plus belles de M.
Le Beau l’attire. […] N’en doutez pas, et pour lui Virgile est beau, Homère est plus beau, mais le plus beau poème que les hommes aient jamais pu lire est la Bible. […] Il en a de beaux. […] Il était heureux de se sentir beau, aimé, brillant cavalier, homme de belles attitudes et de beaux gestes, plus tard orateur rappelant le Forum ou la Pnyx. […] De belles choses encore.
Une belle demoiselle lui versa sur la tête de l’eau de rosé mêlée de jus d’herbes odoriférantes, symbole évident de sa douce et savoureuse poésie. […] Telle était la superstition pour les anciens, qu’il suffisait, pour que des vers fussent trouvés beaux, qu’il y parût quelque lambeau de leurs dépouilles. […] Le second paraît à Ronsard le type du langage noble, à cause des belles et magnifiques paroles : harnois, endosse. […] Mais montrez-moi quelqu’un qui ait changé de vie Après avoir suivi vostre belle folie. […] Ces vers, sont beaux ; le sens en est plein, l’expression forte et nombreuse.
Lamennais est une belle plume ; Joseph de Maistre est véritablement un penseur. […] Au dix-neuvième siècle, les plus belles poésies ne sont plus des peintures de l’homme dans des cadres appelés genres. […] Mais de Vigny avait le don si rare des beaux vers, et telle est l’excellence de la beauté poétique, que là où elle brille il y a vie et durée. […] Les beaux vers y abondent, mêlés à des imitations d’école, qui faisaient penser à d’autres maîtres, et désirer que le poète s’en affranchît. […] Je ne dis rien non plus de ses ouvrages en prose, qui, dans une même admiration pour les plus belles pages, donnent sujet à un désaccord non moins marqué et persistant.
M. de Rességuier a dit de lui dans une épître : Et c’est peu qu’ils soient beaux les vers, ils sont charmants. […] Martial a dit dans une excellente épigramme, en s’adressant au lecteur épris des belles tragédies et des poëmes épiques de son temps : « Tu lis les aventures d’Œdipe, et Thyeste couvert de soudaines ténèbres, et les prodiges des Médées et des Scyllas ; laisse-moi là ces monstres… Viens-t’en lire quelque chose dont la vie humaine puisse dire : Cela est à moi. […] Saint François de Sales ne se hasardait jamais à dire d’une femme qu’elle était belle, il se contentait de dire qu’elle était spécieuse : mot charmant et prudent qui se pourrait détourner sans effort pour qualifier le genre de beauté propre à cette poésie séduisante. […] Il ne serait pas impossible, nous le croyons, d’arriver à donner le sentiment réel, vivant et presque dramatique de l’histoire, par l’excellence même du récit ; et, au besoin, les belles pages narratives par lesquelles M. […] On m’excusera du moins si j’y ai trouvé un texte naturel à l’occasion d’une séance littéraire aussi judicieuse, aussi régulièrement belle, et des plus honorables pour l’Académie.
Des fragments de la réalité reflétés dans un esprit, les plus beaux livres ne sont pas autre chose. […] Et alors ils ont beau écrire trop vite et trop souvent ; ils ont beau écrire par métier, sans goût, sans plaisir, sans conviction : la qualité, le tour de leur esprit se révèle toujours par quelque endroit. […] J’obéis à un sentiment de religieux amour pour la très belle, très claire et très noble langue de mon pays. […] Si le choix m’en avait été laissé, j’aurais choisi d’abord d’être un grand saint, puis une femme très belle, puis un grand conquérant ou un grand politique, enfin un écrivain ou un artiste de génie. […] Il m’est arrivé de subir une grande impression dans une belle cathédrale aussi bien que dans un temple protestant ou dans une synagogue.
Dans ce beau drame de la coquetterie aux prises avec l’honneur d’un galant homme, Célimène est seule, sans autre défense que son esprit, sans autre protection que sa beauté. […] Ces beaux jeunes messieurs s’inquiètent bien du cœur de Célimène ! […] Il prend un air malheureux qui fait peine à voir ; il se trouble, il hésite, il est prêt à vous dire en frappant du pied, comme cet amateur homme d’esprit qui, jouant le rôle d’Alceste, prit la fuite au beau milieu du rôle en s’écriant : — Ce n’est pas ça ! […] Ces beaux jeunes regards s’arrêtaient, tout émus, sur cette femme qu’ils ne devaient plus revoir. […] Alors Baron s’avançant tout au bord du théâtre, et regardant dans cette foule, comme s’il eût pu découvrir les insulteurs : — Ingrat public que j’ai formel dit-il en les montrant du doigt ; et depuis ce jour-là, on eut beau le prier et le supplier de reparaître, il ne reparut plus.
Les peines qu’il se donne, dans la première partie de son récit, sont incroyables quand il s’agit de créer une importance, une valeur, une poésie quelconque à ce beau buste vide. […] On n’est véritablement soulagé pour Renée que quand ce bel insignifiant de Montmorency se met enfin à vivre, et devient quelque chose à l’heure de mourir ! […] Le génie chrétien de sa race assista Montmorency à son heure suprême, et lui communiqua une idéale beauté morale dont le beau superficiel ne se doutait pas ! […] il avait toujours été si heureux qu’il avait sans doute le sentiment du néant de la plus belle vie ! […] « Ce fut le 5 juin 1666 — nous dit Renée — que cette belle âme, honneur de son siècle, quitta la terre.
» ajouta-t-elle en tenant toujours sa belle et large main sur la serrure. […] La belle personne qui m’avait introduit entrouvrit la porte du cabinet contigu au salon. […] C’est un bel exil, mais ce n’était pas ma place. […] Jérusalem renaît plus charmante et plus belle ! […] Nous voulons, nous, de l’émotion et du beau.
De dépit, j’ai dit : ô la belle chose que les voyages ! […] Tableau de 4 pieds 3 pouces de large, sur 3 pieds un pouce de haut. ô les belles, les sublimes ruines ! […] Le morceau dont il s’agit ici est le plus beau de ceux qu’il a exposés. […] Prétendre avec quelques-uns que c’est l’influence d’un plus beau ciel, d’une plus belle lumière, d’une plus belle nature, c’est oublier que ce que je dis c’est en général, sans en excepter les bambochades, des tableaux de nuit et des temps de brouillards et d’orages. […] Pourquoi une belle esquisse nous plaît-elle plus qu’un beau tableau ?
On était beau, on était jeune, on était fier, on était enthousiaste. […] Toute belle œuvre est un germe planté en avril qui s’épanouira en octobre. […] Beaux temps où les choses de l’intelligence passionnaient à ce point la foule ! […] L’on cria à la laideur, à la monstruosité, et nous eûmes beau répondre comme les sorcières de Macbeth : « L’horrible est beau, le beau horrible », le tableau n’eut pas le succès de Mazeppa. […] Il a été plus beau que jamais dans Paillasse.
Victor Hugo, qui allait être l’Enfant du génie, et M. de Lamartine, qui en était déjà le beau jeune homme, n’avaient pas encore fait entendre, le premier, ces cris sublimes qui ravissaient d’enthousiasme l’âme maternelle de Mme de Staël ; le second, ces soupirs du jeune homme plus puissants que les cris de l’enfant et qui enchantèrent toutes les femmes. […] Quoique Stello et Grandeur et Servitude militaires soient, dans leur ordre, des chefs-d’œuvre, la poésie d’Eloa est encore plus belle que ces deux livres ne sont beaux ! […] Ce n’est pas le Moïse vrai, historiquement peut-être, le Moïse hébreu et biblique, mais quel beau Moïse humain, profond à la manière moderne, car il n’y a que les modernes qui soient profonds ! […] Toutes ces choses, il faut les voir dans ce poème incroyable, que Raphaël essaierait peut-être de peindre, s’il revenait au monde, et où les traits pareils a ceux-ci tombent à travers des magnificences d’expressions radieuses, comme de blanches larmes divines : Puisque vous êtes beau, vous êtes bon sans doute ! […] Il eut une autre gloire… mais il y a plus beau peut-être que notre puissance littéraire, c’est la pureté immaculée de notre première originalité.
Vous m’aviez tout l’air de dire de fort belles choses. […] Quelle belle érudition ! […] Il trace sur ses tablettes de belles figures d’anges. […] Florence sobre et pudique, le beau vivre des citoyens. […] Elle ne naquit point belle et en pâtit.
C’était un singulier juge et arbitre du grand et du bel art que Gustave flanche, et il mérite bien, puisqu’il a été si souverainement injuste et partial à l’égard d’Horace Vernet, d’obtenir un coin dans le portrait de celui dont il aurait voulu faire sa victime. […] Regardez au contraire, dans ce beau portrait de Napoléon III par Flandrin, comment le peintre s’y est pris avec le pantalon rouge de l’auguste modèle ! […] Qui que vous soyez, grand génie, beau talent, artiste honorable ou aimable, tout éloge juste et mérité sera retourné contre vous. […] Il part de Toulon pour Bone, à bord d’un beau vaisseau, le Diadème. […] Il y règne le plus beau désordre : on y voit pêle-mêle des fusils, un cor de chasse, un singe, des palettes, deux ou trois lièvres tués à la chasse et quelques lapins morts ; partout sont accrochés aux murs des tableaux achevés ou à moitié faits.
C’est un beau moment pour le critique comme pour le poëte que celui où l’un et l’autre peuvent, chacun dans un juste sens, s’écrier avec cet ancien : Je l’ai trouvé ! […] Parfaitement belle et spirituelle, connue de Corneille depuis l’enfance, il ne paraît pas qu’elle ait jamais répondu à son amour respectueux autrement que par une indulgente amitié. […] Nous ne le suivrons pas dans les divers succès qui marquèrent sa carrière durant ses quinze plus belles années. […] Au milieu de cette confusion se seraient détachées çà et là de belles scènes, d’admirables groupes ; car Corneille entend fort bien le groupe, et, aux moments essentiels, pose fort dramatiquement ses personnages. […] Ses tyrans et ses marâtres sont tout d’une pièce comme ses héros, méchants d’un bout à l’autre ; et encore, à l’aspect d’une belle action, il leur arrive quelquefois de faire volte-face, de se retourner subitement à la vertu : tels Grimoald et Arsinoé.
Les sources du beau, du bon, de l’agréable, &c. […] Il n’est pas nécessaire de savoir que le plaisir que nous donne une certaine chose que nous trouvons belle, vient de la surprise ; il suffit qu’elle nous surprenne & qu’elle nous surprenne autant qu’elle le doit, ni plus ni moins. […] C’est pour cela que dans la Peinture nous aimons mieux un paysage que le plan du plus beau jardin du monde ; c’est que la Peinture ne prend la nature que là où elle est belle, là où la vûe se peut porter au loin & dans toute son étendue, là où elle est variée, là où elle peut être vûe avec plaisir. […] Nous sommes touchés de ce qu’une personne nous plaît plus qu’elle ne nous a paru d’abord devoir nous plaire ; & nous sommes agréablement surpris de ce qu’elle a sû vaincre des défauts que nos yeux nous montrent, & que le coeur ne croit plus : voilà pourquoi les femmes laides ont très souvent des graces, & qu’il est rare que les belles en ayent ; car une belle personne fait ordinairement le contraire de ce que nous avions attendu ; elle parvient à nous paroître moins aimable ; après nous avoir surpris en bien, elle nous surprend en mal : mais l’impression du bien est ancienne, celle du mal nouvelle ; aussi les belles personnes font elles rarement les grandes passions, presque toûjours reservées à celles qui ont des graces, c’est-à-dire des agrémens que nous n’attendions point, & que nous n’avions pas sujet d’attendre. […] Une des plus belles fictions d’Homere, c’est celle de cette ceinture qui donnoit à Vénus l’art de plaire.
Défions-nous d’ailleurs des beaux vers. […] Il s’était aperçu que les bons font applaudir le personnage et les beaux le poète. Aux beaux vers il ne pouvait prêter que sa voix ; dans les bons il mettait toute son âme. Les beaux vers ne doivent être que les meilleurs d’entre les bons. […] La grâce, ce fut pour André Chénier d’être né d’une mère grecque, belle et spirituelle, sur les rives de Bosphore, en face du beau pays où la tradition fait naître Homère.
Ils voulurent réformer la belle abandonnée et l’enrichir de leurs dons. Ils la vêtirent de beaux habits régulièrement taillés et solidement cousus. […] Tous lui construisirent un beau palais aux salles choisies. […] C’est cette idéalité du monde et cette réalité de l’idée qu’exprime sous une forme figurative le beau poème de Mélusine, de M. […] Tout ce qu’on peut affirmer c’est qu’une belle activité apparaît parmi les jeunes gens.
Il y était spirituel comme dans ses articles, beau diseur, trop beau diseur, marivaudant trop. Beau discours, bel esprit, belle humeur, Chasles a-t-il perdu tout cela ? […] La belle humeur, surtout, en est partie. […] Belle au point de vue de la passion furieuse, cette histoire est belle encore au point de vue de la justice. […] Cet homme, qui a beau être philanthrope ne sera jamais bête, ne croit peut-être pas à l’immortalité de l’âme, et il est sûr de l’éternité de la race.
Il n’y a de beau, de bon, de noble, d’aimable, de spirituel, que le soldat. […] Ce fut vraiment pour les caricaturistes une belle époque. […] Il appelait cela une impiété et parlait de la belle Hélène comme d’autres parlent de la Vierge Marie. […] Otez-lui la légende, le dessin reste une belle et claire chose. […] D’autres fois, il trouve une belle chose et il l’ignore.
À côté des belles études de M. […] Elle s’est choisi un bel amoureux. […] belle amie, je t’aime ! […] — Viens, mon beau gardian ! […] Le festin que j’apporte sera beau.
M. de La Rochefoucauld aimait les belles passions et les croyait du fait d’un honnête homme. Quel plus bel objet pour s’y appliquer ! […] Le moraliste, chez La Rochefoucauld, est sévère, grand, simple, concis ; il atteint au beau ; il appartient au pur Louis XIV. […] Mais non ; on ne s’arrête pas en si beau chemin ; la veine orgueilleuse court et s’enfle encore. […] Les beaux raisonneurs viennent après, et sur le papier ils mettent de l’ordre à tout cela.
Duperreux, le premier, n’a pas désespéré des Pyrénées ; le premier, il a osé croire que, pour n’être pas dans l’Apennin, ces belles formes n’en étaient pas moins dans la belle nature ; il n’a pas craint de nous retracer tels qu’ils sont des objets qui perdraient peut-être une partie de leur charme en perdant leur singularité ; et, renonçant à la vaine prétention de corriger le beau et d’embellir le vrai, il a laissé au modèle le soin de défendre le portrait. […] Les masses largement modelées offrent ces contours coulants, mais fiers, qu’aucun accident bizarre ne fait sortir des limites du beau. […] Un autre très bel endroit de ces premières Observations est le moment qu’il choisit pour exposer son système général des montagnes, et en particulier des Pyrénées. […] J’ai vu les hautes Alpes, je les ai vues dans ma première jeunesse, à cet âge où l’on voit tout plus beau et plus grand que nature ; mais ce que je n’y ai pas vu, c’est la livrée des sommets les plus élevés revêtue par une montagne secondaire. […] Son herbier, c’était bien, en effet, les mémoires les plus vifs et les plus parlants au cœur pour celui qui avait dit aux belles heures de sa jeunesse : « l’odeur d’une violette rend à l’âme les jouissances de plusieurs printemps ».
Car j’ai beau vivre En France ; je ne suis ni Latin ni Gaulois. […] Richepin a beau être un insurgé, avoir la passion des gros mots et des plus abominables crudités de pensée et de style, la perfection de sa rhétorique nous met en défiance. […] Plusieurs des pièces de ce recueil sont d’une belle, ardente et magnifique sensualité. […] Voilà-t-il pas de belles découvertes ! […] Les Matelotes sont aussi franches et aussi belles que si elles n’étaient pas l’œuvre d’un lettré.
Francisque Sarcey Il est vraiment beau, très beau le quatrième acte d’Ulm le Parricide. […] Parodi a écrit de sa meilleure plume de beaux vers dont je ne puis donner autant d’extraits que je voudrais… Adam se met à la recherche de Caïn, et c’est là qu’est l’intérêt dramatique du beau poème de M. […] Il ne faut pas chercher à comparer cette œuvre dramatique au beau poème de Victor Hugo sur le même sujet ; le maître est le maître ; mais un sentiment vrai appartient à tous, et cette pensée du pardon pour Caïn est aussi personnelle à M.
Il y a de belles choses dans ce Pèlerin, il y en a de belles dans les Syrtes, il y en a d’admirables ou de délicieuses, et que (pour ma part) je relirai toujours avec joie, dans les Cantilènes, mais puisque M. […] Moréas a beau, comme sa Phébé, prendre des visages divers et même couvrir sa face de masques, on le reconnaît toujours entre ses frères : c’est un poète. […] René Boylesve Le seul homme actuellement doué du privilège d’écrire le beau vers français est Jean Moréas. […] Charles Maurras Depuis l’apparition du Pèlerin passionné, et surtout depuis les retouches essentielles qu’il a faites à ce beau livre, Jean Moréas, mon maître et mon ami, m’est le signe vivant de la poésie nationale. […] Cet heureux Athénien, après nous avoir restauré plus d’un genre lyrique, l’ode, la chanson, l’épigramme, l’épître, même la satire et surtout l’élégie qu’il a rendue si belle, nous promet une tragédie : la première représentation d’une nouvelle Iphigénie, imitée d’Euripide, dont quelques scènes achevées courent déjà de main en main, verra tous ces instincts classiques, refoulés depuis soixante ans aux veines de la France, prendre enfin leur revanche du désastre de Hernani.
Nous partîmes par une belle matinée semblable à celle-ci. […] Nous vîmes une belle ville couronnée de flèches aiguës. […] Nous restâmes enchantés et immobiles devant ce beau spectacle. […] Au milieu de ce chemin il y avait un lavoir plein de belle eau bleue et bordé de cinq ou six jeunes et belles filles de Milly. Nous les saluâmes poliment, et il y en eut une qui dit à Besson : « Où menez-vous donc ces jeunes et belles demoiselles ?
Je suppose qu’il allait se promener à Vaux, regardait les cygnes et les beaux parterres, et revenait le soir content d’avoir si bien travaillé. […] Il a beau baisser les yeux, il voit aussi clair que personne. […] Ajoutez encore un point, la bonté ; celui-ci a beau être épicurien, impropre aux devoirs de la société et de la famille, prompt au plaisir, inattentif aux conséquences ; il n’est jamais égoïste ni dur. […] Plus que personne, il en a eu les deux grands traits, la faculté d’oublier le monde réel, et celle de vivre dans le monde idéal, le don de ne pas voir les choses positives, et celui de suivre intérieurement ses beaux songes. […] Elles sont tout ce qu’il y a de beau et de bon dans l’homme.
que ta Clarisse est belle ! […] Viguier a très bien fait voir dans sa belle étude sur l’œuvre de Guillem. […] Pendant la délibération, survient la belle Sylvie, toute rêveuse. […] Y en eut-il jamais un plus beau depuis que le théâtre existe ? […] Voilà une mort qui vaut plusieurs belles tragédies.
Mais ces beaux temps sont passés ; nous sommes tombés plus bas, et M. […] Où il faudrait ne voir que le Beau (je suppose une belle peinture, et l’on peut aisément deviner celle que je me figure), notre public ne cherche que le Vrai. […] Parce que le Beau est toujours étonnant, il serait absurde de supposer que ce qui est étonnant est toujours beau. […] Mais le style en est vraiment beau et grandiose. […] Troyon est le plus bel exemple de l’habileté sans âme.
Le clown peut être braillard, mais l’acrobate est toujours beau. […] Pourtant elle était belle et se nommait « La Liberté ». […] Quand le résultat est beau, le procédé est justifié. […] Des résines aromatiques et des parfums brûlaient dans des encensoirs de bronze d’un beau travail. […] Appréciations dans le beau sens latin du mot, tel est le titre donné par M.
. — La Belle Saïnara, comédie en un acte et en vers (1876). — Le Bonhomme Misère, comédie en trois actes et en vers (1878). — Le Grand Saint-Antoine-de-Padoue (1883). — Les Bêtes à Paris (1886). — Héros légendaires (1889). — Aventures du Prince Frangipane (1890). — L’Ïle des Parapluies (1890). — Trop grande (1890). — La Vision de l’écolier puni (1890). — En bouteille (1893). — Seule à treize ans (1893). — Les Chasseurs d’édredons (1895). — L’Hommage à Flipote (1896). — Au bout du monde ! […] C’est que le poète Kami est l’un des plus aimés parmi les poètes japonais, et l’on eut été navré si le succès n’avait pas épousé la Belle Saïnara. […] Écoutez plutôt ces vers que Kami récite en jouant de l’éventail : Lorsque tu baignes ton pied tendre Dans ta rivière aux frais cailloux, Les beaux lys rosés font entendre Un long murmure de jaloux. […] Alphonse Lemerre Au théâtre, La Belle Saïnara, comédie en un acte et en vers, joint, comme certains de nos plus charmants tableaux de genre, la couleur locale japonaise à la couleur locale parisienne. […] Il a porté un jour ses rêves dans les polders de la Hollande… Après avoir applaudi la Belle Saïnara, nous aurions un extrême plaisir à écouter au Théâtre-Français cette autre comédie à l’affabulation ingénieuse, la Fontaine des Beni-Menad.
Je ne discute pas ce point, quoiqu’en ce qui concerne l’art on le trouve bien décidément croyant au vrai et au beau. […] C’est tout simplement un des plus beaux morceaux de haute critique qui se puisse lire en telle matière. […] Ce n’est pas un morceau de rhétorique, un beau lieu-commun académique, on a la réalité grande et simple. […] C’est encore un beau lot quand, avec cela, on a d’importantes vérités à dire. […] Jouffroy, les belles pages sur les jeunes générations en marche vers 1823.
Il a beau être le plus mondain de ces poëtes, il ne l’est pas assez ; la société qui l’entoure ne l’est pas davantage. […] Est-ce qu’il est bien agréable de s’entendre dire : « Vous avez les plus beaux yeux du monde, mais vous vivez de fadaises ? […] Buffon finit par dire, pour louer des vers, qu’ils sont beaux comme de la belle prose. […] Ils avaient pris le style correct et noble en même temps que le bon ton et les belles façons. […] Maintenant qu’il est à terre, les critiques le ramassent, le pendent à la vue de tous dans leur musée de curiosités antiques, le secouent et tâchent de conjecturer d’après lui les sentiments des beaux seigneurs et des beaux parleurs qui le portaient.
Il se reposait dans cette douce halte de la vie qu’on appelle une belle vieillesse, avant de mourir. […] Je possède des manteaux et de belles couvertures. […] À son réveil, Télémaque est conduit au bain par la belle Polycaste, la plus jeune des filles de Nestor. […] Vos plus belles robes restent négligées dans vos coffres ; cependant le jour de votre mariage approche, et vous devez vous orner de vos plus belles parures, et même en offrir à votre époux. […] Pendant ce temps j’irai à Lacédémone, féconde en belles femmes, avertir ton fils et l’amener à Ithaque.
Il y aura donc autant de variétés de sentiment du beau qu’il peut y avoir de belles choses en un genre quelconque. […] Mais diffère-t-il du sentiment du beau ? […] Dans notre rêve nous les trouvons infiniment belles. […] Les beaux vers ne peuvent se lire que lentement. […] Soient par exemple ces belles stances lyriques.
Seize ans ; ses plus beaux vers sont écrits. […] De tranquilles et belles allégories s’y esquissent déjà, suaves, calmantes. […] Tout est calme et tout est beau. […] Toi, beau de toute la tristesse, avec l’Espoir ! […] L’expression est belle et elle est juste.
Céard est l’auteur d’Une belle journée. […] Depuis Une belle journée, M. […] Mme Adam est très belle. […] Duruy en est loin, avec de belles prétentions à y toucher. […] C’était une belle rage alors.
Et est-ce aussi beau que quand nous étions petits ? […] L’un de ces deux discours est fort beau. […] Le soir, c’est fort beau. […] Et, tout de même, je la crois encore plus belle et plus variée. […] … « Mais lui, beau joueur : — Soit !
Nulle n’excelle comme lui à enfermer de beaux moutons dans une petite bergerie. […] Les vers du sonnet sont très beaux — tous font image. […] Il a été un des beaux servants de la Chimère. […] Gautier disparu, ayant encore de belles choses à dire. […] Verlaine laisse beaucoup de beaux poèmes.
Je vis en entrant une jeune femme aux beaux yeux, au beau front, aux cheveux noirs un peu courts, vêtue d’une sorte de robe de chambre sombre des plus simples. […] Je les apprécie bien comme de belles fleurs et de beaux fruits, mais je ne sympathise pas avec eux ; ils m’inspirent une sorte de jalousie mauvaise et chagrine : car, après tout, pourquoi ne suis-je pas comme eux ? […] J’ai bien tardé, mon ami, à vous remercier de votre bel et bon article. […] Puisse-t-elle être aussi belle que vous le méritez et que je le désire ! […] Portez-vous donc bien, et donnez-nous donc bientôt ce beau livre dont le commencement m’a charmée.
Il le fit dans des strophes inégales, mais senties, animées d’un souffle généreux et d’une assez belle emphase. […] Ses plus belles odes, selon moi, sont celles qu’il adresse à Buffon. […] Voilà de beaux vers, surtout les derniers, et qui se gravent d’eux-mêmes. […] Le Voyage du jeune Anacharsis venait de paraître, et le beau monde raffolait du brouet noir. […] On se serait cru revenu aux beaux jours de la petite guerre d’épigrammes entre Scarron et Gilles Boileau, et c’était le temps d’Austerlitz !
Si vous saviez combien elles sont riches et belles les émotions que donne la venue au monde du jour bien-aimé ! […] Enfin, tout ce que je vois autour de moi, pays, ciel, forêt et scènes humaines, tout est si beau, si beau que la joie de la contemplation est constamment la plus forte. […] Quel bel anniversaire de nos vingt ans de ménage, la « rue de la Mésange » redevenue française ! quel plus beau cadeau pourrai-je rêver de l’apporter ! […] Pouvoir emmener toi et nos chéris en Alsace-Lorraine et leur dire : Papa a aidé dans la mesure de ses forces à rendre ces deux beaux pays à la France, quelle plus belle récompense pour moi ?
Le « royaume de féerie », le plus beau qui soit en terre, est son domaine. […] Il me réservait le privilège de ces belles théories, dont je commence du reste à me dégoûter. […] Elle était trop belle pour nos pays, et elle était aussi sage que belle. […] L’égoïsme est juste le contraire de ce que j’avais été habitué à regarder comme beau et bien. […] La belle œuvre de M.
La soirée était belle ; lorsque nous rentrâmes, la nuit survint. […] il n’y a plus rien d’aussi beau, j’en applaudis de bonheur ! […] Ma sœur vous salue, mes demoiselles vous saluent, mes dieux vous saluent, nommément le beau Pâris à ma droite et la Vénus d’or de l’autre côté, et Mercure, le messager, qui se réjouit des courriers rapides, et qui attacha hier à mes pieds ses belles et divines semelles d’or, qui le portent avec le souffle du vent à travers la mer stérile et la terre sans limites56. […] Nous reconnaissons là le souffle des premières et belles parties de Werther, de celles où l’auteur se répand sympathiquement par toute la nature et voudrait s’en emparer : « Ah ! […] À une seconde et troisième lecture, ils purent toutefois s’apaiser un peu, Lotte surtout, j’imagine, qui, dans le secret de son cœur, sentait qu’au fond elle était l’âme et la divinité d’un beau livre.
Son Essai sur le Beau est connu chez toutes les nations ; aussi peut-on le regarder comme une de ces Productions originales, qui ne sauroient être que le fruit du génie. […] Il définit toutes les especes de Beau avec précision, avec justesse. Le chapitre qui regarde le Beau dans les Ouvrages d’esprit, est plein de réflexions profondes, instructives, lumineuses ; il semble y être l’interprete des Muses & de la Nature. Dans le chapitre qui concerne le Beau dans les Mœurs, la raison, le sentiment, la vérité, ne se sont jamais mieux exprimés que par sa plume ; on y voit briller une philosophie supérieure qui connoît aussi bien les passions du cœur, que les ressorts de la politique humaine.
Napoléon est un homme à la façon de César en effet, et qu’on doit louer comme tel ; mais il n’est pas comme Charlemagne, il ne cherche pas à éveiller le genre humain, à le rendre libre, juste, moral dans la belle acception du mot. […] — Jules de Rességuier, un poëte assez agréable et très-maniéré, a fait autrefois, dans une pièce adressée à Soumet, ce vers qui peint en un trait le défaut de celui qu’il croit louer : Et c’est peu qu’ils soient beaux, tes vers, ils sont charmants ! […] Ce mot charmant qui veut surenchérir sur le beau, peint à merveille la mignardise et le faux goût venant gâter des inspirations qui promettaient d’être belles. Ce charmant chez Soumet revient tous les trois ou quatre vers, qu’il s’agisse de tragédie ou d’épopée ; on pourrait appliquer encore à sa manière pompeuse, sonore et creuse, à son vers spécieux et brillant, le bellum caput, sed cerebrum non habet du fabuliste : belle forme, mais vide d’idées ! […] Ce n’est pas ainsi qu’avait fait Manzoni en Italie, dans ses deux beaux échantillons de Carmagnola et d’Adelchi.
L’auteur de ce livre a le malheur de ne rien comprendre à tout cela ; il y cherche des choses et n’y voit que des mots ; il lui semble que ce qui est réellement beau et vrai est beau et vrai partout ; que ce qui est dramatique dans un roman sera dramatique sur la scène ; que ce qui est lyrique dans un couplet sera lyrique dans une strophe ; qu’enfin et toujours la seule distinction véritable dans les œuvres de l’esprit est celle du bon et du mauvais. […] La ronce même y est belle. […] Choisissez donc du chef-d’œuvre du jardinage ou de l’œuvre de la nature, de ce qui est beau de convention ou de ce qui est beau sans les règles, d’une littérature artificielle ou d’une poésie originale ! […] À entendre des écrivains qui se proclament classiques, celui-là s’écarte de la route du vrai et du beau qui ne suit pas servilement les vestiges que d’autres y ont imprimés avant lui.
Henri Estienne et Amyot, eux, gens du métier, lisaient Homère à livre ouvert quand ils le voulaient, et leur belle et bonne langue en a profité comme de toute la Grèce ; Amyot même a cela de particulier que, sans le savoir, il a donné un air homérique à Plutarque, et il le fait parler un peu comme Nestor. […] Avec Boileau, du moins, nous retrouvons un poète qui, pour les endroits où il l’a étudié, peut emporter avec fruit un volume d’Homère, et qui travaille à le traduire en quelques beaux passages. […] C’est un beau sujet et qui, bien circonscrit, bien approfondi, doit amener des découvertes ou des nouveautés d’aspect au sein de cette époque confuse et si pleine, qu’on ne saurait entamer par trop de côtés. […] Voici de beaux vers, non pas tout à fait dans ce ton, mais d’un haut accent, que je viens d’avoir le plaisir de retrouver en refeuilletant une de ces épîtres peu avenantes au premier coup d’œil. […] » Puis quand il en a fini avec le couplet de Claudien, il se ressouvient du beau morceau de Virgile « O fortunatos nimium… », et il l’ajoute par une reprise visible : « Heureux doncques, heureux qui de son toit ne bouge !
Il avait aimé, il avait pleuré et chanté ses peines pendant une saison passée dans son beau Midi, la dernière avant son départ pour La Chênaie. […] » S’il était mort, en effet, à cette heure ou dans les mois qui suivirent, s’il s’était brisé dans sa lutte intérieure, quelle belle et intacte mémoire il eût laissée ! […] Le 20. — L’hiver s’en va en souriant ; il nous fait ses adieux par un beau soleil resplendissant dans un ciel pur et uni comme une glace de Venise. […] Et le 5 avril : Journée belle à souhait. […] En plein juin, la belle saison un matin s’en est allée on ne sait où ; le vent d’ouest a tout envahi comme un pasteur humide chassant devant lui ses innombrables troupeaux de nuages.
Le jeune Étienne va-t-il devenir amoureux de sa belle camarade ? […] Ses cheveux châtain foncé, entourés de bandelettes rouges à la manière antique, faisaient ressortir la blancheur de son cou, qui était élancé et fort beau. […] Il y a un bel endroit dans cette description d’élèves et d’atelier : c’est quand un des élèves, et des plus vulgaires, s’avise de parler mal de Jésus-Christ. […] c’est plus beau qu’Homère, qu’Ossian ! […] La scène est belle, touchante, bien composée ; je n’en ai retranché que quelques réflexions qui la ralentissent.
Il y en a cependant quelques-uns de braves ; et tous sont beaux, ressemblant beaucoup au buste d’Alcibiade. » Il répète plus d’une fois qu’il les trouve inférieurs aux Turcs, « cette ruine vigoureuse d’une grande nation. » Le mot n’est pas de lui, mais mériterait d’en être. […] Écoutons Childe Harold en ces passages célèbres : « Fair Greece, sad relic… Belle Grèce, triste relique d’une gloire évanouie ! […] Elle est si froidement douce, si mortellement belle, qu’on se sent tressaillir ; car l’âme ici est absente. […] Quinet, intelligence élevée, imagination féconde, mais trop complexe et qui ne s’est jamais entièrement dégagée, a écrit un livre plein et dense où il y a sans doute de belles pages, mais d’un lyrisme trop soutenu et trop tendu. […] Ils ont la fierté et la conscience d’eux-mêmes et de leur noblesse, « un facile et gracieux langage, un sentiment exquis du beau dans la pose et dans le costume, une intelligence subtile, un amour extraordinaire de l’étude. » Cet amour de l’étude, hérité et renouvelé des ancêtres, est porté à un point qu’on ne se figure pas.
Quelque chose de la gloire sanglante des armées de Napoléon se reflétait sur cette belle figure. […] Ils lui parlèrent de moi comme d’un jeune homme qui donnait de belles espérances à la poésie, au royalisme, et qui n’était point enrôlé dans le parti opposé à la religion. […] Je reconnus le beau mousquetaire de la revue de 1814, aux traits charmants du duc de Rohan. […] Il a, dans cette image, l’air d’éternelle jeunesse qu’il avait dans ses plus beaux jours ; sa physionomie le nomme. […] Les Bourbons pardonnèrent tout à ce beau nom et à ce repentir attristé par tant de vertu.
Mlle Victorine flottait entre le beau Rastignac et le vigoureux Vautrin. […] J’entends dire autour de moi : Voilà une belle femme ! […] Seulement j’aime mieux mes filles que Dieu n’aime le monde, parce que le monde n’est pas si beau que Dieu, et que mes filles sont plus belles que moi. […] Il rêve beau. […] « — Une femme qui a de belles épaules.
On éprouva ces mêmes sentiments à la vue des belles actions des hommes. […] Où trouver une citation de celui-ci plus pathétique que dans la belle tragédie de Rotrou ? […] Les principes du beau comme ceux de la nature sont réguliers et peu nombreux. […] Nul de nous, je crois, n’ignore que, tout fraîchement sortis de nos écoles, déjà nous étions disposés à nous plaire aux belles tragédies, aux belles comédies. […] Tel est le premier exemplaire du genre que nous étudierons sur d’autres beaux modèles.
Il est allé à la danse du village, il y a vu Anne, Blanche, Lucie, toutes à la fois, toutes à l’envi si belles. […] N’aurait-il pas pour effet possible de lui offrir l’idéal permanent des sentiments de fils, de frère, d’amant, de prêtre évangélique, comme toute belle âme non tourmentée les conçoit encore ? […] On peut rapprocher moralement et littérairement ce genre familier au curé de Valneige de quelques belles paraboles des Paroles d’un Croyant, et de celles de Krummacher, pasteur à Brème. […] Au contraire, les belles apostrophes de Lamartine à Fido, loin de paraître singulières à personne, ne feront que rendre la pensée de bien des cœurs. […] Dans les tours de Bothwell, prisonnier autrefois, Plus d’un brave oubliait (tant cette Clyde est belle !)
» Et quoique ce soit dit sans déclamation et à mi-voix très placide, c’est très beau. […] Voyez un peu la belle espèce ! […] Je me trompe bien si cela n’est beau. […] D’ailleurs, Orléans a là un bel aspect. […] On dit que jamais fille n’a eu de plus belles espérances que celle-là.
Jose-Maria de Heredia fait des vers presque aussi beaux que ceux de M. […] ô le beau sujet de description ! […] Jules Lacroix l’a mise en sonnets, dont quelques-uns sont très beaux ; M. […] Victor de Laprade sont très beaux, les sentiments sont élevés, la morale est pure. […] Rien n’est beau de ce qui est écrit.
« Elle était située, dit-elle à sa fille, au fond du faubourg Saint-Germain, fort au-delà de madame de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une belle et grande maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements. […] Le rendez-vous du beau monde est le soir chez la maréchale d’Estrées88. » C’est ici, et toujours en 1672, que se place, par toutes les circonstances qu’elle renferme, une lettre, sans date, de madame Scarron à madame de Saint-Géran, lettre qui, jusqu’à présent, n’a été, que je sache, l’objet d’aucune remarque, et qui cependant en fait naître de singulières. […] Vous m’avouerez, madame, que cette petite aventure achève admirablement toutes les autres, et qu’après cela il n’y a plus qu’à aller à la Trappe pour finir glorieusement une si belle vie. […] Je suis en très bonne santé, enfermée dans une assez belle maison, un jardin très spacieux, ne voyant que les gens qui me servent, toute ravie, tout extasiée dans la contemplation de ma dernière aventure. […] Quand elle charge l’abbé Testu de dire à l’hôtel de Richelieu : qu’on n’oublie pas dans la solitude des amis à qui l’on en doit tous les agréments, elle disait une chose sérieuse, qui se rapportait à la grande et belle habitation de Vaugirard, et à l’influence que madame de Richelieu exerçait sur la bienveillance de madame de Montespan et sur celle du roi.
Il y a là un grand effort, je n’en connais pas de plus beau, je n’en vois pas de plus logique. […] Voilà pourquoi son livre est beau, noble et utile. […] Ce n’est pas seulement une belle œuvre, c’en est une bonne, une suave, une auguste et une grande. […] Il a entrepris quelque chose de grand, quelque chose de beau, quelque chose d’immense. […] Mais il me semble qu’il n’a pas compris le sens du goût que nous aurions pour une belle œuvre.
Mes yeux seraient encore attachés sur cette image, je m’y serais consumée d’un vain désir, si une voix dans le désert : « L’objet que tu vois, belle créature, est toi-même ; avec toi il fuit, et revient. […] que tu me parus grand et beau ! et pourtant je trouvai je ne sais quoi de moins beau, de moins tendre, que le gracieux fantôme enchaîné dans le repli de l’onde. Je voulus fuir ; tu me suivis, et, élevant la voix, tu t’écrias : « Retourne, belle Ève ! […] C’est qu’il y a un beau idéal qui touche plus à l’âme qu’à la matière.
On ne montre pas comment un pareil style est beau ; et si quelqu’un le critiquait, on ne saurait que répondre. […] Saint Jérôme prétend que saint Luc était médecin, profession si noble et si belle dans l’antiquité, et que son Évangile est la médecine de l’âme. […] Qu’y a-t-il de plus beau que tout le morceau qui précède la naissance de Jésus-Christ ? […] Nous croyons connaître un peu l’antiquité, et nous osons assurer qu’on chercherait longtemps chez les plus beaux génies de Rome et de la Grèce avant d’y trouver rien qui soit à la fois aussi simple et aussi merveilleux. […] Nous nous servons de la traduction de Sacy, à cause des personnes qui y sont accoutumées ; cependant nous nous en éloignerons quelquefois, lorsque l’Hébreu, les Septante et la Vulgate nous donneront un sens plus fort et plus beau.
Ce n’était pas une minorité vaillante, mais le grand nombre alors qui brûlait de ces belles ferveurs pour l’antiquité. […] C’est peu qu’il vous fasse plus intelligents et plus capables de comprendre le beau : il vous rend meilleurs. […] Comme le disait notre Lafontaine, le bon fut de tout temps camarade du beau. […] L’admiration est saine et féconde ; on a recours à elle pour aller chercher le beau ; elle vous rend le bien en échange. […] Pour vous aussi dès maintenant la vie est une ascension vers le vrai, vers le beau ; adoptez donc franchement la devise du voyageur et chaque jour dites-vous aussi : « Plus haut !
Il faisait toujours beau dans sa belle âme, ses jours de haine n’avaient point de lendemain. […] « À la naissance d’Honoré, tout faisait présager pour lui un bel avenir. […] Le malheureux avait une belle main, selon l’expression du maître d’écriture qu’on lui avait donné à sa sortie du collège. […] Je me trouve le plus malheureux des malheureux qui vivotent sous cette belle calotte céleste que l’Éternel a brillantée de ses mains puissantes ! […] … « Je crois Louis Lambert un beau livre !
C’était par obéissance qu’il s’égarait avec moi presque sans rien voir sous les allées des bois, aux bords des torrents et sur les montagnes de ce beau pays pendant ce printemps. […] Il n’y avait pas de guide plus mal choisi pour faire voir la belle nature, car lui-même ne voyait que son livre. […] Cette belle et pittoresque nature était comme un livre qu’on m’aurait contraint à lire pendant un certain nombre d’heures par jour, en déchiffrant tout seul le sens. […] Cet Homère des oiseaux gagne sa vie à chanter, et compose ses plus beaux airs après avoir perdu la vue. […] me demandèrent mes camarades. — Moi, répondis-je, je pense comme vous ; c’est bien beau, mais ce n’est pas du vrai beau encore. — Et pourquoi ?
… Le Beau, est-ce l’Idéal ? […] Quoi, le Beau ? […] Le Beau ! […] Dieu ne doit-il pas être ce qu’il y a de plus beau ? La Vérité peut-elle n’être pas très belle ?
J’en sais peu d’aussi belles. […] Un si beau tapage ! […] Ce sont deux belles leçons ! […] Ni beau, ni laid, ni, à vrai dire, rien. […] Il les enveloppait dans les enchantements du plus beau génie qui ait jamais parlé la plus belle des langues.
Il n’y a dans les temps modernes que deux beaux sujets de poème épique : les Croisades et la Découverte du Nouveau-Monde : Malfilâtre se proposait de chanter la dernière ; les Muses regrettent encore que ce jeune poète ait été surpris par la mort avant d’avoir exécuté son dessein. […] Le dessin des caractères n’est pas moins savant : la férocité d’Argant est opposée à la générosité de Tancrède, la grandeur de Soliman à l’éclat de Renaud, la sagesse de Godefroi à la ruse d’Aladin ; il n’y a pas jusqu’à l’ermite Pierre, comme l’a remarqué Voltaire, qui ne fasse un beau contraste avec l’enchanteur Ismen. […] Il faut encore remarquer que les idées du Tasse ne sont pas d’une aussi belle famille que celles du poète latin. […] C’est moins chez eux, ainsi que parmi nous, quelques pensées éclatantes, au milieu de beaucoup de choses communes, qu’une belle troupe de pensées qui se conviennent, et qui ont toutes comme un air de parenté : c’est le groupe des enfants de Niobé, nus, simples, pudiques, rougissants, se tenant par la main avec un doux sourire, et portant, pour seul ornement, dans leurs cheveux, une couronne de fleurs. […] On est fâché que le Tasse n’ait pas donné quelque souvenir aux Patriarches : le berceau du monde, dans un petit coin de la Jérusalem, ferait un assez bel effet.
Le gibier du lion, ce ne sont pas moineaux, Mais bons et beaux sangliers, daims et cerfs bons et beaux. […] Quand la mauvaise fortune le force à consulter les autres, il fait un beau discours sur le bien public, et ne songe qu’au sien. […] Il est beau diseur, sémillant, important, importun, petit-maître. […] Cette belle source tarit vite ; on songe à soi, après avoir songé aux autres. […] Je te fais, et je baise un beau sein quand je veux.
Janikan, qui était aux côtés du roi, trouvant cette belle occasion de donner un coup de dent au premier ministre, répondit: « Eh ! […] Tirant de là vers la place Royale, on trouve sur la gauche un des beaux caravansérais d’Ispahan. […] Ce beau pavillon est soutenu sur trois rangs de hautes colonnes, et est orné au milieu d’un bassin de jaspe à trois jets d’eau. […] Le quai à droite est le plus beau. […] Ce prince prenait tant de plaisir à faire faire cette belle allée, qu’il ne voulait pas qu’on y plantât un arbre qu’en sa présence.
Personne n’en a fait un plus bel éloge que Saint-Simon, par la manière même dont il le critique. […] Marly fut bâti quand Louis XIV était fatigué de la foule, peut-être las du beau, et qu’on parlait déjà de la difficulté de l’amuser. […] Louis XIV est dans presque toutes les pièces de Racine « invisible et présent » par ses beaux côtés, est-il besoin de le dire ? […] Témoin les beaux vers du Discours au Roi, beaux surtout parce qu’ils « se sentent de la hauteur du cœur » d’où ils sont sortis. […] Il en faisait passer le fond avant la façon, et, quoique fort sensible à un beau sermon, il savait ne pas s’ennuyer à un sermon médiocre.
Certes, tout est beau, tout est admirable dans la nature, mais je ne crois pas que tout soit beau et admirable qui n’est pas à sa place. […] La scène est fort belle. […] Ici se place une très belle scène. […] … lorsque tu l’échappes si belle ! […] On ne saurait s’arrêter en si beau chemin.
« A quatre pas de là, il aperçut une belle dame et fit un autre signe. La belle dame monta. […] » Michel a beau plaisanter ; il a l’air de rire, mais il avance bien peu. […] et vous n’auriez pas pris dans tous ces beaux livres des phrases pour des idées ! […] Qu’est-ce qui est beau ?
Cela est encore plus fort en irrévérence que la Belle Hèlene […] Hommes d’observation, de sincérité et de hardiesse, ils se sont fait une doctrine à leur usage : ils se sont dit de ne pas répéter ce qui a été dit et fait par d’autres ; ils vont au vif dans leurs tableaux, ils pénètrent jusqu’au fond et aux bas-fonds ; ils veulent noter la réalité jusqu’à un degré où on ne l’avait pas fait encore ; ils tiennent, par exemple, à copier et à reproduire la conversation du jour et du moment, les manières de dire et de parler si différentes de la façon d’écrire, et que les auteurs, d’ordinaire, ne traduisent jamais qu’incomplètement, artificiellement ; ils ne reculent pas au besoin devant la bassesse des mots, fussent-ils dans une jolie bouche et du jargon tout pur, confinant à l’argot ; ils imitent, sans rien effacer, sans faire grâce de rien ; ils haïssent la convention avant tout ; pas d’école : « Aussitôt qu’il y a l’école de quelque chose, ce quelque chose n’est plus vivant. » Ils haïssent la fausse image et le ponsif du beau : « Il y a un beau, disent-ils, un beau ennuyeux, qui ressemble à un pensum du beau. » Très-bien : Je les comprends, je les approuve, je les suis volontiers, ou à très-peu près, jusque-là. […] On a beau être artiste jusqu’au bout des ongles, on est d’un temps, d’une époque ; on exprime les choses avec art et talent, pour être, apparemment, en sympathie avec quelqu’un, avec le plus d’amateurs ou d’admirateurs possible. […] On s’ennuie du beau reconnu de tous ; on veut du fin, de l’exquis, du neuf, quelque chose d’en deçà ou d’au-delà. […] A un endroit ils nous montrent une entrée de bal, un défilé de femmes au moment où elles arrivent dans le salon : il y en a six, six profils de suite décrits par eux avec un art, un soin, une ciselure, une miniature des plus achevées ; mais les peintres écrivains ont beau faire, ils ont beau dire, ils ont beau multiplier et différencier les comparaisons de médaillons et de camées, je ne me fais pas une idée distincte de ces six têtes, je les confonds malgré moi : six, c’est trop pour mon imagination un peu faible ; la prose n’y suffit pas : j’aurais besoin d’avoir les objets mêmes sous les yeux, ici la confusion des moyens d’expression entre un art et l’autre est sensible.
Seulement il veut choisir l’emplacement le plus beau ; il veut tout voir auparavant, afin, plus tard, de tout surpasser. […] des échantillons de tous ces beaux marbres qu’il a vus, des plans, des fac-simile de toutes ces belles cathédrales qu’il voulait surpasser, et il forme un cabinet de dessins parfaits, de reliefs d’ivoire, ou encore un cabinet de minéralogie, d’où il résulte aussi toutes sortes de lumières. […] Au commencement du siècle, l’art allemand du moyen âge fut en quelque sorte découvert, éclairé, restitué, grâce à de beaux travaux d’archéologie auxquels les frères Boisserée de Cologne attachèrent leur nom. […] Il suffit de jeter les yeux sur le magnifique volume, sur le luxe typographique et l’étendue des pages, sur les dessins qu’il renferme, pour voir que l’intention de l’auteur a été complète, qu’il n’a rien ménagé à son offrande, et qu’il a voulu que le beau, en cette image, ne fût pas séparable du saint. […] Par bonheur, Phanor est religieux, catholique, il croit : sa foi est un beau voile à sa suffisance.
Ange naïf, vous êtes beau : c’est l’important. […] Mais votre erreur est belle comme celle de Jésus et de Tolstoï. […] Elle est l’esthétique du geste ; toujours elle exige « que le geste soit beau ». […] Avant que d’écrire ou d’agir, le classique apprend à penser, et geste ou parole lui semblent beaux qui expriment directement et clairement le pouvoir absolu de la raison. […] Quand tu couches avec la blonde, tu songes à la brune ; et tu te prouves ingénieusement que la belle est laide ou que la laide est belle.
Il n’était que beau ; il est utile. […] La variété des chefs-d’œuvre résultant de l’unité de loi, quoi de plus beau ? […] Le beau ne chasse pas le beau. […] Les transformations de la poésie ne sont que les ondulations du beau, utiles, au mouvement humain. […] Elle est le Beau, divers selon les génies, mais toujours égal à lui-même.
Les uns donnaient à l’âme humaine, à ses aspirations les plus hautes, à ses regrets, à ses vagues désirs, à ses tristesses et à ses ennuis d’ici-bas, à ces autres ennuis plus beaux qui se traduisent en soif de l’infini, des expressions harmonieuses et suaves qui semblaient la transporter dans un meilleur monde, et qui, pareilles à la musique même, ouvraient les sphères supérieures. […] Voilà que vous vous retranchez dans le beau convenu et dans le noble, fût-il ennuyeux, et moi je me déclare pour la vérité à tous risques, fût-elle même la réalité. — Ou en d’autres jours, vous abondez dans votre prose, et je me replonge dans la poésie. […] Il m’est arrivé d’écrire une grande folie : J’irais à Rome à pied pour un sonnet de lui, c’est-à-dire pour qu’il me fût accordé de trouver en moi un de ces beaux sonnets à la Pétrarque, de ces sonnets après la mort de Laure, diamants d’une si belle eau, à la fois sensibles et purs, qu’on redit avec un enchantement perpétuel et avec une larme. […] Qu’autour du vase pur, trop beau pour la bacchante, La verveine se mêle à des feuilles d’acanthe ; Et plus bas, lentement, que des vierges d’Argos S’avancent d’un pas sûr en deux chœurs inégaux, Les bras pendants le long de leurs tuniques droites, Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites Le bas-relief est parfait ; on croit voir un beau vase antique. — Je ne trouve à redire qu’à ce mot d’extase un peu excessif, et que la rime a imposé au lieu d’enthousiasme. […] Les stances adressées À la jeunesse de l’avenir : Vous en qui je salue une nouvelle aurore… sont d’un beau souffle, avec quelques longueurs et des traits un peu forcés dans le détail ; mais la tendresse y éclate noblement en fierté, et l’élégie embouche le clairon de la victoire.
Ses premiers aveux, qui ne lui coûtent pas plus que le reste, sont d’une belle naïveté ; je me figure que les filles d’Otaïti se seraient confessées de la sorte peu après l’arrivée de M. de Bougainville, ou les jeunes Zélandaises, le soir du départ de l’Astrolabe. […] Sa mère, qui l’aimait beaucoup, mais qui était belle comme le jour, séjournait, tantôt à Londres, tantôt à Saint-Pétersbourg ou à Dresde, jouant la comédie. […] Mais madame Casanova passant un jour à Venise, et s’y étant fait amener son fils par le docteur Gozzi, qui pour le coup n’osait regarder une si belle femme au visage, madame Casanova, donc, se plaignit de cette étrange perruque blonde, et dit au docteur qu’elle ferait à Bettine un beau présent si elle coiffait désormais son écolier en cheveux. […] Casanova, qui avait été leur compagnon de route, ne les abandonna pas à leur arrivée ; et la belle dona Lucrezia lui fournit l’occasion d’être de leurs excursions à Frascati, à Tivoli et aux villas d’alentour. […] Une rencontre qu’ils firent à la cour de Parme d’un M. d’Antoine, noble Provençal et parent d’Henriette, mit fin à ce beau rêve.
Les enfants sont plus beaux que les hommes. Jamais un homme, si beau qu’il puisse être, n’est beau comme un enfant est beau. […] Ce beau front de jeune homme qu’il emporta comme Achille si prématurément dans la tombe, il ne put jamais entièrement ressuyer des teintes d’aurore de l’enfance. Elles y étaient encore à l’heure de mourir, quand mêlant l’enfantillage à l’héroïsme, il se fit faire, avant de partir pour la Grèce, ce beau casque d’or, de forme homérique, dont il aimait à parer son front devant le miroir de la Guiccioli, avec des coquetteries et des fatuités de Sardanapale… Ce fut peut-être la conscience obscure de ce qu’il était, qui lui inspira d’intituler Childe-Harold le poëme qui commença sa gloire. […] il était beau, Lord Byron, — cela n’est pas douteux, — et surtout il n’était pas si noir et si diable que les sots et les hypocrites protestants l’ont fait ; mais sous la plume de celle qui a pourtant un intérêt à le trouver irrésistible, il finit par être trop beau, et on lui voudrait, au moins une des verrues que Cromwell disait à son peintre de ne pas oublier.
Il émane du beau, de la réalité, et la nature est réelle et belle. […] dit alors le beau Puyjoli. […] J’ai beau m’attarder, il faut que j’y arrive. […] Comme c’est beau ! […] Je n’ai rien vu de plus beau.
ce Pagello avec « son beau gilet », si pareil aux robustes gars demi rustiques des romans de cette excellente Lélia… avouez qu’il eût été dommage que cet homme-là ne nous fût pas présenté. […] Cela nous rappelle que la matière première des plus beaux livres n’est, fort souvent, qu’une réalité souillée et médiocre. […] La plus belle phrase peut-être, et la plus profonde, de On ne badine pas avec l’amour a été empruntée textuellement par Alfred à une lettre de George. […] Un personnage de Labiche dit à un mari trompé : « Tiens-toi tranquille ; tu as le beau rôle : garde-le ! » Dans ses rapports intimes avec Sainte-Beuve, c’est Victor Hugo qui eut « le beau rôle », il le faut dire sans raillerie.
La Henriade Si un plan sage, une narration vive et pressée, de beaux vers, une diction élégante, un goût pur, un style correct, sont les seules qualités nécessaires à l’Épopée, la Henriade est un poème achevé ; mais cela ne suffit pas : il faut encore une action héroïque et surnaturelle. […] Telle est néanmoins la puissance des idées religieuses, que l’auteur de la Henriade doit au culte même qu’il a persécuté les morceaux les plus frappants de son poème épique, comme il lui doit les plus belles scènes de ses tragédies. […] Les héros de ce poème débitent de beaux vers qui servent à développer les principes philosophiques de Voltaire ; mais représentent-ils bien les guerriers tels qu’ils étaient au seizième siècle ? […] L’élégance de ses mœurs, ses belles manières, son goût pour la société, et surtout son humanité, l’auraient vraisemblablement rendu un des plus grands ennemis du régime révolutionnaire. […] Voltaire n’a flotté parmi tant d’erreurs, tant d’inégalités de style et de jugement, que parce qu’il a manqué du grand contrepoids de la religion : il a prouvé que des mœurs graves et une pensée pieuse sont encore plus nécessaires dans le commerce des Muses qu’un beau génie.
Il leur a établi un domicile dans la patrie des beaux arts. […] On n’avoit point fait encore aucune découverte dans le clair-obscur ni dans la perspective aerienne, non plus que dans l’élegance des contours et dans le beau jet des draperies. […] Toutes les écoles qui se formoient alors, alloient au beau par des routes differentes. […] Ils dégenererent durant les plus belles années de l’empire romain. […] Les plus belles statuës de la Grece, dont les restes nous sont si précieux, étoient de ce nombre.
Dis-le, belle sorcière ; oh ! […] vous nous la donnez belle, M. […] Castille a beau regarder M. […] Cela n’eût été, assurément, ni moins beau ni moins bizarre. […] Pour eux, la plus massive est en même temps la plus belle.
Pour nous, qui ne connoissons que ces deux intérêts en matiere de Littérature, nous ne craignons pas d’assurer que cet Ouvrage est non seulement un Poëme, mais encore un des plus beaux Poëmes épiques qui aient été faits. […] Les sujets de l’Iliade & de l’Odyssée, celui de l’Enéide, sont sans doute beaux aux yeux de l’imagination ; ils ne sont réellement intéressans que pour les Grecs & les Latins. […] Elle apprend, en un mot, à respecter la Religion, à écouter la voix de la belle Nature, à aimer son pere, sa patrie, à être citoyen, ami, malheureux, esclave même, si le sort le veut. […] Jamais on n’a fait un plus bel usage des richesses de l’antiquité & des trésors de l’imagination. […] On sait pourtant que la sensibilité de son ame le conduisit trop loin dans une matiere où il seroit beau de s’égarer, si la Divinité ne rejetoit elle-même tout excès.
En effet, quoi de plus beau, même dans le talent le plus composé de facultés diverses, le plus brillant, le plus savant et le plus étonnant, que cet atome, céleste et mystérieux, qui manque souvent aux grands talents et que Mme de Staël, qui l’avait, appelait l’étincelle divine, — que ce rien qui est tout, qui se mêle à tout et qui fait qu’on est poëte ! […] Il y eut l’être inspiré, naturel et charmant, qui met ses prétentions à ses pieds, — à ces pieds qui, fussent-ils laids, — et elle les avait beaux, — se transfigurent presque comme ceux des Saintes, quand on y met ses prétentions ! […] Elle avait été jusque-là une femme de lettres brillante et enviée, n’ayant été femme que les jours où elle avait été poëte, et ces jours-là, vous le verrez, furent moins nombreux que ces poésies, quoique plusieurs d’entre ces jours aient été très beaux ! […] Elle était affectée comme lord Byron qui, lui aussi, était affecté : mais elle n’avait pas le talent de lord Byron… Parce qu’elle était belle, c’est la vérité ! […] C’est une belle couleur de victime. » Comme les causeurs charmants dont le monde a gardé la mémoire, Rivarol, Boufflers, et surtout ce prince de Ligne, auquel elle fait penser sans cesse, elle pousse la gaieté jusqu’à la folie et même quelquefois jusqu’à la bêtise, ce genre de bêtises dont le prince de Ligne écrivait : « Je me les dis tout bas, pour me faire rire tout haut », et qu’il se disait tout haut aussi, l’indisciplinable aimable homme !
Alors même qu’elle ne penserait pas que la poésie est la plus belle et la plus difficile des choses littéraires, alors qu’elle partagerait pour ce langage des dieux, méprisé des goujats, l’indifférence dédaigneuse des fortes têtes de son siècle, la Critique ne peut pas plus laisser inaperçu un livre de vers signé Auguste Barbier, qu’un poème de Lamartine et des recueils de poésies de Victor Hugo et d’Alfred de Musset. […] Ici, au contraire, c’était aussi du patriotisme, mais d’une inspiration plus haute, parce qu’elle était moins collective, exprimé dans des vers qui n’avaient pas besoin de musique pour paraître beaux, et comme, avant eux, la langue française n’en connaissait pas. […] Comme après La Curée, après ces douze chefs-d’œuvre que nous venons d’énumérer si le poète des Iambes était mort, il aurait laissé une immortalité d’autant plus belle que le regret, le regret de l’avoir perdu dans la plénitude de sa force, aurait ajouté à ses œuvres finies la poésie d’œuvres qu’il n’aurait pas faites. Mais il continua de vivre, et il eut raison de cette fois encore ; car s’il resta le même par le génie, il se diversifia par les œuvres, et il écrivit le Pianto, c’est-à-dire les plus beaux vers qui aient été faits sur l’Italie depuis Byron, les plus tristes depuis le Dante ! […] Talma n’avait pas été plus beau lors de sa fameuse entrée en scène dans Hamlet !
Nous ne disposons pas de vos belles liturgies. […] En même temps qu’il collabore au mouvement social, il est un de nos pasteurs les plus zélés, et il se relie en pensée à toutes les belles figures qui sont dans l’Église catholique. […] La pensée est bien belle et de la plus touchante humanité. […] L’Évangile a dit : Celui qui frappe par l’épée périra par l’épée… Pour ne pas défaillir à certains moments, il faut que je sois certain de défendre la plus juste et la plus belle des causes ». […] Préparez vos plus belles toilettes.
Un jeune beau de la ville de Leyde, un jeune peintre qui croit posséder la plus ravissante maîtresse de la ville, se trouve, minuit sonnant, au moment suprême, n’avoir entre ses bras qu’une horrible vieille, une sorcière infâme. […] — la vie est une chose étrange ; En ce temps-là j’aimais, et maintenant j’arrange Mes beaux amours en méchants vers. […] Vos discours sont très beaux, mais j’aime mieux des roses… Voyez toute la pièce. […] Lui, il devait venir au temps de la belle Grèce et de la molle Ionie, en ces âges chantés et illustrés par l’antique Anacréon, par Alcée, par Ibycus, Solon, ou Mimnerme, ou par le, glorieux Pindare. […] Il nous a donné toute sa poétique dans une de ses plus belles pièces, le Triomphe de Pétrarque, où il s’adresse, en finissant, aux initiés et aux poètes : Sur l’autel idéal entretenez la flamme.
Il y est donné une description détaillée de la toilette des dames de la Cour de Melior, — je ne sais quelle Cour fabuleuse orientale, — pas si fabuleuse pourtant : chaque dame est enfermée avec sa femme de chambre et se met dans ses plus beaux atours pour la noce de la belle Melior, l’impératrice de Constantinople. […] Leurs robes sont justes, et elles portent de petites franges d’or et d’argent depuis les poignets jusqu’aux hanches, qui sont très belles et très blanches. […] » — « Madame, j’ai beau regarder, je ne vois plus rien à retoucher. […] Et c’est ainsi qu’à la faveur du mot Tressoir, nous voilà entrés et initiés dans le boudoir élégant d’une châtelaine au plus bel âge gothique. […] Celui-ci ne cessait de lui montrer de belles estampes, de beaux modèles ; il lui faisait copier des statues grecques, ce qu’il y avait de mieux en gravures.
Elle était seulement blessée de la négligence du roi et de ses attentions pour cette jeune et belle personne, qu’elle appelait une belle idiote, et elle avait recours à son secret ordinaire pour rappeler sur elle l’attention, c’était de s’éloigner. […] Il est homme d’habitude… Le roi lit quelquefois l’Écriture sainte, et il trouve que c’est le plus beau de tous les livres. […] « On est ici dans la plus grande joie », écrivait le 7 août madame de Maintenon à madame de Saint-Géran ; « le roi a fait un fort beau présent à madame la dauphine. […] Savoir les êtres de la chapelle… savoir où l’on est vu et où l’on n’est pas vu, rêver dans l’église à Dieu et à ses affaires… voilà le plus bel effort de la dévotion du temps. […] Le roi vit pour la première fois une taille parfaite, les plus beaux bras et le plus beau cou du monde… La vive rougeur de madame de Maintenon rendait en cet instant sa figure éblouissante ».
De l’éclat, une fraîcheur Qui conservait des Lis la candide innocence disaient les poètes, de beaux yeux, des cheveux blonds et d’un beau cendré, une belle taille, tout cela couvrait ce qui lui manquait du côté de la délicatesse et de la grâce ; « elle avait tout à fait en elle l’air de la grande beauté », reconnaît Mme de Motteville. Les dents pourtant, qui n’étaient pas belles, et le nez grand et aquilin, accusaient les défauts assez ordinaires à la race des Bourbons. […] Elle avait vingt-cinq ans à cette seconde époque, le bel âge pour une amazone. […] Ces premiers jours furent les plus beaux. […] La prison avait fait sortir tous les défauts de caractère et de cœur qu’il avait su cacher dans ses beaux jours.
De belles filles allemandes simples, rieuses, facilement aimantes, les traversent avec l’auréole pâle de leurs cheveux et la longue douceur de leur regard bleu. […] L’île des fées, la belle île, Se dessinait vaguement aux rayons de la lune ; De douces harmonies y retentissaient Faisant ondoyer la danse des ombres. […] Je me rappelais la nuit que je passai à veiller près de son lit — le lit sur lequel gisait son pâle et beau corps, aux lèvres silencieuses et pâles… — Et quel regard singulier me jeta la vieille femme chargée de garder le cadavre, quand elle m’abandonna ce soin pour quelques heures ! […] Si lu as de bons yeux, Et que tu regardes dans mes chants, Tu verras une belle jeune fille Y errer sans cesse. […] Ne s’étant presque pas modifié pendant sa vie, — l’Intermezzo de sa première jeunesse est beau de la même façon que le Nouveau printemps et que Lazare, — Heine ne perdit rien à son déclin.
Et, me suivant des yeux, disent : Comme elle est belle ! […] Il est remarquable que la France a perdu, sur la fin du dernier siècle, trois beaux talents à leur aurore : Malfilâtre, Gilbert et André Chénier ; les deux premiers sont morts de misère, le troisième a péri sur l’échafaud. […] Lo bel pianeta, ch’al amar conforte, Faceva tutto rider l’oriente Velando i pesci, ch’erano in sua scorta. […] » Que le soldat est heureux qui combat ainsi sous les yeux de son capitaine et de son roi, à qui sa valeur invincible prépare un si beau spectacle ! […] » Mais peut-être que sa doctrine sera si plausible et si belle, qu’elle donnera du crédit à cet homme si méprisé.
La belle raillerie que ce trait sur la barbe d’Hudibras ! […] Après de si beaux exemples, on pouvait tout oser. […] On a beau glisser, on appuie trop. […] « Je ne sais où ce fou de Crofts avait pris que les Moscovites avaient tous de belles femmes, et que leurs femmes avaient toutes la jambe belle. […] ii, le Beau à l’Église.
Les beaux vers abondent, mais la composition est absente, ou elle se dessine vaguement et ne se grave pas. […] Ce qu’on appelle naïveté dans l’art a cessé de bien bonne heure et avant les beaux siècles. […] Les belles époques de la comédie ont-elles été suivies d’améliorations dans les mœurs ? […] L’âge des plus beaux sermons, je vous le demande, a-t-il donc été suivi d’une si grande amélioration dans les mœurs ? […] Voir dans le traité de la Science du Beau, par M.
Je sais bien que cinq beaux chapitres de l’Histoire militaire de Jomini nous en présentaient un tableau élevé, sommaire et judicieux. […] Encore une belle figure, un grand portrait militaire de plus, que nous possédons, et cette fois non de profil et à demi, mais en pied et tout entier, grâce au travail de M. […] Il y aurait maintenant à aborder la principale figure de cette laborieuse armée à son beau moment, Dugommier, le vainqueur de Toulon, le libérateur des Pyrénées. […] Quelle plus belle oraison funèbre ! […] Guerre, art, poésie, philosophie, imagination ou réalité, heureux qui trouve à quoi se prendre une dernière fois dans sa vie, entre les belles causes qui demandent et appellent l’étincelle sacrée !
Elles sont le refuge des honnêtes gens à qui la grande curiosité, le sentiment du beau et le don de l’expression ont été refusés. […] Si quatre-vingt-dix-neuf variantes n’ajoutent ni sens ni beauté à un texte ancien, la centième pourra nous donner un beau vers. […] Ce sont les manœuvres dévoués et pieux des belles architectures édifiées par les grands esprits. Ils préparent les matériaux qui servent à écrire les beaux livres. […] Il s’en faut de peu que telle page de Commynes n’égale les plus belles de Montaigne et de Rabelais.
Non, j’aime les beaux dessous en égoïste, pour moi tout seul. […] Elle a de beaux élans de cœur, de belles colères aussi, et, ayant appris à aimer le peuple, elle fait tous ses efforts pour ne le pas laisser confondre avec la populace. […] je suis monstrueuse et les autres sont belles ! […] L’union n’en fut pas moins belle, féconde et heureuse. […] C’est là qu’est la raison du succès du beau et amusant volume que M.
Il faut lire les belles et éloquentes pages que M. […] Mais l’acte en toi valait le rêve, Le beau toujours, le beau sans trêve ! […] et envoie un beau baiser. Voilà le beau baiser. […] Henri Lavedan ; je n’en saurais faire un plus bel éloge.
Madame Vien Une poule hupée, veillant sur ses petits. très-beau petit tableau ; bel oiseau, très-bel oiseau ; belle huppe, belle cravate bien hérissée, bec entr’ouvert et menaçant, œil ardent, ouvert et saillant ; caractère inquiet, querelleur et fier. […] La belle poule !
Tout le tendre, tout le sensitif, tout le beau ému du moderne, vient du Christ. […] * * * Tout ce qui est beau en Italie : la femme, le ciel, le pays, est crûment, brutalement, matériellement beau. La beauté de la femme est la beauté d’un bel animal. […] Comme summum du Beau absolu : le Torse du Vatican. […] Un enfant, son aîné, est venu s’asseoir tout contre elle, beau comme un enfant fait au ciel.
… On a beau être au courant, on est presque persuadé ! […] Cette journée d’automne, belle entre les dernières, faisait penser à des temps moins beaux, à des grisailles prochaines, aux froids d’hiver. […] Le beau coucher de soleil ! […] Es-tu beau ? […] Et puis, comme le sujet est très beau, je m’en méfie énormément, vu que l’on rate généralement les beaux sujets.
La belle Ida, fille du roi de Gama, qui est un monarque du Sud (ces contrées ne sont pas sur la carte), a été fiancée toute enfant à un beau prince du Nord. […] Mais comme la colère lui sied, et qu’elle est belle ! […] Il a posé sur ces belles joues des rougeurs si délicates ! […] Qu’il est heureux parmi ses beaux livres, ses amis, ses chèvrefeuilles et ses roses ! […] Cela est plus difficile et plus beau que d’aller caresser et contempler les idées des autres.
Ses beaux bras et ses belles mains, réduits pour ainsi dire à l’état de squelette, avaient la blancheur de l’ivoire ; elle les couvrait de bracelets et de bagues. […] « J’ai traversé une partie de cette belle et triste forêt. […] Dodwell, homme d’un âge mûr, qui n’avait rien trouvé de plus beau dans l’antiquité que cette grâce vivante de Rome. […] Je mets à vos pieds la plus belle aurore du monde, qui éclaire le papier sur lequel je vous écris. […] Puis enfin madame Récamier, déjà aveugle et toujours belle.
Allez, vos formes sont trop belles pour vêtir des métaphysiques ! […] Elle naîtra, cette belle littérature, dans la bienheureuse semaine — oh ! […] Dans une belle étude antérieure, en prose. […] elle le voit si beau, sous une armure de diamant ! […] À la plus belle pièce, au plus beau roman, on préfère un beau compte rendu, pourvu toutefois qu’il soit grave, copieux, et suffisamment paré d’idées générales.
Il y vit comme un garçon tailleur, et fait des économies et de beaux vers. […] Bosio, sculpteur français qui a une belle réputation. […] Il n’a pas de barbe, mais de beaux yeux bleus, fort doux. […] et quel beau livre il a fait, mon cher Monsieur ! […] Si j’avais quelque vanité, quel beau texte pour moi !
Froissart n’est peut-être pas un grand historien, du moins c’est un admirable chroniqueur et le plus bel exemple du genre ; c’est en narration le grand prosateur du xive siècle. […] On avait beau le punir, on n’y gagnait rien. […] C’est plaisir de les écouter tous les deux, chacun faisant son échange et payant les récits de l’autre par quelque beau récit en retour. […] Mais celui des Anglais qui lui rend le plus bel hommage, c’est un génie facile, un peintre au large et courant pinceau, qui n’est pas sans de grands rapports de parenté avec lui, Walter Scott, en ses Puritains d’Écosse. […] Il a la morale de son temps, celle des seigneurs et chevaliers qu’il hante et qu’il sert ; il a le culte de ce qui paraît beau et brillant autour de lui, de ce qui rapporte profit, honneur et renommée à travers le monde.
La cathédrale devant laquelle on joue peut être belle ; l’échafaudage, malgré les tentures et les magnificences d’un jour, n’est pas beau, — ni les masques non plus. […] Qu’on me dise que c’est curieux tant qu’on le voudra, — oui ; — mais que c’est beau, — non. […] Pilate passait devant un jardin ; il voit de belles pommes et en a envie ; singulière envie pour un gouverneur de Judée ! […] comment se la figurer, cette forme, en la prenant dans son plein et dans son beau ? […] Il y a de plus une belle scène, — très-belle par le sentiment, — entre Jésus et sa mère.
Le prince de Condé, grand admirateur des beaux vers, toujours plein de mépris pour tout ce qui lui rappelait Mazarin, protégeait Racine. […] Cette circonstance rend assez difficile de deviner qu’elle est la belle à qui Boileau en voulait ; dans un espace de seize années, il se rencontre bien des contemporaines entre lesquelles Boileau a pu choisir. […] Est-ce un âge auquel convienne l’épithète de belle, que lui donne Boileau ? […] Madame de Sévigné, capable d’écrire et qui a écrit des phrases dignes de Racine par leur tendresse et leur pathétique, était assurément aussi capable que La Harpe d’apprécier les beaux traits de cet admirable poêle. […] Cette porte leur est fermée, et la mienne aussi… C’est le sentiment que j’aurai toujours pour un homme qui condamne le beau feu de Benserade, et qui ne connaît pas les charmes des fables de La Fontaine.
Il n’a manqué à ce beau petit livre de l’abbé Gerbet, pour être encore plus répandu et plus goûté qu’il ne l’est, que de combiner un peu moins la dialectique avec le sentiment affectueux. En général, le tissu, chez l’abbé Gerbet, est un peu trop serré ; quand il a une belle chose, il ne lui fait pas assez de place. […] Dans ces volumes de l’abbé Gerbet, les introductions, les dissertations sur la symbolique chrétienne et sur l’histoire de l’Église, conduisent à des observations pleines de grâce ou de grandeur, à de beaux et touchants tableaux. […] L’abbé Gerbet a donc trouvé un ami égal et tendre, et tout conforme à sa belle et fidèle nature, en M. de Salinis ; parler bien de l’un, c’est s’attirer aussitôt la reconnaissance de l’autre. […] Dans cette vie déjà longue où pas une mauvaise pensée ne s’est glissée, et qui a échappé à toute passion troublante, il a gardé la joie première d’une belle âme pure.
Ce radieux Arlequin intellectuel, qui avait beau être critique et professeur se retrouvait toujours Arlequin, et jouait de la batte de son esprit avec de si brillants et de si gracieux moulinets, regrettait que cette batte ne fût pas le sceptre qu’on aurait respecté, s’il avait pesé davantage. […] Et Chasles se rajeunissait, s’arrangeait, s’adonisait, se peignait, comme Roqueplan, un beau sarcastique de son temps, que sa nièce, digne d’un tel oncle, par piété pour ses élégances défuntes, qu’elle aurait voulues immortelles ! […] Les deux premiers volumes de ces Mémoires, par convenance interrompus, ont, de toutes manières, trompé l’espoir qu’on pouvait avoir d’un beau massacre. […] Et je ne dis pas cela pour déprécier Chasles et pour le descendre, car l’esprit anglais est un grand esprit et la littérature anglaise la plus belle, selon moi, des littératures de l’Europe. […] Macaulay a longtemps écrit à l’Edinburg-Review, et ses articles sont, à coup sûr, ses plus belles œuvres.
C’était le plus beau des souverains, grand, de belle taille, de belle figure, trop beau pour avoir de l’esprit, de ces hommes qui sont nés pour le plaisir élégant dans leur jeunesse, pour le plaisir bête, la paresse et l’obésité dans l’âge mûr. […] Il était très beau, grand et fort, aisé en son port avant, l’obésité de sa vieillesse, avec de beaux grands yeux rieurs, un front magnifique, des mâchoires puissantes sous le manteau flottant de la longue barbe. […] C’est là un très beau commentaire, spécieux, et peut-être juste après tout, et qui fournit matière à une belle élévation philosophique. […] Hélène de Surgères lui permettait de l’aimer et de faire pour elle les plus beaux vers qu’il ait écrits. […] Mais le vrai moyen d’enrichir une langue, c’est d’avoir un beau génie.
Oui, cela est beau. […] les belles choses que nous promet M. […] Le beau métier ! […] déchire à belles dents ! […] Brun, grand, très beau garçon.
Il ne se sentait attiré avec charme que vers cette première fleur du beau siècle de l’éloquence. […] Voilà déjà deux belles et puissantes positions occupées par M. […] quel plus beau rendez-vous de discussion, quelle plus dominante vue sur les tournois littéraires du jour que les balcons de Shakspeare ! […] Il les a réfutés plus d’une fois indirectement, et, dans ses belles leçons sur le xviie siècle, il fut constamment préoccupé de parer à la familiarité de leurs paradoxes. […] Il eut là de beaux jours, de brillantes et merveilleuses soirées.
Y a-t-il autre chose dans le romantisme que la mélancolie de René et l’amour de ce qu’on appellait en 1880 la couleur locale, c’est-à-dire le sens de l’histoire avivé par la passion des belles lignes et des belles couleurs ? […] Des élèves du maître, de jeunes et habiles ouvriers se sont donné ce plaisir, et l’on aura beau chercher, on ne trouvera guère sous leurs vers éclatants d’autre passion que celle des contours rares et des belles rimes. […] Sa philosophie n’est peut-être pas très claire : mais combien belle ! […] Certes, elles sont monstrueuses, les idoles de l’Olympe indien ; mais, bien mieux que les belles divinités grecques, elles font courir en nous le frisson du mystère. […] Savez-vous bien que cela suppose deux sentiments éternels et très humains, portés l’un et l’autre au plus haut degré : le désenchantement de la vie, et, seul remède durable, l’amour du beau, et du beau sans plus : j’entends le beau plastique, celui qui est dans la forme et qui peut se passer de la notion du bien, celui qu’on sent et qu’on reconnaît indépendamment de tout jugement moral, sans avoir de haine ou d’amour pour ce qui en fait la matière, que ce soit la Nature ou les actions des hommes ?
Honnête homme, homme sensible, vous avez beau faire, vos époques ne sont pas précisément les nôtres. […] 1818 est le beau moment de la Restauration. […] Elle se prit pour ce beau jeune homme, M. […] Les lettres qu’il nous produit sont vraiment touchantes et belles de simplicité, de vérité. […] Elle est venue me voir hier, et ses beaux yeux ont répandu des larmes si vraies qu’elles m’ont tIouché jusqu’au fond de l’âme ; cette douleur fait le plus grand éloge de Mme de Staël.
Notez que cette belle passion, qui éclate à certains moments chez quelques poètes anciens, s’est tue pendant des siècles et des siècles. […] Et nous avons enfin entièrement connu à quel point la terre est belle, douce, mystérieuse, maternelle et divine. […] On lui achète tout de même une étude ; on compte sur un beau mariage pour la payer. […] alors, en quoi ce ciel est-il plus beau que celui des anciens hommes ? […] Vraiment le Berger est un beau livre.
L’art est la création en nos cœurs d’une puissante vie sans acte et sans douleur ; le beau est le caractère subjectif, déterminant choix, par lequel, pour une personne donnée, les représentations sont ainsi innocentes et exaltantes ; l’art et le beau deviendraient donc des mots vides de sens si l’homme était pleinement heureux et pouvait se passer de l’illusion du bonheur, comme on cesserait alors d’y tendre douloureusement, vainement, par la religion, la morale et la science. […] Voir à la page 30 et plus loin, p. 77, cette définition du beau : « Le beau est une perception ou une action qui stimule la vie et produit le plaisir par la conscience rapide de cette stimulation générale » (NdA) 4. […] Cette réserve faite, on trouvera juste cette définition du beau donnée par M. […] Kant, Kritik der Urtheilskraft, I, § 2. « Le beau est l’objet d’une satisfaction désintéressée ». […] Il est pourtant un auteur, cité quelques pages plus loin par Hennequin (p. 35), Léon Dumont, qui, dans sa Théorie scientifique de la sensibilité (Germer-Baillière, 1881), réfute la distinction entre beau naturel et beau esthétique.
L’art pour l’art peut être beau, mais l’art pour le progrès est plus beau encore. […] Quelques purs amants de l’art, émus d’une préoccupation qui du reste a sa dignité et sa noblesse, écartent cette formule, l’art pour le progrès, le Beau Utile, craignant que l’utile ne déforme le beau. […] Le lion, pour avoir la faculté de s’attendrir, est-il moins beau que le tigre ? […] Être utile, ce n’est qu’être utile ; être beau, ce n’est qu’être beau ; être utile et beau, c’est être sublime. […] Le beau n’est pas dégradé pour avoir servi à la liberté et à l’amélioration des multitudes humaines.
Rosa est magnifiquement, impassiblement et implacablement belle. […] Et cela s’appelle Sonnets païens, et c’est assurément une des plus belles « séries » qu’ait produites le « Parnasse contemporain ». […] Mais quelle floraison d’images, et combien belles ! […] Je veux ceindre humblement, de mes bras prosternés, Tes pieds, tes beaux pieds nus, frileux comme la neige Et pareils à deux lis jusqu’au sol inclinés. […] Mais de toutes les belles qui dévorèrent ainsi les roses vivantes de ma bouche et de mes lèvres, ce fut certainement Héloïse qui témoigna le plus d’appétit.
Prenez les plus beaux travaux de la science, parcourez l’œuvre des Letronne, des Burnouf, des Lassen, des Grimm, et en général de tous les princes de la critique moderne ; peut-être y chercherez-vous en vain une page directement et abstraitement philosophique. […] Et pourtant il arrive que, par les travaux réunis de tant d’hommes, sans qu’aucun plan ait été combiné à l’avance, une science se trouve organisée dans ses belles proportions. […] Quelle est l’âme philosophique et belle, jalouse d’être parfaite, ayant le sentiment de sa valeur intérieure, qui consentirait à se sacrifier à de telles vanités, à se mettre de gaieté de cœur dans la tapisserie inanimée de l’humanité, à jouer dans le monde le rôle des momies d’un musée ! Pour moi, je le dis du fond de ma conscience, si je voyais une forme de vie plus belle que la science, j’y courrais. […] Vivre, ce n’est pas glisser sur une agréable surface, ce n’est pas jouer avec le monde pour y trouver son plaisir ; c’est consommer beaucoup de belles choses, c’est être le compagnon de route des étoiles, c’est savoir, c’est espérer, c’est aimer, c’est admirer, c’est bien faire.
Ce livre, à mon sens, n’est pas beau. […] J’estimais toute sa belle vaillance. […] Ces écrivains instituent de belles lois2. […] J’ai lu de lui de beaux poèmes. […] * * * Pour moi, si je chante la lumière, le précieux printemps ou les belles campagnes, je ne le fais jamais que dans l’extase.
Car Wallon le trouve beau. Il nous donne Cousin comme le plus bel esprit, le plus bel orateur, la plus belle imagination, le plus beau style et la plus belle figure de ce temps. […] Fidèle aux traditions qui la gouvernent, cette maison, historique elle-même, a voulu que le plus beau sujet historique qu’il y eût dans l’histoire de France fût traité avec une magistralité si grandiose et un ensemble si complet qu’après ce livre il n’y eût plus à revenir sur ce sujet, et que la matière en fût épuisée.
On dit un beau fusil et un beau canon. […] Une note n’est pas belle ; c’est une phrase musicale qui est belle. Une tâche n’est pas belle, c’est une combinaison de couleurs, une phrase de couleurs, qui est belle. […] Les enfants, à la vérité, trouvent beau un son simple, belle une note unique, belle une couleur non combinée avec d’autres. […] Bel avantage !
Saint-Paul est le plus bel édifice moderne, et Westminster le plus bel édifice gothique de l’Angleterre. […] Ce qui est beau, simple et naturel, l’est dans toutes les langues. […] Jamais je n’ai vu de nuit plus belle et plus pure. […] tu étais belle autant qu’aimable, jeune autant que belle, douce autant que jeune. […] Cette belle chaîne du génie français s’est brisée.
C’est moi Giafar, qui prends ta belle jument ! […] la belle partie pour l’Église ! […] Voilà une belle action ! […] Ame épicurienne et artiste, il fuyait toutes les choses laides ; il ne voulait avoir auprès de lui que de beaux objets et de beaux visages. […] Étudiant ainsi la beauté des formes, ils arrivèrent au beau idéal grec, que tous les hommes de race caucasique et blanche considèrent comme le beau idéal humain, et dont ils firent, par une illusion naturelle à l’humanité, le beau idéal divin.
On a beau essayer de lire ces vers et cette prose également fades, on ne peut se faire à l’idée que ce soit de Piron. […] Le Bel Esprit. […] Le Bel Esprit. […] Les belles aventures de voyage ! […] Il y a de la belle humeur dans la raillerie de Scarron ; chez Piron épigrammatiste il n’y a pas plus de belle humeur proprement dite que d’enjouement léger et de badinage : il a un montant qui pique.
Le style en est classiquement beau et fort, mais d’une beauté morte et d’une force enragée qui ne se détend jamais. […] J’en ai une pitié profonde ; c’est un si beau talent mal employé ! C’est même un beau caractère, qui, à quelques égards, s’est démenti. […] J’étais encore à l’âge des belles illusions. […] On sentait en la décomposant qu’elle avait dû être remarquablement agréable dans ses belles années.
Henry Bataille (Le Beau voyage, la Chambre blanche) rayonne d’une sensibilité tremblante et mesurée. […] D’autre part, ils ont conscience de leur devoir et une belle attitude hautaine. […] Cubelier de Beynac a de beaux élans et des strophes lapidaires. […] Les beaux vers ingénus abondent dans son recueil. […] Son vers est clair, net, d’un beau dessin, d’un rythme subtil et ses strophes précises.
C’est, bel et bien, une divine tragédie. […] Puis, quand elle a reçu le coup, le beau cri ! […] Aucune n’a une plus belle histoire ni plus tragique. […] oui, il y aurait là un beau drame à faire. […] Et qu’il est beau à la manille !
Beau métier pour une reine ! […] Celle que j’aimais était-elle belle au moins ? […] Je trouvais cela très beau. […] L’œil se laisse prendre par un beau visage, l’oreille par une belle voix. […] La nuit était froide, mais belle.
Mais n’est-ce pas une belle folie à opposer à l’horrible folie du couteau ? […] Il avait beau chercher, il ne pouvait arriver à se rappeler le verset du saint livre. […] La belle affaire pour vous d’égaler un avocat ou un pharmacien ! […] Pour lui l’artiste doit avant tout aimer la vie et nous montrer qu’elle est belle. […] Il voulut conserver un beau visage indifférent.
qu’elle était belle ! […] Leurs œuvres sont belles parce qu’elles sont belles. […] Toute cette fin est très belle. […] Leur nudité sera plus belle de fouler les herbes. […] Il a fait là du bel ouvrage.
« Qui vit jamais rien de si beau. […] Qui vit jamais rien de si beau « Que les beaux yeux de la comtesse ? […] n’a-t-il pas quelque bel œil à chanter ? […] C’est le temps de ses plus belles épîtres. […] J’en admire avec tout le monde les belles parties.
Je vous remercie de ces belles heures que je viens de passer tête-à-tête avec votre génie. […] Les femmes n’ont été pour lui que des miroirs où il s’est regardé ; il s’y est même trouvé très beau. […] Francisque Sarcey Jamais les beaux vers n’ont sauvé une pièce mal faite. […] Combien de jeunes larmes coulèrent, délicieusement sur les pages de ces beaux livres ! […] « Il y a plus de réelle grandeur, disait Lamartine, dans une bonne action, que dans un beau poème, ou une grande victoire. » Mieux que personne il pouvait comparer ces trois grandeurs, les ayant réunies en lui.
Elle t’a donné ce sentiment exquis, ce discernement prompt & vif, cette ame honnête & sensible qui s’enflamme pour le beau, & le goûte avec transport. […] Est-il un transport plus vif que celui qu’inspire le sentiment rapide du beau ? […] qu’il est doux dans le sein de cette auguste amitié, de n’obéir qu’à la voix du génie, de suivre ses inspirations secrettes, de nourrir chaque jour ce feu sacré des beaux Arts, ce goût épuré qui forme une trempe d’ame également vigoureuse & sensible. […] Le beau spectacle, ô la magnifique tempête ! […] Amour des beaux Arts, que n’enflammes-tu tous les cœurs ?
je n’ai jamais été de ceux qui croient à la popularité du beau dans ce monde ; mais quand le beau s’avise, en plus, d’être le saint, oh ! […] M. l’abbé Cazalès, qui a été un lettré très distingué avant d’être un prêtre, a secoué de sa soutane l’escarbot littéraire et les petites crottes de prétention qu’il laisse souvent après lui, M. l’abbé Cazalès, en traduisant les Œuvres de la sœur Emmerich, s’il est permis de dire le mot « œuvres » de ces choses qui sont d’autant plus belles qu’elles ressemblent moins à des livres, M. […] Seulement, parce qu’il a fait son métier de prêtre, désintéressé de gloire humaine, et profond d’intention religieuse, est-ce une raison pour que nous, les critiques mondains, nous soyons dispensés de faire le nôtre, en ne portant pas la lumière sur ce qui est beau de la beauté humaine… et littéraire, la plus nette, la plus pathétique, la plus impérieusement incontestable, et cela indépendamment du sujet sur lequel s’est produite cette beauté inouïe et de l’explication surnaturelle qu’il faut en donner ? […] C’était beau pour un poëte, mais voici plus beau ! […] Mais, si théologiquement nous ne sommes pas liés vis-à-vis des récits de la sœur Emmerich, esthétiquement nous semblons l’être ; car le beau, qui est la splendeur du vrai, disait Platon, est une tyrannie ; et ici, il fait presque irrésistiblement croire à la vie et à la réalité !
On ne peut douter qu’il n’y ait eu, dans le plus bel âge de la Grèce, d’autres souvenirs encore de Sapho. […] Dans une telle vie cependant, toute aux arts, mais à des arts faits pour entretenir la passion, le seul intérêt touchant, la seule dignité qui pût ennoblir les transports d’une âme agitée sans cesse par la musique et la poésie, c’était la piété maternelle, la tendresse pour une fille, cette Cléis que le philosophe Maxime de Tyr avait nommée, et dont quelques vers retrouvés de Sapho nous parlent aujourd’hui : « J’ai, dit-elle, une belle jeune fille semblable, dans sa forme élégante, aux fleurs dorées, Cléis, ma chère Cléis. […] Non seulement le reproche du vice a été repoussé loin de sa mémoire, mais une érudition candide, à l’aide de quelques mots épars dans l’antiquité, a tout épuré dans la passion qu’elle n’a pu méconnaître, et s’est fait de la belle Lesbienne une irréprochable image. […] Non ; il faut, en admirant le génie du poëte, reconnaître ses égarements et les imputer à ce culte matériel et corrupteur, à cette ivresse des sens où l’âme était plongée sous le beau ciel des Cyclades, entre les charmes de la nature et de l’art, devant les théories gracieuses qui déployaient leurs voiles blanches sur cette mer d’azur, et les processions de jeunes filles qui s’avançaient, en chantant, du rivage au temple de la belle déesse.. […] « Mais viens de ce côté, si jamais tu écoutas ma voix dominée par l’amour, et si, quittant la maison de ton père, tu descendis avec ton char attelé, alors que de beaux cygnes te portaient d’un vol léger, agitant à coups pressés, autour du point noir de la terre, leurs ailes dans le milieu des airs.
Une belle chose. […] De fort belles œuvres ont été aites ainsi. […] Que de belles leçons de simplicité et de force il en eût tirées ! […] Une belle phrase est belle et une belle fleur est belle ; mais leur durée est à peu près pareille, une journée, un siècle. […] Nous avons besoin de beaux vers et non de beaux sentiments.
Bernardin y eût sans doute bâti de préférence la cabane de Virginie, si un heureux hasard l’avait tout d’abord porté en ce beau lieu, et l’île de France n’aurait pas tant à vanter ses Pamplemousses. […] Le début du Consulat s’ouvre dans une assez belle proportion encore d’ordre et de liberté, et on sait quelles œuvres brillantes ont honoré cette date glorieuse. […] Éléonore était blonde, assez grande, non belle, mais attrayante, mais respirant la volupté. […] Quoi qu’il en soit, dans les belles élégies qu’il ajouta durant ces années suivantes, et qui sont celles du quatrième livre, Parny fit comme s’il était retourné en effet à Bourbon, et comme s’il avait appris son infortune sur les lieux mêmes. […] les années sont venues ; tu m’es apparu plus rarement, et ton sourire chaque fois était moins beau.
Ce Parnasse est représenté par une montagne d’une belle forme & un peu escarpée. […] Le plan en est beau, & il y a des morceaux bien frappés. […] Les plus beaux visages ont quelques taches. […] Il ne connoît pas ce beau désordre du génie qui est l’ame de la Poésie lyrique. […] Un homme illustre dans l’Europe par les belles actions dont sa vie est ornée, l’est encore par les beaux vers que sa Muse a produits.
Recourons à ce beau stratagème. […] Ils nous la baillent belle. […] Un bel amour ? […] Homère ne nous l’a pas montrée, Hélène, moins belle qu’au temps où elle fut le plus belle. […] Ce sont des vers beaux et funèbres.
L’auteur du Corneille inconnu a été bercé avec ce nom de Corneille, donné par le hasard à un aigle, et que voilà, par le fait du génie, presque aussi fier et aussi beau que le nom de l’aigle romaine. […] Et je dis : un bon livre, — meilleur (dans un sens circonscrit) qu’il n’est beau, et c’est ici que M. […] Les fonds noirs vont bien aux têtes de génie, et leur plus belle atmosphère, c’est le mystère à travers lequel on les entrevoit. […] Levallois ; car pour les détails de ce triste amour du grand Corneille vieillissant et dédaigné pour le jeune Racine, beau alors comme le jour à son aurore et qui s’élançait dans la gloire, nous pourrions en suivre la trace dans les œuvres même de Corneille, à la piste de ses plus beaux vers. […] Que le Corneille des jeunes années eût aimé Marie Courant, comme Byron aima Marie Chaworth, et ne fût pas plus heureux que Byron, car Marie Courant épousa un je ne sais qui, comme Marie Chaworth, c’est un malheur que la jeunesse — cette belle Hercule de la jeunesse, qui porterait le ciel sur ses épaules, s’il y tombait !
qu’elle est belle ! […] Pasteur est-elle donc intéressée à ce que leurs travaux soient exposés en beau langage ? […] Elle a beau s’en défier, par une nécessité inévitable elle s’y abandonne toujours plus ou moins. […] Il trouve que cela serait « beau ». […] Homère est plus beau que Virgile de deux mille ans.
Cette forme de l’amour, la plus belle de toutes, parce que c’est la forme immortelle, n’avait pas été inventée avant Pétrarque. […] Il analyse ainsi lui-même dans une de ses lettres l’inquiétude d’esprit qui le portait à revoir les lieux témoins de ses beaux jours et de ses regrets. […] Connaissez-vous une plus belle âme, un cœur plus tendre et qui vous aime davantage ? […] Je n’ai plus cet embonpoint et ces belles couleurs que vous m’avez vues à Venise. […] Il s’en éprend, non d’un désir charnel et coupable, mais d’une admiration et d’une adoration qui n’est en lui que l’adoration du beau incréé.
Cette grâce fut le prix de son sincère amour pour la vérité et de la bonne foi avec laquelle, sans songer à se parer de ses vaines recherches, il consentait à perdre la peine qu’il avait prise et à convenir de son ignorance plutôt que de consacrer ses erreurs aux yeux des autres sous le beau nom de philosophie. […] Sayous, Rousseau trace de sa plume éloquente un tableau de la venue du Christ où la figure du Christ est peinte avec amour : pour ce portrait du juste persécuté, c’est Rousseau lui-même qui a posé devant le peintre ; on ne peut s’y tromper. » Mille pardons : Rousseau a pu être troublé dans sa raison et se montrer maniaque assez d’autres fois, mais il ne l’a pas été ce jour-là, et j’ai beau prendre tous mes verres de lunettes, il m’est impossible de voir dans la belle page de Rousseau autre chose que le plus sincère hommage rendu à ce qu’il a appelé ailleurs « la sainteté de l’Évangile ». […] sans doute, vivre est une belle chose, puisqu’une vie aussi peu fortunée me laisse pourtant des regrets. […] c’est un bel état, bien intéressant et qui exige bien des connaissances. » — Et Rousseau énumère avec intérêt tout ce qu’il faut savoir. — « Mais, vous devez savoir la botanique ? […] Rousseau n’a jamais écrit, en parlant des amours-propres empressés à se mettre en avant : « Il est vrai qu’on a grand soin de couvrir le motif de cet empressement du fond des belles paroles » (page 287) ; mais il a sans doute écrit : du fard des belles paroles.
Dans cette belle fable de Pandore, par où il commence, il avait déjà fait dire par Jupiter à Prométhée : « Tu es tout joyeux de m’avoir volé le feu et de m’avoir attrapé, long sujet de repentir pour toi et pour les hommes à venir ! […] Pourquoi, après une invocation pieuse, cette attaque et cette sortie contre les rhéteurs, contre les utopistes, parmi lesquels je trouve de beaux noms ? […] Il est beau et glorieux sans doute (et vous l’avez très bien raconté) d’avoir reçu et vu s’asseoir à son foyer un duc de Malakoff, mais il ne serait pas mal non plus d’avoir convié et vu venir un jour votre illustre voisine du Berri, — ou quasi voisine, — George Sand. […] C. de Lafayette dit quelque part : Moi, je rêve une France agricole et chrétienne ; beau rêve et utopie aussi, je le crois. […] Donc, qu’elle soit moins belle et plus vieille, il m’agrée, Doux amis, qu’elle soit toujours la préférée, Puisqu’elle est toujours bonne et qu’ici, comme ailleurs, Nous devons aux plus beaux préférer les meilleurs.
Le roman frise parfois le poème ; si nous avions affaire à un vrai poème, et que tout cela fût en beaux vers, en belle musique, nous n’aurions trop rien à dire : on est moins sévère pour le sens, quand on peut se rattraper à chaque instant sur l’exécution. […] Sibylle, qui était du dîner, s’évanouit au même instant, quitte Paris le lendemain et renonce à tout projet de mariage avec le bel incrédule. […] L’auteur a beau s’ingénier, vers la fin, pour faire racheter à Sibylle cette faute de tendresse, cette raideur d’esprit ; elle ne s’en relève que bien imparfaitement et par une sorte d’inconséquence4. […] cette belle et florissante personne, si faite pour les jouissances de la vie, si amie du positif et des réalités, qui servait à Sibylle de repoussoir, la voilà qui se trouve, elle aussi, atteinte et infectée du même vice que Sibylle, de vouloir à toute force quelque chose de transcendant et de surnaturel ! […] Si vous n’avez voulu nous montrer qu’une jeune fille fantasque, extraordinaire et pure, à la poursuite de beaux fantômes, vouée à l’extase, et amante de la virginité jusqu’à en mourir, vous y avez mis trop de catéchisme, trop de dogme.
Voltaire termine les deux beaux chapitres, où il a si vivement raconté les exploits et les malheurs de ce prince, par l’éclat de son arrestation ignominieuse à Paris, à l’Opéra, lorsque le faible gouvernement d’alors crut devoir à l’Angleterre cette satisfaction d’expulser le Prétendant du sol français. […] Taillandier, et qu’en présence de sa belle amie on nous le montrât sous un jour plus doux auquel on n’est point accoutumé de le voir. […] Comme il s’est peint lui-même avec saillie et vérité dans un beau sonnet de la fin, à l’occasion du portrait peint que Fabre avait fait de lui ! […] Alfieri (c’est là son beau côté) eut pour Mme d’Albany, dès le premier jour, un culte, un sentiment de respect soumis et d’admiration enthousiaste qui ne s’est jamais démenti. […] Qui donc, d’une si barbare manière, m’a séparé de la douce source de ma vie, des beaux yeux noirs qui m’ont conquis le cœur, et qui ont guéri de toute erreur mon esprit ?
Je disais aux platanes : « Adieu, mes chers amis, « et aux bassins : « C’est fini, nous ne nous verrons plus. » Il y avait dans le jardin un grenadier dont les belles fleurs rouges s’épanouissaient au soleil. […] Il a beau supplier et pleurer, évoquer les jours d’autrefois : sa maîtresse ne se souvient de rien, ne le reconnaît pas ; et cela est si douloureux que saint Pierre lui-même ne peut s’empêcher d’être ému. […] les beaux jours… J’en ai pour mes cinq ans82 . ». Voyez encore, dans les Femmes d’artistes, le ménage de ce pauvre poète marié à une Italienne du peuple, jadis belle, maintenant empâtée et vulgaire, qui mène son mari comme un petit garçon et qui tout à coup, au milieu d’une discussion intéressante, lui crie d’une voix bête et brutale comme un coup d’escopette : « Hé ! […] Alphonse Daudet a ce don si rare de savoir mettre un sourire, une ironie légère aussi près que possible des larmes parfois même au beau milieu, et cela sans contraste violent ni secousse ; c’est, jusque dans l’émotion extrême, la clairvoyance qui donne à l’émotion tout son prix et fait qu’on en jouit davantage.
Dorine y insiste : elle dit qu’il est difficile d’être fidèle à de certains maris « faits d’un certain modèle. » Et encore : « Oui, c’est un beau museau ! […] » Mais un beau jour on s’avisa que Tartuffe ne devait pas faire rire à ce point. […] Le Tartuffe de Dorine, c’est Tartuffe jugé et décrit par la cuisine et par l’office. « C’est un beau museau ! […] Apparemment, l’idéal masculin de Dorine, c’est un beau mousquetaire ou, comme nous disons aujourd’hui, un garçon coiffeur ou un ténor. […] Ou si cette âme, à qui ce beau corps fut donné, Sur son type divin ne l’a pas façonné ?
— Vivons dans ces beaux lieux. […] L’image n’est pas belle, mais elle est exacte. […] Le bel effet littéraire ! […] La scène est belle et simple. […] En voilà d’assez belles preuves, en vérité.
qu’il est beau, combien je l’aime ! […] Ne serait-il pas le plus beau de nos écrivains ? […] Nous avons pour lui les yeux que l’on a pour une maison natale : tout nous y semble beau. […] Rappelons-nous ce mot de Stendhal : « le beau idéal de la Raison ». […] Ce siècle est parmi les plus beaux, s’il n’est le plus beau de tous.
Comme elle est belle et noble ! […] Il faut rendre justice au poète, il fait comme la nature, il donne toujours le beau rôle à la femme. […] Un vieux seigneur a épousé la belle vénitienne Portia. […] J’ai passé de beaux jours chez ces bons paysans. […] Ô paresseux enfant, regarde, je suis belle.
Il faut le proclamer, Madame de Noailles écrit ses plus beaux poèmes en prose. […] C’est donc une belle sympathie qui les attire vers les générations nouvelles. […] Souhaitons que son prochain livre, les Métèques, soit une belle œuvre. […] Tu as l’une des âmes les plus belles, parmi les femmes que j’ai rencontrées. […] La Belle au Bois Dormant, de A.
» et d’autres cris moins lapidaires, mais peut-être aussi beaux. […] L’avant-dernière scène du troisième acte est vraiment belle. […] Belle occasion de parallèle. […] Et la forme est souvent assez belle dans sa sonorité oratoire. […] Sa femme a tout de suite loué et meublé une belle maison.
C’est une très belle galerie. […] Il est beau comme au temps où j’étais la plus belle. […] que cette fin d’acte est belle ! […] Elle a fait un beau coup. […] Scène assez belle.
C’est toute une guirlande de beaux vers tressés pour le front meurtri de la France par le poète patriotique qui devait faire mieux encore dans sa Fille de Roland et dans son Attila. […] L’amour de la patrie est ici l’âme même et comme la respiration de l’œuvre… Ce qui manque dans la Fille de Roland, ce ne sont pas précisément les beaux vers (tous ceux qui devaient jaillir des situations, M. de Bornier les a trouvés) ; ce qui manque, ce sont les nappes largement épandues et tour à tour les retentissantes cataractes d’alexandrins des Burgraves ; c’est l’abondance jamais épuisée et l’éclat souverain des images, le lyrisme et le pittoresque énorme, et comme la gesticulation d’armures ; c’est la longueur de l’haleine épique, le jaillissement continu du verbe et, pour ainsi parler, l’incapacité d’être essoufflé ; c’est ce qui fait enfin que, quoi qu’on en puisse dire et quoi que j’en aie dit moi-même, Victor Hugo est dieu. […] Émile Faguet La reprise de la Fille de Roland a été une très belle soirée de la Comédie-Française. […] Nous nous rappelions, nous autres vétérans de l’orchestre, la Fille de Roland comme un beau succès de 1874 et comme un bon ouvrage. […] Il est très mérité, il va à une belle œuvre et à l’homme le plus sympathique du monde.
Tu viendras où je te mènerai, si beau chanteur que tu sois. […] C’est très beau, très simple ; et nous n’avons pas trouvé mieux. […] L’union libre, c’était très beau dans Saint Irvyne. […] Ce fut un beau drame à la Jean-Jacques. […] Beau nageur si orgueilleux de sa beauté !
N’a-t-il pas été aussi chaste, aussi pur que ta belle âme ? […] J’ai été beau, tranquille et vertueux. […] La cour est une belle chose. […] Je suis jeune, tu es belle, et nous sommes seuls. […] Il est sauvé, mais il l’a échappé belle.
Ce fut d’abord un beau spectacle. […] Il avait beau faire… Batt ! […] On aura beau faire. […] Vous aurez un beau succès de rire. […] Il est très beau.
En effet, c’est une étude sur le beau, et, bien pis, une thèse de Sorbonne. […] On copie ses contemporains en dépit de soi-même, et les Romains ou les Grecs de Racine sont bien souvent des marquis beaux diseurs et d’agréables comtesses. […] On a beau dire, il y a là un désaccord trop criant entre le procédé critique et l’idée aimable que suggère le poète. […] Ce qu’on peut faire de plus sage, c’est de bien voir et d’observer, et ce qu’il y a de plus beau quand on le peut, c’est de peindre. […] Son étude de Tite-Live surtout nous montrera dans un beau jour ses qualités littéraires supérieures, mais encore adhérentes à un système.
Guérin nous le montre comme il le voyait, sous son plus beau jour, et quelquefois dans sa fierté, mais sans la noirceur. […] Le bruit des vents et des flots, qui s’engouffre dans cet enfoncement sonore, y rend les plus belles harmonies. […] Les vents se taisent, et l’océan paisible ne m’envoie, quand je vais l’écouter sur le seuil de la porte, qu’un murmure mélodieux qui s’épanche dans l’âme comme une belle vague sur la grève. […] Certes, cela est beau comme de beaux vers. […] Ce beau jeune homme, emporté mourant dans le Midi, expira dans l’été de 1839, au moment où il revoyait le ciel natal, et où il y retrouvait toute la fraîcheur des tendresses et des piétés premières.
Et encore parlant du portrait de La Rochefoucauld par lui-même, de ce beau portrait si aisé, si net, et qui sent, comme on disait, son honnête homme, M. […] Je puis paraître porter bien loin la susceptibilité littéraire, mais j’aimerais mieux, si j’étais jeune, et par respect même pour la littérature, un tout autre emploi que celui-là de mon temps et d’un si bel âge ; la jeunesse offre tant d’autres distractions ! […] L’auteur s’amusait à faire dire à tout ce beau monde élégant : « Se peut-il qu’on croie le cœur humain si corrompu ? […] Ô Amour-propre, je t’ai vu à l’œuvre dans ton plus beau zèle, dans ta flamme et avec ta rougeur de chérubin, et je te reconnais, même quand tu es assis dans la Compagnie au bout de la table, à la place la plus humble et où tu te fais le plus petit, à celle d’où il est le plus commode, le plus doux pour toi d’assister à ton jeu et à ton triomphe ! […] Chacun sait ce beau mot du lieutenant général d’artillerie, Saint-Hilaire, au moment où le coup de canon qui tuait M. de Turenne lui emportait le bras.
Ainsi l’on dit, trompé par la désinence si douce qui insinue aux ignorants le féminin, les belles dimanches, le soir de la dimanche. […] Un beau soleil vint embellir la plus jolie fête populaire que j’aie vue. […] De beaux jeunes gens (ce sont les baigneurs) en pantalon blanc, veste blanche et écharpe rouge flottante se mettent en rang le long du cercle. […] Enfin j’ai vu de belles beautés, entre autres une cascade avec trois arcs-en-ciel. […] Vous avez dessiné ce beau profil d’une main délicate… Le Journal de Mlle de Guérin m’a profondément intéressée.
Quand je m’éveillai, j’étais dans un vrai paradis, au milieu d’un appartement tout d’or, de peintures, de glaces et de statues, qui toutes semblaient me regarder, entourée des belles suivantes de la duchesse, qui me faisaient respirer un flacon d’odeur délicieuse, et en présence d’une jeune et admirablement belle femme qui pleurait d’attendrissement près de mon chevet. Cette belle femme, comme je l’ai su depuis, c’était la duchesse de Lucques elle-même, la souveraine, et bien la souveraine en vérité, de beauté, de bonté et de pitié pour ses sujets. […] — Celui-là que je portais dans mon sein, s’écria-t-elle en étendant sa belle main gauche sur le berceau, allait donc avoir un père ! […] La concierge du couvent alla chercher la sage-femme ; mais quand elle arriva j’avais déjà un bel enfant sur mon sein. […] Jamais Fior d’Aliza n’avait été plus belle ; elle portait son enfant comme une vierge de Raphaël, ignorant comment ce fruit d’innocence lui était venu dans une nuit de mort !
Que c’est beau ! […] Mais, informations prises, il est né à Blois, de simples honnêtes gens, ce qui est déjà bien beau. […] Ni logicien, ni critique, ni théologien, il avait de profonds cris d’amour et de belles visions. […] Et c’est déjà bien beau, dans ces conditions, de se faire entendre. […] Ç’a été le bel endroit du discours, le moment du « frisson ».
Le livre y gagnerait, à mon sens ; et les malveillants auraient moins beau jeu à l’accuser de puérilité et d’injustice. […] Et certes on peut être à la fois une vieille bête et un très honnête homme ; mais, je ne sais comment cela se fait, je n’étais point préparé du tout aux belles actions d’Astier-Réhu. […] On a beau dire, cela est unique. […] Aux chapitres XII et XIII, elle est encore très belle, et l’on nous apprend que ses bras et sa gorge se tiennent fort bien. […] Brunetière l’idée d’un si beau roman (Revue des Deux-Mondes du 1er août), soit un psychologue si insuffisant.
Il y a çà et là dans le recueil quelques pages extraites en entier des ouvrages de Jean Paul, et c’est là que sont les plus belles ; mais elles tiendraient trop de place. […] Quelques-uns des plus beaux ouvrages de M. […] Hugo dans cette pièce et celle de ses devanciers, il suffit de mettre en regard le Mazeppa et le beau début de l’ode au comte du Luc. […] Rousseau deux belles comparaisons, mais non pas un symbole. […] D’abord paraît Protée, ensuite la Pythonisse, deux objets de comparaison qu’il décrit avec un soin égal et en très beaux vers.
Remercions donc cette Société, composée d’amateurs de beaux livres, d’appliquer si bien son goût et sa munificence : et venons-en à l’étude du personnage même qu’elle nous aide à mieux connaître. […] La petite Margot me ressemble, qui ne veut être malade ; mais ici, m’a-t-on assurée qu’elle a fort bonne grâce et devient plus belle que n’a été Mlle d’Angoulême. […] Marot lui-même, en la louant, insiste particulièrement sur son caractère de douceur qui efface la beauté des plus belles, sur son regard chaste, et ce rond parler, sans fard, sans artifice. […] Ce beau moment date du milieu du xviie siècle, et l’on ne se figure rien de comparable aux conversations de la jeunesse des Condé, des La Rochefoucauld, des Retz, des Saint-Évremond, des Sévigné, des Turenne. […] Ne lui demandez rien de ces éclairs de talent et de passion qu’on rencontre chez sa jeune contemporaine Louise Labé, la Belle Cordière.
Qu’ils étaient beaux ! […] » Toute une heure ce prêtre fiévreux m’a raconté de bien belles histoires. […] Nous les avons vaincus, que c’est beau ! […] que c’est beau… » (Le P. […] Beau type d’officier, caractère chevaleresque, nature d’élite.
On y trouve un beau discours sur Homere. […] c’est à cause de leurs belles descriptions, de leur saine morale, de leurs tableaux admirables de la vie humaine. […] Enfin c’est une belle copie d’un beau tableau. […] Ovide en belle humeur enrichi de toutes ses figures burlesques. […] Ausone a de beaux morceaux.
oui, cela est beau. […] Est-il beau ? […] Il arrive, ce beau neveu. […] C’est vraiment un beau songe. […] C’est beau, un homme qui lue !
Ballanche, c’est-à-dire comme une noble nature, une douce et belle âme qui a de sublimes perspectives dans le vague, des éclairs d’illumination dans le nuage ; qui excelle à pressentir sans jamais rien préciser, et sait atteindre en ses bons moments à des aperçus d’élévation et de sagesse. […] Sa destinée divine, comme il l’appelle, lui semblait douce et belle si on l’eût laissé faire ; mais les obstacles ici-bas n’ont jamais manqué. […] M. de Choiseul était loin de se douter qu’il faisait cette belle action en y plaçant Saint-Martin ; mais celui-ci a toujours regardé le ministre comme le premier instrument de son bonheur. […] Quel dommage, se dit-on en l’étudiant, que cette belle et douce et si bénigne nature n’ait pas trouvé d’abord un bon guide, une main sûre et une plus large voie ! […] La philosophie du siècle, au plus beau de son installation et de sa victoire, avait reçu son premier coup, la première blessure dont elle mourra.
En rencontrant à l’improviste ces agréables pièces ou ces beaux passages, ils eurent un sentiment et comme un souffle de fraîcheur, d’aurore et de renaissance. […] Que les poésies de Louise Labé, la belle Gordière, à laquelle se rattachent des souvenirs plus ou moins romanesques, n’aient cessé d’être réimprimées de temps en temps dans la patrie lyonnaise, il n’y a pas lieu de s’en étonner. […] Puis, ce premier travail étant terminé, ils se dirent un beau jour : « La France n’a pas d’épopée, il faut lui faire ce cadeau. » Ronsard alors écrivit la Franciade. » M. Gautier a beau admettre ensuite qu’il y eut pour ces hommes de la Renaissance quelques circonstances atténuantes, il est trop évident qu’il ne leur en tient aucun compte dans les termes formels de la réprobation qu’il vient de lancer. […] La poétique de Du Bellay peut être considérée, en ce sens, comme une machine un peu mécanique et artificielle, animée pourtant d’un beau feu et panachée d’une belle flamme : elle aida puissamment à déblayer le terrain, à faire le champ net et à remettre la langue et la littérature dans une large voie classique, régulière, dans une direction qui, en définitive, n’a pas si mal abouti.
La part encore lui restera bien assez belle. […] Encore une fois, le lot qui lui revient à juste titre entre les contemporains se trouvera, réduction faite, un des plus enviables et des plus beaux. […] Pour rendre évidentes ces observations de détail, je n’ai rien de mieux à faire qu’à prendre une à une quelques-unes de ses plus belles et de ses plus célèbres pièces, et qu’à expliquer ma pensée. […] Béranger a beau vouloir élever le génie de la chanson, il n’y parvient que jusqu’à un certain point ; on ne force pas la nature des choses, ni ce qu’il y a d’inhérent dans les genres. […] Son fauteuil resterait bel et bien marqué à son nom.
C’est le moment de relire de lui quelques belles pages et ce petit chef-d’œuvre, Paul et Virginie, « dont on aurait peine à trouver le pendant dans une autre littérature ». […] Il était de ceux qui, avec une physionomie noble et douce, de beaux yeux bleus et un sourire bienveillant, ont reçu en naissant un instinct invincible. […] Dès le début, qui répond au beau moment des amours du jeune officier d’aventure avec la belle princesse Miesnik, à Varsovie, on le trouve racontant les fêtes et les bals de cette vie somptueuse à laquelle il est mêlé : au sortir de là, en rentrant chez lui à trois heures du matin, il ne rêve que Lignon, dit-il, et Arcadie. […] Sans quelques fruits, l’Europe n’aurait qu’à pleurer sur des trophées inutiles ; mais des peuples entiers vivent en Allemagne des pommes de terre venues de l’Amérique, et nos belles dames mangent des cerises qu’elles doivent à Lucullus. […] J’aurai présenté de beaux tableaux, j’aurai consolé, fortifié et rassuré l’homme dans le passage rapide de la vie.
Moins on y en met plus la pierre fait un bel effet. […] Les mots latins sont plus beaux que les mots françois à plusieurs égards. […] En premier lieu les mots latins sont plus beaux que les mots françois à deux égards. […] La premiere est de reveiller en nous une belle idée. à cet égard les mots de toutes les langues sont égaux. à cet égard le mot perturbator qui sonne si bien à l’oreille n’est pas plus beau en latin que celui de brouillon en françois. […] Les plus beaux sons déplaisent quand ils se succedent immediatement trop de fois.
On voulait une plus grande part pour le cœur, et une langue, sinon plus belle que celle des beaux endroits de Corneille, du moins plus exacte1 que celle de ses pièces faibles, et, en général, plus pure et plus égale. […] Par la raison nous goûtons les belles sentences, politiques ou morales, dont il a semé leur langage. […] Echapper à ces deux écueils dans la peinture de l’amour est le plus bel effort du poète dramatique. […] Voilà les beaux sentiments où se plaisait le grand Corneille. […] Trois rôles d’homme seulement dans Racine sont de la force de ses plus beaux rôles de femme.
Le beau est dans ce qui se voit, le poétique dans ce qui ne se laisse qu’entrevoir. […] C’est par grande exception que Corneille, — si souvent beau et sublime, — est poétique. […] Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. […] Là tous nos beaux desseins tomberont par terre ; là s’évanouiront toutes nos pensées. […] Un jour, le roi Behram-Gor était aux pieds de la belle Dail-Aram. « Il lui disait son amour ; elle lui répondait le sien.
Ou encore, je constate avec Flaubert qu’« un beau vers qui ne signifie rien est supérieur à un vers moins beau qui signifie quelque chose ». […] Boulenger, de « beaux vers » qui ne sont pas poétiques… car ce n’est pas l’éloquence…, ce n’est pas même la seule beauté de l’image qui fait le caractère proprement poétique du vers…tel alexandrin, admirablement imaginé… comme cette obscure clarté qui tombe des étoiles…est beau d’une beauté prosaïque ; ce n’est pas un beau vers, c’est une belle phrase. […] Et voilà de belles difficultés qui nous attendent. […] Boileau a beau crier que son Pégase l’emporte. […] « les beaux vers sont ceux qui s’exhalent comme des sons ou des parfums. » tout bruit modulé n’est pas un chant, et toutes les voix qui exécutent de beaux airs ne chantent pas.
Et je les vois plus beaux qu’ils ne sont si beaux que je ne les visiterai jamais : j’aurais trop peur d’un mécompte. […] C’est, pour moi, le plus beau paysage du monde, car je l’aime et il me connaît. […] A quoi bon aller chercher, bien loin, d’autres paysages, puisque ces paysages, même imaginés d’après les livres, c’est-à-dire plus beaux qu’ils ne sont, me font moins de plaisir que celui-là ? Je confesse qu’au fond, ce que j’oppose là aux belles curiosités sentimentales et intellectuelles de M. […] Mais, j’ai beau faire, quand j’y réfléchis, trop de choses me déplaisent chez eux.
Sa belle tête est d’un caractère si touchant ; il paraît si sensible aux services qu’on lui rend ; il a tant de peine à parler, sa voix est si faible, ses regards si tendres, son teint si pâle, qu’il faut être sans entrailles pour ne les pas sentir remuer. […] Ce tableau est beau et très beau, et malheur à celui qui peut le considérer un moment de sang-froid ! […] Sa couleur est belle et forte, quoique ce ne soit pas encore celle de Chardin pourtant. Encore une fois, ce tableau est beau, ou il n’y en eut jamais. […] Que cette longue tresse qu’elle relève d’une main sur ses épaules, et qui tourne plusieurs fois autour de son bras, est belle !
Par cela même qu’on écrit ce grand mot, on déclare ne plus se réclamer de cette simple Fantaisie qui peut être si belle, mais de cette Fantaisie-là qui doit être transcendante, puisqu’elle se permet d’être étrange, et qu’on la déchaîne du dernier lien du bon sens, du dernier fil de la réalité. […] … Est-ce quelque chose comme le beau coup de colère de lord Byron, qui, lui aussi, commença par un livre détestable, imité, poncif, nuageux, ossianique, que la Revue d’Édimbourg traita comme il le méritait ; et heureusement !! car, sous son fouet, son fouet fécondant comme la verge de Moïse, coula, avec le sang de l’amour-propre irrité, un flot de poésie qui ne s’arrêta plus, la plus belle poésie du monde moderne ! […] Il faut qu’il renonce à prendre ce bel oiseau bleu des Nuits, encore plus farouche et plus difficile à saisir que le bel oiseau bleu des Jours. […] Nous ne parlons pas du Sacrifice d’Abraham, une grande diablesse d’histoire dont Rembrandt est le héros, laquelle n’a pas de raison pour être plutôt dans ce volume que dans tout autre volume de nouvelles, et qui en aurait une que je sais bien de n’y être pas… Enfin, dans les Contes de la montagne, où l’auteur se détire de son fantastique et commence de s’en dégager, vous ne trouverez que deux contes de cette espèce : Le Violon du pendu et L’Héritage de mon oncle Christian, aussi faibles d’ailleurs que tout le reste ; car pour le Conte qui a presque proportion de roman, et qui envahit, à lui seul, tout le volume, ce très beau Conte de Hugues-le-Loup, je ne le mets point parmi les tentatives fantastiques de l’auteur, malgré la donnée somnambulique qui en fait le dénouement et qui a été si rabâchée depuis Shakespeare, mais je le place plutôt parmi les autres récits, où le talent d’Erckmann-Chatrian, son talent réel et lumineux, — son talent antifantastique — s’est montré avec le plus de suite et d’éclats.
Plus tard, dans ce bel âge de poésie que commencera Pindare, nous retrouverons encore l’accent lyrique se mêlant à la philosophie chez un peuple amoureux des arts. […] Rien de plus beau que son épitaphe de Léonidas99 : « Aux morts des Thermopyles une fortune glorieuse, une belle destinée, pour tombeau un autel, monument de leurs ancêtres, une calamité qui est une gloire. […] ceux qui avec toi sont morts ici, roi de Sparte aux belles fêtes, ayant soutenu l’assaut de flèches innombrables, de coursiers rapides et du peuple Mède103. » Après les Thermopyles, après Sparte, Athènes, Salamine enlève le cœur du poëte. […] nous habitions autrefois la belle ville de Corinthe ; maintenant l’île d’Ajax, Salamine, nous retient ; et de là, vainqueurs des vaisseaux phéniciens, des Perses et des Mèdes, nous avons préservé le sol sacré de la Grèce104. » Puis encore, et pour mieux expliquer cette présence des Grecs de Corinthe dans l’île de Salamine, c’est-à-dire la sépulture qui conservait sur ce rivage les restes d’une partie d’entre eux, Simonide disait avec une familière énergie : « Quand la Grèce entière se tenait sur la lame d’un couteau, au prix de nos vies, nous l’avons délivrée, nous ensevelis ici. […] Je le croirai, par exemple, pour quelques vers qui ne me semblent que le début d’un hymne à la gloire d’Athènes : « Salut, braves105, vous qui avez remporté le grand honneur de la guerre, enfants d’Athènes, habiles cavaliers qui jadis, pour votre patrie aux belles fêtes, avez consumé votre jeunesse, en suivant un parti contraire à celui du plus grand nombre des Grecs !
Qu’ils soient loués maintenant et toujours pour les belles blessures qu’ils ont ouvertes, pour les beaux incendies qu’ils ont allumés, pour les beaux palefrois qu’ils ont caressés, pour les belles femmes auxquelles ils ont fait plaisir ! […] comme le plus beau régiment de la République. […] le beau prodige : Et d’où la sais-tu, s’il te plaît ? […] C’est une idée très belle. […] Il parle bellement des choses belles.
Serait-elle infidèle à son vieil ami comme tant de belles voyageuses ? […] Voilà la voûte du cachot rompue, et un beau rayon vient briller sur les douleurs qui tenaient votre âme captive. […] L’amour est un soleil qui éclaire ce qu’il trouve : dans les belles âmes, il produit des jours brillants de vie et de lumière ; dans les âmes vides, c’est un éclair dans les ténèbres. […] Un livre qui réussit est une belle médaille d’or ; l’auteur même n’est jamais que le minerai informe. […] Une tente à l’angle d’un large balcon était, pendant la belle saison, le cabinet d’étude de Bonstetten.
Vous aurez beau faire emporter Don Juan par le diable, on croira que vous prêchez l’irréligion. […] Qu’on dort bien à la belle étoile ! […] Je dois cependant citer une belle scène et très dramatique. […] Nul n’a su le secret de cette entrevue, mais un poète peut deviner, et je le pense, en tirer une belle scène. […] Il devient le poète du grand et du beau, dès qu’il l’a découvert.
L’émotion était profonde, de belles formes coulaient dans la salle. Quel succès si la pièce tenait ce que promet un si beau prologue ! […] C’est ainsi que l’entend Jean de Thommeray ; il court à une table de jeu pour y gagner la rançon de sa belle maîtresse. […] La scène entre le fils et la mère est belle et touchante. […] L’émotion vient, au second acte, avec une des plus belles scènes de la pièce.
Le genre Pompadour assurément préexistait à la venue de la belle marquise, mais elle le résume en elle, elle le couronne et le personnifie. […] Tout cela, pour commencer, n’est pas beau, mais c’est de l’histoire. […] Le cardinal de Fleury étant mort, les intrigues jouèrent de plus belle ; il ne s’agissait, puisque le roi était si nul de volonté, que de savoir quelle main saisirait le gouvernail. […] Oui, sans doute ; car, dans le fond de son cœur, elle était des nôtres ; elle protégeait les lettres autant qu’elle le pouvait : voilà un beau rêve de fini ! […] Il n’aurait pu le trouver que dans une belle femme, et ces rencontres-là, d’un génie de Richelieu en un corps de Pompadour, ne sont peut-être pas dans l’ordre des choses humaines possibles.
En eux s’accomplit une glorieuse résurrection de nos plus belles époques et je ne sais quoi de plus grand. […] Ces enfants se dévouent au plus bel avenir… Et voilà qu’en même temps qu’ils font la France de demain, elle se fait en eux. […] Quels beaux coteaux, quelles belles rivières ! […] Chez ce petit saint calviniste, le rêve prend une forme tout à fait singulière, mais où fermente l’ardeur commune à tous ces jeunes soldats de créer une France plus belle. […] Est-ce beau, cette volonté qui domine ce cœur tendre, aimant la vie ?
Je ne savais pas qui faisait cette belle musique. […] que c’est beau, dit-elle, que c’est beau ! […] que c’est beau ! […] que c’est beau, monsieur Kobus ! […] que c’est beau !
Que ne s’est-il souvenu des beaux vers de Malherbe, dont la noble lyre s’accorda si bien aux sentiments de nos pères sur Jeanne d’Arc ? […] Quel repos charmant dans ces vers du beau poème de Psyché, comparable aux plus beaux morceaux de Virgile et aux fragments exquis de Catulle. […] et l’autre par ce beau trait : enfant déjà héros ! […] Est-ce là rendre le bel effet de ce mot assurgenti, au moment où la mort entre dans le sein du malheureux ? […] Cette version, moins belle, est pourtant très expressive encore.
Et son livre doit être un beau livre. […] Dieu, qui l’as faite si belle, ne pouvais-tu la faire bonne ? […] Ô douce et belle femme, joyeuse et toujours active ! […] Si la lune avait hésité à baiser le bel endormi, oh ! […] Ces loisirs lui préparent un beau regain d’activité.
Un beau musicien très fort, M. […] C’est une très belle ville. […] Je te voyais, je voyais les arbres, la belle forêt, le beau ciel. […] les beaux crimes ! […] Tolstoï de fort belles pages.
Elle est belle et restera mémorable. […] Ils trouvent cela beau. […] Ce qui porte à l’amour semble beau ; ce qui semble beau porte à l’amour. […] On aime une femme parce qu’elle est belle ; et on la juge belle parce qu’on l’aime. […] c’est bien plus beau au ciel !
Car le plaisir qui est à la fois le plus intense, le plus élevé et le plus pur, ce plaisir-là ne se trouve que dans la contemplation du Beau. […] Le goût, le naturel sont de belles choses assurément moins utiles qu’on ne le pense à la poésie. […] Il se borne à dire, dans son livre, que tel terme est du bel usage et que tel autre terme n’en est pas. […] À la vérité, ce n’est pas un beau vers. […] oui, cher monsieur Jean Moréas, vous avez de beaux secrets, votre vers sera merveilleux.
Elles furent belles, mais cela suffit-il ? […] Elles furent belles, et les vieillards se lèvent devant Hélène, dans ce païen d’Homère, mais des vieillards chrétiens seraient restés assis. […] Cousin, et qui lui fait écrire : « Elle avait une taille ravissante, le plus charmant visage, le plus beau sein », — le plus beau sein ! […] , l’auteur du Beau et du Vrai continue son hymne d’adoration imperturbable, comme s’il n’avait là devant lui que de nobles actes et de grandes vertus ! […] C’est un des plus beaux spectacles qu’on puisse contempler dans l’histoire que ce changement de ceux qui comprennent le pouvoir à mesure qu’ils le touchent et qu’il leur pèse !
Ses lettres confidentielles, intimes et sublimes révélations à son ami le plus cher, montrent une résignation portée jusqu’à l’indifférence, en tout ce qui touche à la gloire éphémère des lettres… C’était une de ces âmes froissées par la réalité commune, tendrement éprises du beau et du vrai, douloureusement indignées contre leur propre insuffisance à le découvrir, vouées, en un mot, à ces mystérieuses souffrances dont René, Oberman et Werther offrent, sous des faces différentes, le résumé poétique. Les quinze lettres de Georges Guérin que nous avons entre les mains sont une monodie non moins touchante et non moins belle que les plus beaux poèmes psychologiques destinés et livrés à la publicité. […] Remy de Gourmont Le Centaure est à mettre parmi les plus belles et les plus précieuses pages de la langue française.
Ses plans, furent réguliers ; ses caractères beaux, nobles & soutenus ; ses peintures vives ; ses pensées sublimes & vraies ; sa diction belle, majestueuse, coulante. […] Son antipathie pour le beau sexe parut dans toutes les occasions qu’il eut d’en médire. […] Paris a été partagé comme Athènes ; & c’est un assez beau triomphe pour l’auteur de Rhadamiste, de compter encore quelques partisans. […] La fin des deux plus beaux ornemens de la scène Grecque fut aussi malheureuse que le cours de leur vie fut brillant.
Et cet ennui, dont elle fut quatre-vingts ans victime, cet ennui très et trop réel, ne fut pas en elle, comme on pourrait le croire à son obstination, une maladie chronique de l’esprit ou une attraction native et cachée des organes comme il existe si prosaïquement dans tant de beaux ténébreux. […] La flamme de ses beaux yeux éteints sembla descendre sur ses lèvres. […] Le ton de ce monde qui énerverait le talent, l’âme et la plus forte pensée, ce ton qu’à son époque on appelait le bel air, était odieux à son esprit comme un ennemi personnel : « Je ne le peux souffrir », écrit-elle. […] La marquise Du Deffand a beau être du monde, elle se donne à lui, mais par moments elle s’en sépare et se reprend. Elle a beau être frivole comme tout ce siècle écervelé, où les hommes comme Montesquieu et Voltaire ont dans le génie quelque chose d’ineffablement étourdi qu’on n’avait jamais vu avant eux, le bon sens gaulois, carré, indéfectible, se retrouve, à chaque instant, en Madame Du Deffand, sous cette poussière parfumée de la frivolité qui la poudre.
Ce rêveur de Ballanche, qui avait tout à la fois du Platon et du Jocrisse dans sa personne, s’imaginait (écrit-il encore dans la même Préface) qu’il y avait de son temps, dans la Belle France, dix mille fois les dix justes qu’il fallait pour sauver Sodome. […] Son amour pour La Gervaisais fut si beau qu’il n’y a pas plus beau dans l’ordre du Génie, et que, je n’hésite pas à le dire, elle est aussi étonnante, dans son siècle, comme cœur de femme, que, comme tête d’homme, Napoléon ! […] Nous n’avons que celles de Mademoiselle de Condé, et c’est probablement heureux pour La Gervaisais, qu’on voit à travers elles, et certainement il est plus beau, d’être vu ainsi. […] … On trouve sous cette pauvre petite plume qui s’ignore des choses égales aux paroles que met le génie de Shakespeare dans la bouche de Juliette à Roméo : « Pardonne-moi de t’aimer, beau Montague ! […] Mais à l’adresse elle reconnut l’écriture, et elle laissa la lettre sans l’ouvrir… Et c’est encore plus beau peut-être que d’avoir écrit toutes les siennes, — d’avoir laissé cachetée celle-là.
On verrait que quand on a vécu dans la pensée occidentale, quand on a senti le puissant et sobre génie de la forme qui la contient, comme la mer est contenue par les arêtes de son rivage, quand enfin sur les belles lignes du front caucasien qui révèle si bien la supériorité de la race, on a reçu ce torrent miraculeux qu’on appelle le baptême et qui, nos littératures l’attestent ! […] À nous aussi, le préjugé traditionnel avait passé au cou le nœud de pourpre et de soie — doux et éclatant — dans lequel il étrangle la Vérité, contente d’être étranglée comme un Turc soumis au kalife, et si nous nous sommes débarrassés du lacet fascinateur et terrible, si nous l’avons rejeté et rompu, grâces en soient rendues surtout à ce grand poème du Ramayâna, — l’un des plus beaux (disent les savants) de la littérature sanscrite, — et qu’on vient de traduire tout exprès pour nous qui ne serions, certes ! […] Comme d’autres esprits moins richement et moins profondément cultivés, il n’a pu être dupe de cette adoration pour les choses médiocres qui prend fatalement le cœur ou l’esprit de l’homme quand il vit dans l’isolement du Beau. […] Parisot lui-même sur la valeur d’une épopée qu’il pose carrément comme la plus grande et la plus belle production qu’il y ait dans les littératures connues. […] Vous pouvez tourner les pages du Ramayâna les unes après les autres, et vous n’en trouverez pas une seule qui rappelle en énergie et en vérité l’épisode du Koran, par exemple, où les amies de la femme de Putiphar, qui ont commencé à blâmer l’amour honteux de la belle égyptienne pour son esclave, ne s’aperçoivent pas qu’elles se coupent les doigts avec leurs couteaux, dans leurs rêveries, en le regardant servir à table, affolées qu’elles sont déjà de l’éclatante beauté de Joseph.
C’est le manque de poétique, d’une poétique qui serait une méthode, et qui ne peut pas être cette chose emphatiquement vague, tout au plus bonne comme tendance, mais, comme portée, nulle : l’aspiration vers le beau dans l’indépendance de la pensée ! […] Il s’amenuise et peint des pastels : Belle, vous deviez naître au temps de la Régence, ce bon temps, — dit-il, — qui ne reviendra pas ! A quelle belle dit-on de ces compliments-là ?… Il prophétise l’amour aux petites filles et leur colorie des almanachs : Petite fille, un jour, tu seras grande et belle ! […] Beau milieu d’accords, mais milieu, et milieu en tout.
Dans les arts et la poésie, il recherchait le beau, le passionné, le sincère, et faisait la plus grande part à ce qui venait de l’âme et à ce qui allait à l’âme. […] ma belle amie, lui dit-il en la retenant, comme un bon chrétien, j’aurais baisé la main qui m’eût frappé ; voudriez-vous m’empêcher d’achever ma pénitence ? […] Pour nous, tâchons seulement qu’elle soit belle et digne d’arrêter les regards. […] si les belles et bonnes âmes comme la sienne pouvaient avoir deux jeunesses83 ! […] La belle madame de Narischkin.
Je vis sur le milieu du pont, devant moi, un magnifique chariot de riches paysans, de la plaine du Cerchio, autour de Lucques, tout chargé de beau monde, en habits de noces, et recouvert contre le soleil d’un magnifique dais de toile bleue parsemée de petits bouquets de fleurs d’œillets, de pavots et de marguerites des blés, avec de belles tiges d’épis barbus jaunes comme l’or, et des grappes de raisins mûrs, avec leurs pampres, et bleus comme à la veille des vendanges. […] Les deux fiancés m’avaient adossée sur mon séant contre le parapet du pont, à l’ombre, et ils me regardaient doucement avec de belle eau dans les yeux ; on voyait qu’ils attendaient, pour questionner, que je leur parlasse moi-même la première ; mais je n’osais pas seulement lever un regard sur tout ce beau monde pour lui dire le remercîment que je me sentais dans le cœur. […] — C’est le soleil, disait la belle sposa, en continuant à remuer plus vite, pour faire plus de vent, son large éventail de noces sur mes cheveux baignés de sueur. […] — Monte, mon enfant, dit la fiancée, c’est une bénédiction du bon Dieu que de trouver une occasion de charité à la porte de la ville, un jour de noce et de joie, comme est ce beau jour pour nous. […] Puis il mettait une gloriole d’enfant à me raconter à son tour ceci et cela sur cette belle noce qu’il conduisait à la ville, et sur les personnages qui remplissaient derrière nous le chariot couvert de toile et de feuilles.
La chapelle brûla en 1828 ; elle ne tarda pas à être rebâtie, et l’ancienne statue fut remplacée par une autre beaucoup plus belle. […] Devant la porte était un petit auvent, où se réunissaient, quand il faisait beau, les convalescents et les bien portants. […] C’était un beau corps, presque sans âme. […] Les habitudes de la confession catholique, si belles, mais si périlleuses, excitaient étrangement son imagination. […] Quels beaux chefs de Landwehr ces gens-là eussent fait !
les beaux mensonges que les mensonges du Midi ! […] Nizerolles-Closcard, de Tourenque, il lui dit ces belles paroles. […] le plus beau, le plus riche que la terre eût jamais porté ! […] J’y trouve l’œuvre d’une belle âme. […] En somme, un bon et beau livre à tous les points de vue.
Qu’y a-t-il là, je le demande, de bon, de beau ou de vrai ? […] Lire de belles choses imprimées en beaux caractères sur de bon papier est une jouissance très complète, s’adressant à la fois aux sens et à l’esprit. […] Beau et Dumineray. […] Les belles dames et les beaux messieurs ont tous un cœur humain, sans doute, mais ils le montrent peu à nu. […] si pures, si belles, si distantes !
Le plus grand orateur, quand ce serait un ange, Ne pourrait contenter en semblables desseins Deux belles, deux héros, deux auteurs, ni deux saints. […] Quelle plus jolie pièce, dans ce dernier recueil, que celle qui a titre la Belle petite Mendiante, et dans le recueil précédent, que cette autre pièce sur un chien mort d’ennui après le départ de sa maîtresse ? […] Mme Mitchell a mis dans son volume une très belle traduction ou imitation en vers de la pièce de Longfellow, Excelsior. […] Le Dormoir des vaches est un beau tableau. […] Un beau volume imprimé à Lyon par Louis Perrin ; Paris, librairie de Didier ; 1865.
De beaux vers, la Nuit de Mai, où la plainte est comme étouffée, la Nuit de Décembre, où elle éclate, et de laquelle je ne voudrais retrancher que le dernier paragraphe (Ami, je suis la Solitude), avaient entretenu cet intérêt à la fois littéraire et romanesque, que la Confession d’un Enfant du siècle, fort vivement attendue, semble devoir combler. […] Confiné alors aux champs, il y voit une personne simple, douce, plus âgée que lui, mais belle encore, un peu dévote, assez mystérieuse, Mme Pierson ; il en vient à l’aimer, à être aimé d’elle ; ici mille détails simples, enchanteurs, des promenades dans les bois, avec chasteté, puis avec ivresse. […] Car l’auteur a beau dissimuler et ne faire semblant de rien ; la nouvelle Mme Pierson, fort charmante à son tour, n’est plus la même que la première ; celle qui a la blouse bleue n’est plus celle qui, un peu dévote et très-charitable, parcourait à toute heure, en voile blanc, ces campagnes qui l’avaient vu couronner rosière. […] La manière dont Octave effeuille dans l’âme de Brigitte et dans la sienne cette fleur tout à l’heure si belle, son art cruel d’en offenser chaque tendre racine est à merveille exprimé ; mais si la façon particulière appartient à Octave, cette défaite successive de l’amour, après le triomphe enivrant, n’est-elle pas à peu près l’histoire de tous les cœurs ? […] J’ai noté, dans ce chapitre II, page 8, une phrase sur Napoléon, sur son arc, sur la fibre humaine qui en est la corde, et sur les flèches que lance ce Nemrod, et qui vont tomber je ne sais où ; une pareille phrase, si on la lisait dans la traduction du Titan de Jean-Paul, ferait dire : « Cela doit être beau dans l’original, » et ce demi-éloge de la pensée serait, à mes yeux, la plus sensible critique du style et de l’expression.
Si les créations artistiques sont belles, elles peuvent devenir des théogonies, des bibles et des tables de la loi. […] Peut-on croire que des odes à l’aube et à la nuit ne sont pas des prières plus belles que toutes les autres ? […] Qui sait si en croyant créer des strophes seulement belles et charmantes, nous n’écrivons pas pour le monde des livres sacrés ? […] Toutes les belles lois de la nature y inscrivent leurs traits implacables, riches et variés. […] si nous n’étions pas braves, beaux, magnifiques et justes ?
Nous nous rappelons qu’il nous a gâté l’un des plus beaux sujets qu’il fût donné de toucher à la plume d’un historien, d’un savant, et même d’un artiste. Ce beau sujet, c’était Swedenborg. […] Pour l’écrivain français, dont la plume pouvait universaliser le blâme ou l’éloge, la fine Russie avait pris son plus beau sourire grec et revêtu toutes ses grâces de Cléopâtre asiatique. […] Trois coups de pinceau trempé dans du vermillon, la couleur russe par excellence, — car, en russe, rouge est un synonyme de beau, — et c’est fait ! […] Le beau mérite de subjuguer celles qui ne résistent pas… qui aiment et qui obéissent !
Un homme perd, tombe ruiné : « C’était un grand joueur, un beau joueur ! […] Les mines d’Arizona, depuis longtemps abandonnées à cause du voisinage affreux des Indiens Apaches, sont les plus belles et les plus aisées à exploiter de la Sonora. […] Lisez cette histoire, belle jusqu’aux larmes ! […] les faits de cette histoire sont beaux jusqu’aux larmes, et quand on les lit dans Raousset lui-même, ils doivent écraser tout autre historien. […] Il y a, en effet, quelque chose de byronien dans la destinée de Raousset ; mais il est plus beau, plus simple et plus pur que tous les héros de Byron.
Cette comparaison des prospérités coupables et passagères avec les nuées dont le ciel est obscurci, cette tempête du printemps qui les dissipe, et, au prix de quelques maux, rend la sérénité au ciel et une lumière féconde à la terre ; ce sont là des images dont la plus belle invention lyrique aimerait à se parer. […] Voilà le courage ; voilà le prix le plus grand parmi les hommes, la plus belle gloire à remporter pour le jeune guerrier. […] « Il est beau de mourir78 tombant au premier rang, en homme de courage qui combat pour la patrie. […] C’est une honte, en effet, que, tombé au premier rang, un vieillard soit gisant à terre, en avant des jeunes, avec une tête blanchie, une barbe grise, exhalant sur la poussière son âme courageuse, couvrant de ses mains les blessures sanglantes, hideuses, de son corps à nu : mais aux jeunes tout sied bien, tant qu’ils ont la fleur brillante du bel âge. Alors, le guerrier est beau à voir vivant ; il est aimé des femmes ; et il est encore beau tombé au premier rang.
Il vient un beau matin souffleter Henri Mauperin. […] Les belles de nuit piquaient çà et là un trille discret. […] T’as beau roulé tes gros yeux, va ! […] Amoureux d’une jeune femme, il veut lui baiser la main et la mord jusqu’au sang ; la belle pardonne ; mais au beau milieu d’une déclaration, les dents du turco lui mordent la langue. […] Il me semble qu’il y a de très belles pages.
Il nous confesse son secret en finissant : « Je préférerais, de toutes les campagnes, nous dit-il, celle de mon pays, non pas parce qu’elle est belle, mais parce que j’y ai été élevé…. […] Tous ces tons d’origine diverse se fondaient sous son pinceau facile en une simple et belle harmonie. […] Bernardin de Saint-Pierre n’est pas un de ces génies multiples et vigoureux qui se donnent plusieurs jeunesses et se renouvellent ; il y gagne en calme ; il ne nous paraît ni moins doux ni moins beau pour cela. […] C’est comme d’avoir devant soi, dans son travail, quelque image souriante, quelque belle page entr’ouverte, qu’on regarde de temps en temps, et sur laquelle on se repose, sans la copier. […] que son rayon de mélancolique et chaste douceur, s’il faiblit en s’éloignant, ne se perde pas encore, et qu’il continue de luire longtemps, comme la première étoile des belles soirées, au ciel plus ardent de ceux qui nous suivent !
toujours celle du Beau ! […] En face des nations envieuses et traîtresses pouvons-nous prolonger ce beau songe ? […] Dans cette belle étude sur l’auteur d’Avatar que nous avons déjà citée, M. […] Beau, une grande âme au service du grand Art. […] À nos yeux, Quinet n’a pas de plus beau titre pour assurer sa gloire de professeur.
Voilà pourquoi, dans presque toutes les langues, le mot antique est synonyme de vrai beau. C’est beau comme l’antique, disent tous les peuples lettrés. […] L’ermite était absent ; sa fille adoptive, la belle Sacountala, sort à la voix de l’étranger ; elle reconnaît le roi. […] ne faut-il pas que le vénérable ermite ait perdu, par l’âge, l’intelligence, pour souffrir que de si grossiers vêtements enveloppent un si beau corps ? […] « Épargnez », dit-il en vers aux compagnes de la jeune fille, « épargnez, de grâce, votre belle amie !
Une belle toile qui le représente le sauvera peut-être du néant ! […] Les Géorgiques de Virgile, poëme agricole et plein d’actualités, sont cent fois plus belles que la diffuse Énéide. […] Nous assistons à d’assez beaux spectacles cependant. […] j’ai fait quelquefois un beau rêve ! […] Ce sera un beau spectacle, je le jure !
Le beau assurément est toujours agréable ; mais l’agréable n’est pas toujours beau. […] Ce que nous venons de dire du beau défini par la perfection s’applique donc aussi au beau défini par l’ordre. […] Pourvu que nous voyons les choses belles, notre amour du beau est satisfait. […] Ce que je trouve beau n’est pas jugé beau nécessairement et au même titre par une autre personne. […] L’art a pour objet d’exprimer le beau : le beau est idéal ou n’est pas.
Chevaleries sentimentales est plein de vers, libres ou corrects, également beaux. […] Ils sont beaux, mais sans le savoir ; il faut les regarder longtemps pour découvrir dans cette atmosphère élyséenne un charme qui se dérobe et une grâce pleine de scrupules. […] Hérold, dans ses Chevaleries sentimentales, nous avait présenté quelques médaillons de jolies reines, à côté de pièces moins définies et de très personnelle allure… Comme action psychique, le Victorieux est le pendant inverse de Floriane et Persignant (de l’allure chevaleresque de Flore et Blanchefleur, ce beau poème des trouvères du moyen âge qui inspira Boccace). […] Hérold est l’un des plus objectifs parmi les poètes nouveaux ; il ne se raconte guère lui-même ; il lui faut des thèmes étrangers à sa vie, et il en choisit même qui semblent étrangers à ses croyances ; ses reines n’en sont pas moins belles ni ses saintes moins pures.