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989. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Quand cette saison n’est pas venue, les femmes de la ville ne s’y promènent pas encore, et, quand elle est passée, elles ne s’y promènent plus. » Certes, sur cette levée où se promenaient les bourgeoises du temps de La Bruyère, il y avait plus d’honnêtes femmes que de celles qui ne l’étaient pas, et pourtant elles s’y promenaient et y faisaient foule — innocemment. […] Chapitre de la Ville.

990. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Un jour, il va s’asseoir au sommet d’une colline qui domine la ville et commande une vaste contrée ; il contemple les feux qui brillent dans l’étendue du paysage obscur, sous tous ces toits habités. […] » « Mais le but favori de ses courses sera peut-être un bois de sapins, planté à quelque deux milles de la ville.

991. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Hubert est un mari de campagne : il n’entend rien aux galanteries de la ville, et traite en braconnier l’amour défendu. […] C’est Laïs tuée, à coups d’aiguilles, par les matrones de la ville d’Athènes.

992. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

La première journée des Barricades se passe presque toute en plaisanteries contre elle : « Comme j’étais la moins vaillante de la compagnie, toute la honte de cette journée tomba sur moi. » Pour une personne de cet intérieur, elle comprend très bien du premier coup la nature de la révolte dans la ville, et ce désordre si vite et si bien ordonné : Les bourgeois, dit-elle, qui avaient pris les armes fort volontiers pour sauver la ville du pillage, n’étaient guère plus sages que le peuple, et demandaient Broussel d’aussi bon cœur que le crocheteur ; car, outre qu’ils étaient tous infectés de l’amour du bien public, qu’ils estimaient être le leur en particulier… ils étaient remplis de joie de penser qu’ils étaient nécessaires à quelque chose.

993. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Pour marquer que les soldats, à mesure qu’ils faisaient la guerre plus loin de Rome, sentaient s’affaiblir en eux l’esprit du citoyen, il dira : « Les soldats commencèrent donc à ne reconnaître que leur général, à fonder sur lui toutes leurs espérances, et à voir de plus loin la ville. » La ville par excellence, Urbs, c’est Rome ; on ne peut dire d’une manière en apparence plus simple une chose plus forte.

994. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

La ville de Luçon n’était guère qu’un bourg, dont les habitants pauvres étaient accablés de taxes : il écrit pour obtenir qu’ils en soient un peu déchargés. […] Il nous montre avec ironie le roi que Luynes fait monter sur une table de billard pour qu’il puisse être vu plus aisément des compagnies de la ville et des ordres de l’État qui viennent le complimenter : « C’était, dit-il, comme un renouvellement de la coutume ancienne des Français qui portaient leurs rois, à leur avènement à la couronne, sur leurs pavois à l’entour du camp. » Il montre Luynes le plus dangereux ennemi du maréchal d’Ancre, parce qu’il l’était moins encore de sa personne que de sa fortune, et « qu’il lui portait une haine d’envie, qui est la plus maligne et là plus cruelle de toutes ».

995. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

Nisard ici cite Saint-Simon : « Saint-Germain, dit celui-ci, offrait à Louis XIV une ville toute faite ; il l’abandonna pour Versailles, le plus triste et le plus ingrat de tous les lieux, sans vue, sans bois, sans eau, parce que tout y est sable mouvant et marécage ; il se plut à y tyranniser la nature et à la dompter à force d’artet de trésors. Il n’y avait là qu’un très-misérable cabaret ; il y bâtit une ville entière. » C’est là, nous dit M. 

996. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Le Recueil de M. d’Hunolstein commence au moment où la Dauphine quitte la dernière ville frontière de l’empire ; le recueil de M. 

997. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Ses lettres sont remplies des nouvelles de la cour et de la ville, telles que les naissances, les mariages, et surtout les morts, qui font plus d’impression sur son âme attristée.

998. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

Même aujourd’hui, qu’après les tempêtes civiles, La Concorde au front d’or rit d’en haut sur nos villes, Et qu’il n’est ni couteau, ni balle à recevoir Pour le roi, pour le peuple, enfin pour un devoir ; Si du moins, en secret, des dévoûments intimes Pouvaient aux mains du sort échanger les victimes, Et si, comme autrefois, l’homme obtenait des cieux De racheter les jours des êtres précieux !

999. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Lisez cette phrase : « Londres, la capitale de l’Angleterre, renferme plusieurs beaux jardins, Hyde Park, Regent’s Park et les Tuileries. » — Vous éprouvez une sorte de heurt et d’étonnement ; vous portez involontairement la main de deux côtés, vers Paris et bien loin vers une autre ville.

1000. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Lerond, « vétérinaire de la petite ville d’Arcis-sur-Marne, suivait la « route poudreuse qui conduit au chef-lieu du département, « bercé dans son antique cabriolet, au trot paisible de sa vieille jument Cocote.

1001. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

. — Dîner beaucoup en ville et aller à la messe. — Retenir d’une exposition les tableaux des gens qu’on rencontre dans le monde. — Éviter le solennel et prendre la vie à la blague. » * *   * Étrange société où connaître les gens qui font « la fête » suffit pour conférer un titre d’excellence.

1002. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Nos villes offrent par-tout des asiles ouvert à tous les genres de miseres & d’infirmités.

1003. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Venu de l’arabe par l’italien ; peut-être de la ville de Tarifa, port que les Arabes d’Espagne avaient ouvert au commerce des chrétiens.

1004. (1888) La critique scientifique « Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie »

b) Lieux : La mer, les forêts, les villes, la cathédrale, le château, le bouge : caractères communs : le mystérieux, le ténébreux, l’infini, le coloris, l’indistinct.

1005. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — La vision d’où est sorti ce livre (1857) »

Tout s’y trouvait, matière, esprit, fange et rayon ; Toutes les villes, Thèbe, Athènes, des étages De Romes sur des tas de Tyrs et de Carthages ; Tous les fleuves, l’Escaut, le Rhin, le Nil, l’Aar, Le Rubicon disant à quiconque est césar : — Si vous êtes encor citoyens, vous ne l’êtes Que jusqu’ici. — Les monts se dressaient, noirs squelettes, Et sur ces monts erraient les nuages hideux, Ces fantômes traînant la lune au milieu d’eux.

1006. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109

Certaines villes du royaume-ont voulu avoir des inscriptions Françoise.

1007. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Latine. » pp. 147-158

., sous ce titre* : Observations critiques concernant la langue latine, moderne, par le seigneur Paul Zambaldi, gentilhomme de la ville de Feltre.

1008. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

La faute, réelle ou supposée, se répand avec éclat : le reproche circule de bouche en bouche avec une feinte pitié ; la ville en retentit de toutes parts.

1009. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 2, de l’attrait des spectacles propres à exciter en nous une grande émotion. Des gladiateurs » pp. 12-24

Quand les deux Brutus donnerent aux romains le premier combat de gladiateurs qu’ils eussent vû dans leur ville, les romains étoient déja civilisez : mais loin que l’humanité et la politesse des siecles suivans aïent dégoûté les romains des spectacles barbares de l’amphithéatre, au contraire elles les en rendirent plus épris.

1010. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 3, que l’impulsion du génie détermine à être peintre ou poëte, ceux qui l’ont apporté en naissant » pp. 25-34

C’est ainsi qu’elle est écrite au bas de son portrait, placé dans la bibliotheque de la ville de Basle.

1011. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

La Bruyère a quelques lignes de parfaite esquisse, comme lorsqu’il nous montre la jolie petite ville dont il approche, dans un jour si favorable qu’elle lui paraît peinte sur le penchant de la colline. […] Sitôt que ce talent se lève, c’est comme une lune qui idéalise tout, même les monceaux et les terres pelées et les vilainies informes aux faubourgs des villes ; au dedans de lui, au dehors, un manteau lumineux et velouté s’étend sur toutes choses. […] » Le voyageur lassé va même jusqu’à préférer Paris à toutes les villes, parce que le peuple y est bon et qu’on y vit en liberté.

1012. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

La même tolérance respectueuse fut garantie par les vainqueurs dans toutes les villes grecques chrétiennes de l’empire ; nul ne fut ni persécuté ni contraint pour cause de religion ; les chrétiens furent seulement obligés de respecter eux-mêmes dans leurs actes et dans leurs paroles le culte mahométan. […] Comment se ferait-il que, depuis la capitale de l’empire jusqu’aux dernières villes des îles et des provinces, la partie chrétienne de la population, exerçant librement son culte, honorée dans ses patriarches, respectée dans ses cérémonies, fût précisément l’élite de la richesse, de l’industrie, du commerce, de la navigation, de la prospérité dans tout l’empire ? […] XXIII Ainsi encore, qu’un jeune roi de Naples, à peine échappé à la tutelle ombrageuse de son père, élevé, dans la solitude royale de Caserte, à cultiver un jardin royal pour toute instruction politique, monte, encore enfant, sur le trône et s’y tienne à tâtons pendant un orage ; qu’ensuite il jette une constitution hasardée à ses peuples pour apaiser l’insurrection de Sicile, comme on jette un à un ses vêtements royaux derrière soi pour retarder la poursuite de la révolution pendant qu’elle les ramasse ; Qu’il décompose lui-même son armée par les conseils de ministres incapables ou perfides ; Que ses oncles même abandonnent ce malheureux neveu pour aller se joindre à ses ennemis ; Qu’il sorte de sa capitale pour en écarter les bombes et les obus des Piémontais ; qu’il reprenne courage dans l’honneur et dans le désespoir ; qu’il s’abrite avec ses derniers défenseurs, avec sa mère, ses frères, ses jeunes sœurs, dans une ville de guerre pour tomber au moins avec la majesté, le courage du soldat, sur le dernier morceau de rocher de sa patrie ; et que le Piémont, étranger à cette question entre les Napolitains et leur jeune roi, avec lequel le patriotisme et la liberté les réconciliaient, entre, sans querelles, sans déclaration de guerre, avec ses armées dans le royaume, et vienne, auxiliaire de l’expulsion, écraser de ses boulets les casemates de Gaëte devenues le dernier palais d’un dernier Bourbon : quel droit peut alléguer contre son parent innocent le roi de Piémont, pour s’emparer du trône démoli par ses canons ?

1013. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Le premier jour qu’il plante ses tentes devant une ville, elles sont blanches ; lui-même est vêtu de blanc et il porte sur son casque d’argent une plume de neige, pour signifier la douceur de ses intentions. […] La ville a bravé les lentes blanches et les tentes rouges, et c’est le jour des tentes noires. Alors quatre vierges, vêtues de blanc et portant des branches de laurier dans leurs mains, viennent trouver Tamerlan et le supplient, dans des sortes de longues cantilènes, d’épargner la ville. […] Et ceux qui arrivent de l’énorme Londres vous disent (je l’ai entendu) : « Tout de même, quelle jolie petite ville que ce Paris !  […] Cet éloge hyperbolique de la bonne ville, qui nous eût semblé indiscret chez un Parisien, nous a ravis, venant d’une bouche étrangère.

1014. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Sur la ville dont les affres flamboient, Règnent, sans qu’on les voie, Mais évidentes, les idées. […] Or, Venise est la ville des peintres par excellence. […] À ce titre, cette ville tient à l’Occident. […] Tous les travaux qui sortent des doigts vénitiens ressemblent un peu à des gageures ; l’existence même de la ville en est une. […] C’est la ville sans terre.

1015. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Que t’importent nos arts, notre luxe, nos villes ? […] Paris avait l’air d’une ville en ruines semée de bastringues, un air sinistre et fou. […] Il nous accable de l’histoire de chacune des villes qu’il visite. […] Du sein de cette colonne de feu et de fumée sortent à l’entrée des villes quelques coups de trompette mêlés aux signaux du labarum tricolore ; et les portes des villes tombent. » (Ceci sera écrit après 1830.) […] Madame la mairesse m’invite à une soirée, au nom des plus belles dames de la ville.

1016. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Dans les poids elle signifie un gros ; dans la Musique elle marque une des clés G-ré-sol ; & sur nos monnoies elle indique la ville de Poitiers. […] Ce fut sans doute une raison d’analogie pour déclarer féminins les noms des régions, des provinces, des iles, des villes, &c. […] Il ne s’agit pas du fond de la pensée, qui est de faire entendre que César n’avoit exercé aucune cruauté dans la ville de Rome ». […] L’usage de mutare aliquid aliquâ re dans le sens de prendre en échange, est trop fréquent pour être autre chose qu’une phrase latine ; comme donare aliquem aliquâ re, gratifier quelqu’un de quelque chose, & circumdare moenia urbi, donner des murailles à une ville tout au tour, c’est-à-dire, entourer une ville de murailles ». […] On peut aussi aisément rendre raison de la phrase de Cicéron, Gladium vaginâ vacuum in urbe non vidimus, nous n’avons point vu dans la ville votre épée dégagée du fourreau.

1017. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Molière s’imagina que toute la cour, toute la ville en voulaient à son épouse. […] XXIV En 1672, il donna les Femmes savantes, honnies à la ville, soutenues également par le roi. […] Gardez-vous d’imiter ces coquettes vilaines Dont par toute la ville on vante les fredaines, Et de vous laisser prendre aux assauts du malin, C’est-à-dire d’ouïr aucun jeune blondin. […] Mes yeux sont trop blessés, et la cour et la ville Ne m’offrent rien qu’objets à m’échauffer la bile ; J’entre en une humeur noire, en un chagrin profond, Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font ; Je ne trouve partout que lâche flatterie, Qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie ; Je n’y puis plus tenir, j’enrage ; et mon dessein Est de rompre en visière à tout le genre humain. […] J’observe, comme vous, cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller, prenant un autre cours ; Mais, quoi qu’à chaque pas je puisse voir paraître, En courroux, comme vous, on ne me voit point être ; Je prends tout doucement les hommes comme ils sont ; J’accoutume mon âme à souffrir ce qu’ils font ; Et je crois qu’à la cour, de même qu’à la ville, Mon flegme est philosophe autant que votre bile.

1018. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Tel poème de Villes Tentaculaires, c’est moins du lyrisme qu’une rafale verbale, une écrasante bourrasque rythmique. […] Verhaeren l’a réalisée dans sa totale intégrité et sur un ton majuscule, principalement en ses récents ouvrages : Les Campagnes Hallucinées, Les Villages Illusoires, Les Villes Tentaculaires. […] Et tandis que ces vieux villages agonisent lentement, les villes, là-bas, répercutent le fracas d’une vie atroce et frénétique. […] Ce sont les Villes Tentaculaires qui, pareilles à de colossales pieuvres semblent s’être gorgées du sang de toute la terre. […] On en retrouve les vociférations dans les strophes noircies des Villes Tentaculaires.

1019. (1885) L’Art romantique

Il contemple les paysages de la grande ville, paysages de pierre caressés par la brume ou frappés par les soufflets du soleil. […] Venise a pratiqué l’amour de l’art pour l’art ; Lyon est une ville philosophique. […] Le cerveau de Chenavard ressemble à la ville de Lyon ; il est brumeux, flugineux, hérissé de pointes, comme la ville de clochers et de fourneaux. […] Pierre Dupont naît le 23 avril 1821, à Lyon, la grande ville du travail et des merveilles industrielles. […] La ville est sens dessus dessous.

1020. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Il ne faut point qu’on entende dire que les dieux parcourent le monde et s’en vont de ville en ville sous des formes étrangères, ce qui rend lâches et timides les enfants et même les hommes. […] Cette belle ville est une trière à la dérive. […] Quand ils ont dit : « Il s’agit d’être les premiers dans la ville », ils ont dit tout ce qu’ils pensent et ils sont au bout de leur philosophie. […] C’est ce qu’a fait Socrate, et il n’y a meilleur conseil à suivre en cette ville et du reste en ce monde que d’imiter Socrate. […] Nous disons : tout va bien dans la cité, sans songer au plus ou moins de plaisir qui peut être goûté dans la ville.

1021. (1896) Le livre des masques

Verhaeren, la beauté est faite de nouveauté et de puissance ; ce poète est un fort et, depuis ces Villes tentaculaires qui viennent de surgir avec la violence d’un soulèvement tellurique, nul n’oserait lui contester l’état et la gloire d’un grand poète. […] Les ostensoirs, ornés de soie, Vers les villes échafaudées, En toits de verre et de cristal, Du haut du chœur sacerdotal, Tendent la croix des gothiques idées. […] Jadis et encore au temps de Charles-Quint, il n’y avait pas de fêtes publiques sans théories de belles filles nues ; on craignait si peu le nu que les femmes adultères étaient promenées nues par les villes ; il est hors de doute que, dans les mystères, tels rôles, Adam et Ève, étaient tenus par des personnages abstraits du maillot, luxe hideux. […] Les vêpres carillonnent sur la ville, Les berges sont désertes, sans une île. […] Kahn lui-même ; dès lors il écrivait : Voici l’allégresse des âmes d’automne, La ville s’évapore en illusions proches, Voici se voiler de violet et d’orangé les porches De la nuit sans lune Princesse, qu’as-tu fait de ta tiare orfévrée ?

1022. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Le maréchal de Richelieu, la marquise de Coislin, le duc de Bouillon, la duchesse de Bourbon, le duc d’Orléans (Égalité), quantité de princes russes, tout ce monde aristocratique aimait à connaître, à rencontrer M. de Saint-Martin, homme de qualité, ancien militaire et, vers la fin, chevalier de Saint-Louis, très protégé des Montbarrey ; et Saint-Martin, doux, poli, curieux, naïf, toujours digne pourtant, s’y prêtait, sans s’exagérer auprès d’eux son genre d’action et d’influence : « J’abhorre l’esprit du monde, disait-il, et cependant j’aime le monde et la société ; voilà où les trois quarts et demi de mes juges se sont trompés. » Il y a un très joli mot de lui sur les gens du monde qu’il faut prendre au vol pour les convertir : Les gens des grandes villes et surtout des villes de plaisir et de frivolité comme Paris, sont des êtres qu’il faudrait en quelque sorte tirer à la volée, si l’on voulait les atteindre.

1023. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Il est plus certain qu’il fut très mal accueilli sur le territoire de l’évêque d’Orléans, Thibault d’Aussigny, et qu’y ayant commis, par suite de cette même nécessité qui fait saillir le loup hors du bois, quelque nouveau méfait, quelqu’une de ces peccadilles dont il était si fort coutumier, il fut jeté dans les prisons de Meung-sur-Loire, y languit tout un été au fond d’un cul de basse fosse, et ne dut sa grâce qu’à Louis XI, nouvellement roi, qui vint à passer en cette ville de Meung dans l’automne de cette année 1461. En vertu du don de joyeux avènement, leur peine était remise à tous les prisonniers d’une ville où le roi entrait après son sacre, et par le seul fait de la présence de Louis XI à Meung dans ces circonstances, Villon obtenait sa grâce et se trouvait libre6.

1024. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Léonidas le nie spirituellement et s’inscrit en faux dans ce petit dialogue : « Un jour l’Eurotas dit à Cypris : « Ou prends des armes, ou sors de Sparte : la ville a la fureur des armes. » Et elle, souriant mollement : « Et je serai toujours sans armes, dit-elle, et j’habiterai Lacédémone. » Et Cypris est restée sans armes, et après cela il y a encore d’effrontés témoins qui viendront nous conter que chez eux la déesse est armée. » Comme variété de ton, je noterai une piquante épigramme dans un sens ironique et de parodie : il s’agit d’un philosophe rébarbatif, d’un laid cynique, Posocharès, qui s’est laissé prendre aux filets d’un jeune objet charmant ; et celui-ci, comme on fait d’un trophée après une victoire, se complaît à suspendre dans le temple de Vénus toute la défroque du cynique, son bâton, ses sandales, « et cette burette crasseuse, et ce reste d’une besace aux mille trous, toute pleine de l’antique sagesse. » Ceux qui savent leur Moyen-Age peuvent rapprocher cette épigramme du fabliau connu sous le titre du Lai d’Aristote. […] Il en a un grand nombre ; il n’était pas seulement un interprète poétique pour les ouvriers des villes : les chevriers, les laboureurs, les chasseurs, les pêcheurs, lui demandaient de traduire en vers élégants leurs offrandes.

1025. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

On avait cependant à s’entretenir, à s’entendre, à discourir sur toutes sortes de sujets ; les moines et les clercs parlaient toujours latin assez correctement, le latin d’autrefois : mais le peuple, mais les prêcheurs qui s’adressaient journellement aux populations des villes ou des campagnes, mais les rois et les barons qui traitaient entre eux de leurs affaires avaient besoin d’une langue commune ; et, tout en la dénaturant à qui mieux mieux, ils la faisaient. […] Et ce n’est pas seulement l’architecture religieuse, qui prenait son essor vers ce temps d’une merveilleuse et franche renaissance, aux premières années du XIIIe siècle : « l’architecture civile et militaire suit pas à pas la marche de l’architecture religieuse, et dans la ville où l’on construit une cathédrale gothique, on élève en même temps des édifices civils, des maisons et des remparts qui se dépouillent entièrement des traditions romanes ».

1026. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Quand le roi est mécontent de Gênes ou d’Alger et qu’il abîme leur ville pour les punir de leur mauvaise conduite, c’est une dépense et une vengeance de grand seigneur qui peut convenir au roi à l’égard de ses inférieurs ; mais que M. de Savoie prenne avec le roi, pour une ville qu’il ne peut pas assiéger, les mêmes airs que le roi prend avec une république, c’est ce que Son Altesse doit croire que Sa Majesté ne lui pardonnera peut-être jamais… » En même temps le duc, pour mieux en venir à ses fins, faisait demander à Tessé de prier Catinat « de sauver son honneur en s’avançant dans la vallée de Suse, de façon à lui permettre de partir honorablement de devant Pignerol sous prétexte de le combattre. ».

1027. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Voltaire, dont chaque mot compte quand il s’agit de peindre les hommes qu’il a connus et qu’il définit avec son heureuse précision, a dit de lui dans son Siècle de Louis XIV, en le rencontrant pour la première fois sous sa plume à l’assaut de Prague (1741) : « Le comte Maurice de Saxe, frère naturel du roi de Pologne, attaqua la ville. […] Du camp devant Tournai, il écrivait à sa sœur, la princesse de Holstein, le 21 mai 1745, dix jours après la victoire de Fontenoy : « La ville s’est rendue le 22.

1028. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

D’étape en étape, à travers la province de Salamanque, évitant les villes ou ne les traversant que de nuit, constamment entourés d’argus, sur des chevaux harassés, on perdait toute chance de secours ou d’évasion. […] Cette dernière ville était en pleine insurrection quand ils arrivèrent.

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