Après les générations de l’Empire qui avaient servi, administré, combattu, il en vint d’autres qui étudièrent, qui discutèrent, qui rêvèrent. […] Viennent les crises, viennent les occasions, un conflit, l’apparition imprévue de quelque œuvre qui vous mette en demeure de choisir, de dire oui ou non sans hésiter (et il s’en est produit une en ces derniers temps)13, une œuvre qui fasse office de pierre de touche, et vous verrez, chez ceux même qui s’étaient fait des concessions et qui avaient presque l’air d’être tombés d’accord dans les intervalles, le vieil homme aussitôt se ranimer. […] Théodore de Banville a réuni tous ses précédents recueils (moins un), je me suis dit avec plaisir : Voilà un poète, un des premiers élèves des maîtres, un de ceux qui, venus tard et des derniers par l’âge, ont eu l’enthousiasme des commencements, qui ont gardé le scrupule de la forme, qui savent, pour l’avoir appris à forte école, le métier des vers, qui les font de main d’ouvrier, c’est-à-dire de bonne main, qui y donnent de la trempe, du ressort, qui savent composer, ciseler, peindre. […] Ô vignes purpurines, Dont le long des collines, Les ceps accumulés Ployaient gonflés ; Où, l’automne venue, La Vendange mi nue À l’entour du pressoir Dansait le soir !
Le souffle harmonieux y sort comme une plainte vague, abondante ; la plainte monte à chaque stance comme une marée sans étoile sur quelque grève de Bretagne : Quand la nuit n’est pas étoilée, Viens te bercer aux flots des mers ; Comme la mort elle est voilée, Comme la vie ils sont amers. […] Dans la peinture des passions qui s’essayent tour à tour à ternir notre âme, le poëte les montre Qui viennent bien souvent trouver l’homme au saint lieu, Et qui le font tinter pour d’autres que pour Dieu. […] Puis la vanité vient et raye, égratigne avec son poinçon aigu la surface jusque-là vierge ; puis l’impiété, l’impureté aux grossières images. […] Hugo, viennent du même principe violent qui méconnaît le prix d’une convenance heureuse et d’une harmonie ménagée. […] Comme au bout d’une branche on voit étinceler Une goutte de pluie où le ciel vient briller, etc.
Après s’être fait d’abord tout grec et tout latin, on s’est jeté ensuite dans un excès opposé, et chez nous, par exemple, on était venu à tout franciser, sentiments et costume : les érudits eux-mêmes, comme l’abbé Barthélemy, trouvaient moyen de placer leur Chanteloup dans le pèlerinage d’Athènes. […] A un certain moment de la Restauration, le goût des littératures étrangères et de ce qu’on nomma la couleur locale vint aider collatéralement pour ainsi dire et prêter son reflet à l’entière explication des beautés classiques, en ce que celles-ci avaient gardé de singulier quelquefois et d’étrange. […] Homère est naturellement la limite littéraire extrême à laquelle notre vue remonte dès l’enfance, et il occupe les sommets de toute cette pente graduée d’où le Beau nous est venu. […] Les Modernes à leur tour en étaient là et se guidaient sur les autorités, ce semble, les plus compétentes, lorsque la publication que fit en 1788 Villoison de la scholie de Venise sur l’Iliade est venue tout changer. […] Très-probablement, avant le poëte appelé Homère, il y avait eu nombre de ces chanteurs dont il vint hériter, qu’il surpassa de tout point et qu’il absorba.
Non plus que s’il s’agissait d’un être de chair, on ne saura d’où vient à cet être de mots la vie. […] Mais le temps vient où vieillit le poète ; il a perdu la fraîcheur d’âme indispensable au créateur. […] Ronsard vint. […] Mais vint Chénier, et puis Lamartine, et Hugo. […] Loin de se soumettre aux faits, il voulut qu’ils vinssent corroborer une idée préconçue : cette idée, par malheur, ne fut pas l’idée de beauté antérieure à toute production de l’art, mais une idée d’ordre scientifique, mais une vérité.
« D’où vient que tu montes ainsi en foule sur les toits, « Ville pleine de tumulte, ville pleine de peuple, ville triomphante ? […] Venons aux exemples de narrations, où nous trouverons réunis le sentiment, la description, l’image, la simplicité et l’antiquité des mœurs. […] Joseph, pleurant à la vue de ses frères ingrats, et du jeune et innocent Benjamin, cette manière de demander des nouvelles d’un père, cette adorable simplicité, ce mélange d’amertume et de douceur, sont des choses ineffables ; les larmes en viennent aux yeux, et l’on se sent prêt à pleurer comme Joseph. […] Il dit, et il embrasse son fils, et les larmes qui coulent le long de ses joues viennent mouiller la terre ; jusqu’alors il avait eu la force de les retenir. » Nous reviendrons sur cette reconnaissance ; il faut voir auparavant celle de Joseph et de ses frères. […] Il traduit : Un esprit vint se présenter devant moi, et les cheveux m’en dressèrent à la tête.
Suivant Capella melos, nom d’où viennent et melopée et melodie, signifioit la liaison du son aigu avec le son grave. […] Rapportons de suite tout le passage où se trouvent les paroles qui viennent d’être citées. […] Il y a encore quelques especes de melopée, comme la comique, mais qui peuvent se ranger sous les trois genres dont il vient d’être parlé, quoique chacune espece ait son ton propre. […] Il resulte donc de ce qui vient d’être exposé, que des trois genres de melopée, il y en avoit une, sçavoir la dithirambique ou mesoides, qui composoit des chants musicaux ; mais que les deux autres, sçavoir la tragique generalement parlant et la nomique, composoient de la déclamation. […] Ainsi je ne puis appuïer sur trop de preuves, mon opinion nouvelle concernant la melopée tragique et la melodie tragique, comme je ne pourrai trop appuïer mon sentiment concernant la saltation antique, lorsque je viendrai à traiter de la musique hypocritique ; il est aussi un sentiment nouveau.
Il n’y a pas de novateur, même heureux, dont les entreprises ne viennent se heurter à des oppositions de ce genre. […] Mais puisqu’il est aujourd’hui incontestable que la plupart de nos idées et de nos tendances ne sont pas élaborées par nous, mais nous viennent du dehors, elles ne peuvent pénétrer en nous qu’en s’imposant ; c’est tout ce que signifie notre définition. […] Cependant, comme les exemples que nous venons le citer (règles juridiques, morales, dogmes religieux, systèmes financiers, etc.), consistent tous en croyances et en pratiques constituées, on pourrait, d’après ce qui précède, croire qu’il n’y a de fait social que là où il y a organisation définie. […] Ils viennent à chacun de nous du dehors et sont susceptibles de nous entraîner malgré nous. […] Or il est à noter que l’immense majorité des phénomènes sociaux nous vient par cette voie.
II Vers la fin de 1854, au milieu des préoccupations inquiètes de l’Europe, à peine rassise des coups terribles que lui avaient portés les révolutions, on apprit qu’un Français venait d’être fusillé, comme un pirate, par le gouvernement mexicain, et que ce Français, ce jeune homme, qu’on appelait au Mexique le vainqueur d’Hermosillo, du nom de sa première bataille, gagnée avec deux cent cinquante hommes contre une armée et contre une ville, avait été jusqu’au dernier moment l’honneur de la France et avait donné d’elle la grande idée qu’elle n’a pas cessé de donner au monde quand, se détournant de ses misères intérieures, elle s’est retournée vers les autres nations et leur a montré un bout d’épée. […] Cette idée, qui est celle de tous ceux qui ont aspiré à la plus grande gloire qu’il y ait parmi les hommes, depuis Fernand Cortès jusqu’à Raousset, depuis Christophe Colomb jusqu’à Lapérouse, — car découvrir des mondes, c’est toujours les prendre à quelqu’un, — cette idée que Raousset manqua, mais qui lui eût donné taille d’histoire s’il l’avait réussie, ne lui vint point comme ces bouffées d’ambition qui passent dans la tête des aventuriers et y portent parfois l’éclair… Le comte Gaston est un singulier mélange de justesse d’esprit et d’audace, d’imagination et de bon sens, de positivisme et de grandiose. […] Or je ne suis pas de ceux qui plient sous une insulte… » Enfin, quand, pour la dernière fois, il courut aux armes, il vint partager le péril de ses compagnons encore plus que le leur prescrire, et il laissa le commandement qu’on lui décernait à ceux qui l’avaient, imprudence de générosité et de délicatesse qui fut peut-être sa seule faute, car le chef auquel il laissa le commandement se fit battre, et Raousset fut pris. […] Qu’importe, en effet, que Raousset fût un poète, lui qui fut cinq ans la Poésie, lui dont la moustache blonde faisait trembler les hommes du Mexique et rêver ses femmes, alors que les plus belles quittaient leurs mères pour venir sous sa tente et disaient de lui à leurs compatriotes irrités : « Si, quiero el conde, y lo quiero con amor ! […] Voilà qui valait mieux déjà que les vers de jeunesse qui, plus tard, devaient venir en cette tête plus poétique que poète.
Elles n’adorent pas Jupiter… Elles viennent après Voltaire et le xviiie siècle, qui, plus coupables que les moines châtreurs de l’ancienne Égypte, ont opéré l’esprit humain de la faculté d’adorer n’importe qui et n’importe quoi. […] Boissier… Elle n’a pas même besoin de venir. […] Boissier, le Christianisme est déjà venu quand il arrive. Quand il vint, dit-il, « il ne fallait plus qu’une impulsion ». […] Le Cynique cédait le Moine, et c’est ainsi que le monde tout entier moulait le Christianisme ; et c’était aussi, toujours, la même histoire dans l’Histoire, et, sérieusement, à propos du Christianisme, la même chanson qu’au Vaudeville : Il était venu, je vous jure, Avant qu’il ne fût arrivé !
Le moindre grimaud sans mandat et sans autorité, ou la moindre grimaude, — car nous avons vu des femmes conférencer, leur éventail à la main, — se hisse sur un amphithéâtre ou sur un perchoir de quelque chaire, et la curiosité badaude, et l’oisiveté ennuyée, et la paresse, ennemie des lectures attentives et longues, viennent tendre leurs oreilles aux connaissances faciles qu’on leur égruge et qu’on leur jette. […] Ardent comme les Covenantaires des romans de Walter Scott, mais moins puritain, moins dur et moins farouche, ce dernier venu dans le protestantisme, qui a manqué son siècle et qui est tombé dans celui de l’athéisme et de la philosophie sans s’y briser, avait fait longtemps, dit-on, des missions protestantes, dans les montagnes et aux paysans de la Suisse, sous l’inspiration et sous la pression de son Saint-Esprit particulier. […] — c’est de fonder une Église, c’est d’établir une autorité extérieure après avoir reconnu l’intérieure, c’est d’avoir un symbole, des sacrements, une hiérarchie, un culte, une discipline, enfin tout cet ensemble de choses nécessaires vers lequel toute idée religieuse — d’où qu’elle vienne ! […] Et, en effet, Jésus-Christ, qui n’est pas venu pour, dans l’ordre religieux, changer la loi, mais pour l’accomplir, n’est pas venu davantage pour la changer dans l’ordre métaphysique du monde.
Theiner est la même que la postérité appliquera et a déjà appliquée à Clément XIV : c’est le fait même, que l’un a accompli et que l’autre vient d’approuver. […] Dans le grand débat qui vient d’éclater à propos de Clément XIV et dont le P. […] Conséquences inévitables que vint clore enfin la Révolution française. […] Et c’est un prêtre catholique qui vient nous affirmer, au mépris de l’histoire, que ces besoins étaient irrésistibles et qu’ils devaient être satisfaits ! […] En vérité, il faut avouer que s’il n’a pas eu un autre dessein que de relever Clément XIV dans le respect de la catholicité qui l’accuse, il n’aura pas assez réussi pour que, du haut de ses deux immenses volumes, piédestal épais d’une gloire manquée, il fasse répéter à l’histoire le mot d’ordre qu’il vient lui donner !
Tout ce qui vient d’être dit s’accorde donc avec le mot célèbre, … La crainte seule a fait les premiers dieux ; mais les hommes ne s’inspirèrent pas cette crainte les uns aux autres ; ils la durent à leur propre imagination (ce qui répond à l’axiome : les fausses religions sont nées de la crédulité et non de l’imposture). […] Les vérités que nous venons d’établir renversent tout ce qui a été dit sur l’origine de la poésie, depuis Aristote et Platon jusqu’aux Scaliger et aux Castelvetro. […] Aussi toutes ses attaques contre les jurisconsultes romains portent à faux, puisqu’ils ont pris pour principe la Providence divine, et qu’ils ont voulu traiter du droit naturel des gens, et non point du droit naturel des philosophes, et des théologiens moralistes. — Ensuite vient Selden, dont le système suppose la Providence. […] Il compose le genre humain à sa naissance d’hommes simples et débonnaires, qui auraient été poussés par l’intérêt à la vie sociale ; c’est dans le fait l’hypothèse d’Épicure.Puis vient Selden, qui appuie son système sur le petit nombre de lois que Dieu dicta aux enfants de Noé. […] Les jurisconsultes romains raisonnent mieux en considérant ce droit naturel comme ordonné par la Providence, et comme éternel en ce sens, que sorti des mêmes origines que les religions, il passe comme elles par différens âges, jusqu’à ce que les philosophes viennent le perfectionner et le compléter par des théories fondées sur l’idée de la justice éternelle.
Tout mal social vient d’une de ces deux causes, ignorance et isolement. […] Elle nous fait entendre la voix de l’esprit sans nous dire d’où il vient ni où il va. […] D’où vient le degré de terreur poétique qui accompagne cet acte ? […] De hideuses apparitions viennent à sa rencontre et jettent dans son âme la pensée du mal. […] Que viennent faire là les souvenirs d’Agrippine et de la colonie militaire romaine ?
Il y avait eu de l’orage ; les feuilles étaient humides et l’air était doux ; un rayon de soleil vint à percer, et il m’arriva d’être content : je me sentis en possession de mon existence. […] » Si le patriote réfugié lit par hasard ces pages, s’il s’étonne et s’il souffre de les retrouver, qu’il nous pardonne une divulgation indiscrète qui vient d’une sympathie cordiale et sincère ! […] Tu ne sais pas la mauvaise pensée qui me vient à l’instant ! […] Je te laisse juger. » Combien d’épisodes semblables à celui que nous venons d’esquisser, combien de poëmes obscurs, inconnus, mêlés d’une fatalité étrange, s’accomplissent à tout instant, autour de nous, dans de nobles existences !
Ce n’est pas à l’abri de la puissance légale que tous les partis pouvaient venir se soumettre et se reposer ; il fallait une puissance plus forte, pour les réprimer, les rapprocher, les fondre, et pour les protéger tous contre l’Europe en armes ; et cette puissance, c’était la puissance militaire. […] « Elle n’est pas venue, dit-il : elle viendra. » Espérons-le avec lui : il est de ceux qui ont le plus droit de la promettre ; car il la sert, il en hâte le triomphe ; et certes, lorsqu’à la lecture de son livre nous voyons ce que nos pères ont souffert pour elle, et que nous sentons en nos cœurs ce que nous serions prêts à souffrir nous-mêmes, quand il nous semble qu’à travers les larmes, le sang et d’innombrables douleurs, tout a été préparé par une providence attentive pour son mystérieux enfantement, nous ne pouvons imaginer que tant de mal ait été dépensé en pure perte, que tant de souffrances aient été vainement offertes en sacrifice ; et dût-il nous en rester encore quelque part à subir, nous croyons plus fermement que jamais au salut de la France. […] Le mois de novembre 1827 venait d’être troublé par des émeutes et des répressions sanglantes dans les rues Saint-Denis et Saint-Martin, après le triomphe de l’Opposition constitutionnelle aux récentes élections parisiennes. « C’était la première fois, a dit à ce propos M.
Bonaparte rendit, au reste, justice à Georges, et l’admira ; il lui offrit un régiment de sa garde, dit-on, et de le faire un de ses aides de camp ; mais, au point où il en était venu, le poste d’honneur pour Georges ne pouvait être qu’en Grève, et la tête haute, il y marcha. […] Desmarest cite plusieurs preuves frappantes, vient à l’appui de cette idée qui, du reste, a pu se loger dans le cerveau d’Alexandre plus aisément qu’elle n’en fût sortie lors de l’exécution. […] reprit vivement Napoléon, ne me parlez pas d’une religion qui ne me prend qu’à vie, sans m’enseigner d’où je viens et où je vais. » Napoléon touchait là du doigt les deux pôles de toute religion. […] Le Concordat vint peu après, comme pour régulariser et organiser ce fait.
C’est que les astres ne nous envoient pas seulement cette lumière visible et grossière qui frappe nos yeux de chair, c’est d’eux aussi que nous vient une lumière bien autrement subtile, qui éclaire nos esprits et dont je vais essayer de vous montrer les effets. […] Essayons de revenir en arrière et de nous figurer ce qu’aurait pensé un Grec à qui l’on serait venu dire que la lumière rouge vibre quatre cent millions de millions de fois par seconde. […] Mais enfin il n’est pas indifférent de remarquer qu’entre les deux points de vue il n’y a pas de désaccord, et que l’homme ayant poursuivi un but désintéressé, tout le reste lui est venu par surcroît. […] Ne venons-nous pas de voir que c’est par l’Astronomie que, pour parler son langage, l’humanité est passée de l’état théologique à l’état positif.
Il la loue à d’autres, qui lui rapportent de bons fruits 651. » Jésus devait tenir d’autant plus à cette idée que la conversion des gentils était, selon les idées juives, un des signes les plus certains de la venue du Messie 652. Dans son royaume de Dieu, il fait asseoir au festin, à côté d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, des hommes venus des quatre vents du ciel, tandis que les héritiers légitimes du royaume sont repoussés 653. […] Une femme de Sichem vint puiser de l’eau. […] Gagnée par l’entretien de Jésus, la femme reconnut en lui un prophète, et, s’attendant à des reproches sur son culte, elle prit les devants : « Seigneur, dit-elle, nos pères ont adoré sur cette montagne, tandis que vous autres, vous dites que c’est à Jérusalem qu’il faut adorer Femme, crois-moi, lui répondit Jésus, l’heure est venue où l’on n’adorera plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem, mais où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité 674. » Le jour où il prononça cette parole, il fut vraiment fils de Dieu.
A côté des changements soudains ou tout au moins rapides que produit une de ces terribles perturbations accidentelles, viennent se placer les modifications lentes qu’apportent l’alimentation, le régime quotidien. […] D’où vient cependant que l’on n’est pas jusqu’ici parvenu à l’établir d’une façon qui défie la contradiction ? […] Les images qu’un écrivain préfère, les réminiscences qui viennent spontanément sous sa plume, montrent assez quel est le pays qui l’a le plus séduit, le plus ému. […] Nous nous demandons d’où est venu à l’auteur ce souci de l’étiquette, ce respect des distances sociales, cette proscription presque absolue du mot ou du détail familier.
Qu’on prenne les journaux et les livres, — et les livres, au train dont nous allons, ne seront bientôt plus que des journaux accumulés, si de fortes œuvres de méditation et d’haleine ne viennent pas les arracher à la juste indifférence qu’ils inspirent, — qu’on prenne les journaux et les livres et qu’on cherche dans les uns et dans les autres cette critique nécessaire à la vie des littératures, et l’on verra si la notion même n’en périclite pas ! […] … où la voyons-nous dans ces revues où passent les uns après les autres des gens d’esprit, des gens de science, des gens d’infiniment d’agrément, qui viennent tous déballer leurs petites curiosités devant le public, lequel se plaît à ces différents déballages ? La critique, la critique qui dise d’où elle vient et où elle va, la critique qui se réclame d’un principe moral plus haut qu’elle, il n’y a pas plus de cette critique-là à la Revue des Deux Mondes, veuve de Gustave Planche, qu’à la Revue Contemporaine, qui n’a plus besoin de se chercher un Gustave Planche puisque la Revue des Deux Mondes a perdu le sien. […] … Voyageur à travers les musées et les ateliers, il venait raconter ses impressions de voyage à la Revue des Deux Mondes, comme d’autres y revenaient du Groenland ou de Nubie raconter les leurs.
Évidemment, l’œuvre n’est pas venue. […] Malgré l’extraordinaire grandeur des faits qui y sont retracés et dont l’intérêt vient d’eux-mêmes, il est, littérairement et de pensée, d’une pauvreté désolante, et les livres pauvres sont au-dessous des livres mauvais. […] Seulement, Pontmartin n’abat pas sur sa tête des sujets comme Champagny vient d’en abattre un sur la sienne. […] Le midi ne sera donc pas venu pour cet esprit qui promettait tant !
Louis Bouilhet est un des plus tard venus dans la poésie de ces dernières années ; mais, si tard qu’il soit arrivé, il a bien fait de venir, puisqu’il a réussi. […] Mais il vient un moment, le moment de l’indépendance, de la virilité complète, de la possession de soi-même, où ce qui fut un écho devient une voix, où l’on ne répète plus les autres, et où l’on parle enfin pour le compte de sa pensée. […] Louis Bouilhet n’est présentement aux yeux de la Critique, qui ne croit pas à la solidité des succès que les bourgeois bâtissent, rien de plus que la cinquième roue au char du romantisme qui dételle… Je sais bien qu’il ne nous croira pas, ni pour le romantisme ni pour lui… Il ne croira jamais, parce que nous le lui disons, qu’il n’est qu’un Victor Hugo de dixième venue, un enfant robuste qui n’a pas craint de toucher au cor de ce Roland qui a sonné dans Les Contemplations, son Roncevaux littéraire, et s’est mis à en sonner comme s’il était Roland lui-même, devant crever au bout, non de désespoir, mais de l’entreprise, quoiqu’il ait eu foi, comme un enfant, en sa trompette !
Une observation vient à l’appui de cette idée, c’est que les libertins qui vieillissent, et qui sentent les forces naturelles leur manquer, deviennent ordinairement religieux. […] Réfléchissons avec quelle facilité l’on voit naître les choses, par suite d’occasions lointaines, et souvent contraires aux desseins des hommes ; et néanmoins elles viennent s’y adapter comme d’elles-mêmes ; autant de preuves que nous fournit la toute-puissance. […] Les preuves philologiques doivent venir en dernier lieu ; elles peuvent se ramener toutes aux sept classes suivantes : 1º Notre explication des fables se rapporte à notre système d’une manière naturelle, et qui n’a rien de pénible ou de forcé. […] Ces traditions ayant été suivies si longtemps, et par des peuples entiers, doivent avoir eu un motif commun de vérité (axiome 16). 6º Les grands débris qui nous restent de l’antiquité, jusqu’ici inutiles à la science, parce qu’ils étaient négligés, mutilés, dispersés, reprennent leur éclat, leur place et leur ordre naturels. 7º Enfin tous les faits que nous raconte l’histoire certaine viennent se rattacher à ces antiquités expliquées par nous, comme à leurs causes naturelles. — Ces preuves philologiques nous font voir dans la réalité les choses que nous avons aperçues dans la méditation du monde idéal.
Elle a quelques cris venus du cœur ou de la chair, et qui nous font tressaillir. […] A peine millionnaire, il vient défendre Paris assiégé. […] Cet amphigouri vient-il de monsieur ou de madame ? […] Mais il ne faut pas que l’enseignement vienne trop tôt et soit trop continu. […] vint lui promettre ce Messie, Mounet-Sully.
Le général La Fayette, à son retour d’Amérique, vit Rabaut dans le Midi, et par ses encouragements le décida de venir à Paris solliciter l’état civil pour ses coreligionnaires. […] Venu pour réclamer au nom des protestants l’état civil, il l’obtint en 1787 ; mais déjà c’était la France qui réclamait l’état civil pour elle-même. […] Une seule chose selon lui restait à faire ; le moment était venu d’écrire pour la prospérité l’histoire de la Révolution, il l’écrivit.
Mon cœur frémissait de crainte qu’un étranger ne vînt surprendre ma foi par des paroles trompeuses…… Mais à présent j’ai une preuve manifeste de toi-même, par ce que tu viens de dire de notre couche : aucun autre homme que toi ne l’a visitée : elle n’est connue que de nous deux et d’une seule esclave, Actoris, que mon père me donna lorsque je vins en Ithaque, et qui garde les portes de notre chambre nuptiale. […] Elle ne peut arracher ses beaux bras du cou du héros ; et l’Aurore aux doigts de rose aurait vu les larmes de ces époux si Minerve n’eût retenu le soleil dans la mer…… Cependant Eurynome, un flambeau à la main, précédant les pas d’Ulysse et de Pénélope, les conduit à la chambre nuptiale…… Les deux époux, après s’être livrés aux premiers transports de leur tendresse, s’enchantèrent par le récit mutuel de leurs peines…… Ulysse achevait à peine les derniers mots de son histoire, qu’un sommeil bienfaisant se glissa dans ses membres fatigués, et vint suspendre les soucis de son âme11. […] Les transports qui suivent la reconnaissance des deux époux ; cette comparaison si touchante d’une veuve qui retrouve son époux, à un matelot qui découvre la terre au moment du naufrage ; le couple conduit au flambeau dans son appartement ; les plaisirs de l’amour, suivis des joies de la douleur ou de la confidence des peines passées ; la double volupté du bonheur présent, et du malheur en souvenir ; le sommeil qui vient par degrés fermer les yeux et la bouche d’Ulysse, tandis qu’il raconte ses aventures à Pénélope attentive, ce sont autant de traits du grand maître ; on ne les saurait trop admirer.
» Ce vieillard était un yébem140 qui ne venait au marché que pour duper quelque étranger afin de l’emmener chez lui et de le manger. Il répondit : « Eh bien, Sakaye Macina, laisse ici ta monture et viens avec moi jusqu’au pied de cette haute montagne. […] Chef (vient d’émir).
Pourquoi les juifs eux-mêmes n’y fussent-ils pas venus ? […] Ces soldats, depuis des semaines, venaient d’entrevoir ce que serait une existence sans besoins et la véritable amitié. […] Le lendemain des milliers de lettres, où ils avaient recueilli en hâte leurs émotions, venaient raconter à tout le pays comment les soldats de la France avaient entrevu le règne de Dieu sur le champ de carnage.
D’où vient cela ? […] Et des doutes me venaient malgré moi. […] D’où vient cette contradiction ? […] Et, pour en venir à Francillon, M. […] Savourette vient le tirer de là.
Un jour vient où l’ennemi redouté surgit. […] si la mort n’était venue le prendre en 1889. […] D’où venez-vous ? […] Le hasard leur vient en aide. […] Venez me joindre jeudi au Temple.
Le messager vient nous dire : « Il a parlé ainsi. […] Polynice se retire… Tirésias vient révéler à Créon la volonté des dieux. […] » Il est vrai que je venais d’entendre les Plaideurs. […] Vient-elle après la scène du sonnet d’Oronte ? Elle vient avant tout cela.
De qui est donc venu l’ordre de comparaître ? […] Non, la tragédie n’est pas faite ; mais vienne un poète, et elle se fera. […] Nous venons d’assister à la quatrième épreuve : me suis-je trompé ? l’événement est-il venu démentir mes prophéties ? […] Le dernier venu est plus jeune que les deux autres ?
Mais on est moins en retard que jamais pour venir parler d’un homme avec qui la vogue, la popularité ou l’esprit de parti n’ont plus rien à faire, et qui est entré tout entier dans le domaine historique, ainsi que l’époque qu’il représente et qui est de même accomplie. […] Ainsi, pour revenir à l’occasion et au point de départ de ces considérations, La Fayette, venu en tête de la Révolution française, est mort en même temps qu’elle a fini, et sa vie tout entière la mesure. […] Tel est le La Fayette primitif, avant que les leçons si positives de la Révolution française et l’exemple des égarements de l’opinion soient venus le modérer à la surface bien plus que le modifier profondément. […] Dénoncé lui-même avec sa famille, après le 9 thermidor, comme terroriste, il vint se plaindre de sa destitution ; mais Barras l’avait distingué à Toulon et l’employa au 13 vendémiaire : « Ah ! […] Le témoin véridique, de qui le mot m’est venu, n’en avait entendu que la lettre, et n’en saisissait ni le poétique ni le figuratif.
D’où vient cela ? […] Malheur à la maison où il venait à s’éteindre ! […] L’idée de domicile vient naturellement. […] Vient ensuite la tribu, et le dieu de la tribu, θεὸς φὐλιος. […] De là vient l’intime union des membres de la cité.
Mais après cette race d’or vint une race d’argent. […] Mais d’où viennent-elles ? […] Asin, vient d’éclaircir. […] Ce fut elle qui vint à nous. […] D’où vient-il ?
Elle vint à Paris au mois de juin 1789. […] D’où vient, dit-il, que mon cœur est prêt à se briser ? […] Le succès ne vint pas. […] pourquoi veux-tu savoir qui je suis et d’où je viens ? […] d’où vient-il ?
Voilà pourquoi l’idée n’en est pas venue au seizième siècle, quoique l’Italie nous eût donné l’exemple de quelques sociétés académiques, et qu’il fût de mode d’imiter tout ce qui se faisait dans ce pays. […] Ce que je note ici, c’est qu’une institution qui nous est commune avec toutes les nations littéraires de l’Europe moderne, chez celles-ci vient après les modèles, et chez nous vient avant, en sorte que l’esprit français semble faire d’avance ses conditions à tous ceux qui prétendront en donner dans leurs écrits des images ressemblantes. Comment croire que la seule cause de cette différence soit une idée heureuse venue à l’esprit du cardinal de Richelieu ? […] Patru s’était proposé de donner une Rhétorique, et, selon l’usage du temps, on ne parlait guère moins de cette rhétorique à venir que de la Pucelle inédite. […] Nous en sommes venus à mieux aimer l’esprit que l’emploi qui s’en fait, et l’écrivain que la vérité.
Elle vient donc clore son œuvre d’une manière intéressante et nous fera connaître en même temps les limites de son génie. […] La voilà réveillée tout à fait. « Il est beau l’enfant, le voici qui vient » dit Klingsor, et la femme a disparu. […] D’où vient-elle ? […] … Dieu garde que jamais pareille idée ne te vienne ! […] VIENNE 2, 25 Sept.
Thierry s’excusait de ne pas s’être trouvé au théâtre lorsque nous y étions venus, et se mettait à la disposition de notre jour et de notre heure. […] Thierry, venait chez nous. […] Maintenant, venons aux critiques de détails. […] … Je viens de soumettre votre manuscrit à la personne chargée de lire les pièces représentées, et c’est avec regret que je viens vous annoncer que sa réponse n’a pas été favorable. […] Alexandre Dumas fils, de l’intervention de M. de Morny, pour faire lever l’interdiction de la Dame aux Camélias. — Et puisque ici les noms de ces deux maîtres du théâtre moderne viennent sous notre plume, disons à M.
Mes premiers respects pour le livre, milieu surhumain où s’opère ce phénomène, me vinrent d’où vient toute révélation aux enfants, de leur mère. […] Ses deux chiens courants, au poil fauve, qui me connaissaient, venaient se coucher auprès de moi sur l’herbe chaude ; je détachais leurs colliers, pour que le tintement de leurs grelots ne m’empêchât pas d’entendre la lecture ou la conversation des trois amis. […] Ces livres, ainsi feuilletés et commentés en plein ciel, avec une ardeur continue d’intérêts divers par ces trois solitaires, me parurent renfermer je ne sais quels oracles mystérieux que ces sages venaient consulter dans le recueillement de l’âme et des sens sur ces hautes cimes. […] venait à arrêter un moment ma plume, l’outil assidu que j’use pour eux, ces braves amis péricliteraient avec moi ; ils seraient obligés de chercher dans mes cendres leur fortune ; ils la retrouveraient tout entière, sans doute, mais ils ne la retrouveraient que sous mes démolitions. […] Mais d’où vient, me direz-vous encore, ce bonheur intime, si contradictoire avec une situation que vous dépeignez comme si pénible ?