Par ces théories, Flaubert se rapproche sensiblement de la doctrine classique, et son impassibilité ressemble fort à la raison du xviie siècle. […] L’école naturaliste, que Flaubert se défendait d’avoir fondée, s’est constituée à la fin du second empire, sous l’influence de Madame Bovary et des théories littéraires de Taine, sous l’influence plus lointaine et d’autant plus prestigieuse des grands travaux des physiologistes et des médecins. […] Il n’y a pas lieu de nous arrêter à la théorie du roman expérimental : elle repose sur la plus singulière méprise. […] Daudet avait trop de spontanéité pour que ses théories pussent gâter son talent : et il nous a donné quelques-uns des plus touchants, des plus séduisants romans que nous ayons. […] Le roman a été, depuis une trentaine d’années, le plus heureux et le plus fécond des genres : c’est celui aussi où les tempéraments ont été le moins comprimés par les traditions ou les théories.
Quelles furent les idées des auteurs et leurs théories d’art ? […] Je ne me dissimule pas que l’opération réclamée ici de l’historien est difficile et délicate ; que la théorie peut en paraître vague et obscure.. […] La première scène des Femmes savantes n’est pas seulement une attaque contre les survivantes de la société précieuse ; elle est encore une charge à fond contre les théories du philosophe qui fut leur contemporain et leur inspirateur. […] Il est aisé de trouver dans leurs théories et leurs œuvres186 le pendant de ce spiritualisme aristocratique, de ce rationalisme exclusif, de cet idéalisme abstrait. […] L’exposé des principaux caractères qui distinguent l’époque peut trouver sa place après ce travail préliminaire : théories régnantes, usages ou règles acceptés, conceptions du monde couramment admises, transformations subies par la langue, qui est l’instrument commun à tous ceux qui parlent ou écrivent, peuvent terminer cette partie générale.
Indépendamment de l’intérêt tout particulier qui s’attachait au nom glorieux de Ney et de la question d’humanité même, il y avait dans ce vote autre chose encore, il y avait une théorie. […] Lucas sur le système pénal, et en particulier sur la peine de mort, il essaie de fixer dans ses limites et de rattacher à son principe le droit qu’a la société de punir, qu’il recherche les raisons qui rendent la vie humaine respectable encore jusque chez les criminels, et qu’il s’inquiète des moyens de régénérer ceux mêmes qu’on châtie ; soit que, réfutant la théorie brutalement matérialiste de Broussais, il se complaise à rétablir les titres authentiques, selon lui, et irréfragables, de la spiritualité et de l’énergie propre de l’âme ; soit enfin qu’abordant, à propos de l’Othello de M. de Vigny, la question de l’art dramatique en France, il se félicite de la disposition du public, et que, de ce côté aussi, il marque sa foi en un certain bon sens général qui semble mûr pour le vrai et pour le beau. […] En les proposant, M. de Broglie faisait évidemment violence à ses théories antérieures, à ses combinaisons constitutionnelles les plus chères, à ses vues bienveillantes de morale sociale et humaine ; mais cette fois, en face d’un forfait immense, il vit la réalité à nu, et, en homme de bien courageux, il n’hésita pas. […] La révolution de Février a dû porter un dernier coup aux théories chères à M. de Broglie ; car enfin, si jusque-là il avait dû sacrifier plus d’une de ses anciennes et premières idées à la conservation de la monarchie constitutionnelle, cette monarchie subsistait et vivait. […] En le voyant tout à coup sombrer sous voiles, M. de Broglie a dû comprendre qu’il n’y a aucune portion de la théorie humaine qui puisse être assurée contre le naufrage, et sa pensée, qui n’est pas faite pour le scepticisme vulgaire, se sera plus que jamais tournée en haut du côté du port éternel.
On le voit, un lien intime unit la théorie de la volonté avec la doctrine générale des idées-forces, qui consiste précisément à admettre l’universelle présence du vouloir et du mouvoir dans toute représentation. […] Cette théorie spencérienne suppose que nous enregistrons passivement par la sensation les séquences et coexistences extérieures, alors qu’en réalité nous réagissons par notre organisme : nous ne reproduisons pas exactement les séries externes, mais nous les combinons avec nos appétits, avec nos plaisirs et nos peines, avec nos habitudes, etc. […] — Une conséquence de la théorie qui précède, c’est que la distinction des centres moteurs et des centres sensoriels est plus ou moins artificielle. […] Ce sont deux aveugles qui se portent secours et qui, à eux deux, trouvent moyen de se diriger, et même d’y voir avec une clarté infaillible. — Cette théorie fantastique est bien inférieure à l’hypothèse de l’assistance divine : au moins le dieu de Descartes n’est pas aveugle. […] Mais, si on ajoute que c’est le mouvement réactif du cerveau qui est la réalité dont le désir serait un simple reflet, on avance une théorie philosophique à laquelle, pour notre part, nous en opposerons une autre, à savoir que c’est le désir mental qui est la réalité dont le mouvement cérébral est la manifestation dans l’espace pour un spectateur du dehors.
. — La vraie théorie des corrections. — Est-on ou devient-on original ? […] Voilà toute notre théorie, A en croire M.
Les théories parnassiennes contredisent totalement la doctrine de Hugo. […] De même que toute théorie philosophique, qui n’est autre chose qu’une systématisation de la vie, se résume dans une théorie de la connaissance, de même toute renaissance du lyrisme entraîne nécessairement une réforme du rythme. […] — Théorie capitale de l’aspiration. […] III. — Illustration des théories de Mockel par ses œuvres. […] Ici Mockel se rencontre avec une théorie chère à Sully-Prudhomme.
Mallarmé n’est trop souvent qu’une illustration de ses théories. […] Quelle est cette blanche théorie qui s’avance, là-bas, triste et incolore ? […] La théorie de l’Art-Miroir, préconisée par Émile Zola, se trouve ici outrepassée. […] Ainsi, parallèlement à son œuvre, Verlaine n’écrivit point de théories. […] Saint-Georges de Bouhélier, le premier a tenté une théorie naturiste.
. — Utilité des réductions précédentes et de la théorie des sensations élémentaires. […] Supposez la physiologie adulte et la théorie des mouvements cellulaires aussi avancée que la physique des ondulations éthérées ; supposez que l’on sache le mécanisme du mouvement qui, pendant une sensation, se produit dans la substance grise, son circuit de cellule à cellule, ses différences selon qu’il éveille une sensation de son ou une sensation d’odeur, le lien qui le joint aux mouvements calorifiques ou électriques, bien plus encore, la formule mécanique qui représente la masse, la vitesse, et la position de tous les éléments des fibres et des cellules à un moment quelconque de leur mouvement. […] De plus, elle a pour elle les analogies et quantités de précédents ; car, ainsi que tant d’autres théories physiques et psychologiques, elle admet en ligne de compte le jeu d’optique, l’influence du sujet percevant et pensant, la structure spéciale de l’instrument observateur. […] Voir, pour compléter cette théorie, la note finale du § VII, ch.
Ce gentilhomme qui abhorre les « philosophicailleries modernes », qui l’ait de la religion la base de la société, qui sollicite du despotisme royal des lettres de cachet contre fils, femmes et filles, cet homme de vieille roche, ce dur, cet intraitable féodal est l’ennemi des prêtres, des commis, des financiers, des courtisans, fait des avances à Jean-Jacques, bénit Quesnay, ne rêve que progrès, améliorations sociales, bonheur du peuple, et se fait mettre à Vincennes pour le libéralisme de sa théorie de l’impôt. […] Négation de la métaphysique, souveraineté des lois physiques, déterminisme, évolution, progrès, nécessité et efficacité de l’expérience, réduction de la conscience morale à une disposition organique héréditaire que modifient les habitudes et les sensations, en théorie poursuite de la jouissance, en pratique accomplissement du bien : voilà les principales idées que met en lumière la forte unité du fameux livre de d’Holbach. […] L’abbé de Mably, frère de Condillac, eut une influence limitée, mais sérieuse et durable : il s’était attaché aux sciences sociales et politiques ; dépassant Rousseau qu’il avait devancé, il développe hardiment des théories communistes. […] Sa Théorie de l’impôt le fil mettre à Vincennes en 1760, puis exiler dans ses terres.
Zola, qui regardait ses théories plutôt que ses œuvres, s’est perdue dans l’insignifiance et dans la grossièreté. […] Faguet959, qui semble se garder avec soin des théories générales comme de l’érudition et des anecdotes, donne de curieuses études d’esprits. […] Réduites en langage commun, ses théories n’ont en général rien d’inacceptable, et beaucoup de ses jugements, encore que sévères, sont mérités. […] C’est par une erreur singulière, qui est une victoire du goût spontané sur la théorie réfléchie, que les jeunes ont salué comme un maître M. de Hérédia963, un parnassien d’hier, presque un romantique d’avant-hier ; cet excellent faiseur de sonnets procède de Gautier plus encore que de Leconte de Lisle, et son éclatante poésie semble reproduire moins la nature vivante que des pièces d’orfèvrerie.
. — Les seuls pouvoirs survivants sont la théorie et les piques. — Suicide de l’ancien régime. […] (Pourtant) aucun gentilhomme n’a autant fait pour les habitants de ses terres que M. le marquis de Marnezia… Les excès en tout genre augmentent ; j’ai des plaintes perpétuelles sur l’abus que les milices nationales font de leurs armes, et je ne puis y remédier. » D’après une phrase prononcée à l’Assemblée nationale, la maréchaussée croit qu’elle va être dissoute et ne veut pas se faire d’ennemis. « Les bailliages sont aussi timides que la maréchaussée ; je leur renvoie sans cesse des affaires, et aucun coupable n’est puni… » — « Aucune nation ne jouit d’une liberté si indéfinie et si funeste aux honnêtes gens ; il est absolument contraire aux droits de l’homme de se voir perpétuellement dans le cas d’être égorgé par des scélérats qui confondent toute la journée la liberté et la licence. » — En d’autres termes, les passions, pour s’autoriser, ont recours à la théorie, et la théorie, pour s’appliquer, a recours aux passions.
Il n’est pas aisé d’y réussir : on voit des hommes de talent, au théâtre, présenter des personnages qui sont à tour de de rôle de plates photographies et des types abstraits, qui tantôt parlent le verbiage insignifiant de leur condition dans le monde, et tantôt proclament la théorie profonde de l’auteur sur leur caractère. […] Il est bon de contrôler par les faits les conclusions de la théorie ; il est bon aussi d’appuyer les vérités d’expérience sur les principes de la raison. Selon les sujets, selon la force différente de chaque catégorie de preuves, on commencera d’abord par les faits ou par la théorie : de façon que toujours la vraisemblance augmente et fasse place enfin à l’évidence.
Voici comme ce marmot-Titan, qui demandait dans sa préface qu’on décourageât les jeunes poètes et qu’on jetât sans pitié dans le barathrum des Spartiates tout ce qui ne serait pas conformé pour devenir un Hercule, a, par une inconséquence de l’orgueil qui se frappe sans vouloir se punir, inventé une théorie qui semble une protectrice de sa faiblesse. […] Ce « de sa coque l’œuf », il est vrai, semble décisif contre sa théorie et la brise comme l’œuf dans sa coque. Elle nous rappelle, cette théorie, celle de ces singuliers grammairiens qui voulaient, il y a quelques années, traiter l’orthographe comme Rousselot veut traiter la prosodie.
Mais, selon nous, une troisième théorie des idées est possible : c’est celle qui, sous l’opposition du sujet pensant et du sujet pensé, chercherait une unité plus profonde, une action commune à l’esprit et aux choses, un processus universel dont la « représentation intellectuelle » est un moment et une manifestation incomplète. […] Sa théorie des idées demeure encore un pur idéalisme à la manière de Platon et de Kant, sans connexion visible avec sa philosophie de la volonté.
Il y a de grands ouvrages dans lesquels ont peut puiser comme à la source tout ce qui concerne la théorie & la pratique de l’Art militaire. […] La Parallèle de l’Architecture de M. de Cambray, in-fol. à Paris, est un livre excellent pour la théorie, comme le suivant l’est pour la pratique.
Cette école, qui a sa petite cohérence, mettrait-elle de l’imagination dans ses théories contre l’imagination, et ne les dresserait-elle que par précaution contre de trop fougueux tempéraments d’artiste dont elle redouterait les ardeurs ? […] Quoiqu’il n’ait point, nous l’avons dit, cette puissance d’imagination qui n’aurait pas accepté la honte d’une théorie faite contre elle, quoique ce volume ait besoin d’être racheté par un livre meilleur, il y a cependant çà et là, et particulièrement dans les Souffrances du professeur Delteil, le morceau capital du recueil des Contes d’Été, quelques accents de sentiment qu’on voudrait plus longtemps entendre et qui disent que l’âme d’un talent se débat sous toutes ces banalités et ces insignifiances de détail.
Aucune théorie de la matière n’échappe à cette nécessité. […] Nous nous bornons à formuler les données dont aucune théorie de la perception ne peut se passer. […] Par là nous entrevoyons la nécessité d’une première correction à notre théorie de la perception pure. […] Telle est la théorie simplifiée, schématique, que nous avions annoncée de la perception extérieure. Ce serait la théorie de la perception pure.
Ces antiques devanciers de la théorie de révolution considéraient la sensation comme « la mesure de toutes choses ». — « Rien n’est, disaient-ils, mais tout devient ; les sages, à l’exception de Parménide, s’accordent sur ce point : Protagoras, Héraclite, Empédocle ; Homère même n’a-t-il pas dit : l’Océan, père des Dieux, et Téthys, leur mère ; donnant à entendre que toutes choses sont produites par le flux et le mouvement ? […] Mais cette théorie est insuffisante. […] Selon nous, cette théorie est insuffisante. […] La théorie scientifique est donc essentiellement pratique : elle est un développement du processus appétitif et sensori-moteur. […] Gratacap, Théorie de la mémoire, p. 100 ; Renouvier, Critique philosophique, 1875, II, p. 67 et suiv. ; Rabier, Psychologie, p. 263.
Nous n’en sommes pas là, et c’est dans la théorie pure que le problème se pose encore. […] Sainte-Beuve ne distingue pas ce qui doit être distingué, l’exposition des théories scientifiques et l’inspiration qu’un poète peut y puiser. […] Enfin, — et c’est là peut-être la source la plus féconde, — sous l’action de certaines théories scientifiques, il se produit une agitation prodigieuse d’idées, un conflit dramatique des consciences qui semble s’accroître tous les jours. […] Ils ont à leur service un instrument incomparablement plus souple, plus docile, plus apte à traduire la science sinon dans son détail technique, du moins dans ses grandes théories et dans les idées qu’elle suggère. […] Sully-Prudhomme le droit de nous révéler en vers les théories les plus récentes de la science positive et même ses hypothèses les plus contestables ; mais il y fallait plus de variété, plus de liberté, plus de mouvement, une forme plus sensible et plus concrète : il fallait mettre ces doctrines en tableaux au lieu de nous les offrir en raisonnements.
D’après ma théorie, cette loi n’est autre que celle de l’hérédité, qui seule, autant que nous en puissions juger jusqu’ici, produit dans les cas les plus fréquents des organismes tout à fait semblables entre eux, ou du moins presque semblables, comme on le voit dans le cas des variétés. […] — Avant de discuter les trois classes de faits que j’ai choisis comme présentant les plus grandes difficultés qu’on puisse élever contre la théorie des « centres uniques de créations », je dois dire quelques mots des moyens de dispersion des espèces. […] Ces exemples de parenté, sans identité, entre des habitants de mers aujourd’hui si complétement séparées, de même qu’entre les habitants passés et présents des terres tempérées de l’Amérique du Nord et de l’Europe, sont inexplicables d’après la théorie de création. […] Or, pour qu’une théorie soit bonne et inébranlable, il faut, non seulement qu’elle soit conforme aux lois générales, mais encore qu’elle explique les exceptions particulières que ces lois présentent. […] Si l’hypothèse d’un abaissement temporaire de la température sur toute la surface de la terre ne présente aucune vraisemblance au point de vue astronomique, elle soulèverait de non moins grandes objections contre la théorie de M.
Une esthétique apparaît comme un assemblage de principes dérivés d’une théorie générale où toutes les mailles de notre vie émotive et intellectuelle se coordonnent11. […] Pour illustrer sa profonde théorie, M. […] On éprouve la solidité d’une théorie d’esthétique en s’assurant si ses fondements reposent sur le riche terrain de la vie. […] Je renvoie aux œuvres et aux théories des Laforgue, des Kahn, des de Souza, des Vielé-Griffin, des de Gourmont, des Beaunier, des Boschot, — pour ne citer que les plus connus des commentateurs compétents. […] Ce fut Mairet qui en formula la théorie dans la préface de Silvanire (1631).
En vertu même de la théorie de l’évolution, tout ce qui apparaît, tout ce qui s’organise et dure doit cette durée à son utilité de fait. […] — C’est toujours revenir à la théorie de la logique formelle, qui établit entre les objets des rapports de contenant à contenu, de tout à parties, et qui ainsi, en définitive, se représente toutes choses d’une représentation numérique et géométrique. […] En second lieu, comme on l’a souvent remarqué, l’ancienne théorie du jugement est un cercle vicieux. […] L’ancienne théorie du jugement ne s’applique donc qu’aux jugements dérivés, réfléchis, scientifiques. […] C’est une conséquence de la théorie des idées-forces, nous venons de le voir, que les jugements sont eux-mêmes des actions, les actions des jugements ou même des raisonnements en acte.
Croce a déclarée à la théorie des « genres littéraires » est une conséquence logique de son système esthétique. […] Croce, que chaque art a ses limites, qui lui sont imposées par la technique de ses moyens ; il est impossible de préciser exactement ces limites, en théorie, car la réalité de demain réserve toujours des surprises à l’expérience de hier ; mais si, demain, un artiste invente une forme nouvelle et viable, qui contredit à la théorie de hier, cet artiste aura simplement élargi le champ des possibilités, sans supprimer par là les lois fondamentales que la théorie ne connaît que d’une façon incomplète. […] Sur ce point toutefois il semble donner tort à la théorie de M. […] En théorie, peut-être ; et aux temps déjà lointains des souverains absolus. […] Tout cela est parfait en théorie ; mais voilà que les conditions matérielles du théâtre jouent un tour à la théorie et ne s’accordent ni avec les épanchements lyriques ni avec les développements épiques.
Mais ces artistes ont apporté dans leur réforme de la musique des principes et des théories que je voudrais exposer brièvement, dans leur comparaison avec les doctrines wagnériennes. […] Cependant la différence des deux musiques n’est pas seulement dans la langue : nos compositeurs de l’école Nationale ont sur deux points principaux de la théorie une opinion absolument opposée à celle de Wagner. […] Combien cela eût été heureux que nos compositeurs comprissent sa théorie au lieu de la railler. […] Benjamin Godard, Saint-Saëns, Massenet, Delibes, Théodore Dubois, je pense qu’ils ont mieux compris la profondeur des théories wagnériennes sur le drame musical. […] En Russie, la question wagnérienne est uniquement musicale et ne concerne pas les autres domaines de l’art, alors qu’en France, elle concentre toutes les théories sur la fusion des arts.
De l’aveu même des adversaires, la poétique Symboliste fut d’ailleurs presque totalement influencée par les théories de M. […] Catulle Mendès écrivait naguères : « Les théories de M. […] Memorandum Sous la dénomination provisoire de Traité du Verbe, deux Essais exposant la théorie de « l’Instrumentation verbale », et donnant seulement des aperçus du « Principe de philosophie évolutive », avaient été donnés, en 1886 et 87. […] La théorie de « Sélection naturelle », émet en loi une constatation de « lutte pour la vie ». […] Donc, nous n’invoquerons pas non plus de multiples autorités anciennes et modernes, à l’appui d’une théorie qui ne se peut plus discuter.
Dans son morceau sur l’influence méridionale, sur la sonorité harmonieuse et un peu vaine de la langue et de la mélopée des troubadours, dans les hautes questions qu’il a posées sur les conditions d’une véritable et vivante épopée, dans sa définition brillante et presque flatteuse du peintre exclusif et du coloriste, il s’est montré un juge supérieur jusqu’au sein du panégyrique, et en même temps la plus religieuse amitié n’a pas eu un moment à se plaindre ; car s’il a eu le soin de maintenir et comme de suspendre ses critiques à l’état de théorie, il a mis le nom à chacun de ses éloges. […] En fait d’architecture, il a été l’un des premiers chez nous qui ait promulgué des idées générales et produit une théorie historique complète de génération pour les époques du moyen âge : sur ces points-là, bien des notions, aujourd’hui vulgaires, viennent de lui. […] Vitet a donné sur les jardins une théorie spirituelle et grandiose, qui les rattache à l’architecture encore ; M.
La rigueur élégante des raisonnements du scolastique parnassien me charme aussi ; mais je ne puis les accepter que comme la métaphysique d’une école, non comme li théorie générale du vers français. […] C’est une heureuse fatalité que tout théoricien fasse la théorie de sa pratique et que tout généralisateur généralise son cas. S’il en était autrement, que pourraient bien nous apprendre les théories générales ?
Pour qui croit que les lois naturelles sont encore à découvrir, il n’y a pas d’institution possible dont on puisse affirmer autre chose qu’une nécessité de fait, sans mortelle inconséquence ; et voilà pourquoi la petite théorie, religieuse et sentimentale de Mme André Léo, s’est brisée en quatre morceaux ! […] Elle l’a faussée en elle, mais elle ne la point supprimée…, et dans sa théorie, prétentieuse de cerveau, apparaît encore cette mamelle de la femme que les odieuses Amazones du bas-bleuisme contemporain se coupent, pour mieux combattre contre nous ! […] Avec cette air vieille fille que le bas-bleuisme endoctrineur lui a donné, Mme André Léo croit, comme les vieilles filles, à l’amour qu’elle confond avec le mariage, dans sa théorie ; menée, malgré elle, à cette conclusion que le but de la vie, c’est le bonheur du cœur, — la grande idée, hélas !
Ainsi, tous deux, Aristote et Platon, restèrent pour leurs compatriotes dans des théories inaccessibles. Et si des esprits comme Montesquieu, par exemple, l’inventeur de la vertu des républiques, se sont trompés d’une si lourde façon sur la Grèce, c’est qu’ils l’ont jugée à travers les théories politiques des hommes qu’elle n’écouta jamais. […] Il ne se sert pas de l’histoire pour faire la guerre, au profit d’une théorie, avec elle.
Cela se vit mieux sous les Tudors que sous les autres dynasties, et cela s’éleva jusqu’à une théorie politique sous les Stuarts. Il est vrai que, sous le dernier des Stuarts, cette théorie, qui saignait encore du coup de hache qui avait fait tomber la tête de Charles Ier, fut définitivement mise en pièces, mais elle n’était pas tombée du ciel comme un bouclier salien, et, pour qu’elle se fût si souverainement posée, il fallait qu’elle répondît à des sentiments publics, à des idées qui avaient cours. […] Quant aux cruautés qu’on lui reproche, quant à ces terribles et vivants témoignages qu’on invoque : Jeffreys et le colonel Kirke, il faut se rappeler les idées d’un temps qui croyait que la première des vertus était la fidélité au prince, et ces mœurs publiques qui avaient été pétries dans le sang des guerres civiles, mais surtout, quand on est, comme Macaulay, l’auteur de la belle théorie des décimés de l’Histoire, il fallait savoir l’appliquer, pour l’honneur de la vérité et de la justice, fût-ce à ses ennemis !
Lamennais, à qui l’esprit de parti a élevé un catafalque, mais qu’il faudra bien, un jour ou l’autre, finir par juger, Lamennais se présente entre deux théories dont l’une est morte et l’autre n’a jamais vécu. […] La théorie de la certitude, malgré le style qui fit un instant sa fortune, la théorie de la certitude, qui est le principe un peu brutal du nombre introduit en philosophie, a péri sous le nombre des attaques, — et nous ajouterons sous leur raison, car le nombre ne nous suffit pas.
. — Théorie du souverain. […] Critique de ces théories. — Dangers de l’enthousiasme. — Comparaison de Carlyle et de Macaulay. […] Quand l’art a donné toutes ses œuvres, la philosophie toutes ses théories, la science toutes ses découvertes, il s’arrête ; une autre forme d’esprit prend l’empire, ou l’homme cesse de penser. […] Lès poëtes se sont faits érudits, philosophes ; ils ont construit leurs drames, leurs épopées et leurs odes d’après des théories préalables, et pour manifester des idées générales. […] La philosophie qui a produit et conduit la révolution était simplement destructive, proclamant pour tout Évangile « que les mensonges sociaux doivent tomber, et que dans les matières spirituelles suprasensibles, il n’y a rien de croyable. » La théorie des droits de l’homme, empruntée à Rousseau, n’était « qu’un jeu logique, une pédanterie, à peu près aussi opportune qu’une théorie des verbes irréguliers. » Les mœurs en vogue étaient l’épicurisme de Faublas.
Prise au sens littéral, la théorie de l’art utile n’est pas moins fausse, et elle procède d’une conception plus grossière que la théorie de l’art pour l’art. […] Il ne cherche à faire prévaloir aucune théorie qui lui soit spécialement chère. […] » Ce sont ces théories que M. […] Ses théories sont très larges. […] Il n’a pas de théories.
Si ses théories sont d’accord avec celles de ce sage, il loue hautement la sagacité extraordinaire de son perçant génie ; s’il n’est pas du même avis que cet ancien, il trouve cela tout naturel, et celui qu’il adorait comme un oracle ou comme un dieu à cause de son antiquité, c’est à cause de son antiquité qu’il l’excuse et lui pardonne ses erreurs. […] Cette lacune dans sa théorie est fort remarquable ; elle suffit pour nous faire voir que sa détermination de l’idée du comique n’est point a priori. […] Mais sa théorie est bien autrement belle et profonde. […] Comme elle se moque à présent des théories et des définitions littéraires ! […] Votre intelligence est embarrassée de formules, de définitions et de théories.
Buffon, Théorie de la terre. — § IV. […] Son choix fait, et Louis XV, en l’appelant à l’intendance du Jardin du Roi, l’ayant mis comme dans son domaine naturel, il commence, par la Théorie de la Terre, cette suite de travaux que revendiquent à la fois les sciences et les lettres, aujourd’hui réunies dans une admiration commune pour le grand naturaliste et le grand écrivain. […] De cet excès de confiance dans la vue de l’esprit est résulté ce mélange de systèmes faux et de théories vraies, de rêveries brillantes et de divinations fécondes, qui se heurtent dans ses œuvres. […] Mais ôtez partout, et la théorie de Buffon reste vraie. […] Il en est de même de la pompe dont on louait, moitié sérieusement, moitié par ironie, l’auteur de la Théorie de la Terre.
Et les auteurs allemands sont trop occupés de théories, d’analyses des écrits, et, selon les cas, de dénigrements ou d’admirations, pour nous accorder ce qu’il nous importerait d’avoir, un aperçu vivant de cette époque. […] il n’a eu de système, ni de théorie ; jamais il n’a prétendu imposer une forme définitive à l’art. […] En abordant Tristan de plus près, nous verrons de suite les déplorables effets de cet alanguissement des sensations artistiques qui fait qu’en chaque chose nous cherchons à orienter nos jugements d’après des théories. […] Reprenons l’exposé de la théorie énoncée plus haut. […] » Dans l’œuvre elle-même on suit pas à pas le développement de la théorie Schopenhauérienne.
Geoffroy Saint-Hilaire, sortant de la question de science et entrant dans celle de la littérature, croit voir dans Buffon une preuve écrite, une conception première à l’appui de sa théorie, et si, heureux de se retrouver dans Buffon, il le tire aussitôt à lui, et, en l’embrassant, le façonne ensuite à son image, j’interviens humblement et je commence à avoir un avis, non pas sur le fond même et sur le vrai ou le faux de la théorie, mais sur la question plus claire et ouverte à tous de savoir si cette théorie est ou si elle n’est pas dans Buffon. […] » Je ne sais ce que penserait aujourd’hui Buffon des diverses théories en lutte dans l’histoire naturelle ; je crois qu’il est téméraire de le vouloir supposer, et de l’honorer non par rapport à lui-même, mais par rapport à soi.
Ne lui demandez pas la théorie à l’origine, ni les grandes considérations sur les arts, toute ces choses qu’on a surtout à Paris et par lesquelles trop souvent on commence ; lui, comme ces pieux ouvriers d’autrefois, penchés sur leur toile tout le jour, il ne raisonne pas tant, ou du moins il ne raisonne que sur la toile présente et sur le sujet qui l’occupe dans le moment ; il s’y absorbe tout entier. […] Il a là-dessus des pages d’une belle et sincère théorie, qui est à méditer. […] Il y a dans Léopold Robert et dans sa théorie de la peinture, à mesure qu’il avance, quelque chose de Vauvenargues et de cette élévation morale que celui-ci réclamait dans toute expression éloquente. […] Cette théorie d’intention morale qu’il a si à cœur laisse subsister chez lui tout le souci de détail pour l’exécution, pour le style.
La satire fait comme un accompagnement railleur aux préceptes didactiques : mais cela même, et certains dénis de justice, certaines duretés, font du poème une œuvre de polémique autant que de théorie : c’est le langage d’un homme qui ne sent pas encore son autorité très affermie ; un maître qui enseigne à plus de mesure et d’impartialité. […] Ericeyra, Luzan, Dryden, Pope, Gottsched, Lessing même, ce ne seront par toute l’Europe que dresseurs de théories qui définiront la littérature avant de la faire, et qui puiseront dans l’exemple de Boileau la force ou l’audace de s’ériger en directeurs de l’esprit national : et cet exemple sera pour quelque chose dans le succès que plusieurs atteindront. […] Partout où Boileau paraissait encourager la littérature mondaine, ingénieuse, artificielle et noble, partout où il avait l’air d’avoir peur ou mépris de la nature, et d’encourager l’esprit à la farder, en un mot, dans ses erreurs, ses timidités et ses incorrections, on le suivit, et l’on érigea sa théorie mutilée en loi souveraine de la poésie. […] Ce pur poète, qui lit Virgile, Homère et Théocrite avec un si exquis sentiment de la nature antique, et qui sait s’éprendre aussi de Malherbe, cet artiste curieux de la forme, qui fait rendre au vers classique dégradé par tant de spirituels rimeurs de si délicats ou puissants effets de rythme et d’harmonie, voilà justement l’écrivain qui entendait l’Art poétique comme l’avaient entendu Racine et La Fontaine, et qui réalisa en son temps les théories originales de Boileau.
La littérature et le milieu terrestre et cosmique La théorie des climats, comme celle des races, a inspiré de brillants essais à plus d’un écrivain de nos jours. — Il suffit de rappeler l’espèce de géographie à la fois physique et morale dont Michelet a rempli le livre III de son Histoire de France ; c’est un effort hardi pour retrouver les liens qui rattachent à leur sol natal les grands hommes de chaque région. […] Il est visible ainsi que les invectives passionnées de Goncourt, la conception mélancolique de Sully Prudhomme et les théories de Darwin sur la lutte pour la vie sont des choses du même temps, trois formes d’une seule et même idée qui flottait dans l’air ambiant. […] Le second, partant de son hardi principe que « tout est bien sortant des mains de l’auteur des choses », défendit la théorie optimiste dans une longue lettre qu’il adressa au philosophe de Ferney. […] Je les remercierai d’avoir fait un pas de plus vers les vastes théories, espoir et but de la science future.