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1221. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

De petits objets, de petites vues, de petits motifs, de petits moyens, de petites inventions, de petits amusemens ont remplacé, dans les ames Françoises, cette chaleur & cette élévation qui firent la gloire de nos Ancêtres, qui ont été supérieurs en tout, parce qu’ils n’étoient pas Philosophes.

1222. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Marquis, le chocolatier, collectionneur d’un goût supérieur dans l’exotique, et qui a été un des premiers à posséder les plus beaux et les plus curieux objets japonais.

1223. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Ce besoin de vérité, la plupart des écrivains supérieurs de l’époque tendent à le satisfaire.

1224. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

De là, sur notre scène, trois espèces d’œuvres bien distinctes : l’une vulgaire et inférieure, les deux autres illustres et supérieures, mais qui toutes les trois satisfont un besoin : le mélodrame pour la foule ; pour les femmes, la tragédie qui analyse la passion ; pour les penseurs, la comédie qui peint l’humanité.

1225. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

J’aurais achevé ma tâche, si je m’en tenais à l’ordre des études d’une université ; en voilà le plan et la justification de ce plan, mais son exécution suppose des supérieurs, des inférieurs, des maîtres, des élèves, des livres classiques, des instruments, des bâtiments, une police, autant d’objets que je vais traiter sommairement.

1226. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

même un sot, dans un poste diplomatique, peut l’emporter, au point de vue du succès, sur un homme supérieur.

1227. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Mais elle n’est ni un entrepôt ni une fabrique de grands hommes, et les esprits supérieurs, les transcendances, y sont autant que partout ailleurs une exception.

1228. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Platon disait, quand il ne rêvait pas, que la parole était supérieure à l’écriture parce qu’elle avait toujours là son père pour la défendre, et il avait raison.

1229. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Ce fut un homme qui, dans la mesure ou le désordre de ses opinions, se montra toujours d’une moralité individuelle supérieure.

1230. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

III Dans son livre sur Laïs et Ninon, Debay, qui tient à prendre la mesure phrénologique du petit front grec de la charmante Corinthienne, nous rapporte une foule de mots qui lui font l’effet, à lui, d’être supérieurs.

1231. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

Vaublanc, qui n’exerça jamais d’action supérieure et unitaire sur les hommes et les choses de son temps ; Vaublanc qui, en 1830, étant à Saint-Cloud, en disponibilité, au service de cette Restauration qui était aveugle quand elle n’était pas ingrate, vit Charles X, parla à Charles X et n’entendit pas un mot de ce qui se brassait alors au conseil, Vaublanc n’est en définitive qu’un grand homme et qu’un grand ministre du cimetière de Gray, mais le critique — qui n’a pas le droit de rêver comme le poète, — ne l’invente ni ne le suppose ; il le trouve dans ce que Vaublanc a laissé.

1232. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Or, comme Ranke l’historien n’a pas plus d’idées à lui qu’un historiographe, et comme il n’a établi nulle part, ni par un raisonnement, ni par une théorie, que cette idée de l’État comme on essayait de la réaliser à Berlin est le dernier progrès de la philosophie et de la politique, il résulte qu’il n’y a pas plus de vue supérieure que de faits nouveaux à chercher dans son Histoire de France, laquelle n’ajoutera pas plus à sa renommée qu’elle n’ajoutera à notre instruction.

1233. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Il ne fut ni une âme forte, ni un esprit supérieur.

1234. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Le nombre de Sévignés au petit pied que je connais est prodigieux… Mais, quand on dépasse ce niveau moyen de distinction que les femmes, en matière de lettres, atteignent certainement mieux que nous, et quand elles sont, sur ce point, nettement supérieures, alors ce sont des Sévigné tout à fait, ce sont des Ninon de l’Enclos, des marquise Du Deffand, des Eugénie de Guérin !

1235. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Moraliste, il est vrai, dont la morale a cela de supérieur, selon lui, — et d’inférieur, selon nous, — à la morale chinoise, qu’il n’aime point le bambou, et que la Chine a toujours joué de ce gracieux bâton à nœuds avec l’alacrité, la vigueur et la prestesse d’un bâtonniste.

1236. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Il ne fut ni une âme forte, ni un esprit supérieur.

1237. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Profondément catholique, préservé par une étude supérieure de l’abaissement général des esprits, l’auteur de l’Organisation générale du travail ne devait-il pas nettement repousser, au nom même de la transmission du sang humain, au nom de la famille et de la propriété, les théories de ces penseurs qui agitent le monde à cette heure avec leurs chimères, et qui croyaient le féconder ?

1238. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Sait-il bien exactement quel genre d’obstacles ont empêché les Arabes, avant et depuis l’Islam, d’être régénérés par une loi qui, humainement même, en laissant là le côté surnaturel de cette loi, était infiniment supérieure à celle qu’apportait Mahomet ?

1239. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

n’a pas de l’originalité à toutes ses pages, mais qui en a une supérieure, quand il en a, Hégésippe Moreau, avec moins même qu’un volume, est entré, pour n’en plus sortir, dans la littérature de son siècle.

1240. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

On sortait, si on se le rappelle, de l’époque où les Méditations de M. de Lamartine et ses Harmonies, d’une valeur poétique bien autrement supérieure, étalaient à la sensibilité publique un christianisme faux et souffrant, mais n’en tenaient pas moins leurs beautés, quand il y en avait, de cette inspiration chrétienne, toute faussée et souffrante qu’elle pût être.

1241. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

— dans lesquelles il laisse voir les muscles de sa face irrités et crispés par la vie, par la vie cruelle et bête (elle est ainsi toujours pour les êtres supérieurs), et à laquelle, en certains moments, il veut à tout prix, et même à vil prix, s’arracher !

1242. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Ces hymnes, pour l’élégance des vers, ne sauraient venir qu’après ceux d’Homère ; mais ils leur sont supérieurs pour le caractère religieux56. » Cela même peut expliquer la renommée singulière d’Orphée et cette gloire poétique, sans ouvrages qui la consacrent.

1243. (1902) Propos littéraires. Première série

L’Orme du Mail n’est ni supérieur aux précédents récits de M.  […] Une idylle tragique est un roman cosmopolite qui m’a paru supérieur à Cosmopolis. […] Elles sont, en effet, tantôt des organismes inférieurs, tantôt des organismes supérieurs. […] Elles ont commencé par être des animaux supérieurs ; elles ont fini par être des zoophytes. […] Il l’appelle Vie supérieure, Vie transcendantal, Vie divine, Vie absolue.

1244. (1903) Propos de théâtre. Première série

Est-il vrai que la conscience de l’honnête homme soit supérieure à la loi ? […] C’est une minute supérieure. […] Sévère s’incline devant ces coups d’une puissance supérieure, que peut-être un jour il connaîtra mieux. […] Philaminte est une femme supérieure. […] Ceux d’Esther sont incomparablement supérieurs.

1245. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Notez bien que ces jolies pièces de Symètha et de la Dryade sont infiniment supérieures par le style au poème d’Hèlèna, qui ne saurait être antérieur à 1821, et il serait bien singulier qu’elles eussent précédé de plusieurs années. […] L’idée y est supérieure à l’exécution ; la pièce paraît longue, et un peu d’ennui s’y glisse. […] Il nous donnait par là tout loisir de l’observer, et souvent un peu plus qu’on ne l’aurait désiré ; j’ai retenu plus d’un trait qui achèverait de le peindre, en amenant sur les lèvres le sourire ; mais un sentiment supérieur l’emporte sur cette vérité de détail qui ne s’adresse qu’à des défauts ou des faiblesses désormais évanouies, et, puisque nous avons été reportés par ce dernier recueil aux sommets mêmes de son esprit, aux meilleures et aux plus durables parties de son talent, je m’en tiendrai, en finissant, à la réflexion la plus naturelle qui s’offre à son sujet et qui devient aussi la plus juste et la plus digne des conclusions.

1246. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Où donc est la victoire, peut-on dire, et qu’avez-vous produit, vous, École poétique nouvelle, qui soit si supérieur et si à l’abri d’un revers ? […] On a des tableaux de Raphaël merveilleusement copiés par Mignard. » J’ajouterai qu’un grand paysage du Poussin, copié par Watteau, serait encore supérieur (comme style) aux grands paysages de Virgile reproduits par le futur chantre des jardins de Bagatelle, de Belœil et de Trianon. […] Le docte et élégant auteur des Métamorphoses, comme ne craint pas de l’appeler M. de Maistre, est bien supérieur à Delille en invention, en idées.

1247. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Le souper du voyageur, auquel assistent les servantes et la belle hôtesse, la scène de la déclaration d’amour faite à l’aide d’un dictionnaire allemand-italien, où le doigt muet de la jeune veuve et du jeune poète marquent les mots qui révèlent leur inclination naissante est une scène supérieure à celle du page dans les Noces de Figaro que d’Aponte et Mozart devaient écrire et chanter bientôt ensemble : nous n’en connaissons pas de pareille en français. […] « Wolfgang Mozart, dit d’Aponte, que j’eus l’occasion de rencontrer enfin à Vienne chez le baron de Vetzlar, son grand partisan et son ami ; Wolfgang Mozart, quoique doué par la nature d’un génie musical supérieur peut-être à tous les compositeurs du monde passé, présent et futur, n’avait jamais pu encore faire éclater son divin génie à Vienne, par suite des cabales envieuses de ses ennemis ; il y demeurait obscur et méconnu, semblable à une pierre précieuse qui, enfouie dans les entrailles de la terre, y dérobe le secret de sa splendeur. […] D’Aponte et Mozart sont inséparables dans la postérité ; d’ailleurs même, dans les confidences de saint Augustin, si tendre et si pieux pour sa mère, il n’y a pas beaucoup de pages en littérature intime supérieures à ce retour d’un fils aventurier dans la maison paternelle.

1248. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

., avec cette magnificence d’expression et cette élévation d’idées qui glacent les passions d’effroi, ravissent l’esprit et tirent l’âme de la sphère des sens.” » XIII S’élevant ensuite à la hauteur d’une critique supérieure aux ignorances et aux préjugés de secte, le savant disciple des jésuites parle des Kings, de leur antiquité, de leur authenticité, de leur caractère en ces termes : « De bons missionnaires qui avaient apporté en Chine plus d’imagination que de discernement, plus de vertu que de critique, décidaient sans façon que les Kings étaient des livres, sinon antérieurs au déluge, du moins de peu de temps après ; que ces livres n’avaient aucun rapport avec l’histoire de la Chine, qu’il fallait les entendre dans un sens purement mystique et figuré. […] Voici ce qu’en dit Confucius dans ses livres politiques, bien supérieurs à ceux d’Aristote : « Tout ce que je vous dis, nos anciens sages l’ont pratiqué avant nous. […] Ôtez ces trois inspirations fondamentales de la société, toute la terre n’est plus que confusion et que trouble ; il n’y a plus ni rois, ni supérieurs, ni inférieurs, ni égaux ; les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les pères et les enfants, les frères et les sœurs, tous sans distinction seront une mêlée confuse de créatures sans ordre et sans liens. » XXXI Une magnifique théorie de l’ordre graduellement établi dans la famille, puis dans la cité, puis dans l’État, puis dans le monde, développe dans la bouche de Confucius ce principe fondamental de la raison, de la conscience, de la convenance.

1249. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Sa taille est élevée ; sa stature est mince et souple ; ses membres, un peu longs comme dans toutes les natures nobles, sont rattachés au buste par des jointures presque sans saillie ; ses épaules, gracieusement abaissées, se confondent avec les bras et laissent s’élancer entre elles un cou svelte qui porte légèrement sa tête sans paraître en sentir le poids ; cette tête, veloutée de cheveux très fins, est d’un élégant ovale ; le front, siège de la pensée, la laisse transpercer à travers une peau féminine ; la voûte du front descend par une ligne presque perpendiculaire sur les yeux ; un léger sillon, signe de la puissance et de l’habitude de la réflexion, s’y creuse à peine entre les deux sourcils très relevés et très arqués, semblables à des sourcils de jeune fille grecque ; les yeux sont bleus, le regard doux, quoique un peu tendu par l’observation instinctive dans l’homme qui doit beaucoup peindre ; le nez droit, un peu renflé aux narines comme celui de l’Apollon antique : il jette une ombre sur la lèvre supérieure ; la bouche entière, parfaitement modelée, a l’expression d’un homme qui sourit intérieurement à des images toujours agréables ; le menton, cet organe de la force morale, a beaucoup de fermeté, sans roideur ; une fossette le divise en deux lobes pour en tempérer la sévérité. […] Un livre à succès n’est jamais qu’une de ces deux choses : l’explosion dans une seule âme d’une disposition presque universelle quoique encore latente du temps, ou bien la prophétie d’une vérité à venir qui n’éclaire encore qu’une tête supérieure à l’humanité. […] Musset, qui leur est bien supérieur, s’est trop inspiré de Heine, au lieu de s’inspirer de lui-même ; il a donné dans ses boutades de scepticisme l’exemple et l’excuse à ses imberbes émules.

1250. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Le critique supérieur est celui que touchent les unes comme les autres. Mais à une époque où l’on voyait tant et où l’on sentait si peu, cette prérogative donnée au sentiment dénote en Vauvenargues un critique supérieur. […] C’est donc bien de son fonds, c’est de son cœur ingénu qu’est sorti le premier jugement supérieur, exprimé au dix-huitième siècle, sur les grands auteurs du dix-septième.

1251. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Quel causeur, — bien, bien supérieur à ses livres, quelque valeur qu’ils aient, — et toujours dans la parole au-delà de ce qu’il écrit. […] Et parfaitement froid, parfaitement maître de mes effets, aussi calme que si je lisais dans ma chambre, avec un parfait et supérieur sentiment de mépris pour ceux qui m’écoutent, je lis posément, pendant que Coquelin, dessinant des caricatures, pousse le coude de Bressant pour les lui faire regarder. […] Une verve grosse mais qui va toujours, des ripostes qui sabrent tout, sans souci de la politesse, un aplomb qui touche à l’insolence, et qui en donne à sa parole toutes les bonnes fortunes ; par là-dessus, une amertume cruelle… mais incontestablement un esprit bien personnel, un esprit mordant, coupant, emporte-pièce, que je trouve supérieur à l’esprit que l’auteur dramatique met dans ses pièces, par sa qualité de concision et de taille à arêtes vives, qu’il a, cet esprit, dans sa première spontanéité !

1252. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

» Et elle ajoute après un silence : « Car, on a beau dire, à Versailles est toute l’histoire de France… » Tholozan, médecin du shah de Perse, depuis vingt-neuf ans, nous faisait une curieuse révélation : « Les Persans disent aux Européens : Vous avez, vous autres, des horlogers, des mécaniciens, des ouvriers dans les arts mécaniques, supérieurs aux nôtres, mais nous vous sommes bien supérieurs en tout, — et ils demandent, si nous avons des littérateurs, des poètes !  […] Malheureusement la pensée, quand elle n’est pas supérieure ou très originale, c’est embêtant, tandis qu’une action même médiocre se fait accepter, et amuse par son mouvement.

1253. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

» De tels vers sont bien supérieurs au style de la satire, et ils illustreraient les plus pathétiques épopées. […] Louis XIV sentit qu’il fallait tout accorder à un jeune poète qui se montrait si supérieur à ses rivaux, et qui dispensait d’une main si magistrale le dédain au mauvais goût, la gloire au grand règne. […] Y a-t-il dans La Fontaine des vers supérieurs en philosophie épicurienne ?

1254. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

En résumé, le roman provincial peut sembler supérieur au roman parisien en ce qu’il n’emploie aucune habileté nécessaire pour atteindre le grand public. […] Brulat est capable d’une œuvre supérieure à la Gangue, cette réalisation de la préface de Lucrèce Borgia. […] Toutefois les Chevaliers Teutoniques, livre infiniment supérieur à Quo Vadis, intéressent par leur allure héroïque et guerrière.

1255. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Ces nuages qui partent de l’angle supérieur droit de la scène et du fond, s’étendent en serpentant, et descendent jusqu’à l’angle inférieur gauche, où ils se boursouflent à terre en s’épaississant. […] Trompé par le charme de son pinceau, et par son succès dans de petits sujets tranquilles, où l’imagination est secourue par cent modèles supérieurs j’avois dit de lui, (…), je me rétracte. […] Placez au fond de votre tableau, les dehors d’une place assiégée ; que la partie supérieure de la fortification soit couverte d’une grande vapeur, ou fumée rougeâtre, et épaisse.

1256. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Un seul homme ne peut guère rendre l’ensemble de la société ; quelque géant que soit Balzac, il faudrait une puissance encore supérieure à la sienne. […] Volontairement ou involontairement l’observateur ne peut se trouver en présence que de quelques fragments du grand spectacle, et ces travaux secondaires sont seuls abordables pour la plupart des intelligences déjà supérieures. […] Donc le réalisme qui fait des monographies fait réel, mais non vrai, et par conséquent est insignifiant et étroit, le vrai étant supérieur au réel. — Amen. […] peut-être est-ce parce qu’un génie supérieur trouve en tout matière à faire une belle tentative rythmique, suivant l’expression d’un fervent croyant de mes amis et que dompter le mètre, même à propos de choses vulgaires, est le plus noble emploi de notre force de Centaure. […] Le vrai sentiment pontmartiniste là-dessus c’est qu’Adolphe et René sont des gens comme il faut, que leur âme est supérieure à celle des bourgeois, et que par suite l’histoire de leur âme est plus belle.

1257. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il fallait de toute force que le public de la tragédie fût d’une culture moyenne supérieure à celle de notre public. […] C’est qu’il croit réellement à sa destinée supérieure. […] C’est, en somme, l’histoire de trois âmes inégalement héroïques « surmontées » par un héroïsme supérieur. […] tout simplement dans quelque monologue, — à quel point il souffre des hontes et des abaissements qu’un devoir supérieur lui impose. […] Racine mêle et combine l’humanité supérieure de l’antiquité avec l’humanité supérieure de son temps.

1258. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

L’artiste, le savant et l’homme des classes supérieures parviennent à dompter cet indocile et incomplet instrument, mais il reste chez le pauvre et l’ignorant à l’état de jargon barbare. […] Il ne pouvait s’empêcher de comparer sa nature à celle de son supérieur officiel, et de faire la réflexion que, s’il y avait inégalité entre elles, cette inégalité était à son avantage, et que lui, Werther, était le réel supérieur. […] Dotez l’individu de cette vertu supérieure, la seule que l’éducation ait pour mission de développer, puisque toutes les autres sont innées, et puis lancez-le hardiment dans la vie : le respect le guérira de toutes les conséquences funestes de l’erreur. […] À quoi a-t-il tenu en effet qu’on n’ait vu se reproduire chez lui cette tragédie lamentable qui a si souvent attristé et terni la vie des hommes supérieurs ? […] Wilhelm, comme Goethe, a fait tourner chacune de ses nombreuses erreurs au profit de son perfectionnement individuel ; chacune de ses fautes lui a servi d’échelon pour gravir à un plus haut degré de vie morale, d’initiation pour atteindre à une vérité supérieure.

1259. (1885) L’Art romantique

Enfin, monsieur, notons bien que l’homme supérieur est obligé, plus que tout autre, de veiller à sa défense personnelle. […] Du haut de la rampe, à un étage supérieur, plusieurs personnages contemplent avec horreur et ravissement le travail des divins bourreaux. […] Au nom des principes supérieurs qui constituent la vie universelle, nous avons le droit de la déclarer coupable d’hétérodoxie. […] En effet, la nature est si belle, et l’homme est si grand, qu’il est difficile, en se mettant à un point de vue supérieur, de concevoir le sens du mot : irréparable. […] La question n’est pas de savoir si la littérature du cœur ou de la forme est supérieure à celle en vogue.

1260. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Ce que la postérité artiste connaîtra d’Hugo et en adorera, que je crois, c’est le Victor Hugo épique, infiniment supérieur, encore que son temps s’y soit trompé, au Victor Hugo lyrique. […] Il se trompait très facilement sur les hommes, sur Ledru-Rollin par exemple, et encore plus, et d’une façon fantastique, sur Napoléon III, qu’il trouvait supérieur à son oncle. […] Bonnet, supérieur des Lazaristes, il est rapporté ceci : « M.  […] Il n’y a pas de devoirs, se dit Aurel ; il y a des beautés supérieures et des plaisirs supérieurs. […] Ce qui serait, non pas excellent, sans aucun doute, mais bien meilleur ou beaucoup moins mauvais, c’est que les classes supérieures imitassent le peuple.

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