La jeunesse du lieu, dans ses atours de fête, Sort des maisons, s’épand sur les chemins, s’arrête Regardant, se montrant, doux et flatteur orgueil ! […] Frère et sœur à la fois, naquirent fils du Sort, Éclos le même jour, et l’Amour et la Mort. Le monde ni le ciel n’ont vu choses si belles : De l’un naît tout le bien aux natures mortelles, Et le plus grand plaisir, ici-bas départi, Sur ce vaste océan d’où chaque être est sorti. […] En voici la fin : « O caprices du sort ! […] Il en sort comme un souffle de vie et d’immortalité.
Il comptait sans doute sur des années plus longues que celles qui lui furent accordées, et la Poétique a subi le sort commun de tout ce qu’il avait fait. […] La variété des œuvres n’était pas moins grande que leur perfection ; et le philosophe n’avait pas besoin, quand même il l’aurait pu, de sortir de la Grèce ; elle lui offrait en tout genre des modèles accomplis, aussi divers que parfaits. […] Depuis Descartes, il n’est pas un philosophe qui puisse ignorer ni le chemin infaillible qui conduit à cette distinction capitale de l’âme et du corps, ni les conséquences, ou plutôt les dogmes, qui en sortent. […] Si l’âme de l’homme ne circonscrit pas nos études, si l’on sort de la nature humaine pour interroger l’univers, ce n’est plus de la psychologie qu’on fait, c’est de la physiologie générale. […] Le mysticisme des Alexandrins est encore plus déplorable, ainsi que l’idéalisme sorti de l’école cartésienne ; mais ce sont là des aberrations et des conséquences immodérées de la méthode ; ce n’en sont pas de légitimes applications.
C’est la loi du sort ; et cette loi compensatrice est consolante à étudier. […] On appelle le jeune Goethe ; il sort, revient presque aussitôt, et congédie les Tyroliens, s’assied de nouveau à table avec nous. […] Se redresse-t-il, celui qui ne sort de son repos que parce qu’on l’y force avec violence ? […] Si le sort m’est favorable, et si je continue à bien me porter, j’espère être arrivé loin dans le quatrième acte aux premiers mois du printemps. […] « — Quel est le monsieur qui vient de sortir ?
Le peuple se plaît à voir ces figures contractées et furieuses, dont le spectacle le sort de sa vie régulière et monotone. […] Tandis qu’il désespère de sortir de cette impasse, on sonne à sa porte. […] Personne ne se désintéresse plus vite et plus complètement qu’eux-mêmes du sort de la copie, la vague copie, dont ils ont assuré le rendement métallique. […] Une chronique à cette place, une reproduction par là, un nouveau livre à bâcler : voilà pour le sortir d’affaire. […] À la laisser aux mains des purs faiseurs, nous avilissons le terreau humain d’où, cependant, doit sortir l’élite.
C’est elle qui d’abord échauffa son génie, et en fit sortir des œuvres admirables ; c’est elle qui plus tard, rebutée et désespérée, assombrit son intelligence et détruisit sa raison. La pauvreté et l’obscurité lui étaient insupportables, et il se sentait la force aussi bien que le désir d’en sortir. […] Aussitôt Swift partit avec cette lettre pour Cellbridge, entra chez Vanessa, jeta cette lettre sur la table, et sortit sans lui dire un seul mot. […] Il avait écrit à Pope en 1726 : « Aller en Angleterre, serait une chose excellente, si elle n’était toujours accompagnée de cette vilaine circonstance qu’il faut retourner en Irlande. » Il retourna dans cette terre d’exil, en 1727, pour n’en plus sortir. […] Ni la vie de Swift, ni ses douleurs ne nous sont inutiles, car ce n’est que d’un tel homme et que d’une telle vie que Gulliver pouvait sortir.
Sensations, sentiments, instincts, intelligence, tout cela constitue un monde à part, mais qui sort de la vie animale, qui y plonge ses racines et en est comme l’efflorescence. […] Ainsi la vie mentale sort de la vie physiologique en vertu de cette loi de progrès continu, lentement, pas à pas, par transformations infinitésimales, et sans qu’on puisse dire : voici où elle est née. […] Quelque grandes que puissent paraître les oppositions entre ces diverses formes de l’intelligence, elles ne peuvent être rien autre chose que des modes particuliers de l’ajustement des rapports internes aux rapports externes, ou des portions particulières de ce processus d’ajustement… » III Après avoir esquissé à grands traits la genèse de la vie psychique, après l’avoir vue sortir peu à peu de la vie organique et animale et constituer un ordre de faits assez vaste pour devenir l’objet d’une étude spéciale, il nous reste à aborder cette étude, à montrer comment les phénomènes psychologiques les plus complexes sortent des plus simples en vertu d’un processus naturel. […] Action réflexe à son plus bas degré, elle devient instinct ; et de là sortent d’une part les manifestations cognitives : mémoire, raison ; d’autre part les puissances affectives : sentiment, volonté. […] Nous allons de l’arbre adulte au germe dont il est sorti.
Par exemple, tout le monde sçait qu’il n’est sorti des extrémitez du nord que des poëtes sauvages, des versificateurs grossiers et de froids coloristes. […] Ce goût n’est point sorti de la boutique de ces ouvriers. […] Mais bien-tôt, continuera-t-on, tous les romains sortirent de cette ignorance, et bien-tôt le simple soldat ne brisat plus les vases précieux en saccageant les villes prises. […] L’école de Rubens a eu le sort des autres écoles, je veux dire qu’elle est tombée quand tout paroissoit concourir à la soûtenir. […] L’art naissant des estampes, se perfectionna entre leurs mains au sortir du berceau, autant que la peinture se perfectionna dans les tableaux de Raphaël.
Il obéit pourtant à son père et devint avocat, mais en se réservant de sortir du barreau dès qu’il le pourrait. […] Malgré ses succès dans cette magistrature, elle n’était encore pour Roederer qu’un premier pas, et son ambition (l’Ancien Régime subsistant) eût été de devenir maître des requêtes, puis intendant de province : car c’était du rang des intendants que sortait et s’élevait le plus souvent le contrôleur général. […] (Dans la démocratie il peut y avoir autant de Nérons qu’il y a d’orateurs qui flattent le populaire ; il y en a plusieurs à la fois, et tous les jours il en sort de nouveaux de dessous terre.) » Et Roederer insistait sur la force de cette expression suboriuntur, viennent de dessous les autres et de plus bas 53. […] Nous le verrons sortir de sa retraite tout à fait mûri, dévoué à la restauration de l’esprit public et de l’ordre social, sans abjuration de rien d’essentiel.
A ses débuts, on le voit, il tenait par tous les côtés à cette vie de collége et de cloître qui fut son premier horizon, et qui resta toujours sa perspective ; il y était initié à fond, et son naturel badin, agréable et ingénument malicieux, ne réussit jamais d’un ton plus sûr que lorsqu’il s’y donna ses ébats, en ayant l’air d’en sortir. […] Je ne prétends pas dire que Gresset n’ait pas eu là d’heureuses années embellies de succès légitimes ; des idées riantes, un certain jeu de vivacité naturelle et de mollesse voluptueuse, quelques éclairs de tendresse, des accents sortis d’un cœur droit, d’une âme honnête et bonne, animaient ces productions de sa veine dans leur fraîcheur : presque tout cela, encore un coup, a disparu. […] Au commencement de 1751, il se maria dans sa ville natale, et n’en sortit plus qu’en deux ou trois occasions obligées ; il y passa les vingt-six dernières années de sa vie. […] Duméril, et qui s’est égaré on ne sait comment, se rouvrirait aujourd’hui tout entier ; quand on en verrait sortir cette suite du Vert-Vert dont M. de Cayrol porte encore le deuil et dont il a tenté de nous donner en vers la complète restitution, on n’aurait guère à changer d’avis ; on y serait de plus en plus confirmé, je le crains.
Mais ici un sort particulier, une fatalité étrange marque et distingue l’infortune du poëte dont nous parlons : il a ses stigmates à lui. […] Quand même, en mourant, il ne se serait pas souvenu de nous à cet effet, et ne nous aurait pas expressément nommé pour réparer à son égard et autant qu’il serait en nous, ce qu’il appelait la félonie du sort, nous aurions lieu d’y songer tout naturellement. […] Dijon a produit bien des grands hommes ; il en est, comme Bossuet, qui sortent du cadre et qui appartiennent simplement à la France. […] Le prêtre avait fini par sortir ; l’unique ami présent gardait les restes abandonnés.
C’est bien un moraliste, en effet, qui se propose à un certain jour un tableau plus vaste et plus grand, qui se dit qu’il est temps de sortir du genre, et qui, après s’être dûment préparé, s’élève jusqu’à l’histoire. Il y avait aussi du Chamfort en lui, mais tout cela plus raffiné, ou du moins plus rentré ; une partie de ses traits se retournait sur lui-même et ne sortait pas. […] Bien différent de l’historien moraliste Lemontey, avec qui il n’était pas sans quelque rapport, mais qui resta toujours académique dans le mauvais sens et précieux, son propre style, à lui, s’était simplifié ; les derniers écrits sortis de sa plume sont aussi ce qu’il a produit de mieux et de plus parfait : il était arrivé à l’excellent. […] Il avait eu soin de réaliser pour lui de longue main toutes ces conditions de flânerie heureuse (y compris, bien entendu, le célibat) ; et, comme ce flâneur encore qu’il a si bien décrit, il complétait la ressemblance par la crainte des visites qui retiennent chez lui l’honnête homme qui veut sortir.
« M. de Buffon fait plus de cas de Milton que de Newton, a dit Mme Necker ; Milton, selon lui, avait l’esprit beaucoup plus étendu, et il est plus difficile de réunir des idées qui intéressent tous les hommes que d’en trouver une qui explique les phénomènes de la nature. » En interprétant et en réduisant comme il convient ce souvenir noté de Mme Necker, et sans croire qu’il pût y avoir au monde un mortel que Buffon plaçât au-dessus de Newton, dont il avait le portrait gravé pour unique ornement de son cabinet d’étude, j’en conclurai seulement qu’il y avait dans le génie de Buffon des combinaisons et des tableaux du genre de ceux de Milton et qui demandaient à sortir. […] Il attribuait le génie à la continuité de la pensée sur un même objet, et il voulait que la parole en sortît comme un fleuve qui s’épand et baigne toutes choses avec plénitude et limpidité. […] Lorsqu’il veut écouter, il lève la tête, dresse les oreilles, et alors il entend de fort loin : lorsqu’il sort dans un petit taillis ou dans quelque autre endroit à demi découvert, il s’arrête pour regarder de tous côtés, et cherche ensuite le dessous du vent pour sentir s’il n’y a pas quelqu’un qui puisse l’inquiéter. […] Il y a, en lisant Buffon sur la métaphysique, à faire la part des précautions qu’il avait à prendre : « Buffon sort d’ici, disait dans une lettre le président de Brosses ; il m’a donné la clef de son quatrième volume, sur la manière dont doivent être entendues les choses dites pour la Sorbonne. » 49.
Il sortait d’une de ces vieilles familles provinciales qui avaient servi à la fois avec honneur dans les parlements et dans les armées. […] Il sortit de là pour être mousquetaire, assista aux derniers moments de Louis XV, reçut un jour, au passage, un regard charmant de la jeune et nouvelle reine Marie-Antoinette : il paraît que ce furent là les plus vifs souvenirs de ce jeune mousquetaire au cœur simple, à la figure noble et pleine de candeur. […] Avec Bonald, au contraire, on est comme si l’on s’embarquait d’abord sur un fleuve assez peu navigable ; puis le patron vous fait entrer dans un canal, et vous met à bord d’un bateau exactement fermé, où l’on descend et où l’on est sans plus voir la lumière ni le ciel, et l’on ne peut sortir la tête et regarder sur le pont que par intervalles, pour apercevoir en effet d’assez hautes et grandes perspectives, mais en regrettant de les perdre de vue si souvent. […] Votre secret sera dans le cœur d’un honnête homme, et il n’en sortira que lorsque le temps sera venu.
« Il y avait, disait Geoffroy, un sort jeté depuis cinq ans sur les tragédies et les poètes tragiques : M. […] Scribe le lui rappelant, il s’en est fait un motif admirable dans le dernier acte des Huguenots, quand Valentine, écoutant le chant qui sort du temple, en note avec angoisse toutes les alternatives : …… Ils chantent encor ! […] C’est du ve au xe siècle que se fit ce grand mélange, le travail sourd et comme le broiement d’où sortirent les idiomes modernes. […] Voltaire a dit avec autant d’esprit que de raison : De nos cailloux frottés il sort des étincelles.
Il trouvait que, dans la musique française telle qu’elle était à ce moment, on ne sortait du récitatif ou plain-chant que pour crier au lieu de chanter. […] la grande et belle voix, la voix unique, s’écriait-il, toujours égale, toujours fraîche, brillante et légère, qui, par son talent, a appris à sa nation qu’on pouvait chanter en français, et qui, avec la même hardiesse, a osé donner une expression originale à la musique italienne. » Il ne sortait jamais de l’entendre « sans avoir la tête exaltée, sans être dans cette disposition qui fait qu’on se sent capable de dire ou de faire de belles et de grandes choses ». […] Et je leur ai dit : Sortez de l’Italie, et passez chez mon peuple que je me suis élu dans la plénitude de ma bonté, et dans le pays que je compte d’habiter dorénavant, et à qui j’ai dit dans ma clémence : Tu seras la patrie de tous les talents… Et je les ai tous rassemblés dans un siècle, et on l’appelle le siècle de Louis XIV jusqu’à ce jour, en réminiscence de tous les grands hommes que je t’ai donnés, à commencer de Molière et de Corneille qu’on nomme grands, jusqu’à La Fare et Chaulieu qu’on nomme négligés. […] Il avait reçu des lettres qui l’engageaient à revenir vivre à Genève ; on lui offrait une place de bibliothécaire avec appointements, un sort honnête et doux : Quel parti dois-je prendre ?
Necker avait compris quelque chose de l’immense danger social qui était prêt à sortir de toutes les doctrines irréligieuses du xviiie siècle, et il venait montrer les avantages publics de la religion, l’appui efficace, l’achèvement qu’elle seule apporte à l’ordre général, en même temps qu’il parlait avec persuasion du bonheur intime et de la consolation intérieure qu’elle procure à chacun. […] Il n’aurait pas osé parler ainsi deux ans plus tard, après 1793 ; car il était certes un des privilégiés du sort ; mais, en 1794, il se croyait une victime choisie entre tous, et il gémissait. […] Laissons toutes ces questions et bien d’autres, d’où il ne sortirait rien que de trop lent et de trop indirect pour nous ; mais écoutons-le lui-même dans son apologie et dans ses aveux. […] Lorsqu’il quitta le ministère, en septembre 1790, et qu’il sortit définitivement de France, un peu plus d’un an après son insigne triomphe, M.
Nous remplaçons donc des apparences par d’autres apparences moins superficielles ou plus constantes, mais nous ne sortons pas de l’apparence. […] Elle résulte simplement de notre impuissance à concevoir qu’un être comme nous, placé dans les mêmes conditions, puisse sentir autrement que nous ; les données étant les mêmes, nous ne pouvons pas supposer une autre solution ni sortir de notre propre expérience. […] L’impossibilité pour la volonté et la pensée de sortir de sa propre nature crée la nécessité subjective, laquelle produit la nécessité et l’universalité objectives. […] Le matérialisme aboutit au dualisme d’une matière sans aucun élément psychique d’où sort cependant le sentiment, la pensée, la volonté : le monde est coupé en deux tronçons discontinus qui ne peuvent se réunir.
Aujourd’hui que le tigre est sorti de ses jungles, nous nous apercevons qu’il a fait ses humanités en Allemagne et qu’il n’est qu’un chat assez moucheté, car il a du style par places, mais cachant sous sa robe fourrée et ses airs patelins la très grande peur et la petite traîtrise de tous les chats, — ces tigres manqués ! […] Ernest Renan, n’est pas l’œuvre du libre penseur, mais des sectateurs les plus zélés de cette religion. » C’est pour cela sans doute qu’il est sorti de Saint-Sulpice. […] Sorti du séminaire comme un certain empereur de Constantinople qui fuyait et qui se retournait pour cracher sur les murs de sa ville, M. […] Renan, « que le langage de l’homme s’est comme formé d’un seul coup, et est comme sorti instantanément du génie de chaque race », pose donc la diversité de la race à la première ligne de son affirmation.
L’aspect général est celui de misérables marchandes du Temple, et la plupart des visages sortent d’une fourrure de chat. […] Les yeux lui sortent de la tête. […] On sort de ce livre avec le maudissement de la guerre. […] Qu’elles en sortent ou qu’elles n’en sortent pas, il me semble que, par leurs paroles, leur tenue, leur amabilité, elles vous y ramènent toujours. […] Le récit est un peu romanesque, mais je ne suis qu’un sténographe, et le donne tel qu’il sortit de la bouche de Gautier.
Quand Danton monta sur l’échafaud, il dit au bourreau, avec l’orgueil d’un mastodonte récemment sorti du chaos : « Tu montreras ma tête au peuple ! […] C’est par l’art, en effet, que le génie de Diderot reprend des ailes ; c’est par l’art, par la forme spontanée, l’accent, la chaleur de l’accent, que Diderot a devancé son siècle et qu’il sort de la boue de ce matérialisme dans laquelle il s’est enfoncé, ce lion, jusqu’à la crinière. […] Les écrits sortaient de ses mains comme les feuilles dispersées sortaient de l’antre de la Sibylle, et il pouvait dire, en pirouettant sur son trépied : Le moment où je parle est déjà loin de moi. […] Seulement, si Lessing accepta un peu trop vite la vaine utopie dramatique de Diderot, il ne s’illusionna pas, lui, l’auteur de Nathan le sage, sur la médiocrité des drames qui sortirent de cette utopie, et qui, du coup, mirent le dramaturge au niveau du théoricien. […] voilà comme il fallait s’y prendre, voilà ce qu’il pouvait y avoir de statue dans ce bloc de marbre et ce qu’il fallait en faire sortir !
L’effet moral vraiment digne de ce nom, sur une scène élevée, doit sortir du spectacle même de la nature humaine observée et saisie dans le jeu varié de ses passions, dans ses misères et dans ses grandeurs, et jusque dans l’énergique naïveté de ses ridicules. […] Pour parer, d’ailleurs, à une difficulté qu’elle a rencontrée dans la pratique et qui l’a arrêtée plus d’une fois, et toujours en vue d’aider au travail des Commissions futures, la Commission exprime le vœu. monsieur le ministre, que dorénavant la totalité des sommes destinées aux primes restant la même, il soit permis d’en opérer et d’en graduer la répartition selon le mérite des ouvrages qui sortiront de l’examen avec honneur.
En masse, les professeurs de l’Université, sans être hostiles à la religion, ne sont pas religieux : les élèves le sentent, et de toute cette atmosphère ils sortent, non pas nourris d’irréligion, mais en indifférents ; la plupart des familles sont de même. […] Quoi qu’on puisse dire pour ou contre, en louant ou en blâmant, on ne sort guère chrétien des écoles de l’Université.
Si ce n’était pas l’état de la société en 1830 ; si après ce qui s’est passé durant ces trois jours fameux et tout ce qui en est sorti, il y avait encore dans le pays les mêmes éléments de passions et de désordres qu’aux deux époques précédentes, je craindrais fort que la méthode politique de nos trembleurs ne nous sauvât pas plus que la méthode expectante en médecine ne sauve un homme jeune et vigoureux qui a le délire au cerveau. […] Charles X, son fils, et son petit-fils, sortirent de France à pas lents, et du passé contre lequel s’arma 89, il ne demeura plus un vestige.
Malheur à ceux que leur évolution trop lente livre au voisin qui subitement s’est dégagé de sa chrysalide et sort le premier tout armé ! […] Une multitude de Mémoires, sortis depuis trente ans des archives publiques ou privées, nous conduisent de salon en salon, comme si nous y étions présentés.
Il a fallu, pour produire cette pauvre forme d’embryon, il a fallu que la population gallo-celtique de la Gaule fût réduite sous la loi de Rome, qu’elle prît les mœurs, la culture, la langue de ses vainqueurs, que l’empire romain et la culture latine, formes vénérables et vermoulues, tombassent en poussière au contact, non hostile, mais brutal, des barbares, et que les Francs, fondus dans la masse gallo-romaine, y déterminassent cet obscur travail, d’où sortirent ces deux choses, une race, une langue française. […] Comme dans les diverses régions de l’empire romain le latin se corrompit diversement sous d’insaisissables influences de climat et de race, selon d’occultes différences de structure des organes physiques de la voix, et comme il se ramifia en tout un groupe de langues de plus en plus divergentes, en France aussi ce ne fut pas une langue qui sortit du latin : mais des Pyrénées à l’Escaut et des Alpes à l’Océan s’échelonna une incroyable variété de dialectes, qui s’entretenaient et se dégradaient insensiblement, chacun d’eux ayant, quelques particularités communes avec ses voisins et les reliant.
voyez, je vous prie, comme ces petits êtres sortent de l’œuf maternel avec une profonde sagesse ! […] Les brillantes éclosions intellectuelles sortent d’un vaste fonds d’inconscience, j’ai presque envie de dire de vastes réservoirs d’ignorance.
De ce four, pour nous servir de ce terme assez plaisant, sont sortis différens Ouvrages, tous marqués au même défaut de coction & de maturité : des Héroïdes, qui, avec de l’aisance & de la douceur, manquoient absolument de cette énergie, de cette chaleur, de cette variété, de ces mouvemens qui font vivre le style & annoncent le Poëte vivant : des Poëmes, des Odes, des Epîtres, sans verve, sans goût, & dont l’unique effet a été de faire partager la honte de leur médiocrité aux Académiciens qui ont couronné plusieurs de ces Pieces : des Tragédies, qui, à l’exception de Warwick, ne s’élevent pas au dessus des Productions scholastiques ; & encore sur ce Warwick, M. de la Harpe peut-il dire, mille bruits en courent à ma honte. […] Tout le monde convient que Timoléon, Pharamond, Gustave-Vasa, Menzikoff, les Barmécides, qui sont sortis du même crû, après elle, n’ont pas démenti la prédiction.
* * * Nous étions bien aussi un peu sortis, il faut l’avouer, pour savoir des nouvelles de notre oncle, le représentant. […] Nous causons ; peu à peu il sort de sa gravité et descend de sa barbe noire, blague joliment la grosse caisse sur laquelle il bat la charge de ses ambitions, avoue l’enfant naïf qu’il est, nous tend cordialement la main.
La vision d’où est sorti ce livre (1857) Guernesey. — 26 avril 1857. […] * De l’empreinte profonde et grave qu’a laissée Ce chaos de la vie à ma sombre pensée, De cette vision du mouvant genre humain, Ce livre, où près d’hier on entrevoit demain, Est sorti, reflétant de poëme en poëme Toute cette clarté vertigineuse et blême ; Pendant que mon cerveau douloureux le couvait, La légende est parfois venue à mon chevet, Mystérieuse sœur de l’histoire sinistre ; Et toutes deux ont mis leur doigt sur ce registre.
Ceux d’entre eux qui sont sortis de l’ignorance naturelle, et n’ont pu arriver à l’autre, ont quelque teinture de cette science suffisante, et font les entendus. […] Quel chef-d’œuvre ne serait point sorti des mains d’un tel maître !
Il renferme sa pensée dans un cercle de boue, dont il ne peut plus sortir. […] On aura beau chercher à ravaler le génie de Bossuet et de Racine, il aura le sort de cette grande figure d’Homère qu’on aperçoit derrière les âges : quelquefois elle est obscurcie par la poussière qu’un siècle fait en s’écroulant ; mais aussitôt que le nuage s’est dissipé, on voit reparaître la majestueuse figure, qui s’est encore agrandie pour dominer les ruines nouvelles205.
Il est un peu penché vers son beau-père ; il prête attention à son discours ; il en a l’air pénétré ; il est fait au tour et vêtu à merveille, sans sortir de son état. […] Si c’est une servante, elle a tort d’être appuyée sur le dos de la chaise de son maître, et je ne sais pourquoi elle envie si violemment le sort de sa maîtresse.
Sans sortir de notre temps, jettons un coup-d’oeil sur l’histoire des autres professions qui demandent un génie particulier. […] Que seroit-ce si nous sortions de la republique des lettres, pour parcourir l’histoire des autres professions, et principalement celle des capitaines illustres ?
Il piétine ces deux idées du christianisme et du catholicisme, et, à force de les piétiner, il en fait sortir une troisième idée, qui n’est qu’une espèce de bouillie exprimée de la substance des deux autres. […] ce n’est point avec un esprit naturellement et exclusivement propre à l’analysent des doctrines philosophiques sans nouveauté et auxquelles on a deux cents fois répondu, qu’on peut faire sortir de sa tête une synthèse de la force d’une religion, progressive ou non progressive.
Sans l’attrait d’un tel intérêt privé identifié avec l’intérêt public, comment ces pères de famille à peine sortis de la vie sauvage, et que Platon reconnaît dans le Polyphème d’Homère, auraient-ils pu être déterminés à suivre l’ordre civil ? […] Bien loin que ces pratiques aient eu aucun but d’imposture, c’étaient des usages sortis de la nature même des hommes de l’époque ; une telle nature devait produire de tels usages, et de tels usages devaient entraîner nécessairement de telles pratiques.
Son résultat, c’est le monde meilleur ; de ses coups les plus terribles il sort une caresse pour le genre humain. […] Hugo en parlant du terrorisme : un nuage formé par quinze siècles, d’où sort un coup de tonnerre ; le coup de tonnerre qui ne doit pas se tromper, est une définition explicative, selon moi, mais nullement justificative, encore moins laudative : car le coup de tonnerre du terrorisme s’est dix mille fois trompé ; il a fait de la lueur, mais il a fait des cadavres, des victimes innombrables, pures, innocentes, augustes ; il a laissé dans toutes les âmes quelque chose de sinistre, pareil à une horreur chez les uns, à un remords chez les autres ; des noms abhorrés chez les bourreaux, des noms consacrés chez les victimes. […] « Monsieur, dit-il d’un ton doctoral à l’évêque confondu, retenez bien ceci : la révolution française a eu ses raisons ; sa colère sera absoute par l’avenir ; de ses coups les plus terribles il sort une caresse pour le genre humain. […] XV Quoi qu’il en soit, les Misérables de Victor Hugo sont sortis, comme un coup de foudre contre la société mal faite, de cette préméditation de vingt ans, faisant maudire et haïr, au lieu d’en sortir comme une commisération secourable, faisant pleurer, plaindre et bénir, ainsi que j’avais de mon côté conçu mon triste sujet. […] Et remarquez déjà, chose étonnante dans ce poème des travailleurs illusionnés : c’est que personne n’y travaille, et que tous sortent du bagne ou sont dignes d’y être, à l’exception de l’évêque et de Marius, de la religion et de l’amour.
C’est le monde de l’ennui dont on sort soulagé, avec la ferme résolution de n’y jamais rentrer ! […] … J’espère que le duc de Broglie pourra être ici le 1er de février ; alors nous irons tous à vos pieds, et je sortirai de mon exil de Pise. […] Telles sont les impressions exactes que j’en ai reçues et conservées : une femme du nord de l’Allemagne dépaysée par le sort dans une cour proscrite, et naturalisée par l’habitude dans le midi de l’Italie. […] XV Quant à son rôle de patriote et de citoyen, le voici : il aime si peu sa patrie et l’humanité qu’il l’abandonne dès qu’il est sorti de l’enfance. […] Il est forcé enfin de sortir de Rome pour éviter le scandale de cette inconvenante fréquentation du palais de son ami.
Il nous fallait un sujet, un corps de vérités, d’où sortît un enseignement pratique ; un langage approprié, naturel, où les mots ne fussent que les signes nécessaires des choses. […] Il rencontre bientôt une troisième vérité également évidente, et qui découle de la seconde : c’est l’existence de certaines idées qui ne sont le résultat ni des impressions organiques de notre esprit, ni des déductions de l’expérience, mais qui sortent naturellement de l’âme. […] Il regardait l’inconvénient d’être trop connu comme une distraction dangereuse au dessein qu’il avait formé, disait-il, de ne jamais sortir de lui-même que pour converser secrètement avec la nature, et de ne quitter la nature que pour rentrer en lui-même. […] Tout ce qui est sorti de la plume de Descartes est marqué de cette exactitude qui, selon son jugement, a manqué à Sénèque, et qui consiste dans le rapport parfait des paroles aux pensées et dans le choix, parmi les pensées, de celles qui peuvent servir de preuves à un raisonnement. […] Il y eut entre eux et Descartes cette seule différence, que ce qui avait contenté Descartes, au sortir du seizième siècle, ne put, après lui, contenter des hommes que sa méthode avait rendus avides de vérités plus certaines que l’évidence même.
Il y en a qui servent la semaine, et d’autres qui ne sortent que le dimanche, en beau costume. […] Les promoteurs d’une réforme ne savent pas ce qui doit sortir de leurs principes. […] Tout d’abord, la vertu subsiste dans le défaut, comme l’eau d’une source dans le fleuve qui sort d’elle. […] Mais on n’aime pas à voir que faire plus que son devoir, c’est faire moins que son devoir, et que dès qu’on sort de la raison, on devient déraisonnable. […] Dès que nous sortons du cercle étroit de l’expérience presque immédiate dans le temps et dans l’espace, nous ne pouvons guère savoir ce que c’est que le « bien ».
La force d’attraction qui meut toute la matière et fait sortir des nébuleuses les mondes organisés obéit à la loi du bien, proclamée par Aristote et Leibnitz. […] Dès qu’on en sort, ce terrible problème se dresse devant nous comme le sphinx de la fable. […] Car en tout cela elle ne sort pas des limites de la conscience ; elle y entre, elle s’y enfonce de plus en plus. […] » n’est-ce pas là le langage des vrais amants, n’est-ce pas là un cri sorti du cœur de la plus aimante des femmes ? […] Le Dieu dont l’âme religieuse écoute la voix, suit la volonté, prend en quelque sorte la nature, est un Dieu sorti lui-même des entrailles de l’humanité.