Les seuls poètes intéressants, les seuls vrais écrivains, — parmi tous les noms mis en avant depuis une année — les seuls Auteurs de quelque chose, les voici, et on peut m’en croire.
C’est beaucoup demander à un seul apôtre ! […] C’est elle seule qui est la vérité. […] La recherche de la vérité est seule digne de notre activité intelligente. […] C’est elle qui soudain semble seule et qui à d’autres moments disparaît, pour revenir bientôt, seule encore, ou associée à d’autres, ou par d’autres dénaturée. […] La seule famille des Atrides alimenta des centaines de tragédies.
Y a-t-il un seul des grands écrivains d’alors qui ait tenu un journal intime ? […] C’est la seule méthode valable. […] Réduit à lui seul, il n’est pas un stimulant, de grandes choses. […] …« J’étais seul. […] Personne n’est riche pour soi tout seul.
Ses poésies sont un fruit de l’esprit français réduit à ses seules ressources, policé par le contact plutôt que fécondé par la pratique savante de l’antiquité, et ayant une sorte de maturité précoce, après laquelle la décrépitude commence. […] Il n’y fait allusion qu’en un seul endroit, dans un dizain où il se prononce pour la doctrine orthodoxe du mérite des œuvres : La foi sans œuvre est morte et endormie. […] En sorte que nous imiterions de ces auteurs les seules choses qui ne conviennent pas au goût de notre pays. […] Seulement il demandait aux mots ce que les choses seules peuvent donner. […] Pourquoi les érudits connaissent-ils seuls quelques poésies légères, spirituelles, délicates, d’un tour moins naïf que celles de Marot, mais plus élégant et, si j’ose le dire, plus distingué ?
Les poètes dont il s’était moqué ont été rendus à la lumière, et comme ces corps qu’exhume une curiosité indiscrète, la seule impression de la lumière les a fait tomber en cendres. […] Les écrits de Lamennais ne sont pas les seuls où l’on ait vu associés aux raffinements de l’art les derniers emportements de la passion. […] L’esprit chrétien peut seul expliquer comment tant de sévérité, — pour ne rien dire de plus, — dans les opinions, se concilie avec tant de tendresse dans les sentiments. […] L’imagination seule s’intéresse au spectacle de tant de talent dépensé à se contredire avec scandale, et à s’ôter toute créance parmi les hommes. […] Le genre si français de la comédie légère s’est personnifié dans un homme d’un charmant esprit, Scribe, qui, dans la fécondité du théâtre contemporain, a été à lui seul aussi fécond que tous.
À vivre toujours seul, sans femme, ne voyant ses amis qu’en passant, il tournait à l’égoïste orgueilleux et rancunier. […] La collaboration de Jules, qui seule donnait quelque prix à ses livres, avait fini par lui faire illusion et le gêner. […] M. de Goncourt surprend un détail, dans un musée, la corniche d’une maison, la statue d’une fontaine, et il ne voit pas un seul paysage, il n’a pas un seul aspect bien net de la ville devant les yeux. […] Le testament de M. de Goncourt est le seul fait de marque qui frappe dans cette vie singulière, mais monotone. […] Le radotage de la même pensée seul est à éviter, mais souvent la même idée doit revenir dans l’expression de deux ou trois pensées différentes, et par suite le même mot.
Ne sait-on pas que les Allemands seuls admirent Wagner, que la Revue Wagnérienne, — voyez son style, — est rédigée par des Prussiens ? […] On n’entendrait plus que le bruit furieux du ciel et de la mer, traversé par le douloureux appel, si léchant consolateur qui s’éleva naguère ne luttait, seul, contre toute la tempête. […] dit-il aux hommes d’équipage : reposez-vous, nous repartirons bientôt. » Le pilote veille seul. […] « La musique de Bellini, c’est-à-dire le chant de Bellini, a eu ces temps-ci un si grand retentissement et a suscité un tel enthousiasme que ce fait seul serait digne d’être examiné. […] Comme le précise l’auteur de l’article, il est véritablement le seul russe qui se déclare wagnérien.
La réflexion est ainsi incitée à se détourner de ce qui est l’objet même de la science, à savoir le présent et le passé, pour s’élancer d’un seul bond vers l’avenir. […] Ce qui existe, ce qui seul est donné à l’observation, ce sont des sociétés particulières qui naissent, se développent, meurent indépendamment les unes des autres. […] Le seul fait de les soumettre, ainsi que les phénomènes qu’elles expriment, à une froide et sèche analyse révolte certains esprits. […] Dès lors, chaque homme cherche naturellement à se procurer une femme et une seule, parce que, dans cet état d’isolement, il lui est difficile d’en avoir plusieurs. […] On en choisit certains, sorte d’élite, que l’on regarde comme ayant seuls le droit d’avoir ces caractères.
Je vous accuse donc, Monsieur, d’avoir, par des doctrines perverses et des moyens que vous seul savez employer, perdu l’art dramatique et ruiné le théâtre français. […] Les comédiens d’ailleurs m’auraient-ils entendu, eux qui ont eu la sottise de prendre pour un succès l’empressement d’un public curieux de voir une fois, une seule fois, ce qui est monstrueux, ridicule et bizarre ? […] Maintenant que l’expérience doit les avoir détrompés, et qu’il ne leur reste de leurs chimères de fortune que quelques lambeaux de décoration et les vieux habits tout neufs du moyen âge16, ils se rappelleront (car le malheur ramène bien des souvenirs) qu’il existait avant vous des hommes de lettres qui, sans frais, sans dépense, aidés du talent de cinq ou six acteurs et par le seul ascendant de leur esprit et de leur éloquence, contribuaient tout à la fois à la fortune et à la gloire du Théâtre-Français. […] Dans un temps où les rois pouvaient disposer à leur gré des trésors de l’État, il n’est pas surprenant que les commensaux du palais aient joui seuls du privilège que s’était réservé leur maître. […] Lui seul doit nous juger, lui seul nous fait sortir de la fausse voie qui nous égare, lui seul récompense nos travaux, et lui seul enfin, en nous indiquant ce qui est bon, ce qui est beau, nous inspire ces grands et généreux ouvrages qui conduisent leur auteur à la gloire et à l’estime publique.
On met à son compte ce qui devrait être au compte seul de l’adultère, et on se dit que si l’amant de Fanny était un autre homme, un homme de vigueur et d’intelligence, il n’y aurait plus ni tant d’orage, ni tant de honte, ni tant de tortures, et que les coupables, après tout, pourraient être heureux ! […] Il s’était fort bien présenté tout seul. […] Il y a des duels, les duels, la seule chose poétique des romans modernes avec la platitude, s’accroissant chaque jour de nos mœurs, mais poétiques à trop bon marché, quand l’auteur qui se les permet n’en relève pas le lieu par trop aisément commun, par quelque chose qui leur donne du caractère, et, pour Dieu ! […] Il est impossible, en effet, que des rhétoriciens, si forts sur la division des vieux genres, ne sachent pas que le mélodrame est un drame où les entrées des personnages se font au son de la musique, ce qui n’arrive pas une seule fois (nous en donnons notre parole d’honneur !) […] Ainsi, dans l’ordre des caractères, la grand’mère de Catherine est le seul qu’on puisse excepter de l’abaissement général, mais l’originalité n’y est pas, et aux termes où en sont arrivées les littératures, il n’est plus permis de peindre la maternité sans rencontrer l’originalité dans la profondeur qu’on lui donne.
Chacun semble s’oublier pour se donner à lui et l’adorer. « Tous les yeux, dit Louis XIV lui-même, sont fixés sur lui seul, et c’est à lui seul que s’adressent tous les voeux. Lui seul reçoit tous les respects, lui seul est l’objet de toutes les espérances. On ne poursuit, on n’attend, on ne fait rien que par lui seul. […] quoi que je fasse, Seul je ne puis chasser le chat qui vous menace. […] Sa seule ressource est de mépriser les nobles ou de les imiter.
… est-ce que cela ne leur vient pas tout seul ? […] On ne peut pas laisser les ouvriers seuls… Ma femme fait la cuisine, moi, je conduis la voiture… Si le temps changeait, qui sait quand nous rentrerions les foins ? […] Au premier mot, Kobus tombe évanoui du seul contre-coup de ce renversement de sa pensée. […] Aussitôt Kobus partit, ses jambes galopaient toutes seules : c’était un véritable cerf. […] » répondirent Christel et Orchel d’une seule voix.
Le seul mot de symbolisme éveille des idées d’énigme et de mystère. […] Au seul point de vue esthétique, l’Adam est admirable. […] Votre seul souci doit être d’en reproduire le plus fidèlement possible les apparences. […] Seule elle peut et doit nous satisfaire pleinement. […] Dès lors mon dessin s’achèvera tout seul.
— De pas une seule, je vous jure !!! […] Alors je suis seule, alors je respire, j’admire, je suffoque. […] Le cours d’esthétique seul a lieu en commun en Suède. […] Le procédé seul diffère. […] une seule suffit pour vicier l’air de tout un atelier.
Je ne le confie point au seul Baudelaire. […] La déraison toute seule irait à sa destruction ; mais la raison toute seule n’est rien. […] Mais le comique est la seule consolation de la vertu. […] Désormais, « l’esprit n’est point seul. […] Seule à la peine, cette caste, et seule efficace.
Son seul voyage sur mer fut d’aller en Eubée. […] Il n’a pas fait un seul vers. […] — un seul marchand de vin. […] L’art seul en était français. […] Ses livres ont cheminé tout seuls.
Au bout de plusieurs mois, sa raison lui revint ; mais elle se sentait des étranges pays où elle avait voyagé toute seule. […] C’est la sympathie seule qui peut retrouver les mœurs éteintes ou étrangères, et la sympathie ici est interdite. […] Les costumes, les paysages, les dehors sont seuls exacts ; actions, discours, sentiments, tout le reste est civilisé, embelli, arrangé à la moderne. […] À son seul nom, les voilà qui apparaissent en foule ; qui ne les voit sortir de tous les coins de sa mémoire ? […] Puisque la seule chose importante est la vie morale, attachons-nous uniquement à l’entretenir.
Si en effet quelques traits de style et de pinceau, aux endroits particulièrement descriptifs et littéraires, dénotent plus de fermeté et d’habitude qu’il n’est naturel d’en accorder à une femme toute seule, dans un premier essai d’aussi longue haleine, une foule d’observations fines et profondes, de nuances intérieures, de sensations progressives ; l’analyse du cœur d’Indiana, de ses flétrissants ennuis, de son attente morne, fiévreuse et désespérée, pauvre esclave ! […] Ce cousin, fort singulier original, rebuté et comprimé lui-même dès l’enfance, sacrifié par ses parents à un frère aîné qu’on lui préfère, s’attache à la petite Indiana comme au seul être qui lui sourie au monde et qui lui rende amitié pour amitié. […] Les personnages restent vrais, les scènes sont vraisemblables dans leur complication : sir Ralph seul touche un peu, par moments, à la caricature, mais nous ne le remarquerions pas, n’était le rôle final, le volte-face miraculeux auquel il est destiné. […] Dans le monde, le visage de ces hommes se compose et sourit invariablement par habitude, par artifice : dans la solitude, dans les moments de réflexion, en robe de chambre et en pantoufles, surprenez-les, ils sont sourcilleux, sombres ; ils se font, à la longue, un visage dur, mécontent et mauvais. — J’aurais autant aimé, de plus, qu’en accordant à Raymon de Ramière de grands talents et un rôle politique remarquable, on insistât moins sur son génie et sur l’influence de ses brochures : car, en vérité, comme les hommes de génie ou de talent qui écrivent des brochures en France, qui en écrivaient vers le temps du ministère Martignac ou peu auparavant, dans le cercle sacré de la monarchie selon la Charte, ne sont pas innombrables, je n’en puis voir qu’un seul à qui cette partie du signalement de Raymon convienne à merveille ; le nom de l’honorable écrivain connu vient donc inévitablement à l’esprit, et cette confrontation passagère, qui lui fait injure, ne fait pas moins tort à Raymon : il ne faut jamais supposer aux simples personnages de roman une part d’existence trop publique qui prête flanc à la notoriété et qu’il soit aisé de contrôler au grand jour et de démentir.
Cette réflexion m’avait frappé avant même qu’on eût proclamé que l’arrivée d’un Bourbon ne nous apportait qu’un Français de plus ; elle a dominé mes pensées dans tous les écrits que j’ai publiés, elle est la seule explication des motifs qui m’ont toujours porté du côté de l’opposition ; aucun parti arrivé au pouvoir n’ayant jamais compris que le salut de la royauté et de nos libertés était dans l’exécution de la Charte, dans le renversement sans pitié d’une administration formée pour l’empire. […] C’est le seul ministre qui m’ait frappé sous ce rapport. […] Après le massacre des citoyens, pendant que nos pieds glissaient encore sur le sang répandu, nous aurions abandonné le soin des blessés, oublié les souscriptions pour les parents des morts ; les pouvoirs de la société auraient négligé de régler le présent qui seul nous appartient, pour discuter où on placerait le berceau d’un enfant, les thèmes qu’on lui ferait faire, et les petits honneurs à lui rendre. […] Parlera-t-on de la démocratie industrielle, de l’aristocratie territoriale, lorsque le plus grand propriétaire rural n’aurait pas pu disposer de quatre hommes, tandis que les industriels prétendus démocrates ont mis cinquante mille hommes sous les armes, par un seul acte de leur volonté ?
Par cela seul que ce Comité se compose de gens de lettres plus en renom, ou ayant assez de loisir pour veiller aux intérêts généraux, il offre des garanties, et il en offrirait autant que l’on pourrait désirer. […] Coordonner en un mot la littérature avec tout l’ensemble des institutions de l’empire, et faire que cette seule chose ne reste pas livrée au pur hasard, voilà le point précis. […] On vit dans un temps où les journaux sont tout et où seuls, presque seuls, ils rétribuent convenablement leur homme : on est journaliste ; on l’est, fût-on romancier, car c’est en feuilletons que paraissent vos livres même, et l’on s’en aperçoit ; ils se ressentent à tout moment des coupures, des attentes et des suspensions d’intérêt du feuilleton ; ils en portent la marque et le pli.
Il établit la justification par la foi seule, avec le serf-arbitre et la prédestination. […] Quelques âmes excellentes furent seules assez larges pour unir la foi avec la tolérance : Marguerite de Navarre chez les catholiques, chez les protestants ce Castellion à qui cette idée même a inspiré quelques élans de charité éloquente (cf. […] , non à celle de 1560, reproduite seule par les éditions de Paris et de Genève. […] I-V : je cite les divisions du texte de 1560, seul praticable en l’absence d’une édition du texte authentique de 1541
Les uns et les autres se relayent dans les réunions publiques pour exposer leur programme à l’assemblée qui ne retient de tous ces discours mêlés qu’un seul point, c’est qu’il est question de démolir quelque chose. […] Le seul moyen de reconquérir sa liberté, c’est de faire à sa célébrité le sacrifice d’une soirée. […] « Des amis de plus en plus nombreux, flanqués aussi bien de simples connaissances, d’indifférents, voire de curieux, surabondaient dans mes salons… composés d’ailleurs d’une très sortable, mais seule et unique carrée. […] On y reconnaît Sophie Harlay, Rachilde, Gabriel Vicaire, Henri d’Argis, Jean Moréas, Villiers de l’Isle-Adam, Tailhade, Jules Tellier, Paterne Berrichon, Ary Renan, Lefèvre, Fernand Clerget, Alain Desveaux… Le croquis est curieux parce qu’il nous rend le désordre, sur la table, des verres à liqueur, la détresse de la chambre d’hôtel, au mobilier fripé, que deux bougeoirs seuls éclairent, et son atmosphère de tabagie.
Sous sa forme simple, détachée, élégante, tombée d’une plume oisive dans un jour d’amabilité sans bruit, il y a le désenchantement et sa nuance la plus délicate, et le désenchantement tout seul ! […] Tant mieux pour nous et pour le livre que ce sentiment y soit seul ! […] Mais quand un seul, délicat ou profond, colore sans mélange toute une œuvre, il donne à cette œuvre une véritable individualité. […] Elle garde sa quenouille, et je crois bien qu’étant obligée d’aller à cheval, le seul mode de transport qu’il y ait en ces longues pérégrinations d’Asie, si son cheval, dont elle est un peu enfant, n’allait pas si vite, elle la piquerait à l’arçon de sa selle comme une bergère des Alpes la pique à sa ceinture, et filerait tout en s’en allant.
L’hypocrisie est le seul vice qui soit aussi pénible, aussi difficile qu’une vertu. […] Il n’y a qu’une seule chose qui puisse donner une idée juste de cet écrivain, qui ressemble au magistrat irréprochable de la chanson et qui a si bon air dans sa phrase correcte, exacte, nette comme du français, une petite phrase despote qui nous plaît, et cette chose, la voici. […] cela seul mériterait une mention honorable de la part de la Critique. […] Ainsi, il dit sérieusement, page 205, à propos de la mort d’Henri IV : « Malheureuses les nations dont la prospérité dépend de la vie d’un seul homme !
Le costume reste seul, se promenant majestueusement sur la scène. […] Il a l’avantage d’être une moyenne et un genre à lui seul, le genre et la moyenne professeur, qui n’est que professeur, en littérature. […] De tels livres, du reste, sont la preuve de ce que l’éducation toute seule peut donner en fait d’hommes, car je ne vois dans ce livre (exécuté avec des choses purement apprises) que ce que l’éducation y a créé et y a mis. […] Lenient s’appelle légion, quoiqu’il n’ait pas l’esprit de plusieurs diables, ni même d’un seul.
Dans la littérature oratoire, enfin, on rencontre quelques discours, — par exemple, ceux de Démosthènes, — dont il est impossible d’altérer un seul mot sans altérer la valeur intégrale de l’œuvre. […] En toutes choses, l’idéal est loin et recule, mais ici, il est si loin qu’il n’a plus besoin de reculer. » L’homme qui écrivait les lignes précédentes, en 1828, dans un des recueils périodiques les plus estimés de l’Angleterre, devait plus tard devenir lui-même un historien, et il serait piquant de savoir si, quand il écrivait ainsi, il pensait déjà à le devenir, et s’il ne méritait pas qu’on lui appliquât le mot de Pope sur Addison : « Addison — disait Pope — ressemble à ces sultans d’Asie, qui ne croient jamais régner en sûreté qu’après avoir fait périr tous leurs frères. » En décapitant tous les historiens d’un seul revers de plume, Macaulay songeait-il à se préparer un royaume ? […] Dépendant également de la Raison et de l’imagination, l’Histoire tombe alternativement sous la seule et absolue domination de l’une ou de l’autre, tantôt fiction, tantôt théorie, souvent toutes les deux. » Nous en demandons bien pardon à Macaulay, mais si la difficulté de la composition historique ne venait que de l’accord qu’il faut savoir établir entre l’imagination et la Raison, elle ne serait que celle de tous les genres de composition littéraire, qui n’existent pas plus que l’Histoire sans la fusion harmonieuse de ces deux grandes facultés. […] Dans les deux premiers volumes, qui vont jusqu’à la mort de Henri IV, l’auteur, qui semble n’avoir en vue que des résultats généraux, n’en recherche et n’en dégage qu’un seul, dont, à ses yeux, l’importance prime celle de tous les autres, et c’est la question de l’État, comme on dit en Prusse.
Un dépisteur habile, on ne le nie point, mais qui, comme tous les dépisteurs, a pris souvent son nez pour la truffe, Victor Leclerc, a pu s’occuper de découvrir le journalisme au Moyen Âge, mais l’auteur de l’Histoire de la Presse n’en dit rien dans son introduction qu’un seul mot, en passant, avec une légèreté incrédule. […] C’est de la biographie et de la bibliographie presque microscopiques, auxquelles peut-être le seul reproche qu’il y ait à faire est d’avoir remis dans trop de lumière des choses peu importantes et qui pouvaient sans inconvénient rester dans l’oubli qu’elles avaient gagné. […] Faiblissant comme talent sous la rédaction de Μ. de Sainte-Albine, elle se releva bientôt sous la direction de Suard et de l’abbé Arnaud, espèce de consulat littéraire où, comme dans tous les consulats, il n’y eut qu’un seul consul, qui fut Suard. […] Hatin, qui conduit jusque-là l’histoire de la Gazette, ne va pas plus loin dans son premier volume, et, de fait, la Gazette n’est-elle pas, à elle seule, toute la grande presse politique, comme dit Μ.
Et pour tous ceux qui savent s’élever au-dessus des rubriques des partis et de leurs hypocrites langages, la vraie et la seule grandeur n’est-elle pas ici du côté de la vérité de l’Histoire ? […] Elle n’en a, pour bien dire, produit qu’un seul que Dante eût reconnu pour un des lionceaux de sa race, et c’est ce Capanée de Léopardi. […] Dans les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul. […] Nous l’avons dit au commencement de ce chapitre, déjà, de son vivant, ils prononcèrent le mot d’hypocrite, la meilleure injure des partis, parce que c’est la seule dont on ne puisse démontrer la fausseté aux hommes.
Et pour tous ceux qui savent s’élever au-dessus des rubriques des partis et de leurs hypocrites langages, la vraie et la seule grandeur n’est-elle pas ici du côté de la vérité de l’histoire ? […] Elle n’en a, pour bien dire, produit qu’un seul que Dante eût reconnu pour un des lionceaux de sa race, et c’est ce Capanée de Léopardi ! […] Dans Les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul. […] Nous l’avons dit au commencement de ce chapitre, déjà, de son vivant, ils prononcèrent le mot d’hypocrite, la meilleure injure des partis, parce que c’est la seule dont on ne puisse démontrer la fausseté aux hommes.
Seuls peut-être en parleront, avec l’insolence du triomphe, les indomptables ennemis de la royauté. […] Je n’en sais qu’une seule chose, c’est qu’il est juge quelque part et que, dans ce livre de juge, je reconnais l’impartialité et l’austérité de la justice. […] En d’autres termes, il a voulu savoir si le comte de Chambord avait en lui l’esprit séculaire et chrétien de l’ancienne monarchie française, et si son éducation, ses idées et ses actes, qui ne sont encore que des paroles et des déclarations brillantes de loyauté, ne brillent pas trop aussi de cet esprit moderne inquiétant pour sa politique dans l’avenir, au cas où la France le reconnaîtrait un jour pour son roi moins pour une loyauté à laquelle elle ne se fierait peut-être pas, si elle était seule, que pour cet esprit moderne qui s’appelle, par duperie ou par trahison, « le libéralisme », mais qui n’est au fond que l’esprit même de la révolution… Recherche douloureuse, dans laquelle l’auteur du livre que voici a tenu le flambeau d’une main ferme ! […] Quoi qu’il y écrive vers la fin le mot de conclusion, il n’y en a pas pourtant de rigoureusement affirmée par ce royaliste contre la royauté qu’il aime encore malgré ses fautes, et ce sont les événements seuls qu’il laisse conclure… Il est évident cependant que l’état général des rois en proie à l’entrainement révolutionnaire a pu être d’un exemple contagieux pour celui qui devra s’appeler Henri V, et c’est par les expériences et les aveux de la papauté elle-même que Bonald constate cet état lamentable.
. — Enfin vient la monarchie, et Antonin veut faire une seule Rome de tout le monde romain. […] Qu’on voie donc combien il est raisonnable de croire que la mancipation prit naissance dans les murs de la seule ville de Rome, comme un mode d’acquérir le domaine civil usité dans les affaires privées des citoyens ! […] L’usucapion fut d’abord une prise de possession au moyen du corps, et fut censée continuer par la seule intention. […] Aujourd’hui c’est la volonté qui rend le pacte obligatoire, et par cela seul qu’on a voulu contracter, la convention produit une action.
Je dois l’entreprendre seule. […] Un seul exemple. […] Mon seul amant, c’est le public. […] Et cela seul serait déjà quelque chose. […] Catulle Mendès, et à lui seul.
Quoique l’auteur ait dit dans une note que ce portrait est le seul qui s’applique réellement à une personne déterminée, je ne saurais croire que le portrait d’Ismène ou de la beauté sans prétention, à qui il n’a manqué pour être célèbre que de mettre enseigne de beauté ; que celui de Glycère, la femme à la mode, et qui « s’est fait jolie femme il y a vingt ans sans beauté, comme on se constitue homme d’esprit sans esprit, avec un peu d’art et beaucoup de hardiesse » ; — je ne puis croire que le portrait d’Herminie si entourée, si pressée d’adorateurs, si habile à les tenir l’un par l’autre en échec, et qui n’aime mystérieusement qu’un seul homme sans esprit, sans figure, qui n’est plus jeune, qui se porte très bien toutefois, et qui est… son mari ; — que le portrait d’Elvire, la femme de cinquante ans, qui s’avise soudainement d’un moyen de se rajeunir en s’attachant à un homme de soixante-quinze ; — que tous ces portraits si nets et si distincts n’aient pas eu leur application dans le monde d’alors. […] En songeant à cette foule d’écrivains du temps dont vous parlez, je crois voir une troupe de nains montés sur les épaules les uns des autres, qui s’applaudissent d’être parvenus à une grande hauteur : l’homme qui aurait eu la force d’y atteindre seul et d’un même élan dédaignera une gloire dont chaque nain peut revendiquer une partie. […] Le style en est simple et uni : La simplicité du style, pense avec raison l’auteur, convient seule lorsque l’expression ne peut atteindre à la grandeur des objets. […] Il le montre jaloux de son autorité, sentant le danger de la laisser attaquer, et capable, à cette seule idée, de violents mouvements de colère qui avaient des suites ; il cite une lettre vigoureuse de ce roi au duc de Richelieu sur les envahissements de pouvoir du Parlement : Cette lettre, dit-il, doit prouver que Louis XV aurait employé la force pour arrêter, dès les premiers moments, les entreprises des révolutionnaires. […] [NdA] Le portrait seul de M.
Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval. […] Il est bon et obligeant, mais, comme tous les hommes d’un grand talent littéraire, impossible à cultiver : il appartient à trop de monde, à tous les mondes. » Avec le seul Musset, il n’y avait jamais eu d’occasion, de rencontre, et partant de sympathie établie, pas le moindre petit fil tendu à travers l’air, et elle le supposait de loin plus avantageux certainement, plus plein de lui-même qu’il ne l’était, lui, l’indifférent passionné, éperdument livré au torrent de la vie ; elle avait à son sujet de la prévention, faute de l’avoir connu à une heure propice. […] Sa glace polie me gèle à la seule pensée d’un service d’argent. […] Me voilà donc sans frère ni sœurs, toute seule des chères âmes que j’ai tant aimées, sans la consolation de survivre pour accomplir leur vœu qui était toujours, et toujours, de faire du bien… Que dire devant ces arrêts de la Providence ? […] La seule personne qu’il connût à Montpellier était M.
C’est de cette seule époque de notre poésie que j’ai à parler en ce moment. […] Brunet, ne faisait pas figurer une seule fois le nom du poète vendômois dans les huit volumes de sa Bibliographie instructive. […] Léon Feugère, qui s’est appliqué utilement au xvie siècle pour des ouvrages de prose, a essayé de remettre à flot un de ces poètes inconnus qui n’avait été imprimé qu’une seule fois en 1590, au plus fort des agitations de la Ligue (c’était jouer de malheur), et qui a nom Pierre Poupo. […] La Défense et Illustration est dédiée au cardinal Du Bellay, et la dédicace commence en ces termes pompeux : « Vu le personnage que tu joues au spectacle de toute l’Europe, voire de tout le monde, en ce grand théâtre romain, vu tant d’affaires et tels que seul quasi tu soutiens ; ô l’honneur du sacré Collège ! […] Le tome 1er seul avait paru (1866), (chez Lemeire, éditeur, passage Choiseul, 47.) — Cette Étude, que nous réimprimons aujourd’hui, est extraite du Journal des Savant.
Quant au théâtre, il était occupé depuis vingt ans par un seul homme, Alexandre Hardy, auteur de troupe, qui ne signait même pas ses pièces sur l’affiche, tant il était notoirement le poëte dramatique par excellence. […] Je satisfais ensemble et peuple et courtisans, Et mes vers en tous lieux sont mes seuls partisans ; Par leur seule beauté ma plume est estimée ; Je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée, Et pense toutefois n’avoir point de rival A qui je fasse tort en le traitant d’égal17. […] Dans la correspondance de Malherbe avec Peiresc, il n’est presque pas une seule lettre où le célèbre lyrique ne se plaigne de recevoir du roi Henri plus de compliments que d’écus. […] » Une fois il s’adresse à Louis XIV qui a fait représenter à Versailles Sertorius, Œdipe et Rodogune ; il implore la même faveur pour Othon, Pulchérie, Suréna, et croit qu’un seul regard du maître les tirerait du tombeau ; il se compare au vieux Sophocle accusé de démence et lisant œdipe pour réponse ; puis il ajoute : Je n’irai pas si loin, et si mes quinze lustres Font encor quelque peine aux modernes illustres, S’il en est de fâcheux jusqu’à s’en chagriner, Je n’aurai pas longtemps à les importuner. […] Malherbe seul et Corneille peuvent s’en permettre un pareil.
A la fin du siècle dernier, Mercier faisait jouer le Déserteur, dont le héros était fusillé au dénouement ; c’était le seul homme que ce dramaturge débonnaire eût tué dans sa carrière ; encore le ressuscita-t-il à la prière de Marie-Antoinette ; le déserteur, dans une version nouvelle de la pièce, fut gracié au dernier moment. […] Les maris trompés de Molière et les femmes malheureuses des drames modernes disparaîtront de la scène, l’indissolubilité du mariage autorisant seule les revanches secrètes ou les lamentations publiques de la femme adultère. […] Donc ils écrivaient des pièces83 invitant à desserrer les mailles du filet qui enlace les époux, ou bien même ils revendiquaient fièrement pour chacun d’eux le droit de reprendre son indépendance, dès que l’affection mutuelle, seul lien ayant une valeur morale en pareille occurrence, a disparu par un coup brusque ou une usure lente. On voit combien d’œuvres sont écloses autour d’un seul point du code civil. […] Et le philosophe de s’écrier : « Messieurs, parlons de l’éléphant ; c’est la seule bête un peu considérable dont il soit permis de parler. » L’histoire du xviiie siècle est pleine d’écrivains arrêtés ou exilés, d’ouvrages mis au pilon, lacérés, brûlés par la main du bourreau : l’Eglise et l’Etat, la Sorbonne et les Parlements collaboraient il cet étouffement.
Seul, Eschyle reste sombre et rudimentaire, sourcilleux et rauque, au milieu de cette harmonie et de cette clarté. […] Groupe fait homme, c’est avec raison que les acteurs le tutoient, et qu’il parle à la première personne du verbe, comme une seule femme ou un seul vieillard. […] Seul, parmi ses contemporains, il paraît avoir retenu le sens naturaliste des vieux mythes : l’Aryen reparaît en lui sous l’Hellène. […] Seul au milieu des générations nouvelles, Eschyle garde le respect et le souci des dieux abolis. […] Il a des mots chimériques taillés d’un seul bloc, dont le phlattothrattophlattotrat d’Aristophane est la parodie.
Tandis que le père, resté seul, retouche un grand tableau de son Fils, une petite porte s’ouvre furtivement : il se fait une rumeur pareille à celle du feuillage froissé lorsque l’oiseau rentre au nid. […] Délivrer Jacques, le tirer des griffes de ce gorille galonné, c’est la seule ambition de Pierre. Au besoin, il partira seul, avec cent francs dans sa poche et son fusil sur l’épaule, si son appel n’est pas entendu. […] Elle se lève, et lui offre de couvrir, à elle seule, en cas d’insuccès les quatre cent mille francs de sa souscription. […] Il faut qu’il soit fou à lier pour imaginer qu’une femme qui le hait lui donnera sa main lorsqu’il se représentera devant elle couvert du sang du seul homme qu’elle aime et qu’elle ait aimé.
On aurait ainsi les trois moments, les trois tons les plus distants et les plus opposés ; et le seul rapprochement ferait naître bien des pensées sur ce qui est perfection, progrès ou corruption en telle matière. […] Necker descend de la montagne ; La raison seule raccompagne ; En lui le peuple espère encore. […] Lorsque tant de gens s’évertuent à faire des motions dans l’Assemblée nationale et dans les districts, Diogène ne restera pas seul oisif, et il roulera son tonneau dans la ville de Corinthe… Ou bien n’est-ce pas plutôt de l’autre et terrible lanterne qu’il s’agit, de celle dont les verres sont cassés et où l’on menace d’accrocher les passants qui déplaisent ? […] C’est bien lui encore qui, même revenu à une sorte de résipiscence dans son Vieux Cordelier, dira : « Je mourrai avec cette opinion, que pour rendre la France républicaine, heureuse et florissante, il eût suffi d’un peu d’encre et d’une seule guillotine ? […] L’hyène était entrée dans le bercail, et, par le seul instinct de sa nature, elle avait tout étranglé.