Cet excellent homme, charitable comme un saint, était Corse et fanatique de Napoléon. […] Une sainte Anne, en plâtre peint, apparaissait tout au fond de cette salle, plus longue que large. […] J’adressai plusieurs lettres à la Vierge et aux saints, pour leur demander différentes choses — entre autres du chocolat — ayant été sage dans le but de les obtenir. […] Après de patientes recherches, il avait fini par découvrir une « Sainte Judith ». […] Le jour de la sainte Catherine, il y avait fête au couvent.
On n’ignore pas que Voltaire ne fut pas un saint mais M. […] Quant à la divulgation du Livre d’amour, Sainte Beuve la réserva pour la postérité. […] Bertrand, des plus « sordides calculs d’intérêt » sur ce futur saint et sur cette sainte en exercice. […] Ce n’est pas le saint, ni même le chrétien, mais le débauché qui est responsable. […] Ce pourrait être un grand saint, mais pas tout à fait du même ordre.
Je le consulterai sur l’interprétation de l’écriture sainte et des poésies sacrées : la nécessité de le suivre encore dans sa lecture d’Homère et dans ses leçons sur Virgile, me convainc qu’il est peu de grands objets sur lesquels il n’ait jeté les lumières de sa raison et de son savoir littéraire. […] Je m’arrête, de peur de paraître sacrilège en parlant librement d’un philosophe qui jadis fut le patron du lieu, et qui se convertit en saint homme. […] Néanmoins ces ouvrages témoignent encore que l’origine de la poésie et sa tendance sont toujours religieuses : la crédulité de nos pères en l’appliquant à la passion du Seigneur, aux larmes de la Vierge et des saints, obéissait au même penchant que les Grecs, jaloux de se représenter les pieuses fables de la mythologie, objet de leur croyance. […] « De pèlerins, dit-on, une troupe grossière « En public à Paris y monta la première, « Et, sottement zélée en sa simplicité, « Joua les Saints, la Vierge, et Dieu, par piété. […] Ce n’est pas la trinité sainte, et pourtant vous ne défendriez pas celle-ci plus dévotement, et l’entendriez attaquer avec plus de tolérance.
Dès lors on l’accusa d’attenter à la religion, à la sainte orthodoxie moscovite. […] Redescendus enfin de la mer et du vent, Ils te retrouveront, trésor pleuré souvent, Saint repos des vieilles familles ! […] Cela est si vrai, que je me crois obligé d’avertir qu’il ne s’agit pas ici de ce grand saint qui coupa son manteau en deux pour en donner la moitié à un pauvre. […] Un éloquent orateur a appelé Rome la seconde patrie de tout le monde : sainte et sublime patrie où nous devrions tous être naturalisés par la foi ! […] Dans ce cadre qui se rétrécit sans cesse et d’où disparaissent successivement les personnages accessoires, on saisit mieux les principales figures dont la sainte et douloureuse auréole devient chaque jour plus lumineuse au milieu de ces ombres sanglantes.
La blonde, la blanche, la belle Dame des Lys, il l’aima, mais que d’autres, que de reines et que de saintes ! […] Lui seul les connaît, ces reines, Marozie, Anfélize, Bazine, Paryze, Orabie ou Aélis, et ces saintes, Nonita, Bertilla, Richardis, — Gemma ! […] Herold est l’un des plus objectifs, parmi les poètes nouveaux ; il ne se raconte guère lui-même ; il lui faut des thèmes étrangers à sa vie, et il en choisit même qui semblent étrangers à ses croyances : ses reines n’en sont pas moins belles, ni ses saintes moins pures. […] Voici, tiré du rare Douzain de Sonnets, l’un d’eux : HÉLÈNE (Le laboratoire de Faust à Wittemberg) Des âges évolus j’ai remonté le fleuve Et, le cœur enivré de sublimes desseins, Déserté le Hadès et les ombrages saints, Où l’âme d’une paix ineffable s’abreuve. […] Des phrases, oui ; mais les phrases ne sont encore que la parure et la pudeur de son art ; il a senti, songé ou pensé avant de dire ; surtout il a aimé : et telle de ses métaphores jaillit comme une éjaculation, comme un des « cris » de sainte Thérèse.
Il y était dit que cette espèce de consultation et de clinique gratuite devait se tenir tous les samedis à l’issue de la messe qui se célébrait chaque semaine en la chapelle de la Faculté, et après laquelle on réciterait désormais les Litanies de la Vierge et l’on invoquerait particulièrement les saints et saintes qui de leur vivant, par profession ou par charité, avaient exercé et pratiqué la médecine.
Elle était d’ailleurs catholique de cœur et d’inclination ; elle aimait les cérémonies, les signes extérieurs et la décoration du culte : « J’aime les curés, les croix, les cloches, les moines, les images, les chapelles et tous les saints. […] Juste pensée du chrétien, pour qui le vieillard, quand il est saint, n’est qu’un épi plus mûr !
Lorsque tant d’autres oracles prêchent pour leur saint, lui, il n’a pas de saint ; il n’accuse aucune préférence naturelle qui vienne traverser ou commander son examen.
Le bourreau allait donner en elle des reliques au trône et une sainte à la royauté. […] Mais, en ce qui concerne l’Histoire des Girondins, je ne me reproche en conscience que les cinq ou six pages que j’ai signalées ici moi-même à la vindicte des belles âmes, et je désire que ce commentaire expiatoire reste attaché au texte et fasse corps à cette édition du livre, pour prémunir les lecteurs, et surtout la jeunesse et le peuple, contre le danger de quelques sophismes qui pourraient fausser une idée dans leur esprit, ou atténuer dans leur cœur la sainte horreur de la vérité même, contre l’immoralité des moyens.
Une sainte épouvante a gonflé leurs narines Sous des dieux apparus loin de leur ciel natal… Elle les voit si beaux ! […] Mais je considérai que mon père, n’étant pas saint comme moi, ne partagerait pas avec moi la gloire des bienheureux, et cette pensée me fut une grande consolation.
La Bruyère ne veut ni nous désespérer, ni nous réduire à l’alternative d’être des intrigants ou des saints ; il veut nous rendre meilleurs dans notre imperfection, et il nous aide par une morale appropriée à nos forces. […] Là, tous les préceptes sont des paroles des Livres saints, et toutes les actions sont jugées d’avance.
« Un certain nombre de jeunes gens, las de lire toujours les mêmes tristes horreurs, dites naturalistes, appartenant d’ailleurs à une génération plus désabusée que toutes les précédentes, mais d’autant plus avide d’une littérature expressive, de ses aspirations vers un idéal, dès lors profond et sérieux, fait de souffrance très noble et de très hautes ambitions, — injustement, sans doute, un peu dépris de la sérénité parnassienne et de l’impassibilité pessimiste d’un Leconte de Lisle, d’ailleurs admiré, s’avisèrent un jour de lire mes vers, écrits pour la plupart en dehors de toute préoccupation d’école, comme je les sentais, douloureusement et joyeusement poétiques encore, et pleins, j’ose le dire, du souci de la langue bien parlée, vénérée comme on vénère les saints, mais voulue aussi exquise et forte que claire assez. […] Mais tandis que l’abject Amphictyon expire, Éclot, nouvel orgueil de votre pourpre, ô Saints !
Il est homme d’habitude… Le roi lit quelquefois l’Écriture sainte, et il trouve que c’est le plus beau de tous les livres. […] Cela ne sied plus : il porte une perruque, l’habit serré, le bas uni, et il est dévot. » Il le représente assistant à la célébration des saints mystères, « le dos tourné directement aux autels, les faces élevées vers leur roi que l’on voit à genoux sur une tribune, marque d’une sorte de subordination, puisqu’ils semblent adorer le prince, et le prince adorer Dieu. » Les mœurs dévotes ne seront pas moins remarquables à la ville qu’à la cour.
Nul doute, malgré quelques dénégations peu croyables, qu’il ait été initié à ce Saint des Saints de l’antiquité.
Un laideron vertueux qui soit charmé de coiffer sainte Catherine sous la perruque d’un duc et pair. […] l’Allemagne, le pays du son, de l’harmonie et des festivals, la terre des rois artistes et des princes dilettantes, le Saint-Empire de la musique, le paradis terrestre de sainte Cécile !
» Et cette dignité chez Goethe, dans le talent comme dans la personne, se marie très bien avec les grâces, non pas avec les grâces tendres ou naïves, mais avec les grâces sévères et un peu réfléchies : « Ami, lui dit-elle encore avec passion, je pourrais être jalouse des Grâces ; elles sont femmes, et elles te précèdent sans cesse ; où tu parais, paraît avec toi la sainte Harmonie. » Elle le comprend sous les différentes formes qu’a revêtues son talent, sous la forme passagère et orageuse de Werther, comme sous la figure plus calme et supérieure qui a triomphé : « Torrent superbe, oh ! […] De Munich où elle est alors, elle suit du regard, avec une anxiété sans pareille, toutes les phases de cette sainte et patriotique levée des Tyroliens, se sacrifiant à leur empereur qui les abandonne, et qui finit par les livrer.
On était à la veille d’une Semaine sainte ou d’un jubilé, et le roi, qui avait de la religion, voulut se sevrer de Mme de Montespan qui, à sa manière, en avait aussi. […] On assure qu’il y a ici une petite erreur de Mme de Caylus, qu’elle s’est trompée d’un an, et que la scène de raccommodement dont il s’agit eut lieu après la Semaine sainte de 1675, et non à l’occasion du jubilé, qui n’eut lieu que l’année suivante.
Parlant d’un saint prêtre qu’il rencontre à Batavia, il le peindra avec une expression heureuse et simple : « C’est un vénérable vieillard qui a été près de trente ans à la Cochinchine ou au Tonquin : sa vie passée lui met sur le visage une gaieté perpétuelle. » Choisy est modeste, il ne se fait point valoir, et c’est une des grâces de son esprit de ne jamais prétendre à plus qu’il ne doit. […] Et il continue de tout voir en beau et de démontrer à son ami de France comme quoi les journées passent comme des instants, et qu’il est à bord le plus heureux des hommes : « Le bréviaire, les conférences, l’Écriture sainte, le portugais, le siamois, la sphère, un peu d’échecs, bonne chère sur le tout, et de la gaieté : faites mieux si vous le pouvez. » Nous commençons, n’est-ce pas ?
Il exhortait et fortifiait de son mieux la pauvre âme en peine, que Bossuet soutenait et excitait de son côté : J’ai vu M. de Condom (Bossuet), et lui ai ouvert mon cœur, écrivait Mme de La Vallière au maréchal (21 novembre 1673) : il admire la grande miséricorde de Dieu sur moi, et me presse d’exécuter sur-le-champ sa sainte volonté ; il est même persuadé que je le ferai plus tôt que je ne crois. […] Comme religieuse, comme carmélite et fille de sainte Thérèse, ce n’est point à nous à nous permettre de lui chercher ici des termes de comparaison.
Je vois ma mère qui se promène dans ma chambre avec sa figure sainte, et, en t’écrivant ceci, je pleure comme un enfant. » Cette première éducation pure, étroite et forte, acheva de déterminer la nature déjà énergique du jeune de Maistre ; il fut comme ces chênes qui prennent pied dans une terre un peu âpre et qui s’enracinent plus fermement entre les rochers. […] Je n’ai pas sur le cœur le poids que j’y sentais lorsque vous tiriez sur les Suédois : aujourd’hui, vous faites une guerre juste et presque sainte.
Remarquez que, dans une foule d’occasions, la Bible aussi est improper, et l’Écriture sainte est shocking. […] L’une, sainte, est la Vierge ; l’autre, héroïque, est la Pucelle.
Mais comme le juste et l’homme de bien est le miracle de sa grâce et le chef-d’œuvre de sa main puissante, il est aussi le spectacle le plus agréable à ses yeux217 : Oculi Domini super justos : « Les yeux de Dieu, dit le saint psalmiste, sont attachés sur les justes », non seulement parce qu’il veille sur eux pour les protéger, mais encore parce qu’il aime à les regarder du plus haut des cieux comme le plus cher objet de ses complaisances218. « N’avez-vous point vu, dit-il, mon serviteur Job, comme il est droit et juste, et craignant Dieu, comme il évite le mal avec soin, et n’a point son semblable sur la terre ? […] Puis, se tournant à ceux qui sont sur la terre, à l’Église militante, il les invite ; en ces termes, à prendre part aux transports de la sainte et triomphante Jérusalem. « Réjouissez-vous, dit-il avec elle, ô vous qui l’aimez !
Les fidèles des sectes étroites, nous rappelle encore St. […] La voix des journaux supplée à la voix des orateurs ; « la presse, dit St.
L’auteur avait beau être marguillier et saint homme : il ne put s’empêcher d’y aller voir. […] Et ainsi le saint homme croit faire des miracles, quand il ne fait que du charcotisme sans le savoir. […] C’est que Clara, tout en adorant son saint époux, n’a pas la foi. […] Les pieux versificateurs ont parfois prêté à ce saint moine des idées qui le surprendraient fort. […] Grigneux, naturellement, adore toujours la morte, et il se morphinise pour oublier… « Ta mère était une sainte !
Ce saint homme était fort éloquent. […] nous sommes loin de la « sainte mousseline » qu’a célébrée jadis M. […] Finie, la dévotion à saint François d’Assise, la piété envers sainte Claire. […] Pierre Loti de lui dire son sentiment sur la Terre sainte, et M. […] N’allons donc pas à l’encontre de sa sainte volonté.
J’avais vu dans une splendeur inusitée cette reine superbe : Saint-Pierre m’avait apparu avec un surcroît de baldaquins et d’or, avec de magnifiques tentures et des tableaux où figuraient les miracles d’un certain nombre de nouveaux saints qu’on venait de canoniser.
A la vue des vastes et profondes émotions populaires qu’il avait à décrire, au spectacle de l’impuissance et du néant où tombent les plus sublimes génies, les vertus les plus saintes, alors que les masses se soulèvent, il s’est pris de pitié pour les individus, n’a vu en eux, pris isolément, que faiblesse, et ne leur a reconnu d’action efficace que dans leur union avec la multitude.
Ils devraient, ce me semble, laisser leurs disputes jusqu’à ce que la paix générale fût faite, et ensuite recommencer leurs guerres civiles, s’arracher leurs bonnets de la tête, s’ils en avaient envie ; mais présentement nous avons des choses plus sérieuses ; et pour moi, j’ai si fort regardé ces deux partis avec indifférence, que je n’ai pas voulu presque en entendre parler, et que je cherche toujours mes confesseurs exempts de haine ou d’amitié pour eux. » Grâce à madame des Ursins et à la reine d’Espagne, princesse remplie de force et de prudence, l’intérieur de cette cour demeura libre de toute intrigue religieuse, quoique le roi Philippe méritât d’être appelé un grand saint ; et, malgré l’exemple de la France, on n’eut à s’occuper en Espagne que des soins de la guerre.
Il entend au dedans de lui une voix secrète qui lui dit : « Puisque l’ombre redouble, que le froid de la nuit se fait sentir, et que tu as marché tout te jour, prends courage, c’est que tu n’es pas loin d’arriver. » Dès lors la chaîne des saintes idées se renoue ; le souvenir de Dieu redescend, de ce Dieu fait homme, dont le dernier soupir, la dernière voix fut aussi une plainte à son père, un pourquoi sans réponse.
Les formes des livres saints sont celles qu’il affecte ; lui qui autrefois exhalait ses patriotiques douleurs dans les Sonnets de Crimée, ou, comme dans Konrad Wallenrod, semblait emprunter à Byron ses vaporeuses figures, aujourd’hui il écrit en simples versets comme l’apôtre, il parle en paraboles à l’imitation des Évangiles, et distribue aux bannis dans le désert l’humble pain d’une éloquence populaire et forte.
Combien nous sommes peu à montrer le calme courage de la franchise, à mi-côte, à égale distance des saints qui pensent et travaillent et des absolus prostitués qui vendent âprement et habilement des mots vides et des grimaces de pensées.
Sur de miroitantes étendues, cet homme fit poudroyer, pour nous, les riches teintes des sites maritimes, l’eau sinueuse, la forêt, les saintes architectures, les prairies et de blanches collines.
Très concluant et supérieur de bon sens en tout ce qui touche à la politique de Henri IV, aux difficultés de son temps, aux luttes des partis et aux impossibilités d’une situation connue et fréquente dans l’histoire et qui doit toujours y amener les mêmes catastrophes, il ne l’est plus au même degré en tout ce qui touche aux passions de ce premier roi Bourbon, qui introduisit la bâtardise dans la maison royale de France et qui abaissa la notion sainte de la famille aux yeux de son peuple.
Et il l’a frappé au nom de quelque chose de plus haut, de plus grand, de plus saint que l’intérêt de l’histoire et même que l’intérêt de l’Empire et de la patrie.
Paul Jove a fait l’éloge ou le portrait de tous ces hommes, la plupart plus courageux que saints ; mais dans cette foule de noms, on aime à retrouver à Florence, les Médicis ; à Milan, ces fameux Sforces, dont l’un simple paysan, devint un grand homme ; et l’autre, bâtard de ce paysan, devint souverain ; à Rome, les Colonnes, presque tous politiques ou guerriers ; à Venise plusieurs doges et quelques généraux ; à Gênes, ce célèbre André Doria, qui vainquit tour à tour et fit vaincre Charles-Quint, redoutable à François Ier et à Soliman, mais grand surtout pour avoir rendu la liberté à sa patrie, dont il pouvait être le maître.
Celui-là aussi était enivré du charme de madame Récamier, mais, plus ardent, plus léger, plus étourdi que son cousin, il ne se déguisait pas à lui-même ses sentiments sous une sainte amitié ; il tournait franchement autour du flambeau de ces beaux yeux, ne demandant qu’à y brûler ses ailes. […] Il mourut en saint, laissant une mémoire sanctifiée comme sa physionomie. […] « Je me représente votre petit ménage de Val-de-Loup comme le plus gracieux du monde ; mais, quand on écrira la biographie de Mathieu dans la vie des saints, convenez que ce tête-à-tête avec la plus belle et la plus admirée femme de son temps sera un drôle de chapitre.
Est-ce de ce bloc de vices incorrigibles, d’instincts ignobles et de brutalités féroces que le romancier philosophe doit jamais faire sortir le saint philanthrope, pétri de toutes les délicatesses de l’intelligence et de toutes les saintetés de la vertu ? […] Et, secondement, où pouvait mourir une fille publique, née sans père ni mère, débauchée de mœurs d’abord, de misère ensuite ; où pouvait-elle mieux mourir que dans un hospice, providentiellement recueillie par la bienfaisance, et dans la couche préparée par de saintes filles sous les ailes de la religion ? […] S’il s’agit de Valjean le riche, saint industriel, le monde n’est pas fait ainsi.
La malheureuse Ernesta épouse un Barbe-Bleu, espèce de géant, ne connaissant que la généalogie du duc de Saxe-Gotha, dont il est le grand-veneur ; il ne parle que chiens, loups, sangliers, cartes et dés ; il se ruine au jeu, vole les diamants de sa femme, l’injurie, la maltraite, la traîne par les cheveux : d’un coup de pied il lance sa fillette de deux ans contre la muraille ; il vit publiquement avec une catin, oblige Ernesta à la recevoir, emprisonne son épouse dans un sombre château de la Forêt-Noire et meurt assassiné par sa maîtresse en proclamant l’innocence de sa légitime : une sainte. […] Une demoiselle de la Fronde aurait sauté par-dessus les murs de vingt couvents pour obéir à son cœur ; Mlle de La Vallière plantait là, sans façons, le Bon Dieu et ses saints, la Vierge Marie et son fils Jésus, quand son royal amant lui faisait un signe. […] Chénier, Les Nouveaux Saints : cette très peu satirique satire parvenait cependant à la 5e édition au bout de quatre mois.
Les Epigrammes de St. […] Après lui vinrent St. […] M.M. de Voisenon, de St.
Basée sur la Genèse qui nous apprend que l’homme a été créé à l’image de Dieu, que la terre immobile voit tourner autour d’elle le soleil et la lime chargés de l’éclairer le jour et la nuit, qu’un seul déluge a couvert le monde en punition des péchés des hommes ; fortifiée par les paroles que le Seigneur dit à Moïse dans le Deutéronome2, en lui enseignant que les lièvres sont des animaux ruminants, la science religieuse officielle a dû combattre de toutes ses forces, de tous ses anathèmes, de toutes ses inquisitions contre ces hommes trois fois saints qui recherchaient les effets et les causes, et les trouvaient infailliblement en dehors des dogmes imposés. […] Lorsque les saintes femmes entrèrent, le troisième jour, dans le sépulcre où l’on avait enfermé le corps de Jésus, elles virent un ange rayonnant de lumière qui leur dit : Il n’est plus ici ! […] N’oublions pas cette sainte vérité.