Est-ce une raison pour renoncer à la science réfléchie, pour revenir à l’instinct aveugle ? […] Mais comment excuseront ils le raisonnement que voici : la société a toujours présenté jusqu’ici trois types de situation sociale, des hommes vivant de leur revenu, des hommes exploitant leur revenu, des hommes vivant de leur travail ; donc cela est de la nature humaine, et il en sera toujours ainsi. […] Arthur reviendra.
Les barbares renversèrent l’Empire ; mais, au fond, quand ils essayèrent de reconstruire, ils revinrent au plan de la société romaine, qui les avait frappés dès le premier moment par sa beauté, et le seul d’ailleurs qu’ils connussent. […] Ne peut-on pas espérer que l’humanité reviendra un jour à cette belle et vraie conception de la vie, où l’esprit est tout, où personne ne se définit par son métier, où la profession manuelle ne serait qu’un accessoire auquel on songerait à peine, à peu près ce qu’était pour Spinoza le métier de polisseur de verres de lunettes, un hors-d’œuvre qu’on ferait par la partie infime de soi-même, sans y penser et sans que les autres y pensent davantage ? […] Ô jour où il n’y aura plus de grands hommes, car tous seront grands, et où l’humanité revenue à l’unité marchera comme un seul être à la conquête de l’idéal et du secret des choses 184 ! […] Le caractère sordide ou prétendu bas de certaines occupations pourrait aussi les désigner pour les personnes vouées aux travaux de l’esprit ; car ce caractère de bassesse devrait correspondre, ou à une paye supérieure, ou, ce qui revient au même, à une moindre durée des heures de travail.
Madame de Montespan revint bientôt à la cour. […] Je crains qu’il n’y revienne par pitié. » Après cette scène, madame de Montespan se retira à Clagny. […] Le duc du Maine l’attache à sa mère ; il ne peut le voir sans s’attendrir. » Bientôt, en effet, madame le Montespan revint à la cour. […] Je reviens aux faits et j’en reprends la suite.
Augier, et nous y reviendrons tout à l’heure, de méconnaître, à chaque instant, les convenances de l’époque qu’elle a choisie, du cadre dans lequel elle s’est placée, du rang et de la figure des personnages qu’elle met en scène ; il introduit les mœurs de la tonnelle et de la taverne dans ce château aristocratique : Immitit liquidis fontibus aprum… Ce qu’on pourrait traduire : il lâche le… sanglier de Rabelais dans le boudoir de porcelaines du dix-huitième siècle. […] Restée seule avec sa soeur Julie, Philiberte lui raconte comme quoi elle vient de se découvrir un attrait, un charme, la possibilité d’être aimée ; puis les paroles du chevalier reviennent à sa mémoire, et elle s’étonne de rougir si tard de cette impudence. […] Le héros du livre, séduit un moment par la fortune, revenait bien vite demander à la pauvreté ses inspirations et ses rêves ; il se pervertit dans la pièce ; il s’endurcit, il se déshonore ; et vous allez voir dans quels excès et dans quelles ignominies vraiment incroyables il va s’enfoncer. […] Le comte lègue quatre-vingt mille florins à Spiegel, une bague à Frédérique, au baron et à la margrave quelques misérables milliers de florins de rente, et sa fortune entière, — quatre cent mille florins de revenu !
Cependant le jeune homme paraît sorti, sain et sauf, de ce premier choc, lorsqu’on annonce M. de Beaubourg, revenu de ses caravanes. […] Au dernier acte, nous revenons dans l’atelier de Paul, qui boucle sa malle. […] Rodin revient en lui sur la scène, mais un Rodin écourté, rogné, amoindri, lissant, d’un air machiavélique, des toiles d’araignée cousues de fils blancs. […] Pierre Champlion, un voyageur de la trempe des Backer et des Livingstone, un Christophe Colomb de trente ans, qui a découvert des mines d’or dans l’intérieur de l’Afrique et qui en revient sain et sauf, après des traversées et des aventures à remplir tout un roman de long cours.
Encore une fois, le lot qui lui revient à juste titre entre les contemporains se trouvera, réduction faite, un des plus enviables et des plus beaux. […] Cependant, pour ne laisser aucun doute dès l’abord sur ce reproche d’obscurité qui reviendrait souvent, je citerai tout de suite, dans un genre opposé, ce couplet de L’Épée de Damoclès, où le poète s’attaque à Louis XVIII dans la personne de Denys le Tyran : Tu crois du Pinde avoir conquis la gloire, Quand ses lauriers, de ta foudre encor chauds Vont à prix d’or te cacher à l’histoire, Ou balayer la fange des cachots… Ce couplet reste à l’état de pur logogriphe. — Je reprends la série des premières chansons. […] Vous savez bien, ô poète, aujourd’hui à demi dégoûté, mais non encore revenu du rôle, vous savez bien, et vous l’avez dit, qu’il y a dans le monde plus de fous que de méchants ; mais il y a beaucoup de fous, vous le savez aussi : ne faisons donc pas d’une classe, si nombreuse qu’elle soit, l’origine et la souche de toutes les vertus. […] J’ai vu un jour Carrel revenir outré de Passy, pour avoir reçu de Béranger force conseils qu’il ne lui demandait pas.
Revenons et demandons-nous, quand on relit aujourd’hui ces poésies de la première manière de Mme de Girardin, ce qu’il en faut penser. […] Ainsi, une première sensibilité élégiaque dont elle s’est guérie, et, à côté, une certaine idole chevaleresque dont elle n’est pas encore revenue, telle ressort en définitive, à nos yeux, au milieu de tout son esprit d’aujourd’hui, Mme Émile de Girardin. […] Des voyageurs qui revenaient d’Égypte m’ont assuré qu’elle confondait d’ailleurs les climats, celui d’Alexandrie avec celui de Thèbes, qui est à cent cinquante lieues au-delà : ce sont des bagatelles. […] Si on laisse de côté certains traits lancés à satiété et sans bonne grâce contre les gens qu’elle a pris en déplaisance (contre une certaine dame des sept petites chaises, par exemple, qui revenait sans cesse comme souffre-douleur et comme victime), le feuilleton créé par Mme de Girardin, en 1836, sous le titre de Courrier de Paris, était piquant, léger, gai, paradoxal et pas toujours faux.
Choisy se trouva même lésé par ce père et privé de certain beau présent qui aurait dû lui revenir : « Je ne sus tout cela bien au juste, dit-il, qu’après être arrivé en France ; mais, quand je me vis dans mon bon pays, je fus si aise que je ne me sentis aucune rancune contre personne. » Choisy revient plus d’une fois sur cette idée qu’il est sans rancune et qu’il n’a point d’ennemis : « Si je savais quelqu’un qui me voulût du mal, j’irais tout à l’heure lui faire tant d’honnêtetés, tant d’amitiés, qu’il deviendrait mon ami en dépit de lui. » On retrouve là encore cette nature officieuse, gentille et complaisante, et qui chercherait vainement en elle la force de haïr. […] Revenu à la Cour, il essuya pourtant quelque mortification d’abord, au lieu des compliments auxquels il s’attendait. […] Un peu de folâtre de temps en temps s’y fait sentir ; le naturel perce et revient.
Mme de La Vallière revint, non plus en triomphe, mais comme une victime. […] Lorsqu’elle revint à la Cour en 1671, après sa fuite au couvent de Chaillot, la raillerie fut grande. […] Ce mot de miséricorde, qui est au titre du livre, revient à tout instant ; il abonde sur ses lèvres, c’est son cri ; c’est le nom aussi sous lequel elle entrera dans la vie religieuse, sœur Louise de la Miséricorde. […] Dans le tableau qu’il traçait du second amour et des efforts de l’âme repentante pour se dégager et revenir à son divin principe, il y avait pourtant bien des traits d’une application directe et délicate.
À ce titre, elle nous revient de droit, et il est juste de lui assigner la place et la date qu’elle doit occuper dans la série des modes et des variétés littéraires. […] C’est même par là autant que par son bon air, c’est par l’agrément de sa conversation, que Lauzun s’insinua d’abord auprès d’elle : « Je lui trouvais des manières d’expressions que je ne voyais point dans les autres gens. » Richelieu mort, Gaston, que les dernières intrigues avaient éloigné, fit son accommodement avec la Cour ; il revint à Paris et descendit chez sa fille : Il soupa chez moi ou étaient les vingt-quatre violons, dit Mademoiselle ; il y fut aussi gai que si MM. de Cinq-Mars et de Thou ne fussent pas demeurés par les chemins. […] Quand elle revint peu après à Paris, tout le peuple sortit à sa rencontre ; elle était l’héroïne du moment. […] Elle montre que, comme il est difficile de supprimer tout à fait la galanterie et l’amour, le mieux peut-être serait encore d’en revenir à cette erreur si commune qu’une vieille coutume a rendue légitime, et qui s’appelle mariage.
Ce grand poste fut l’archevêché d’Aix, dont Cosnac n’aurait pas voulu d’abord pour plusieurs raisons, parmi lesquelles il en était de très positives, telles que le peu de revenus de cet archevêché ; mais le roi avait besoin, dans cette province difficile, en face de ces esprits fâcheux et par trop libres des Provençaux, d’un homme ferme et qui ne reculât point devant l’obstacle. […] Il nous faut donc revenir à la première partie de sa vie. […] Le Tellier en revint alors à sa réplique souveraine, et à remontrer que M. de Lesdiguières représentait la personne du roi : « Avouez du moins, monsieur, lui dit Cosnac comme poussé à bout, qu’on est fort excusable de s’y méprendre, puisque jamais copie n’a moins ressemblé à son original. » Cette repartie brusque (et flatteuse) acheva de déconcerter le ministre et fit rire le roi, « et ce fut par là, dit Cosnac, que finit cette affaire ». […] Le rôle de Cosnac dans cette petite cour et ses relations avec Madame sont trop honorables et trop particulières pour être ainsi étranglées ; je me réserve d’y revenir en m’arrêtant sur ce gracieux et séduisant personnage de Madame, dont il nous fait connaître les pensées et nombre de lettres intimes.
Cordelia nourrit Lear d’amour, et le courage revient ; elle le nourrit de respect, et le sourire revient ; elle le nourrit d’espérance, et la confiance revient ; elle le nourrit de sagesse, et la raison revient.
L’anarchie littéraire a été préparée par ceux-là mêmes qui sont, depuis, revenus aux méthodes sévères d’un art classique. […] Mais ce n’est point dans les livres quelle inspire, que le lettré cherchera le tableau de la nouvelle littérature dont le caractère le plus apparent est une sorte d’inquiétude, un état de crainte permanente, de regrets, une tendance à revenir en arrière. […] Nous revenons vers la Nature. […] Par Nietzsche, nous revenions au grand lyrisme du Prométhée, de l’Ecclésiaste, d’Hésiode, aussi quelque peu à la déclamation et aux subtilités des philosophes Alexandrins.
je te le promets, Ces cinq minutes là ne reviendront jamais ! […] Un autre dira : René bourgeois et cloporte ; un troisième : Oberman de la plaine Montrouge ; un autre encore : Byron de faubourg, pauvre, laid et qui boite non d’un pied, mais de l’un et de l’autre côté, comme dit la Bible ; Pascal débauché qui s’en revient des lieux mauvais, le front bas, laver ses rougeurs dans le frais clair de lune d’un soir qui se lève et qui, à nous autres rêveurs, parle éloquemment de pureté. […] Aujourd’hui, dans la nouvelle édition Malassis, on a ajouté aux poésies connues du Joseph Delorme d’autres poésies qui n’avaient pas encore été publiées et qui, inspirations de dates différentes et peut-être très-éloignées les unes des autres, montrent à quel point le Joseph Delorme que le poète s’était cru arracher du sein, était toujours près de revenir et de reparaître, du fond de cette organisation qui, chez les vrais poètes, a la profondeur d’un abîme. […] C’est toujours la terrible question de sincérité qui revient et s’élève, du livre comme de la préface ; terrible, car pour nous, nous l’avons assez dit, on ne peut pas dédoubler la sincérité poétique et la sincérité morale, qui, à elles deux, ne font qu’une seule sincérité.
Revenons à la dernière œuvre de M. […] C’est une question sur laquelle il faudra souvent revenir. […] ne revenez pas ! […] Il nous est revenu des avis de plusieurs côtés. […] Passons-lui cette maladresse, et revenons à l’armée.
— Je reviendrai sur Brizeux dans un des volumes suivants ; je n’aurai pas à revenir sur M.
Cette fois, ils pourraient rencontrer la gloire et mériter la reconnaissance du public : car, il ne faut pas s’y tromper, malgré ses goûts positifs et ses dédains apparents, le public a besoin et surtout avant peu de temps aura besoin de poésie ; rassasié de réalités historiques, il reviendra à l’idéal avec passion ; las de ses excursions éternelles à travers tous les siècles et tous les pays, il aimera à se reposer, quelques instants du moins, pour reprendre haleine, dans la région aujourd’hui délaissée des rêves, et à s’asseoir en voyageur aux fêtes où le conviera l’imagination. […] Hugo n’y revenait souvent.
Beltrame Que les Fedeli soient revenus ou ne soient pas revenus à Paris après 1625, pendant les dix-huit années que régnèrent encore Louis XIII et Richelieu, la France ne fut pas privée de troupe italienne.
Il nous revient par une foule de mains occupées. […] On aliène sa fortune pour doubler son revenu : on oublie ses proches.
Pour en revenir à l’art du geste, on ne sçauroit gueres douter que les comediens des anciens n’excellassent dans cette partie de la déclamation. […] Je reviens à mon sujet.
Pour en faire un que l’on pût lire, il ne s’agissait que de partir, regarder et revenir. […] Quant à nous, nous ne l’acceptons que comme une carte mise chez le public par un jeune homme qui reviendra bientôt de ses erreurs et de ses voyages, et dont la prochaine visite sera plus intéressante et plus grave.
Tous les poètes du xixe siècle, sans exception, ont plus ou moins chanté l’Empire ; attirés par la poésie fascinatrice d’un tel sujet, tous sont allés, plus ou moins, puiser à cette fontaine de poésie, à cette autre fontaine des Lions, plus intarissable que celle de l’Alhambra, et tous en sont revenus plus grands et plus forts, ayant plus en eux ce qui valait mieux qu’eux : la vraie marque de l’inspiration, disait madame de Staël, qui se connaissait en poètes ! […] Qu’il nous permette de le lui dire : quand on n’est pas le vieux Michel-Ange, qui attaquait le marbre avec cette furie de génie tout-puissant qui s’arrêtait, comme par un charme, dans la plus moelleuse et la plus délicate justesse, il faut savoir revenir plusieurs fois sur la forme extérieure de sa pensée pour lui donner ce fondu et cette harmonie nécessaires autant à la poésie qui s’écrit qu’à la poésie qui se sculpte.
En 1851, il revint à Brooklyn, s’occupa de bâtir et de vendre des maisons. […] Il dut quitter Washington : à peine avait-il passé quelques semaines dans le Nord qu’il y revint et reprit sa place au lit des malades. […] De là, pour l’audacieux qui reviendrait au roman historique, une sorte de choix à faire entre les époques. […] L’empereur revient au palais impérial, dans sa calèche, accompagné de deux aides de camp. […] Il prend goût à l’action : de nouveaux rêves, de nouvelles chimères lui reviennent en tête.
Il savait jusqu’à un denier le revenu de l’État et celui du roi: car, en Perse, le revenu du roi et le revenu de l’État sont distingués et séparés, et il savait de même le revenu de tous les grands du royaume, ce qu’ils pillaient sur le peuple, et même ce qu’ils dépensaient et ce qu’ils amassaient. […] Tout le monde s’empressa d’abord à le suivre, et le jour même de cette vilaine action, il revint du palais, suivi de trois cents personnes à cheval. […] La reine, le voyant revenu au sérail avec cette consternation sur le visage, appréhenda que le vizir n’en fût en partie cause, et, en approchant tendrement de sa personne, elle lui dit: « Mon cher prince, pourquoi êtes-vous troublé comme je vous vois ? […] Julfa (c’est un faubourg d’Ispahan, peuplé d’Arméniens) ne doit payer que vingt-deux mille cinq cents livres de taille, et je prouverai qu’en cinq mois ce chien maudit en a arraché deux cent mille livres. » Il disait cela pour piquer davantage la reine mère, parce que le revenu de ce faubourg est dans l’apanage des mères du roi, et qu’on n’y peut lever un sou sans leur ordre. […] Il revient ensuite aux ruines de Persépolis, qu’il visite et décrit en philosophe et en historien, mais sans en découvrir le mystère.
Un peu de mon enfance m’est revenu, un souvenir de ces voyages, où la nourrice (qui avait élevé mon frère) mangeait avec nous. […] Ce sont là des souvenirs qui font tressaillir… Il faut, pour s’intéresser au passé, qu’il nous revienne dans le cœur. Le passé qui ne revient que dans l’esprit, est un passé mort. […] N’est-il pas naturel que parfois, en ses mélancolies, lui reviennent le souvenir et l’ombre de ces couronnes qui ont effleuré son front ? […] Dans ce souper après un succès, après une ovation, ce qui nous frappe, nous si friands de ces joies fiévreuses, et qui reviendrons à ce damné théâtre : c’est le creux de ce bonheur.
L’on passe par la vaporeuse fraîcheur du Bois-Jacques, et l’on revient au lac, inondé de lumière argentine dans le rideau de ses arbres tout noirs. Et les uns sur les bateaux, les autres sur des périssoires, semant le lac d’éclairs, en coupant de la rame ou des palettes l’eau scintillante, évoquent dans cette banlieue un souvenir d’un lac de cette Italie, dont la langue revient en musique, sur les lèvres des hommes et des femmes. […] On le panse, on s’ingénie en inventions pour le faire boire, pour le faire un peu revivre, avec des tuyaux de plume, avec je ne sais quoi… Mais voilà l’effroyablement terrible : l’homme pansé, bandé, revient à lui. […] Depuis, il avait passé par bien des amours, romanesques, farouches, dramatiques, avec toujours cependant, au fond de lui, la sourde mémoire de ce premier amour, auquel il était passionnément revenu, en retrouvant à Lyon sa jeune fille, âgée de 74 ans. […] Il ne mange pas, se lève deux ou trois fois pendant le dîner, demande qu’on ne fasse pas attention à lui, revient comme le revenant de sa maison, comme une ombre de vieillard qui ne veut déranger personne.
Plein de son idée, Farcy quitta Naples à la fin de l’année 1827, revint à Paris, où il ne passa que huit jours, et ne vit qu’à peine ses amis, pour éviter leurs conseils et remontrances, puis partit en Angleterre, d’où il s’embarqua pour le Brésil. […] Toutes nos erreurs nous sont connues ; l’âpreté de nos jugements d’autrefois nous revient à l’esprit avec honte ; on laisse désormais pour le monde le temps faire ce qu’il a fait pour nous, c’est-à-dire éclairer les esprits, modérer les passions. » Il n’était pas temps encore pour Farcy de rentrer dans l’Université ; le ministère de M. […] » « Ghérard s’en revint tristement à la cheminée, cachant son front dans ses mains, puis tout à coup se retourna, les yeux humides de larmes ; il se jeta à ses pieds, et ses mains s’avançaient vers elle, de sorte qu’il la serrait presque dans ses bras. […] Du reste, pourvu que les formes en soient nobles et pures, il importe peu que ce soit Apollon ou Hercule, la Diane chasseresse ou la Vénus de Praxitèle. » « Voyageur, annonce à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses saints commandements. » « Ils moururent irréprochables dans la guerre comme dans l’amitié79. » « Ici reposent les cendres de don Juan Diaz Porlier, général des armées espagnoles, qui a été heureux dans ce qu’il a entrepris contre les ennemis de son pays, mais qui est mort victime des dissensions civiles. » Peut-être, après tout, ces nobles épitaphes de héros ne lui revinrent-elles à l’esprit que le mardi, dans l’intervalle des Ordonnances à l’insurrection, et comme un écho naturel des héroïques battements de son cœur. […] Il revint le jeudi de grand matin à la ville, par le faubourg et la rue Saint-Honoré, de compagnie avec M.
Mon imagination revenait s’abattre, aux approches de l’hiver, sur les tourelles natales et sur les prairies argentées de leur premier givre, à Saint-Point. […] Il y reviendra, il y revient déjà dans le dernier volume qu’il vient de publier, les Idylles héroïques. […] Le soir, lorsque je sors de la chambre d’étude, Quand je reviens des bois, rapportant des moissons De rameaux ou de vers cueillis sur les buissons, Devant l’âtre joyeux où le sarment pétille, Près de l’auguste aïeul se groupe la famille ; Non loin de ses genoux chargés de mes enfants, S’assied la jeune mère aux regards triomphants ; Tandis qu’avec les fleurs, butin de la journée, Ma sœur comme un autel orne la cheminée. […] Le poète essaye d’y revenir en finissant : on le regrette.
X Voici un souvenir qui me revient, et qui dit bien ce que nous sommes l’un à l’égard de l’autre. […] » murmura de toutes parts le bon sens de la foule, qui commençait à revenir à l’évidence. […] … « Soyons comme un soldat qui revient sans murmure « Suspendre à son chevet un vain reste d’armure, « Et s’endort, vainqueur ou vaincu ! […] II Plus tôt que je n’ai dû, je reviens dans la lice ; Mais tu le veux, ami ! […] « Si le radical c’est l’idéal, oui, je suis radical, disait-il dans les justifications éloquentes de ses intentions d’écrivain ; oui, à tous les points de vue, je comprends, je veux et j’appelle le mieux ; le mieux, quoique dénoncé par un proverbe, n’est pas l’ennemi du bien, car cela reviendrait à dire : Le mieux est l’ami du mal….
En pleine éruption de roman socialiste, par une évolution imprévue, elle revient à son Berry, s’y renferme, et se met à décrire les aspects de sa chère province, des scènes rustiques toutes simples, sans éclats de passion ni tapage de doctrines : elle écrit la Mare au Diable (1846), la Petite Fadette (1848), François le Champi (1850), qui sont les chefs-d’œuvre du genre idyllique en France, avec leurs paysans idéalisés, et pourtant ressemblants, leurs dialogues délicats, et pourtant naturels820. […] Mais, après ce début, nous revenons en Italie, et nous y restons. […] Mais les natures énergiques — et nous revenons à l’idée favorite de Stendhal — les forts, qui n’ont ni protecteurs ni parents pour leur aplanir la route, que feront-ils ? […] Aurore Dupin, arrière-petite-fille du maréchal de Saxe, née en 1804, est élevée en Berry. puis au couvent des Anglaises, d’où elle revient à Nohant, déjà mélancolique, dégoûtée de la vie, au point qu’elle a des velléités de suicide Mariée à M. […] Il revient à Paris.
Il n’a pas, comme romancier, la place qui lui revient, moins encore comme critique. […] Mais revenons à ce plan d’histoire scientifique. […] Quel successeur pour Sainte-Beuve, si modeste, trop modeste même, qui revient sans cesse sur des jugements de la veille pour les compléter, pour les modifier, lui qui fut jusqu’à la fin si humain, si délicat ! […] Autant dire qu’il souffre d’une sorte de phobie littéraire spéciale, une certaine crainte absolument maladive analogue à celle d’un musicien qu’une note ou qu’un accord rendent épileptique, car je ne vois pas pourquoi un mot répété serait plus désagréable que deux notes qui se suivent ou reviennent dans une phrase musicale. Le radotage de la même pensée seul est à éviter, mais souvent la même idée doit revenir dans l’expression de deux ou trois pensées différentes, et par suite le même mot.
A la science revient de plus en plus la constatation des faits particuliers et généraux, la recherche des effets et des causes, la critique des textes, des dates, des documents ; à la littérature le souci de l’arrangement, des proportions, du style. […] Les hommes qui ont vécu il y a deux cents ans seulement seraient stupéfaits, s’ils pouvaient revenir au monde, de voir dépassés quelques-uns de leurs rêves les plus audacieux. […] Cela revient à dire que la critique, appliquée aux œuvres d’autrefois, rentre de plus en plus dans l’histoire, en devient partie intégrante et gagne par là même en certitude. […] Quand la littérature en est là, elle revient brusquement à l’idéal, à la passion, à l’amour ardent de la vie et de la beauté, et la science fait, non pas banqueroute, comme le croient et le crient les gens à courte vue, mais une retraite momentanée hors des territoires usurpés où elle prétendait commander. […] Pourquoi les martyrs et les héros qui plongent intrépidement dans le mystère, qui donnent à la recherche de la vente leur peine et leur vie, n’auraient-ils pas droit aux sourires de la Muse autant et plus que les capitaines qui reviennent triomphants au son des fanfares ou qui périssent enveloppés dans les plis du drapeau ?
Adieux, retours, départs pour de lointaines rives, Mémoire qui revient pendant les nuits pensives À ce foyer des cœurs, univers des absents ! […] J’appelai Saphir, c’est le nom de la jument ; elle se calma à ma voix, et revint écumer sur mes mains et me remettre les rênes. […] Ma fille me disait : « Le pays est mort ; il semble que la cloche pleure au lieu de carillonner. » On disait aussi que vous ne reviendriez jamais ; qu’il y avait eu du bruit là-bas ; qu’on vous avait nommé un des rois de la république ; et puis qu’on avait voulu vous mettre en prison ou en exil, comme sous la Terreur. […] Je garde l’âne, ou plutôt l’âne me garde quand les enfants n’y sont pas ; car il est vieux pour un animal presque autant que je suis vieux pour un homme ; il sait que je n’y vois pas, il ne s’écarte jamais trop des chemins ; et quand il veut s’en aller, il se met à braire, ou bien il vient frotter sa tête contre moi tout comme un chien, jusqu’à ce que nous revenions ensemble à la cabane. » — « Mais le jour ne vous paraît-il pas bien long ainsi, tout seul dans les sentiers de la montagne ? […] Tout cela a roulé en bruissant pendant je ne sais combien de temps dans ma tête, comme le torrent de ma vie qui serait redescendu tout à coup après une pluie d’orage de toutes les montagnes, et qui serait revenu prendre possession de son lit desséché.
Ce qui revient à dire que si quelques vérités, très générales, demeureront éternellement les mêmes, — et ce sont celles qui n’expriment pas tant les lois de la nature des choses que la constitution de l’esprit humain, — la science, bien loin d’être exceptée de la loi du changement, ne peut donc progresser qu’en changeant, comme aussi bien toutes les choses humaines ; et c’est ce que l’on entend quand on dit que du « point de vue statique », le positivisme a fait passer le concept de science au « point de vue dynamique. » Elle n’est plus aujourd’hui ce qu’elle était hier : elle n’est pas aujourd’hui ce qu’elle sera demain. […] Je ne connais qu’un seul résultat à la science, c’est de résoudre l’énigme, c’est de dire définitivement à l’homme le mot des choses, c’est de l’expliquer à lui-même, c’est de lui donner, au nom de la seule autorité légitime, qui est la nature humaine tout entière, le symbole que les religions lui donnaient tout fait et qu’il ne peut plus accepter. » Il y revient, en un autre endroit, de peur sans doute qu’on ne l’ait pas compris, et il ajoute : « Que reste-t-il, si vous enlevez à la science son but philosophique ? […] IV De cette conception de la science, voyons maintenant se dégager et sortir la métaphysique du positivisme ; et pour cela revenons d’abord à la théorie de la « relativité de la connaissance. » La science, avons-nous dit, n’est qu’un système de rapports ou de signes, entre lesquels et ce qu’ils signifient nous ne saurions affirmer s’il y a plus de « rapports » qu’entre « le Chien, constellation céleste », et « le chien animal aboyant. » Il y en a même et certainement moins, puisque les rapports que nous ne voyons pas entre le Chien « constellation céleste », et le chien « animal aboyant », d’autres les y ont vus, et ces autres sont les anciens hommes qui jadis les ont nommés du même nom. […] On a cru pouvoir dire que notre croyance « à la réalité d’une chose effective cachée sous les apparences » n’était pas plus indestructible que « celle du mouvement de la sphère céleste autour de la terre. » On a dit encore que le raisonnement de Spencer « revenait au fond à supposer l’absolu », qu’on lui déniait. […] Nous reviendrons sur ce point quand nous parlerons de La Religion comme sociologie.
Je vous l’ai indiqué dans la biographie, j’y reviens rapidement. […] Pour revenir à nos deux captifs, je pense bien qu’il y a eu autrefois des esclaves de votre façon qu’on a estimés ; mais ils auraient de la peine à valoir autant que ceux-ci. » Voilà La Fontaine aimable, gracieux, cajoleur, à l’égard de sa femme. […] Il ne veut pas être grondeur tout le temps, il ne l’a même été qu’une fois, et maintenant le voilà revenu à son joli rôle de mari aimable, gracieux, plaisantant sa femme sur les amoureux qu’elle avait et sur lui-même qui a été le premier, qui a été son « esclave ». […] Vous savez que, jusqu’à la fin, l’admiration pour les jeunes filles a été une de ses manies, un de ses péchés légers ; jusqu’à la fin, il a jeté des regards du côté de la jeunesse féminine ; chez les Herwart, à la campagne, il tombait en extase devant une toute jeune fille, à ce point que, pour revenir à Paris, il s’égarait dans ses rêveries et dans les chemins, et finissait par s’apercevoir qu’il avait tourné absolument le dos au but de son voyage. Revenons à sa cousine de Châtellerault.
Quand il en a une (comme dans La Colère du bronze), il revient sur elle ; il la reprend ; il la piétine ; il reste, sans bouger d’un seul pas, sur cette pensée, parce qu’il ne peut pas aller à une autre. […] On a dit son naïf travaillé comme un ouvrage de serrurier, et cette monstrueuse préciosité à faire revenir au naturel par l’épouvante les honnêtes filles de Gorgibus. […] un poème épique… Être le poète épique de la France, telle était pour moi, et j’y reviens malgré moi, la vraie destinée de Victor Hugo ! […] Il ne le voulut pas, et il revint une fois encore aux idées mortelles à son génie dans ce livre du Pape, qui, selon moi, était son dernier livre. […] S’il y a, en effet, une idée qui chausse la médiocrité des bourgeois, c’est l’idée absurde que l’Église, établie de Dieu et constituée à grand renfort de Saints, de grands hommes et de siècles, doit, pour sa plus grande gloire, revenir à l’Église primitive, qui n’était pas constituée, et à la pauvreté des premiers temps.
Un phtisique s’en va lentement d’où l’on ne revient pas. […] « — Depuis, je suis revenu à la charge. […] L’expression a sans doute trahi la pensée de notre critique Mais revenons à Henri Heine. […] Il l’était moins encore quand il en revint. […] Et l’abbé Froment revient en France.
V Reportons-nous au temps où Horace, à vingt-quatre ans, revient de l’armée de Brutus à Rome, et, ne voulant pas servir Octave comme un transfuge, consume sa vie et son talent dans le commerce des jeunes débauchés et des belles courtisanes, ces femmes de lettres et de plaisir de son temps, femmes dont les Olympia dans la Rome papale et les Ninon de l’Enclos dans le Paris de Louis XIV rappelaient sans doute l’équivoque existence. […] Puis tout à coup, à la dernière strophe de l’ode, il renverse le trépied comme indigne de s’y asseoir, et il revient à ses amours et à ses badinages. […] Chassez la nature à coups de fourche, elle revient vous envahir malgré vous ! […] « Pendant que tu le peux, et que la Fortune conserve un visage souriant, reviens à Rome… Quelle que soit la divinité qui tire pour toi de l’urne une heure acceptable, prends-la d’une main reconnaissante ; ne remets pas les plaisirs présents à une autre année ! […] c’est mon avis. » XX Il revient sans cesse, dans des vers aussi souples que gracieux, aux images rurales qui possèdent sa pensée.
Si elle était favorable, il reviendrait ; si elle ne l’était point, il laisserait s’écouler quelques jours et s’apaiser la première explosion de la surprise et de la malveillance. […] Elle revint à Paris à la fin de l’automne, ayant pris sa résolution, mais n’exprimant pas encore ouvertement au prince Auguste l’inutilité de ses instances. […] Le surlendemain Murat quittait Naples pour aller se mettre à la tête de ses troupes, laissant à sa femme la régence du royaume. » XXI Après ces scènes de palais, madame Récamier revint dans son salon de Paris. […] Il revient vite de Berlin briguer le ministère à Paris ; on l’écarte par l’ambassade de Londres. […] La mélancolie dans ces lettres a des soupirs qui ressemblent à la passion : « Ma raison secrète pour désirer d’aller au congrès, c’est de revenir près de vous.
La nuit est revenue ; chacun se traîne à travers l’obscurité pour chercher la lumière, et nul ne la trouve. […] Quelquefois, ils se réunissent en grande cérémonie pour distribuer des prix de vertus — ce qui, soit dit entre parenthèse, serait beaucoup mieux dans les attributions du ministère de l’intérieur. — Ces jours-là ils arrivent en nombre, rayonnants de joie, car ils se font cette illusion qu’ils sont revenus à ce bon temps où ils pouvaient bavarder tout à leur aise dans une assemblée consultative ; un orateur désigné d’avance se lève, il déroule un cahier et se met à lire. […] Il me semble que nous sommes revenus à ces temps pleins d’ombre du paganisme où les dieux vermoulus tressaillaient sur leurs autels désertés, en écoutant avec terreur les vagissements du nouveau-né de Bethléem ; il me semble qu’au milieu de nous j’ai vu passer des apôtres et que l’on entend parler dans les airs les voix encore indécises d’une religion nouvelle. […] Elle le sentit trop tard, lorsqu’il n’était plus temps de revenir sur des traditions consacrées, et alors au lieu d’alimenter la lumière, elle chercha ingénument à l’étouffer. […] Délaissé par ses maîtres pour qui la littérature ne fut qu’un moyen et jamais un but, l’art littéraire a fait fausse route ; il est revenu aux vieux errements du passé.