. — Cambyse voulant, un jour, prouver son adresse à son chambellan Prexaspès, perça son fils, en présence du père, d’un coup de flèche entre les deux yeux.
Oser ne suffit pas… et le livre d’Edmond et Jules de Goncourt prouve tout cela une fois de plus.
IV Et il en est une parmi les autres, car César Daly a la fécondité des théories, il en est une dont je veux dire un mot, d’abord parce qu’elle prouve lumineusement ce que j’avance, mais aussi parce qu’elle refait et remet vaillamment sur pied cette vieille idée faussée de l’éclectisme, à laquelle Daly a restitué sa part de vérité exacte.
À mon sens, les Werther de la supériorité méconnue ou non prouvée sont aussi ennuyeux que les autres Werther, et même plus, quand, au lieu de se brûler la cervelle, ils continuent de se la vider dans une ribambelle d’articles pinces de dépit ou jaunes d’acrimonie.
Campaux a prouvé, selon moi, qu’il avait le sens du critique.
Français comme Corneille et Racine, Fréron eut presque exclusivement la Critique française, mais pour être dans la tradition nationale du xviie siècle et de ses mœurs, il n’en voyait pas moins, par-dessus la frontière, les qualités de l’esprit d’une race différente de la sienne, et il l’a bien prouvé pour les Anglais, à qui il reconnaît « ces cris du cœur qui pour lui sont l’expression la plus certaine du génie ».
Un tel acte prouva tout d’abord qu’il y avait dans les veines de cet efféminé, grandi comme Achille sous des vêtements de femme, mais qui se jetait à l’épée, deux gouttes de sang des Wasa qui ne devaient pas froidir et furent toujours prêtes à remonter à ce grand front vaniteux et fuyant qu’on lui a fait dans ses portraits, et la seule chose — le front — qui ait jamais fui, en pareil homme !
Il écrit cependant quelque part, en commençant son histoire : « Il n’est pas sans intérêt de montrer comment les circonstances, en manifestant PEUT-ÊTRE un dessein providentiel, ont dégagé dans l’histoire cette souveraineté naissante… » Mais il oublie que la question est plus profonde que cela, et cette parole : Le dessein peut-être providentiel, est une de ces faiblesses qui prouve que chez M. de L’Épinois le penseur catholique est inférieur à l’érudit.
Il ne lui suffît plus de nous vanter comme l’un des plus puissants cerveaux qui aient élargi un crâne d’homme le sophiste brillanté du concile de Sens, le philosophe qui incuba son conceptualisme équivoque dans le grossier nominalisme de Roscelin, elle veut nous prouver, par-dessus le marché, que l’amant vaniteux d’Héloïse fut le plus grand cœur qui ait jamais filtré un sang de feu dans une poitrine.
« La gaieté de l’esprit prouve sa force », prétendait cette rieuse de Ninon !
… Joubert, ce frêle et fragile Joubert, a une tête très ferme, et qui ne tremble pas comme une herbe dans la lumière… Ses Pensées et ses Maximes le prouvent avec éclat.
Et ces lettres le disent et le prouvent.
Versé dans la connaissance de cinq langues et de cinq littératures en dehors de la langue et de la littérature maternelles ; d’un autre côté, helléniste à la manière des Boissonade et des Hase, ayant prouvé par des publications de manuscrits qu’il a vécu longtemps avec les philologues et les paléontographes, il a pu aiguiser son sens esthétique sur plus d’un chef-d’œuvre.
Aujourd’hui, il ne lui suffit plus de nous vanter comme l’un des plus puissants cerveaux qui aient élargi un crâne d’homme le sophiste brillanté du concile de Sens, le philosophe qui incuba son conceptualisme équivoque dans le grossier nominalisme de Roscelin, elle veut nous prouver, par-dessus le marché, que l’amant vaniteux d’Héloïse fut le plus grand cœur qui ait jamais filtré un sang de feu dans une poitrine.
M. le docteur Tessier n’est pas uniquement préoccupé de spiritualiser l’instruction et de tenir compte de la magnifique duplicité humaine, même dans l’intérêt de l’observation physiologique ; il va plus loin et plus haut… « Le rationalisme dogmatique, dit-il, ne saurait coordonner les phénomènes physiologiques, et comprendre les rapports de la physiologie et de la médecine, mais, sur le terrain de la pathologie, ce rationalisme devient la négation de TOUTE vérité. » Ainsi, comme on le voit, l’enseignement n’est pas seulement matérialiste ; il est de plus arbitraire et antimédical, et l’habile écrivain le prouve avec une rigueur dont, certes, il n’avait pas besoin aux yeux de ceux qui savent jusqu’où peut porter une idée.
Les germanismes du texte latin le prouvent suffisamment pour l’Imitation, et pour l’Internelle Consolacion, le génie de Gerson lui-même, qui n’eut jamais le moelleux et le laisser-aller du livre délicieux, remis en lumière aujourd’hui.
Toujours présente dans un texte indéfectible, elle se démontre en s’affirmant comme à l’origine, et se prouve une fois de plus en se répétant.
Il est prouvé maintenant, d’après de récentes découvertes, que Raphaël était théologien, ou que, du moins, il était conseillé par les plus forts théologiens de son temps.
Ils se sont fiés aux premiers signes de putréfaction, qui ne prouvent pas toujours la mort, disent les médecins, dans le jeu de casse-tête de leurs opinions ignorantes et contradictoires.
… Je ne puis malheureusement tout citer de ce nouveau livre pour prouver qu’il n’est pas de Vacquerie ; mais qu’on me permette de citer encore, de l’auteur des Djinns vacquerisé, cette pièce entière.
Les poètes poussent partout, quand ils sont vigoureux, mais aucun poète sous le tournant du soleil ne l’a mieux prouvé que Milton, et on peut l’étudier comme un véritable phénomène de végétation poétique, ce chêne de rocher que rien, rien n’a pu empêcher de devenir, à l’âge où les hommes les plus forts se cassent, le rouvre du Paradis perdu.
Comme Godwin, ce fort romancier anglais qui le premier eut l’audace de faire un livre où l’intérêt n’est plus l’amour, Ferdinand Fabre s’est adressé à d’autres passions que celle de la femme, et il a prouvé que, démêlées par une griffe de moraliste qui sait les carder, elles sont d’un intérêt, pour qui les comprend, tout aussi intense que la banale passion de la femme, qui est au niveau de toutes les âmes, même les plus basses… C’est l’ambition aussi — comme l’auteur du Caleb William — que Fabre a mise en scène dans son nouveau roman ; mais c’est l’ambition spécialisée dans un prêtre, c’est-à-dire la plus profonde, la plus terrible et la plus grandiose des ambitions !
Théophile Gautier, l’ornemaniste avant tout, le descriptif qui a tout décrit et qui semble trouver que le détail matériel n’est jamais assez montré, assez accusé dans les choses, très-capable, comme il l’a quelquefois prouvé, d’écrire un conte fantastique, parce que dans ce genre-là on se permet tout, M.
Jules Janin, et en fait de vices je voudrais vraiment qu’on m’en servit d’un peu moins bêtes, — n’ennuient pas et ne dégoûtent point la masse des lecteurs, comme le prouve le succès de bruit dont je me plaignais au commencement de ce chapitre.
Malheureusement il ne s’agit pas de le dire, il faut le prouver, chose duriuscule pour notre abbé Trois-Étoiles, lequel tient la plume pour son héros et ne peut lui donner que ce qu’il a.
Loué par une foule d’orateurs, chanté par Malherbe, célébré à sa mort par Lingendes, placé par la nature entre Richelieu et Corneille, il prouva que le caractère seul peut donner du prix aux actions, aux vertus, aux succès même, et que les panégyristes, malgré leurs talents, ne donnent pas toujours le ton à la renommée.
Mais de nombreux exemples nous prouveraient qu’il n’en est rien. […] Et de nombreux exemples vous prouveraient qu’encore plus aisément il peut même se passer de style. […] Elle prouve, et elle veut prouver quelque chose. […] C’est ce que prouve bien mieux encore l’exemple de ses successeurs. […] C’est ce que les dates prouvent assez éloquemment.
. — L’Asiatique, satisfait, ouvre sa tabatière au machiniste pour lui prouver sa reconnaissance. — Le machiniste n’en use pas. — Il demande seulement un petit feu pour sa complaisance. […] Seulement, pour se prouver sa reconnaissance, — il s’ouvre sa tabatière et s’offre une prise, — qu’il se refuse. […] M… . le prouve. […] Les astres, petits et grands, ont, facilement prouvé leur innocence de toute tentative de rébellion. […] En pareil cas, la loi anglaise est précise, et, avant de faire partie du club que nous plaçons en France sous la présidence de Georges Dandin, il faut prouver qu’on y a des titres.
Ces hommes prouvèrent par là qu’ils s’entendaient du moins à tirer parti de la vie. […] Loti revient sur ses souvenirs de ce temps-là avec une complaisance qui prouve qu’il n’est point devenu étranger au Loti d’alors. […] Pour le lui reprocher, il faudrait avoir commencé par prouver que la maladresse est une vertu. […] Cela seul suffirait à prouver l’utilité, à établir la légitimité du système nouveau. […] Feuillette s’est attaché surtout à prouver que le travail est le moyen donné aux hommes pour leur faire réaliser le perfectionnement moral.
Victor Hugo tente de le prouver par un argument qui est une variété intéressante de l’argument de saint Anselme. […] D’ailleurs « le moi visible (de l’homme) n’autorise en aucune façon le penseur à nier le moi latent (chez l’animal)169. » Cette vue platonicienne sur les animaux, ombres de nos vertus et de nos vices, prouve que le mythe renouvelé de l’antique Orient sur la chute des âmes et leurs transfigurations a pour Hugo une valeur en partie symbolique. […] Et cette âme trouvée et prouvée est une femme.Une main vous soutient, c’est la sienne ; une bouche effleure votre front, c’est sa bouche ; vous entendez une respiration tout près de vous, c’est elle. […] Encore des vers qui prouvent que Victor Hugo n’a pas eu le sentiment de la nature !
Quoiqu’il n’épargne pas les éloges à son auteur dans la préface, on prétend qu’il n’entreprit cette traduction que pour prouver combien les admirateurs des Anciens sont aveugles. […] Si le systême de l’Abbé Dubos avoit eu de bons fondemens, il n’auroit pas été obligé de faire tant de volumes pour le prouver. […] Cet ouvrage est écrit avec cet art qui prouve un homme d’esprit, & qui intéresse tous les lecteurs. […] C’est ce qu’a prouvé Mr.
Je n’en sais rien, et peu importe, car il a prouvé que ce pouvait être aussi bien l’un que l’autre et qu’au demeurant, c’était la même chose. Il l’a prouvé en fait ; il l’a aussi proclamé en droit. […] Paru après la disparition de l’auteur, ce beau livre prouve que l’auteur du « Pays des mufles » n’est point mort repenti. […] — Louis Bagnan ap (Savoir vivre). — Une fort jolie plaquette qui prouve le droit des auteurs à créer une firme d’édition d’art.
Moralement on est tenté de dire de soi et de son temps bien du mal, mais pour l’esprit on ne prétend pas céder, et on a toutes sortes de bonnes raisons pour se prouver à soi-même qu’on en a un peu plus que ses devanciers. « Je suis fier pour mon temps, je suis fier pour mon siècle, mon pays… » Combien de fois n’avons-nous pas entendu ce langage, essentiellement moderne, dans la bouche de ceux même qui savaient et prisaient le mieux l’Antiquité !
Les philosophes anglais, connus en France, ont été l’une des premières causes de cet esprit d’analyse qui a conduit si loin les écrivains français ; mais, indépendamment de cette cause particulière, le siècle qui succède au siècle de la littérature est dans tous les pays, comme j’ai tâché de le prouver, celui de la pensée.
On pourra, selon les matières, se décider pour la forme inductive ou la forme déductive : prouver par l’expérience des faits réels, ou par les conséquences des principes évidents.
Ses enseignements n’ont prouvé leur efficacité que transportés hors de cette forme de l’ode où Malherbe s’est enfermé.
Jamais cette vérité n’a été mieux prouvée que l’autre jour.
Ses compliments balancés ne prouvaient rien.
En parlant pour ne rien dire, j’ai (négativement) prouvé le mouvement en marchant.
Ajoutons que l’érection du temple de Vénus sur le Golgotha prouve peu de chose.