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2179. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Sitôt que j’ai eu mis le premier sapin devant moi, il m’a pris comme un mouvement de joie, de gaieté même, de voir la mine embarrassée de mon voleur.

2180. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

» À quoi Frédéric répondait avec un mouvement de cordialité, et sans ombre d’ironie, je le crois : « Monsieur Rollin, j’ai trouvé dans votre lettre les conseils d’un sage, la tendresse d’une nourrice, et l’empressement d’un ami ; je vous assure, mon cher, mon vénérable Rollin, que je vous en ai une sincère obligation… » C’est par tous ces côtés que Rollin était le type excellent du professeur et du maître d’autrefois, tenant en quelque chose encore de la mère et de la nourrice, et destiné lui-même à être surpassé en bien des points par ceux qu’il avait élevés.

2181. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

C’était un singulier courtisan que Cosnac, et qui ne retenait ni ses mouvements ni sa langue.

2182. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Il commence même à porter ses vues plus loin ; son esprit de système l’entraîne vers les spéculations physiques : J’ai recueilli, dit-il, sur le mouvement de la terre des observations, et j’en ai formé un système si hardi, si neuf et si spécieux, que je n’ose le communiquer à personne.

2183. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Mais Voltaire ne voulait pas seulement réparation et justice, il voulait du bruit ; dans une lettre à d’Alembert de cette date, il nous dit le secret de son acharnement, lorsqu’il écrit cette affreuse parole : « Je m’occupe à faire aller un prêtre aux galères. » Après avoir cherché assez inutilement à mettre M. de Brosses en mouvement pour cette affaire qui flattait sa passion dominante et sa haine, Voltaire revint à sa passion plus sourde, aux quatorze moules de bois et à l’avarice.

2184. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

les gracieux mouvements de cou rocaille, qu’ont les paons becquetant les filets d’eau, jaillissant des tuyaux d’arrosage.

2185. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Qualifier le droit crime et le mouvement rébellion, c’est là l’immémoriale habileté des tyrans.

2186. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Avoir été le souteneur du passé, avoir dépensé toute la richesse de l’Angleterre à soudoyer une coalition de rois contre 1789, contre la démocratie, contre la lumière, contre le mouvement ascensionnel du genre humain, vite un piédestal à cela, une statue à M. 

2187. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Le mouvement de la terre a été condamné au nom d’un texte sacré, et la circulation du sang au nom d’un texte profane.

2188. (1694) Des ouvrages de l’esprit

J’en juge par le mouvement qu’ils se donnent, et par l’air content dont ils s’applaudissent sur tout le succès.

2189. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Spirituel, quoique très sensé ; très délié et très souple dans les mouvements de son esprit, quoique ses convictions soient très immobiles ; coloré parfois à la moderne comme dans son Manifeste contre la littérature facile, mais plus souvent sobre et concentré comme les modernes ne savent plus l’être ; ingénieux enfin, c’est là son génie, M. 

2190. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Or, au lieu de ce martyr sublime et commode, il n’a trouvé qu’un vieux bonhomme qui tenait à ses grègues encore plus qu’au mouvement de la terre, et qui avait une peur du diable de les roussir.

2191. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Toutes ses figures sont bien d’aplomb, toujours dans un mouvement vrai.

2192. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Et quant à ces mouvements profonds de l’instinct et du cœur par où s’annonce bien plus communément encore chez une âme jeune l’éternel amour de la vie, si elle ne parvient pas à les détruire, du moins y jette-t-elle, par la terreur du péché et les hideuses images de la souillure, assez de trouble, de honte et d’alarmes, pour en chasser à jamais toute franchise et toute joie.

2193. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Son mouvement perpétuel lui a fait donner le nom de al Kharaïti, « le Tourneur ». […] Le Juif Errant, marcheur éternel, a pris la place d’autres personnages qui, profondément différents à l’origine, étaient comme lui toujours en mouvement. […] Deschamps ; elle ne l’aurait pas été lors de la mienne : les grandes prairies qui forment le milieu de la plaine n’étaient pas marécageuses et se seraient fort bien prêtées à des mouvements de cavalerie. […] Ce trait ne se retrouve pas textuellement ailleurs, mais il est impliqué dans celles des versions de la légende qui condamnent le Juif au mouvement perpétuel, ce qui n’est pas le cas pour le nôtre. […] (v. 57 à 58) « Elle jaillissait d’un tel mouvement qu’elle semblait bouillir avec force. » 222.

2194. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Il y eut ainsi entre le vieux financier et Beaumarchais un mouvement de fonds assez considérable qui n’avait jamais été réglé par un compte définitif. […] À Vienne, « porter plainte à la cour. » Il prend le bateau du Danube, parce que « les élancements de ses blessures », comme il récrit à ses amis, le mettent absolument hors d’état de supporter « le cahotement de la poste. » Mais quelle rapidité de mouvements pour un homme qu’on vient d’assassiner ! […] Par conséquent, le nom de saivala nous indique que les Teutons se représentèrent originairement l’âme humaine comme une mer qui s’agite en nous, se soulevant et retombant avec chaque mouvement de la poitrine, et reflétant le ciel et la terre dans le miroir des yeux. » Le Courrier de Vaugelas, feuille semi-mensuelle, vient de reprendre le cours de ses publications interrompu par la guerre. […] c’est la loi de notre nature, c’est le plan même du monde, c’est le principe de la vie, du mouvement et du progrès dans toute la création animée. […] De là cet endurcissement factice, cette analyse désespérante des mobiles de toutes les actions généreuses, cette résistance aux premiers mouvements du cœur, beaucoup plus affectée que réelle chez lui… L’aversion et le mépris qu’il avait pour la fausse sensibilité le faisaient tomber souvent dans l’exagération contraire, au grand scandale de ceux qui, ne le connaissant pas intimement, prenaient à la lettre ce qu’il disait de lui-même.

2195. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

C’est le tableau de cette carrière pleine de mouvement et d’intérêt que nous nous proposons aujourd’hui de décrire ; c’est la peinture des émotions profondes dont fut agité cet homme supérieur que nous allons essayer de retracer. […] Toutefois, malgré les scènes pleines de mouvement et de vérité de ses premières pièces, on ne saurait s’empêcher de lui reprocher de n’y être pas encore lui-même. […] La troupe s’était trouvée, par ces mouvements, portée à douze parts ; mais peu après la réouverture, elle eut à déplorer la mort d’un des siens. […] Le Brun interrompit un moment ses Victoires d’Alexandre pour peindre les décorations théâtrales ; Torelli fut chargé de les mettre en mouvement ; enfin Pellisson, sans pressentir, non plus que Fouquet, l’orage qui menaçait leurs têtes, composa le prologue que débita la naïade Béjart, morceau remarquable par l’élégance et la pureté du style. […] Cette action montre clairement que ce n’était point une basse jalousie, mais bien de perfides conseils qui avaient porté Boursault à attaquer Molière, et ce tort de son esprit est plus que suffisamment racheté par ce mouvement d’une âme généreuse.

2196. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Une phrase vraie vaut cent périodes nombreuses ; l’une est un document qui fixe pour toujours un mouvement du cœur ou des sens ; l’autre est un joujou bon pour amuser des têtes vides de versificateurs ; je donnerais vingt pages de Fléchier pour trois lignes de Saint-Simon. […] Où sont les mouvements passionnés qu’Addison prétend peindre ?

2197. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

De temps en temps, ils tournaient le dos comme s’ils allaient prendre tous la fuite, et les barbares, voyant ce mouvement, s’abandonnaient à leur poursuite, poussant de grands cris et frappant sur leurs armes ; mais, au moment où ils allaient atteindre les Lacédémoniens, ceux-ci, se retournant subitement, faisaient tête, et, renouvelant le combat, jetaient sur la place un nombre infini de Perses. […] « Cependant, au lever du soleil, Xerxès, ayant fait des libations, attendit l’heure du marché plein pour se mettre en mouvement : c’était celle qui avait été convenue avec Épialte, et calculée sur la descente de la montagne, qui demandait moins de temps que la montée.

2198. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Deux ans plus tard, le disciple ingénieux qui s’est souvenu d’un beau mouvement du maître, et qui l’imite avec plus d’esprit que de sentiment, mettra Pyrrhus de pair avec Rodrigue, et l’imitateur au rang de l’original, dans cet admirable passage : Madame, dites-moi seulement que j’espère, Je vous rends votre fils, et je lui sers de père ; Je l’instruirai moi-même à venger les Troyens : J’irai punir les Grecs de vos maux et des miens. […] Elle sent : elle s’exprime par des mouvements.

2199. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

— abîme béant que des siècles de labeur n’ont pu combler, — consiste pour les uns en l’universalité des êtres créés, devient pour d’autres, comme Aristote, le principe intérieur de l’univers qui le meut et l’organise, « la cause première du mouvement et du repos ». […] Étant donnée la nature ondoyante et diverse du cœur, la complexité de nos passions sans cesse en mouvement, un vers libéré des entraves conventionnelles qui figent la poésie dans des attitudes pétrifiées, pouvait seul permettre aux symbolistes de saisir en instantané leurs plus imperceptibles émotions, au moment où elles traversent le champ de la conscience pour rentrer dans la nuit du néant.

2200. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Entre la vase du fond et l’écume de la surface roulait le grand fleuve national, qui, s’épurant par son mouvement propre, laissait déjà voir par intervalles sa couleur vraie, pour étaler bientôt la régularité puissante de sa course et la limpidité salubre de son eau. […] On les promène en l’air sur des fauteuils, au grand péril de leur cou ; la foule hue, applaudit et s’échauffe par le mouvement, la contradiction, le tapage ; les grands mots patriotiques ronflent, la colère et la boisson enflent les veines, les poings se serrent, les gourdins travaillent, et des passions de bouledogues manœuvrent les grands intérêts du pays ; qu’on prenne garde de les tourner contre soi : lords, communes ou roi, elles n’épargneront personne, et quand le gouvernement voudra opprimer un homme en dépit d’elles, elles contraindront le gouvernement à abroger sa loi. […] Mais ce qui le distinguait entre tous les autres, c’était une large intelligence compréhensive qui, exercée par des études et des compositions philosophiques868, saisissait les ensembles, et, par-delà les textes, les constitutions et les chiffres, apercevait la direction invisible des événements et l’esprit intime des choses, en couvrant de son dédain « ces prétendus hommes d’État, troupeau profane de manœuvres vulgaires, qui nient l’existence de tout ce qui n’est point grossier et matériel, et qui, bien loin d’être capables de diriger le grand mouvement d’un empire, ne sont pas dignes de tourner une roue dans la machine. » Par-dessus tant de dons, il avait une de ces imaginations fécondantes et précises qui croient que la connaissance achevée est une vue intérieure, qui ne quittent point un sujet sans l’avoir revêtu de ses couleurs et de ses formes ; et qui, traversant les statistiques et le fatras des documents arides, recomposent et reconstruisent devant les yeux du lecteur un pays lointain et une nation étrangère avec ses monuments, ses costumes, ses paysages et tout le détail mouvant des physionomies et des mœurs.

2201. (1925) Proses datées

Mêlé de très près au mouvement artistique, littéraire et musical de ces trente dernières années, M.  […] La place tenue par Moréas dans le mouvement poétique de son temps nous apparaît plus nettement. […] En effet, au moment où il débutait dans les lettres, vers 1885, avec son recueil les Syrtes, le mouvement littéraire qui constitua successivement l’Ecole décadente, puis l’Ecole symboliste, s’esquissait, et Moréas prit une part active à sa formation et à son développement. […] Cette double campagne typographique et la part qu’il prit au mouvement populaire suffirent, il faut le dire, à guérir ce qu’il appela plus tard sa « folie » et que, dans Mon cœur mis à nu, il cherche à s’expliquer à lui-même quand il écrit « Mon ivresse de 1848. […] En effet, les adversaires même du romantisme reconnaissent la nécessité et l’utilité de sa présence et admettent les ressources qu’il apporte en sensibilité, en pittoresque, en mouvement, la riche et abondante matière qu’il offre, la liberté d’expression qu’il permet, et dont c’est au classicisme à tirer parti en imposant à ces éléments de vitalité et de passion sa discipline et sa méthode, son ordre et son harmonie, en refrénant ses écarts et en modérant ses audaces.

2202. (1903) Le problème de l’avenir latin

Des gestes et des cris, des mouvements de rues et des mouvements oratoires. […] Nos mouvements ne peuvent plus être que des soubresauts, tantôt en avant tantôt en arrière. […] Dans la course du monde où tout est mouvement et labeur, l’être de cerveau suraffiné et de sensibilité hypertrophiée, est dépassé par ceux qu’il dédaigne, comme frustes et inférieurs.‌ […] En tous cas, cet instant viendra avec l’impitoyable exactitude des mouvements cosmiques.

2203. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Edison a fabriqué une femme électrique, une andréide d’une beauté merveilleuse, dont l’aspect, les mouvements et les paroles produisent l’illusion complète de la vie. […] — Serai-je maître de mon temps et libre de mes mouvements ? […] Car être c’est finir, et tout est mouvement, tout s’écoule et passe. […] Je veux bien qu’il n’admire point ce grand mouvement et qu’il garde un culte aux formes du passé. […] Il a le mouvement et la couleur.

2204. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Et, plutôt que de déplorer le mouvement de la Renaissance, on fera mieux de s’en tenir au jugement consacré. […] Pour toute réponse, on s’est avisé, depuis quelque temps, d’accuser le caractère de Racine, sa vivacité de premier mouvement, l’irritabilité de sa fibre de poète, sa susceptibilité toujours en éveil, attestée par combien d’épigrammes ! […] Ils ne firent pourtant que suivre le mouvement, ils ne le créèrent pas. […] Le premier mouvement de Voltaire, conformément à sa nature, est de prendre peur. […] Merlet a conçu l’ouvrage dont il vient de publier le premier volume, avec ce titre général : Tableau de la littérature française, 1800-1813, et ce sous-titre : Mouvement religieux, philosophique et poétique.

2205. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

L’idée se développe ainsi d’un mouvement large et fort, que ne ralentissent pas les reprises d’élan, que ne fatigue pas la longueur de l’étape et qui va jusqu’à son terme sans défaillance. […] André Rivoire, il n’y a pas de ces mouvements d’une éloquence tempétueuse qui sont comme des ouragans de mots à l’unisson des orages du cœur. […] Imaginons un régiment joyeux, en course, à qui l’on commande de s’immobiliser : le mouvement qui le portait frémit encore en lui. […] Bourget ne se contente pas de dévoiler par les incidents les étapes de la passion ; mais il en montre l’incessant progrès et le mouvement caché. […] « Il ne faut, dit l’auteur de Paludes, rire que de soi… » Et ce sont les mouvements naturels de l’esprit et du cœur qui ont ici leur formidable caricature.

2206. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Nous sommes comme Froissart ; cette variété de couleurs et de mouvement dans la plaine amuse la vue en attendant.

2207. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Quand sa fureur l’agite, ceux qui ne le connaissent point et qui l’entendent parler croient qu’il va tout renverser, mais ceux qui le connaissent savent que ses menaces n’ont point de suite, et que l’on n’a à appréhender que les premiers mouvements de cette fureur ; ce n’est pas qu’il ne soit assez méchant pour faire beaucoup de mal de sang-froid, mais c’est qu’il est trop faible et trop timide, et on ne doit craindre que le mal qu’il peut espérer de faire par des voies détournées, et jamais celui qui se fait à force ouverte… Il est avare, injuste, défiant au-dessus de tout ce qu’on peut dire ; sa plus grande dépense a toujours été en espions ; il ne peut pas souffrir que deux personnes parlent bas ensemble, il s’imagine que c’est de lui et contre lui qu’on parle… Dans les affaires qu’il a, il se sert tantôt de discours captieux et tantôt de discours embarrassés pour cacher le but où il veut aller, croyant être bien fin… Jamais il ne va au bien de l’affaire, soit qu’il soit question de l’État, de sa famille ou d’autres gens ; il est toujours conduit par quelque sorte d’intérêt prochain ou éloigné, et, au défaut de l’intérêt, par la haine, par l’envie ou par une basse politique.

2208. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Ayant fait toutes mes réserves, j’ai le droit maintenant d’ajouter que ces deux volumes doivent peut-être à ce genre de commentaire animé et plein d’effusion, à tout ce luxe inusité, d’avoir du mouvement et de la vie ; d’un peu nus et d’un peu secs qu’ils eussent été autrement (les écrivains qu’on appelle attiques le sont parfois), ils sont devenus plus nourris, plus riches, d’une lecture plus diversifiée et, somme toute, fort agréable ; seulement, dans le plat varié qu’on nous sert, cela saute aux yeux tout d’abord, la sauce a inondé le poisson.

2209. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Grâce à l’effroi qu’inspiraient ses armes, le terrible condottiere, à ce moment d’indépendance où il avait toute la liberté de ses mouvements et où il pouvait se porter à volonté sur tel ou tel point du pays pour le ravager, s’était créé un revenu fort considérable ; il touchait — tant, de Bérenger, comte de Barcelone ; — tant, du prince de Valence ; — tant, du seigneur d’Alpuente ; — tant, du seigneur de Murviédro, etc. ; on a les chiffres de ces sommes régulières que lui payaient les princes et seigneurs musulmans ou chrétiens, et qui constituaient ce que M. 

2210. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Un autre vieux classique de ce temps-là, M. de La Rivière, le gendre de Bussy-Rabutin, a jugé non moins sévèrement que Marais le salon de Mme de Lambert et son monde, quoiqu’il fût l’ami particulier de cette femme distinguée, sur laquelle nous nous permettons de différer d’opinion avec lui ; mais tous ces jugements et contre-jugements sont curieux, en ce qu’ils nous aident à comprendre le mouvement et les divisions de la société d’alors.

2211. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Mais, malgré cette bonne volonté et ces avances de premier mouvement, c’était ici toute une lourde machine à mouvoir ; on était loin du compte en commençant.

2212. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Je vous demande pardon d’oser vous répondre et suivre avec vous une telle controverse ; mais, puisque vous le voulez, je vous dirai que le moment sera venu quand vous aurez terminé votre grande entreprise, et mis par là le sceau à votre réputation ; car vous serez plus fort, plus puissant, plus imposant, et cette considération a d’autant plus de poids que vous ne terminerez peut-être pas, si vous êtes jeté dès à présent dans le mouvement des affaires.

2213. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Ailleurs, ayant à parler de Fontanes, il dira : « M. de Fontanes, qui restait fort amoureux du passé et était ce qu’on eût appelé dans le jargon moderne un grand réactionnaire… » J’avoue que ce dédain de la langue courante m’impatiente un peu riiez Tocqueville : car enfin le mot de réaction ne pouvait exister sous Louis XIV, puisqu’il n’y avait pas lieu au mouvement des partis, qui a motivé l’introduction du mot ; il fallait la Terreur et Thermidor, le Directoire et Fructidor, 1815 et les Cent-Jours, pour qu’il naquît et s’autorisât : à choses nouvelles il faut des mots nouveaux ; et quand l’emploi en est modéré, comme dans les exemples que je cite, quand l’usage les accepte et les consacre, c’est le fait d’un dégoût ou d’une timidité extrêmes de s’en priver ou de ne s’en servir qu’en s’en excusant de cette façon… Tangens maie singula dente superbo.

2214. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Il ressentit vivement le danger, et son premier mouvement fut de s’écrier : « Que devenois-je, hélas !

2215. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Ainsi à l’âge de douze ans, ayant été atteint d’un coup de tonnerre, au seuil même de la maison, comme on l’avait couché sur un lit sans mouvement et sans apparence de vie, mais non sans connaissance, il endura longtemps les doléances et les soins éperdus des assistants, ne pouvant prendre la parole pour les rassurer ; mais le premier mot qui lui échappa fut à sa tante : « Eh bien !

2216. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

» La Recherche de l’Absolu, dernière publication de M. de Balzac, n’est pas un de ses meilleurs romans : mais, à travers des circonstances fabuleuses et injustifiables, cette histoire a beaucoup de mouvement, de l’intérêt, et c’est une de celles où l’on peut le plus étudier à nu la manière de l’auteur, sa pente et ses défauts.

2217. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Frédéric Soulié encore a trouvé bien des veines (quelconques) du genre actuel, et les a poussées, les a labourées avec ressource et vigueur ; mais chez lui, trop souvent, à travers le mouvement incontestable, où est la finesse ?

2218. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

. — On a imprimé dans je ne sais quel livre d’Ana, que Prévost étant tombé amoureux d’une dame, à Hesdin probablement, son père, qui voyait cette intrigue de mauvais œil, alla un soir à la porte de la dame pour morigéner son fils au passage, et que celui-ci, dans la rapidité du mouvement qu’il fit pour s’échapper, heurta si violemment son père que le vieillard mourut des suites du coup.

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