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1282. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Je préfère avoir de mauvaises manières et n’avoir pas l’auriculaire comme une queue de rat empoisonné. […] Cela rappelle les plus mauvais jours de notre histoire… Encore une fois, messieurs, sortez ! […] Comme de coutume quelques mauvais, beaucoup de médiocres et quatre ou cinq très bons. […] C’était une poupée de mauvais ton, sentant le faubourg. […] Si votre total est faux, toute votre opération est mauvaise.

1283. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Celle-ci portait donc la défaveur du mauvais succès et les accusations des mécontents.

1284. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Du son des mots, on n’a cure, et par conséquent on néglige la rime ; bonne ou mauvaise, elle indique suffisamment la fin du vers : et n’est-ce pas à cela qu’elle sert ?

1285. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

S’il y a dans le style de nos modernes d’évidentes fautes de goût, cela tient surtout à leur mauvaise manière d’envisager le monde, et fort peu au mépris qu’ils ont eu pour les préceptes de Boileau-Despréaux.

1286. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre premier. Prostitués »

Je leur apprendrai ensuite le langage persuasif qui fait de la plus mauvaise cause la meilleure.

1287. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

Le triomphe de ces étrangers sur la littérature ethnique de nos pays nous semble plus terrible et mauvaise que l’invasion dos conquérantes armées allemandes.

1288. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Il a instamment prié le mauvais plaisant d’apprendre que tous les journalistes, indistinctement, sont des soleils d’urbanité, de savoir et de bonne foi, et de ne pas lui faire l’injure de croire qu’il fût du nombre de ces citoyens ingrats, toujours prêts à adresser aux dictateurs du goût et du génie ce méchant vers d’un vieux poëte : Tenez-vous dans vos peaux et ne jugez personne ; que pour lui, enfin, il était loin de penser que la peau du lion ne fût pas la peau véritable de ces populaires seigneurs.

1289. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

qui bégayent des formules, mauvaises d’un côté, bonnes de l’autre ; les vieilles religions qui font peau neuve ; Rome, la cité de la foi, qui va se redresser peut-être à la hauteur de Paris, la cité de l’intelligence ; les théories, les imaginations et les systèmes aux prises de toutes parts avec le vrai ; la question de l’avenir déjà explorée et sondée comme celle du passé.

1290. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Aujourd’hui que trois cent soixante-cinq jours, c’est-à-dire, par le temps où nous vivons, trois cent soixante-cinq événements, nous séparent du roi tombé ; aujourd’hui que le flot des indignations populaires a cessé de battre les dernières années croulantes de la restauration, comme la mer qui se retire d’une grève déserte ; aujourd’hui que Charles X est plus oublié que Louis XIII, l’auteur a donné sa pièce au public ; et le public l’a prise comme l’auteur la lui a donnée, naïvement, sans arrière-pensée, comme chose d’art, bonne ou mauvaise, mais voilà tout.

1291. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Ses ouvrages sont un mélange de bon & de mauvais, qui en rend la lecture dangereuse à ceux qui n’ont pas l’esprit formé.

1292. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Les départements continuaient à acclamer, sans critique, toutes les mauvaises pièces en tournée et à admirer les fonctionnaires de passage.

1293. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

Ces anathêmes devant effrayer les ames délicates, nous ne nous étendrons pas davantage sur ce qu’il y a de bon & de mauvais dans l’Encyclopédie.

1294. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Deuxième cours des études d’une Université » pp. 489-494

Il y a un Abrégé de l’Histoire universelle dans le Cours d’Education de l’abbé de Condillac, aussi bon instituteur que son élève88 est mauvais.

1295. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Satire contre le luxe, à la manière de Perse » pp. 122-126

Mon ami, aimons notre patrie ; aimons nos contemporains ; soumettons-nous à un ordre de choses qui pourrait par hasard être meilleur ou plus mauvais ; jouissons des avantages de notre condition.

1296. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

Si dans le cours d’une année il se commet à Rome vingt mauvaises actions, il s’en commet quinze dans les deux mois de la grande chaleur.

1297. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

On étoit si bien prévenu en sa faveur, que lorsqu’il joüoit moins bien qu’à l’ordinaire, on disoit de lui qu’il se negligeoit, ou que par un accident auquel les bons acteurs sont sujets volontiers, il avoit fait une mauvaise digestion.

1298. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Ils n’ont donc de ce qu’ils attaquent qu’une notion bien confuse Le héros du Disciple, qui a ouvert la campagne il y a environ neuf ans, n’est pas seulement un triste caractère, c’est un médiocre esprit, un mauvais élève qui n’a pas compris son maître.

1299. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IV »

En principe, bonne ou mauvaise, on combat l’imitation, et l’on nous accuse même d’avoir « confondu l’imitation du sujet et l’imitation du langage ».

1300. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

Les vieillards de Troie ne pouvaient trouver mauvais que les peuples se fussent armés pour la querelle de la beauté : et Homère faisait sortir de cette pensée une poésie tout entière.

1301. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Triste mérite, dans tous les cas ; car s’ils sont bons on regrette de n’avoir pas eu à lire davantage, et s’ils sont mauvais, c’est encore trop !

1302. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Nous sommes tous issus d’un passé mauvais, entraînés par des courants contraires.

1303. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

Il n’a ni le brio d’éblouissant mauvais sujet, ni la tournure, ni la fougue, ni l’élan du poète qui, parti de Cape et d’Épée, aboutit à Colombes et Couleuvres.

1304. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

S’il passe une partie de sa longue vie à la cour des tyrans de Syracuse, maîtres bons ou mauvais, généreux ou cruels, mais toujours amis des arts, s’il n’a rien du caractère héroïque d’un Eschyle, que nous voyons cependant aller aussi chercher asile à Syracuse, Simonide, du moins, avait senti en poëte cette gloire des armes qu’il ne partageait pas.

1305. (1888) Portraits de maîtres

Il ne connaît les grands Hellènes que par de mauvaises traductions. […] La dépendance, de quelque nature que ce soit, est mauvaise aux critiques. […] L’article des Regrets est une des mauvaises actions que la plume ait commises. […] Je me rappelle la surprise contenue, l’étonnement béatifique d’une petite marchande à qui, dans un compte inextricable de mauvaises monnaies locales, je donnai et je laissai par-delà son dû un centime. […] S’ils préfèrent à cette méthode des succès plus faciles ils pourront enlever par surprise ou scandale une vogue éphémère et de mauvais aloi la solide estime et la renommée durable ne seront pas faites pour eux.

1306. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Le charme était rompu et le mauvais sort écarté. […] « Je suis un auteur passable, avait-il répondu au prince, et je puis être un fort mauvais secrétaire ! […] Comme acteur, Molière a bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie et de duper tout Paris avec de mauvaises pièces. […] Il faisait contre mauvaise fortune bon cœur et répondait avec esprit à ces sottises. […] À dire vrai, il est peut-être clément et modéré dans ses calomnies, ce maître drôle, comparé à l’illustre inconnu qui n’est passé à la postérité que grâce à une mauvaise action.

1307. (1902) Le critique mort jeune

M. de Gourmont est, à en juger par son œuvre seule, d’humeur aristocratique, peu entendu dans l’art de la réclame et mauvais courtisan du succès. […] Ce jeune écrivain, intelligent, subtil, très lettré, a retrouvé normalement l’accent qui est celui des fidèles lorsqu’ils parlent d’un mauvais prêtre.) […] Mais le Paris de 1750 ne ressemblait en rien à une mauvaise bourgade asiatique peuplée de juifs crasseux : tête réfléchie et gracieuse de l’univers intellectuel, capitale d’une monarchie encore puissante, tout ce qui s’y faisait se développait glorieusement par tout le reste de la terre habitée. […] L’un ferme son ouvrage sur ces paroles du bon seigneur de Bourdeilles : « Voyla mon conte faict, soit bon ou mauvais : je ne suis pour plaire à tous. […] Lucien Muhlfeld ne décide pas si l’union libre entraînera de bons ou de mauvais effets.

1308. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Dans cette fumée jaunâtre, les objets semblent des fantômes effacés ; la nature a l’air d’une mauvaise ébauche au fusain sur laquelle un enfant a maladroitement passé la manche. […] En effet, il faut s’y conformer pour y vivre ; au bout de huit jours on sent qu’on doit renoncer ici à la jouissance délicate et savourée, au bonheur de se laisser vivre, à l’oisiveté abandonnée, au contentement des yeux, à l’épanouissement facile et harmonieux de la nature artistique et animale, qu’il faut se marier, élever un troupeau d’enfants, prendre les soucis et l’importance du chef de famille, s’enrichir, se pourvoir contre la mauvaise saison, se munir de bien-être, devenir protestant, industriel, politique, bref, capable d’activité et de résistance, et, dans toutes les voies ouvertes à l’homme, endurer et faire effort. […] Le cottage est propre ; il y a là des habitudes d’ordre ; les assiettes à dessins bleuâtres, régulièrement rangées, font un bon effet au-dessus du buffet brillant ; les carreaux rouges ont été balayés, il n’y a pas de vitres cassées, ni salies ; point de portes disjointes, de volets dépendus, de mares stagnantes, de fumiers épars, comme chez nos villageois ; le petit jardin est purgé de toutes les mauvaises herbes ; souvent des rosiers, des chèvrefeuilles encadrent la porte, et, le dimanche, on voit le père, la mère assis près d’une table bien essuyée, avec du thé et du beurre, jouir de leur home, et de l’ordre qu’ils y ont mis.

1309. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

L’enthousiasme profond et sévère de Villehardouin ce vaste espoir qui se montre dans la description de la flotte, l’oubli de tout ce qu’il quitte dans son entraînement vers ce qu’il va chercher, ne sont pas moins propres à l’esprit français que le sens rassis de Joinville réfléchissant sur le danger qu’il brave, et se rendant bon témoignage à lui-même dans cette crainte qu’il exprime pour l’homme qui s’embarquerait avec une conscience mauvaise. […] Tracer d’une main impartiale les portraits des grands personnages, faire des réflexions sur les événements et les caractères des peuples, comparer leurs institutions, distinguer une bonne politique et une mauvaise, indiquer des progrès à faire, des réformes à réaliser, enfin regarder l’histoire comme un enseignement, voilà ce qui donnait à Comines le droit de prendre le titre d’historien, que Froissart s’attribue si naïvement. […] Quant à Charles VIII, quoiqu’il en ait été d’abord maltraité, et qu’il n’ait jamais eu complétement sa faveur, il juge ce jeune prince avec indulgence, et ne lui « sait pas mauvais gré de ses rudesses », dit-il quelque part, « connoissant que c’estoit en sa jeunesse, et qu’il ne venoit pas de lui. » De ces trois princes, celui qui devait le plus l’occuper, c’est Louis XI.

1310. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Il n’y a que les maisons en bois qui résistent à nos presses, et c’est là seulement, où on nous trouve. » * * * — Le duc de C… aurait vingt-cinq mannequins, modelés sur sa personne, pour que ses vêtements ne se déshabituent pas de ses formes, et ne contractent pas de mauvais plis. […] Et il y avait, tout autour de moi, des regards de passants, ironiques et méchants, des mauvais visages de rêves. […] Jeudi 21 septembre La princesse était, ce soir, dans les souvenirs mauvais et tristes de sa vie.

1311. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Vous allez voir comme ce poète tourne et retourne ce reproche amer à la toute-puissance arbitraire, bonne ou mauvaise, qui l’a réveillé. […] ou bien n’y a-t-il rien qu’un mauvais rêve ? […] Vos sens s’émoussent un à un comme de mauvais outils incapables de creuser même vos propres pensées.

1312. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

L’esprit est une flamme dangereuse qui, tout en brûlant les mauvaises herbes, dessèche les fleurs d’alentour. […] Félix Faure dit au porteur de cette mauvaise nouvelle : « C’était un grand citoyen, un patriote ». […] » Les hurlements à la mort sont de mauvaises suggestions pour les foules inconscientes. […] Évidemment, il y est arrivé par un mauvais jour… » Ma gracieuse interlocutrice avait raison. […] ici, toute l’ironie mauvaise dont nous sommes saturés ne peut duper notre esprit ni désabuser notre cœur.

1313. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

. — « Mauvais, répondit celui-ci ; et c’est vous, monseigneur, qui les avez faits. » C’est du Boileau plus rude, plus à bout portant. Le mot de Boileau à Louis XIV est plus poli : « Votre Majesté peut tout ce qu’elle veut : elle a voulu faire de mauvais vers, elle y a réussi. » — Pendant un voyage qu’il fit en Normandie, après dix ans d’absence, en 1586, Malherbe perdit le Grand-Prieur, son patron, mort assassiné ; ce qui interrompit sa fortune. […] Ce qui est sûr, c’est que Malherbe, malgré ses plaintes, avait enfin triomphé de sa mauvaise étoile et de celle des poètes. […] L’habitude de trôner est une mauvaise chose ; le roi Voltaire s’y entendait mieux.

1314. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Je ne demande point au poète comique une morale positive ; je ne lui demande même pas de s’interdire la représentation de la ruse, du mensonge, de l’égoïsme, des mauvaises passions, de 1 immoralité en un mot ; la comédie ferait mieux de ne rien peindre de pire que des ridicules, mais il lui est permis de produire sur la scène le vice lui-même, pourvu que le poète ait une assez grande intelligence de son art et assez de tact moral pour empêcher que ma conscience ne vienne élever sa voix au milieu de la fête qu’il donne à mon esprit. […] Les géomètres sont de très mauvais critiques, et les fous ne valent pas mieux. […] Quand le mauvais sujet chez qui elle a établi son empire, avoue gaiement ses fautes au public, et cherche à s’attirer ses bonnes grâces (ce qui est possible, puisqu’il ne fait de tort à personne et qu’il est un joyeux compagnon), il nous présente ce que j’ai appelé le comique avoué 60. […] Le trésor enfoui est toujours présent à l’esprit du spectateur ; il est là, comme un mauvais génie, qui tourmente l’avare jusqu’à le rendre fou.

1315. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Entre celles-ci, l’amour est la plus mauvaise. […] Cela est d’un mauvais exemple. […] II Retournons la liste : par opposition à ces caractères factices et mauvais que produisent les institutions nationales, vous trouvez des êtres bons tels que les fait la nature, et au premier rang les enfants. […] Il se demande si, en effet, il n’est pas mauvais ou méchant, et il pleure.

1316. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

IV Tu auras vu un schisme de famille s’emparer de ce trône par voie de popularité fondée sur un mauvais souvenir, hérédité qui ne devait pas être un crime dans les fils innocents des fautes du père, mais qui ne devait pas être non plus un titre à la couronne tombée avec la tête d’un martyr de la royauté. […] Tu auras été ivre de sécurité et de joie en voyant cette république, qui se craignait elle-même, abolir courageusement la peine de mort le lendemain de son avènement imprévu, de peur d’abuser jamais des armes que tous les régimes s’étaient transmises jusque-là les uns aux autres pour immoler leurs ennemis ; tu auras frémi d’espérance en voyant cette démocratie philosophique déclarer la paix au monde étonné ; tu auras eu le délire de l’admiration en voyant quelques citoyens obéis par le peuple et pressés par d’innombrables prétoriens de la multitude de perpétuer leur dictature ; tu les auras vus, au contraire, appeler la nation entière à se lever debout dans ses comices afin de remettre plus vite cette dictature à la nation représentant cette légitimité des interrègnes ; et quand la nation, relevée par la main de ces hommes de sauvetage, aura repris son aplomb et son sang-froid, tu n’auras eu pour ces citoyens, victimes émissaires de leur dévouement, que des calomnies, des mépris, des outrages, des abandons, pour décourager les abnégations futures, et pour montrer à l’avenir qu’on ne sauve sa patrie qu’à la condition de se perdre soi-même : mauvais exemple qui ne profitera pas à la nation. […] Je n’hésitai pas : les vers et la requête du prince étaient secrets, il n’y avait aucune vile complaisance à moi de sacrifier, aux susceptibilités d’un prince que je n’avais pas eu l’intention de blesser, quelques mauvais vers de circonstance qu’il me priait d’effacer par la voix toute-puissante de ma mère. […] Vous allez décupler leur popularité de mauvais aloi et en faire une popularité civique, popularité de vengeance contre la couronne et de ressentiment irréfléchi contre vous-mêmes.

1317. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Je suis seulement parvenu, ayant vécu une partie de ma vie avec une cantatrice, à discerner la bonne et la mauvaise musique, mais ça m’est absolument égal… « C’est tout de même curieux que tous les écrivains de ce temps-ci soient comme cela. […] Je reçois encore aujourd’hui des lettres d’injures, parce que j’ai osé faire un parallèle entre Timon d’Athènes et Le Misanthrope. » De Molière la causerie saute à tout ce xviie  siècle, si ennuyeux, si antipathique, d’une si mauvaise langue, entre la langue grasse du xvie  siècle et la langue claire du xviiie . […] Toutes ou presque toutes ont la tête carrée, des têtes de volonté et d’endurcissement, de mauvaises têtes de paysannes — et déprimées d’une manière curieusement uniforme. […] Ce n’est pas mauvaise volonté de l’Académie, c’est ignorance.

1318. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Oublier un des termes de la double équation, — nécessité d’un objet et d’un sujet, nécessité d’une passerelle pour les relier, — est un mauvais calcul. […] C’est déjà quelque chose, c’est beaucoup, lorsque ces lieux communs mesurés sont aussi beaux que de la mauvaise prose. […] Il sait que dire d’un morceau : « le fond est bon, mais la forme mauvaise » équivaut à un non-sens. […]  » Et plus loin : « Pour déconcerter le subjectivisme, on lui a porté le défi d’exprimer en propres termes ses découvertes : cela est de mauvaise guerre.

1319. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Mauvais vouloirs, méchants tours, hostilités, tout vient de là. […] Et encore si c’eût été la laideur vraie et la mauvaise odeur franche ! […] Daudet a conservé un mauvais souvenir du collège. […] N’ayez pas peur : nous n’en ferons pas un mauvais usage, ni même aucun usage. […] Vous trouvez ce vin-là mauvais ?

1320. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Que Diderot engraisse, que sa panse s’arrondisse, qu’il ait des indigestions et prenne médecine ; que mademoiselle Voland elle-même paie de quinze mauvais jours un petit verre de vin et une cuisse de perdrix de trop, cela nous choque en eux pour longtemps et gâte à nos yeux bien des effusions encore vives et de fraîches réminiscences d’amour.

1321. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Les passions causent tant de malheurs par elles-mêmes, qu’il n’est pas nécessaire, pour en détourner, de peindre leurs effets dans les âmes naturellement vicieuses ; nul homme, à l’avance, ne se croyant capable de commettre une mauvaise action, ce genre de danger n’effraye personne, et lorsqu’on le suppose, on se donne seulement pour adversaire l’orgueil de son lecteur.

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