Je préfère avoir de mauvaises manières et n’avoir pas l’auriculaire comme une queue de rat empoisonné. […] Cela rappelle les plus mauvais jours de notre histoire… Encore une fois, messieurs, sortez ! […] Comme de coutume quelques mauvais, beaucoup de médiocres et quatre ou cinq très bons. […] C’était une poupée de mauvais ton, sentant le faubourg. […] Si votre total est faux, toute votre opération est mauvaise.
Celle-ci portait donc la défaveur du mauvais succès et les accusations des mécontents.
Du son des mots, on n’a cure, et par conséquent on néglige la rime ; bonne ou mauvaise, elle indique suffisamment la fin du vers : et n’est-ce pas à cela qu’elle sert ?
S’il y a dans le style de nos modernes d’évidentes fautes de goût, cela tient surtout à leur mauvaise manière d’envisager le monde, et fort peu au mépris qu’ils ont eu pour les préceptes de Boileau-Despréaux.
Je leur apprendrai ensuite le langage persuasif qui fait de la plus mauvaise cause la meilleure.
Le triomphe de ces étrangers sur la littérature ethnique de nos pays nous semble plus terrible et mauvaise que l’invasion dos conquérantes armées allemandes.
Il a instamment prié le mauvais plaisant d’apprendre que tous les journalistes, indistinctement, sont des soleils d’urbanité, de savoir et de bonne foi, et de ne pas lui faire l’injure de croire qu’il fût du nombre de ces citoyens ingrats, toujours prêts à adresser aux dictateurs du goût et du génie ce méchant vers d’un vieux poëte : Tenez-vous dans vos peaux et ne jugez personne ; que pour lui, enfin, il était loin de penser que la peau du lion ne fût pas la peau véritable de ces populaires seigneurs.
qui bégayent des formules, mauvaises d’un côté, bonnes de l’autre ; les vieilles religions qui font peau neuve ; Rome, la cité de la foi, qui va se redresser peut-être à la hauteur de Paris, la cité de l’intelligence ; les théories, les imaginations et les systèmes aux prises de toutes parts avec le vrai ; la question de l’avenir déjà explorée et sondée comme celle du passé.
Aujourd’hui que trois cent soixante-cinq jours, c’est-à-dire, par le temps où nous vivons, trois cent soixante-cinq événements, nous séparent du roi tombé ; aujourd’hui que le flot des indignations populaires a cessé de battre les dernières années croulantes de la restauration, comme la mer qui se retire d’une grève déserte ; aujourd’hui que Charles X est plus oublié que Louis XIII, l’auteur a donné sa pièce au public ; et le public l’a prise comme l’auteur la lui a donnée, naïvement, sans arrière-pensée, comme chose d’art, bonne ou mauvaise, mais voilà tout.
Ses ouvrages sont un mélange de bon & de mauvais, qui en rend la lecture dangereuse à ceux qui n’ont pas l’esprit formé.
Les départements continuaient à acclamer, sans critique, toutes les mauvaises pièces en tournée et à admirer les fonctionnaires de passage.
Ces anathêmes devant effrayer les ames délicates, nous ne nous étendrons pas davantage sur ce qu’il y a de bon & de mauvais dans l’Encyclopédie.
Il y a un Abrégé de l’Histoire universelle dans le Cours d’Education de l’abbé de Condillac, aussi bon instituteur que son élève88 est mauvais.
Mon ami, aimons notre patrie ; aimons nos contemporains ; soumettons-nous à un ordre de choses qui pourrait par hasard être meilleur ou plus mauvais ; jouissons des avantages de notre condition.
Si dans le cours d’une année il se commet à Rome vingt mauvaises actions, il s’en commet quinze dans les deux mois de la grande chaleur.
On étoit si bien prévenu en sa faveur, que lorsqu’il joüoit moins bien qu’à l’ordinaire, on disoit de lui qu’il se negligeoit, ou que par un accident auquel les bons acteurs sont sujets volontiers, il avoit fait une mauvaise digestion.
Ils n’ont donc de ce qu’ils attaquent qu’une notion bien confuse Le héros du Disciple, qui a ouvert la campagne il y a environ neuf ans, n’est pas seulement un triste caractère, c’est un médiocre esprit, un mauvais élève qui n’a pas compris son maître.
En principe, bonne ou mauvaise, on combat l’imitation, et l’on nous accuse même d’avoir « confondu l’imitation du sujet et l’imitation du langage ».
Les vieillards de Troie ne pouvaient trouver mauvais que les peuples se fussent armés pour la querelle de la beauté : et Homère faisait sortir de cette pensée une poésie tout entière.
Triste mérite, dans tous les cas ; car s’ils sont bons on regrette de n’avoir pas eu à lire davantage, et s’ils sont mauvais, c’est encore trop !
Nous sommes tous issus d’un passé mauvais, entraînés par des courants contraires.
Il n’a ni le brio d’éblouissant mauvais sujet, ni la tournure, ni la fougue, ni l’élan du poète qui, parti de Cape et d’Épée, aboutit à Colombes et Couleuvres.
S’il passe une partie de sa longue vie à la cour des tyrans de Syracuse, maîtres bons ou mauvais, généreux ou cruels, mais toujours amis des arts, s’il n’a rien du caractère héroïque d’un Eschyle, que nous voyons cependant aller aussi chercher asile à Syracuse, Simonide, du moins, avait senti en poëte cette gloire des armes qu’il ne partageait pas.
Il ne connaît les grands Hellènes que par de mauvaises traductions. […] La dépendance, de quelque nature que ce soit, est mauvaise aux critiques. […] L’article des Regrets est une des mauvaises actions que la plume ait commises. […] Je me rappelle la surprise contenue, l’étonnement béatifique d’une petite marchande à qui, dans un compte inextricable de mauvaises monnaies locales, je donnai et je laissai par-delà son dû un centime. […] S’ils préfèrent à cette méthode des succès plus faciles ils pourront enlever par surprise ou scandale une vogue éphémère et de mauvais aloi la solide estime et la renommée durable ne seront pas faites pour eux.
Le charme était rompu et le mauvais sort écarté. […] « Je suis un auteur passable, avait-il répondu au prince, et je puis être un fort mauvais secrétaire ! […] Comme acteur, Molière a bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie et de duper tout Paris avec de mauvaises pièces. […] Il faisait contre mauvaise fortune bon cœur et répondait avec esprit à ces sottises. […] À dire vrai, il est peut-être clément et modéré dans ses calomnies, ce maître drôle, comparé à l’illustre inconnu qui n’est passé à la postérité que grâce à une mauvaise action.
M. de Gourmont est, à en juger par son œuvre seule, d’humeur aristocratique, peu entendu dans l’art de la réclame et mauvais courtisan du succès. […] Ce jeune écrivain, intelligent, subtil, très lettré, a retrouvé normalement l’accent qui est celui des fidèles lorsqu’ils parlent d’un mauvais prêtre.) […] Mais le Paris de 1750 ne ressemblait en rien à une mauvaise bourgade asiatique peuplée de juifs crasseux : tête réfléchie et gracieuse de l’univers intellectuel, capitale d’une monarchie encore puissante, tout ce qui s’y faisait se développait glorieusement par tout le reste de la terre habitée. […] L’un ferme son ouvrage sur ces paroles du bon seigneur de Bourdeilles : « Voyla mon conte faict, soit bon ou mauvais : je ne suis pour plaire à tous. […] Lucien Muhlfeld ne décide pas si l’union libre entraînera de bons ou de mauvais effets.
Dans cette fumée jaunâtre, les objets semblent des fantômes effacés ; la nature a l’air d’une mauvaise ébauche au fusain sur laquelle un enfant a maladroitement passé la manche. […] En effet, il faut s’y conformer pour y vivre ; au bout de huit jours on sent qu’on doit renoncer ici à la jouissance délicate et savourée, au bonheur de se laisser vivre, à l’oisiveté abandonnée, au contentement des yeux, à l’épanouissement facile et harmonieux de la nature artistique et animale, qu’il faut se marier, élever un troupeau d’enfants, prendre les soucis et l’importance du chef de famille, s’enrichir, se pourvoir contre la mauvaise saison, se munir de bien-être, devenir protestant, industriel, politique, bref, capable d’activité et de résistance, et, dans toutes les voies ouvertes à l’homme, endurer et faire effort. […] Le cottage est propre ; il y a là des habitudes d’ordre ; les assiettes à dessins bleuâtres, régulièrement rangées, font un bon effet au-dessus du buffet brillant ; les carreaux rouges ont été balayés, il n’y a pas de vitres cassées, ni salies ; point de portes disjointes, de volets dépendus, de mares stagnantes, de fumiers épars, comme chez nos villageois ; le petit jardin est purgé de toutes les mauvaises herbes ; souvent des rosiers, des chèvrefeuilles encadrent la porte, et, le dimanche, on voit le père, la mère assis près d’une table bien essuyée, avec du thé et du beurre, jouir de leur home, et de l’ordre qu’ils y ont mis.
L’enthousiasme profond et sévère de Villehardouin ce vaste espoir qui se montre dans la description de la flotte, l’oubli de tout ce qu’il quitte dans son entraînement vers ce qu’il va chercher, ne sont pas moins propres à l’esprit français que le sens rassis de Joinville réfléchissant sur le danger qu’il brave, et se rendant bon témoignage à lui-même dans cette crainte qu’il exprime pour l’homme qui s’embarquerait avec une conscience mauvaise. […] Tracer d’une main impartiale les portraits des grands personnages, faire des réflexions sur les événements et les caractères des peuples, comparer leurs institutions, distinguer une bonne politique et une mauvaise, indiquer des progrès à faire, des réformes à réaliser, enfin regarder l’histoire comme un enseignement, voilà ce qui donnait à Comines le droit de prendre le titre d’historien, que Froissart s’attribue si naïvement. […] Quant à Charles VIII, quoiqu’il en ait été d’abord maltraité, et qu’il n’ait jamais eu complétement sa faveur, il juge ce jeune prince avec indulgence, et ne lui « sait pas mauvais gré de ses rudesses », dit-il quelque part, « connoissant que c’estoit en sa jeunesse, et qu’il ne venoit pas de lui. » De ces trois princes, celui qui devait le plus l’occuper, c’est Louis XI.
Il n’y a que les maisons en bois qui résistent à nos presses, et c’est là seulement, où on nous trouve. » * * * — Le duc de C… aurait vingt-cinq mannequins, modelés sur sa personne, pour que ses vêtements ne se déshabituent pas de ses formes, et ne contractent pas de mauvais plis. […] Et il y avait, tout autour de moi, des regards de passants, ironiques et méchants, des mauvais visages de rêves. […] Jeudi 21 septembre La princesse était, ce soir, dans les souvenirs mauvais et tristes de sa vie.
Vous allez voir comme ce poète tourne et retourne ce reproche amer à la toute-puissance arbitraire, bonne ou mauvaise, qui l’a réveillé. […] ou bien n’y a-t-il rien qu’un mauvais rêve ? […] Vos sens s’émoussent un à un comme de mauvais outils incapables de creuser même vos propres pensées.
L’esprit est une flamme dangereuse qui, tout en brûlant les mauvaises herbes, dessèche les fleurs d’alentour. […] Félix Faure dit au porteur de cette mauvaise nouvelle : « C’était un grand citoyen, un patriote ». […] » Les hurlements à la mort sont de mauvaises suggestions pour les foules inconscientes. […] Évidemment, il y est arrivé par un mauvais jour… » Ma gracieuse interlocutrice avait raison. […] ici, toute l’ironie mauvaise dont nous sommes saturés ne peut duper notre esprit ni désabuser notre cœur.
. — « Mauvais, répondit celui-ci ; et c’est vous, monseigneur, qui les avez faits. » C’est du Boileau plus rude, plus à bout portant. Le mot de Boileau à Louis XIV est plus poli : « Votre Majesté peut tout ce qu’elle veut : elle a voulu faire de mauvais vers, elle y a réussi. » — Pendant un voyage qu’il fit en Normandie, après dix ans d’absence, en 1586, Malherbe perdit le Grand-Prieur, son patron, mort assassiné ; ce qui interrompit sa fortune. […] Ce qui est sûr, c’est que Malherbe, malgré ses plaintes, avait enfin triomphé de sa mauvaise étoile et de celle des poètes. […] L’habitude de trôner est une mauvaise chose ; le roi Voltaire s’y entendait mieux.
Je ne demande point au poète comique une morale positive ; je ne lui demande même pas de s’interdire la représentation de la ruse, du mensonge, de l’égoïsme, des mauvaises passions, de 1 immoralité en un mot ; la comédie ferait mieux de ne rien peindre de pire que des ridicules, mais il lui est permis de produire sur la scène le vice lui-même, pourvu que le poète ait une assez grande intelligence de son art et assez de tact moral pour empêcher que ma conscience ne vienne élever sa voix au milieu de la fête qu’il donne à mon esprit. […] Les géomètres sont de très mauvais critiques, et les fous ne valent pas mieux. […] Quand le mauvais sujet chez qui elle a établi son empire, avoue gaiement ses fautes au public, et cherche à s’attirer ses bonnes grâces (ce qui est possible, puisqu’il ne fait de tort à personne et qu’il est un joyeux compagnon), il nous présente ce que j’ai appelé le comique avoué 60. […] Le trésor enfoui est toujours présent à l’esprit du spectateur ; il est là, comme un mauvais génie, qui tourmente l’avare jusqu’à le rendre fou.
Entre celles-ci, l’amour est la plus mauvaise. […] Cela est d’un mauvais exemple. […] II Retournons la liste : par opposition à ces caractères factices et mauvais que produisent les institutions nationales, vous trouvez des êtres bons tels que les fait la nature, et au premier rang les enfants. […] Il se demande si, en effet, il n’est pas mauvais ou méchant, et il pleure.
IV Tu auras vu un schisme de famille s’emparer de ce trône par voie de popularité fondée sur un mauvais souvenir, hérédité qui ne devait pas être un crime dans les fils innocents des fautes du père, mais qui ne devait pas être non plus un titre à la couronne tombée avec la tête d’un martyr de la royauté. […] Tu auras été ivre de sécurité et de joie en voyant cette république, qui se craignait elle-même, abolir courageusement la peine de mort le lendemain de son avènement imprévu, de peur d’abuser jamais des armes que tous les régimes s’étaient transmises jusque-là les uns aux autres pour immoler leurs ennemis ; tu auras frémi d’espérance en voyant cette démocratie philosophique déclarer la paix au monde étonné ; tu auras eu le délire de l’admiration en voyant quelques citoyens obéis par le peuple et pressés par d’innombrables prétoriens de la multitude de perpétuer leur dictature ; tu les auras vus, au contraire, appeler la nation entière à se lever debout dans ses comices afin de remettre plus vite cette dictature à la nation représentant cette légitimité des interrègnes ; et quand la nation, relevée par la main de ces hommes de sauvetage, aura repris son aplomb et son sang-froid, tu n’auras eu pour ces citoyens, victimes émissaires de leur dévouement, que des calomnies, des mépris, des outrages, des abandons, pour décourager les abnégations futures, et pour montrer à l’avenir qu’on ne sauve sa patrie qu’à la condition de se perdre soi-même : mauvais exemple qui ne profitera pas à la nation. […] Je n’hésitai pas : les vers et la requête du prince étaient secrets, il n’y avait aucune vile complaisance à moi de sacrifier, aux susceptibilités d’un prince que je n’avais pas eu l’intention de blesser, quelques mauvais vers de circonstance qu’il me priait d’effacer par la voix toute-puissante de ma mère. […] Vous allez décupler leur popularité de mauvais aloi et en faire une popularité civique, popularité de vengeance contre la couronne et de ressentiment irréfléchi contre vous-mêmes.
Je suis seulement parvenu, ayant vécu une partie de ma vie avec une cantatrice, à discerner la bonne et la mauvaise musique, mais ça m’est absolument égal… « C’est tout de même curieux que tous les écrivains de ce temps-ci soient comme cela. […] Je reçois encore aujourd’hui des lettres d’injures, parce que j’ai osé faire un parallèle entre Timon d’Athènes et Le Misanthrope. » De Molière la causerie saute à tout ce xviie siècle, si ennuyeux, si antipathique, d’une si mauvaise langue, entre la langue grasse du xvie siècle et la langue claire du xviiie . […] Toutes ou presque toutes ont la tête carrée, des têtes de volonté et d’endurcissement, de mauvaises têtes de paysannes — et déprimées d’une manière curieusement uniforme. […] Ce n’est pas mauvaise volonté de l’Académie, c’est ignorance.
Oublier un des termes de la double équation, — nécessité d’un objet et d’un sujet, nécessité d’une passerelle pour les relier, — est un mauvais calcul. […] C’est déjà quelque chose, c’est beaucoup, lorsque ces lieux communs mesurés sont aussi beaux que de la mauvaise prose. […] Il sait que dire d’un morceau : « le fond est bon, mais la forme mauvaise » équivaut à un non-sens. […] » Et plus loin : « Pour déconcerter le subjectivisme, on lui a porté le défi d’exprimer en propres termes ses découvertes : cela est de mauvaise guerre.
Mauvais vouloirs, méchants tours, hostilités, tout vient de là. […] Et encore si c’eût été la laideur vraie et la mauvaise odeur franche ! […] Daudet a conservé un mauvais souvenir du collège. […] N’ayez pas peur : nous n’en ferons pas un mauvais usage, ni même aucun usage. […] Vous trouvez ce vin-là mauvais ?
Que Diderot engraisse, que sa panse s’arrondisse, qu’il ait des indigestions et prenne médecine ; que mademoiselle Voland elle-même paie de quinze mauvais jours un petit verre de vin et une cuisse de perdrix de trop, cela nous choque en eux pour longtemps et gâte à nos yeux bien des effusions encore vives et de fraîches réminiscences d’amour.
Les passions causent tant de malheurs par elles-mêmes, qu’il n’est pas nécessaire, pour en détourner, de peindre leurs effets dans les âmes naturellement vicieuses ; nul homme, à l’avance, ne se croyant capable de commettre une mauvaise action, ce genre de danger n’effraye personne, et lorsqu’on le suppose, on se donne seulement pour adversaire l’orgueil de son lecteur.