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880. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Le professeur en législation s’occupera de l’historique de la législation des nations les plus célèbres de l’antiquité et surtout des Grecs et des Romains.

881. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Il devient très-évident que le public français revient plus que jamais aux Grecs et aux Romains, dont on l’avait vu si dégoûté il y a quelques années.

882. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Les Grecs faisaient pleurer, crier leurs héros tragiques, mais parmi les sanglots et les convulsions ils plaçaient des couplets où la souffrance, cause de tout ce désordre, s’expliquait avec la plus délicate précision.

883. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Celle-ci donne la sensation d’une image d’Épinal collée au mur d’une auberge de village ; celle-là fait songer à une pierre gravée, à un camée grec, et cette autre est pareille à une feuille de parchemin, ornée et fleurie par le soigneux pinceau de l’imagier.

884. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

III, pars II, p. 504) et des vagues traditions qui restent à Jérusalem dans le clergé grec sur l’état du rocher actuellement dissimulé par l’édicule du Saint-Sépulcre.

885. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Ce que nous entendons aujourd’hui par décence dans le langage était inconnu aux Grecs et aux Romains30.

886. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

D’après cette poétique hypothèse, l’Érynnis primordiale, multipliée par la fable grecque, serait la Saranyu védique, une des mille personnifications de l’Aurore.

887. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Une cathédrale gothique présente un ordre admirable dans sa naïve irrégularité ; nos édifices français modernes, auxquels on a si gauchement appliqué l’architecture grecque ou romaine, n’offrent qu’un désordre régulier.

888. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Le patriotisme qui bouillonnait au fond de l’âme d’un Grec et d’un Romain bouillonne de la même manière au fond de toute âme patriotique ; l’éloquence de Démosthène lui appartenait à lui seul.

889. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Böckha a fait une véritable dépense de génie à commenter le recueil des inscriptions grecques. […] Dès qu’il put travailler avec quelque liberté, un mémoire sur l’étude du grec au moyen âge absorba toutes ses pensées, et il acheva sa thèse sur l’averroïsme. […] Les nobles processions de la statuaire grecque évoquaient en lui le souvenir des religions gaies, l’image des cités harmonieuses où la perfection du corps était regardée comme un des caractères de la divinité. […] Découragé, las de courir le cachet et de traduire du grec pour vivre, il avait eu un moment l’idée d’abandonner la France, et il avait adressé au ministre de l’instruction publique, M. de Vaulabelle, une pétition que M.  […] Cette beauté, pour laquelle il a oublié délibérément ce qu’il y a de bonté éparse dans l’univers, il n’a pas voulu la chercher ailleurs que sur le sol béni où les Grecs ont goûté la joie de vivre.

890. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Ce morceau est censé traduit d’un poëte grec, et exprime bien le goût de la société d’alors, celui du Jeune Anacharsis ; les portraits du duc et de la duchesse de Choiseul ont été donnés, on le sait, par l’abbé Barthélemy, sous les noms d’Arsame et de Phédime. […] Les nombreux aperçus sur la littérature grecque, très-contestables par la légèreté des détails, aboutissent à un point de vue général qui reste vrai à travers les erreurs ou les insuffisances. […] On y lit, à propos des poëmes d’Homère, cette phrase qui annonce un littérateur au courant des divers systèmes : « Mme de Staël admet, sans aucun doute et sans discussion, que ces poëmes sont l’ouvrage du même homme et sont antérieurs à tout autre poëme grec. […] Dans son second extrait ou article, Fontanes venge les Grecs contre l’invasion du genre mélancolique et sombre ; genre particulier à l’esprit du Christianisme, et qui pourtant est très-favorable aux progrès de la philosophie moderne. […] Bellérophon, à meilleur droit que Philoctète, est le René et l’Oberman de la fable grecque.

891. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Pascal néglige les poètes et se prive de beaucoup de secours de ce côté-là ; Fénelon, trop païen pour un évêque, est presque trop grec pour un écrivain français. […] Ces tableaux des grandes sociétés antiques, cet éloge de la sagesse des Egyptiens, de la valeur des Perses, de l’esprit des Grecs, de la politique des Romains, sont d’un historien qui n’a pas peur de trouver grandes les œuvres de la créature de Dieu, et d’un philosophe qui ne hait pas le spectacle de la vie. […] Il faisait des vers grecs et latins. […] Condé n’eût pas mieux caractérisé la valeur impétueuse des Perses, ni la savante tactique des Grecs, ni la roideur de la phalange macédonienne, ni le choc de la légion romaine ; il n’eût pas mieux peint ses propres modèles, les Alexandre, les Ahnibal, les Scipion, les César. […] A la différence de Bossuet, qui est plus latin que grec, Fénelon est plus grec que latin ; et, parmi les auteurs grecs, il goûtait surtout Platon, dans les écrits duquel il n’est pas malaisé de trouver tous les excès des opinions idéalistes, et même le quiétisme, que Bayle y a découvert presque sans paradoxe.

892. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Plus de verve chez les peuples barbares que chez les peuples policés ; plus de verve chez les hébreux que chez les grecs, plus de verve chez les grecs que chez les romains, plus de verve chez les romains que chez les italiens et les français, plus de verve chez les anglais que chez ces derniers. […] Les hébreux en ont fait, et ce sont les plus fougueuses ; les grecs en ont fait, mais déjà avec moins d’enthousiasme que les hébreux. […] Les romains ont imité les grecs dans le poëme dont il s’agit, mais leur délire n’est presque qu’une singerie. […] Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations ; arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposans, montagnes éternelles, eaux dormantes, agitées, précipitées, torrens, mers tranquilles, mers en fureur, sites variés à l’infini, fabriques grecques, romaines, gothiques ; architecture civile, militaire, ancienne, moderne, ruines, palais, chaumières, constructions, gréemens, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein, ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour, tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés ou confondus de ces lumières.

893. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Il définit l’essence du romantisme « l’amalgame du passé avec le présent et du présent avec le passé62 » « Une définition plus étroite du romantisme en exclurait, dit-il, Shakespeare, Guilhem de Castro, Dante, le théâtre grec, la Bible. » Je demande en toute simplicité d’âme : Qu’est-ce que cela ferait ? […] De ce que la littérature romantique, qui est bien connue, encore proche de nous et assez facile à délimiter sinon à définir, a pu s’inspirer de Shakespeare, de Dante et des poètes grecs, juifs et espagnols, s’ensuit-il que tous ces poètes doivent être appelés romantiques ? […] Restent en présence et peut-être en opposition, dans la plupart des personnages, l’homme de l’antiquité grecque ou romaine et l’homme du temps de Louis XIV.

894. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Or, remarquons-le, dans cet art subjectif qu’est la musique, l’harmonie s’illumine relativement objective, les Grecs l’avaient indiqué déjà ; timbres ou rapports organiques des sons (intervalles), nous en prenons la matière en dehors de nous. […] Je ne sais si pour les Grecs ce miraculeux instant ne fut pas entrevu ; mais n’y avait-il pas, chez Pindare lui-même, l’accord quasi régulier des rythmes parlés aux sons de la flûte et des tétracordes, et savons-nous quelles règles, de lui seul apprises, il avait prescrites à sa voix ? Il semble que pour les Grecs aussi, l’heure n’était pas venue ; elle aurait dû, une fois née à la vie, se prolonger éternellement, car l’idéal ne suppose point de décadence ; — au contraire leurs sculpteurs furent asservis au canon rigoureux, précis, despotique, comme leurs cités connurent l’orteil du roi de Macédoine.

895. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Quant à la terreur de la tragédie grecque, celle qui faisait accoucher en plein théâtre les femmes d’Athènes, nous ne voulons pas de ses émotions, parce qu’elles coûtent trop cher au goût. […] Ainsi amendée par Voltaire, la poétique de la tragédie du dix-septième siècle est celle que nous tenons pour la seule vraie, après tous les exemples des Grecs, après ceux du dix-septième siècle, après les beautés supérieures d’un théâtre plus libre, celui de Shakspeare. […] Népomucène Lemercier essaya de retremper la tragédie dans l’étude de l’art grec, et de la rendre plus forte en la rendant plus savante et plus littéraire.

896. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

. — Les Grecs juraient « par les cheveux d’Athéné ». — Son égide, qui la soutient dans les airs, palpite sous sa main, comme une voile enflée par le vent. […] En lui et par lui, le génie grec et le génie hébraïque, si lointains et si dissemblables, se touchent du front et des ailes, comme les Chérubins de l’arche biblique, et s’inclinent devant le même Dieu. […] L’esprit grec, amolli par l’élégance et la sophistique, n’était plus au ton violent du vieux poète.

897. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Nous citions l’Anthologie tout à l’heure : on se rappelle, devant cette élégante agonie, les gracieuses épitaphes de courtisanes grecques qu’elle nous a transmises, et qui semblent tracées par le doigt même de l’Amour : — « Je renferme Laïs, la belle citoyenne de Corinthe, qui vécut dans l’or et la pourpre, plus recherchée et plus délicate que Vénus elle-même. […] Si sa couche n’eût pas été accessible à l’or de tous les Grecs, la Grèce se serait battue pour elle comme pour Hélène. » — « Sur combien de jeunes cœurs tu as régné ! […] » Comme cette veuve de l’Orient, qu’un voyageur nous montre couchée sur la tombe de son époux et creusant le moule de son beau sein dans la poussière du sépulcre, la Muse grecque, visitant ces tombeaux profanes, n’y laissait que des vestiges de grâce et de volupté.

898. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Poussé par sa vocation d’historien et cherchant encore son sujet, il entreprend avec son ami Deyverdun une Histoire générale de la république des Suisses (ce même thème héroïque que Jean de Müller traitera bientôt), et Gibbon avait déjà composé l’introduction en français : il fallut que l’illustre historien David Hume le rappelât à l’idiome national, en lui disant comme Horace aux Romains qui écrivaient leurs livres en grec : « Pourquoi portez-vous le bois à la forêt ?  […] Il lit tout Homère et se rend bien maître du grec pour la première fois.

899. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Il avait de vastes connaissances, une érudition étendue et curieuse ; il lisait les Pères grecs en grec et les préférait aux Pères de l’Église latine.

900. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

. — Les autres enfin, légères, ailées, poétiques, s’envolent, comme cet essaim d’abeilles qui s’arrêta sur la bouche de Platon endormi, et qu’un Grec aurait vu se poser sur les lèvres souriantes de La Fontaine. […] On copie ses contemporains en dépit de soi-même, et les Romains ou les Grecs de Racine sont bien souvent des marquis beaux diseurs et d’agréables comtesses.

901. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Ses premiers maîtres furent insignifiants ; ce fut lui qui s’éleva lui-même ; à douze ans il apprenait le latin et le grec, concurremment, et presque sans maître ; à quinze, il résolut d’aller à Londres, d’y apprendre le français et l’italien, de manière à lire les auteurs. […] Il persista et il vint à bout de son projet ; il apprit presque tout ainsi de lui-même, allant à son gré à travers les auteurs, se faisant tout seul sa grammaire, et son plaisir était de traduire en vers les plus beaux passages qu’il rencontrait chez les poètes grecs ou latins.

902. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

« Il ne s’agit pas de suivre les règles de la rhétorique, mais de faire connaître et aimer Dieu ; ayons la foi de saint Paul, ajoute-t-il, et parlons le grec aussi mal que lui. » Ici, pourtant, ne le prenez pas au mot. S’il s’affranchit de la rhétorique, c’est en vertu d’un principe supérieur de rhétorique ; et, pour suivre sa comparaison, il ne parle pas le grec plus mal que ses devanciers, il le parle autrement.

903. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Je souffre cruellement, et je voudrais arriver vite au bout de ma carrière. » À chaque ligne de cette correspondance naïve, je vois l’ennui, le mépris du présent, la haine des générations vivantes, de « ces myrmidons d’aujourd’hui qui se fagotent en grands hommes », le culte surtout, l’idolâtrie de la jeunesse, de celle qu’il n’a plus : « Je suis toujours triste, parce que je suis vieux… Restez jeune, il n’y a que cela de bon. » L’Élégiaque grec ne dit pas autrement, mais il est Grec et païen.

904. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Émile Augier ont formé une sorte d’école ou l’élégie grecque et latine est venue s’essayer et faire épisode au théâtre. […] Jeune, mais déjà mûr, d’un esprit ferme et haut, nourri des études antiques et de la lecture familière des poètes grecs, il a su en combiner l’imitation avec une pensée philosophique plus avancée et avec un sentiment très présent de la nature.

905. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Ils étaient reconnaissants à l’abbé Barthélemy de tout ce qu’il leur avait appris, en quelques jours de lecture, sur ce monde grec et sur cette société ancienne dont on parlait sans cesse, et où il était donné à bien peu dès lors de pénétrer directement. […] Dans un des exercices publics qui avaient lieu dans la grande salle du collège, voyant entrer M. de La Visclède, secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille, et bien que l’auditoire fût en partie composé des plus jolies femmes de la ville : « Je ne voyais, dit-il, que M. de La Visclède, et mon cœur palpitait en le voyant. » Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir, ne mettant rien au-dessus des belles et nobles études qui se cultivent paisiblement à l’ombre des académies et des musées, on aurait dit que quelque chose de la pénétration et de la douceur des anciens Grecs, de ces premiers colons et civilisateurs de la contrée phocéenne, avait passé jusqu’à lui, et qu’il avait assez goûté de leur miel pour ne plus vouloir s’en sevrer jamais.

906. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Ce vers, en son mode type, l’alexandrin, est vieux comme le monde français et comme le monde latin et comme le monde grec, où son nom était l’asclépiade. […] Il est toujours inutile, pour les questions de langue ou de littérature, d’en référer à la Grèce, puisque rien ne nous est venu de là que par l’intermédiaire de Rome ; cependant, pour achever cette histoire, il faut donner le patron de l’asclépiade latin : [texte en caractères grecs] (Sapho) Si donc il s’agit de rénover « essentiellement » l’alexandrin, il s’agit de briser une tradition aussi vieille que la civilisation occidentale204, et nous voilà en même temps assez loin de ce que dit trop légèrement Théodore de Banville dans sa Prosodie : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie  siècle par un poète normand… » Il ne faut pas citer cela sans correction.

907. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

C’était une idylle antique, en vers élégants, d’une bonhomie affinée, vraiment grecque par son inspiration et sa forme délicate. […] Aux anciens Grecs, Apollon disait : « Rien de trop. » Ce dieu-là fut l’inspirateur du grand poète qui a été l’honneur de la France.

908. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Ajoutez à ces causes la dépravation des mœurs, ce goût effréné de galanterie universelle qui ne peut supporter que les ouvrages du vice, et qui condamnerait un artiste moderne à la mendicité, au milieu de cent chefs-d’œuvre dont les sujets auroient été empruntés de l’histoire grecque ou romaine. […] Je prétens que la raison principale pour laquelle les arts n’ont pu dans aucun siècle, chez aucune nation atteindre au degré de perfection qu’ils ont eue chez les grecs ; c’est que c’est le seul endroit de la terre où ils ont été soumis au tâtonnement ; c’est que, grâce aux modèles qu’ils nous ont laissés, nous n’avons jamais pu, comme eux, arriver successivement et lentement à la beauté de ces modèles ; c’est que nous nous en sommes rendus plus ou moins servilement imitateurs, portraitistes, et que nous n’avons jamais eu que d’emprunt, sourdement, obscurément le modèle idéal, la ligne vraie ; c’est que si ces modèles avaient été anéantis, il y a tout à présumer qu’obligés comme eux à nous traîner d’après une nature difforme, imparfaite, viciée, nous serions arrivé comme eux à un modèle original et premier, à une ligne vraie qui aurait été bien plus nôtre, qu’elle ne l’est et ne peut l’être : et pour trancher le mot, c’est que les chefs-d’œuvre des anciens me semblent faits pour attester à jamais la sublimité des artistes passés, et perpétuer à toute éternité la médiocrité des artistes à venir.

909. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Déjà les Latins employaient le mot genius (venu du grec gênios) et les Arabes le mot djinn qui en est sans doute le prototype. […] De même que les Grecs usaient d’une antiphrase pour nommer les malfaisantes Erynnies, de même qu’en Écosse on use de la même précaution narrative, qu’en Allemagne les fées sont « les bonnes dames » (Die weise Frauen), de même les noirs convaincus ne s’aventurent-ils pas à appeler les guinné par leur nom générique.

910. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Et quoique la pièce soit charmante et fasse bas-relief… grec, cependant, les gueux des champs au xixe  siècle, les gueux réels qui nous ont touché de leur coude percé, n’ont rien à faire avec Pan et cette voix classique qui ne résonne plus que dans les mémoires cultivées, et non dans les entrailles humaines. […] Shelley avait écrit le mot « athée », en grec, au bout de son nom, sur une cime des Alpes.

911. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

— Quant à Phèdre, elle a complètement réussi… Je n’ai pas vu encore mademoiselle Rachel dans ce rôle : mais tout ce qui me revient prouve que si elle n’a pas rendu la Phèdre grecque que personne ne connaît ici, elle a compris admirablement la Phèdre française, la Phèdre chrétienne, celle de Boileau et d’Arnauld, … la douleur vertueuse De Phèdre, malgré soi, perfide, incestueuse.

912. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Chacun a sa tragédie romaine, grecque, ainsi vont les flots.

913. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Quatre périodes historiques y sont plus particulièrement traitées : 1° La période de la philosophie orientale, dans laquelle les spéculations de la philosophie brahminique et chinoise sont exposées par une plume très au courant des plus récentes connaissances ; 2° la période de philosophie grecque, fort complète aussi, et embrassée avec une sérieuse intelligence des grands systèmes ; 3° la période chrétienne qui comprend les Pères des cinq premiers siècles ; 4° le moyen âge dans ses philosophes contemplatifs ou scolastiques.

914. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Il faisait des « portraits » comme La Bruyère, avec des noms tirés du grec.

915. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

On retrouverait chez les Grecs, dans Shakespeare et encore dans Ibsen, les indications théoriques ou des réalisations qui furent peut-être l’origine et la cause de cette particulière et désormais triomphante formule esthétique qui est celle de ses drames ; mais n’eut-ce été que de les coordonner et d’en tirer tous les effets virtuels, la gloire de M. 

916. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Et cependant pour agir il faut s’arrêter, αναγκη στηναι, comme a dit je ne sais plus quel Grec, Aristote ou un autre.

917. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de l’édition originale »

Les couleurs orientales sont venues comme d’elles-mêmes empreindre toutes ses pensées, toutes ses rêveries ; et ses rêveries et ses pensées se sont trouvées tour à tour, et presque sans l’avoir voulu, hébraïques, turques, grecques, persanes, arabes, espagnoles même, car l’Espagne c’est encore l’Orient ; l’Espagne est à demi africaine, l’Afrique est à demi asiatique.

918. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Ils attaquèrent sa taille & sa figure, & prétendirent qu’il n’entendoit point le Grec, parce qu’il étoit puant, laid & bossu.

919. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre quatrième. »

Cette fable ancienne, l’une de celles qui renferment le plus grand sens, était une leçon bien instructive pour les républiques grecques.

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