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1600. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Les bienséances, dans une monarchie, sont une barrière de plus autour du pouvoir, et le besoin, l’amour du pouvoir étaient le fond du caractère de Louis, Sa conduite habituelle offensait la morale, mais il n’avait pas l’intention de l’affronter.

1601. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

En 1667, on publie cette fameuse ordonnance concernant la procédure civile, qui est encore le fond de notre législation actuelle sur la matière.

1602. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Le devant de leur théâtre était semblable à celui que nous avons aujourd’hui : mais ils avaient dressé, dans le fond, des échafauds, dont le plus élevé était destiné à représenter le paradis ; un autre représentait la maison de Pilate, etc.

1603. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Racine n’a donné ce courage à son héroïne que par l’impulsion secrète d’une institution religieuse qui a changé le fond des idées et de la morale.

1604. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

« Le fond d’un Romain, pour ainsi parler, était l’amour de sa liberté et de sa patrie ; une de ces choses lui faisait aimer l’autre ; car, parce qu’il aimait sa liberté, il aimait aussi sa patrie comme une mère qui le nourrissait dans des sentiments également généreux et libres.

1605. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Carle Vanloo  » pp. 117-119

Sa tête ne se détache pas assez du fond.

1606. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Repoussez-moi vers le fond ce soldat qui s’est saisi de l’enfant ; qu’il ne cache pas à sa mère celui à qui elle doit adresser son désespoir.

1607. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

C’est que celui-ci ne s’est jamais occupé de l’imitation rigoureuse de la nature ; c’est qu’il a l’habitude d’exagérer, d’affaiblir, de corriger son modèle ; c’est qu’il a la tête pleine de règles qui l’assujettissent et qui dirigent son pinceau, sans qu’il s’en apperçoive ; c’est qu’il a toujours altéré les formes d’après ces règles de goût et qu’il continue toujours de les altérer ; c’est qu’il fond, avec les traits qu’il a sous les yeux et qu’il s’efforce en vain de copier rigoureusement, des traits empruntés des antiques qu’il a étudiés, des tableaux qu’il a vus et admirés et de ceux qu’il a faits ; c’est qu’il est savant, c’est qu’il est libre, et qu’il ne peut se réduire à la condition de l’esclave et de l’ignorant ; c’est qu’il a son faire, son tic, sa couleur auxquels il revient sans cesse ; c’est qu’il exécute une caricature en beau, et que le barbouilleur, au contraire, exécute une caricature en laid.

1608. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

Combien est plus dangereuse la doctrine qui n’y voit que le produit de combinaisons mentales, qu’un simple artifice dialectique peut, en un instant, bouleverser de fond en comble !

1609. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Or, Michelet sait bien, au fond de sa conscience d’historien (et les embarras de son livre, et le vague tourment de sa pensée dans les conclusions de ce livre, le prouvent avec éloquence), que ce n’est pas aux femmes de la Renaissance qu’une société qui fut chrétienne peut rester aujourd’hui sans périr !

1610. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Les législateurs de l’Égypte eurent les premiers l’idée d’attacher l’homme fortement à quelque chose qui lui survive, et de l’intéresser encore quand il ne serait plus ; ils virent que l’opinion reste sur la terre, quand l’homme en disparaît, et qu’elle porte à travers les siècles, la renommée et le mépris ; ils soumirent donc l’opinion à la loi : alors la loi atteignit l’homme au fond de la tombe, et l’on redouta quelque chose sur la terre, même au-delà de la vie.

1611. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IV. De la morale poétique, et de l’origine des vertus vulgaires qui résultèrent de l’institution de la religion et des mariages » pp. 168-173

C’est le premier de tous les symboles divins après celui de Jupiter…   Considérons le genre de vertu que la religion donna à ces premiers hommes : ils furent prudents, de cette sorte de prudence que pouvaient donner les auspices de Jupiter ; justes, envers Jupiter, en le redoutant (Jupiter, jus et pater), et envers les hommes, en ne se mêlant point des affaires d’autrui ; c’est l’état des géants, tels que Polyphème les représente à Ulysse, isolés dans les cavernes de la Sicile : cette justice n’était au fond que l’isolement de l’état sauvage.

1612. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

N’attends pas d’eux un laurier puéril & disputé, dont tu dois peu au fond te soucier. […] C’est négliger le fond de l’art, pour s’attacher à la superficie ; & quiconque ne commence pas par l’étude de l’homme & celle de la Nature, n’écrira que des mots, & ne parviendra à flatter l’oreille que pour laisser vuide le cœur de l’homme instruit. […] D’ailleurs, toutes ces accusations d’erreur, d’opiniâtreté, de nouveauté, de singularité, sont, au fond, des récriminations vulgaires où l’on a le même droit de part & d’autre. […] Malheureusement plusieurs Auteurs, dans le fond de leur esprit & même de leur cœur, ne voient, ne croient aucun ouvrage préférable au leur, & ne comptent au rang de leurs véritables amis, que les personnes qui pensent comme eux, ou du moins qui vont prêchant partout pour le soin de leur gloire. […] La Tragédie, en France, a peint l’homme en efforts & non dans ses habitudes, qui révèlent le fond des caractères.

1613. (1929) Amiel ou la part du rêve

La pensée y descend en un calme profond, Et tout ce qu’on y jette, amour, bienfait ou haine, Ne remonte jamais du fond. […] Ne remuons pas ses cendres. » Scherer, sur l’insistance du jeune homme, finit par promettre de lire, découvrit avec étonnement la grandeur intérieure d’Amiel, la raccorda sans peine à l’Amiel éclatant et jeune qu’il avait vu à son retour de Berlin, réfléchit que ce mot : réussir, avec son double et triple fond, n’était pas simple ! […] » il nous découvre cependant le fond des rancunes accumulées, des froissements et des incompatibilités. […] Exiges-tu que sans me plaindre, Ignorant toujours le plaisir, Je laisse au fond du cœur s’éteindre L’ardeur folâtre du désir ? […] se traduit ou se fond en un Que suis-je ?

1614. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ne juge-t-on de beaux édifices que l’équerre à la main, en comptant toutes les pierres qui les composent, en analysant le ciment qui les a jointes, en en découvrant pièce à pièce toute la charpente, de façon à les démolir de fond en comble ? […] « Terrible, et rayonnant d’airain et de lumière, « Il monte sur son char, il fond dans la carrière : « Ses coursiers, fils des vents, ô prodige soudain ! […] Les païens sentirent que les dieux n’auraient pu sans injustice condamner l’humanité entière à des supplices interminables, pour la faiblesse involontaire d’une seule créature passive : à peine la boîte ouverte de leur Pandore eut répandu les douleurs sur la terre, qu’au fond de cette boîte elle aperçut l’espérance. […] Ne croyez pas que ce soit l’Émonide qui lui réponde par son propre organe ; il faut que les lèvres d’un mort profèrent son oracle, arraché du fond du Tartare, qu’elle coure pendant la nuit, à la lueur d’une lampe magique, disputer aux bêtes voraces un cadavre devenu leur proie sur un champ de bataille abandonné. […] On présumait que leur courage n’avait accompli les grandes entreprises qu’en traversant les périls, qu’en touchant le fond des abîmes, et qu’en envisageant de près la mort, contre laquelle ils avaient lutté sans peur.

1615. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Cette guerre, devenue nationale, n’était au fond qu’une brouillerie de ménage, qui ne devait pas embraser l’Europe et l’Asie : c’était au mari à se battre contre le ravisseur de sa femme. […] Ce qui n’est pas moins extraordinaire, c’est que des louanges outrées au point d’en paraître comiques, soient cependant au fond à peu près les mêmes qu’Horace adresse à Mécène. […] Mais, quelque ressemblance qu’il y ait pour le fond entre ces deux scènes, elles sont bien différentes par le sujet et le motif, et par la manière dont elles sont traitées ; celle de Corneille est d’un bien plus grand intérêt. […] Cette politique, au fond assez naturelle, n’est ni intéressante ni théâtrale. […] Il se répand en éloges qui ne paraissent pas s’accorder avec sa modestie ordinaire, mais qui ne sont au fond que l’expression franche et naturelle de son sentiment sur cette tragédie.

1616. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Au fond des apparences est l’Esprit, qui les connaît, et qui, pour les connaître, les produit. […] Mais sous les mots, c’est le fond émotionnel de l’âme, celui seul que comportent ces mots. […] Volontairement le poète se conçoit enfanté du rêve, fils de cet éternel pouvoir qui gît au fond de son âme. […] Malgré cela, un classement plutôt qu’une doctrine, laissant au plein de son mystère fatal le fond même de l’être. […] L’Espèce survit à l’individu que nous croyons être, et que seul atteint la mort… L’Esprit est le fond de l’Univers.

1617. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Diderot fut cet homme ; Diderot, riche et fertile nature, ouverte à tous les germes, et les fécondant en son sein, les transformant presque au hasard par une force spontanée et confuse ; moule vaste et bouillonnant où tout se fond, où tout se broie, où tout fermente ; capacité la plus encyclopédique qui fût alors, mais capacité active, dévorante à la fois et vivifiante, animant, embrasant tout ce qui y tombe, et le renvoyant au dehors dans des torrents de flamme et aussi de fumée ; Diderot, passant d’une machine à bas qu’il démonte et décrit, aux creusets de d’Holbach et de Rouelle, aux considérations de Bordeu ; disséquant, s’il le veut, l’homme et ses sens aussi dextrement que Condillac, dédoublant le fil de cheveu le plus ténu sans qu’il se brise, puis tout d’un coup rentrant au sein de l’être, de l’espace, de la nature, et taillant en plein dans la grande géométrie métaphysique quelques larges lambeaux, quelques pages sublimes et lumineuses que Malebranche ou Leibnitz auraient pu signer avec orgueil s’ils n’eussent été chrétiens84 ; esprit d’intelligence, de hardiesse et de conjecture, alternant du fait à la rêverie, flottant de la majesté au cynisme, bon jusque dans son désordre, un peu mystique dans son incrédulité, et auquel il n’a manqué, comme à son siècle, pour avoir l’harmonie, qu’un rayon divin, un fiat lux, une idée régulatrice, un Dieu85. […] La tête haute et un peu chauve, le front vaste, les tempes découvertes, l’œil en feu ou humide d’une grosse larme, le cou nu et, comme il l’a dit, débraillé, le dos bon et rond, les bras tendus vers l’avenir ; mélange de grandeur et de trivialité, d’emphase et de naturel, d’emportement fougueux et d’humaine sympathie ; tel qu’il était, et non tel que l’avaient gâté Falconet et Vanloo, je me le figure dans le mouvement théorique du siècle, précédant dignement ces hommes d’action qui ont avec lui un air de famille, ces chefs d’un ascendant sans morgue, d’un héroïsme souillé d’impur, glorieux malgré leurs vices, gigantesques dans la mêlée, au fond meilleurs que leur vie : Mirabeau, Danton, Kléber. […] Sans nous prononcer entre ces deux compagnes de grands hommes, il paraît en effet que, bonne femme au fond, madame Diderot était d’un caractère tracassier, d’un esprit commun, d’une éducation vulgaire, incapable de comprendre son mari et de suffire à ses affections.

1618. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Budé ne l’indique pas ; mais dans le fond, la plus grosse part de blâme paraît être pour Rabelais. […] Selon les uns, il aurait commis des actes de friponnerie ; selon d’autres, il aurait mêlé au vin des moines des substances aphrodisiaques ; d’autres disent que dans une fête de village où il s’était enivré, il avait prêché le libertinage ; d’autres, qu’il s’était mis à la place de la statue de saint François, qu’il y avait reçu les adorations des paysans, et que du fond de sa niché il avait fait comme Gargantua du haut des tours de Notre-Dame. […] , est le fond de cet esprit plus juste qu’élevé, qui ne regarde pas au-delà de la vie commune, et qui n’a pas la prétention de la réformer : car de quoi s’amuserait-il ?

1619. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Pour le fond et le cadre de ses poésies, Desportes suit fidèlement Ronsard. […] A ces changements dans le fond même de la poésie, répondirent autant de changements dans la langue. […] C’est seulement en l’entendant de la forme et du fond, que la théorie de Malherbe frappe également la poésie facile de l’école de Ronsard et certains imitateurs de la poésie difficile de Racine et de Boileau.

1620. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

De telles appellations n’ont pas été formées sur des notions d’avance définies ; elles doivent leur origine à des procédés plus libres et au fond plus exacts que ceux de la logique artificielle. […] Quand je m’interroge sur les articles les plus importants et le plus définitivement acquis de mon symbole scientifique, je mets au premier rang mes idées sur la constitution et le mode de gouvernement de l’univers, sur l’essence de la vie, son développement et sa nature phénoménale, sur le fond substantiel de toute chose et son éternelle délimitation dans des formes passagères, sur l’apparition de l’humanité, les faits primitifs de son histoire, les lois de sa marche, son but et sa fin ; sur le sens et la valeur des choses esthétiques et morales, sur le droit de tous les êtres à la lumière et au parfait, sur l’éternelle beauté de la nature humaine s’épanouissant à tous les points de l’espace et de la durée en poèmes immortels (religions, art, temples, mythes, vertus, science, philosophie, etc.), enfin sur la part de divin qui est en toute chose, qui fait le droit à être, et qui convenablement mise en jour constitue la beauté. […] Comte n’a pas compris l’infinie variété de ce fond fuyant, capricieux, multiple, insaisissable, qui est la nature humaine.

1621. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

A-t-il assez de valeur pour sauver le fond ? […] Une nuit, à travers mille dangers, il entraîne Mâtho dans Carthage, et, pénétrant au fond du sanctuaire redouté, il enlève le voile de Tanit. […] Flaubert est tenu d’en faire une troisième et de se renouveler de fond en comble.

1622. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

L’imprécation paternelle à peine proférée prenait souffle et vie ; elle entrait dans une divinité vengeresse, accourue pour l’exécuter, du fond de l’Érèbe. […] Les instincts bruts, les ruts sauvages démuselés s’y déchaînent ; la ménagerie qu’il y a au fond de toute foule humaine, est lâchée. […] Amphiaraos, adoré comme un dieu à Thèbes et à Argos, prophétisait toujours du fond de l’Érèbe.

1623. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Bouchardy, qui est dans son genre un géant aux pieds d’argile, et l’on se demande comment il a fait pour reconnaître, lui-même, au fond des cinq actes où ils s’agitent et se débattent en poussant leurs gloussements, les divers personnages de Christophe le Suédois ? […] Laissez de côté votre admiration pour Molière, ou plutôt, en convenant avec vous de l’esprit et de la gaieté de cette comédie, L’École des femmes, convenez avec moi que le fond en est obscène, que les détails n’en sont rien moins que pudiques ! […] En trois heures, ni plus ni moins, vous voulez absolument tout le secret de cette âme, de cet esprit, de ce jeune cœur ; et quand enfin la charmante fille a tout dit, quand vous ne lui avez épargné aucune équivoque, quand elle s’est bien fatiguée à comprendre ou plutôt à deviner vos poètes comiques, vous la rappelez du fond du théâtre, vous voulez la revoir pour l’applaudir, vous êtes ivres de joie, et personne ne prend en pitié cette enfant, la voyant la proie et la victime de votre admiration !

1624. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Ils croyoient qu’à force de méditations, certaines filles Druidesses avoient pénétré dans les secrets de la Nature ; que par le bien qu’elles avoient fait dans le monde elles avoient mérité de ne point mourir ; qu’elles habitoient au fond des puits, au bord des torrents, ou dans les cavernes ; qu’elles avoient le pouvoir d’accorder aux hommes le don de se métamorphoser en loups & en toutes sortes d’animaux, & que leur haine ou leur amitié décidoit du bonheur ou du malheur des familles. […] Il est aussi merveilleux par le fond, que tous les Romans qui l’avoient précédé ; mais il offre un ton d’ingénuité, des traits de critique, & même des traits de génie, que nul d’entre eux ne présente. […] Le fond des deux ouvrages differe aussi à bien des égards.

1625. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ces messieurs, du fond de leur stalle, ont coutume de proclamer leurs oracles, et qui les écoute un instant, a bien vite reconnu l’amateur. […] Mademoiselle Mézerai, au contraire, elle resta fidèle au théâtre, jusqu’à ce qu’elle fut obligée de disparaître au fond de l’abîme des petites Maisons. […] c’est le fond de la langue anglaise ? […] était le fond de la langue anglaise, avait trouvé que : Ô mon Dieu, Monsieur ! était le fond de la langue française.

1626. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Ce prix est d’autant plus grand, lorsque cette souplesse s’associe à un sérieux extrême dans le fond intime de la pensée. […] C’est lui qu’on devine à travers son œuvre, de tant de mélancolie visible, d’une si forte robustesse au fond, d’une vigueur si étonnante d’haleine. […] Ce suffrage d’un Albert Sorel, écrivant ces phrases pour lui seul, sous le coup d’une lecture qui l’a remué jusqu’au fond, c’est un peu de gloire. […] En 1832 une missive arrive à Balzac du fond de la Pologne, simplement signée « l’Étrangère ». […] Au fond d’un berceau brisé, la perruque du grand-oncle s’effiloquait Une épée de cour était appendue au mur.

1627. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

La science immense, la logique serrée et la passion grandiose, voilà son fond. […] Ils étaient debout, sur le sol céleste, et du rivage — ils contemplaient le vaste incommensurable abîme, —  tumultueux comme la mer, noir, dévasté, sauvage, —  du haut jusqu’au fond retourné par des vents furieux — et par des vagues soulevées comme des montagnes, pour assaillir — la hauteur du ciel, et avec le centre confondre les pôles […] » — Au même moment, les montagnes énormes apparaissent — surgissantes, et soulèvent leurs larges dos nus — jusqu’aux nuages ; leurs cimes montent dans le ciel. —  Aussi haut que se levaient les collines gonflées, aussi bas — s’enfonce un fond creux, large et profond, —  ample lit des eaux. […] Ce sont là les paysages primitifs, mers et montagnes immenses et nues, comme Raphaël en trace dans le fond de ses tableaux bibliques. […] What is more is fume, Or emptiness, or fond impertinence, And renders us, in things that most concern, Unpractised, unprepared, and still to seek. » (Liv.

1628. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Et je ne m’indigne pas de reconnaître en ce poème de Mme Delarue-Mardrus, Fontaine : Penche-toi… Et vois monter la fleur de ta bouche lointaine Du fond de l’eau tremblante où ton fantôme est pris, la manière et l’inspiration mallarméenne. […] ………………………………………………………………………………………… La résine suinte à l’écorce des mélèzes, De la tendresse fond sous l’aubier trop étroit, Et le Désir puissant surgit, dont rien n’apaise L’ardeur et qui nous prend et lentement nous baise Aux lèvres, comme un amant qui serait roi. […] Je souris, à te voir te draper dans l’écharpe Que la brume, ta sœur, fait flotter sur les prés Et je sais que c’est toi qui joues de la harpe, Au fond du bois, le soir, quand tu m’attends, cachée, Nulle compagne n’est plus douce et pitoyable, Je ne sais nulles mains, si fraîches à mon front. […] ……………………………………………………………………………………… Au fond de son exaltation sentimentale, on découvre, et elle découvre toujours elle-même, la sincérité de son désir physique de l’homme, de « l’amère odeur de l’homme ». […] « Je viens à vous, lui dit-elle encore, du fond de mon enfance.

1629. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Le groupe est échelonné et disposé tout entier sur un fond d’un vert sombre et uniforme, qui ressemble autant à des amas de rochers qu’à une mer bouleversée par l’orage. Ce fond est d’une simplicité fantastique, et E. […] Coignard a fait un grand paysage d’une assez belle tournure, et qui a fort attiré les yeux du public ; — au premier plan, des vaches nombreuses, et, dans le fond, la lisière d’une forêt. […] Versailles abrite son peuple de statues sous des ombrages qui leur servent de fond, ou sous des bosquets d’eaux vives qui déversent sur elles les mille diamants de la lumière. […] Les grands coloristes savent faire de la couleur avec un habit noir, une cravate blanche et un fond gris.

1630. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Nous pouvons, certes, les soupçonner d’hérésie sur quelques points de détail, et je ne m’en prive pas ; mais pour le fond de la doctrine, ils continuent une tradition assez vénérable. […] tout lui est rythme, dit-il encore, rythmes de pensées, idées, images, sentiments, sensations, « tout qui est un au fond. » certes oui ! […] Dès ce jour, du fond de mon cœur, je l’ai salué poète, et avec quelle joie ! […] D’ailleurs leur résistance s’exerce moins sur le fond des choses, sur le mystère même de la création poétique, que sur l’étendue de ce mystère. […] Au fond, que demande Moore, sinon que l’on mette en quarantaine les pense-toujours qui sont aussi les pense-petit, les contremaîtres du second état ?

1631. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Au fond, elle est une errante, elle n’a pris racine nulle part. […] Le mélange de bien et de mal qui est au fond de toutes les affaires humaines, comme il est au fond de presque toutes les âmes, est de toutes les notions celle qui lui échappe le plus. […] Julien Sorel est un ambitieux : le fond de son être est fait d’orgueil perverti et d’amour-propre exaspéré. […] C’est là son fond. […] Cela ne veut rien dire et tout de même remue au fond de nous on ne sait quoi de triste et de tendre.

1632. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Et, en effet, il y a dans cette édition de 1825 des adoucissements poussés jusqu’à l’altération, portant sur le fond des sentiments mêmes du marquis d’Argenson, et sur le vrai de ses relations avec son frère le ministre de la guerre.

1633. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

Mais une quantité de traits secondaires assemblés et resserrés sur un fond très-fixe constituaient en sa personne une rare et même une tout-à-fait unique originalité.

1634. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire »

Au fond d’un cloître l’ai trouvée Par un vieux moine conservée.

1635. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

C’est ce qui fait aussi que la plus belle poésie puisse se contenter du langage de tout le monde et de tous les jours, et qu’« une douzaine de mots ordinaires, assemblés d’une façon ordinaire9 », puissent ravir l’âme et la pénétrer jusqu’au fond.

1636. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

La porte grinça ; les feuilles mortes, chassées par le, vent, entrèrent avec eux dans l’ombre, roulèrent jusqu’au large divan du fond, sous un trophée de glaives…Les chiens, n’entendant plus marcher, s’étaient tus. » Ce « n’entendant plus marcher » est une trouvaille pour laquelle je donnerais toutes les lignes de blanc si suggestives de M. de Camors.

1637. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

Nous connoissons de lui plusieurs Satires, qui, sans annoncer un successeur à Boileau, prouvent que personne, jusqu’à présent, n’a plus approché de la maniere de ce Satirique, soit pour le fond des choses, soit pour la tournure des vers.

1638. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 133-139

On ne sait, après cela, quel nom donner à l'étrange Divinité qui a inspiré à un de nos plus célebres Poëtes le courage d'avancer, dans ses Ecrits, que le mérite de Rousseau se bornoit à deux ou trois Odes, qui ne sont , dit-il, que des déclamations de Rhétorique ; à autant de Pseaumes au dessous des Cantiques d'Esther & d'Athalie, & à quelques Epigrammes dont le fond n'est jamais de lui.

1639. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Le sens abstrait d’écoper dérive tout naturellement du sens concret primitif : la corvée de vider l’eau qui s’amasse au fond d’un bateau.

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