« Enfin, j’avais une fille et un gendre. […] Ma fille, que j’aimais tendrement, avait le tort de donner dans une dévotion outrée ; et cela n’était point pour plaire à un peuple jeune et généreux, qui commence à s’affranchir de la superstition et chez qui les lumières de la philosophie se répandent de jour en jour.
sont toute une famille de Centaures, père, mère, fils et fille. […] « Après une suite d’aventures compliquées et romanesques, les deux Centaures, père et mère, qui combattaient pour recouvrer la couronne de l’île de Chypre, se tuent de désespoir, et la petite Centauresse, leur fille, monte sur le trône, ce qui devait lui être (qu’on nous permette de le dire) plus aisé que de s’y asseoir.
Les femmes qui prirent parti contre la cour furent : Mademoiselle de Montpensier, âgée de vingt-un ans ; la duchesse de Longueville, sœur du prince de Condé, âgée de trente-neuf ans ; la princesse de Condé elle-même ; la duchesse de Chevreuse, âgée de quarante-huit ans ; la duchesse de Nemours, fille de la duchesse de Longueville (l’Uranie de Cottin) ; la duchesse de Montbazon ; la comtesse de Fiesque ; la comtesse de Frontenac. […] Mademoiselle rapporte dans ses Mémoires, une lettre du duc d’Orléans son père à mesdames les comtesses maréchales de camp dans l’armée de ma fille contre le Mazarin.
Il avait, de son union avec Mégaclée, un fils du nom de Daïphante, inconnu dans l’histoire, et deux filles, Protomaque et Eumétis. […] Quelques vers grecs, d’une date inconnue mais ancienne, consacrent par de touchants détails la fin du poëte dans les fêtes d’Argos32 : « Protomaque et Eumétis33 aux douces voix pleuraient, filles ingénieuses de Pindare, alors qu’elles revenaient d’Argos, rapportant dans une urne ses cendres retirées des flammes d’un bûcher étranger. » La gloire du poëte grandit sur sa tombe, placée dans le lieu le plus remarquable de Thèbes, près de l’amphithéâtre des jeux publics.
La fille Froget présente une requête en réparation d’honneur, comme si l’honneur de la fille Froget n’était pas irréparable. […] Une excellente précieuse est Mlle de Scudéry : l’insupportable fille ! […] L’humeur des gens varie ainsi ; et leur philosophie est fille de leur impatience ou de leur mansuétude. […] Elle a donné Germinie Lacerteux, la Fille Élisa et Chérie. […] Ni Germinie Lacerteux ni la fille Élisa n’ont les nerfs en bon état.
Marie était une fille d’Anjou, belle et modeste. […] Celui-ci, qui n’était autre que d’Aubigné, allait souvent au château, et il ne tarda point à tomber amoureux de la fille de Jean Salviati. […] La mère et la fille, tendrement unies, recevaient chez elles les hommes les plus considérables du temps. […] Œdipe veut placer ses propres filles, et son déplaisir est grand, lorsque Thésée lui avoue sa passion pour Dircé. […] Puis Jocaste veut détourner sa fille de son funeste dessein.
Elles étaient polonaises, la mère et la fille. La mère m’offrit des sandwichs au caviar, et je tombai tout de suite amoureux fou de la fille. […] Alors, seule par ma bouche, la Muse, fille de Jupiter, se plaignait sur la lyre. […] Mais la fille de Zeus habite réellement Paris, car elle sait qu’il nous faut encore ici sa présence constante. […] Il est vrai que sa mère est fille de la patronne ; mais d’un premier lit.
Puis avec l’accent tendrement passionné, qu’il a, lorsqu’il parle de sa fille, il nous disait : « Elle n’a pas été une minute souffrante… et c’est un enfant que rien n’étonne… Elle aperçoit un lion, savez-vous ce qu’elle dit : « Oh ! […] Il parle de sa vie de travail, cet hiver, entre le piano de sa femme et les devoirs de ses petites filles. […] Vendredi 15 juillet Jeanniot m’apporte une suite d’études, pour son illustration de La Fille Élisa, où il y a des croquis merveilleux du Bordelier de la maison de Bourlemont, des filles de la province, bien différentes des filles de l’École-Militaire, du troupier ingénu, amoureux d’Élisa. […] Dans une pièce, où l’actrice avait à dire d’une fille, qui s’était mal conduite, qu’elle n’avait plus de fille, il la voyait soudain, sans souci du public, faire un signe de croix à sa ceinture, et envoyer un baiser à la cantonade, — un baiser à sa vraie fille, qu’elle adore. […] Une figure charmante : le corps d’une petite fille, assise sur le rebord d’une corbeille, et qui dans un mouvement de retournement en arrière, s’appuie des deux bras à l’anse.
Les crimes les plus fréquents s’accomplissent sur les filles, les avares, les vicieux, les fous, et, même sur les autres, laissent comme une marque de foudre, comme une trace de la colère immanente. […] Fragiles graines ailées que le vent emporte… puis… le hasard… et le père enlaçant la fille… la mère, le fils…, l’inceste de la tige. […] Si ma toute petite élève d’alors, qui pourrait être grand-mère aujourd’hui, s’est mariée et a eu des filles, je doute qu’elle ait jamais songé à les initier aux mystères de la latinité. […] Dans « la Bonne Mère », que de choses dans ce refrain dit par une madame Cardinal à sa fille : « Tu devrais songer à ta mère ! […] Légalement et textuellement, la fille publique n’existe pas à Londres, bien que Regent’s Street, Oxford Street et Haymarket soient encombrés de baladeuses en quête d’aventures.
Une seule circonstance heureuse en rompt la note uniforme et triste : le mariage de sa fille Ondine, si tôt suivi d’une fin funeste. […] On a vu de reste toutes ses douces superstitions légendaires et les crédulités qu’elle avait gardées du pays natal ; mais il est un point sur lequel elle ne fléchit pas ; si elle est catholique d’imagination, elle a, si je puis dire, le catholicisme individuel ; elle n’entend y faire intervenir personne ; elle est surtout pour qu’on respecte la paix des mourants, et elle écrit à sa nièce, fille d’Eugénie, de se bien garder d’alarmer sa mère à l’instant suprême : « (5 septembre 1850)… J’attends une lettre avec la plus grande anxiété, et votre silence me jette dans l’effroi. […] Mme Valmore se faisait illusion sur l’état de santé de sa fille ; elle ignorait — Ondine elle-même ignorait aussi — la gravité du ravage qui habitait depuis des années sa jeune poitrine et que le régime le plus exact avait pu seul arrêter ou ralentir. […] Langlais, à Saint-Denis d’Anjou : Mme Valmore y passa quelque temps avec sa fille ; le sentiment de cette vie des champs grasse et nourricière, au milieu des fermiers et des colons , respire et rit au naturel dans ce passage d’une lettre d’Ondine à son frère : « (1851)… Ici on oublie tout ; on se plaint par genre, mais sans amertume ; on dort, on mange, on n’entend point de sonnette. […] Mme Valmore soigna elle-même sa fille mourante à Passy, et pendant de longues semaines, elle fut en présence d’un dépérissement étrange, muet, bizarre, d’un besoin obstiné de solitude, d’une sorte de terreur contenue et fermée à toute espérance, à toute lueur distrayante : « (À Mme Derains, 4 octobre 1852)… Il m’est impossible, dans la sincérité de mon cœur, de veus dire quoi que ce soit d’absolu sur l’état de ce que j’aime.
» Madame de Vandeul, fille unique et si chérie de Diderot, nous a laissé quelques anecdotes sur l’enfance de son père, que nous ne répéterons pas, et qui toutes attestent la vivacité d’impressions, la pétulance, la bonté facile de cette jeune et précoce nature. […] Philosophe à la mode et personnage célèbre, il eut toujours son bon père le forgeron, comme il disait, son frère l’abbé, sa sœur la ménagère, sa chère petite fille Angélique ; il parlait d’eux tous délicieusement ; il ne fut satisfait que lorsqu’il eut envoyé à Langres son ami Grimm embrasser son vieux père. […] Diderot eut d’elle jusqu’à quatre enfants, dont un seul, une fille, survécut. […] Madame Diderot, négligée par son mari, se resserra dans ses goûts peu élevés ; elle eut son petit monde, ses petits entours, et Diderot ne se rattacha plus tard à son domestique que par l’éducation de sa fille. […] Aux conversations désormais fatigantes, il préférait la robe de chambre et sa bibliothèque du cinquième sous les tuiles, au coin de la rue Taranne et de celle de Saint-Benoît ; il lisait toujours, méditait beaucoup et soignait avec délices l’éducation de sa fille.
Ils croyoient qu’à force de méditations, certaines filles Druidesses avoient pénétré dans les secrets de la Nature ; que par le bien qu’elles avoient fait dans le monde elles avoient mérité de ne point mourir ; qu’elles habitoient au fond des puits, au bord des torrents, ou dans les cavernes ; qu’elles avoient le pouvoir d’accorder aux hommes le don de se métamorphoser en loups & en toutes sortes d’animaux, & que leur haine ou leur amitié décidoit du bonheur ou du malheur des familles. […] “Les femmes & les filles, ajoute l’Auteur des Essais, n’étoient guere en sureté en passant auprès des abbayes, & les moines soutenoient l’assaut plutôt que de lâcher leur proie : s’ils se voyoient trop pressés, ils apportoient sur la breche les reliques de quelques Saints : alors il arrivoit presque toujours que les assaillants, saisis de respect, se retiroient & n’osoient poursuivre leur vengeance. […] L’auteur le destine à l’édification des meres, & il ajoute que toute fille est perdue si elle en lit seulement quatre pages. […] Que de filles perdues ! […] M. l’Abbé J…. veut-il qu’aucun de nous ne lise la Bible, sous prétexte qu’il y est parlé du double enlevement de Sara, des amours de Jacob & de Rachel, des emportements de la femme de Putiphar, de l’expédient dont userent les filles de Loth & la Bru de Juda, de l’infâme brutalité des Benjamites, des adulteres de David, & de l’inceste de son fils Ammon ?
Pauline Deschapelles est fille d’un riche marchand de Lyon. […] Le père, la mère et la fille refusent à l’unanimité l’alliance de Beauséant. […] Avant de prendre pour bru une fille mère, il n’est pas mal d’y regarder à deux fois. […] Mucarade, malgré sa passion pour Clorinde, ne peut songer à profaner la pureté morale de sa fille. […] l’avenir de sa fille n’est-il pas assuré ?
Il avait pour très proche voisin un certain Étienne Granaci, qui avait plusieurs filles fort belles. […] Étienne lui répondait : Vous avez raison ; mais j’ai cinq filles et cinq garçons, et, mon compte fait, je lui donne pour dot tout ce que je puis lui donner. […] Depuis, elle devint grosse d’une fille, à laquelle la mère de mon père donna son nom de Rose. […] Il devint éperdument épris de la fille d’une courtisane sicilienne. En apprenant le départ de cette fille pour son pays, il s’échappa comme un insensé de Rome pour la poursuivre.
Elle élève sa fille déplorablement, la dresse à s’adorer elle-même, la nourrit des plus sottes idées de grandeur. […] Deux particularités firent que son amour maternel devint vraiment l’occupation de toute sa vie : elle n’était pas aimée de sa fille et elle ne la voyait presque jamais. […] Mme de Sévigné avait fort bien laissé Marguerite au couvent jusqu’à dix-huit ans, et l’on sait que, lorsque la mère et la fille se rencontraient, elles ne pouvaient s’entendre. […] Il épousa, par admiration, une vieille fille très pieuse, très malheureuse, très dévouée, consommée en mérites. […] Je ne rappellerai que le petit homard des Batignolles, dont une bonne fille garde les pattes pour sa mère.
Il se revêt d’une tunique blanche, prend le sceptre lourd comme un marteau, qui sied à sa royauté métallique, et s’avance vers la déesse, appuyé sur deux belles filles d’or qu’il a fabriquées. « Semblables à des vierges vivantes », elles marchent à ses côtés en cadence, et soutiennent sa marche inégale. […] Il a chassé l’auguste pudeur, et nous nous sommes élancées, pieds nus, sur ce char ailé. » Ces visiteuses imprévues, ce sont les Océanides, les trois mille filles de Thétis et d’Océanos. […] Cependant le vieil Océanos, peut-être inquiet de ses filles, honnêtement soucieux aussi du sort de Prométhée dont il est parent, étant lui-même de race titanique, vient le visiter et lui porter ses conseils. […] » Prométhée reconnaît la fille d’Inachos et les Océanides lui demandent curieusement son histoire. […] « Je souffrirai » — dit-il à la fille d’Inachos, — « jusqu’à ce que Zeus tombe de la tyrannie. » — « Que dis-tu ?
Il arriverait, le malheureux, non plus à la fille mûre « qui se graisse le museau de blancs d’œufs et de lait virginal », mais à la femme faite, en casquette, en blouse, la pipe à la bouche et le bâton à la main ! […] Est riche aujourd’hui qui joue à la Bourse, qui achète plus de terre qu’il n’en peut cultiver, qui habite au second étage et qui marie à quelque usurier bien connu, sa fille unique ; et bien contente d’épouser un si gros monsieur ! […] Elle s’abandonne librement à l’espièglerie de son rôle ; elle est, tour à tour, la fille d’un grand seigneur à l’ancienne marque, et la digne suivante d’une belle dame à la mode des petits appartements ! […] Elle appela madame Mélingue sa fille, lui disant que c’étaient là de nobles larmes ; Mélingue, à son tour, essuya ses larmes, et quant au critique : « Voilà, dis-je à mademoiselle Mars, voilà pourtant comment nous étions tous hier soir ! […] La fille du comédien avait abrité son berceau à l’ombre du berceau de la princesse royale… Bientôt l’orage était venu qui avait jeté dans ces prisons du Temple, le roi, la reine et la princesse de Versailles, pendant que la petite Monvel, qui était leur pensionnaire, commençait sa douce vie par des chansons.
La jeune fille fut confiée à un certain moment aux soins de sa tante Sophie, l’électrice de Hanovre, personne de mérite, pour laquelle elle conserva toujours les sentiments et la reconnaissance d’une fille tendre. […] En fille pieuse, elle obéit, mais elle ne put s’empêcher de dire : « Je suis donc l’agneau politique qui vais être sacrifié pour le pays. » L’agneau, quand on la connaît, peut paraître un terme singulièrement choisi pour une si forte victime ; mais la comparaison reste juste, tant le cœur chez elle était tendre et était bon. […] Mme de Sévigné, dans une lettre à sa fille, a l’air de croire que Madame (comme cela était arrivé à la Madame précédente) ressent pour Louis XIV une inclination tant soit peu romanesque, et qui la tourmente sans qu’elle se rende bien compte de ce que c’est. […] Madame, princesse et de maison souveraine avant tout, et qui, au milieu de toutes ses qualités humaines et de ses débonnairetés, n’oubliait jamais les devoirs de la naissance et de la grandeur ; elle de qui l’on a dit : « Jamais grand ne connut mieux ses droits, ni ne les fit mieux sentir aux autres » ; Madame n’avait rien tant en horreur et en mépris que les mésalliances ; la galerie de Versailles a retenti longtemps du soufflet sonore qu’elle appliqua à son fils le jour où celui-ci, ayant consenti à épouser la fille naturelle de Louis XIV, s’approchait de sa mère, selon son usage, pour lui baiser la main.
Il est question (p. 24) du comte de Verdun « dont la fille, dit-on, avait épousé la fille aînée du maréchal de Tallard. » Je serais dans une grande inquiétude et perplexité pour savoir, dans ce mariage, qui des deux était la fille ou le garçon, si Saint-Simon ne nous disait : « Le maréchal de Tallard s’en alla en Forez marier son fils aîné à la fille unique de Verdun, très riche héritière. » Le cardinal de Bouillon, qui a mécontenté Louis XIV, reçoit l’ordre de quitter Rome et d’aller en exil dans une de ses abbayes ; mais s’il quitte Rome, où le doyen des cardinaux se meurt, il court risque de ne pas devenir doyen du Sacré-Collège à son tour ; car il faut être à Rome pour succéder : « On peut juger de l’embarras du cardinal de Bouillon, entre l’exil et le décanat. » Ici on lit (p. 17) la même phrase avec cette différence : « … outre l’exil et le décanat », ce qui n’a aucun sens.
Et ce père, de la part de qui le magistrat lui remet une lettre cachetée et de très ancienne date, qui était en dépôt chez lui, une lettre à grandes phrases et passablement déclamatoire, est-il naturel qu’il en ait voulu pendant dix ans à sa fille (car il a beau dire, il lui en veut), pour un mouvement d’enfant qui, entre les deux, lui a fait choisir sa mère ; que, pendant dix ans, il ne lui donne aucun signe d’affection et qu’il la mette, quand elle reviendra à lui, dans cette alternative cruelle de tout ou rien ? […] Une châtelaine voisine, des plus méchantes, qui a jeté ses vues sur le fils du marquis, Emmanuel, pour en faire son gendre, et qui entrevoit une rivale à sa fille dans la jeune Parisienne, sème les propos, les calomnies ; pour les faire cesser, le marquis, accompagné de son fils, vient demander Aurélie en mariage à son père. […] Grâce à Dieu, cette moralité de convention est chaque jour démentie dans la réalité et dans la pratique : les filles de femmes célèbres et même trop célèbres, de celles qui ont été le plus bruyamment admirées ou critiquées, ont chance, si elles sont belles et pleines de mérite, de devenir, selon les rangs et les fortunes, ou femmes d’avocats distingués, ou marquises et même duchesses. […] On épilogue (toujours les amis de M. de Pontmartin) ; on m’oppose que, même après ces paroles du marquis, ce n’est pas lui qui refuse sa fille et que c’est elle seule ensuite qui, étant consultée, refuse sa main.
Voici pourtant une charmante pièce naturelle et simple, où s’exprime avec vague le seul genre de sentiment tendre, et bien fantastique encore, que le discret poëte ait laissé percer dans ses chants : LA JEUNE FILLE. […] Ma fille, il faudrait autant pleurer un songe. » (Atala). […] Sans prétendre sonder, à mon tour, le secret de cette destinée de poëte et mettre la main sur la clef fuyante de son cœur, il me semble, à voir jusqu’à la fin sa solitaire imagination se dévorer comme une lampe nocturne et la flamme sans aliment s’égarer chaque soir aux lieux déserts, — il me semble presque certain que cette jeune Fille idéale, cet Ange de poésie, celle que M. de Chateaubriand a baptisée la Sylphide, fut réellement le seul être à qui appartint jamais tout son amour ; et comme il l’a dit dans d’autres stances du même temps : C’est l’Ange envolé que je pleure, Qui m’éveillait en me baisant, Dans des songes éclos à l’heure De l’étoile et du ver-luisant. […] Ô Dijon, la fille Des glorieux ducs, Qui portes béquille Dans tes ans caducs, Çà, vite une aiguille, Et de ta maison Qu’un vert pampre habille, Recouds le blason !
les champs, le Sperchius, le Taygète foulé par les danses des filles de Sparte ! […] Je laisse même de côté des figures vivantes, mais d’une invention facile, telles que la fermière Rose Chandoux, la terrible mère qui veut faire un notaire de son fils, et Geneviève Bourgeois, la vieille fille héroïque, gardienne jalouse de la terre familiale, dont la vie n’est qu’un amer et silencieux sacrifice aux derniers du nom, et qui meurt sur ce cri : « Il n’y a plus de Cassoire ! […] Robine vient trouver Fleuse ; il est conduit par sa petite fille, Louise de la Ronce-Fleurie, une enfant sage, naïve et droite, et qui vénère son grand-oncle le berger. […] Dès lors le malheur s’abat sur la ferme ; les récoltes manquent, les bestiaux meurent, et Buré chaque nuit voit revenir le pendu… Il vient enfin supplier Fleuse de le délivrer ; il se traîne au bord de la fosse où le berger vient justement de prendre un loup… Le loup saute par-dessus Buré fou de terreur et qui se croit changé en « garou »… Le malheureux s’adresse à Marin Langevin, un marchand de miel, un gars qui en sait long, et lui promet la main de sa fille s’il « conjure le sort ».
Elle a marié sa fille Mathilde à un brave homme, nommé Hubert, qui vit du vin qu’il vendange et du blé qu’il sème dans son champ, et elle raille ce gendre rustique, qui le lui rend bien. […] Elle feint de croire que ce billet égaré s’adressait à sa nièce et non à sa fille. […] Le soir venu, il se réfugie dans le seul asile qui lui reste, il entre chez Thérèse, tombe sur un fauteuil, brisé, glacé, mortellement malade ; et, là, entre sa fille adoptive et celui qu’il appelle son fils, ouvre son cœur gonflé et en laisse sortir tout ce qu’il tient de fiel et de larmes. […] cet homme est le mari de sa fille !
Et le roman commencera ainsi : « Le soleil tombait d’aplomb sur les labours… L’odeur forte de la terre fraîchement écorchée se mêlait aux exhalaisons des corps en sueur… La grande fille, chatouillée par la bonne chaleur, riait vaguement, s’attardait, ses seins crevant son corsage.. […] Mais, attendu que dans la Grande Marnière, c’est une patricienne qui épouse un ingénieur, ce sera cette fois un patricien qui épousera la fille d’un vétérinaire.
Sa fille Salomé, née de son premier mariage, et comme elle ambitieuse et dissolue, entra dans ses desseins. […] Six ans après, Hâreth ayant attaqué Antipas, pour reprendre Machéro et venger le déshonneur de sa fille, Antipas fut complétement battu, et l’on regarda généralement sa défaite comme une punition du meurtre de Jean 556.
Le Christ est assis sous un palmier ; autour de lui, vers la gauche, sont plusieurs petits enfans, filles et garçons, qui lui sont présentés par leurs mères, leurs frères, leurs grand’mères. à droite, derrière le palmier, deux ou trois apôtres en mauvaise humeur. […] Imaginez ce Christ, ces apôtres, ces pères, ces mères, ces grand’mères, ces petites filles, ces petits garçons peints par un Raphaël.
L’orateur (car Tacite l’est dans ce moment) félicite Agricola de sa mort ; il n’a point vu les derniers crimes du tyran, il n’a point vu ces temps où Domitien, las de verser le sang goutte à goutte, frappa, pour ainsi dire, la république et Rome d’un seul coup, lorsque le sénat se vit entouré d’assassins, quand le tyran lui-même, spectateur des meurtres qu’il ordonnait, jouissait de la pâleur des mourants, et calculait, au milieu des bourreaux, les soupirs et les plaintes. « Tu as été heureux, lui dit-il ; mais ta fille et moi, qui nous consolera d’avoir perdu un père ? […] Moi-même, quand j’exhorterai ton épouse et ta fille à honorer ta mémoire, je leur dirai de se rappeler sans cesse et tes actions et tes discours, d’embrasser ta renommée, et, pour ainsi dire, ton âme, plutôt que de vaines statues ; non que je veuille défendre de reproduire sur le marbre ou l’airain les traits des grands hommes ; mais ces images sont mortelles, comme ce qu’elles représentent, au lieu que l’empreinte de l’âme est éternelle.
Du Vergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, directeur de la maison à partir de 1636, y implanta la doctrine de Jansénius avec qui il était lié, et fit de ces filles les croyantes obstinées, au besoin les inflexibles martyres de ce qu’elles regardèrent comme la pure vérité de Jésus-Christ. […] Port-Royal ne fit pas beaucoup pour l’éducation des filles ; le règlement rédigé par Jacqueline Pascal en 1657 en est la preuve. […] En 1655, un curé ayant refusé l’absolution au duc de Liancourt, parce qu’il avait sa petite fille à Port-Royal, Arnauld écrivit sur ce refus deux lettres qui irritèrent les ennemis du jansénisme, et lurent menacées d’une censure en Sorbonne. […] L’avocat Arnauld, qui plaida à la fin du xvie s. contre les jésuites, eut 22 enfants, parmi lesquels une fille fut la mère des trois Le Maître, 2 autres furent les mères Angélique et Agnès, abbesses de Port-Royal, et 5 autres y furent religieuses. Parmi les fils, Arnauld d’Andilly (Journal, Jouaust, 1892, in-8) eut 5 filles à Port-Royal, et 3 fils (dont le marquis de Pomponne) ; un autre fut l’évêque d’Angers, et le plus jeune, vingtième enfant de l’avocat, fut le grand Antoine Arnauld (1612-1694).
Il y renaît fils de Zeus et de Sémélé, la fille de Cadmus. […] Or, les nymphes nourricières du petit Bacchus sont les Hyades pluvieuses, filles de l’Océan. […] Les Géants, comme dans la Bible, virent que les filles de l’Olympe grec étaient belles, « ils eurent commerce avec elles, et ils en eurent des enfants ». […] Elles s’affolèrent de l’adolescent oriental, joli et délicat comme une fille, dont « les baisers ne piquent pas, car sa lèvre est encore imberbe ». […] Une tradition disait qu’il les avait visités dans leur paradis du Liban, et que les amants lui avaient donné leur fille Béroë.
Zola brave aussi les « puristes », et c’est pour l’instruction des parents qu’il nous raconte l’histoire de Nana, la fille à Coupeau. […] l’histoire de l’amour d’un charpentier de village pour une fille de ferme et d’une ouvrière de filature pour ce même charpentier, des forgerons, des batteurs en grange, des filles de basse-cour, des rouliers, des aubergistes, un ministre de l’Église établie, et un squire de campagne. […] Vous êtes une fille précieuse pour vous mettre à l’ouvrage un instant avant qu’il faille le quitter ! […] Tulliver, et Maggie, la fille du meunier : « Si je vous prêtais un de mes livres, Luke ? […] Et d’une matière qui pouvait fournir un intéressant sujet d’étude, il n’a su tirer que le roman des amours d’une fille qui serait au théâtre.
Ne savez-vous pas l’aventure de la grande infante de Paphlagonie, fille du roi de l’Ingitanie inférieure, où le Nil, tombant de ses cataractes, assourdit les habitants à cent milles à la ronde ? […] Cet empereur de la sourde Éthiopie avait une fille noire et sourde, comme toutes les habitantes du pays, mais plus belle cent fois que la plus blanche Allemande. […] Il instruit, par exemple, sa fille Olivette dans l’art du jardinage : « Comment, à ton âge, grande comme te voilà, et ma foi !
Son père, Constant d’Aubigné, était protestant ; et sa mère, Jeanne de Cardillac, fille du commandant du château Trompette, était catholique. […] Constant d’Aubigné ayant été transféré au château Trompette, sa femme l’y suivit, et y fit venir Françoise leur fille, pour la ramener à la religion catholique. […] Sa veuve revint en France, laissant en gage, comme je l’ai dit, sa fille, âgée de sept ans, à un créancier de son mari, qui se lassa bientôt de la nourrir et la renvoya à sa mère.
Ainsi, dans le Roi Lear, côte à côte et de front, Lear, désespéré par ses filles Goneril et Regane, et consolé par sa fille Cordelia, est répété par Glocester, trahi par son fils Edmond et aimé par son fils Edgar. […] Des guenilles tordues des filles du peuple tombent des perles pour la Fontanges et la Châteauroux.
Relevez les deux coins de la bouche en même temps, et tenez les yeux bien ouverts ; vous aurez une physionomie cynique, et vous craindrez pour votre fille si vous êtes père. […] Prends cette fille pour modèle, et porte ton tableau à Paphos. […] Si notre religion n’était pas une triste et plate métaphysique ; si nos peintres et nos statuaires étaient des hommes à comparer aux peintres et aux statuaires anciens : j’entends les bons, car vraisemblablement ils en ont eu de mauvais et plus que nous, comme l’Italie est le lieu où l’on fait le plus de bonne et de mauvaise musique ; si nos prêtres n’étaient pas de stupides bigots ; si cet abominable christianisme ne s’était pas établi par le meurtre et par le sang ; si les joies de notre paradis ne se réduisaient pas à une impertinente vision béatifique de je ne sais quoi qu’on ne comprend ni n’entend ; si notre enfer offrait autre chose que des gouffres de feux, des démons hideux et gothiques, des hurlements et des grincements de dents ; si nos tableaux pouvaient être autre chose que des scènes d’atrocités, un écorché, un pendu, un rôti, un grillé, une dégoûtante boucherie ; si tous nos saints et nos saintes n’étaient pas voilés jusqu’au bout du nez ; si nos idées de pudeur et de modestie n’avaient proscrit la vue des bras, des cuisses, des tétons, des épaules, toute nudité ; si l’esprit de mortification n’avait flétri ces tétons, amolli ces cuisses, décharné ces bras, déchiré ces épaules ; si nos artistes n’étaient pas enchaînés et nos poètes contenus par les mots effrayants de sacrilège et de profanation ; si la Vierge Marie avait été la mère du plaisir ; ou bien, mère de Dieu, si c’eût été ses beaux yeux, ses beaux tétons, ses belles fesses qui eussent attiré l’Esprit Saint sur elle, et que cela fût écrit dans le livre de son histoire ; si l’ange Gabriel y était vanté par ses belles épaules ; si la Magdelaine avait eu quelque aventure galante avec le Christ ; si aux noces de Cana le Christ entre deux vins, un peu non-conformiste, eût parcouru la gorge d’une des filles de noces et les fesses de saint Jean, incertain s’il resterait fidèle ou non à l’apôtre au menton ombragé d’un duvet léger : vous verriez ce qu’il en serait de nos peintres, de nos poètes et de nos statuaires ; de quel ton nous parlerions de ces charmes qui joueraient un si grand et si merveilleux rôle dans l’histoire de notre religion et de notre Dieu, et de quel œil nous regarderions la beauté à laquelle nous devrions la naissance, l’incarnation du Sauveur, et la grâce de notre rédemption.
Elle était la fille de paysans westphaliens, garde use de brebis ou de vaches, dès qu’elle put se tenir debout sur ses pieds en sabots ou nus, qui devaient, un jour, éclater du carmin lumineux des stigmates ! […] » Si la sainte Mystique, fille de l’extase, n’a pas la vision surnaturelle de la vérité, elle a certainement le génie de la vraisemblance qui, — le mot le dit, — passe bien près de la vérité. […] Et dans la Vie de Jésus, Jean le précurseur et Simon-Pierre, et Madeleine, et Hérode, et Hérodiade et Salomé, et Judas, un chef-d’œuvre que ce Judas qui s’enfonce dans l’horreur qu’il inspire, et Marie la silencieuse, cette sœur de Madeleine et de Marthe, et pour qui l’histoire devait s’appeler comme elle, et tant d’autres partout, plus tirés au jour par un seul trait ou par cent, car elle n’est pas sobre, la fille de l’Extase, — tant d’autres sur lesquels on trouve ce qui distingue la manière de voir de cette Voyante implacable, la particularité du détail !
Et non pas seulement parce que la vie, une bonne fille pour lui, avait tout donné à ce bon garçon avec la prodigalité d’une maîtresse, mais parce que de ses dons il en est un sur lequel on n’avait pas tant de frais de phrases à faire pour qu’il fût compté après sa mort et classé parmi les raretés du dix-neuvième siècle. […] C’était suprêmement un talent d’imagination, de la fantaisie la plus entraînante, mais aussi la plus aisément entraînée, car il n’y a pas de mors possible — si moelleux qu’il soit — pour ces filles de l’air ! […] Rappelez-vous la Fille de Séjan, dans Barnave !
Notre homme en veut à la fille, pour sa dot. […] Lisette surtout, quand je la vois aux trousses du Méchant, me rappelle Dorine aux trousses de Tartufe ; par le bon sens, la riposte leste, le mot vif et heureux, elle en est par moments la digne fille. […] « Si vous rendez Alceste amoureux, dit-il, que ce soit d’une coquette ; si Harpagon, que ce soit d’une fille pauvre. » Molière l’a bien entendu ainsi. […] Harpagon s’éprend pour une fille pauvre. C’est d’abord nécessité, car quelle fille riche voudrait pour mari d’un avare affiché ?
Goriot aime ses filles par une sorte de besoin ou d’instinct animal, où vous chercheriez en vain une lueur de sens moral ou seulement d’intelligence et de raison. […] … » Il s’agit souvent d’un galérien en rupture de ban ou d’une fille perdue qui s’amuse aux dépens d’un vieux libertin ; n’importe ! […] Chez Goriot, rien de pareil : ce qui le désole, dans la vie de ses filles, ce n’est pas leur ignominie, mais seulement leur abandon. […] Non, je ne puis pas, je ne veux pas le croire ; le rouge monterait au visage des lecteurs les plus enthousiastes de Balzac si on leur disait que leur mère eu leur femme, leur fille ou leur sœur, ressemblent à ses héroïnes : ces femmes et ces mères, ces sœurs et ces filles, auraient-elles donc moins de scrupules et de pudeur ? […] Hugo a consacré un chant entier à la fille qu’il a perdue.
Rosalie s’est résignée à n’être que l’institutrice de sa fille. […] Elle est fille de ce sol, elle y a grandi, elle l’aime et en est une des expressions les plus typiques. […] M. de Lapommeraye a cité la Fille de Roland. […] J’oubliais de dire qu’en chemin, il retrouve sa femme et sa fille. […] Il accepte une mission du roi, celle de pacifier l’Ukraine, et il laisse à la cour sa fille Mikla comme otage.
et que deviendra sa fille, chez qui la tradition sera plus affaiblie encore ? […] Diane la fille a été ravie comme Diane la mère. […] Il est tout prêt à amnistier la fille. […] Sa fille est malade et la maladie est incurable. […] Ce qu’il aperçoit, ce n’est pas sa fille malade, mais, à travers sa fille, l’idée de la maladie, de la faiblesse, de l’humiliation.