C’est que l’exercice de cette critique flatte et développe des goûts très généralement répandus : le goût de la collection, le goût du rébus. […] Dès maintenant, pourtant, on peut indiquer dans quelle direction devra se développer l’enseignement historique en France242 et les questions qu’on devra résoudre pour acquérir une technique rationnelle.
Il faut regarder de plus près ce monde, et, sous les idées qui se développent, chercher les hommes qui vivent ; c’est le théâtre qui, par excellence, est le fruit original de la Renaissance anglaise, et c’est le théâtre qui, par excellence, rendra visibles les hommes de la Renaissance anglaise. […] Désormais les scènes se développent et s’agencent ; les personnages cessent de se mouvoir tout d’une pièce, le drame ne ressemble plus à une statue.
à mettre, comme nous l’avons dit, chaque idée à sa véritable place, à ne point omettre d’idées intermédiaires, trop difficiles à suppléer, à rendre enfin chaque idée par le terme propre : par ce moyen on évitera toute répétition et toute circonlocution, et le style aura le rare avantage d’être concis sans être fatigant, et développé sans être lâche. […] Les réflexions philosophiques doivent surtout être l’âme de ces sortes d’écrits ; elles seront tantôt mêlées au récit avec art et brièveté, tantôt rassemblées et développées dans des morceaux particuliers, où elles formeront comme des masses de lumière qui serviront à éclairer le reste.
Et il développait son idée, qui semblait très juste : « Où y a-t-il plus de psychologie que dans Manon Lescaut ? […] Les travaux publiés depuis cette époque sur Lamartine n’ont fait que confirmer les opinions de l’auteur des Trophées, qui fut réellement un des premiers promoteurs de la gloire définitive où est entré le chantre de Jocelyn. « Son action, disait-il, a magnifiquement développé ses idées, ces rêves que l’avenir réalisera, en une suite de discours animés d’un souffle vraiment prophétique, sur la question d’Orient, les chemins de fer, le retour des Cendres, les fortifications de Paris, pour ne citer que les plus célèbres. […] Il tenait la poésie pour un don que vous octroie la nature, mais que l’on développe, qu’on met en valeur par le travail. […] Il tenait la poésie pour un don que vous octroie la nature, mais que l’on développe, qu’on met en valeur par le travail. […] Que l’on ait constaté chez lui des puérilités, des mensonges, des actes de mégalomanie, à mesure que se développait son terrible mai, c’est possible ; mais pourquoi l’en rendre responsable et en accuser son caractère ?
Il se souvient de son enfance ; il se souvient d’avoir été, dans Paris, un adolescent du peuple et que l’erreur pouvait séduire : « Et nous autres, enfants délaissés d’une société marâtre ; nous qu’elle déposait dans nos langes au coin ténébreux des carrefours, sans nous dire le nom de notre père et sans nous indiquer la route du bien, nous écoutions ces voix que comprenait notre ignorance et qui caressaient les instincts de la mauvaise nature, les seuls qui se fussent développés en nous. […] Dans la préface de ses Profils anglais, il écrit : « Le peuple anglais est un peuple grand et prospère parce que c’est un peuple évolutionniste… » Cette opinion, cette doctrine même, il l’a plus d’une fois indiquée, parfois développée, fût-ce à propos de menus problèmes. […] Mais il y a, dans les Cloportes, presque toute la substance de l’œuvre qui s’est développée ensuite. […] Elle est un hommage à la durée de ce pays dont l’âme se développe sans perdre jamais ses grâces de la veille. […] Son œuvre se développe avec la lenteur et la noble gravité d’une méditation digne d’occuper toute une existence ; à chacune de ses étapes, on remarque et l’on admire une acquisition de pensée.
Jadis, on aimait à voir un auteur développer sa pensée en long et en large et se servir des mots avec une virtuosité savante. […] Sans autre discipline que la naturelle, il s’est développé à côté des genres classés et tranchés. […] Il a dit quelque part : « Si Paris a tué en moi le dévot et le chauvin qui s’y développèrent ensemble, il n’a même pas entamé le Celte, le paysan, et je reste, à l’instar de mes ancêtres, un des mille et mille pygmées fidèles à la grande nature, et aussi, comme mes devanciers, des étoiles, de la terre et de l’eau, de tout ce qui marche, vole, nage ou rampe, luit et respire. » C’est d’un bel effet ; mais le côté champêtre n’est pas ce qui frappe d’abord chez M.
Il ne s’agissait pas du tout, pour lui, de sauver la France, mon savant voulait seulement étudier les cryptogames qui se développent sur les cadavres. […] Toute la méchanceté trouble de ce livre, je l’ai sentie, je l’ai touchée chez quelques jeunes gens, mais encore accrue, développée, mise en pratique fielleuse par une basse naissance. […] Et il raconte l’horreur soudaine qu’il a prise, tout à coup, pour cette femme, en ayant été témoin de l’étude impie qu’elle avait fait du rire sardonique, dans l’agonie de sa mère, et développe l’idée que le jeune homme est porté à aimer une femme qui a l’air d’une mauvaise bougresse, mais que, plus tard, en vieillissant, il veut trouver l’image de la bonté chez la femme.
» Ferry mettait sous la catégorie de la tradition ce qui était né et ne pouvait se développer que sous celle du changement. […] Le génie de Saint-Simon avait déclenché, à partir de 1820, sinon à partir des Lettres d’un habitant de Genève, qui sont de 1802, un mouvement d’idées autour de ce problème : la force sociale nouvelle, née, à la fin du xviiie siècle, de la Révolution industrielle, se développerait-elle et réussirait-elle par le libéralisme économique, celui de Smith et de Say, ou par une organisation de la société, opérée du point de vue des producteurs, l’industrialisme ? […] À mesure que se sont développés la vie du parti, le contrôle des militants, que les congrès ont acquis un pouvoir presque constituant, le radicalisme proconsulaire a décliné, et la confiance des cadres est devenue la seule valeur radicale durable.
Il commenta la conduite de ce héros souvent fourbe, souvent sanguinaire, toujours habile ; il développa ce texte non en moraliste, mais en politique, pour Laurent de Médicis.
XIV C’est là que mon goût naturel pour la sculpture se développa dans l’intimité de Canova.
N’y a-t-il pas dans toute âme humaine, n’y avait-il pas dans l’âme de Jean Valjean en particulier, une première étincelle, un élément divin, incorruptible dans ce monde, immortel dans l’autre, que le bien peut développer, attiser, allumer et faire rayonner splendidement, et que le mal ne peut jamais entièrement éteindre ?
Ses cheveux étaient d’un blond cendré : elle était très mignonne, très timide et très blanche ; une voix nette, juste et flûtée, mais qui n’osait se développer.
Dès 1672, dans les Femmes savantes, on voit se substituer à la préciosité un pédantisme scientifique et philosophique qui ne se développe visiblement qu’à la fin du siècle et s’épanouit au siècle suivant.
L’image se développe, s’assimile tous les éléments qui peuvent la compléter, s’organise, devient une réalité vivante, qui reste le symbole d’une pensée profonde.
Même, s’il pouvait être question de défauts dans un âge si tendre, j’y remarquerais le défaut des esprits clairs et nets, qui est une certaine sécheresse ; c’est comme la première forme d’un esprit sain qui n’est pas encore développé.
Ma race, ma famille, ma ville natale, le milieu si particulier où je me développai, en m’interdisant les visées bourgeoises et en me rendant absolument impropre à tout ce qui n’est pas le maniement pur des choses de l’esprit, avaient fait de moi un idéaliste, fermé à tout le reste.
L’esquisse s’achève par des notes sommaires sur l’histoire de l’Art et son avenir : Wagner devait développer dans Opéra et Drame, le tableau de cette évolution esthétique, qui, issue de la Danse, va, par les nouvelles formes, successives, de la Musique, de la Poésie, de la Plastique, jusque la rédintégration de ces formes dans le Drame, où est la fusion communiste des égoïsmes artistiques (p. 27 à 45).
Leur science n’a donc pu se constituer et se développer qu’à cette condition : laisser au début tout un ensemble de questions non résolues et abandonnées aux discussions des philosophes.
Alors Gambetta a développé éloquemment, très éloquemment l’idée que Skobeleff a de jeter sur l’Allemagne toutes les peuplades guerrières de l’Asie, de l’écraser, cette Allemagne, sous le nombre et le galop de ces hordes errantes, toujours prêtes à faire la guerre pour le pillage.
III Ce monde était bien petit, même pour un petit enfant ; mon intelligence commençait à se développer avec l’âge, et à s’interroger sur ce qui était derrière la montagne.
“Les réfléxions philosophiques, dit M. d’Alembert, sont l’ame & la substance de ce genre d’écrits ; tantôt on les entremêlera au récit avec art & briéveté ; tantôt elles seront rassemblées & développées dans des morceaux particuliers, où elles formeront comme des masses de lumiere qui serviront à éclairer le reste.
Une fois l’illusion formée, Don Quichotte la développe d’ailleurs raisonnablement dans toutes ses conséquences ; il s’y meut avec la sûreté et la précision du somnambule qui joue son rêve.
Collombel, laquelle confirme et développe pleinement nos assertions. […] Voir les Études historiques, chapitre de l’exposition « Le christianisme n’est point le cercle inflexible de Bossuet ; c’est un cercle qui s’étend à mesure que la société se développe… » 211.
Les uns ont employé leurs veilles à développer son sens, et à relever ses beautés ; les autres assez hardis pour lui trouver des défauts, se sont révoltés contre l’admiration publique. […] Il y avoit apparemment une tradition de la guerre de Troye, dont il a conservé les faits, sans les accommoder scrupuleusement aux regles d’un art qui n’a été bien développé que depuis lui, quoi qu’il en soit le pere.
Le général Bugeaud n’est qu’incomplétement connu, si on ne l’a pas vu se dessiner en entier et se développer dans la correspondance de Saint-Arnaud.
Sainte-Beuve insérait des articles plus étendus que ceux qu’il pouvait donner dans le Globe, des articles sur Boileau, La Fontaine, Racine, Jean-Baptiste Rousseau, Mathurin Regnier et André Chénier, par lesquels il inaugurait le genre de Portraits littéraires qu’il a développé depuis.
Croyez-moi, la société a été imposée à l’homme, non comme un moyen de parvenir au bonheur, mais comme un moyen de développer ses facultés. » Nous tenons surtout à cette dernière pensée, et M.
Ce thème prêtait à l’érudition géographique et généalogique, aux épisodes, et il y en a d’agréables, même de charmants, et à tout instant éclairés de comparaisons ingénieuses ou grandes, d’images vraiment homériques ; mais tout cela est successif, développé dans l’ordre des faits et des temps, sans beaucoup de feu ni d’action, et surtout sans ce flumen grandiose continu, qui est le courant d’Homère.
Il a développé ce point avec une force et une profondeur admirables.
La conception pure qui, réprimée par la série des souvenirs, avait d’abord été enrayée dans son évolution, achève de se développer selon sa tendance hallucinatoire.
C’est dans ces dialogues à tous hasards de sa pensée que le comte de Maistre a développé le plus de talent, d’audace d’esprit et d’originalité souvent étrange de style.
Deux choses l’empêchèrent de se développer en moi pour lors, comme il a fait dans la suite, etc. » XV Voilà l’origine du Contrat social.
Mais, le soir, un événement tragique vint compliquer la situation et développer admirablement le caractère du père Grandet.
« Je grandis, et ce besoin de converser pour ainsi dire avec la nature physique ne cessa pas de se développer en moi.
Voyez comme il développe cette maxime dans les chapitres suivants : XVI Manger, boire, veiller, dormir, se reposer, travailler, être assujetti à toutes les nécessités de la nature, c’est vraiment une grande misère et une grande affliction pour l’homme pieux, qui voudrait être dégagé de ses liens terrestres, et délivré de tout péché.
Je sentais que je n’avais plus la force d’alimenter l’enthousiasme qui développait en moi tout ce que je puis avoir de bon, et qu’il me fallait entendre parler ceux qui pensaient comme moi pour me fier à ma propre croyance et conserver le culte que mon père m’avait inspiré.
Il semble, au contraire, que les Français ne connaissent point, en eux, cette intime source de rénovation : nous les voyons préoccupés, seulement, dans la politique comme dans l’art, à la forme extérieure, et prêts, toujours, à renverser complètement la forme qui leur déplaît, avec l’espoir, sans doute, de ce que la forme nouvelle s’élèvera, d’elle même, déjà parfaite… L’esprit Allemand, cependant, se développe à l’aise, même en des genres étrangers… C’est ainsi que nous avons reçu des italiens la musique, avec toutes ses règles ; et, ce que nous avons fait dans cet art, le génie de Beethoven nous le montre, par ses œuvres, supérieures à toute compréhension.
On en sort à la voix du président qui, s’adressant au père de l’enfant, un mendiant idiot, lui reproche de n’avoir pas développé le sens moral dans son enfant.
Et au milieu de la discussion, quelqu’un développe l’ironique pensée, que l’instruction universelle et générale pourrait bien priver la société future de l’homme instruit, et la doter de la femme instruite : une perspective pas rassurante pour les maris de l’avenir.
VI Singulier système qui, pour appuyer une théorie de perfectibilité sans limites, commence la créature qu’elle veut anoblir par la brute ; qui déshérite Dieu de son œuvre la plus divine ; qui prend pour créateur, à la place de Dieu, une pelletée de boue dans un marécage, un peu de chaleur putride dans un rayon de soleil, un peu de mouvement sans but emprunté aux vents et aux vagues, puis un instinct emprunté à une sourde puissance végétative, puis une intelligence empruntée au temps qui développe et qui détruit tout !