Mais lorsqu’ensuite, dans son culte enthousiaste, il s’obstina jusqu’au bout à parler de Pichegru comme d’une pure victime, comme d’un bon Français et d’un loyal défenseur du sol, il fut moins fidèle à l’information de l’histoire qu’à la reconnaissance et au pieux désir. […] Un amant disait à sa maîtresse qui brûlait chaque fois les lettres reçues, et qui pourtant s’en ressouvenait mieux : Au lieu d’un froid tiroir où dort le souvenir, J’aime bien mieux ce cœur qui veut tout retenir, Qui dans sa vigilance à lui seul se confie, Recueille, en me lisant, des mots qu’il vivifie, Les mêle à son désir, les plie en mille tours, Incessamment les change et s’en souvient toujours. […] Même dans les plus expansives et sereines réminiscences des soirs d’automne de la maturité, même quand il semble le plus loin de Charles Munster et de Gaston de Germancé, quand il n’est plus que Maxime Odin, le doux railleur légèrement attendri, quand près de sa Séraphine, en d’aimables gronderies, il est assis sur le banc de l’allée des marronniers, le lendemain de sa nocturne enjambée au bassin des Salamandres ; quand se multiplient et se diversifient à ravir sous son récit les plus rougissantes scènes adolescentes et (idéal du premier désir !)
Ici le général Bonaparte n’a point d’effort illégitime à faire pour franchir ces degrés successifs qui mènent d’une magistrature républicaine à vie au pouvoir suprême ; il n’a qu’à se laisser glisser sur la mobilité et sur la versatilité de la France, pliée d’avance à tous ses désirs. […] Si la modération des désirs, venant s’asseoir sur ce trône avec le génie, avait ménagé à la France une liberté suffisante, et borné à propos le cours d’entreprises héroïques, cette cérémonie eût consacré pour jamais, c’est-à-dire pour quelques siècles, la nouvelle dynastie. » On voit que l’empire est déjà pardonné à l’empereur par l’historien qui le condamnait tout à l’heure ; on voit qu’un peu de modération dans les désirs, conseillée à un génie sans bornes et sans repos, est la seule condition que M.
dit-il : un domaine rustique d’une étendue aussi bornée que mes désirs, une source d’eau vive auprès de la maison, un toit ombragé par un petit bocage. […] Les repas qu’il donnait à ses amis étaient de la plus extrême simplicité ; il les égayait seulement pour ses convives d’un peu de musique. » Horace, informé par Mécène de ce désir d’Auguste, qui eût été pour tout autre un ordre, s’excusa sur sa mauvaise santé, préférant son indépendance à une fortune tardive et inutile à son bonheur. […] XXIV C’est là qu’Horace se prêta aux désirs de ses amis lettrés, les Pisons, en écrivant ces épîtres, plus didactiques qu’agréables, qu’on a appelées son Art poétique.
« Or la raison ne vous dit-elle pas assez que tous ces objets qui existent dans votre âme, ou de fougueux désirs, ou de vains transports de joie, ne sont pas de vrais biens, et que ceux qui vous consternent ou qui vous épouvantent ne sont pas de vrais maux ; mais que les divers excès ou de tristesse ou de joie sont également l’effet des préjugés qui vous aveuglent, préjugés dont le temps a bien la force à lui seul d’arrêter l’impression : car, quoi qu’il arrive, nul changement réel dans l’objet ; cependant, à mesure que le temps l’éloigne, l’impression s’affaiblit dans les personnes les moins sensées, et par conséquent, à l’égard du sage, cette impression ne doit pas même commencer. » VIII Sa théorie des passions n’est pas moins sévère ; son rigorisme n’admet pas même la sainte colère qui possède en apparence l’orateur indigné dans ses accès d’éloquence. […] Quoi qu’il en soit, l’homme toujours modéré, toujours égal, toujours en paix avec lui-même, jusqu’au point de ne se laisser jamais ni accabler par le chagrin, ni abattre par la crainte, ni enflammer par de vains désirs, ni amollir par une folle joie, c’est là cet homme sage, cet homme heureux que je cherche. […] Au reste, le désir d’expliquer la philosophie, je l’ai conçu au milieu des malheurs et des guerres civiles de ma patrie, alors que je ne pouvais ni la défendre, selon ma coutume, ni demeurer oisif, ni trouver une occupation plus convenable et plus digne de moi.
« Dans la vie chaste et monotone des jeunes filles, il vient une heure délicieuse où le soleil pur épanche ses rayons dans l’âme, où la fleur exprime ses pensées, où les palpitations du cœur communiquent au cerveau leur chaude fécondance, et fondent les idées en un vague désir ; jour d’innocente mélancolie et de suaves joyeusetés. […] Le désir d’avoir tout le temps nécessaire pour se bien habiller l’avait fait lever trop tôt. […] Le seul aspect de son cousin avait éveillé chez elle les penchants naturels de la femme, et ils durent se déployer d’autant plus vivement qu’ayant atteint sa vingt-troisième année, elle se trouvait dans la plénitude de son intelligence et de ses désirs.
D’abord à l’aide de paroles, ensuite par des actes indécents, ils tourmentèrent la pauvre femme et cherchèrent à la faire accéder à leurs désirs. […] C’est à peine si je pus balbutier : “qu’ayant recueilli les paroles si clémentes qu’il avait prononcées sur mon compte après la promotion, paroles qui m’assuraient que je n’avais point démérité de sa justice et qu’il n’était pas mécontent de moi dans la charge de Saint-Michel, j’étais fort tranquille, et que je l’aurais été longtemps encore et toujours ; que je n’avais d’autre désir que celui de ne pas lui déplaire et de ne point faillir à mes devoirs dans tous les emplois auxquels il daignerait m’appeler”. […] En obtenant l’auditorat de Rote, j’avais touché le but de mes désirs.
Retz vit même une lance énorme traînée plutôt que portée par un petit garçon d’une dizaine d’années… Si nous résumons ce qui se dégage de tout cela, nous pouvons dire que dans la vie politique du temps se détachent deux caractères essentiels, qui sans doute ne sont pas les seuls, mais qui nous apparaissent comme les plus saillants : d’une part, un désir de liberté, vague, confus, frivole, qui n’aboutit qu’à renforcer l’autorité royale ; d’autre part, un rapprochement brusque d’éléments contraires, le populaire et l’aristocratique, le plaisant et le sérieux, le grossier et le raffiné, contraste qui produit le grotesque. […] Ils essaient donc de modeler la réalité sur leur idéal ; leurs écrits sont des actes qui poussent dans le sens de leurs désirs et de leurs opinions. […] En tout pays et de tout temps, les hommes aiment à parler d’eux et à occuper les autres de leur personne ; mais, en ces moments-là, ce désir devient une passion et pour beaucoup un besoin véritable.
Mais, maintenant, le désir d’œuvres plus vastes et plus puissantes s’est victorieusement imposé, et leur cadre théâtral serait brisé par le drame que nous rêvons. […] L’Adagio initial, très lent, — et, certes, le plus douloureux qu’aient « jamais » exprimé les sons, — me paraît pouvoir indiquer le Réveil, au matin du jour, « de ce jour qui, dans sa longue course, ne doit pas réaliser un seul de nos désirs, pas un seul. » Et c’est, aussi, une prière de repentir, une conférence avec Dieu, dans la foi au bien éternel. L’œil intérieur du Maître aperçoit, alors, l’apparition consolante, à lui seul reconnaissable (Allegro 6/8), où le désir arrive à un jeu attendri et gracieux avec lui-même ; l’image du rêve intérieur se réveille, dans le plus aimable souvenir.
Ils sont des opéras : des ouvrages essentiellement de musique, avec paroles, en forme dialoguée et concertante, et accompagnés de spectacle ; la générale ordonnance des pièces et la spéciale ordonnance de chaque scène est soumise, par principe, à l’ordonnance supérieure de formes purement musicales, airs, duos, chœurs, morceaux d’ensemble, finales ; toutes tendances dramatiques, soucis de l’expression, d’une humaine vérité, faisant ces œuvres des opéras plus dramatiques, plus expressifs, plus vrais, les laissent, encore, des opéras, des festivals de concert perfectionnés, des chefs-d’œuvre musicaux, la continuation d’Alceste, d’Euryanthe, d’énormes essais, tourmentés, des floraisons étranges miraculeusement surgies au dessus des banales forêts connues, d’indécises croissances, vagues enfantements de désir. — Tristan et la Tétralogie sont des drames littéraires, avec musique et plastique : le texte littéraire est fondamental de l’œuvre, il est le commencement, le moyen, et la fin ; la représentation scénique l’éclaire seulement, et la musique, aussi, l’éclaire, par son commentaire, sa psychique explication, prodigieuse glose à la parole et à l’acte. […] Quand il avait conçu Tannhaeuser il était mû par le désir de s’élever aussi haut que possible, au-dessus de la réalité, qui, dans le monde où il vivait, ne lui apparaissait que sous un aspect frivole et rebutant. […] À peine en eut-il joui, qu’un désir s’éveilla en lui, indiciblement pressant : « celui d’échapper à l’éclat éblouissant de la pureté absolue » et de descendre là où habitent les hommes pour chercher « l’ombre intime d’une étreinte amoureuse. » Son œil anxieux, dit-il, avait encore découvert la femme : « la femme à laquelle du gouffre de sa mer de souffrance aspirait le Hollandais32 » ; la femme, étoile du ciel, dont le rayonnement, parvenant jusque dans la grotte du Venusberg, avait enseigné à Tannhaeuser le chemin des sphères éthérées, et qui, maintenant, des hauteurs radieuses, attirait Lohengrin sur le sein chaud de la terre.
Une exhalaison s’échappait de ce grand amour embaumé et qui, passant à travers tout, parfumait de tendresse l’atmosphère d’immaculation où elle voulait vivre. » Puis des récits d’imagination1, aussi nombreux chez Flaubert que les récits de débats intérieurs chez Stendhal, complètent ces comparaisons, dévoilent en Mme Bovary l’ardente montée de ses désirs, l’existence idéale qui ternit et trouble son existence réelle. […] Mais une autre faculté existait dans son esprit, et provoquait d’autres désirs. […] Or nul ne peut emmagasiner en soi une aptitude qui ne se transforme en désir et en acte.
Certes, instruit comme il l’était, possédant ses auteurs anciens et son siècle de Louis XIV, fidèle au goût sain, Marais eût été un membre de l’Académie française qui en eût valu bien d’autres ; mais il oublia trop, en couvant ce désir, qu’il vivait dans un cercle qui n’était pas celui du monde littéraire ; il avait en haine le salon de Mme de Lambert où se décidaient la plupart des choix académiques ; il n’était, lui, d’aucun salon. […] Ses désirs se réveillèrent plus que jamais quand son confrère, M.
Ne sent-on pas le désir de renchérir à tout prix sur Corydon ? […] Il me reste à exprimer non un conseil, mais un vœu et un désir.
« J’admirai, continue Rancé, la simplicité de cet homme, et le mettant en parallèle auprès des grands dont l’ambition est insatiable, et qui ne trouveroient pas de quoi se satisfaire quand ils jouiroient de toutes les fortunes, plaisirs et richesses d’ici-bas, je compris que ce n’étoit point la possession des biens de ce monde qui faisoit notre bonheur, mais l’innocence des mœurs, la simplicité et la modération des désirs, la privation des choses dont on se peut passer, la soumission à la volonté de Dieu, l’amour et l’estime de l’état dans lequel il a plu à Dieu de nous mettre. » Ce sont là (suivant l’heureuse expression de Dom Le Nain) de ces premiers coups de pinceau auxquels le grand Ouvrier se réservait d’en ajouter d’autres encore plus hardis pour conduire Rancé à la perfection. […] « D’abord les lettres sont longues, vives, multipliées ; le jour n’y suffît pas : on écrit au coucher du soleil, on trace quelques mots au clair de la lune, chargeant sa lumière chaste, silencieuse, discrète, de couvrir de sa pudeur mille désirs.
Cependant pourrait-elle exciter un désir, Si l’on ne la croyoit elle-même un plaisir ? […] Reprenant la question posée par son maître Hesnault sur le désir immodéré qu’ont les hommes de léguer leurs noms à la postérité, elle en réfute non moins sérieusement que lui la chimère : espère-t-elle donc les en guérir, s’en guérir elle-même ?
Aujourd’hui, les mêmes passions qu’il y a vingt siècles agitent le monde ; les mêmes désirs, les mêmes craintes mènent les hommes, et les mêmes formes et qualités des choses font les mêmes impressions sur nos sens. […] Peut-être n’a-t-il quitté si souvent la voie où l’engageait son vrai génie, pour se faire moraliste et manieur d’idées, que par le désir de mettre dans ses vers des vérités d’un ordre plus universellement intelligible.
Non, vous n’imaginez pas la joie intime et profonde que sent la fille d’un concierge le jour où elle a prononcé pour la première fois désir. […] Ce n’est que plus tard, en y réfléchissant, que j’ai senti l’impertinence de mon désir.
Il s’ouvre à Sévéraguette de ce désir secret et, après quelque résistance, accepte l’aide de la bonne fille. […] Lors donc que le désir vient à quelques-uns de secouer ce joug et aussi de goûter dans toute leur étendue ces joies superbes de la domination spirituelle, ce qu’ils voient forcément au fond de leurs rêves ambitieux, c’est l’épiscopat, à moins que ce ne soit la direction de quelque ordre monastique.
Chez Pouchkine la verve ne fait pas défaut assurément, mais elle est accompagnée d’un goût sévère et d’un désir de la perfection que le « travail de la lime » limæ labor, ne rebute pas. […] Il a hâte, il court à un rendez-vous d’amour, et le désir lui brûle le cœur. — “Allons, mon fier cheval, mon fidèle coursier, vole comme la flèche !
L’aspect sévère sous lequel nous la montrent les moralistes du dix-septième siècle avait effarouché sa douce raison, outre peut-être un désir secret de s’absoudre de certaines pages des Lettres persanes. […] Enfin, cette « joie secrète » qu’il a sentie, disait-il, « toutes les fois qu’on a fait quelque règlement qui allait au bien commun », il l’inspire à ceux qui lisent son livre, et il donne à chacun le désir de contribuer pour sa part au bien de tous.
Il écrit l’histoire de la société moderne comme un magistrat au criminel fait un réquisitoire ; une seule chose soutient l’un et l’autre contre le dégoût de leur sujet, c’est le désir de gagner leur procès. […] Je me suis demandé pourquoi nous aimons tant ces friandises que d’autres ont mangées ; le motif nous fait honneur : c’est notre tendresse à la louange et notre désir de la mériter.
Ce n’est pas le désir de la célébrité qui m’a fait écrire contre les Philosophes ; c’est l’amour des Lettres qu’ils dégradent, l’amour de la Morale qu’ils corrompent, l’amour de la Religion qu’ils calomnient, l’amour de la Nation qu’ils insultent publiquement, qu’ils déshonorent par leurs Libelles en tout genre, l’amour de l’Humanité entiere qu’ils affligent par leurs systêmes désolans. […] Comme je ne puis douter que ce bruit calomnieux ne soit une ruse imaginée pour décréditer mes Censures, en les attribuant à des motifs étrangers à mon zele, je crois devoir déclarer que je n’ai été payé par personne, que je n’ai ni bénéfice, ni pension de l’Eglise, & que le Clergé ne m’a pas donné de quoi acheter la plume qui m’a servi à combattre les ennemis de la Religion & les siens, Je puis ajouter, qu’en écrivain contre la Philosophie & ses partisans, je n’ai été animé que par le désir d’être utile.
Le poète ne donnait à son ami que des conseils de paresseux et de sage, et Bussy y substitue des conseils chrétiens ; là où Racan avait dit : Qu’Amour soit désormais la fin de nos désirs ; Car pour eux seulement les Dieux ont fait la gloire, Et pour nous les plaisirs ; Bussy, dans sa version corrigée et tout édifiante, suppose qu’il faut lire : Que Dieu soit désormais l’objet de nos désirs ; Il forma les mortels pour jouir de sa gloire, Et non pas des plaisirs.
Dans un écrit daté de 91 et intitulé Réflexions sur l’esprit de parti, il se montre injuste et vraiment injurieux pour Burke, et le désir de venger son frère de ce que Burke avait dit sur la tragédie de Charles IX dans son fameux pamphlet, y entre pour quelque chose. […] Par un sentiment délicat, il voudrait faire arriver une parole de consolation à son cœur : Puisse-t-il lire avec quelque plaisir, écrit-il, ces expressions d’une respectueuse estime de la part d’un homme sans intérêts comme sans désirs, qui n’a jamais écrit que sous la dictée de sa conscience ; à qui le langage des courtisans sera toujours inconnu ; aussi passionné que personne pour la véritable égalité, mais qui rougirait de lui-même s’il refusait un éclatant hommage à des actions vertueuses par lesquelles un roi s’efforce d’expier les maux que tant d’autres rois ont faits aux hommes !
Jamais peut-être, en aucune situation de notre vie, autant de désir, d’impatience, de fureur d’être au lendemain, à la réussite ou à la catastrophe du tirage. […] Le garçon, après lui avoir énuméré tous les plats, lui demanda ce qu’il désirait : « Je désirerais, dit le vieillard, je désirerais… avoir un désir. » — C’était la Vieillesse, ce vieillard.
Au fond, il faut l’avouer, ça fait, en mon par dedans, une espèce de tristesse qui se traduit par un cassement de bras et de jambes, une fatigue physique qui a le désir et le besoin de dormir. […] On permettait au prince impérial, de les voir sans y toucher, et l’enfant avait un désir fou de les tenir entre ses mains.
Sans doute c’est là un des effets et une des tendances de la démocratie, c’est surtout un de ses écueils ; mais la démocratie a une racine plus noble et plus pure, elle ne vient pas seulement du désir de partager les biens de la terre : elle vient du désir plus élevé de faire respecter sa personne et ses droits ; l’amour de l’égalité dans ce qu’il a de meilleur n’est autre chose que le respect de soi-même et la défense de sa dignité.
La transformation d’une jeune fille en chose inanimée pour la soustraire aux désirs d’un être surhumain : Goloksalah et Penda Balou (Bérenger-Féraud, Op. cit. […] Le mari se séparant de sa femme pour sauver la vie d’un ami, malade de désir ou d’amour pour celle-ci. — Cf.
Tout cela s’acquiert et se mérite… Et cette haute idée de la dignité du commandement, ce beau désir de tenir au mieux l’emploi le plus modeste dans la hiérarchie, nous conduisent à voir que sous cette poésie parfumée, joyeuse et d’un goût parfait, pareille aux chansons immortelles de Mistral, respire une âme forte : Ne priez pas, dit-il aux siens, pour que les souffrances me soient épargnées ; priez pour que je les supporte et que j’aie tout le courage que j’espère. […] Chez Rival et chez tous ses frères n’apparaît jamais aucun souci de la gloire : nul désir que de bien faire ; ils exhalent leur parfum intérieur, sans aucun souci de l’effet à produire, mais ils forment la parure de la France et nous les mettons en vue, non pour eux, que l’on ne peut payer, mais pour la gloire de la France.
N’est-ce pas de quoi faire pitié, ce désir légitime de savoir qui n’est pas satisfait, ce besoin de culture populaire sans cesse renaissant et sans cesse trompé, ce champ immense et fertile où l’on ne jette que des graines folles ? […] Nous aurions donc excité l’universel désir de savoir pour ne pas le satisfaire ?
L’Académie française, dans le désir d’exciter les fortes études de lettres et la hardiesse sévère du goût, avait proposé, il y a quelques années, un prix extraordinaire pour la meilleure traduction en prose ou en vers de Pindare. […] Mais, habitantes du ciel, les âmes des justes chantent harmonieusement dans des hymnes le grand bienheureux15. » Cette dernière expression, qui n’a point été remarquée ni traduite, n’aurait-elle pas pu sortir de la bouche de Bossuet même, lorsqu’il parle de ces justes « jouissant de Dieu dans une bienheureuse paix qui réunit en lui tous leurs désirs, et le contemplant avec une insatiable admiration de ses grandeurs », ou bien encore, lorsqu’il se figure « les élus tombant, à la vue de Dieu, dans un tel ravissement d’amour qu’il leur faut toute l’éternité pour en revenir » ?
Un tel dogme achevait de nous révéler à nous-mêmes notre pensée, et répondait à la prédisposition de notre intelligence, à tous les désirs de notre cœur.
qui descendront dans l’arène et les confiner dans le champ clos de la littérature, entrouvrir cependant de grands abîmes dans de petits problèmes, éveiller la curiosité du lecteur sur les questions de critique générale, et lui inspirer, avec le goût de leur examen, le désir de les résoudre par lui-même, pour lui-même : tel est l’objet de ce livre..
Quand Achille essaye de sauver Iphigénie, Agamemnon lui oppose son propre désir, l’empressement qu’il témoignait pour s’embarquer et pour faire le siège de Troie : c’est lui qui exige, avec tout le monde, la mort d’Iphigénie : AGAMEMNON Plaignez-vous donc aux dieux qui me l’ont demandée : Accusez et Calchas et le camp tout entier, Ulysse et Ménélas, et vous tout le premier.
Il n’a pas contrôlé suffisamment les témoignages ; il a négligé les documents écrits qui auraient ruiné bien des on-dit qu’il a enregistrés ; il a cru à tout ce qui flattait son désir ou son aversion.
Combien y a-t-il de gens qui, réellement, ne font pas dépendre leur plaisir ou leur désir de la mode : et la mode, à qui la demandent-ils ?
Nous ne savons rien et ne pouvons rien savoir, nous allons malgré nous où nous mènent nos désirs et les fatalités du dehors ; puis la mort finit tout.
Toutefois, dans le cours de ces soixante-quinze ans si pleins d’ardeur, d’élan, de foi en l’avenir, animés d’un si vif désir de changer les bases de la société existante, il y a un instant où les esprits conçoivent des pensées nouvelles et les cœurs des sentiments nouveaux.
Conduite, célébrée, occupée à Versailles, elle aurait pu descendre jusqu’au désir d’entrer à l’académie qui peut-être l’aurait refusée car volontiers Paris ne souscrit pas aux applaudissemens de Fontainebleau ; mais alors le blâme et les cris du monde courtisan seraient revenus sur la pauvre académie.
Je me récuse et dis que je ne comprends pas, malgré un grand désir et un grand zèle.
Le désir de la hauteur le saisit jusqu’à la sainte fureur de l’enthousiasme !