Un simple fait est d’ailleurs à considérer : l’évolution d’un mot. […] Tout en établissant l’existence du « corps social » et les lois internes de cette existence, la sociologie semble considérer cet « être » comme vivant d’une vie solitaire et indépendante. […] Je considère un homme de génie. […] Considérons dans leur expression ces liens d’humanité. […] Je ne suis pas avec ceux qui considèrent ces libres rapports comme un attentat aux nationalités.
Considérons d’abord les noms propres, qui sont plus aisés à étudier, parce qu’ils désignent une chose particulière et précise, par exemple les noms de Tuileries, lord Palmerston, Luxembourg, Notre-Dame, etc. […] On substitue aux objets réels qu’on imaginait d’abord des chiffres qui les remplacent partiellement ; ils les remplacent au seul point de vue qu’on avait besoin de considérer en eux, je veux dire au point de vue du nombre. Cela fait, on oublie les objets représentés ; ils reculent sur l’arrière-plan ; on ne considère plus que les chiffres, on les assemble, on les compare, on les transpose, on travaille sur eux à titre d’équivalents plus commodes, et le chiffre final auquel on arrive indique l’objet ou groupe d’objets auquel on veut arriver. […] Au lieu de ce cas si réduit, considérez le travail d’un algébriste qui écrit des équations sur un tableau pendant une heure.
C’est une des plus grandes sources de sophismes et d’erreurs, ou, pour demeurer dans notre comparaison, je dirai : c’est un des plus grands magasins de sophismes et d’erreurs que cette négligence de considérer, cette faute de considérer, ce défaut de considérer, je veux dire que cette négligence qui consiste à ne pas considérer, à négliger de considérer que du tout neuf n’est pas forcément du tout nouveau. […] Mais je dis que quand même il n’y aurait que cela, et à ne considérer que cela, cela même serait capital, et ferait une grande philosophie. […] Quand au lieu de relire le programme, et surtout le titre du programme, et surtout le commencement du titre du programme on considère les résultats, qu’est-ce qu’on voit. […] Car il ne faut pas considérer seulement la place frontière. Il faut considérer « Versailles et Saint-Denis ».
Considérons-les séparément. […] Comment sommes-nous conduits à les considérer comme identiques à l’espace visuel, comme identiques à l’espace géométrique, c’est ce qui reste à examiner. […] Je considère une série de sensations musculaires S ; à cette série correspondra un point M du premier espace tactile. […] Je vais considérer les deux points N et M ainsi définis comme se correspondant. […] Considérons les deux séries σ et S + σ + S′ = σ′ .
Cette constance ne doit pas, bien entendu, être considérée comme individuelle. […] Pour ma part, je la considérerais volontiers comme l’exemple particulier d’un état général. […] Du point de vue humain, l’homme considéré comme sommet, elle est nettement régressive. […] Encore y a-t-il des limites ; il est pénible d’être considéré comme un objet trop précieux. […] On peut cependant les considérer comme des freins.
Tant qu’il est au repos, nous pouvons le considérer, indifféremment, comme constitué par deux lignes simples rigides, rectangulaires, ou par deux lignes doubles de lumière, rectangulaires encore : la figure de lumière et la figure rigide coïncident. […] Considérons la grandeur. […] Et c’est justement parce que la durée psychologique subsiste, inchangée, au cours de toutes les imaginations successives de l’observateur, qu’il peut considérer comme équivalents tous les Temps conventionnels par lui imaginés. […] Considérons les trois points 0, B, A de notre première figure. […] Considérons la position de l’appareil qui correspond au moment où B est venu se placer en B₁.
Considérons donc quelle sera cette carrière, seul avenir qui soutienne encore la pensée prête à s’abîmer dans la douloureuse contemplation du passé. […] Il s’agit seulement ici de considérer l’application possible et les résultats vraisemblables de la philosophie, comme science. […] C’est qu’au lieu de prendre la morale pour base inébranlable et pour législateur suprême, on l’a considérée, tout au plus, comme l’un des éléments du calcul, et non comme sa règle éternelle. […] Les règles de la prudence (et la vertu, fondée seulement sur l’intérêt, n’est plus qu’une haute prudence), les règles de la prudence les plus reconnues, souffrent une multitude d’exceptions ; pourquoi la vertu, considérée comme le calcul de l’intérêt personnel, n’en aurait-elle point ? […] La morale doit être considérée dans l’homme, comme une inclination, comme une affection dont le principe est dans notre être, et que notre jugement doit diriger.
Le plus sûr est donc de considérer l’absence totale des tarses antérieurs chez l’Ateuchus, et leur état rudimentaire chez quelques autres genres, comme résultant d’un long défaut d’exercice chez leurs ancêtres. […] Mais si l’on considère les deux faunes dans leur ensemble, on voit qu’il en est tout autrement. […] C’est avec droit, je crois, que quelques auteurs considèrent les organes rudimentaires comme susceptibles de grandes variations. […] L’apparition fréquente de quatorze ou même seize plumes caudales chez le Grosse-Gorge peut être considérée comme une variation représentant la structure normale d’une autre race, celle des Pigeons-Paons. […] Il faut donc, à moins de considérer chacune de ses formes comme indépendamment créées, que l’une en variant ait assumé quelques-uns des caractères de l’autre, de manière à produire des formes intermédiaires.
Il nous faut donc considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier du dehors comme des choses extérieures ; car c’est en cette qualité qu’ils se présentent à nous. […] Même les phénomènes qui paraissent le plus consister en arrangements artificiels doivent être considérés de ce point de vue. […] Aussi ni Locke, ni Condillac n’ont-ils considéré les phénomènes psychiques objectivement. […] Intérieurs par définition, il semble qu’on ne puisse les traiter comme extérieurs qu’en faisant violence à leur nature Il faut non seulement un effort d’abstraction, mais tout un ensemble de procédés et d’artifices pour arriver à les considérer de ce biais. […] Quant aux autres, on les considère comme ayant usurpé ces signes distinctifs et on n’en tient pas compte.
Vous considérez attentivement cette sensation délicieuse ; momentanément les autres sensations s’effacent sous sa prépondérance ; vous avez du plaisir à ne considérer qu’elle et à oublier le reste. […] C’est un groupe de fautes, et vous pouvez le considérer comme un résumé du morceau. […] Si vous en voulez une preuve, considérez le sens du verbe, vous verrez que toujours et partout où il se rencontre, l’attribut est une qualité, un abstrait, une portion du sujet. […] Les faits n’ont plus été considérés que comme un moyen de les découvrir. […] Daignez considérer sans prévention une de vos théories ordinaires, celle de M.
D’autre part, on n’a jamais à considérer de vitesses comparables à celle de la lumière, ni de champs de gravitation qui soient intenses en proportion. […] Elle confirmerait la distinction radicale de nature que nous établissions jadis entre le Temps réel et l’Espace pur, indûment considérés comme analogues par la philosophie traditionnelle. […] Descartes ramenait la matière — considérée dans l’instant — à l’étendue : la physique, à ses yeux, atteignait le réel dans la mesure où elle était géométrique.
La législation considère l’homme tel qu’il est, et veut en tirer parti pour le bien de la société humaine. […] Une langue ancienne qui est restée en usage, doit, considérée avant sa maturité, être un grand monument des usages des premiers temps du monde. […] Si les poèmes d’Homère peuvent être considérés comme l’histoire civile des anciennes coutumes grecques, ils sont pour nous deux grands trésors du droit naturel des gens considéré chez les Grecs. […] Il entreprit de remplir la grande lacune laissée par la philosophie grecque, qui n’avait point considéré l’homme dans l’ensemble de la société du genre humain. […] La physique des ignorants est une métaphysique vulgaire, dans laquelle ils rapportent les causes des phénomènes qu’ils ignorent à la volonté de Dieu, sans considérer les moyens qu’emploie cette volonté.
Si nous passons à l’humanité considérée dans son organisme social, nous trouvons de nombreux faits à l’appui de notre loi. […] L’analogie est bien plus frappante encore, si on les considère surtout dans leur développement, si l’on remarque combien les formes inférieures de la vie ressemblent aux formes inférieures de l’organisation sociale. […] A s’en tenir aux opinions courantes, la science est considérée comme un mode de connaissance à part, sui generis, placée dans une région presque inaccessible, ayant des procédés de recherche qui lui sont propres, totalement étrangère (sauf dans ses applications) aux raisonnements et habitudes d’esprit de la vie commune. […] Mais il y a des sciences qui ne sont pas exactes et ne pourront jamais le devenir, comme la physiologie ; et il y a des prévisions exactes qu’on ne considère pas comme une science : savoir qu’une lumière s’éteindra dans l’eau, que la glace fondra sur le feu. […] Il sent, avec plus de force qu’aucun autre, l’incompréhensibilité. totale du plus simple fait, considéré en lui-même.
Certes, je ne veux pas affaiblir l’indignation qu’inspirent aujourd’hui les crimes et les folies de la superstition ; mais je considère chaque grande époque de l’histoire philosophique de la pensée, relativement à l’état de l’esprit humain dans cette époque même ; et la religion chrétienne, lorsqu’elle a été fondée, était, ce me semble, nécessaire aux progrès de la raison. […] Tous les rapports se sont doublés, pour ainsi dire, depuis que les objets ont été considérés sous un point de vue tout à fait nouveau. […] L’homme y est considéré comme devant recevoir une impression profonde par la douleur de l’homme. […] On a souvent considéré cette étude comme l’emploi le plus oisif de la pensée, comme l’une des principales causes de la barbarie des premiers siècles de notre ère. […] La chevalerie était nécessaire pour adoucir la férocité militaire par le culte des femmes et l’esprit religieux ; mais la chevalerie, comme un ordre, comme une secte, comme tout ce qui sépare les hommes au lieu de les réunir, dut être considérée comme un mal funeste, dès qu’elle cessa d’être un remède indispensable.
À considérer les choses d’un point de vue plus positif, il semble possible de situer cette cause productrice de la réalité phénoménale dans un désir du sujet. […] Sous ce double aspect passionnel et moral, le rôle de la sensation, considérée comme but, est considérable dans la vie phénoménale : c’est elle qui prépare le spectacle, les intrigues et les complications dont l’esprit spectateur va se repaître ensuite d’un point de vue analytique ou esthétique. […] Les bienfaits provisoires, mais immédiats, apportés à tout moment de l’évolution historique, et en toutes occasions, par l’industrie de l’intelligence, expliquent suffisamment que l’humanité ait considéré la connaissance comme un moyen d’améliorer la vie, et bien que la plus grande part des développements précédents aient eu pour objet de faire voir eu cette croyance une illusion, il n’y a pas lieu, du point de vue intellectuel, de penser que cette illusion puisse disparaître. […] La biologie dont les progrès récents ont été très rapides nous offre un exemple saisissant de cette nécessité qui contraint l’esprit, pour saisir ou inventer quelque réalité, à concevoir toujours les choses autrement qu’elles ne sont, à considérer comme indivisible ce qui est composé, comme unce qui est multiple, comme stable ce qui est instable, comme immobile ce qui se meut. […] Tout ce qui, a pour effet de rendre possible la vie sociale et d’en favoriser le développement doit être considéré comme utile à la vie même de l’espèce.
Les peuples y combattaient pro aris et focis, expression qui désignait tout l’ensemble des rapports sociaux, puisque toutes les choses humaines étaient considérées comme divines. […] Les vaincus étaient considérés comme des hommes sans Dieu ; aussi les esclaves s’appelaient en latin mancipia, comme choses inanimées, et étaient tenus en jurisprudence loco rerum. […] C’est pour avoir méconnu le dessein de la Providence [qui voulut qu’aux temps héroïques la parole fût considérée comme irrévocable] que Lucrèce prononce, au sujet de l’action d’Agamemnon, cette exclamation impie, Tantùm religio potuit suadere malorum ! […] Il n’est pas moins naturel qu’aux temps humains le droit devenu plus large et plus bienveillant, ne considère plus que ce qu’un juge impartial reconnaît être utile dans chaque cause (axiome 112) ; c’est alors qu’on peut l’appeler proprement le droit de la nature, fas naturæ, le droit de l’humanité raisonnable.
Ils ont longtemps considéré l’art comme la plus haute des valeurs, qui devait être portée à un rang suprême, qui les plaçait eux-mêmes en dehors de la vie pratique. […] On les considère comme des petits enfants qu’il faut surveiller constamment de très près. […] Ils les considèrent comme d’insupportables importuns, comme les ennemis de leur repos. […] Mais combien de familles considèrent comme encombrants ces vieux papiers noircis par l’écriture du mort. […] Sauf dans des cas très particuliers, une lettre privée ne saurait être considérée comme un ouvrage littéraire.
Considérons maintenant le Galéopithèque, ou Lémur volant, qui a d’abord été faussement rangé parmi les Chauves-Souris. […] On peut considérer les pieds palmés de l’Oie terrestre de Magellan (Bern. […] En conséquence, nous l’aurions considérée comme un caractère de haute importance qui pouvait avoir été acquis par sélection naturelle. […] On considère généralement la peau nue de la tête du Vautour comme une adaptation pour permettre à cet oiseau de se vautrer dans des matières en putréfaction. […] À ne considérer que les habitants actuels du monde, cet axiome ne serait pas strictement exact !
Mais la religion, dans l’acception générale, suppose une inébranlable foi, et lorsqu’on a reçu du ciel cette profonde conviction, elle suffit à la vie et la remplit toute entière ; c’est sous ce rapport que l’influence de la religion est véritablement puissante, et c’est sous ce même rapport qu’on doit la considérer comme un don aussi indépendant de soi, que la beauté, le génie, ou tout autre avantage qu’on tient de la nature, et qu’aucun effort ne peut obtenir. […] Il n’est pas de mon sujet, dans cette première partie, de considérer la religion dans ses relations politiques, c’est-à-dire, dans l’utilité dont elle doit être à la stabilité et au bonheur de l’état social, mais je l’examine sous le rapport de ses effets individuels. […] Quelque chose d’enthousiaste comme elle, des pensées qui, comme elle aussi, dominent l’imagination, servent de recours aux esprits qui n’ont pas eu la force de soutenir ce qu’ils avaient de passionné dans le caractère : cette dévotion se sent toujours de son origine ; on voit, comme dit Fontenelle, que l’amour a passé par là ; c’est encore aimer sous des formes différentes, et toutes les inventions de la faiblesse pour moins souffrir, ne peuvent ni mériter le blâme, ni servir de règle générale ; mais la dévotion exaltée qui fait partie du caractère au lieu d’en être seulement la ressource, cette dévotion, considérée comme le but auquel tous doivent tendre, et comme la base de la vie, a un tout autre effet sur les hommes. […] En étant conséquente au système sur lequel cet ouvrage est fondé, au système qui considère la liberté absolue de l’être moral comme son premier bien, j’ai dû préférer et indiquer comme le meilleur et le plus sûr des préservatifs contre le malheur, les divers moyens dont on va voir le développement.
L’antinomie économique Après avoir étudié l’antinomie en psychologie, en esthétique et en pédagogie, où nous avions affaire à des idées et à des sentiments, étudions-la en économie où nous aurons à considérer plutôt des besoins et des intérêts. […] De même les socialistes d’aujourd’hui mettent à part l’organisation économique d’un côté et de l’autre côté les croyances religieuses et morales, ces dernières considérées comme « choses privées ». […] Considérons maintenant l’antinomie dans l’ordre de la répartition. […] Ce n’est pas en tant qu’individu : c’est pris en tant que classe que le salarié s’oppose au patronat ; que le prolétaire s’oppose à la classe bourgeoise ou à l’ensemble de la société administrée par des dirigeants bourgeois. — Ainsi on peut dire qu’il s’agit plutôt, dans les cas considérés par M. […] La science, estimée jadis comme un moyen de dominer les forces naturelles et considérée à ce titre comme un facteur important de culture est devenue, comme la richesse, une fin en soi.
La folie n’est pas seulement un manque « d’expérience » ; elle est une perturbation organique du cerveau, considéré en lui-même. […] Au lieu de la causalité primitive, qui est psychologiquement le rapport de l’appétit à la motion, la science considère la causalité dérivée, qui n’est qu’un extrait de nos états de conscience distingués et classés dans le temps et dans l’espace. […] Si, au lieu du néant absolu, nous considérons la réalité, il est contradictoire d’admettre des principes identiques produisant en un même instant des conséquences opposées, mais il ne semble plus contradictoire d’admettre que des principes identiques, en deux instants différents, soient suivis de conséquences différentes ; car, alors, nous ne considérons plus les choses dans le même temps. […] Il faut donc considérer le temps réalisé dans les choses. […] En second lieu, nous trouvons réellement en nous-mêmes une continuation d’existence et une régularité de phénomènes, soit que nous considérions le domaine de la volonté, soit que nous considérions celui de l’intelligence.
Chaque espèce d’émotions est caractérisée avec soin, considérée dans ses effets, ses modifications, son influence, ses transformations. […] Par suite, il n’a pas étudié le rire isolément, en lui-même ; il l’a rattaché à ses causes, à ses conditions ; il l’a considéré comme le moment d’un tout, dont on ne peut le séparer. […] Bain, je considère les mots moralité, devoir, obligation, droit, comme se rapportant à la classe des actions qu’appuie et renforce la sanction d’une punition. […] Quant à la conscience individuelle, l’auteur se déclare en désaccord complet avec ceux qui la considèrent comme primitive et indépendante. […] Rien ne paraît plus contraire aux faits que de placer la règle morale dans une législation promulguée et de la considérer comme le type sur lequel se façonne la conscience individuelle.
Nous ne considérons encore la science que comme une humanisation des choses aussi fidèle que possible. […] Les passions ont été considérées généralement jusqu’ici comme des maladies de l’âme. […] Il a considéré la clarté comme la loyauté du philosophe. […] Un peuple a le sentiment hiérarchique tant qu’il se considère comme un camp. […] Mais même en soi, même à ne considérer que ses idées, je trouve à Nietzsche son utilité.
Chapitre II : Partie critique du spiritualisme On voit par ces développements comment Maine de Biran a pu dire que l’âme, considérée dans son absolu, c’est-à-dire dans son essence intime, est un x, une inconnue, un noumène, tout en soutenant que l’intuition du sujet par lui-même va au-delà du pur phénomène et atteint la force active et continue qui constitue le moi. […] Supposons qu’il y ait en dehors de nous une certaine chose appelée matière, — ce qui peut être mis en doute ; — écartons l’idée de cette chose considérée dans son essence, laquelle nous est aussi inconnue que celle de l’âme ; prenons enfin l’idée de la matière telle que l’expérience nous la donne et telle qu’elle est représentée par les sens et par l’imagination, à savoir comme une pluralité de choses coexistant dans l’espace, quelles que soient d’ailleurs ces choses (atomes, phénomènes ou monades) ; — on peut affirmer qu’une telle pluralité, et en général toute pluralité, est hors d’état de se connaître intérieurement comme être, puisque cette pluralité n’a pas d’intérieur. Sans doute une pluralité de parties peut former une unité au point de vue de celui qui la considère extérieurement : la Grande-Ourse forme une constellation dont l’unité est constituée par l’esprit qui la contemple ; mais cette constellation n’est pas une unité pour elle-même. […] L’âme, considérée en soi, comme chose absolue, n’est donc pas un nombre, une harmonie, comme le prétendaient les anciens. […] La pluralité des consciences est un postulat que l’on peut considérer comme acquis à la science sans démonstration.
On doit considérer aussi comme un fait, jusqu’à nouvel ordre, la constance de la vitesse de la lumière pour un système qui change de vitesse comme on voudra, et dont la vitesse peut descendre par conséquent jusqu’à zéro. […] Si l’on considère deux points A et B et le déplacement de « l’un d’eux », tout ce que l’œil observe, tout ce que la science peut noter, est le changement de longueur de l’intervalle 9. […] Et, du moment que les êtres vivants accomplissent ainsi des mouvements qui sont bien d’eux, qui se rattachent uniquement à eux, qui sont perçus du dedans, mais qui, considérés du dehors, n’apparaissent plus à l’œil que comme une réciprocité de déplacement, on peut conjecturer qu’il en est ainsi des mouvements relatifs en général, et qu’une réciprocité de déplacement est la manifestation à nos yeux d’un changement interne, absolu, se produisant quelque part dans l’espace. […] Mais s’en tenir à cette formule eût été considérer globalement le rapport de tout à tout ; on ne pouvait obtenir une solution, fût-elle provisoire, des problèmes particuliers qu’en découpant et en isolant plus ou moins artificiellement des parties dans l’ensemble : or, dès qu’on néglige de la relation, on introduit de la force. […] Mais si chaque corps, pris isolément et arrêté là où nos habitudes de perception le terminent, est en grande partie un être de convention, comment n’en serait-il pas de même du mouvement considéré comme affectant ce corps isolément ?
Sans doute celle-ci admet différents degrés d’intensité ; sans doute aussi entre elle et la forme calme il y a continuité : il est impossible de dire à quel degré d’intensité la parole intérieure cesse d’être calme ; mais, d’une part, il suffit de considérer quelques cas bien nets pour apercevoir les caractères distinctifs de la forme vive ; d’autre part, la parole intérieure calme paraît être un état limite ; entre elle et le silence intérieur il n’existe pas d’intermédiaire. […] Il faudrait alors considérer l’hallucination comme un des éléments essentiels de la vie psychique normale, comme la condition presque nécessaire de la pensée la plus humble et de la réflexion scientifique la plus élevée ; un état morbide servirait à définir le fonctionnement sain de notre être. […] Ainsi la parole intérieure n’est pas une variété de l’hallucination auditive ; tout au contraire, ce sont les hallucinations vocales qui doivent être considérées comme des modifications de la parole intérieure. […] La parole intérieure considérée comme habitude Pour expliquer cette force étrange, que les origines de la parole intérieure ne pouvaient faire prévoir, il est nécessaire de recourir à des causes d’ordre supérieur. […] Ainsi la parole intérieure, considérée comme puissance, est à son acte ce qu’une majeure générale est à une conclusion particulière ; c’est une puissance imparfaitement déterminée, dont l’acte n’est pas à l’avance rigoureusement fixé, mais seulement préparé dans ses lignes générales et, par là, rendu facile à l’imagination.
Il ne faut pas cependant la considérer comme incompatible avec ses théories. […] Aussi bien peut-on considérer le livre de M. […] Il faut donc considérer séparément le poil et la plume. […] Ce sont elles qu’il faut considérer quand on veut établir la philosophie du plaisir. […] Je ne le considère pas avec respect, mais avec un mélange de honte et de terreur.
La vie spirituelle, considérée sous son triple aspect, intelligence, sentiment, volonté, est-elle réductible aux influences sociales ? […] Il s’agit ici des sciences spéciales considérées en dehors de toute prétention unitaire. […] Certes, la sociologie, considérée comme un ensemble de recherches positives sur la vie des sociétés, a une valeur scientifique. […] * * * Après avoir considéré l’intelligence dans son origine et dans sa genèse, puis dans son objet (la vérité), considérons-la maintenant dans son usage et sa fin. […] « Il faut considérer les changements brusques qui ne comportent pas de prévisions réelles et contre lesquels nous ne possédons aucune garantie scientifique.
Peut-être que la meilleure manière de résumer la question serait de considérer l’hérédité des caractères comme la règle, et leur intransmission comme l’anomalie. […] Je considère cette règle comme d’une grande importance pour expliquer les lois de l’embryologie. […] Cette manière de voir peut être considérée comme presque définitivement établie par les admirables recherches faites récemment par le professeur Rütimeyer49. […] — Considérons maintenant par quels moyens nos races domestiques ont été produites, soit qu’elles dérivent d’une seule espèce, soit qu’elles procèdent de plusieurs. […] Youatt cite un frappant exemple des effets obtenus au moyen de sélections successives qu’on peut considérer comme inconsciemment poursuivies, par cette raison que les éleveurs ne pouvaient s’attendre à produire ni même désirer le résultat obtenu, c’est-à-dire deux races bien distinctes.
Le Bel Plusieurs paysages, sous le même numéro. je les ai tous vus, mais je n’en ai regardé aucun, ou, si je les ai regardés, c’est comme l’homme du bal à qui une femme disait : m’a-t-il de ses gros yeux assez considérée ? — Madame, lui répondit-il, je vous regarde, mais je ne vous considère pas.
Quand nous considérons de près une de nos conceptions, celle d’une plante, d’un animal, d’un minéral, nous trouvons toujours que les fils primitifs dont elle est tissée sont des sensations et rien que des sensations ; on en verra plus tard la preuve. […] Mais ces différences importent peu, car on n’aboutit par là qu’à une sorte de revue ; on a fabriqué un casier commode, garni de cases, où l’on retrouve aisément la sensation qu’on veut considérer ; on n’a rien fait de plus. On ne sait pas en quoi consiste la sensation elle-même ; si l’on en considère une, par exemple celle de l’odeur de rose, on la trouve comprise dans l’espèce des odeurs parfumées avec celle de lis, de violette, de musc, et une infinité d’autres. […] Considérons d’abord les sons musicaux. […] À présent, considérons la sensation élémentaire elle-même.
Même nous hésiterions à la qualifier de naturaliste à moins qu’on ne veuille seulement indiquer par là qu’elle considère les faits sociaux comme explicables naturellement, et, dans ce cas, l’épithète est assez inutile, puisqu’elle signifie simplement que le sociologue fait œuvre de science et n’est pas un mystique. […] Car, tant que le sociologue n’a pas suffisamment dépouillé le philosophe, il ne considère les choses sociales que par leur côté le plus général, celui par où elles ressemblent le plus aux autres choses de l’univers. […] Mais si nous considérons les faits sociaux comme des choses, c’est comme des choses sociales.
C’est à partir de ce moment qu’il faut le considérer dans ses traits généraux. […] Son opinion est la seule opinion qu’il considère et qui soit digne de considération. […] Le peuple immoral est celui où les femmes sont considérées comme des choses ou comme des êtres inférieurs et se sont habituées à être considérées ainsi et sont passives et s’abandonnent aux désirs avec une sorte d’inertie. […] Or le pouvoir spirituel était occupé : elle a considéré ceux qui l’occupaient comme ses adversaires. […] Elle participe [est-ce assez vrai à considérer l’état de l’opinion de 1815 à 1830 ?]
Pareille singularité eût apparu à l’état domestique, qu’on l’eût considérée comme une monstruosité. […] Elles ne sont pas censées apparaître simultanément, mais peut-être à de longs intervalles, et peuvent être considérées comme se perpétuant durant des temps inégaux. […] Au bout de dix mille générations, on peut donc considérer l’espèce A comme ayant produit trois formes, c’est-à-dire a10, /10 et m10. […] Arrêtons-nous un instant à considérer quel serait le caractère de la nouvelle espèce F14. […] Dans la figure, nous avons considéré jusqu’ici chaque ligne horizontale comme représentant mille générations ; mais chaque intervalle peut également en représenter un million ou même cent millions.
Pour sa thèse latine il avait choisi Lucien, qu’il a considéré à un point de vue assez particulierg, non plus comme moraliste ou satirique, mais comme critique littéraire. […] Mais des génies originaux, de puissants observateurs se sont mis à interroger et à sonder la nature ; ils ont laissé de côté les vieux livres et les explications creuses, ont considéré les faits en eux-mêmes et ont constaté les lois. […] En un mot, il y a un peu trop de choses, trop de noms (bien que le mien n’ait pas à s’en plaindre) dans ces chapitres que je considère comme préliminaires. […] Pour la thèse latine il avait choisi Lucien, qu’il a considéré à un point de vue assez particulier h.
Leur qualité est indifférente, considérés comme des jeux, comme des excitants. […] En ce moment, je ne le considère point non plus comme bon. […] Les Sémites, vers les mêmes temps, considéraient le travail comme un châtiment. […] Joyau considère le temps est plus humaine. […] Mais si nous considérons ces mêmes mots en latins, nous n’avons plus rien à répondre.
Rien ne fatigue l’existence, comme ces intérêts divers dont la réunion a été considérée comme un bon système de félicité, en fait de malheur on n’affaiblit pas ce qu’on divise, après la raison qui dégage de toutes les passions : ce qu’il y a de moins malheureux encore, c’est de s’abandonner entièrement à une seule ; sans doute, ainsi l’on s’expose à recevoir la mort de ses propres affections. […] C’est par le secours de la réflexion, c’est en écartant de moi l’enthousiasme de la jeunesse que je considérerai l’amour, ou, pour mieux m’exprimer, le dévouement absolu de son être aux sentiments, au bonheur, à la destinée d’un autre, comme la plus haute idée de félicité qui puisse exalter l’espérance de l’homme. […] Si l’on veut sentir le prix de la gloire, il faut voir ce qu’on aime honoré par son éclat ; si l’on veut apprendre ce que vaut la fortune, il faut lui avoir donné la sienne ; enfin, si l’on veut bénir le don inconnu de la vie, il faut qu’il ait besoin de votre existence, et que vous puissiez considérer en vous le soutien de son bonheur. […] Une sorte de ridicule s’est attaché à ce qu’on appelle des sentiments romanesques, et ces pauvres esprits, qui mettent tant d’importance à tous les détails de leur amour propre, ou de leurs intérêts, se sont établis comme d’une raison supérieure à ceux dont le caractère a transporté dans un autre l’égoïsme, que la société considère assez dans l’homme qui s’occupe exclusivement de lui-même. […] Ce que j’ai dit s’applique presque également aux deux sexes ; il me reste à considérer ce qui nous regarde particulièrement.
Cette remarque doit être considérée comme une simple conséquence du même principe. […] L’esprit de parti des premiers est de meilleure foi, celui des novateurs est plus habile ; la haine des premiers est plus profonde, celle des autres est plus agissante ; les premiers s’attachent plus aux hommes, les novateurs davantage aux choses ; les premiers sont plus implacables, les seconds plus meurtriers ; les premiers regardent leurs adversaires comme des impies, les seconds les considèrent comme des obstacles, en sorte que les premiers détestent par sentiment, tandis que les autres détruisent par calcul, et qu’il y a moins de paix à espérer des partisans des anciens préjugés, et plus à redouter de la guerre faite par leurs ennemis. […] Cette manière de ne considérer qu’un seul côté dans tous les objets, et de les présenter toujours dans le même sens, est ce que l’on peut imaginer de plus fatigant, dès qu’on n’est pas susceptible de l’esprit de parti ; et l’homme le plus impartial, témoin d’une révolution, finit par ne plus savoir comment retrouver le vrai, au milieu des tableaux imaginaires où chaque parti croit montrer la vérité avec évidence. […] C’est sans doute à l’instinct secret de l’empire que doit avoir le vrai sur les événements définitifs, du pouvoir que doit prendre la raison dans les temps calmes, c’est à cet instinct qu’est dû l’horreur des combattants pour les partisans des opinions modérées : les deux factions opposées les considèrent comme leurs plus grands ennemis, comme ceux qui doivent recueillir les avantages de la lutte sans s’être mêlés du combat ; comme ceux, enfin, qui ne peuvent acquérir que des succès durables, alors qu’ils commencent à en obtenir. […] Mais quand l’esprit de parti, dans toute sa bonne foi, rendrait indifférent aux succès de l’ambition personnelle, jamais cette passion, considérée d’une manière générale, n’est complètement satisfaite par aucun résultat durable ; et si jamais elle pouvait l’être, si elle atteignait jamais ce qu’elle appelle son but, il n’est point d’espoir qui fut plus détrompé, qui cessa plus sûrement au moment de la jouissance ; car il n’en est point dont les illusions aient moins de rapport avec la réalité ; il y a quelque chose de vrai dans les satisfactions que donnent la puissance, la gloire, mais lorsque l’esprit de parti triomphe, par cela même il est détruit.
Le fait est qu’il faut une loupe pour nous apercevoir en France ; mais, en Amérique, on nous considère avec un télescope ; l’illusion dure encore, bien que nous continuions à être polis comme de pauvres diables, et que nous n’ayons pu encore nous habituer au sans-gêne et aux manières impertinentes des gens de conséquence. […] Ne croyez pas que je sois arrivé sans de grands Combats intérieurs à considérer l’existence sous ce point de vue, ni que je m’v tienne toujours. Comme vous, comme tous les hommes, je sens en dedans de moi une passion ardente qui m’entraîne vers un bonheur sans limite, et me fait considérer l’absence de ce bonheur comme la plus grande infortune. […] Quand j’ai commencé à réfléchir, j’ai cru que le monde était plein de vérités démontrées ; qu’il ne s’agissait que de bien regarder pour les voir : mais lorsque j’ai voulu m’appliquer à considérer les objets, je n’ai plus aperçu que doutes inextricables. […] Sans doute, je considère ce doute comme une des plus grandes misères de notre nature ; je le place immédiatement après les maladies et la mort ; mais c’est parce que j’ai cette opinion-là de lui, que je ne conçois pas que tant d’hommes se l’imposent gratuitement et sans utilité.
Il me semble que l’on n’a pas encore considéré comment les facultés humaines se sont graduellement développées par les ouvrages illustres en tout genre, qui ont été composés depuis Homère jusqu’à nos jours. […] Les sophismes, les aperçus appelés ingénieux, quoiqu’ils manquent de justesse, tout ce qui diverge enfin, doit être uniquement considéré comme un défaut. […] Parmi les divers développements de l’esprit humain, c’est la littérature philosophique, c’est l’éloquence et le raisonnement que je considère comme la véritable garantie de la liberté. […] Ce sujet ramène nécessairement quelquefois à la situation politique de la France depuis dix ans ; mais je ne la considère que dans ses rapports avec la littérature et la philosophie, sans me livrer à aucun développement étranger à mon but. […] La philosophie peut quelquefois considérer les souffrances passées comme des leçons utiles, comme des moyens réparateurs dans la main du temps ; mais cette idée n’autorise point à s’écarter soi-même, en aucune circonstance, des lois positives de la justice.