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386. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Jeune homme, il aimait la métaphysique, et tout à côté il faisait des chansons ; il avait ses opinions, ses idées chères, intimes, et tout à côté il les analysait, il s’en rendait compte. […] M. de Rémusat y forma une sorte de côté gauche. […] La remarquable préface qu’il mit en tête, à côté du cachet métaphysique moderne dont elle est empreinte, offre des traces de sa préoccupation politique récente. […] Mais, à côté d’Abélard, il y a les écoliers ; à côté du maître, de celui qui cherche l’émancipation sérieuse de l’esprit, il y a ceux qui préludent à la légère et en gaussant. […] A côté de l’orateur grave et presque auguste223, pourquoi n’aurait-on pas dessiné, par exemple, M. de Serre, son grand ami, l’orateur passionné, qui faisait naturellement pendant ?

387. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Il finit même par regarder comme un homme sans lumières celui qui, mettant de côté la prospérité présente, recommandait d’attendre la fin de toutes choses pour les juger. […] Lorsque les Mèdes en vinrent aux mains avec les Perses, ceux qui n’étaient pas dans la confidence combattirent de bonne foi ; mais les autres, instruits du dessein du chef, étant passés du côté des Perses, bientôt la majeure partie de l’armée faiblit et prit la fuite. […] Il imagina donc de pratiquer dans un des côtés de la muraille extérieure une issue secrète, et y réussit en disposant une des pierres de cette muraille de manière qu’elle pouvait être facilement retirée en dehors par deux hommes, et même par un seul. […] Cependant le conducteur, en colère, les accablait de reproches et d’injures ; mais les gardes cherchant de leur côté à le consoler, il feignit de s’apaiser ; et ils l’aidèrent alors à faire ranger les ânes hors du chemin pour rétablir leur chargement. […] D’ailleurs, le chemin en allant vers les Thermopyles est beaucoup plus court que cette montée, jointe au détour qu’il avait fallu faire du côté opposé.

388. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Nous n’avons pas été favorisés, nous autres Anglais ; c’est de votre côté qu’il est tombé. […] C’est par ce côté-là que, loin de faire pitié au vainqueur ou aux spectateurs de notre défaite, nous leur faisons encore envie. […] Burat de Gurgy, je doute d’ailleurs qu’il y ait eu de ce côté de nombreux pèlerinages. […] C’est ce côté courageusement altier qui nous plaît dans Dom Juan. […] Et du côté des dames : Aug. 

389. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

De là, une singulière aigreur s’est ranimée entre les partis et a gagné de tous côtés dans la Chambre et dans les salons. […] Les députés légitimistes de leur côté ont donné leur démission pour se retremper de la qualification de flétris dans le baptême d’une réélection.

390. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Si, en passant à leur tour par cette route lente et difficultueuse qu’elle a glorieusement parcourue la première, les pays voisins nous offrent une répétition affaiblie du spectacle consommé chez nous ; si, dans les moyens, dans les arguments, il y a de leur part emprunts et redites, nous devons leur en savoir gré et redoubler envers eux de faveur, laissant de côté la prétention puérile d’auteurs originaux, et heureux, comme nation, de voir nos principes se répandre et triompher. […] Quand le feu a une fois trouvé son bois, il se tient tranquille et on n’a qu’à ne pas s’en approcher, pour être en sûreté ; mais la flamme sans aliment s’élance de tous côtés avec avidité, lèche çà et là et incendie mille objets avant qu’elle tienne sa proie et que sa proie la tienne.

391. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

On aura beau, dès lors, aligner ces états les uns à côté des autres sur le « moi » qui les soutient, jamais ces solides enfilés sur du solide ne feront de la durée qui coule. […] Elle les laisse simplement de côté, soit parce qu’elle les trouve assez faibles pour les négliger, soit parce qu’elle se réserve d’en tenir compte plus tard. […] Ces dernières commencent par le dédoublement du centrosome, petit corps sphérique situé à côté du noyau. […] Elle nous présente partout le désordre à côté de l’ordre, la régression à côté du progrès. […] Mais mécanisme et finalisme passeraient, l’un et l’autre, à côté du mouvement, qui est la réalité même.

392. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

La charmante Thaïs s’asseyait à ses côtés, belle comme une fiancée d’Orient, dans toute l’orgueilleuse fleur de la jeunesse et de la beauté. […] Regarde la belle Thaïs à tes côtés ; prends ce que les dieux t’envoient ! […] De l’autre côté du roi, où étaient assis M. le Dauphin et madame Adélaïde, se tenaient ma femme et ma fille. […] Sauf ce que nous avons à espérer de ce côté, Versailles ne nous a rapporté que douze louis, argent comptant. […] Le 12, nous avons vu les fonctions ; nous nous sommes trouvés tout à côté du pape pendant qu’il servait la table des pauvres.

393. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il ne se déguise rien de l’abaissement des caractères individuels de l’armée, d’un côté ; de la beauté des dévouements, de l’autre. […] Il me regarda de côté sous ses gros sourcils noirs, et tira lestement de sa charrette un fusil qu’il arma, en passant de l’autre côté de son mulet, dont il se faisait un rempart. […] Je les portais de l’autre côté de la mer, comme j’aurais porté deux oiseaux de paradis. […] Mais, une fois l’épaulette de côté, je ne connais plus ni amiral ni rien du tout. […] Les fous, ça n’est jamais malade, c’est commode de ce côté-là.

394. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Alamanni et Cesano, hommes de lettres et savants de ce siècle ; et, malgré mes travaux pressants, je causais souvent des heures entières fort gaiement avec eux ; l’ouvrage me venait de tous les côtés. […] Je trouvai la porte entr’ouverte ; je le vis avec une épée et un poignard à son côté, assis auprès de sa belle et de sa mère, et j’entendis qu’ils parlaient de moi. […] Le duc, pendant que je parlais, se tournait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et semblait m’écouter avec peine ; et moi, je m’affligeais en pensant à l’état magnifique que j’avais laissé en France. […] Sforza pour m’en faire part, ce qui, ajouté aux louanges que je recevais de côté et d’autre, fut d’autant plus glorieux pour moi qu’on me montrait au doigt comme une chose merveilleuse. […] Cet homme, qui s’entendait mieux en soldats qu’aux choses de l’art, alla parler au duc, qui, de son côté, s’en remit à son jugement.

395. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Quand une variation est de la moindre utilité à une espèce, il nous est absolument impossible de déterminer jusqu’à quel point il faut l’attribuer, d’un côté à l’action accumulatrice de la sélection naturelle, et de l’autre aux effets directs des conditions de vie. […] On pourrait citer des cas où la même variété s’est reproduite sous des conditions de vie aussi différentes qu’on peut le concevoir, et, d’autre côté, différentes variétés sont parfois dérivées de la même espèce sous des conditions toutes semblables, au moins en apparence. […] D’autre côté, je ne vois aucune raison de douter que la sélection naturelle ne tende continuellement à protéger et à conserver tous les individus dont la constitution est le mieux adaptée à leur contrée naturelle. […] Ainsi, le côté droit et le côté gauche du corps varient de la même manière ; les membres antérieurs et postérieurs varient simultanément ; le même lien existe encore entre les membres et la mâchoire, et l’on considère en effet la mâchoire inférieure comme étant homologue avec les membres. […] Il avait même quelques zébrures sur les côtés de la tête.

396. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

L’enfant qui venait au monde se trouvait ainsi apparenté aux livres de tous les côtés. […] Magnin, soit à le voir y entrer et s’y asseoir à ses côtés, ce qui semblait alors fort peu probable, à titre de collègue. […] Magnin était dès lors à la Revue des Deux Mondes, et c’est de ce côté que sa faculté littéraire et critique allait désormais trouver un ample espace et un cadre heureux pour s’étendre et se développer. […] Il ressemblait à un homme qui aurait laissé de côté la lecture d’un livre à une certaine page et qui le rouvrirait assez longtemps après, juste à l’endroit où il avait mis le signet : M.  […] Ce sont là, au reste, des questions particulières à débattre entre érudits, et, de quelque côté que l’on penche, il y a lieu à toute estime.

397. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Voilà ce qu’il fit régulièrement durant toutes ces belles et fécondes années ; mais ce qu’il sentait là-dessous, ce qu’il souffrait, ce qu’il désirait secrètement ; mais l’aspect sous lequel il entrevoyait le monde, la nature, la société ; mais ces tourbillons de sentiments que la puberté excitée et comprimée éveille avec elle ; mais son jeune espoir, ses vastes pensées de voyages, d’ambition, d’amour ; mais son vœu le plus intime, son point sensible et caché, son côté pudique ; mais son roman, mais son cœur, qui nous le dira ? […] « 29 novembre, Rio-Janeiro. — Que n’ai-je écouté ma répugnance à m’engager avec une personne dont je connaissais les fautes antérieures, et qui, du côté du caractère, me semblait plus habile qu’estimable ! […] Géruzez, auquel il dit cette parole d’une magnanime équité : « Voici des événements dont, plus que personne, nous profiterons ; c’est donc à nous d’y prendre part et d’y aider80. » Il se porta avec les attaquants vers le Louvre, du côté du Carrousel ; les soldats royaux faisaient un feu nourri dans la rue de Rohan, du haut d’un balcon qui est à l’angle de cette rue et de la rue Saint-Honoré ; Farcy, qui débouchait au coin de la rue de Rohan et de celle de Montpensier, tomba l’un des premiers, atteint de haut en bas d’une balle dans la poitrine. […] Son stoïcisme se serait réfugié encore plus avant dans la contemplation silencieuse des choses ; la réalité pratique, indigne de le passionner, ne lui apparaîtrait de jour en jour davantage que sous le côté médiocre des intérêts et du bien-être ; il s’y accommoderait en sage, avec modération ; mais cela seul est déjà trop : la tiédeur s’ensuit à la longue ; fatigué d’enthousiasme, une sorte d’ironie involontaire, comme chez beaucoup d’esprits supérieurs, l’aurait peut-être gagné avec l’âge : il a mieux fait de bien mourir !  […] La misère domestique vient gémir dans ses vers à côté des élans d’une noble âme et causer ce contraste pénible qu’on retrouve dans certaines scènes de Shakspeare (Lear, etc), qui excite notre pitié, mais non pas une émotion plus sublime.

398. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Oper und Drama avait fait scandale en Allemagne et il ne manquait pas de Fétis, de l’autre côté du Rhin, pour jeter la pierre à l’écrivain présomptueux, à l’iconoclaste ! […] A côté de l’initiation lente causée par les auditions encore rares des œuvres de Wagner, se poursuivait une propagande active autant que sincère, entreprise d’enthousiasme par des admirateurs qui joignaient à la solidité de leurs convictions, le savoir et l’objectivité nécessaires à toute critique respectable. […] Edmond Vander Stranten, lequel fit paraître dans le Nord, l’Écho du Parlement et le guide musical, des articles et des notes où le côté génial des œuvres wagnériennes était hautement affirmé en même temps que l’auteur démasquait la mauvaise foi de leurs détracteurs. […] L’exécution ne fut pas absolument parfaite du côté des chanteurs masculins (MM.  […] Il faut se contenter de faire autre chose à côté, de le combattre ainsi indirectement.

399. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Laissons maintenant de côté notre figure de lumière avec ses déformations successives. […] Mais nous la laissons de côté pour le moment, puisque la théorie de la Relativité elle-même nous invite à le faire : si elle a eu recours ici à un artifice, et si elle a posé un temps imaginaire, c’était précisément pour que son invariant conservât la forme d’une somme de quatre carrés ayant tous pour coefficient l’unité, et pour que la dimension nouvelle fût provisoirement assimilable aux autres. […] Mais la vérité est qu’elle renferme plus par un côté, moins par un autre, et que si les deux choses paraissent interchangeables, c’est parce que notre esprit retranche subrepticement de la représentation ce qu’il y a en trop, introduit non moins subrepticement ce qui manque. […] J’ai ainsi empilé sur l’état présent de votre univers des états futurs qui restent pour moi en blanc : ils font pendant aux états passés qui sont de l’autre côté de l’état présent et que j’aperçois, eux, comme des images déterminées. […] Nous qui connaissons des Espaces à plus d’une dimension, nous n’avons pas de peine à traduire géométriquement la différence entre ces deux conceptions ; car dans l’Espace à deux dimensions qui entoure pour nous la ligne A′ B′ nous n’avons qu’à élever sur elle la perpendiculaire B′ C′ égale à cT, et nous remarquons tout de suite que l’observateur réel en S′ perçoit réellement comme invariable le côté A′ B′ du triangle rectangle, tandis que l’observateur fictif en S n’aperçoit (ou plutôt ne conçoit) directement que l’autre côté B′ C′ et l’hypoténuse A′ C′ de ce triangle : la ligne A′ B′ ne serait plus alors pour lui qu’un tracé mental par lequel il complète le triangle, une expression figurée de équation .

400. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Au-dessous du médaillon, d’un côté, se lit un distique grec, de la composition de M.  […] « Repoussé ou peu agréé dans le principe du côté universitaire, Dübner trouva un empressé et généreux accueil parmi les membres de l’enseignement libre, qui surent apprécier aussitôt son utilité et les services qu’il pouvait rendre. […] » [Note de fin] Ce discours, bien simple et où je n’ai rien avancé que d’incontestable. m’a cependant attiré, je dois le dire, des observations et des réclamations de trois côtés à la fois : de l’Académie des Inscriptions, de l’Université et de l’Imprimerie impériale.

401. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Dans notre France surtout, de ce côté-ci de la Loire, au sein des provinces centrales et passablement prosaïques de Picardie, Berry et Champagne, il n’y eut guère, à aucune époque, de poésie populaire proprement dite, de poésie vivante et chantée ; seulement la malice des fabliaux circula ; la moquerie, la jovialité de certains mystères, répondirent au bon sens railleur et matois des populations. […] Le côté individuel de son talent, les sentiments capricieux ou tendres qu’il avait si heureusement entrelacés mainte fois, comme des myrtes autour de l’épée, lui restaient sans doute ; il pouvait s’y récréer à l’aise : mais s’en tenir là, après la vaste action publique qu’il avait exercée, c’était déchoir. […] Ailleurs, comme dans Jeanne la Rousse, la poésie, éludant le côté sévère et périlleux du sujet, c’est-à-dire le braconnier, tourne au sentiment, à la complainte gracieuse et touchante.

402. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Il a semblé à l’éminent écrivain que tout un côté de la question était à remettre en lumière et à traiter avec cette sévérité d’analyse et cette autorité de raison qui lui appartiennent, et dont il a donné tant de preuves en ses autres écrits. […] Son orgueil, c’est de faire dire dans ce vers célèbre que si tous les Dieux sont d’un côté, seul il fait contrepoids en étant de l’autre. […] Ce n’est pas un rêve que de croire qu’il serait utile de voir se produire quelquefois de beaux essais de ce que j’appelle une littérature d’État, c’est-à-dire d’une littérature affectionnée, qui ne soit pas servile, mais qui ose relever les vrais principes, honorer les hommes par leur côté principal et solide, rappeler derrière les jeux brillants et souvent trompeurs de la scène les mérites de ceux qui, à toutes les époques, ont servi le monde en le rendant habitable d’abord, en le conservant ensuite, en le replaçant, quand il veut se dissoudre, en des cadres fixes, et en luttant contre les immenses difficultés cachées.

403. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Elles appartiennent aussi aux termes simples, effacés, éteints, aux termes abstraits : le tout est, quand on s’en sert, de ménager un passage de l’idée qu’ils expriment aux idées qui sont en relation avec elle, de les tourner du côté qui fera paraître cette mutuelle dépendance. […] Et de tous les côtés, sous le soleil plus clair, La végétation monte, comme la mer. […] Taine : « J’étais hier vers cinq heures du soir sur le quai qui longe l’Arsenal, et je regardais en face de moi, de l’autre côté de la Seine, le ciel rougi par le soleil couchant.

404. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

La fécondité du moyen âge semblait tout à fait épuisée à la fin du xve  siècle : le dogme limitait l’essor des esprits, et fermait de tous côtés l’horizon. […] Qu’on se représente la France de 1494 descendant pour la première fois de l’autre côté des Alpes, les fils des compères de Louis XI, des compagnons du Téméraire découvrant soudain au sortir de leurs bonnes villes et de leurs maussades plessis la claire et délicieuse Italie : ce fut une stupeur, un éblouissement, un enivrement. […] Moins artiste que le génie italien, il a des tendances pratiques et positives, qui l’orienteront vers la recherche de la vérité scientifique ou morale : il trouvera de ce côté un appui dans les races septentrionales, en Angleterre, en Flandre, en Allemagne surtout, où la Renaissance prend la forme de l’érudition philologique et de la réforme religieuse.

405. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

Jean-Jacques raconte que, tout enfant, il allait se poster, à la promenade, sur le passage des femmes, et que là il trouvait un plaisir obscur, mais très vif, à mettre bas ses chausses. « Ce que je montrais, ajoute-t-il, ce n’était pas le côté honteux, c’était le côté ridicule. » C’est ce dernier côté qu’étale M. 

406. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Le valet prend un siège, vient s’asseoir familièrement à côté du prince, et lui fait le récit de la Reine Jeanne. […] Pantalon va de l’autre côté pour se dérober à tant de politesses. […] Don Juan prend feu là-dessus, et lui permet de s’asseoir à son côté.

407. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

20 mai La Chartreuse de Bordeaux : longue allée de platanes entre les troncs desquels, s’étend des deux côtés, un grand champ d’avoine folle, dont les tiges albescentes, à tout moment creusées par la houle, découvrent quelque ange en plâtre agenouillé au pied d’un tombeau. […] Soudain, dans le paysage, par une petite allée d’ifs ressemblant à des cippes végétaux, débouchait une bande d’enfants de chœur aux aubes blanches sur des robes rouges, marchant insouciants et ballottant leur cierges tout de travers, et arrachant sur leur passage, d’une main qui s’ennuie, les hautes herbes de chaque côté du chemin. […] Et partout des rosiers qui mettent dans ce cimetière une odeur d’Orient, des rosiers de jardin qui ont le vagabondage de rosiers sauvages et enveloppent de tous côtés la tombe et, se traînant à son pied, la cachent sous des roses si pressées, qu’elles empêchent le passant de lire le nom du mort ou de la morte.

408. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

le grabat des pauvres filles se couvre tout à coup de soie et de dentelles, et c’est là la pire misère ; à côté du malheur il y a le vice, l’un poussant l’autre. […] Ce vilain problème a été posé : faire avancer le bien-être par le recul du droit ; sacrifier le côté supérieur de l’homme au côté inférieur ; donner le principe pour l’appétit ; César se charge du ventre, je lui concède le cerveau ; c’est la vieille vente du droit d’aînesse pour le plat de lentilles.

409. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

C’est le côté grave de son livre. Le côté léger, c’est l’affirmation rapide, sans pédantisme et sans endoctrinement. […] Le stoïcien avait traversé toute la vie dans le respect historique et social des institutions et des idées chrétiennes, mais sans aller plus loin du côté du ciel, et il retrouva peut-être, à l’heure de mourir, sur son âme, la bénédiction paternelle du mendiant qui avait répondu de lui devant Dieu.

410. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

De son côté, Champagny nous montre à son tour dans ses Césars, réédités avec beaucoup d’intelligence, Rome à ce moment formidable où, ayant conquis l’univers, il s’agissait pour elle de le gouverner. […] Ils sont les semeurs d’un grain invisible qu’ils jettent, pour ainsi dire, par-dessus le mur de leur œuvre et qui doit lever plus loin… Cependant, ne soyons pas injuste : si l’histoire de la Grèce antique par Lerminier est un ouvrage où nul mot n’a été écrit en dehors ou à côté du sujet qu’il traite, si le respect des faits et de l’unité de leur ensemble y est poussé jusqu’à la stoïque abstinence de ces déductions ou de ces inductions qui s’en élancent naturellement, et qui devaient tenter la verve philosophique de l’auteur, n’oublions pas qu’au seuil de ce livre il y a une préface dans laquelle l’historien, qui s’est imposé une réserve si haute et si sévère, signale néanmoins fort bien renseignement pratique qu’on peut tirer de son histoire. […] Ainsi, quand nous examinerons le livre de Champagny, nous montrerons que, la chose romaine périssant, un esprit qui s’échappait d’elle passa du côté des Barbares qu’elle avait vaincus, si bien que sous les nombreuses transformations du temps, et malgré ce grand coup de foudre du Christianisme qui a rompu le monde en deux, jetant l’Antiquité par là et le monde moderne par ici, nous, Français, nous continuons en bien des points la chose romaine.

411. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Si, d’un côté, les opinions connues de Macaulay, devenu, grâce à sa plume, un homme politique important et un ministre d’État, disaient assez nettement d’après quelles tendances et dans quel système cette histoire d’Angleterre serait conçue et réalisée, d’un autre, les articles de la Revue d’Édimbourg, qui avaient commencé et fixé la réputation de l’auteur, et dont quelques-uns sont des chefs-d’œuvre, ne disaient pas avec moins d’autorité qu’à part ces opinions premières qui pèsent sur tout ce qu’on écrit et y impriment la marque de leur vérité ou de leur erreur relatives, qu’à part enfin le joug des partis si dur à secouer dans les pays fortement classés, il y aurait, du moins, dans l’histoire écrite par une telle main, le talent, mûri par les années et par l’étude, de l’homme qui avait tracé des pages si animées et si réfléchies en même temps sur Warren Hastings, lord Burghley et le comte de Chatham ! […] pas au Moyen Âge comme les whigs l’ont entendu depuis, toutes ces choses n’étaient-elles pas, dans leur obscurité, favorables à la prétention éternelle des whigs : que toujours il y eut quelque part, on ne sait où, en Angleterre, à côté des droits de la couronne, d’autres droits qui limitaient les siens ? […] À côté des souvenirs dormants de la Grande Charte, il s’était peu à peu établi dans l’opinion une notion de la royauté, laquelle impliquait au contraire une toute-puissance qui admettait peu de limites.

412. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Mais l’histoire ne se bâtit pas seulement à coups de grands hommes, et, quand ils ont agi, il y a encore de l’histoire d’à côté… Le roi René est de cette histoire à côté. […] Laborieux, appliqué, épris de justice, il avait encore les côtés extérieurs des rois, faits non seulement pour régner, mais pour rayonner.

413. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

À côté du talent, il a mis la conscience. À côté du plus séduisant esprit qui ait peut-être jamais existé, il a placé, pour en diminuer le charme par le mépris, l’immoralité et les turpitudes du caractère. […] Il y a plus ; dans cette biographie atroce, mais juste, le génie de Voltaire nous apparaît par des côtés imprévus et presque inconnus, et que l’honneur de ce livre impartial, malgré sa cruauté, sera d’avoir éclairés.

414. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Je ne dis pas qu’un jour le jeune écrivain, plus avancé dans la vie et dans l’expérience d’écrire, ne baissera pas de quelques tons une corde de lyre qu’il tend quelquefois trop ; je ne dis pas qu’il penchera toujours vers cette préciosité dont il ne faut pas dire trop de mal, après tout, puisqu’elle nous empêche, par un ressaut et un cabrement, de tomber dans ce vilain abîme du commun qui n’est qu’un trou, et dans lequel nous tomberions tous, comme des capucins de cartes, si nous ne nous rejetions pas entièrement de l’autre côté Mais je dis qu’il continuera d’être distingué, fût-ce malgré lui ; car la distinction est la chose, quand elle est en nous, la plus difficile à supprimer. […] Pour l’imagination charmeresse et charmante de cet humouriste consolateur et réconcilialeur avec l’idée terrible, la mort, c’est simplement la vie qui s’en va de l’autre côté, mais qui pour cela n’a pas changé d’essence. […] ; il le dédouble pour n’en prendre que le côté qui répond à sa nature.

415. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Dans le Palais du Gin, à côté des mésaventures innombrables et des accidents grotesques dont est semée la vie et la route des ivrognes, on trouve des cas terribles qui sont peu comiques à notre point de vue français : presque toujours des cas de mort violente. […] Pourtant il a, même à cette époque, fait de grandes lithographies très-importantes, entre autres des courses de taureaux pleines de foule et de fourmillement, planches admirables, vastes tableaux en miniature, — preuves nouvelles à l’appui de cette loi singulière qui préside à la destinée des grands artistes, et qui veut que, la vie se gouvernant à l’inverse de l’intelligence, ils gagnent d’un côté ce qu’ils perdent de l’autre, et qu’ils aillent ainsi, suivant une jeunesse progressive, se renforçant, se ragaillardissant, et croissant en audace jusqu’au bord de la tombe. […] Il se rapproche ainsi par un côté du malheureux Léopold Robert, qui prétendait, lui aussi, trouver dans la nature, et seulement dans la nature, de ces sujets tout faits, qui, pour des artistes plus imaginatifs, n’ont qu’une valeur de notes.

416. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Si, par quelque côté, la matière se prête à une division en agents et patients, ou plus simplement en fragments coexistants et distincts, c’est de ce côté que l’intelligence regardera. […] Si je me donne deux côtés d’un triangle et l’angle compris, le troisième côté surgît de lui-même, le triangle se complète automatiquement. Je puis, n’importe où et n’importe quand, tracer les deux mêmes côtés comprenant le même angle ; il est évident que les nouveaux triangles ainsi formés pourront être superposés au premier, et que par conséquent le même troisième côté sera venu compléter le système. […] D’autre part, tout état de conscience étant, par un certain côté, une question posée à l’activité motrice et même un commencement de réponse, il n’y a pas de fait psychologique qui n’implique l’entrée en jeu des mécanismes corticaux. […] A côté des mondes qui meurent, il y a sans doute des mondes qui naissent.

417. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Prenez les choses par le bon côté, je vous prie. […] Ne considérez-vous un peuple que par le côté politique ? […] Comme ils représentent les beaux côtés de leur temps, ils en représentent aussi les mauvais. […] Voilà le beau côté de la Prusse et de la Russie. […] Des deux côtés égale erreur, égale préoccupation du passé, égale ignorance du temps présent.

418. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

M. de Vigny eut de ce côté de grandes ambitions ; il ne les réalisa qu’en partie. […] Son imagination allait d’un côté, son intelligence de l’autre. […] Molé), il y a ce qui est dans l’œuvre même et ce qui est à côté, et cette dernière part est souvent celle qui compte le plus. […] Molé, de l’homme d’une rare distinction, qui eut de son côté ce jour-là, comme cela lui arriva souvent, le véritable esprit français, le tact et le goût. […] C’est ce côté de M. de Vigny qu’il faut maintenir, et que tous les échecs académiques ne sauraient atteindre.

419. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Il semble plutôt que l’antique esprit d’Hésiode, esprit grave, religieux, positif, tout nourri de bon sens et d’apologues, ait passé de bonne heure dans la forte Étrurie, et que de ce côté il ait fait longtemps la seule part de poétique héritage. […] Tout à côté, la dispute du chevrier et du berger, Comatas et Lacon, a comme trait dominant la note aigre, stridente, que racheté aussitôt après la charmante mélodie des deux jeunes bouviers adolescents, Damœtas et Daphnis, qui semblent chanter à l’unisson. […] Il tombe en cadence, non pas juste dans les mêmes traces, mais tout à côté, de manière à faire la plus gracieuse alternance. […] Les poires à nos pieds roulaient, et les pommes de toutes parts à nos côtés. […] A côté d’Hélène il y avait Pénélope, et Alceste à côté de Phèdre.

420. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Son amie, dont nous allons beaucoup vous parler, venait de lui faire élever un lourd et assez plat monument funéraire à côté des tombeaux de Machiavel et de Michel-Ange (ces vrais grands hommes !) […] Je tournai donc ma pensée de ce côté, sans pour cela commencer aucune étude. […] À la promenade, à la messe, partout on le voyait à ses côtés, comme un gardien hargneux. […] Pendant ce temps, la comtesse d’Albany, qui n’avait pas l’intention de finir ses jours dans le couvent des Dames-Blanches, faisait de son côté des démarches couronnées d’un meilleur succès. […] Votre nom de comtesse d’Albany vous mettra à l’abri de mille tracasseries, sans déroger en rien au respect qui vous est dû, et sur ma parole, vous en recevrez des marques de tout côté.

421. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Aussi dès l’aurore des temps historiques voyons-nous, à côté et à l’encontre de la croyance universellement répandue d’une déchéance, poindre l’idée de l’évolution humaine vers le mieux. […] Pourtant ce n’est là qu’un côté de la vérité, et toujours il faut mettre en regard cette vérité corrélative que l’influence des causes externes sur l’homme n’est jamais absolue, qu’elle peut être avantageuse ou nuisible selon le degré de savoir et surtout d’énergie morale de ceux qui la subissent. […] Il lui manque l’intelligence et l’énergie, l’amour de la vérité, le sentiment de la dignité personnelle, les convictions morales et religieuses qui constituent la véritable humanité, et voilà pourquoi la nature se conduit envers lui comme une ennemie ; mais donnez-lui toutes ces qualités, et la nature aussitôt se mettra de son côté. […] A côté des hypothèses téméraires, des généralisations sans mesure, apparaît déjà, timidement il est vrai, la véritable observation. […] Mais il est remarquable que ce soit précisément là le côté faible d’Aristote.

422. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Gabrielle d’Estrées qui est à côté, toute raide et comme emprisonnée dans sa riche toilette, a besoin aussi de quelque explication et de réflexion pour paraître ce qu’elle fut : les témoignages de la notice viennent en aide au portrait. […] Il reconnut et légitima les trois enfants qu’il eut successivement de Mme de Liancourt ; la race des Vendôme en sortit, race vaillante et dissolue, et qui revint par trop de côtés à la fois aux exemples originels, aux débordements comme aux prouesses. […] Il fit cette harangue à Saint-Ouen dans la salle de sa maison, et voulut avoir l’avis de madame la marquise, qui, pour l’entendre, se tint cachée derrière une tapisserie : Le roi, dit L’Estoile, lui en demanda donc ce qui lui en semblait ; auquel elle fit réponse que jamais elle n’avait ouï mieux dire : seulement s’était-elle étonnée de ce qu’il avait parlé de se mettre en tutelle : « Ventre-saint-gris, lui répondit le roi, il est vrai ; mais je l’entends avec mon épée au côté. » Ce fut en ce séjour à Rouen, dans le monastère de Saint-Ouen, que la marquise accoucha d’une fille dont le baptême se célébra avec toutes les cérémonies qui s’observent au baptême des Enfants de France. […] Bref, le roi insistant toujours sur ces trois conditions dont il veut être sûr à l’avance, que la femme en question soit belle, qu’elle soit d’humeur douce et complaisante, et qu’elle lui fasse des fils, Sully, de son côté, tenant bon et se retranchant à dire qu’il n’en connaît pas avec certitude de telles, et qu’il faudrait en avoir fait l’essai au préalable pour savoir ces choses, Henri finit par livrer son mot, le mot du cœur : « Et que direz-vous si je vous en nomme une ? 

423. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Les côtés excessifs et disparates du caractère de Madame sont déjà assez visibles et assez connus : je voudrais ne pas négliger de faire apercevoir les parties fermes et élevées de son âme. […] La table sur laquelle elle écrivait d’habitude était un bureau un peu exhaussé, de telle sorte que, sans se déranger, elle pouvait, dans les moments de pause, suivre le jeu d’un des joueurs à l’une ou à l’autre des tables qui étaient de chaque côté : C’était là son occupation lorsqu’elle n’écrivait point ; mais, aussitôt que quelqu’un entrait et s’approchait d’elle pour la saluer, elle quittait tout pour demander : Quelle nouvelle ? […] Et c’est ainsi qu’à côté des choses bien vues et bien dites, et qui sont l’expression de sa pensée, ses lettres en contiennent tant d’autres qui ne sont que de méchants propos et des remplissages. […] Il y a un côté sérieux dans ces Lettres de Madame, celui par lequel elle juge les mœurs, les personnages et le monde de la Régence.

424. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Le Tellier, accompagné d’un officier et de trente gardes, se rendit aussitôt à la maison où il savait qu’était Mlle Marianne : il la trouva à table chez un de ses oncles où se faisait le festin de noces, avec sa famille, et le duc de Lorraine à son côté : Je crois, dit Lassay, que la surprise fut grande de voir arriver M.  […] Au moment de partir, il écrivait naïvement à la maréchale de Schomberg ses raisons et ses excuses : Demeurer aux Incurables sans dévotion, lui disait-il, être à Paris sans voir le roi, porter une épée à mon côté sans aller à la guerre, passer ma vie avec des femmes sans être amoureux d’aucune, était une vie qui me rendait trop ridicule à mes yeux pour que je la pusse supporter plus longtemps. […] Les jeunes princes amoureux du métier des armes y étaient accourus de tous côtés et s’y étaient donné rendez-vous comme à une école : « Il y a une si grande quantité de princes dans notre armée que je ne crois pas qu’on en ait jamais vu tant ailleurs, hors dans les romans. » Le prince Eugène, à ses débuts, y était. […] Il signale les vices d’organisation dans l’armée des Impériaux ; il en reconnaît les éléments solides, la supériorité de la cavalerie sur l’infanterie, et par où pèche celle-ci : « Ils ont peu d’officiers ; et on ne voit point dans ceux qu’ils ont un certain désir de gloire qui est dans les officiers français. » Lorsqu’il en vient aux Turcs et à leur gouvernement, il donne aussi ses idées, ses pronostics ; il se livre à des considérations proprement dites, et tourne le tout à la plus grande gloire de Louis XIV qu’il se plaît à supposer voisin de l’Empire ottoman, pour lui faire faire de ce côté des conquêtes plus faciles à exécuter, prétend-il, que ne l’a été celle des Pays-Bas.

425. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Feuillet de Conches font déjà connaître et dont la publication plus entière deviendra possible avec les années, formera un livre qui se placera tout naturellement à côté du recueil des lettres du Poussin, celui de tous les peintres de qui Léopold Robert relevait le plus, et dont il écrivait à un ami : J’ai été enchanté de me rapprocher autant avec vous pour ce que vous me dites du Poussin. […] Il y avait d’un côté les tableaux des anciens, les maîtres, comme on disait ; de l’autre, la nature romaine et la vie elle-même dans son caractère grandiose et sa simplicité. […] À Florence, il regrettait, au milieu des qualités exquises et courtoises des habitants, de ne retrouver « ni le pittoresque, ni le caractère qui se conserve tant et si prononcé de l’autre côté de l’Apennin ». […] Il revenait souvent sur cet exemple d’Ingres, que j’aime moi-même à prendre comme étant l’un des termes de comparaison les plus sensibles, les plus propres à donner la mesure de Léopold Robert ; car celui-ci, plein de déférence et sentant ses côtés inférieurs, ajoutait : Je ne suis pas étonné du tout qu’une comparaison de nos talents l’ait blessé.

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