/ 2261
1115. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Quoique j’aie pris soin de faire dépouiller, comme je l’ai dit, la Correspondance administrative de Jean-Bon, préfet de Mayence, on n’attend pas que j’en donne ici des extraits bien nombreux. […] J’ai donné ordre, ce matin, à la Précieuse, d’aller encore croiser pendant huit jours dans les parages où j’attendais Vanstabel.

1116. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Je me déplais moi-même au mal que je fais, et tout cela n’est pas agréable à un homme qui est tourné à aimer et à plaire. » Et voilà la douceur d’esprit qu’indiquait le grand peintre à la ligne sobre ; au moment où on s’y attendrait le moins, la voilà qui se dessine à nos yeux et se justifie. […] On ne s’attendait pas à voir le comte de Saxe venir à point comme autorité dans une question de vocabulaire.

1117. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Sept ou huit places ou forts tombèrent successivement en peu de mois : ce fut la première partie de la campagne ; et, pour la seconde, on s’attendait de nouveau à une affaire générale, mais elle dépendait des mouvements du duc de Cumberland. […] On allait le matin les voir ; monsieur et madame n’étaient point levés ; on disait à la femme de chambre qu’on était attendu ; elle vous ouvrait la porte : on les voyait couchés, l’abbé, un gros livre dans les mains. — « Eh !

1118. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Le voile rajeuni de la muse est désormais dans presque toutes les mains ; on se l’arrache ; mais la muse elle-même, l’âme de cette muse ne s’est-elle pas déjà envolée plus loin sur quelque colline où elle attend ? […] Viguier, qui craignait de le voir quitter la poésie pour la prose polémique, il répond qu’il faut bien subir la loi de son temps, et, sans attendre la lenteur du vers, courir par moments à des armes plus promptes : Diras-tu que jadis les affaires publiques Offrirent plus d’un trait aux muses satiriques ?

1119. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Il attendait en toutes choses et s’essayait. […] On n’attend pas que nous nous engagions dans une analyse, que nous allions resserrer ce que l’auteur, au contraire, a voulu étendre, que nous décolorions ce qu’il a laissé dans sa fleur de récit.

1120. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Pauline vient jusque dans une antichambre pour trouver Sévère dont elle devrait attendre la visite dans son cabinet. […] Ils sont forts, puissants, gigantesques, peu touffus ; une sève abondante y monte : mais n’en attendez ni abri, ni ombrage, ni fleurs.

1121. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

Le vice-président attendait Madame Élisabeth, et l’interrogea sans témoins. […] « On raconte que le 7 thermidor, la veille du jour où Robespierre attendait l’arrivée de Saint-Just, et où il avait résolu de jouer sa vie contre la restauration de la république, il alla une dernière fois passer la journée entière à l’Ermitage de Jean-Jacques Rousseau, au bord de la forêt de Montmorency.

1122. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Utilisant avec son esprit aigu une érudition superficielle, mais étendue, il discute l’authenticité, la véracité des écrits révélés, l’exactitude des vulgates orthodoxes ; il fait de la philologie, de l’histoire ; et sa conclusion est que, quand les livres saints ne seraient ni apocryphes, ni menteurs, ni falsifiés, ils devraient être rejetés comme immoraux et absurdes : la révélation est écartée, attendu que de pareilles fables répugnent à l’idée que la saine raison doit se faire de Dieu. […] L’esprit est brusquement heurté par tant d’évidence de vérité ou d’erreur qu’il trouve à la place de l’obscurité qu’il attendait, et il s’égaie de trouver réduites à des jugements de M. de la Palisse les idées où il croyait se casser la tête.

1123. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

C’est alors le don de ne point voir les choses comme elles sont, tristes, décevantes, brutales et immorales, et d’attendre toujours de la vie plus qu’elle ne peut apporter. […] Ce sont des êtres mystérieux tout pleins d’inconnu, dont on peut tout attendre et dont on ne sait jamais au juste ce qui va sortir.

1124. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Sans doute j’avais tort d’attendre autre chose que ce qu’on me donne : c’est apparemment qu’il n’y a rien de plus. […] C’est là que nous attendons M. le duc d’Aumale avec impatience.

1125. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Les autres attendaient silencieusement et subissaient les petits potins du jour que les commères déposaient en passant dans l’escalier. […] Et il rendit coup pour coup. » *** On n’attendait pas d’écrivains, échauffés de leur jeunesse et de leurs convictions, persuadés de leur bon droit, des procédés de polémique d’une courtoisie de talons rouges.

1126. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Car le paradoxe n’est guère qu’apparent, attendu que le philosophe eût été de second ordre, parce que manquant d’envolée et à cause surtout de la grande sensibilité de l’homme. […] Nous aboutirons là, au sujet de l’auteur de La Rôtisserie de la reine Pédauque : il est spirituel ; il a, à un degré supérieur, le sens de l’idée conséquente, — ce mur mitoyen entre la raison et le sentiment, — de cela qui n’est pas vraisemblable, mais qu’on imagine, qui ne se prouve pas, mais se vérifie, qui ne s’adapte pas, mais se superpose ; de cela qui plaît, parce que, largement, il a l’intention, le vouloir de plaire ; et rien ne conquiert comme ce vouloir, quand tout le bénéfice qu’on en attend est inactif.

1127. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Il semble que, par instinct, il attende. […] Il faudrait, pour le juger entièrement dans ses principes et dans ses résultats, attendre que les poètes qui y contribuèrent aient achevé l’œuvre entreprise.

1128. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

L’Europe attend avec impatience, et elle aura prompte satisfaction : M.  […] Ce roman, tout platonique, eut une fin touchante : la jeune fille, pour prévenir le roi de la rupture d’un pont sur lequel il devait passer, était restée plusieurs heures sous la neige à l’attendre ; elle mourut, quelques jours après, d’une pleurésie.

1129. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

On y attend M.  […] L’homme noir ne veut pas d’un duel qui ferait un éclat nuisible, et il attend d’Estrigaud pour comploter avec lui un plus sur moyen de perdre Champlion.

1130. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Il aurait voulu apparemment que tout le monde attendît comme lui pour débuter vers trente-huit ou quarante ans. […] Je vais oser exprimer ce que vous pensez. » J’ai connu autrefois M. de Pontmartin, et je n’ai pas attendu ses succès pour rendre justice à toutes ses qualités d’homme agréable et de causeur fort spirituel.

1131. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Mais dans ce cas, non plus que dans l’autre, il ne faut pas s’attendre à un amour vrai, naturel, partagé, à l’amour de deux êtres qui échangent et confondent les sentiments les plus chers. […] » Avec quel dédain un peu jaloux elle s’en prend à Mme de Staël, qui s’attendait d’abord à trouver dans Goethe un second Werther, et qui était toute désappointée et au regret de l’avoir trouvé si différent, comme si elle l’en avait jugé moindre !

1132. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Et il en concluait qu’il ne faut jamais persécuter les vrais incrédules, les incrédules paisibles et sincères : attendez et ne regardez pas, il y a toute chance pour qu’il arrive un moment où, cet effort contre-nature venant à se relâcher, l’incrédule cessera de l’être. […] Galiani n’avait pas attendu l’éveil et le coup de tocsin de la Révolution française pour se méfier des hommes d’État optimistes et rationalistes, de ces honnêtes gens comme on en a vu sous Louis XVI et depuis, qui oublient trop les vraies, les réelles et toujours périlleuses conditions de toute société politique : Croyez-moi, disait-il, ne craignez pas les fripons, ni les méchants, tôt ou tard ils se démasquent : craignez l’honnête homme trompé ; il est de bonne foi avec lui-même ; il veut le bien, et tout le monde s’y fie ; mais malheureusement il se trompe sur les moyens de le procurer aux hommes.

1133. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

que l’homme est ignorant de sa propre destinée et du sort qui l’attend demain !  […] Il était lors deux heures après minuit, et le bon Louis XVI, sans douté dans les bras du sommeil, ne s’attendait guère à cette proclamation, à recevoir, à son lever, une médaille, et qu’on lui ferait chanter, avec toute la Cour, un fâcheux Te Deum pour tout le bien qu’il venait d’opérer.

1134. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Je me prosterne devant celui dont on peut dire : Pertransivit benefaciendo ; celui qui a pu instruire, consoler, soulager ses semblables ; celui qui a fait de grands sacrifices à la bienfaisance ; ces héros de la charité silencieuse qui se cachent et n’attendent rien dans ce monde […] Louis Veuillot qui, en donnant ses soins à la présente édition, a mis le public à même d’entrer plus vite en jouissance des belles choses que l’on paraissait vouloir lui faire attendre encore quelque temps.

1135. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Boileau et La Fontaine attendirent longtemps avant d’être de l’Académie ; et, lors même qu’ils en furent, il y restait beaucoup de gens de l’ancien goût, et il s’en glissait déjà quelques-uns d’un goût nouveau, lequel n’était pas le plus pur. […] On dirait que cette femme, qui a attendu jusqu’à soixante ans pour faire parler d’elle, a jusque-là étouffé bien des luttes, bien des révoltes, et qu’elle a beaucoup combattu.

1136. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Au milieu de ces pièges et de ces écueils qui se rencontrent à chaque pas dans la chambre du prince, Cosnac se ménage, et quelquefois se dérobe et s’abstient avec plus de prudence et de sens qu’on ne pourrait l’attendre d’une si grande et si ambitieuse jeunesse. […] Elle ne s’y attendait pas ; elle demeura d’abord interdite et immobile.

1137. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Dans une chambre claire, Chaude et parfumée, Ma bien-aimée m’attend ; Elle vole dans mes bras….. […] Il y a là les enivrements d’un amour éclos dans « le beau mois de mai », une fille froide comme une vieille rouée, vide d’âme comme une morte, des ironies cinglantes, des abandons de tristesse, des abattements navrés, la douceur d’une âme rompue et endolorie, des coups d’ailes d’espoir, des reproches ingénieux et soumis qui attendent humblement un mot amical, puis la rupture irrémédiable, et la menace, au bout d’une chanson, du dénouement funèbre de Werther.

1138. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Une autre gloire, bien différente de Shakespeare, mais non moins grande, Jeanne d’Arc, attend, elle aussi, et depuis plus longtemps encore, un monument national, un monument digne d’elle. […] On peut tout attendre, en fait de magnificence, de la nation qui a créé le prodigieux palais de Sydenham, ce Versailles d’un peuple.

1139. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Beaucoup d’objections, de défiances, de malentendus, couvrent encore la solide et éclatante vérité que ce principe exprime ; on en subit la nécessité sans en comprendre la justice, on en accepte les inconvénients sans en attendre beaucoup de bienfaits. […] En beaucoup de circonstances, il vaudra mieux écouter le cri du cœur et du sentiment que d’attendre les lumières lentes et douteuses de la démonstration rationnelle.

1140. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Pour son génie, il est incontestable, mais ses inventions n’ont rien confisqué de l’idée chrétienne, qui reste à la disposition du premier venu et qui, malgré l’effort du talent très-énergique et très-fier auquel nous applaudissons aujourd’hui, attend encore, attend toujours un poète de proportion avec sa grandeur !

1141. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

La sincérité qui a été la vertu maîtresse de sa vie, qui l’a fait se donner à Dieu sans réticences, lui ordonne à présent de rentrer dans le monde pour vivre sa vie d’homme. « S’en aller, il fallait s’en aller… » Sa rédemption le transfigure, la voix de la réalité l’emplit tout entier, effaçant tous ses vœux, toutes ses promesses antérieures. « C’était comme la conception et la vraie naissance d’un être nouveau. » Et le jour de Pâques, après être monté en chaire pour demander pardon aux hommes de leur avoir prêché l’erreur, trahissant ainsi son serment d’enseigner toujours la vérité, il sort de l’Église et rejoint son cousin, le docteur, qui l’attend à la porte. « Nous allons ?  […] Et j’attends l’heure prochaine où il prononcera à son tour non plus la vieille prière de mendicité : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », mais l’invocation superbe de l’homme à sa propre énergie : « Je veux prendre chaque jour, sans souci des maîtres ni des dieux, le pain de la chair et le pain de la pensée dans la lumière, dans la force et dans la joie %100 ».‌

1142. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Louis XIV, du fond de ses palais, animait tout ; ordonnait à ses sujets d’être grands, et le génie, cet esclave altier, debout au pied du trône, attendait ses ordres en silence pour lui obéir. Qu’on se représente une de ces fêtes, telle qu’on en donnait quelquefois dans la Grèce et dans Rome ; ces fêtes, ou, après des victoires, cent mille citoyens étaient assemblés, où tous les temples étaient ouverts, où les autels et les statues des dieux étaient couronnés de fleurs, où la poésie, la musique, la danse, les chefs-d’œuvre de tous les arts, les représentations dramatiques de toute espèce étaient prodiguées, et où la renommée et la gloire, en présence d’une nation entière, attendaient les talents.

1143. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Le jeune volontaire de la République n’a pas trouvé là-bas ce qu’il attendait. […] Il embrassa tristement sa femme et ses deux enfants, et monta dans la chaise de poste qui l’attendait. […] Ils reviendront… Le seuil ouvert A l’air d’attendre, et l’âtre fume. […] On vivait en campagne, toujours sur le qui-vive, à la veille d’être blessé ou tué ; on n’avait pas le temps d’attendre ni de s’attarder à des balivernes. […] Il est fort complet, tel qu’on pouvait l’attendre du laborieux professeur à qui nous devons une des meilleures éditions d’Aristote qui soit au monde.

1144. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Au bord de quelque golfe d’Italie, à l’entrée de quelque villa dont la blancheur contraste avec les bosquets de citronniers qui l’entourent, on entend le son d’une harpe, et une voix, voix si douce que l’amour s’y devine : Le portique au soleil est ouvert : une enfant Au front pur, aux yeux bleus, y guide en triomphant Un lévrier folâtre aussi blanc que la neige, Dont le regard aimant la flatte et la protège ; De la plage voisine ils prennent le sentier Qui serpente à travers le myrte et l’églantier ; Une barque non loin, vide et légère encore, Ouvre déjà sa voile aux brises de l’aurore, Et berçant sur leurs bancs les oisifs matelots, Semble attendre son maître, et bondit sur les flots..

1145. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

Elle attend ; elle se sent mal et accepterait avec reconnaissance tout soulagement positif qu’on lui voudrait apporter.

1146. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Mickiewicz et en les retournant en un sens plus général, la France réelle, celle qui a tant aimé la Pologne, qui a tant saigné pour elle, la France qui a vaincu aux trois jours, et qu’on a liée par surprise, et qui souffre et qui attend, cette France dont nos gouvernants enhardis s’accoutument à nier l’existence, croyant l’avoir confisquée dans leurs petites Sibéries, cette France ne pourrait-elle pas répondre au poète : « Oh !

1147. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Quoique un vrai talent dramatique s’y marque jusqu’au bout, j’avoue que cette fin me plaît peu, et, sans me gâter le reste, ne l’achève pas, à mon sens, avec autant de vérité qu’on a droit d’attendre.

1148. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

Il faut donner de l’amusement à l’esprit pour être lu par des hommes isolés entre eux, et dont l’ambition ne peut rien faire ni rien attendre de la pensée.

1149. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »

La bonté recueille aussi toutes les véritables jouissances du sentiment ; mais elle diffère de lui par cet éminent caractère où se retrouve toujours le secret du bonheur ou du malheur de l’homme ; elle ne veut, elle n’attend rien des autres, et place sa félicité tout entière dans ce qu’elle éprouve.

1150. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Paul Bourget, Études et portraits. »

J’éprouvai si douloureusement cette nuit-là l’angoisse absurde, mystérieuse, d’être si loin de « chez moi », sous un ciel qui ne me connaissait pas, parmi des gens qui ne parlaient pas ma langue et qui n’avaient pas le cerveau fait comme le mien, que je sortis par la fenêtre pour attendre la diligence qui repartait à trois heures du matin.

1151. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre premier. Prostitués »

Et tous attendons avec tranquillité le salaire qui viendra ou ne viendra pas.

1152. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

— Or j’ai fait desceller pour toi la tombe ancienne Où dorment les aïeux, où ma place m’attend, Et descendre moi-même au fond, pieusement, Ton cercueil de bois blanc sur les bières de chêne, Et j’ai pleuré…………………………… Puis, un jour, par hasard j’ai connu ton histoire, Pastoure qui chantais dans les seigles d’été, J’ai compris ton amour maternel, ta bonté, L’énigme de tes yeux qui hantait ma mémoire, Servante dont les doigts noueux étaient câlins… Je me sens aujourd’hui, sacrilège, ô servante, Dors, l’orgueil d’un poème est indigne de toi… Ô pays, le printemps va fleurir tes sous-bois : Les tourdelles déjà grapillent dans le lierre ; Plateaux et vous, blés noir, qu’un aïeul cultiva Terre dont j’ai compris la pauvreté hautaine C’est peut-être, en mon cœur, elle, qui réveilla L’atavisme endormi de ma race lointaine, L’orgueil des champs, l’orgueil des fruits, l’orgueil du sol Et dans le dernier fils des aïeux cévenols !

1153. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mon mot sur l’architecture » pp. 70-76

On nie que la comparaison du spectateur avec une des parties de l’édifice produise l’effet qu’on en attend, et répare l’illusion défavorable du premier coup d’œil.

1154. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Le peintre a voulu que son paralytique reçût un secours marqué de celui de qui il était le moins en droit de l’attendre.

/ 2261