Il avoua que, dans celui du prêtre Mathan, il avoit en vue le P. le T… Ce poëte, dont tous les ouvrages respirent la douceur & la mollesse, renfermoit, dans son cœur, le fiel le plus amer.
Le poète continue à développer ces grandes vues de la nature humaine, cette sublime raison du christianisme.
Il entre dans son récit à la manière des anciens historiens ; vous croyez entendre Hérodote : « 1º Comme plusieurs ont entrepris d’écrire l’histoire des choses qui se sont accomplies parmi nous ; » 2º Suivant le rapport que nous en ont fait ceux qui dès le commencement les ont vues de leurs propres yeux, et qui ont été les ministres de la parole ; » 3º J’ai cru que je devais aussi, très excellent Théophile, après avoir été exactement informé de toutes ces choses, depuis leur commencement, vous en écrire par ordre toute l’histoire. » Notre ignorance est telle aujourd’hui, qu’il y a peut-être des gens de lettres qui seront étonnés d’apprendre que saint Luc est un très grand écrivain, dont l’Évangile respire le génie de l’antiquité grecque et hébraïque.
On voit bien que j’ai en vue les feuilles périodiques dont l’Abbé Desfontaines donna la premiere idée vers l’an 1732.