Effets de l’usage ou du défaut d’exercice des organes en relation avec la sélection naturelle ; organes du vol et de la vue. — III. […] Effets de l’usage ou du défaut d’exercice des organes en relation avec la sélection naturelle ; organes du vol et de la vue. […] Comme on trouve en abondance une espèce aveugle de Bathyscia à l’ombre des rochers qui environnent l’entrée des cavernes, on peut croire que la perte de la vue chez l’espèce qui en habite l’intérieur n’a point pour cause l’obscurité de sa demeure, et il semble tout naturel qu’un insecte déjà aveugle se soit accoutumé aisément à vivre dans une caverne82. […] N’est-il pas plus naturel de supposer que l’espèce aveugle de Bathyscia qui vit au dehors des cavernes descend de l’espèce aveugle qui en habite l’intérieur ; et que si la sélection naturelle a pu réussir à adapter celle-ci à ses conditions de vie, elle n’a pas encore eu le temps ou l’occasion d’agir sur l’autre pour lui rendre graduellement la vue ?
Je les ai vues travailler de la cire durcie avec du vermillon, ou amollie avec du lard. […] Smith m’a dit que dans le comté de Surrey et le Hampshire, il a lui-même observé des fourmilières à diverses heures du jour, en mai, juin et août, et durant ce dernier mois où les esclaves sont très nombreuses, et ne les a jamais vues quitter le nid ou y rentrer. […] Malgré leur petite taille, elles sont très courageuses, et je les ai vues attaquer avec fureur d’autres espèces. […] J’étais donc curieux de savoir si les Fourmis sanguines pourraient distinguer les nymphes des Fourmis noir-cendré, qu’elles réduisent habituellement en esclavage, des nymphes de Formica flava, qu’elles ne font que très rarement captives ; et j’acquis la certitude qu’elles en faisaient la distinction à première vue.
Voyez l’enfant ; les noms des premières personnes, des premières choses qu’il a vues, il les donne à toutes celles en qui il remarque quelqu’analogie. […] Ces fins d’une vue bornée sont pour elle les moyens d’atteindre des fins plus grandes et plus lointaines. […] Ce sont toujours des sujets généraux « où la philosophie descend aux applications de la vie civile ; il y traite du but des études et de la méthode qu’on doit y suivre, des fins de l’homme, du citoyen, du chrétien. » Ces discours, généralement admirables par la hauteur des vues, ont une forme paradoxale et quelquefois bizarrement dramatique. […] Idée de ce que pourrait être une histoire universelle, considérée dans les vues d’un citoyen du monde (traduit par Villiers dans Le Conservateur, tome II, an VIII).
La première ode de Malherbe qui le mit en vue fut celle qu’il présenta, étant à Aix en 1600, à Marie de Médicis, la jeune reine qui venait prendre possession du trône : Peuples, qu’on mette sur la tête Tout ce que la terre a de fleurs… André Chénier, commentateur excellent, a remarqué les beautés rares, et à cette date toutes neuves, de cette ode qui aujourd’hui frappe bien plutôt le lecteur par ses côtés exagérés et faux. […] Il est des lecteurs simples et à l’âme droite qui, touchés à première vue de ces paysages et de ces tableaux innocents et les ayant pris au sérieux, ont regretté que l’impression en fût ainsi détruite vers la fin et comme tournée en raillerie : ils voudraient retrancher les quatre derniers vers.